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Full text of "Cartulaire général de l'Yonne : recueil de documents authentiques pour servir à l'histoire des pays qui forment ce départment"

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https://archive.org/details/cartulairegenera02quan 


CARTULAIRE  GENERAL 


DE  L’YONNE 

RECUEIL  DE  DOCUMENTS  AUTHENTIQUES 

TOUR  SERVIR  A l/lIISTOIRE  DES  PAYS  QUI  FORMENT  CE  DÉPARTEMENT 
PU  B LUC  PAH 

LA  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  HISTORIQUES  ET  NATURELLES  DE  L’YONNE 

SOUS  LA  DIRECTION 

DE 


M.  Maximilien  QUANTIN 

Chevalier  de  la  Légion-d’Honueur,  Archiviste  du  département,  correspondant  du  Ministère  de  l’Instruction  publique 
pour  les  Travaux  historiques,  Vice-Président  de  la  Société  des  Sciences  de  l’Yonne. 


DEUXIÈME  VOLUME. 


AUXERRE 

PERRIQUET  ET  ROUILLÉ,  IMPRIMEURS  DE  LA  SOCIÉTÉ. 


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PRÉFACE 


Le  but  que  s’est  proposé  la  Société  des  Sciences  de  l’Yonne , en 
éditant  un  recueil  de  chartes  concernant  les  pays  dont  elle  étudie  le 
passé,  ne  serait  pas  atteint,  si  elle  n’avait  pas  continué  la  publication 
qu’elle  nous  avait  confiée  il  y a six  ans.  Nous  sommes  heureux  d’avoir 
pu  réaliser  ses  intentions,  en  rassemblant  avec  soin  plus  de  cinq  cents 
pièces  dont  les  trois  quarts  sont  inédites,  et  qui  comprennent  surtout 
l’histoire  des  pays  de  l’Yonne,  à la  fin  du  onzième  siècle  et  dans  la 
seconde  moitié  du  douzième. 

Nous  nous  empressons  de  déclarer  ici  que  les  sources  des  documents 
que  nous  recherchions  nous  ont  été  partout  libéralement  ouvertes.  In- 
dépendamment des  Archives  de  l’Yonne,  qui  ont  été  le  plus  largement 
consultées  avec  l’agrément  de  M.  le  baron  Michel,  préfet  de  l’Yonne, 
nous  avions  plusieurs  autres  dépôts  à explorer,  et  nous  avons  pu  le 
faire  avec  succès.  J’adresserai  des  remerciements  tout  particuliers  à 
M.  le  Préfet  de  la  Côte-d’Or  qui  a bien  voulu  nous  confier,  à la  demande 
deM.  le  Préfet  de  l’Yonne,  les  deux  premiers  volumes  des  Cartulaires  de 
l’abbaye  de  Molême,  où  nous  avons  amplement  puisé.  La  ville  de  Sens, 
qui  conserve  dans  sa  bibliothèque  une  portion  des  chartes  des  anciennes 
collections  historiques  du  Sénonais,  nous  a ouvert  libéralement  ses  car- 
tons. M.Delisle,  membre  de  l’Institut,  a bien  voulu  nous  communiquer 


une  précieuse  copie  des  chartes  de  Philippe-Auguste,  concernant  nos 
pays.  Je  terminerai  en  citant  enfin  la  Bibliothèque  impériale  où  il  nous 
a été  permis  de  copier  d’excellents  documents,  dans  les  Cartulaires  de 
l’archevêché  de  Sens,  de  Crisenon  et  de  Vauluisant,  et  la  bibliothèque 
de  Tonnerre  ou  nous  avons  pu  emprunter  des  chartes  aux  Cartulaires 
de  Saint-Michel  et  de  Quincy. 

Les  membres  de  la  commission  du  Cartulaire,  et  spécialement 
M.  Bazot  et  M.  l’abbé  Boguier  nous  ont  singulièrement  aidé  dans  la 
révision  et  la  correction  des  pièces.  Je  prie  ces  Messieurs  d’agréer  ici 
tous  mes  remerciements  de  leur  concours  à une  œuvre  toute  d’intérêt 
public. 


Auxerre,  12  avril  1860. 


INTRODUCTION 


CHAPITRE  I. 


GÉOGRAPHIE  DES  PAGUS. 

§ I.  GÉNÉRALITÉS. 

J’ai  annoncé,  dans  l’introduction  du  tome  I du  Cartulaire  général  de  l'Yonne, 
mis  au  jour  en  1853  par  la  Société  dès  sciences  historiques  de  l’Yonne,  que  je 
publierais  un  mémoire  détaillé  sur  la  géographie  de  nosj vagus.  Je  crois  opportun 
de  placer  ce  travail,  fruit  de  longues  années  de  recherches,  en  tête  du  deuxième 
volume  de  cet  ouvrage.  Les  éléments  en  sont  déjà  connus  tant  par  les  anciens 
auteurs  que  par  la  table  géographique  du  tome  I du  Cartulaire.  La  coordination 
en  est  donc  devenue  facile. 

Chacun  de  ces  pays  a eu  une  existence  distincte  et  a fait  partie  d’une  cité 
différente.  Mais  il  me  serait  difficile  d’étendre  mon  cadre  jusqu’à  comprendre 
chacune  des  cités  dont  ils  ressortissaient  respectivement  (I). 

(1)  M.  Guérard,  malgré  les  grandes  ressources  dont  il  disposait,  déclare  à plusieurs 
reprises  n’avoir  pu  déterminer  exactement  les  limites  des  divers  pagus  qu’il  passe  en  revue 
dans  son  important  ouvrage  du  Polyptique  d/Irminon.  — Voyez  t.  I,  63,  65. 


VIII 


INTRODUCTION. 


Alta-Bipa,  Castanetum,  Fontanæ,  Fraxinum,  Piscatoria,  Pons,  Sexta, 
Saliniacus,  Silviacus,  Stations,  Villa,  Villare,  Vallis. 

D’autres  noms  de  lieux  sont  restés  indéclinables  et  il  semble  que  les  désinences 
latines  n’ont  pas  eu  de  prise  dessus. 

Tels  sont  : Bassau,  Briennom,  Bringa,  Bernante,  Tremonte,  Veron,  etc. 

Un  document  fort  curieux  pour  étudier  la  disposition  orthographique  des  noms 
de  lieux,  et  où  brille  surtout  la  vieille  langue  populaire,  c’est  la  liste  des  paroisses 
du  pagus  Senonicus  tirée  du  Liber  sacramentorum  de  la  bibliothèque  de 
Stockolm,  monumentdu  ixe  siècle.  En  parcourant  cette  série  de  noms  du  Sénonais, 
on  rencontre  à chaque  ligne  des  mots  tout  gaulois  (1).  Les  désinences  latines  n’y 
sont  guères  en  usage,  et  les  intonations  rudes  du  k,  de  l’/t  et  du  g s’y  font  sentir. 
Il  semble  voir  le  Ministerius  recueillant  les  noms  des  paroisses  qu’il  visite  et 
les  traçant  sur  son  registre  en  respectant  les  dures  inflexions  de  ses  interlo- 
cuteurs. 

Voyez  Bradenas,  Bodhillei,  Dummaz,  Mitgana,  Kainei,  Tohirei,  Nahillei, 
Tanotra,  Kimerei,  Kravedonum,  etc. 

Des  noms  de  cette  liste  se  sont  transmis  jusqu’à  nous  intacts  et  sans  être 
entamés,  tels  sont  : Dimon,  Gisei,  Bassau,  Nuellei,  Dracei,  Venisei. 

Mais  quel  fruit  peut-on  tirer  de  l’examen  de  ces  diverses  listes? 

Ce  qui  nous  parait  bien  reconnu,  c’est  d'abord  la  présence  d’une  langue  indigène 
dans  laquelle  sont  écrits  tous  ces  noms  de  pays  dont  la  désinence  latine  déguise 
à peine  l’origine,  ou  qui  sont  même  totalement  dépourvus  de  cette  finale  comme 
nous  l’avons  vu  précédemment.  L’aspect  barbare  de  ces  noms  de  lieux  annonce 
leur  haute  antiquité  ; ils  sont  dus  aux  vieux  Gaulois.  Lorsque  les  premiers 
habitants  d’un  pays  arrivaient  pour  s’y  établir,  ils  choisissaient  un  emplacement 
à leur  gré  sur  le  bord  d’un  ruisseau  ou  d’une  rivière,  sur  une  montagne,  au  bord 
d’un  étang,  dans  une  plaine,  etc.  Chaque  lieu,  suivant  son  aspect,  a dû  recevoir 
un  nom  particulier  et  caractéristique.  C’est  encore  ce  qui  se  fait  de  nos  jours.  Ce 


(1;  Voyez  cette  liste  ci-après,  au  § du  Pagus  Senonicus  . 


INTRODUCTION. 


IX 


sont  ces  noms  propres  ou  appropriés  qui  sont  parvenus  jusqu’à  nous.  Leur  forme 
et  leur  aspect,  rigide  les  a préservés  de  toute  modification. 

Les  restes  de  cette  langue  primitive  parlée  par  les  Celtes  se  retrouvent  encore 
chez  les  Gallois,  les  Bas-Bretons  et  les  Basques.  Un  savant  hardi,  Bullet,  a en- 
trepris de  reconstituer  le  langage  de  nos  pères  en  fondant  ensemble  les  diction- 
naires de  ces  petits  peuples,  et  en  y réunissant  les  termes  de  la  langue  primitive 
épars  dans  les  manuscrits  anciens. 

De  ce  travail  est  sorti  le  Dictionnaire  de  la  langue  celtique,  arsenal  d’hypo- 
thèses et  de  définitions  trop  souvent  hasardées.  Cependant  il  subsiste  au  milieu 
de  cette  confusion  un  fait  constant  et  général,  celui  de  la  présence  de  ce  vieux 
langage  employé  dans  beaucoup  de  noms  de  lieux,  qui  a persisté  sous  les  deux 
premières  races  de  nos  rois,  et  dont  la  signification  peut  quelquefois  être 
reconnue,  et  peut  aider  alors  à reconstruire  l’histoire  et  la  géographie  des  premiers 
habitants  d’une  contrée. 

Mais,  après  la  conquête  romaine,  de  nouveaux  centres  de  population  furent 
fondés.  Les  maîtres  du  monde  créèrent  des  vici,  des  villæ,  des  agri,  des  colonise , 
des  campi.  Puis  le  christianisme  répandant  sa  lumière  vivifiante  sur  les  popu- 
lations payennes,  les  tombeaux  des  saints  attirèrent  à leur  ombre  de  nouveaux 
habitants,  et  furent  l’origine  de  nouveaux  centres  de  population,  les  sancti.  Enfin 
les  mansa,  les  curies,  les  firmitates,  les  motœ,  les  villaria  sont  les  créations  des 
périodes  franque  et  carlovingienne,  pendant  lesquelles  les  moines  de  Saint- 
Benoît  commencèrent  à défricher  le  sol  abandonné  depuis  les  invasions  des 
Barbares,  et  les  possesseurs  des  fiefs  à y élever  des  manoirs  pour  protéger  leurs 
serfs  et  eux-mêmes. 

Voilà,  selon  nous,  les  différentes  espèces  de  lieux  qui  composent  la  topographie 
ancienne  de  nos  contrées.  Une  classification  détaillée  en  serait-elle  faisable? 
C’est  une  question  à étudier,  mais  qui  nous  semble  devoir  offrir  le  plus  grand 
intérêt. 

Terminons  ces  réflexions  par  une  dernière  observation. 

Les  notaires  et  les  archivistes  des  chancelleries,  les  chroniqueurs  lettrés  du 


X 


INTRODUCTION. 


ixe  siècle,  en  présence  de  noms  de  lieux  baroques  ont  voulu  souvent  les  adoucir 
et  les  mettre  au  goût  de  leur  style  élégant.  C’est  là  une  des  causes  des  modifica- 
tions curieuses  qu’ont  éprouvées  certains  noms  de  pays.  Ainsi  Staticus  a été  mis 
pour  les  Sièges,  Silviacus  pour  Subligny-les-Bois,  Puteum-fontis  pour  Piffonds, 
Septempili  pour  Seppols  (Sépeaux),  Dodolatus  pour  Dollot  et  ainsi  d’autres  (1). 
Ces  versions  rendent  quelquefois  très-difficile  la  détermination  des  lieux;  et  l’on 
cherche  bien  loin  la  solution  de  difficultés  qu’une  traduction  pour  ainsi  dire 
euphonique  ferait  résoudre. 

Nous  devons  dire  encore  un  mot  sur  certaines  attributions  de  noms  de  lieux 
détruits.  C’est  au  moyen  des  plans  du  cadastre  que  ces  découvertes  ont  pu  se 
faire.  Les  climats  ont  conservé  souvent  les  noms  antiques  et  révèlent  ainsi  ce 
qu’ils  ont  été  jadis  (2). 

CITÉ  D’AUXERRE. 

§ III.  ÉPOQUES  GAULOISE  ET  ROMAINE. 

La  cité  d’Auxerre  tire  son  nom  d’une  ville  celtique  nommée  Autricus  (3),  puis 
sous  les  Romains  Autissiodurum  (4).  César  garde  le  silence  sur  sa  capitale; 
cependant  les  antiquités  du  pays  eu  font  remonter  l’existence  au  moins  au  temps 
de  la  conquête  romaine.  Une  inscription  détachée  de  l’édifice  auquel  elle  a 
appartenu,  et  trouvée  dans  les  murs  d’une  tour  de  la  ville  gallo-romaine  portait 
ces  mots  : 

Aulus  Humus  et  Caius  Yibius  Pansa  Coss. 

Ces  deux  consuls  ont  été  en  fonctions  l’an  de  Rome  711,  43  ans  avant  J. -C.  (5). 

(t  , Voyez  les  Tables  géographiques  ci-après. 

(2)  M.  Bretagne,  directeur  des  contributions  directes  du  département  de  l’Yonne,  m’a 
fourni  à cet  égard  d’excellentes  indications,  dont  je  ne  puis  assez  le  remercier. 

(5)  Vila  Sancli  Peregrini,  Bibl.  de  P Yonne,  I,  125. 

(4)  Inscription  des  patères  du  temple  d’Apollon  ; Bibl.  hist.  de  l'Yonne,  I,  26. 

(5)  Bibl.  hist.  de  V Yonne,  I,  24. 


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depuis  les  temps  antiques 

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INTRODUCTION. 


XI 


Un  atelier  monétaire  y existait  du  temps  de  Tibère  (l). 

Un  autre  fait  important  pour  l’histoire  du  chef-lieu  de  la  cité  d’Auxerre,  c’est 
le  passage  sous  ses  murs  de  la  grande  voie  d’Agrippa,  qui  y faisait  un  coude 
prononcé,  et  allait  de  là  à Augustobona  (Troyes)  et  se  terminait  à Boulogne. 
Cette  route  fut  construite  sous  le  règne  d’Auguste  (ans  728  à 735  de  Rome)  (2). 

Nous  n’entrerons  pas  ici  dans  la  discussion  des  origines  de  la  cité  d’Auxerre. 
La  question  de  savoir  si  elle  a formé  un  peuple  distinct  et  indépendant  est  restée 
obscure  jusqu’à  présent.  Les  géographes  et  les  historiens  n’y  ont  pas  attaché 
d’importance,  ou  n’ont  pas  cru  que  les  monuments  fussent  assez  explicites  pour 
éclaircir  leurs  doutes  et  donner  les  moyens  de  reconnaître  ce  peuple.  Cependant 
un  auteur  moderne,  Walcknaër,  séduit  par  quelques  apparences  et  surtout  par 
des  renseignements  où  l’imagination  jouait  un  grand  rôle,  a voulu  placer  les 
Boii  de  César  dans  le  diocèse  d’Auxerre.  Mais  il  n’y  a rien  de  sérieux  dans 
cette  opinion  que  nous  examinerons  en  détail  plus  loin.  Nous  ne  voyons  pas 
davantage,  dans  l’unique  inscription  qui  mentionne  le  pagus  romain  d’Auxerre, 
qu’on  puisse  en  tirer  un  argument  favorable  ou  défavorable  à l’autonomie  de  ses 
habitants. 

Voici  les  termes  du  précieux  monument  ou  Auxerre  figure  d’une  manière  au- 
thentique : 

Deo  Apollini  R.  P.  Pagi  IL  M.  Autessioduri. 

Cette  inscription  est  gravée  sur  le  revers  du  fond  de  deux  patères  en  argent. 
Ces  patères  ont  été  recueillies  près  d’un  petit  temple  d’Apollon  qui  existait  dans 
l’emplacement  de  la  ville  gauloise  d’Autricus,  au  sud-ouest  de  la  ville  moderne. 
A la  forme  des  caractères  on  y reconnaît  la  fin  du  second  ou  le  commencement 
du  troisième  siècle  de  l’ère  chrétienne  (3). 

(1)  Les  coins  en  sont  conservés  au  Cabinet  des  Antiques  de  la  Bibliothèque  impériale. 

(2)  D’Anville,  Notice  des  Gaules. 

(3)  Rech.  sur  Auxerre par  M.  Leblanc,  2 vol  in-12,  1830. 


XII 


INTRODUCTION. 


Ammien-Marcellin,  au  milieu  du  ive  siècle,  est  le  premier,  après  l’auteur  de 
l’Itinéraire  d’Antonin,  qui  parle  d’Auxerre  qu’il  nomme  Autosidorum  (4),  du  même 
nom  que  celui  des  patères  du  temple  d’Apollon. 

Enfin  une  inscription  d’itinéraire  trouvée  à Autun  (2)  fait  mention 

d’Autessiodurum, 

Intaranum, 

Odouna. 

Nous  retrouverons  plus  loin  ces  deux  derniers  lieux. 

Cependant  les  traces  de  l’autonomie  du  peuple  d’Auxerre  revivent  dans  l’orga- 
nisation des  cités.  Sous  l’administration  romaine  Auxerre  devint  le  chef-lieu  d’une 
cité  dépendant  de  la  province  Lyonnaise.  Lorsque  sous  Honorius  (vers  401),  la 
circonscription  des  provinces  des  Gaules  fut  modifiée  encore  une  fois,  cette  ville 
fut  qualifiée  du  nom  de  cité  et  placée  dans  la  quatrième  Lyonnaise  avec  Sens  pour 
métropole  (3).  Cette  relation  des  deux  villes  amen»  ensuite  la  subordination  ecclé- 
siastique de  la  première  à la  seconde,  d’où  l’on  en  inféra  qu’elles  avaient  une 
origine  commune. 

La  cité  d’Auxerre  ne  parait  pas  avoir  été  subdivisée  en  plusieurs  pagus.  Les 
monuments  sont  muets  sur  ce  sujet.  Lorsqu’après  le  milieu  du  me  siècle  saint 
Prix,  fuyant  la  persécution  d’Aurélien,  se  réfugia  dans  les  épaisses  forêts  qui  cou- 
vraient une  grande  partie  de  la  contrée  à l’ouest,  où  il  fut  arrêté  et  martyrisé,  le 
chroniqueur  du  vie  siècle  dit  : Ad  pagum  Autissiodorensem  se  contulcrunt  et 
ad  locum  qui  Cotiacus  dicitur  (4).  Ce  lieu,  devenu  célèbre  par  le  martyre  de 
saint  Prix  et  de  ses  compagnons,  est  à 35  kilomètres  d’Auxerre;  ce  qui  donne 
déjà  au  pagus  d’Auxerre  une  étendue  assez  considérable. 


(1)  Amm.  Marcellin,  Mb.  XVI. 

(2)  Aulun  archéol.,  an.  1848,82. 

(5)  D.  Bouquet,  Notice  de  l’Empire,  I,  122,  124. 

(4)  Bibl.  hist.  de  l’Yonne,  Gcsta  Pontif.  Autiss.,  I,  510. 


INTRODUCTION. 


IIII 


§ IY.  LA  CITÉ  D’AUXERRE  SOUS  LES  FRANCS. 


La  cité  d’Auxerre  n’éprouva  aucun  changement  administratif  notable  lorsque 
les  Francs  occupèrent  la  Gaule.  Elle  fit  partie  des  possessions  de  Clovis,  puis 
elle  passa,  après  plusieurs  vicissitudes,  dans  le  royaume  de  Bourgogne  au  vie 
siècle.  Elle  fut  réunie  à la  monarchie  en  613. 

La  formation  de  l’évêché  de  Nevers  au  ve  siècle  a dû  lui  faire  perdre  quelques 
parties  de  son  territoire  au-dessous  de  la  Charité,  à droite  de  la  Loire;  cependant 
il  n’est  pas  resté  de  traces  de  cette  modification.  La  vie  de  saint  Germain  (418 
à 448),  contient  quelques  énonciations  de  lieux  du  pays  d’Auxerre  qui  montrent 
qu’il  s’étendait  déjà  depuis  cette  ville  jusqu’à  la  Loire.  Au  siècle  suivant  des 
documents  positifs  permettent  d’établir  d’une  manière  circonstanciée  la  topo- 
graphie et  les  limites  de  la  cité. 

A la  fin  du  vie  siècle  (587  ou  588),  l’évêque  saint  Aunaire fit  un  règlement  pour 
les  prières  que  chaque  paroisse  devait  dire  à des  jours  déterminés,  et  l’historien 
de  sa  vie  donne  la  liste  des  37  paroisses  existant  alors  dans  le  diocèse  (1).  En 
appliquant  ces  noms  aux  lieux  modernes  l’abbé  Lebeuf  a montré  que  les  limites 
du  diocèse  s’étendaient  alors  de  la  manière  suivante  : 

Au  sud  et  au  sud-ouest  la  Loire  depuis  Mesve  (Massva)  jusqu’à  Gien  (Giemus). 
Cette  limite  naturelle  existait  sans  doute  déjà  du  temps  des  peuples  gaulois.  Sur 
ses  autres  parties  le  diocèse  a des  limites  moins  arrêtées.  Cependant  on  constate 
déjà  qu’il  est  de  même  étendue  qu’il  a été  dans  les  temps  postérieurs.  L e pagus 
d’Auxerre  a continué  également  jusqu’au  xie  siècle  (temps  où  cette  appellation  a 
cessé  d’être  en  usage),  de  comprendre  le  même  territoire. 

Citons  en  les  points  extrêmes  d’après  les  documents  authentiques  et  en  suivant 


(1)  Gesta  Ponti/'.  Autiss.,  Bibl.  hist.  de  l’Yonne,  I,  528. 

II 


% 


XIV 


INTRODUCTION. 


le  tracé  de  la  carte.  (1)  Du  sud  à l’ouest  la  Loire  depuis  la  Charité  à Neuvoy  au- 
dessous  de  Gien.  En  remontant  vers  le  nord  Bléneau,  Sept-Fonds,  Mézilles,  Toucy, 
Parly,  Lindry,  Charbuy,  Appoigny,  Chichery,  puis  en  franchissant  la  rivière 
d’Yonne,  on  rencontre  le  Serein  pour  limite  et  en  dedans  des  frontières  Héry, 
Venouse  ; delà  Lignoreilles,  Beine,  Courgis,  Préhy,  Lichères,  Nitry,  Sacy,  et  Saint- 
Moré  sur  la  Cure  ; de  là  à Bois-d’Arcy,  Merry-sur-Yonne;  puis  cette  rivière  pour 
limite  et  sur  sa  rive  gauche  Clamecy.  De  Clamecy  on  descend  vers  la  Loire  par  Rix, 
Ouagne,  Beuvron,  Marcy,  Champlemy,  Dompierre.La  Celle,  Raveau  et  la  Charité. 

Le  pagus  ainsi  délimité  parait  d’une  bien  grande  étendue,  cependant  rien  ne 
vient  infirmer  l’opinion  admise  qu’il  ait  toujours  existé  ainsi.  Sa  capitale,  Auxerre, 
est  placée  à l’extrémité  du  diocèse.  Cette  position  n’a  rien  d’insolite.  On  a remar- 
qué que  plusieurs  autres  diocèses  étaient  disposés  de  même.  Le  chef-lieu  est 
situé  dans  un  pays  fertile  et  le  diocèse  se  prolonge  au  loin  et  s’étend  sur  une 
longue  zone  inculte  et  couverte  de  bois.  C’était  l’état  de  l’Auxerrois  dans  les 
temps  primitifs,  et  il  en  fut  de  même  longtemps  après  l’établissement  des  Francs. 

Le  diocèse  ecclésiastique,  qui  a eu  la  même  configuration  que  le  pagus  et  la  cité 
civile,  paraît  même  dans  certains  cas  se  confondre  avec  ces  circonscriptions  (2). 
Il  ne  forma  qu’un  archidiaconé  jusqu’au  xmc  siècle.  A cette  époque  on  en  voit 
paraître  un  deuxième,  celui  de  Puisaye  (3).  L’accroissement  des  paroisses  avait 
sans  doute  rendu  cette  division  nécessaire  ; elle  fut  approuvée  par  une  bulle 
d’innocent  IV,  en  1249  (4). 

Les  trente-sept  paroisses  de  la  cité  d’Auxerre  désignées  dans  le  règlement 
de  l’évêque  saint  Aunaire,  ont  été  reconnues  par  l’abbé  Lebeuf  dans  son  histoire 
du  diocèse  d’Auxerre.  Il  y a quelques  points  douteux  que  nous  examinerons. 
L’évêque  Tétricus  (691-706),  en  renouvelant  ce  règlement,  énumère  de  nouveau 


(1)  Nous  y ajoutons  quelques  lieux  non  mentionnés  dans  le  règlement  du  vic  siècle,  mais 
afin  d’en  tracer  complètement  le  périmètre. 

(2)  Règlement  des  paroisses  par  saint  Aunaire  ; Gesta,  Bibl.  hist .,  I,  p.  528. 

(5)  Lebeuf,  Histoire  d’Auxerre,  I,  775. 

(4)  Lebeuf,  I,  438. 


INTRODUCTION. 


XV 


ces  paroisses,  mais  on  n’en  voit  plus  figurer  que  trente-cinq  dans  sa  liste. 
L’étude  de  la  carte  du  diocèse,  composée  d’après  ces  documents,  montre  que 
ses  limites  n’ont  pas  beaucoup  changé  jusqu’en  1789.  La  comparaison  de  la 
liste  des  lieux  du  pagus-  avec  celle  du  diocèse  n’offre  que  peu  de  diffé- 
rence. On  trouve  d’un  côté  Lignoreilles  au  pagus  d’Auxerre  et  qui  faisait  partie 
du  diocèse  de  Langres  ; Rouvray,  du  pagus  de  Sens,  qui  faisait  partie  du  diocèse 
d’Auxerre.  Voilà  peut-être  les  principales  différences  qu’il  y ait  entre  ces  deux 
états  topographiques. 

On  voit  qu’au  xiv*  siècle  le  diocèse  était  divisé  en  quatre  archiprêtrés  (1), 
savoir  : 

Auxerre, 

Varzy, 

Saint-Bris, 
et  Puisaye. 

Les  paroisses  s’étendant  d’Auxerre  à la  Loire  furent  inégalement  partagées  entre 
ces  quatre  archiprêtrés  (1). 

§ V.  TABLEAU  DES  LIEUX  EXISTANT  DANS  LA  CITÉ  D’AUXERRE 
AVANT  LE  Vie  SIÈCLE. 

Ier  siècle.  — Autricus,  capitale  du  peuple.  Son  antiquité  est  constatée  parles 
inscriptions  trouvées  dans  les  ruines  des  murs  romains  d’Auxerre.  Mais  son  nom 
n’est  pas  parvenu  jusqu’à  nous  pour  démontrer  à cette  date  l’existence  du  peuple 
lui-même. 

Depuis  le  temps  où  l’assemblée  générale  des  peuples  gaulois  décida  qu’un 
temple  serait  élevé  à Lyon  pour  rendre  un  culte  à Rome  et  Auguste,  jusqu’à 
Honorius,  époque  de  la  rédaction  de  la  Notice  des  Gaules,  l’état  des  peuples  de 
cette  contrée  a dû  profondément  varier.  Les  soixante  cités  principales  de  la  Gaule 


(1)  Voir  la  liste  des  Paroisses  au  xve  siècle,  Lebeuf,  preuves,  t.  II. 


XVI 


INTRODUCTION. 


Chevelue  contribuèrent  à 1 érection  de  l’autel  de  Lyon  (1).  Plutarque  porte  à trois 
cents  le  chiffre  total  des  peuples  gaulois  soumis  par  César  (2),  cependant  la  liste 
dressée  sous  Honorius  (vers  401)  ne  comprend  plus  que  cent-quinze  cités.  Le 
peuple  qui  habitait  Autricus  et  les  bords  de  l’Yonne  jusqu’à  la  Loire  a disparu 
au  milieu  des  remaniements  administratifs  opérés  par  les  empereurs.  Il  n’est 
déjà  plus  qu’un  pagus  dans  le  me  siècle  (3)  ; c’est  aussi  le  sort  qui  est  arrivé  aux 
Mandubii , qui  s’étendaient  dans  l’Avallonnais  et  dont  la  capitale  était  Alise. 

Au  ii«  siècle.  Brivodurum,  Briare. 

Au  me  siècle.  Autessiodurum,  Auxerre. 

Intaranum,  Entrains. 

Odouna,  Ouanne. 

Cotiacxis,  Coucy  ou  Saints. 

Gaugiacus,  Goix. 

Autessiodurum  figure  sur  l’inscription  des  patères  recueillies  non  loin  du 
temple  d’Apollon  (4).  Intaranum,  Odouna,  sont  inscrits  sur  le  marbre  d’Autun 
(5)  ; Cotiacus  est  le  lieu  du  martyre  de  saint  Prix  et  de  ses  compagnons,  et 
Gaugiacus  celui  du  martyre  de  saint  Cot  qui  s’y  était  retiré  en  emportant  pieu- 
sement la  tête  de  saiut  Prix. 

L’inscription  à la  déesse  Icauna,  vue  par  Lebeuf  dans  les  murs  de  la  cité 
d’Auxerre,  indique  une  divinité  topique  antérieure  à l’établissement  du  chris- 
tianisme. 

iv®  siècle.  — Il  faut  ajouter  aux  lieux  connus  dans  le  siècle  précédent: 

Chora  sur  la  Cure,  campement  de  Sarmates. 

Massava,  port  sur  la  Loire  où  aboutissait  la  voie  d’Auxerre, 
par  Ouanne  et  Entrains. 

(1)  Strabon,  lib.  IV,  p.  192. 

(2)  Vie  de  César,  chap.  XV. 

(5)  Inscription  des  patères  trouvées  près  du  temple  d’Apollon. 

(4)  Voyez  ci-dessus,  p.  XI. 

(5)  Idem,  p.  XII. 


INTRODUCTION. 


XVII 


v*  siècle.  — De  nouveaux  lieux  paraissent  : 

Corvallis,  Corvol-l’Orgueilleux. 

Ciitiacum,  Cuissy  près  Ouanne. 

Epponiacus,  Appoigny. 

Fontanetum,  Fontenoy. 

Heldinus,  Oudan. 

Moncellus  ? 

Molinis,  Moulins. 

Micigliæ,  Mézilles. 

Patriniacum , Perrigny. 

Sanctus-Priscus,  Saint-Bris. 

Tociacus,  Toucy. 

Varciacus,  Yarzy. 

Vercisus,  les  Vergers. 

Tous  ces  lieux  figurent  dans  la  vie  de  saint  Germain,  et  sont  désignés  comme 
étant  au  nombre  de  ses  immenses  domaines. 

Le  silence  des  monuments  contemporains  réduit  à un  bien  petit  nombre  les 
lieux  connus  de  la  cité  d’Auxerre  avant  le  vie  siècle;  mais  la  liste  des  trente-sept 
paroisses  que  présente  la  vie  de  saint  Aunaire  un  siècle  après,  fait  présumer 
que  le  pays  était  déjà,  antérieurement,  relativement  peuplé.  On  peut  suivre,  sur  la 
table  générale  alphabétique  qui  résume  la  carte  du  diocèse,  le  développement  de 
la  population  de  la  cité  dans  les  temps  postérieurs  au  ve  siècle. 


§ VI.  ÉCLAIRCISSEMENTS.  — EXAMEN  DES  POINTS  GÉOGRAPHIQUES  DOUTEUX. 

Les  savantes  recherches  de  l’abbé  Lebeuf  ont  laissé  peu  à faire  à ses  succes- 
seurs pour  l’étude  géographique  de  la  cité  d’Auxerre.  Nous  devons  donc,  tout 
d’abord,  le  répéter  encore  au  moment  où  nous  voulons  critiquer  quelques-unes 


XVIII 


INTRODUCTION. 


des  attributions  de  lieux  qu’il  a faites.  Si,  par  une  bonne  fortune  singulière,  nous 
avons  pu  ajouter  quelque  chose  à ses  travaux,  nous  lui  en  devons  une  bonne 
part,  car  c’est  lui  qui  nous  a tracé  le  cadre  dans  lequel  nous  devions  agir. 

Boii.  César,  dans  ses  Commentaires  de  Bello  G ail.  I,  28,  rapporte  que  ce 
peuple,  venu  de  la  Bohême,  passa  le  Rhin  et  se  transporta  dans  le  Noricum  où  il 
prit  Noreja.  Les  vicissitudes  de  la  guerre  lui  furent  contraires,  et  César  trans- 
porta les  Boii  sur  un  canton  voisin  des  Ædui.  Walcknaër  donne  à entendre  que 
c’était  sur  le  territoire  occupé  jadis  par  le  même  peuple,  et  qu’il  avait  aban- 
donné lors  de  ses  émigrations  multipliées  (I,  82). 

Cette  affirmation  est  corroborée  par  des  faits  de  détail  qui  semblent  plausibles 
mais  qui  ne  résistent  pas  au  plus  simple  examen  (V.  Walckn.  I,  83). 

Il  existe  bien,  en  effet,  près  d’Entrains,  un  lieu  nommé  aujourd’hui  Bouhy  ; 
mais  son  nom,  dans  le  moyen-âge,  n’était  pas  Boiacum,  mais  bien  Balyiacus, 
Baugiacus  (voy.  Ge.sta  pontif.  Autiss.,  vie  de  saint  Aunaire,  vie  siècle). 

Quant  au  Bounon  situé  également  dans  le  diocèse  d’Auxerre,  et  où  le  savant 
académicien  voit  une  si  grande  ressemblance  avec  le  nom  de  Bononia,  que  les 
Boii  imposèrent  à la  ville  étrusque  de  Felsina  dont  ils  firent  leur  capitale,  on  ne 
trouve  dans  les  chartes  que  le  mot  Bunnum  (testament  de  saint  Vigile  en 
680).  Il  n’y  a rien  dans  Balgiacus  ni  dans  Bunnum  qui  se  rapproche  de  près  ni 
de  loin  des  Boii.  Nous  préférons  avec  H.  Valois  (1)  reconnaître  les  Boii  dans 
1 cpagus  Borbonnensis. 

Cora  ou  Chora.  Les  dissertations  que  ce  lieu  a fait  naître  sont  la  preuve  que 
les  meilleurs  esprits  sont  sujets  à l’erreur.  Lebeuf  a voulu  absolument  appliquer 
ce  nom  de  Chora  au  bourg  de  Cravan  qui  est  placé  au  confluent  de  la  Cure  et  de 
l’Yonne  (2).  La  liste  des  paroisses  du  diocèse  au  vi*  siècle  fait  mention  d’un  lieu 
appelé  Core-vicus.  Ammien  Marcellin  (lib.  -16,  ch.  2)  parle  de  Chora  où  passa 


(1)  Notitia  Gallianm,  verbo  Boii. 

(2)  Rcc.  clc  divers  écrits,  I. 


INTRODUCTION. 


XIX 


Julien  qui  venait  de  Saulieu  et  allait  à Auxerre.  La  Notice  de  l'Empire,  rédigée 
vers  401,  signale  l’existence  d’un  corps  de  Sarmates  qui  campait  depuis  Chora 
jusqu’à  Paris.  L’historien  delà  vie  de  saint  Colomban  rapporte  que  ce  personnage 
venant  de  Besançon  à Auxerre  (1),  « ad  Cavalonem pervertit...  deinde  ad  Coram 
« fluvium  properans,  eademque  die  ad  vicum  quem  Choram  vocant  venerunt. . . 
« exin  Autissiodurum  properavit  » Aimoin  (2)  précise  encore  davantage  la 
situation  de  Chora  en  parlant  de  l’apport  à Paris , en  858 , des  reliques  de 
saint  Georges,  sainte  Nathalie  et  saint  Aurèle:  « in  vico  quodam  qui  Cora  nun- 
« cupatur  in  pagojam  Âutissiodorensi...  Basgernam  vicum  perveniunt  (3)  ; 
« unde  sequenti  die  Autissiodorum  veniunt  urbem.  » 

Pasumol  (4)  a réuni  ces  diverses  citations  et  en  a conclu  fort  justement  qu’il 
faut  placer  le  Chora  de  la  Notice  de  l’Empire  sur  la  voie  romaine  d’Avallon  à 
Auxerre,  laquelle  passait  par  Youtenay,  Saint-Moré,  Bazarne,  Vincelles,  etc., 
et  non  pas  par  Cravan  qui  en  est  éloigné  déplus  d’une  lieue,  et  qui  s’appelait  au 
ixe  siècle  Crevennum  (5). 

Or,  le  seul  lieu  du  diocèse  d’Auxerre  placé  au-delà  de  Bazarne,  sur  la 
rivière  de  Cure,  et  qu’on  devait  traverser  par  la  voie  romaine,  l’unique  chemin 
qu’on  pût  suivre  dans  les  temps  anciens  pour  venir  d’Avallon  à Auxerre,  c’est  le 
village  appelé  aujourd’hui  Saint-Moré.  Outre  les  raisons  déjà  données  par  tous 
les  écrivains,  ce  nom  chrétien  n’indique-t-il  pas  un  changement  relativement 
moderne  (6).  A moins  qu’on  ne  veuille  s’arrêter  à Sainte-Pallaye,  il  n’y  a pas 
d’autre  lieu  sur  cette  route  qualifié  d’un  vocable  de  saint  (7).  L’existence  d’une 
vaste  enceinte  fortifiée  au  sommet  d’une  montagne  qui  domine  Saint-Moré,  la 

(4)  Rec.  des  Hist.  de  France , III,  480,  an.  (ilO. 

(2)  Mabill.  sœc . III.  Bened.  pars  I,  SI,  52. 

(5)  Les  porteurs  des  reliques  venaient  du  pays  de  Beaune. 

(4)  Mémoires  géographiques,  p.  57,  in-12.  „ 

(5)  Charte  de  l’an  901,  Cartul.  général  n°  67. 

(6)  Saint  Moré  est  un  martyr  du  V°  siècle.  Voyez  sa  vie,  Rolland.  1er  juillet. 

(7)  L’église  de  Saint-Moré  fut  donnée  en  11 40  à l’abbaye  de  Molème.  Car  lui.  général 
n°  96. 


XX  INTRODUCTION. 

rivière  de  Cure  et  la  voie  romaine,  atteste  encore  l’exactitude  de  l’attribution  du 
campement  des  Sarmates  à Chora.  Cette  position  servait  de  refuge  aux  soldats 
gardiens  du  passage  lorsque  l’ennemi  les  menaçait  en  forces  (1). 

D’Anville,  en  critiquant  l’abbé  Lebeuf  sur  son  attribution  de  Chora  à Cravan, 
s’est  trompé  lui-même  en  plaçant  ce  lieu  en  face  d’Arcy-sur-Cure  (2).  Il  suivait  en 
cela  l’erreur  commise  par  Delisle  dans  sa  carte  de  Bourgogne.  H.  Valois  fait 
également  une  autre  erreur  en  plaçant  Chora  à Cure,  commune  de  Domecy-sur- 
Cure  (3). 

Briennicum,  agellum  juxta  agrum  Nanturiacensem.  Ce  lieu  est  détruit 
probablement  depuis  longtemps  ; mais  il  en  reste  encore  des  traces  suffisantes 
pour  que  l’attribution  que  nous  en  proposons  soit  acceptée.  Le  plan  parcellaire  du 
cadastre  de  la  commune  de  Nitry  fait  en  1827,  section  G,  noil  509  à 549,  men- 
tionne un  climat  de  Brienne,  tout  près  de  Nitry,  entre  les  deux  chemins  de  Sacy 
et  ce  village  à l’ouest.  Lebeuf  l’attribue  à tort  à Beugnon  sur  sa  carte  du 
xie  siècle. 

Cauliacus  super  Igauna.  Lebeuf  avait  pressenti  la  position  de  ce  lieu,  seule- 
ment il  l’avait  placé  au-dessous  d’Auxerre,  tandis  qu’il  était  au-dessus  et  sur  la 
rive  gauche  de  l’Yonne.  Le  fief  de  Chouilly  relevait  de  l’abbaye  Saint-Père 
d’Auxerre,  et  il  comprenait  une  partie  des  terres  et  îles  connues  sous  le  nom  des 
Iles  de  La  ltupelle,  situées  sur  le  territoire  de  cette  ville,  au  climat  de  Montardouin. 


(1)  On  remarque  sur  les  cartes  et  les  itinéraires  anciens  que  les  stations  placées  sur  les 
rivières  portent  souvent,  comme  Corcvicus,  le  nom  de  ces  cours  d'eau.  En  voici  des 
exemples  : 

Itinéraire  d’Antonin  : Voie  de  Reims  à Divoclurum  (Metz),  Axuenna  (l’Aisne.)  — Voie 
d’Andernacli  à Toul,  8e  station,  Mosa.  — Voie  de  Boulogne  à Bavay,  8'  station,  Ponl- 
Scaldi  (Pont sur  l’Escaut.)  — Voie  de  Lyon  à Strasbourg  n°  1,  Ponle-Sarrix  (la  Saarre.) 

Carte  de  Peutinger  : Voie  de  Reims  à Cologne,  Mosæ  (Mouzon  sur  la  Meuse.)  — Voie  de 
Reims  à Metz,  au  point  de  rencontre  de  la  Meuse:  Mosæ.  — Voie  de  Reims  à Bavay,  la 
station  de  l’Aisne,  Axuenna. 

(2)  Eclairciss.  géoor.,  p.  5G8. 

(5)  Nolitia  Gat/iarum,  \crbo  Chora. 


INTRODUCTION. 


XXI 


Il  y avait  encore  sur  ce  point,  au  xv«  siècle,  uu  château  qui  portait  le  nom  de 
Chouilly  (1). 

Cella  Mauri,  Cella  Salvii.  La  liste  des  paroisses  du  diocèse  dressée  à la  fin 
du  vie  siècle  par  saint  Aunaire  pour  l’établissement  des  Rogations  (2)  énonce 
Cassiniacus,  Nantiniacus,  cum  Cella  Salvi  et  Cella  Mauri. 

Sur  la  carte  du  diocèse  en  580,  dressée  parLebeuf,  figurent  ces  deux  derniers 
lieux.  L’auteur,  dans  une  seconde  carte  où  sont  marqués  tous  les  lieux  du  diocèse 
connus  jusqu’au  règne  du  roi  Robert,  les  reproduit  et  les  place,  comme  sur  sa 
première  carte,  à Saint-Sauveur  et  à Moutiers  (3). 

Ces  faits  ont  besoin  d’examen. 

On  remarque  que  Lebeuf  garde  le  silence  dans  son  récit  sur  l’interprétation  des 
termes  Cella  Salvi,  Cella  Mauri,  alors  qu’il  explique  ou  cherche  à expliquer 
tous  les  noms  énumérés  dans  la  liste  des  paroisses  du  diocèse.  Il  conserve  la 
même  réserve  dans  le  martyrologe  d’Auxerre,  au  IG  octobre.  C’est  donc  sur  ses 
cartes  seules  qu'est  appuyée  l’opinion  qui  veut  voir  dans  ces  Cellœ  Saint-Sauveur 
et  Moutiers. 

Si  nous  remontons  aux  sources  nous  verrons,  dans  le  manuscrit  du  Gesia 
Pontificum  Aiitissiodorensium,  que  la  fondation  du  monastère  de  Moutiers  par 
l’évêque  Quintilien  (4)  est  de  l’an  730  environ.  Le  monastère  de  Saint-Sauveur 
doit  sa  fondation  au  comte  Ermenold,  vers  l’an  770  (5).  Dans  ces  deux  passages 
il  n’est  pas  parlé  des  Cella’. 

Dont  Cottron  reproduit  exactement  la  relation  du  G enta  (6)  ; mais  il  n’explique 
pas  non  plus  les  noms  des  Cellœ. 


(1)  Arch.  de  l’Yonne,  Fonds  Saint-Père  d’Auxerre. 

(2)  Saint  Aunaire  a fait  approuver  ce  Règlement  par  le  roi  Gontran  qui  est  mort  en  595, 
et  saint  Aunaire  a siégé  de  572  à 603. 

(3)  Mém. concernant  l'hist.  d’Auxerre  I,  117. 

(4)  Melerendis  monasterium  fundavit  Qumtilianus  episcopus. 

(5)  Primus  cornes  pagi  Aulissiodorensis  Ermenoldis  nomine,  in  suo  ipsius  predio  monas- 
teriumSalvatoris  honore  construxit.  — Gesta,  vie  de  Maurin,  Bibl.  d’Auxerre. 

(6)  Historia  S ancti- Germant  monasl.,  Bibl.  d’Auxerre,  Ms.  n°  158,  p.  5G5. 

3 


il 


XXII 


INTRODUCTION. 


Mabillon,  dans  les  Annales  de  V ordre  de  Saint-Benoît,  auvme  siècle,  rapporte 
aussi  les  fondations  des  deux  monastères  de  Saint-Sauveur  et  de  Moutiers,  mais 
ne  les  rattache  en  rien  aux  antiques  Cellee. 

Ces  Cellee  n’étaient  que  des  chapelles.  La  Cella  Salvii  était  sous  l’invo- 
cation de  saint  Salvius,  moine  du  Nivernais.  La  Cella  Mauri  rappelait  saint 
Maur,  disciple  de  saint  Benoît,  qui  avait  visité  l’Auxerrois  et  qui  mourut 
en  584. 

Citons  encore  l’opinion  de  D.  Viole  qui,  dans  la  vie  de  saint  Aunaire  (1), 
traduit  Cella  Salvii  par  Villeneuve-Saint-Salve  et  se  tait  sur  Cella  Mauri.  L’abbé 
Henry  (2)  y voit  également  une  chapelle  dédiée  à saint  Salve  de  Nevers,  laquelle 
fut  donnée  à l’abbaye  Saint-Marien  en  1140. 

Les  continuateurs  des  Bollandistes,  en  publiant  la  vie  de  saint  Salve  (au  16 
octobre)  ont  bien  vu  aussi  la  difficulté  que  présente  la  Cella  Salvi  de  saint  Au- 
naire, et  après  un  long  examen  ils  se  sont  arrêtés  à la  placer  à Villeneuve-Saint- 
Salve.  Mais  il  me  semble  que  la  difficulté  n’est  pas  résolue,  car  on  ne  trouve  pas 
là  la  Cella  primitive.  En  examinant  la  liste  des  paroisses  et  des  églises  dressée 
pour  l’ordre  des  prières  à dire,  on  y remarque  que  l’on  a suivi  la  disposition 
topographique  des  lieux,  et  que  l’on  a groupé  ensemble  les  pays  les  plus  voisins. 
Or,  en  jetant  les  yeux  sur  une  carte,  on  voit,  non  loin  deNannayet  de  Chasnay, 
La  Celle  sur  Nièvre.  C’est  là,  à n’en  pas  douter,  une  desdeux  Cellee  du  Règlement 
de  saint  Aunaire.  Je  pencherais  pour  y voir  la  Cella  Salvii,  saint  Nivernais  mort 
vers  l’an  540,  quoique  le  vocable  moderne  y soit  saint  Martin.  La  Cella  Mauri 
ne  se  retrouve  pas  aux  environs. 

Nantiniacus.  Ce  lieu,  mentionné  dans  le  Règlement  de  saint  Aunaire,  est 
appelé  Nantoniacus  dans  le  Règlement  de  saint  Tétrice  au  vu*  siècle.  Lebeuf 
l'attribue  à Saint-Amand  (3)  et  traduit  Nantoniacus  par  Nannay  (4).  Nous  ne 

(1)  D.  Viole,  ms.  n"  127,  I,  552.  Bibl.  d’Auxerre. 

(2)  Hist.  de  Seigmetay,  519. 

(5)  Mémoires  concern.  t’hist.  dJ Auxerre,  F,  117  et  carte. 

(4)  Ibid.  p.  154. 


INTRODUCTION. 


XXIII 


voyons  pas  pourquoi  il  fa  it  deux  lieux  distincts  de  J\i vntoniacus  ctdc  Aantiniacus. 
Il  n’y  en  a là  qu’un  seul  et  c’est  bien  de  Nannay  qu’il  s’agit  : Chasnay,  Cassi- 
niacus,  qui  est  auprès,  ne  laisse  pas  de  doute  là-dessus. 

Cervennum  super  Belcam  fluviolum.  M.  Guérard,  dans  son  PolypUque  d Ir- 
minon  (1),  a voulu  voir  là  Chevanne-sur-le-Bec,  à quat  e lieues  de  Nemours.  La 
rédaction  du  texte  l’a  trompé,  à ce  que  nous  croyons.  On  lit  dans  le  Gesta 
Pontificum  Autissiodorensium,  à la  vie  de  Géran,  qu’il  donna  à son  chapitre  : 
in  comitatu  Senonico,  in  Germiniaco  mansum  unum,  et  super  Belcam  fluviolum 
Cervennum  quem  ipse  errât  de  Bochardo  fratri  archipræsulis. 

Les  libéralités  du  prélat  finissent  là  après  une  longue  énumération  antérieure; 
pourquoi  chercher  au  loin  le  Cervennum  tandis  qu  il  est  tout  près  des  chanoines 
d’Auxerre?  Le  chroniqueur,  en  énumérant  les  libéralités  de  l’archevêque  n’a  pas 
prétendu  sans  doute  faire  un  tableau  géographique.  Nous  pensons  donc  que  le 
Cervennum  dont  il  est  question  dans  la  vie  de  Géran,  est  Servan  près  Montifaut 
commune  de  Chevannes,  canton  ouest  d’Auxerre,  qui  n’est  plus  aujourd’hui 
qu’une  ferme. 

Laoderus.  Ce  lieu  est  qualifié  paroisse  dans  le  Règlement  de  saint  Aunaire. 
Lebeuf  pense  que  c’est  peut-être  Latré  près  Saint-Martin-des-Champs.  Nous  ne 
ne  voyons  rien  qui  s’oppose  à cette  attribution.  Le  hameau  de  Latré  est  à 1800  m. 
de  Saint-Martin.  Son  orthographe  latine  se  prête  bien  au  changement  que  le 
français  réclame  : de  Laoderus  on  a fait  Ladere,  Ladre,  puis  Latré. 

Osccllus.  Lebeuf  n’a  parlé  que  de  1 ’Oscellus  du  Gesta  Pontificum  de  la  vie  de 
saint  Aunaire  (2).  Mais  il  faut  en  reconnaître  un  second  qui  est  cité  dans  le 
testament  de  saint  Vigile  (3)  et  qui  s’applique  à Oiselet,  commune  d’Ouanne. 
L’un  est  donné  à l’église  Saint-Etienne  et  l’autre  à l’église  Notre-Dame. 

V ernolium,  près  de  Briare  (i).  Lebeuf  (5)  y voit  probablement  Dam  marie, 

(1)  1,  page  62,  note. 

(2)  Bibl.  liist.  I,  552  etLebeul,  Mém.  concern.  l'Hist.  d’Auxerre,  1, 122. 

(5)  Cartul.  gén.  I,  n°  8. 

(4)  Brioderum  cum  Vernolio  et  ceteris  appenditiis  suis.  Gesta  Pontif.  Autiss.,  vie  de 
saint  Aunaire. 

(5)  Lebeuf,  Mém.  concern.  l’Histoire  d’Auxerre ^ I,  122. 


XXIV 


INTRODUCTION. 


voisin  de  Briare.  Rien  n’autorise  à admettre  cette  supposition.  Le  vocable  de 
Dammarie,  comme  ledit  cet  auteur,  n’est  pas  Saint-Amatre  mais  la  Magdelaine. 
Les  recherches  que  j’ai  fait  faire  sur  les  plans  du  cadastre  n’ont  pas  amené  de 
résultats,  et  le  Vernolium  est  un  pays  complètement  disparu. 

La  Puisaye,  Puteacia,  Puiseya,  Poyseia.  Dans  les  temps  anciens  c’était  une 
contrée  couverte  de  forêts.  Les  premiers  chrétiens  fuyant  la  persécution  d’Au- 
rélien  y cherchèrent  un  asile.  La  préface  des  actes  de  saint  Sancien  (1),  écrite  au 
vme  ou  au  ixe  siècle,  est  le  document  le  plus  ancien  que  je  connaisse  où  il  soit 
fait  mention  de  la  forêt  du  pays  Auxerrois  du  nom  de  Pusceia,  Puisaye,  où  saint 
Prix  et  ses  compagnons  reçurent  le  martyre. 

Au  xe  siècle,  les  évêques  d’Auxerre,  héritiers  de  saint  Germain  qui  possédait 
de  vastes  domaines  dans  cette  contrée,  y élevèrent  des  manoirs  à Toucy  et  à 
Saint-Fargeau,  pour  servir  de  rendez-vous  de  chasse,  lesquels  étant  bientôt  après 
tombés  aux  mains  de  seigneurs  belliqueux,  devinrent  des  forteresses  redoutables 
pour  leurs  anciens  possesseurs. 

La  population  s’étant  accrue  peu  à peu,  on  érigea  en  Puisaye,  au  xme  siècle, 
un  archidiaconé  pour  les  besoins  du  culte.  Jusque-là  ce  pays  avait  fait  partie  de 
l’unique  archidiaconé  d’Auxerre. 

En  résumé,  rien  ne  prouve  qu’il  ait  existé  un  payas  de  Puisaye.  Ce  nom  n’était 
qu’une  appellation  commune  désignant  une  espècede  territoire  déterminé.  On  con- 
naît d'autres  contrées  couvertes  de  bois,  la  Thiérache,  l’Othe,  les  Ardennes,  1 Ar- 
gone,  etc.,  qui  n’ont  jamais  formé  de  circonscriptions  administratives  ou  politiques. 

§ VIL  QUALIFICATIONS  TOPOGRAPHIQUES  DANS  LA  CITÉ  D’AUXERRE. 

On  rencontre  diverses  qualifications  avec  les  noms  de  lieux  de  la  cité  ou  du 
pagus  d’Auxerre. 

La  Villa  y est  surtout  très-fréquente,  et  s’emploie  d’une  manière  plus  ou  moins 
précise. 

(6)  Bolland.,  actasancti  Sanciani,  6 septembris. 


INTRODUCTION. 


XXV 


L ’Ager  ; 

L’Agellum,  diminutif  de  YAger; 

Le  Viens; 

La  Finis,  nom  dont  sont  qualifiés  : Interannum,  Tauriacum,  Vincellæ  ; 

La  Vicaria,  à Odona  et  à Baugiacus. 

Les  Colonies,  qui  rappellent  l’existence  d’habitants  qualifiés  colons  et  distincts 
des  serfs,  quoiqu’au-dessous  des  hommes  libres,  et  chargés  de  redevances 
personnelles. 

Nous  renverrons  pour  l’explication  de  ces  termes  aux  généralités  qui  précèdent 
ces  recherches. 

§ VIII.  LIEUX  DÉTRUITS  OU  INCONNUS. 

Le  temps,  les  invasions  des  Barbares  et  diverses  autres  causes  ont  amené  la 
destruction  d’un  certain  nombre  de  lieux  dans  l’étendue  de  la  cité  d’Auxerre. 
Nous  ne  parlerons  ici  que  de  ceux  dont  les  noms  sont  mentionnés  dans  la  liste 
que  nous  donnons  plus  loin.  Mais  combien  d’autres  ont  disparu  dont  les  vestiges 
sont  signalés  chaque  jour. 

Albus  Cippus  et  Gratiacus,  sur  Saint-Bris. 

Briennicum,  surNitry. 

Brittas,  sur  Fontenoy. 

Busciacum,  Camiriacum,  sur  le  ruisseau  de  Beaulche. 

Cauliacus,  sur  la  rive  gauche  de  l’Yonne,  au-dessus  d’Auxerre. 

Coslumnus,  sur  Saint-Cyr-les-Colons. 

Donatum,  Dulciaco,  Tresovio,  près  d’Entrains. 

Lagunes. 

Milleprisciaco . 

Mirisela. 

Nancredum,  près  de  Pourrain. 

Nantella  et  Pociacum,  sur  Vaux. 

Navriacus  ou  Nabriacus. 


XXVI 


INTRODUCTION. 


Nigrontum,  sur  Gurgy,  aujourd’hui  simple  ferme. 

Rontonnacum,  aujourd’hui  ferme  de  Pontigny. 

Quoopertorium,  climat  sur  Charentenay. 

Stabulæ , entre  Escolives  et  Coulanges-les-Vineuses. 

Vernolium,  près  de  Briare. 

Le  testament  de  saint  Vigile  de  l’an  G80,  publié  au  Cartulaire  général  de 
l'Yonne  tome  I,  n°  VIII,  énonce  un  grand  nombre  d’autres  lieux  qui  sont  proba- 
lement  aussi  du  pagus  d’Auxerre.  Mais  l’orthographe  vicieuse  des  copies  de  cette 
pièce  qui  sont  parvenues  jusqu’à  nous  empêche  de  les  reconnaître. 

Les  voici  : Arigisilo 

Casido 

Flivenasa 

Hispatio 

Leodebaro 

Longocampo 

Potiolus 

Scubiliaco. 

§ IX.  LISTE  ALPHABÉTIQUE  DES  LIEUX  COMPRIS  DANS  LA  CITÉ  D’AUXERRE 
AVANT  LE  XIIe  SIÈCLE  (I). 

OBSERVATIONS  SUR  LES  SOURCES  OU  L’ON  A PUISÉ  LES  NOMS  DE  LIEUX. 

Le  Gesta  Ponlificum  Autissiodorensium,  publié  autrefois  dans  Labbe,  Bibl. 
Nova,  t.  I,  et  tout  récemment  par  la  Société  des  sciences  dans  le  recueil  intitulé: 
Bibliothèque  historique  de  l'Yonne,  t.  I,  est  l'une  des  sources  les  plus  fécondes 
auxquelles  on  peut  puiser  pour  recueillir  les  noms  de  lieux  anciens  de  cette  cité. 
Dès  le  vie  siècle,  le  Règlement  de  saint  Aunaire  fournit  37  paroisses  qui  sont  le 


(1)  Nous  avons  indiqué,  autant  qu'il  nous  a été  possible,  en  regard  du  nom  latin  de  chaque 
lieu,  le  pays  moderne  correspondant. 


INTRODUCTION. 


XXVII 


cadre  invariable  de  ce  pays  (1).  Les  chartes  publiées  dans  divers  auteurs,  et  réunies 
dans  le  t.  I du  Cartulaire  général  de  l'Yonne,  viennent  augmenter  la  liste  des 
lieux  existant  dans  l’étendue  de  la  cité  d’Auxerre  depuis  le  vf  siècle  jusqu’au  xie. 
La  situation  de  la  plupart  de  ces  lieux  est  déterminée  par  la  désignation  inpago 
Autissiodorensi  qui  y est  jointe.  Mais,  chose  remarquable,  on  ne  rencontre 
jamais  qu’un  pagus  auxerrois.  < 

Je  n’ai  indiqué  que  la  plus  ancienne  des  dates  pour  abréger,  puis  le  plus  souvent 
le  tome  Ide  la  Bibliothèque  historique  ou  du  Cartulaire  général,  parce  que  ces 
deux  volumes  renferment  à leur  tour  l’indication  des  autres  sources,  et  qu’à  l’aide 
des  tables  on  y trouvera  tous  les  endroits  où  les  noms  des  lieux  sont  relatés. 


Cité  d’aitxerre.  — Pagus  Autissiodorensis. 


Abundiacus, 

Annay-sur-Loire  (Nièvre)  (2). 

Cart.  gén.  de  l’Yonne,  t.  I, 
n°  45,  an  864. 

Accolacus, 

Accolay. 

Gesta  Pontif.,  Autiss.,  Règle- 
ment de  saint  Aunaire,  vi'siè- 
cle;  Bibl.  hist.  de  l’Yonne,  1. 1. 

Aduna-Capa, 

Chappe,  commune  de  Lain- 
sec. 

Cart.  gén.,  n°  21,  an  680. 

Agliniacus, 

Eglény. 

Cart.  gén.,  n°  45,  an  864. 

Airiacus  (ager), 

Héry. 

Cart.  gén.,  n°  54,  an  853. 

Albaris, 

Les  Bries,  corn.  d’Appoigny. 

Gesta  Pontif.,  Yie  de  Chrétien, 
ixc  siècle. 

Albus-Cippus,  (5) 

Aucep. 

Cart.  gén.,  n'  54,  an  855. 

Altaripa, 

Hauterive. 

Id. 

Andria, 

Andries. 

Gesta  Pont.,  Vie  d’Humbaud, 
xie  siècle. 

Annau, 

Anus,  eom.  de  Fouronnes. 

Gesta  Pont.,  Vie  d’Angelelme, 
ix'  siècle. 

Aquinolium, 

Avigneau,  com.  d’Escamps. 

Gesta  Pont.,  Vie d’Hérifrid,  fin 
du  ix°  siècle. 

Arbricum, 

Les  Bries,  com.  d’Appoigny. 

Gesta  Pont.,  Vie  d’Hérifrid,  fin 
du  ix  siècle. 

Arcuncius, 

Arquian  (Nièvre). 

Gesta  Pont.,Règlementdesaint 
Aunaire,  vi*  siècle. 

(1)  Nous  les  avons 

distinguées  sur  la  carte  par  un  signe 

particulier,  de  manière  à donner 

l’état  de  la  cité  au  vi'  siècle. 

(2)  Les  pays  du  département  actuel  de  la  Nièvre  sont  indiqués,  les  autres  dépendent  de  celui 
de  l’Yonne, 

(3)  Lieu  détruit  commune  de  Saint-Bris,  canton  est  d’Auxerre. 


XXVI 1 1 


INTRODUCTION. 


Artadum, 

Arté,  com.  de  Parly. 

Gesta  Pont.,  Vie  d’Hérifrid,  fin 
du  ix*  siècle. 

Auciacus, 

Oisy,  (Nièvre)  (1). 

Gesta,  Règlement  de  Télricus, 
vu*  siècle. 

Autessiodurum, 

Auxerre  romain. 

Inscriptions  d’Auturi  et  des  Pa- 
tères du  temple  d’Apollon, 
11e siècle,  Bibl.  hist.  I,  26. 

Autricus, 

Auxerre  primitif. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  saint  Pèle- 
rin, me  siècle.  Bibl.  del’Yonne. 

Bacerna, 

Bazarne. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  saint  Au- 
naire,  vie  siècle. 

Basgerna, 

Id. 

Aimoin,  Ann.  Bened.  sæc.  iv, 
t.  2,  lib.  1. 

Baina, 

Beine. 

Labbe,  Bibl.  nova  mss  i,  571, 
GestaAbbat.S.  Germ.,an990. 

Balgiacus,  Baugiacus, 

Bouhy  (Nièvre). 

Gesta  Pont.,  Règlem.  de  saint 
Aunaire  et  de  Tétricus,  vic  et 
vu*  siècles. 

— Vicaria, 

Vicairie  de  Bouhy. 

Obit.  Sancti-Stephani  Autiss. 
x*  siècle.  50  sept.,  Lebeuf, 
Mém.  sur  l’hist.  d’Auxerre, 
Preuves. 

Bargiacus, 

Château-Neuf  au  Val-dc-Bargis 
(Nièvre). 

Gesta  Pont. , Règlem.  de  saint 
Aunaire,  vi*  siècle. 

Basilica  domni  Valeriani, 

Chitry. 

Gesta  id. 

Bercuiacum-super-Belcham  Saint-Georges, 
(ager)  (2), 

Cart.  gén.,  n*8,  vers  080. 

Berniacus  (5), 

Les  Berniers,  com . de  Parly. 

id.  n°  47,  an  866. 

Biliacum  (4), 

Billy  (Nièvre). 

Gesta  Pont.,  Viedel’év.  Ange- 
lelme,  ixc  siècle. 

Blanoïlus, 

Bléneau. 

Gesta  Pont.,  Règlem.  de  saint 
Aunaire  et  de  Tétricus,  vic  et 
vu*  siècles. 

Boniacus, 

Bonny-sur-Loire  (Nièvre). 

Gesta  Pont. , Vie  de  l’év.Aymard, 
vin*  siècle. 

Briennicum,  juxta  Nantu- 

Brienne,î  aujourd’hui  climat  si- 

GestaPont., Vie  de  saintDidier, 

riacum. 

tué  près  dcNitry,  à l’ouest. 

vu*  siècle. 

Brioderus, 

Briare  (Nièvre). 

Gesta  Pont.  .Règlement  desaint 
Aunaire,  vic  siècle. 

Brivoduro, 

Id. 

Itinéraire  d’Antonin,  11e  siècle. 
— Carte  dePeutinger,  ivc  siècle. 

Britoilus  (agellum), 

Breteau  (Nièvre). 

Vie  de  saint  Didier,  Gesta  Pont., 
vi*  siècle. 

(1)  La  terre  d’Oisy  appartenait  au  chapitre  d’Auxerre  avant  1789. 

(2)  Au  XVe  siècle,  il  existait  encore  à Saint-Georges  un  climat  de  Bereuy.  — Arch.  de  Lionne, 
Fonds  des  Bernardines  des  Jsles,  liasse  des  Celles. 

(3)  Le  Cartulaire  de  Saint-Germain,  f"  27  r°,  porte  au  litre  de  la  charte  Berniacus- 

(4)  Le  Chapitre  d’Auxerre  était  collaleur  de  l'église. 


INTRODUCTION.  XXIX 


Britaniola, 

Bretignelles,  com.  de  Pougny 
(Nièvre). 

Cart.  gén. , an  680,  n°  vin. 
— Mabill.  Annal,  i. 

Brittas, 

Les  Briottes  (bois) , com.  de 
Fontenoy,  en  Puisaye  (1). 

Nithard,  D.  Bouquet,  t.  vii,  an 
841. 

Bunnum(agellum), 

Bounon,  près  Merry-Sec. 

Gesta  Pont.,  Vie  d’Héribald,  ixc 
siècle. 

Busciacum  super  fluvium 
Belcæ, 

Lieu  détruit. 

Cart.  gén.,  an  680,  n°  8. 

Campiniacum, 

Les  Dumonts,  com.  de  Moné- 
tau  (2). 

Gesta,  Vie  de  l’év.  Jean,  Xe  siè- 
cle. 

Campuslemetii, 

Champlemy  (Nièvre). 

Gesla  Pont., Vie  d’Héribald,  ixc 
siècle. 

Camiriacum  super  fluvium 
Bclchæ, 

Lieu  détruit 

Obituaire  Saint-Etienne  au  5 fé- 
vrier, xe  siècle. 

Capitinarius, 

Chevigr.y,  com.  d’Etais. 

Gesta  Pont.,  ViedesaintDidier, 
vu'  siècle. 

Carbaugiacus, 

Charbuy. 

Gesta  Pont..,  Règlement  de  Té- 
tricus,  vu'  siècle. 

Cardonarete. 

LaChartonnerie,  com.  de  Saint- 
Fargeau. 

Cart  gén.,  n°  8,  an  680.  — 
Mabill.  Annal,  i. 

Caritas, 

La  Charité-sur-Loire  (Nièvre). 

Gallia  xn,  église  d’Auxerre; 
Preuves,  xie  siècle. 

Cassiniacus, 

Chasnay  (Nièvre). 

Gesta  Pont.,  Règlement  desaint 
Aunaire,  vie  siècle. 

Castanetum, 

Châtenay. 

Cart.  gén.,  n‘  4S,  an 864,  n°57, 
an  884. 

Castriacus, 

Chitiy. 

Obit.  Saint-Etienne,  x*  siècle, 
au  10  déc.  Lebeuf,  Mém.  sur 
Auxerre,  11,  Preuves. 

Catellæ.voy.  Castanetum, 

Châtenay. 

Cart.  gén.,  n°  8,  an  680. 

Cauliaca, 

Chouilly,  lieu  détruit,  rive  gau- 
che de  l’Yonne,  au-dessus 
d’Auxerre. 

Cart.  gén.,  n°  8,  an  680. 

Cavannæ, 

Chevannes. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  Gui,  x' 
siècle. 

Cella-Mauri, 

Inconnu. 

Gesta  Pont.,  Règlementde  saint 
Aunaire,  vi®  siècle. 

Cella-Salvii, 

La  Celle  sur  Nièvre  (Nièvre.) 

Id. 

Cerinum, 

Serin,  hameau  de  Chevannes. 

Gesta,  Vie  d’Hérifrid,  fin  du 
ix'siècle. 

Cervennuin  super  Bel- 
cam. 

Servan , commune  de  Che- 
vannes. 

Gesta,  Vie  de  Géran,  xe  siècle. 

Chichiriacum, 

Chichery. 

Gesta,  Vie  de  Wibald,  (880). 
— Obit.  Saint-Etienne,  ixc  siè- 
cle,au  12  mai;D.  Marlène, t.vi. 

(1)  Lieu  détruit.  On  y a découvert  des  vestiges  d’habitations  en  1853.  Voy.  Bulletin  de  la  Société 
des  sciences  de  l’Yonne,  t.  VI,  450. 

(2)  En  1176,  Fonds  Saint-Marien,  liasse  V,  Campiniacum.  C’est  ce  qu'on  a appelé  auxve  siècle 
le  hameau  des  Dumonts.  — Voy.  archives  de  l’hôtel-dieu  d’Auxerre,  liasse  des  Dumonts. 

A 


ii 


XXX 


INTRODUCTION. 


Chimiliacum  ou  Gimilia- 
cum, 

Chemilly,  prèsSeignelay. 

Gesta  Pont. , Vie  d’Hérifrid,  fin 
du  ixe  siècle. 

Chora, 

Saint-Moré. 

Bibl.  hist.  de  l’Yonne,  1.  45.  — 
Ü.  Bouquet,  I.  Notitia  prov.  ex 
civit.  Galliæ,  vers  l’an  400. 

Clamiciacus, 

Clamecy  (Nièvre). 

Cart.  gén.  n°  4,  an  034,  n°  26, 
ixe  siècle. — Mab.  Diplom.  p. 
465. 

Cociacense  monasterium. 

Monastère  de  Coucy  ou  Saints- 
en-Puisaye. 

Gesta,  Règlement  de  saint  Au- 
naire,  vr  siècle. 

Colonise, 

Coulange-sur-Yonne. 

Lebeuf , Prise  d’Auxerre  , p. 
144,  an  620. 

Colonicæ, 

Coulanges-les-Vineuses. 

Obit.  Saint-Etienne,  x*  siècle; 
Lebeuf,  Preuves  Hist. 

d’Auxerre,  t II,  au  4 janv. 

Columbariacus, 

Colmery  (Nièvre). 

Gesta  Pont. , Règlement  de  saint 
Aunaire,  vte  siècle. 

Compasciagus, 

Commecy,  commune  de  Sain- 
puits. 

Cart.  gén.,  n°  8,  an  680. 

Conada  (castellum), 

Cosne  (Nièvre). 

Gesta,  Vie  de  II.  de  Chalon , 
xic  siècle. 

Condida, 

ld. 

Gesta,  Règlement  de  saint  Au- 
naire, vtc  siècle. 

Core  vicusetCbore  vicus, 

Saint-Moré. 

Gesta,  Règlements  de  saint  Au- 
naire et  de  Tétricus,  vic  et 
viic  siècles. 

Corvacus, 

Corvol-l’Orgueilleux  (Nièvre). 

Gesta,  Règlement  de  Tétricus, 
vu*  siècle. 

Corvallis, 

Id. 

Gesta,  Vie  de  saint  Germain, 
v'  siècle. 

Coslumnus, 

Coulons,  lieu  détruit,  com- 
mune de  Saint-Cyr-Ies-Co- 
lons  (4). 

Gesta,  Vie  d’Humbaud,  xf  siè- 
cle. 

Cotiacuset  Quotiacus, 

Saints-en-Puisaye. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  saint  Pèle- 
rin, ni*  siècle,  et  vie  desaint 
Germain,  v*  siècle. 

Crevennus,  super  fluvium 
Icaunæ, 

Cravan. 

Cart.  gén.,  n°  67,  an  901. 

Crinsensis  (vicus), 

Crain. 

Gesta,  Vie  de  saint  Didier,  vii* 
siècle. 

Crisennon, 

Crisenon,  commune  de  Prégil- 
bert. 

Galba,  t.  XII,  424,  an  1050. 

Curcedonus, 

Courson. 

Gesta.  Règlements  de  saint  Au- 
naire et  de  Tétricus,  vi*  et 
vit' siècles. 

Culiacum, 

Cuissy,  commune  d’Ouannc. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  saint  Ger- 
main, vc  siècle. 

Decimiacense  ad  Sanclum- 

Monastère  de  Saint-Cyr-les-Co- 

Gesta,  Règlement  de  saint  Au- 

Ciricum monasterium.) 

lons. 

naire,  vi*  siècle. 

(1)  Cadastre,  sect.  B. 


INTRODUCTION. 


XXII 


Desimiacus, 

Digia, 

Domiciacus, 

Donato, 

Draptiacus  et  Dractiacus, 

Drogia  et  Droia, 

Dulcia, 

Eliniacus, 

Epponiacus, 

Ferrolæ  (agellum  super 
fluviolum  Lupæ),  (V. 
S.  Ferrolus), 

Ferrariæ  (colonia), 
Festiniacus, 

Flaciacum, 

Fons-Uegii  cœnobium, 
Fontanetuin, 

Fontanetense  monaste- 
rium, 

Gaiacus, 

Galliacus, 

Gaugiacus. 

Giomus  et  Gaiomus, 
Graniolum, 

Gratiacus, 


Saint-Cyr-les-Colons. 

Diges. 

Donzy  (Nièvre). 

Lieu  détruit,  près  d'Entrains. 
Tiacy  (Nièvre). 

Druyes. 

Lieu  détruit,  près  d’Entrains 
(Nièvre). 

Alligny. 

Appoigny. 

Saint-Fargeau. 

Ferrière,  commune  d’Andries. 
Festigny. 

Les  Flacys,  pays  détruit,  com- 
mune de  Venoy  (2). 
Monastère  de  Druyes. 

Fontenoy. 

Monastère  de  Fontenoy. 
Gy-l’Evèque. 

Vailly,  commune  d’Alligny, 
(Nièvre). 

Gouaix,  faubourg  de  Saint-Bris. 
Gien  (Loiret). 

Les  Granains,  commune  de 
Toucy. 

Grisy,  près  Saint-Bris  (5). 


Cart.  gén.  ,n°  45,  an  804. 

Labbe.  Bib.  nova  I,  571,  Gesta 
abb.  Sancti-Germani,  an  990. 

Gesta,  Règlement  de  saint  Au- 
naire,  vie  siècle  (1). 

Cart.  gén.,  n°  8,  an  680. 

Gesta,  Règlements  de  saint  Au- 
naire  et  Tétricus,  vt"  et  vu* 
siècles. 

Id. 

Cart.  gén.,  n"  8,  an  680. 

Gesta,  Règlement  de  saint  Au- 
naire,  vr  siècle. 

Gesta,  Vie  de  saint  Germain, 
ve  siècle. 

Gesta,  Vie  de  saint  Didier, 
vir  siècle.  — Cart.  gén.  n” 
45,  an  864. 

Cart.  gén.,  n*  8,  an  680. 

Cart.  gén.,  n°  54,  un  855. 

Mabill.  de  Re  Dipl.  p 465,  an 
654. 

Vie  de  saint  Romain,  vic  siècle, 
H ist.  Ms.  de  l'abbaye  Saint- 
Germain,  par  D.  Cottron. 

Gesta,  Vie  de  saint  Germain, 
ve  siècle.  — Nithard,  D.  Bou- 
quet, t.  VII. 

Gesta,  Règlement  de  saint  Au- 
naire,  vi°  siècle. 

Gesta,  Vie  d’IIéribald,  ixe  siè- 
cle. 

Polyptique  d’Irminon,  vers  l’an 
810,  Guérard,  t.  II,  1 17. 

Gesta,  Règlements  de  saint  Au- 
naire  et  de  Tétricus,  vt*  et 
vu"  siècles. 

Gesta,  Vieetrèglementde  saint 
Aunaire,  vi*  siècle. 

Cart.  gén.,  n“  45,  an  864. 

Cart.  gén.,  ixc  siècle,  n°  26. 


(1  Le  Règlement  de  Tétricus  porte  un  Domiciacus,  niais  il  s'agit  là  de  Saint-Cyr-les-Colons, 
comme  l’a  pensé  Lebeuf. 

(‘2)  On  y a découvert  des  antiquités  romaines  et  notamment  une  médaille  de  Julia  Mæsa.  — 
Cadastre,  sect  E. 

3 Village  contigu  aux  murs  de  la  petite  ville  de  Saint-Bris  et  détruit  aujourd’hui. 


XXXII 


INTRODUCTION 


Gurgiacum, 

Gurgy. 

Gesla,  Vie  d'Hérifrid,  fin  du 
ixe  siècle. 

llabuniaca,  v.  Abundiaca, 

An nay-sür- Loire  (Nièvre). 

Cari,  gén.,  an  833,  n”  34. 

Heldimus, 

Houdan  (Nièvre). 

Gesta,  Vie  de  saint  Germain, 
ve  siècle. 

Intaranum, 

Entrains  (Nièvre). 

Inscription  d’Autun  , ne  siècle, 

Tnterannis  (finis), 

Id. 

liibl.  hist.  1, 26.  — Gesta,  Règle- 
ment de  Tétricus,  vu*  siècle. 

Irinciacus, 

Irancy. 

Cart.  gén.,  an  901,  n°  68. 

Jarricas  ou  Garricas  su- 
per Belcam, 

Les  Jarries,  commune  de  Pour- 
rain. 

Cart.  gén.  n"  8,  an  680. 

Juilleius, 

Jully,  commune  de  Taingy. 

Cart.  gén.,  an  1023,  n”  83. 

Jussiacum, 

Jussy. 

Gesta,  Vie  de  Betto,  x*  siècle. 

Lagunœ, 

Lieu  inconnu. 

Gesta,  Vie  d’Avmard,  vm®  siè- 
cle. — Cart.  gén.,  an  884. 
n”  37. 

Lanum  (agellum), 

Lain. 

Cart.  gén.,  8,  an  680. 

Lanus-sicus, 

Lainsec. 

Cart.  gén.,  n°  8,  an  680. 

Laoderus, 

Latré,  commune  de  Saint-Mar- 
tin-des-Champs. 

Gesta,  Règlements  de  saint  Au- 
naire  et  de  Tétricus,  vi*  et 
vue  siècles. 

Laugronuim, 

Loron,  commune  de  Coulange- 
sur- Yonne  (détruit). 

Cart.  gén.,  n°  43,  an  864. 

Laura, 

Les  Laurents,  commune  de 
Courson. 

Gesta  Pont.,  Vie  d'IIumbaud, 
an  4087. 

Lcuga  super  Lupam, 

Loing,  hameau  de  Sainte-Co- 
lombe-sur-Loing. 

Cart.  gén.,  n°8,  an  680. 

Leviaticus, 

Levis. 

Acta  Sanct.,  Vie  de  saint  Ma- 
rien,  au  20  avril,  v®  siècle. 

Liccadiacus  et  Licaiacus, 

Lichères-près-Aigremont. 

Gesta,  Règlement  de  saint  Au- 
naire,  vie  siècle. 

Lindriacum, 

Lindry. 

Cart.  gén.,  n°  16,  an  820. 

Linerolæ, 

Lignoreilles  (1). 

Cart.  gén.,  n“  43,  an 864. 

Loconnacum, 

Leugny. 

Gesta,  Vie  d’Hérifrid.  fin  du 
ix'  siècle. 

Lognacum, 

Id. 

Gesta,  Vie  de  Géran,  x®  siècle. 

Lucheium, 

Pays  détruit,  auprès  de  l’église 
de  Prégilbert. 

Cart.  de  Molême,  t.  II,  an  1096. 

Luciacus, 

Lucy-sur-Gure. 

Cart.  gén.,  n°  56,  an  839. 

Lupinum, 

Alpin,  commune  de  Lindry. 

Cart.  gén.,  n°  16, an  820. 

Magniacus  (ager),  (2) 

Magnv,  comune  de  Merry-sur- 
Yonne. 

Gesta,  Vie  de  saint  Didier,  VIIe 
siècle. 

Maiacensis  (ager), 

Mailly-Chàteau  ou  sur  Yonne. 

Cart.  gén.,n°8,  an  689.  — Mab. 

annal.  I. 


(1)  Diocèse  de  Langres. 

(-2)  Attribué  à tort  au  pagus  d'Avallon,  Cartulaire  général  I,  Table. 


Malliacum, 

Malliaco-Villa, 

Mairiacus, 

Mamarciacum, 

Mannacense  (monaste- 
rium, 

Massava, 

Mussua, 

Matriacus  (ager), 

Matriacus  (in  vicaria 
Baugiacensi). 

Meleredensis  (cella  aut 
monasterium), 

Micigliæ  (ager), 

Miliciacus, 

Milleprisciaco  (in  comita- 
tu  Autissiodorensi), 

Mirisela, 

Misciacum  locellus), 

Molendinis, 

Molinis, 

Monasterioluni, 

Monticellus  (in  comitatu 
Autissiod). 

Montiniacum, 

Nancredum, 


INTRODUCTION. 
Mailly-  Château  ou  sur  Yonne. 
Mailly-la-Ville. 

Merry-sur-Yonne. 

Montmercy,  commune  de  Saint- 
Georges. 

Viel-Mannay  (Nièvre). 

Mêves  (Nièvre). 

Id. 

Merry-Sec. 

Les  Marquis,  commune  Bouliy 
(Nièvre). 

Moutiers  (monastère  de). 

Mézilles. 

Lieu  inconnu. 

Lieu  inconnu. 

Lieu  inconnu,  près  de  Donzy 
(Nièvre). 

Misery,  commune  de  Merry- 
sur-Yonne. 

Moulins. 

Id. 

Monétau. 

Montceau  ? inconnu. 

Monligny. 

Lieu  détruit,  dépendant  de 
Lindry. 

Lieu  détruit. 

Vaux. 


XXXIII 

Cart.  gén.,  n°  09,  an  902. 

Bulle  de  Pascal  II  pour  Véze- 
lay,  an  1105,  Bibl.  Clunia- 
censis,  notæcol.  154. 

Cart.  gén. , n"  54,  an  855. 

Gesta,  Vie  de  saint  Didier,  vue 
siècle. 

Gesta,  Règlements  de  saint 
Aunaire  et  de  Tétricus,  vic 
et  vne  siècles. 

Carte  de  Peutinger,  ive  siè- 
cle. 

Gesta,  Règlements  de  saint 
Aunaire  et  de  Tétricus,  vieet 
vue  siècles. 

Gesta,  Vie  de  saint  Didier,  vit' 
siècle  et  Règlement  de  saint 
Aunaire,  vi“  siècle. 

Obit.  Saint-Etienne,  Xe  siècle, 
Lebeuf,  mém.  hist.  d’Aux. 
Preuves,  II , au  50  sept. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  Quintilien 
vers 750.  — Cart.  gén.,  an  804 
n“  45. 

Gesta,  Vie  de  saint  Germain,  v' 
siècle. 

Gesta  Pont.,  Vied’Aymard,  vnc 
siècle. 

Gesta,  Vie  de  Gérai),  x°  siècle. 

Cart.  gén.,  n"  8,  an  080. 

Cart.  gén.,  n"  1,  an  519. 

Gesta, Vie  deWibald,  ix°siècle. 

Gesta,  Vie  de  saint  Germain, 
v*  siècle. 

Cart.  gén  , n"  54,  an  855.  — 
Gesta  Pont.,  Vie  de  Jean. 

Gesta,  Vie  de  saint  Germain, 
ve  siècle. 

Obit.  Saint-Etienne,  x8  siècle, 
aux  7 février,  21  mai,  11 
juillet;  Lebeuf,  Preuves  hist. 
d’Auxerre. 

Cart.  gén.,  n°  10,  an  820. 


Nanülla, 


commune  de 


Cart.  gén.,  n°  45,  an  804. 


XXXIV 


INTRODUCTION. 


Nantiniacus, 

Nantivinea, 

Nantriacus, 

Narciacus, 

Nauriacus  ou  Nabriacus, 

Nigrontum, 

Nolvetum, 

Novus  vieus, 

Odona  (vicus), 

Odouna, 

Odona  (vicaria) 
Oratorium  sancti  Memmii 
(v.  Matriacus), 

Orgiacum, 

Oscellus  (5), 

Oscellus, 

Parcniacus, 

Parliacum, 

Patriciniacum. 

Patriniacum, 

Pauliacum  super  fluvium 
Ligerim, 

Pauiiniacus, 

Piscasiolum  vel  Pistasio- 
lum, 


Nannay  (Nièvre). 

Menou  (Nièvre)  (1). 

Nitry  (2). 

Narcy  (Nièvre). 

Lieu  inconnu. 

Néron,  commune  de  Gurgy. 

Neuvoy  (Loiret). 

Neuvy-sur-Loire. 

Ouanne. 


Orgy,  commune  deChevannes. 

Osccl,  près  Gien  (Loiret). 

Oiselet,  commune  d’Ouanne. 
Perrigny-près-Auxerre. 

Parly. 

-près-Auxerre. 

Pouilly-sur-Loire  (Nièvre). 

Pouligny, commune  d’Escamps. 

Péteau,  commune  de  Merry- 
Sec. 


Gesta,  Règlement  de  saint  Au- 
naire,  vie  siècle. 

Martyr.  Auxerrois,  16juillet,  an 
800. 

Gesta,  Règlement  de  saint  Au- 
naire.  vie  siècle. 

Gesta,  Vie  d’Hérifrid,  ixe  siècle. 

Cart.  gén.,  n°  45,  an  864,  et 
n°  57,  an  884. 

Gesta  Pont., Vie  d’Aymard,  vin' 
siècle. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  saint  Au- 
naire,  vi*  siècle. 

Id.  Vie  de  Tétricus,  vu*  siècle. 

Gesta.  Règlements  de  saintAu- 
naire  et  de  Tétricus,  vie  et 
vu'  siècles. 

Inscription romai ne d'Autun,  ne 
siècle,  Dibl.  hist.  de  l’Yonne, 
I,  26. 

Cart.  gén.  n°41,  an  865. 

Gesta,  Règlements  de  saint  Au- 
naire  et  de  Tétricus,  vte  et 
vne  siècles. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  saint  Di- 
dier, vue  siècle. 

Gesta,  Vie  de  saint  Aunaire, 
vi*  siècle. 

Cart.  gén.,  n°  8,  an 680. 

Cart.  gén.,  n°  46,  an  864. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  Jean,  x* 
siècle. 

Cart.  gén.  n 8,  an  6 80. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  saint  Ger- 
main, v'siècle.  — Cart.  gén, 
n°  45,  an  864. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  saint  Ger- 
main, ve  siècle.  — Cart.  gén. 
n°  8,  an  680. 

Cart.  gén.,  n°  54.,  an  855  ; nos 
45  et  57,  ans  864  et  884. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  Wala,  an 
878. 


Ouanne. 

Ouanne  (vicairie). 
Merry-Sec. 


Perrigny 

Id. 


(1)  Autrefois  Nanvigne,  érigé  en  marquisat,  en  1647,  au  profit  de  M.  de  Menou  dont  il  prit  le 
nom. 

(2)  On  dit  encore  vulgairement  Naintry. 

(3)  Voyez  les  Observations  critiques,  p.  xxm. 


INTRODUCTION. 


XXXV 


Pociacum, 

Poiry,  commune  de  Vaux,  lieu 
détruit. 

Gesta,  Vie  de  saint  Didier,  vne 
siècle.  — Cart.  gén.,  n°  26, 
ixe  siècle. 

Polrenus, 

Pourrain. 

Cart.  gén  , n°  16,  an  820. 

Pradilis, 

P ré  h y. 

Cart.  gén.,  n°  58,  an  886. 

Puciolus, 

Poussoit,  commune  de  Dam- 
pierre  (Nièvre). 

Polyp.  d’Irminon,  n,  117. 

Pulverenus, 

Pourrain. 

Gesta,  Règlement  de  saint  An- 
na ire,  vie  siècle. 

Quoopertorium, 

Les  Chevreaux,  climat  de  Cha- 
rentenay. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  Géran,  xe 
siècle. 

Riconorus, 

Arqueneuf, commune  deDiges. 

Cart.  gén.,  n°42,  an  863. 

Riniacum, 

Reigny  commune  de  Verman- 
ton. 

Gesta,  Vie  de  saint  Didier,  viic 
siècle. 

Ripa, 

La  Rippe,  commune  de  Merry- 
sur-Yonne. 

Cart.  gén.,  n°45,  an  864. 

Rivus, 

Riot,  hameau  de  Charbuy  et 
Lindry. 

Cart.  gén.,  n°  16,  an  820. 

Saciagum, 

Sacy. 

Cart.  gén.,  n°  8,  an  680. 

Sancta-Palladia, 

Satnte-Pallaye. 

Rolland.,  vita  sancti  Germani, 
51  juill.,  ixe  siècle. 

Sanctus-Ferreolus  (voyez 

Saint-Fargeau. 

Cart.  gén.,  n°  8,  an  680. 

Ferrolas), 

Sanclus-Martinus-de-Trun- 

Saint-Mari in-du-Tronsec  (Niè- 

Gesta Pont.,  Vie  d’Humbaud 

ceto, 

vre). 

(1088  à 1114). 

Sanctus-Moderatus, 

Saint-Moré. 

Bolland.,  1er  juillet,  xie  siècle. 

Sanctus-Priscus, 

Saint-Bris. 

Gesta,  Vie  de  saint  Germain, 
ve  siècle. 

Sanctus-Quintinus, 

Saint-Quentin  (Nièvre). 

Gesta  Pont.,  Vie  d’Humbaud 

(1087-1114). 

Sancti-Salvatori  cœno- 

Monastère  de  Saint-Sauveur  en 

Gesta  Pont.,  Vie  d’Angelelme, 

bium, 

Puisave. 

ix‘  siècle. 

Sanctus-Veranus, 

Saint-Verain  (Nièvre). 

D.  Viole,  Hist.  des  seigneurs 
de  Saint-Verain,  xie  siècle, 
Bibl.  d’Auxerre,  ms  n°  130, 
p.  3,277. 

Sassiacense  monaste  - 

Monastère  de  Saissy-les-Bois 

Gesta,  Règlement  de  saint  Àu- 

riurn, 

(Nièvre). 

naire,  vie  siècle. 

Scancius, 

Escamps. 

Labbe  Bibl.  mss  l,  571,  Gesta 
Abbat.  Sancti-Germani,  an 
990. 

Scoliva, 

Escolives. 

Gesta  Pont. , Règlement  de  saint 
Aunaire,  vi*  siècle. 

Sessiacus  (ager),  (voyez 
Saciagum, 

Sacy. 

Gesta,  Vie  de  saint  Didier,  vne 
siècle. 

Sidiliacus  in  vicaria  Odo- 

Sauilly,  commune  de  Diges  (1). 

Cart.  gén.,  n°  41,  an  863. 

nensi, 

Sigliniacus, 

Seignelay. 

Cart.  gén.,  n°  45,  an  864. 

(1)  Sauilly  est  à moins  d’une  lieue  du  territoire  d’Ouanne. 


XXXVI 


INTRODUCTION. 


Silliniacus  (caslrum), 
Solennat, 

Soliacus, 

Solium  (voyez  Sidiliacus), 
Sorgiacus, 

Stabulæ  (inter  Scolivas  et 
Colonicas), 

Talo, 

Tauriacus, 

Tauriacensis  (vicaria), 
Tociacum, 

Tresogensis  (ager), 
Tresovius, 

Truciacum  (ager), 

Tuciacuni  (voyez  Tocia- 
cum), 

Urgiacus  (voyez  Orgia- 
cus), 

Valons, 

Valliacus, 

Vallis, 

Varciacus  (ager  nobilissi- 
mus), 

Varennæ  monasterium, 
Vendilus  et  Vennillum, 


Vendosa, 


Id. 

Solmé,  commune  de  Fontenoy. 
Sully-sur-Loire  (Nièvre). 

Sauilly,  hameau  deDiges. 
Surgy  (Nièvre). 

Lieu  détruit,  sur  Coulanges- 
les-Vineuses. 

Talon,  hameau  de  Saint-Fargeau. 
Thury.  • 

Id. 

Toucy, 

Lieu  inconnu. 

Lieu  prèsd’Entrains  (inconnu). 
Trucy-sür-Yonne. 

Toucy. 

Orgy,  commune  de  Clievannes. 
Vallan. 

Les  Baillis,  commune  de  Perroy 
(Nièvre). 

Vaux, 

Varzy. 

Monastère  de  Varennes  (Niè- 
vre). 

Venoy. 


Venouse. 


R.  Glaber,  liv.  V,  ch.  I".  ixe 
siècle. 

Nithard  dans  D.  Bouquet,  t.  vu, 
an  841. 

Gesta, Règlements  de  saint  Au- 
naire  et  de  Tétricus,  vi*  et 
viic  siècles. 

Gesta,  Vie  de  saint  Géran,  xc 
siècle. 

Cart.  gén.,  n°  45,  an  864. 

Obit.  Saint-Etienne,  Xe  siècle, 
au  19  novembre,  Lebeuf, 
hist.  d’Auxerre,  Preuves, 

t.  IL 

Gesta,  Vie  de  saint  Didier,  vii* 
siècle. 

Gesta,  Règlements  de  saint 
Aunaire  et  de  Tétricus,  vi* 
et  vii3  siècles. 

Cart.  gén.,  n”  67,  an  901. 

Gesta  Pont.,  I,  518,  Bibl.  hist. 
de  l’Yonne,  Vie  de  saint  Ger- 
main, vc  siècle. 

Cart.  gén.,  n°  8,  an  680. 

Cart.  gén.,  n°  8,  an  680. 

Cart.  gén.,  n“  4,  an  634. 

Cart.  gén.,  n°51,  an  849. 

Cart.  gén.,  n°  54,  an  855. 

Cart.  gén.,  nos  26,  54,  45,  57, 
ix'  siècle. 

Polyplique  d’irminon,  vers 
810,  Guérard,  t.  II,  417. 

Cart.  gén.,  n°  4,  an  654. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  saint  Ger- 
main, vc  siècle.  — Règlements 
de  saint  Aunaire  et  de  Tétri- 
cus, vic  et  vne  siècles. 

Id. 

Cart.  gén.,  n“  45,  an  684.  — 
Gesta  abbat.  Sancti-Germani, 
Labbe  1 , 571  , vers  l’an 
990. 

Gesta  Pont.,  Règlements  de 
saint  Aunaire  et  de  Tétri- 
cus, vie  et  vne  siècles. 

Cart.  gén.  n°  07,  an  901. 


Vermcntonnus, 


Vermanton. 


INTRODUCTION. 


XXXV  II 


Vercisus, 

Vernolium, 

Villa  Ferreoli, 

Villamaternum  (agellum), 

Villare, 

Villare, 

Villa  Salum, 

Vincella  (finis), 

Viriliacus, 

Vitriacus, 


Vulfini  monasterium  seu 
Longoretense, 

Warchi, 


Icauna, 

Ligeris, 

Cora, 

Belca, 

Lupa  amnis  vel  Launtum, 


Les  comîes  du  pays 


Vergers,  près  Sully-sur-Loire 
(Nièvre)  (1). 

Lieu  détruit,  situé  près  de 
Briare  (Nièvre). 

Villefargeau. 

Lieu  inconnu. 

Villiers  - le- Sec,  près  Varzy, 
(Nièvre). 

Villiers,  commune  de  Mouffv. 
Lieu  inconnu. 

Vincelles. 

Vrilly  ou  Verilly,  commune 
d’Ouanne. 

Bitry-les-Mallons  (Nièvre). 


Saint  - Sauveur- l’Abbaye  près 
Cosne,  (Nièvre). 

Garchy  (Nièvre). 


Gesta,  Vies  de  saint  Germain, 
Ve  siècle,  et  de  saint  Pallade, 
vue  siècle. 

Gesta  Pont.,  Vie  de  saint  Ati- 
naire,  vi*  siècle. 

Obit.  Saint-Etienne,  xi*  siècle, 
50  octobre.  Lebeuf,  Mém. 
sur  Auxerre,  t.  II,  preuves. 

Gesta,  Vie  de  saintDidier,  vu1' 
siècle. 

GestaPont.,  ViedeMaurin,  vm 
siècle. 

Gesta,  Vie  de  Géran,  xe  siècle. 

D.  Bouquet,  vm,  455,  an  845. 

Cart.  gén.  nn  4,  an  654. 

Gesta,  Vie  d'Aymard,  vma  siè- 
cle. 

Gesta,  Règlement  de  saint  Au- 
naire,  vie  siècle,  et  Vie  d’Ay- 
mard,  vnr  siècle. — Polypt. 
d’Irminon  II,  117. 

Gesta , Règlements  de  saint 
Aunaire,vic  siècle,  et  de  Té- 
tricus,  VIIe  siècle. 

Gesta,  Vie  d’Humbaud  (1085). 


RIVIERES  ET  RUISSEAUX. 
L’Yonne. 

La  Loire. 

La  Cure. 

Le  Beaulche,  ruisseau. 

Le  Louain,  id. 


Inscription  du  nc  siècle,  Lebeuf, 
Prise  d’Auxerre. 

Comm.  de  César. 

GestaPont.,  vie  siècle. 

Cart.  gén.  n"  8,  vers  680. 

Gesta,  Vie  de  saint  Didier,  vu- 
siècle. 


r bis 


§ IX.  COMTÉ  D’AUXERRE. 


Auxerrois  commencent  à être  connus  au  milieu  du  vk 


(1)  L’église  était  sous  le  vocable  de  saint  Germain.  — En  ruine  en  1688  et  réunie  antérieurement 
à Sully.  (Reg.  de  visites  de  1688,  Arcb.  de  l’Yonne,  2 G.) 


XXXVIII 


INTRODUCTION. 


siècle  (1).  Ce  sont,  dans  l’origine,  des  fonctionnaires  publics  dont  l’autorité 
s’étendait  sur  la  cité  entière  (2).  Mais  dès  le  ixe  siècle  il  s’était  opéré  des  modi- 
fications dans  les  limites  de  la  contrée  soumise  à leur  pouvoir.  Le  Polyptique 
d’Irniinon  contient  à ce  sujet  des  indications  précieuses  au  chapitre  de  la  terre 
de  Bitry  (canton  de  Saint-Amand,  Nièvre):  après  le  dénombrement  des  manses, 
on  y déclare  que  le  prince  de  Nevers  en  est  seigneur:  sub  cujus  constant  di- 
tione  (3). 

Sous  les  Carlovingiens,  les  comtes  présentent  une  succession  régulière.  Ce 
sont  alors  des  personnages  considérables  et  souvent  de  race  royale.  Leur  dignité 
devient  héréditaire  à la  fin  du  ixc  siècle. 

Il  est  difficile  de  connaître  les  limites  précises  du  comté  pendant  les  premiers 
temps  féodaux;  Clamecy  en  dépendait  encore  au  milieu  du  ixe  siècle,  mais  il 
n’en  était  plus  de  même  deux  cents  ans  après  (4). 

Il  s’opéra  pendant  le  xe  siècle  un  changement  profond  dans  l’état  du  pays  et 
de  la  cité  d’Auxerre.  La  cité  disparaît  la  première  et  le  comté  la  remplace,  mais 
par  le  titre  seulement  et  non  par  l’étendue.  Il  perdit  de  bonne  heure  une  grande 
partie  du  territoire  de  l’ancienne  civilas.  Les  comtes  de  Nevers  devinrent,  au 
xic  siècle,  comtes  d’Auxerre;  et  cet  état  de  choses  dura  jusqu’à  la  fin  du  siècle 
suivant. 

A la  faveur  de  l’anarchie  féodale,  ou  par  toute  autre  cause  inconnue,  les  comtes 
de  Nevers  avaient  étendu  leur  autorité  sur  la  rive  droite  de  la  Loire  et  arrivaient 
directement  ou  indirectement  jusqu’à  l’Yonne  et  à la  Cure.  Les  comtés  de  Gien 
et  de  Donzy  avaient  été  érigés  et  appartenaient  à des  maîtres  redoutables. 
Cependant  l’existence  du  comté  de  Gien  fut  de  peu  de  durée.  Il  fut  réuni  à la 
couronne  par  Philippe-Auguste,  qui  l’obtint  du  sire  de  Donzy,  en  lui  faisant 

(1)  Lebeuf,  Mémoires  concernant  l'histoire  d'Auxerre,  II,  16. 

(2)  Ermenold  était  comte  du  pagus  d'Auxerre  en  775;  il  est  qualifié  dans  le  Gesla : cornes 
pagi  Aulissioduri. 

(3)  l’olgplique  d'irminon  au  ixc  siècle,  par  M.  Guérard,  II.  X,  p.  118. 

H)  Charte  de  Charles-le-Chauve,  Cartul.  de  l’Yonne,  n*  26. 


INTRODUCTION. 


XX.X1X 


épouser  l’héritière  du  comté  de  Nevers  (1).  Donzy,  dont  les  dépendances  étaient 
considérables,  et  qui  comprenait  Entrains,  Druyes,  Saint-Sauveur,  Corvol,  Etais, 
Billy  et  Cosne,  fut  réuni  en  même  temps  au  comté  de  Nevers,  vers  l’an  1200. 
par  le  fameux  comte  Hervé  à qui  ce  fief  appartenait. 

On  remarque  ce  fait  singulier,  que  pendant  la  période  d’union  des  deux 
comtés  de  Nevers  et  d’Auxerre,  les  maîtres  de  ces  grands  fiefs  ne  prennent 
jamais  que  le  titre  de  comtes  de  Nevers.  Ils  semblent  dédaigner  celui  de  comtes 
d’Auxerre,  soit  comme  étant  moins  noble,  attendu  que  le  fief  relevait  de  l’évêque 
de  cette  ville,  tandis  que  le  comté  de  Nevers  relevait  du  roi,  soit  pour  une  autre 
raison  qui  nous  est  inconnue. 

De  l’ancienne  cité  d’Auxerre  on  avait  donc  démembré,  au  xm*  siècle,  Clamecy, 
Donzy  et  ses  dépendances,  le  comté  de  Gien  et  toute  la  bande  de  territoire 
longeant  la  rive  droite  de  la  Loire  jusqu’à  La  Charité.  Tous  ces  pays  étaient 
passés  sous  l’autorité  des  comtes  de  Nevers  (2).  Aussi,  lors  du  partage  de  1273, 
entre  les  filles  d’Eude  de  Bourgogne,  comte  d’Auxerre,  et  de  la  seconde  Mathilde, 
époque  de  la  séparation  définitive  des  comtés  de  Nevers  et  d’Auxerre,  Iolande, 
l’aînée,  choisit-elle  le  comté  de  Nevers  comme  le  plus  important  ; la  seconde  fille 
prit  le  comté  de  Tonnerre  comme  meilleur  que  celui  d’Auxerre,  lequel  échut  à 
Alix,  la  plus  jeune  fille  (3). 

Un  carlulaire  des  fiefs  du  comté  d’Auxerre,  conservé  aux  archives  de  la  Côte- 
d’Or,  et  qui  va  du  xme  au  xvie  siècle,  ne  donne  pas  plus  d’étendue  à ce  grand  fief 
que  les  procès-verbaux  de  recherches  des  feux,  dressés  par  ordre  des  Élus  de 
Bourgogne  en  1597,  1666  et  1686  (4).  Lebeuf  (5)  a résumé  la  liste  des  fiefs  du 
comté  dans  une  petite  carte  qui  présente  encore  la  même  situation  très-restreinte. 

(1)  Voyez  le  contrat  du  mariage  d’Hervé  de  Donzy  avec  Mathilde  de  Nevers,  D.  Bouquet, 
XVII,  658. 

(2)  Gui  Coquille,  hist.  du  Nivernais,  in-f°,  458. 

(5)  Lebeuf,  Mémoires  concernant  l'histoire  d'Auxerre,  II,  179. 

(4)  Archives  de  la  Côte-d’Or,  Chambre  des  comptes. 

(5)  Mémoires  concernant  l'histoire  d'Auxerre,  II,  476. 


XL 


INTRODUCTION. 


Le  comté  s’étend,  du  nord  au  sud,  de  Seignelay  à Coulanges-sur-Yonne,  et  de 
i’est  à l’ouest,  de  Vermanton  et  Saint-Cyr  à Fontenaille  et  Coulangeron.  C’est 
une  longue  bande  de  terre  arrosée  par  l’Yonne  et  la  Cure,  et  s’élargissant  un  peu 
à droite  et  à gauche. 


CITÉ  DE  SENS.  — PAGUS  DE  SENS. 

§ I.  OBSERVATIONS  GÉNÉRALES.  LE  PAGUS  SOUS  LES  GAULOIS.  SOUS  LES 

ROMAINS  ET  PENDANT  LES  DEUX  PREMIÈRES  RACES. 

Le  pays  de  Sens,  pagus  Senonensis,  faisait  partie  du  vaste  diocèse  du  même 
nom.  Il  était  également  très-étendu,  comme  le  prouvent  les  actes  qui  y placent 
des  lieux  éloignés  les  uns  des  autres,  et  la  liste  des  paroisses  de  l’archidiaconé, 
division  ecclésiastique  calquée  ordinairement  sur  le  territoire  du  pagus. 

L’histoire  des  temps  primitifs  du  pays  de  Sens  est  fort  obscure,  et  un  petit 
nombre  de  lieux  y paraissent  à peine  sur  la  carte.  Agendicum  (1),  ArEA  (2), 
Agied  (3),  Ayy?oixév (4),  tels  sont  les  noms  de  sa  capitale.  Senones,  appellation 
collective  des  peuples  de  la  confédération,  est  le  nom  donné  plus  tard  à cette 
ville  (5).  Les  Senones  sont  connus  dans  l’histoire  comme  l’une  des  peuplades 
qui  composaient  l’armée  d’invasion  de  l’Italie,  conduite  par  Bellovèse,  600  ans 
avant  J.-C.  (6). 

César  parle  des  Senones,  comme  de  l’un  des  plus  importants  des  peuples  de 


(1)  César,  Commentaires. 

(2)  Légende  d’une  monnaie  gauloise;  Bibl.  hist.  de  l’Yonne , I,  40. 

(5)  Inscription  trouvée  à Sens  en  1859;  Rev.  de  philologie.  II,  554. 

(4)  Ptolémée,  Géographie,  publiée  par  M.  L.  Renier,  Annuaire  de  la  Soc.  des  Antiq. 
de  France  en  1848,  p.  265. 

(5)  Tite-Live,  Hist.  romaine. 

(6)  Amm.  Marcellin.,  liv.  xv,  chap.  H;  liv.  xvi,  chap.  3.,  Ann.de  la  Soc.  des  Antiq. 
de  France,  an  1848,  p.  265. 


INTRODUCTION. 


XLI 


la  Gaule  celtique.  Il  avait  rais  à leur  tête  un  chef  nommé  Cavarinus,  dont  le 
frère,  Moritasgus,  avait  été  tué  dans  un  tumulte  populaire. 

L’emplacement  d’ Agendicum  Senonum  (I)  a été  l’objet  de  bien  des  contro- 
verses qui  ne  sont  pas  même  terminées  de  nos  jours.  Les  uns  ont  voulu  placer 
Agendicum  à Provins  (2),  d’autres  à Sens  (3).  Un  auteur  même  le  retrouve 
dans  la  position  de  Jaulne  (4). 

Mais  l’opinion  du  monde  savant  est  fixée  sur  ce  point  de  géographie  et  a placé 
l’ Agendicum  à Sens,  dans  cette  ville  située  au  milieu  d’une  vallée  fertile,  sur  les 
bords  de  l’Yonne  et  au  confluent  de  la  Vanne.  A l’époque  de  la  prédication  de  saint 
Savinien,  que  l’on  met  au  milieu  du  me  siècle,  Sens  était  ornée  de  monuments 
considérables  et  nombreux  dont  les  débris  sont  exhumés  chaque  jourde  sa  vieille 
enceinte  gallo-romaine.  Des  voies  y accédaient  de  toutes  parts  et  la  placent 
hautement  au  rang  de  métropole  qu’elle  a occupé  depuis  ce  temps. 

Sens  était,  à la  fin  du  ive  siècle,  la  capitale  de  la  quatrième  Lyonnaise  (3). 
Six  cités  en  dépendaient:  Chartres,  Auxerre,  Meaux,  Paris,  Orléans  et  Troyes. 
Cette  circonscription  civile  servit  de  cadre  à l’Eglise  pour  l’établissement  de 
l’archevêché  de  Sens.  Métropolitain  ecclésiastique,  l’archevêque  de  Sens  eut 
pour  suffragants  les  évêques  des  six  cités  sus-nommées.  Vers  la  fin  du  v<=  siècle, 
l’évêché  de  Nevers  fut  créé  et  forma  le  septième  (6). 


(1)  Ce  nom  A' Agendicum  Senonum  est  encore  donné  à la  ville  de  Sens  dans  la  Chroni- 
que des  Annales  de  Saint-Bertin  attribuée  par  M.  Pertz  à Ilincmar  ( Scriptores  Rer.  gallic. 
et  franc.,  t.  VII,  74,  75,  — Bourquelot,  Mêm.  de  la  Soc.  des  Antiquaires  de  France, 
1857). 

(2)  L’ancien  Provins,  par  Opois,  1819;  Barbier  du  Bocage,  carte  des  Gaules;  Doé,  Acad, 
celtiq.  Mém.,  t.  V. 

(5)  Mémoire  sur  V Agendicum,  par  M.  Allou;  Bull,  de  la  Soc.  archéol.  de  Sens,  1846. 
— D’Anville,  Géogr.  des  Gaules.  — Valois,  Notifia  Galliarum,  etc.  — Walcknaër,  Géogr. 
des  Gaules,  I,  54. 

(4)  Recherches  sur  l’ Agendicum,  etc.,  par  M.  Guérard.,  broch.,  Provins,  1855. 

(5)  Notitia  provinciarum  et  eivitalum  Galliœ,  D.  Bouquet,  I.  — Walcknaër,  Géographie 
anc.  des  Gaules,  I,  406  et  suiv. 

(6)  Cet  état  de  choses  dura  jusqu'en  1622,  époque  de  l’érection  de  l’évêché  de  Paris  en 
siège  archiépiscopal.  On  enleva  alors  à Sens  les  évêchés  suffragants  de  Paris,  Chartres, 
Orléans  et  Meaux. 


XL1I 


INTRODUCTION. 


Le  nom  de  pagus  Senonicus  a été  quelquefois  donné  au  diocèse  tout  entier, 
lequel  touchait  d’un  côté  aux  portes  de  Paris  et  de  l’autre  à celles  d’Auxerre. 
Mais  cette  extension  de  nom  n’a  pu  être  qu’une  rare  exception.  Bien  que  M.  Gué- 
rard,  dans  son  Polyptique  d’irminon  (I) , croie  devoir  distinguer  deux  pagus,  un 
major  et  un  minor,  nous  ne  pouvons  adopter  cette  opinion  malgré  le  respect 
que  nous  inspire  son  auteur;  elle  ne  nous  paraît  pas  fondée  sur  des  faits  assez 
probants  pour  être  reçue. 

La  légende  des  SS.  Georges  et  Aurèle  (2),  écrite  par  Aimoin,  moine  de  Saint- 
Germain-des-Prés,  manque  de  précision  sur  la  désignation  des  lieux.  On  sent 
que  l’auteur  y indique  le  pays  sénonais  en  général,  en  l’adaptant  à certains  lieux, 
mais  sans  être  bien  sûr  des  détails.  Le  pays  sénonais,  voilà  tout,  ce  qu’il  voit;  il 
en  est  éloigné  et  le  connaît  peu,  et  écrit  sous  l’inspiration  du  récit  des  porteurs 
de  reliques  des  saints,  qui  ont  été  çà  et  là  dans  leurs  pérégrinations  sans  suivre 
d'itinéraire  régulier.  Quant  aux  autres  lieux  désignés  par  M.  Guérard,  comme 
étant  du  grand  Pagus  Senonicus , cela  est  contestable:  Ainsi,  Baldiliacus  est 
bien  Bouilly  du  pagus  de  Sens,  Sivriacum  également.  Le  Genusiacum  vel  Talni- 
siacum  mis  in  territorio  senonico  dans  le  Gesta  Ponlificum  A\itissiodoren- 
siurn  (3)  peut  être  placé  au  diocèse  de  Sens  dans  xxx\ pagus  ou  dans  un  autre, 
attendu  le  vague  du  mot  territorium.  Absedo  villa  se  trouve  dans  un  document 
du  commencement  du*  xne  siècle.  Or,  ce  temps  est  déjà  bien  avancé  pour  que 
l’acception  du  mot  pagus  ait  conservé  sa  signification  propre  (4). 

Les  documents  nombreux  que  nous  possédons  pour  dresser  la  carte  du 
pagus  Senonicus  propre,  seront  donc  seuls  l’objet  de  cette  étude.  Les  éléments 
nous  manqueraient  d’ailleurs  pour  compléter  la  carte  des  autres  parties  de 
la  cité. 


(1)  Polyptique  dJIrminon,  t.  I. 

(2)  Mabill.,  Acta  SS.  ord.  Bened.,  sœc.  IV, p.  52. 
(5)  Vie  de  saint  Didier. 

(4)  Voy.  Polypt.  d’irminon,  I.  59-60. 


INTRODUCTION. 


XU11 


Le  pagus  de  Sens  était  limité  par  ceux  de  : 


Melun, 

Melodunensis 

Provins, 

Provinensis. 

Etampes, 

Stampensis. 

Gâtinais, 

Wastinensis . 

Tous  de  la  cité  de  Sens  ; 

El  par  ceux  de  Meaux,  d’Auxerre,  de  Tonnerre  et  deTroyes. 

On  trouve  encore  la  mention  du  pagus  dans  quelques  actes  du  xne  siècle,  mais 
ce  sont  des  exceptions  (1),  et  le  terme  de  comitatus  est  alors  le  seul  employé. 
Le  diocèse  de  Sens  se  divisait  en  cinq  archidiaconés,  savoir  : 

Sens,  Provins,  Melun,  Gâtinais,  Etampes. 

Les  archidiaconés  ruraux  paraissent  remonter  au  moins  à la  fin  du  ixe  siècle 
dans  l’église  de  Sens,  selon  la  charte  de  l’archevêque  Sewin  pour  Saint-Pierre-le- 
Vif,  (an  880)  (2). 

Ces  circonscriptions  correspondaient  aux  cinq  pagus  entre  lesquels  la  cité 
était  partagée  (3),  et  l’archidiaconé  de  Sens,  comme  le  plus  important  et  le  plus 
ancien,  était  le  plus  vaste  et  se  composait  des  doyennés  de  la  Vanne,  de  Trainel,  de 
Saint-Florentin  et  de  Courtenay  (4). 

Mais  les  limites  des  deux  espèces  de  divisions  n’étaient  pas  entièrement 
demeurées  les  mêmes. 

Ainsi,  pour  ne  parler  que  du  pagus  de  Sens  proprement  dit,  on  y trouve 
Roboretum  (Rouvray),  qui  est  du  diocèse  d’Auxerre  (5)  ; d’autre  part  Grandis- 
campus  (Grandchamp),  qui  est  du  diocèse  et  de  l’archidiaconé  de  Sens,  est 
cependant  du  pagus  de  Gâtinais  et  non  de  celui  de  Sens.  Les  documents  nous 


(1)  Voy.  la  Liste  alphabétique  au  mot  Triangulum. 

(2)  Clarius,  chron.,  D’Achery,  I,  753,  in-4°. 

(3)  M.  Guérard,  dans  son  Essai  sur  les  divisions  géographiques  delà  Gaule,  compte  deux 
autres  pagus  dans  la  cité  de  Sens  : Alavodiensis  et  Meladunsie?isis. 

(4)  Carte  du  diocèse  de  Sens,  par  Outhier,  174t. 

(5)  Voyez  pour  ces  faits,  plus  loin,  la  Table  des  lieux. 


XL1 V 


INTRODUCTION. 


manquent  pour  affirmer  si  les  limites  du  pagus  Senonicus  ont  varié  davantage 
de  ce  côté  du  Gâtinais. 

Un  précieux  document  du  ix^  siècle,  le  Liber  sacramentorum,  qui  a appartenu 
aux  archevêques  de  Sens,  et  qui  est  conservé  dans  la  Bibliothèque  royale  de 
Stockholm  (1),  nous  a donné  la  nomenclature  des  paroisses  de  l’archidiaconé  de 
Sens  ou  du  grand  archidiaconé,  subdivisé  déjà  en  plusieurs  parties  connues  sous 
le  nom  de  Ministeria.  On  y retrouve  les  divisions  postérieures  des  doyennés  de 
Trainel,  Courtenav  et  Saint-Florentin.  Il  n’y  a peut-être  pas  une  paroisse  étran- 
gère au  grand  archidiaconé  de  Sens  et  par  conséquent  au  pagus  (2).  L’orthographe 
de  ce  morceau  est  singulière  : tantôt  elle  ressemble  à celle  des  chartes  du  même 
siècle,  tantôt  elle  affecte  des  formes  bizarres  et  qui  annoncent  la  présence  de  la 
langue  usuelle. 

La  table  des  lieux  du  pagus  Senonicus,  qui  précède  la  liste  dont  nous  venons 
de  parler,  est  composée  sur  des  documents  authentiques.  Elle  présente  des 
faits  qui  contredisent  quelquefois  les  opinions  de  nos  devanciers.  Nous  examine- 
rons ces  faits  en  détail  et  nous  donnerons  les  motifs  de  notre  opinion.  Plusieurs 
lieux,  et  des  plus  anciens,  ont  soulevé  de  nombreuses  controverses  qu’il  nous  a 
paru  hors  de  propos  de  répéter  dans  ce  travail  basé  exclusivement  sur  des  faits. 

Ainsi  nous  résumerons  en  quelques  paragraphes  les  opinions  sur  Bandritum, 
Eburobriga,  Clanum,  etc.  Le  tracé  positif  des  voies  romaines  qui  sera  prochaine- 
ment exécuté,  apportera  probablement  la  lumière  sur  ces  points  si  controversés. 
Jusque-là  on  est  exposé  souvent  à voir  les  hypothèses  se  succéder  sans  profit 
pour  la  science  (3). 


(1)  M.  Geffroy,  professeur  à la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux,  nous  a fait  connaître  ce 
manuscrit  qui  forme  un  volume  in-4°  et  qui  renferme  des  documents  sur  l'histoire  du  Sénonais. 
Yoy.  Notices  et  extraits  des  manuscrits  concernant  l’histoire  et  la  littérature  de  la  France, 
conservés  dans  les  Bibliothèques  de  Suède,  etc.,  par  M.  A.  Geffroy,  Paris,  1855,  in-8°. 

(2)  Il  faut  excepter  cependant  Grandiscampus  que  les  chartes  placent  dans  le  pagus 
Waslinensis.  — Voy.,  ci-après,  la  table  spéciale  des  lieux  tirée  du  Liber  sacramentorum, 
à la  suite  de  celle  du  pagus. 

(3)  Je  dois  rappeler  qu’un  utile  travail  sur  l’itinéraire  des  voies  romaines  qui  traversent 


INTRODUCTION. 


XLV 


§ II.  TABLEAU  PAR  PÉRIODES  DES  LIEUX  EXISTANT  DANS  LE  PAGUS  SENONICUS 

AVANT  LE  VIe  SIÈCLE. 

Les  documents  qui  pourraient  fournir  des  noms  de  lieux  dans  les  temps 
anciens  sont  rares  et  n’offrent  que  très-peu  de  détails  topographiques.  Cependant 
il  ne  faut  pas  douter  que  les  bords  fertiles  de  l’Yonne  aient  été  habités  dès 
l’époque  gauloise.  La  forme  orthographique  des  noms  de  beaucoup  de  lieux 
existant  encore  aujourd’hui  indique  la  présence  de  pays  celtiques. 

Ier  siècle  : Agendicum  Senonum. 

Senones. 

La  capitale  des  Senones  est  le  seul  lieu  avec  le  nom  même  de  ce  peuple  qui 
soit  mentionné  dans  les  écrivains  du  premier  siècle. 

Au  second,  l 'Itinéraire,  dit  d'Antonin,  nous  fournit: 

Clanum,  Vulaines? 

Condate,  Montereau. 

Eburobriga , Avrolles. 

Senones,  Sens. 

Le  nom  du  peuple  a remplacé  le  vieux  nom  gaulois  dans  la  qualification  de 
la  capitale  de  la  cité. 

ine  siècle.  Cette  époque  ne  présente  que  deux  lieux  nouveaux  cités  dans  les 
légendes  des  saints: 

Calosenagus,  Saint-Cydroine. 

Erdona,  aujourd’hui  fontaine  d’Azon  près  Sens. 

ive  siècle.  Avec  les  lieux  précédents  on  trouve  au  ive  siècle  : 

Bandritum,  placé  à Bassou. 

v°  siècle.  Au  ve  siècle  il  faut  ajouter  : 

le  département  de  l’Yonne  a déjà  été  publié  par  M.  V.  Petit  en  1851.  L’auteur  a résumé  avec 
sagacité  les  travaux  de  ses  devanciers. 

Je  me  propose  de  dresser  une  carte  détaillée  de  toutes  ces  voies  avec  le  concours  de 
M.  Boucheron,  agent-voyer  central  du  département. 


II 


6 


XLVI 


INTRODUCTION. 


Guuarchiacus,  Guerchy. 

Marciniacus,  Marnay,  commune  de  Poilly. 

Pauliacus,  Poilly. 

Les  noms  de  lieux  sont  moins  rares  après  le  ve  siècle,  ce  qui  indique  que  le 
pays  se  peuplait  de  plus  en  plus.  Les  villes  romaines  deviennent  des  paroisses. 
Des  nouveaux  centres  de  population  se  constituent  sous  le  vocable  des  saints, 
et  au  ix°  siècle  le  territoire  entier  du  pacjus  est  couvert  de  villages. 

On  y remarque  cependant  encore,  deux  siècles  après,  de  larges  espaces  vides. 
C’est  d’un  côté  la  forêt  d’Othe  (1),  Utta  saltus  ; de  l’autre,  une  partie  du  Gâtinais, 
pays  couvert  de  bois  et  de  marécages.  La  culture  n’est  pas  encore  arrivée 
jusque-là.  Les  moines  de  Saint-Benoît  y plantent  à peine  leurs  tentes.  Il  faudra 
descendre  au  xiic  siècle  pour  que  de  nouveaux  pionniers  viennent  défricher  ce  sol. 

§ III.  EXAMEN  CRITIQUE  DE  CERTAINES  ATTRIBUTIONS  GÉOGRAPHIQUES.  — 
BANDRITUM,  CLANUM,  EBUROBRIGA,  ETC. 

Bandritum.  La  Table  théodosienne,  segm.  I,  G,  route  d ’Autissiodurum 
(Auxerre)  à Genabum  (Orléans)  (2),  porte: 

Autissioduro 

Bandritum  VII  ( Leugæ ). 

Agetincum  XVII. 

Aquis-Segestee  XV. 

Fines  XV. 

Cenabo  X. 

Les  sept  lieues  gauloises  d’Auxerre  à Bandritum  font  1 5,000  mètres  envi- 
ron (3). 


(1)  Voyez  ci-dessous  la  notice  sur  la  forêt  d’Otlie. 

(2)  Walcknaër,  lit,  n°  95. 

(5)  La  lieue  gauloise,  selon  MM.  Paucton  etRomé  de  Liste,  était  de  1,070  toises  ou  2 k85m. 
D’Anville  l’estime  à 1,154  toises  parce  qu’il  la  croyait  égale  à une  lois  et  demie  le  mille 
romain,  tandis  qu’elle  valait  une  fois  et  demie  le  mille  gaulois,  plus  court  que  le  premier 
de  42  toises  2 pieds  8 pouces  8 lignes  (Guérard,  Essai  sur  les  divisions  territoriales  de  la 
Gaule,  depuis  l’àge  romain  jusqu’à  la  fin  de  la  dynastie  carlovingienne,  p.  182). 


INTRODUCTION. 


XLVII 


De  Bandritum  à Ayetincum  il  y a dix-sept  lieues  ou  37,445  mètres. 

Si  nous  examinons  la  carte  du  Dépôt  de  la  guerre  pour  le  département  de 
l’Yonne,  nous  y trouverons,  sur  la  ligne  de  la  voie  romaine  et  sur  la  route 
actuelle  d’Auxerre  à Sens,  à la  distance  de  15,600  mètres,  le  lieu  de  Basson. 

Ce  pays  est  le  seul  qui  présente  une  situation  rationnelle  pour  asseoir  Ban- 
dritum. Charmoy,  où  Lapie  veut  placer  Bandritum,  est  à 18  kilomètres 
d’Auxerre,  c’est-à-dire  à plus  d’une  lieue  trop  loin;  Joigny,  où  l’on  a voulu  voir 
cette  station  romaine,  est  une  ville  moderne  qui  n’est  pas  d’ailleurs  sur  la  route 
et  qui  est  à 27  kilomètres  d’Auxerre. 

Pasumot,  qui  a su  déjà  au  siècle  dernier  reconnaître  parfaitement  le  tracé  de 
la  voie  d’Auxerre  à Sens  (1),  s’est  arrêté  à Basson  pour  y placer  Bandritum,  à 
raison  de  la  mesure  des  distances.  Nous  partageons  son  opinion  sans  toutefois 
pouvoir  nous  rendre  compte  du  changement  radical  de  nom  qui  s’est  opéré  entre 
ces  deux  lieux  (2). 

Clanum.  L’ Itinéraire  d’Antonin  (éd.  Renier,  Annuaire  de  la  Société  des 
Antiquaires  de  France,  1850,  Wesseling,  p.  383),  mentionne  Clanum  sur  la 
route  de  Carocotino  Augustobonam  usque, 


Condate,  millia  passuum 

XV. 

Ayetincum,  mpm. 

XIII. 

Clanum,  mpm. 

XVII. 

Augustobona,  mpm. 

XVI. 

D’Anville  a vu  Clanum  dans  Vulaines  au  diocèse  de  Sens.  Walcknaër  fixe 
cette  station  à Villemaur  (Aube)  (3)  ; M.  Lapie  à Bagneaux  ; M.  V.  Petit  hésite 
pour  Vulaines. 

La  distance  de  Sens  à Vulaines  est  de  17,000  pas,  soit:  25,041  mètres, 
distance  égale,  à 2 kilomètres  près,  à celle  que  donne  la  mesure  de  la  route 
moderne  entre  ces  deux  lieux. 


(1)  Almanach  de  Sens  de  1784  et  Rec.  de  dissertations  publié  en  1756. 

(2)  Au  ixe  siècle  Bassou  s’écrivait  déjà  Bassau. 

(3)  Géogr.  anc.  des  Gaules,  III,  54,  n°  86. 


t 


XLVIII 


INTRODUCTION. 


Y a-t-il  motif  à présumer  que  c’est  à Vulaines  que  s’applique  la  station  de 
Clanum  et  non  à Bagneaux  qui  est  en  deçà  de  Yulaines,  et  à 26  kilomètres  de 
Sens,  comme  le  veut  Lapie?  C’est  l’opinion  de  D’Anville  qui  a beaucoup  d’auto- 
rité;— Quant  à Villem  aur,  où  Walcknaër  place  Clanum,  il  n’y  a pas  à en  tenir 
compte,  ce  lieu  étant  à 8,500  mètres  de  Yulaines,  ou  à plus  de  5,000m  de  plus 
que  ne  marque  l’Itinéraire.  On  signale  encore  Paisy-Cosdon  à 3 kilomètres  de 
Vulaines,  comme  pouvant  être  l’ancien  Clanum,  à cause  des  vestiges  d’anti- 
quités qu’on  y découvre;  mais  on  n’a  pas  de  preuves  absolument  concluantes. 

Il  n’est  pas  facile  de  comparer  les  mesures  respectives  des  voies  antiques  et 
modernes,  attendu  que  le  tracé  de  la  ligne  romaine  n’est  pas  bien  connu  en 
détail,  et  qu’on  ne  peut  s’assurer  parfaitement  de  son  étendue  entre  ^gendicum 
et  le  Vulaines  moderne  par  exemple. 


Eburobriga.  L’Itinéraire  d’Antonin  (Wesseling,  p.  360,  361  éd.  Renier, 
Annuaire  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  1850,  p.  200),  porte  dans 
une  partie  de  la  voie  de  Milan  à Boulogne-sur-Mer: 

Sidoloucum,  millia  passuum  XXVII  ; leugas  XVIII. 

Aballone,  mpm.  XXII II  ; leugas  XVI. 

Autissiodorum,  mpm.  XXXIII;  leugas  XXII. 

Eburobriga,  mpm.  XVIII  ; leugas  XII. 

Tricasis,  mpm.  XXXIII  ; leugas  XXII. 

b’ Autissiodorum  à Eburobriga  il  y a 18  milles  romains  ou  12  lieues  gau- 
loises, soit:  à 2,085  mètres  la  lieue,  25,020  mètres.  On  trouve,  en  mesurant  sur 
la  carte  du  Dépôt  de  la  guerre,  la  distance  d’un  point  à l’autre:  25  kilomètres. 
Le  tracé  de  la  voie  conduisant  d’Auxerre  à Troyes  a été  reconnu  positivement.  Il 
passe  à Bien,  Héry,  les  Baudières,  Bas-Rebourseau  et  Avrolles  (1). 

Avrolles  est  situé  sur  le  ruisseau  de  l’Ouèvre  qui  se  jette  dans  le  Créanton.  Les 
chartes  nomment  ce  lieu  Ebrola  (2),  Ebrolie  (3),  nom  tiré  évidemment  de  celui 


(1)  Voy.  la  carte  du  Dépôt  de  la  guerre. 

(2)  Archives  du  Chapitre  de  Sens,  an  1165. 

(5)  Arch.  de  Dilo,  an  1184.  — Arch.  de  l’Yonne. 


INTRODUCTION. 


XLIX 


du  ruisseau.  Ne  voit-on  pas  aussi  dans  le  radical  de  ce  mot  VEburo  d 'Ebaro- 
briga ? Quant  à Briga,  on  sait  que  dans  la  langue  celtique  ce  mot  signifiait 
pont  (1).  Eburobriga  signifie  donc  pont  sur  l’Evre  ou  l'Ouèvre. 

Pasumot  a reconnu,  dans  Y Almanach  de  Sens  de  1783,  que  cette  position 
déterminée  par  M.  Pierre,  curé  de  Champlost,  était  exacte.  Walcknaër  s’est  trompé 
en  la  reportant  à Saint-Florentin,  3 kilomètres  plus  loin.  M.  Y.  Petit,  dans  sa 
carte  jointe  à l’ Itinéraire  des  voies  romaines  du  département  de  l’Yonne,  l’a  bien 
fixée  à Avrolles.  Nous  partageons  tout-à-fa it  cette  opinion  que  corroborent  les 
observations  faites  sur  les  lieux,  la  mesure  presque  rigoureuse  des  distances  et 
l’étymologie.  Ajoutons  qu’au  nord  d’Avrolles  s’élève  un  contrefort  puissant  sur 
lequel  existait  un  camp  romain.  Ce  mont  est  connu  sous  le  nom  de  Mont- 
Avrolo  (2). 

Calosenagus.  Lorsque  saint  Cydroine  fuyant  la  persécution  d’Aurélien 
s’échappa  de  Vienne,  il  remonta  dans  le  centre  de  la  Gaule  par  Autun  et 
Auxerre  et  se  dirigea  sur  Avrolles,  pays  où  il  avait  reçu  le  baptême  (3).  Mais  à 
Auxerre  il  continua  à suivre  la  rive  gauche  de  l’Yonne,  et  étant  arrivé  auprès 
d’un  lieu  appelé  par  le  légendaire  du  vne  siècle  Calosenagus  (4),  il  ne  put 
franchir  la  rivière.  Cependant  Dieu  lui  aplanit  le  chemin  et  il  parvint  de  l'autre 
côté.  Mais  bientôt  les  soldats  l’y  atteignirent  et  le  massacrèrent. 

En  appliquant  les  tefmes  du  légendaire,  on  voit  que  c’est,  à Calosenagus 
que  saint  Cydroine  perdit  la  vie.  Or  le  lieu  qui,  aujourd’hui,  et  depuis  le 


(1)  En  allemand  Brücke,  et  en  anglais  Bridge, signifient  également  pont.  Brivoderum  sur 
la  Loire,  dans  le  pagus  d’Auxerre,  est  encore  un  composé  où  le  radical  du  mot  pont  se 
retrouve. 

(2)  Il  existe  en  outre,  sur  le  territoire  d’Avrolles,  section  B du  cadastre,  un  climat  appelé 
le  Camp  de  Barsena,  situé  au-dessus  de  la  voie  romaine. 

(3)  La  légende  de  saint  Cydroine,  martyr  au  me  siècle  (Bolland.  Il  juillet),  rapporte  que 
ce  saint  fut  baptisé  à Hebrola  super  fluviolum  Orbanus,  après  avoir  quitté  la  ville  de  Sens. 
— Il  s’agit  ici  d’Avrolles. 

(4)  Pervenit  ad  locum  qui  dicitur  Calosenagum , super  Igone  fluvium,  milliario  octavo 
de  Hebrola.  {Bolland.,  U julii.) 


L 


INTRODUCTION. 


ixe  siècle  au  moins,  se  nomme  Saint-Cydroine,  du  nom  même  du  saint  qui  y fut 
martyrisé,  suivant  une  tradition  respectable,  représente  l’antique  Calosenagus . Et 
ce  n’est  pas  la  première  fois  qu’on  rencontre  dans  les  légendaires  des  faits 
analogues  et  la  substitution  du  nom  du  saint  martyrisé  à la  place  de  celui  du 
village  gaulois  ou  mérovingien. 

Vicaria  Ornatrensis.  La  vicairie  Ornatrensis  représenterait,  selon  M.  Gué- 
rard  (4),  un  petit  pays  de  la  partie  orientale  du  petit  Sénonais  connu  sous  le  nom 
de  pays  d’Othe.  Il  cite  ensuite  plusieurs  villages  des  environs:  Puiseaux,  près 
Auxon,  Ormoy,  près  Brienon,  Paroy-en-Olhe  et  Lailly , près  Villeneuve- 
l’Archevêque. 

La  charte,  qui  énumère  les  divers  lieux  que  M.  Guérard  traduit  ci-dessus, 
porte  ces  termes  : « In  pago  Senonico,  in  villa  Fraxino  mansos  XV  ; in  vicaria 
« Ornatrensi  in  loco  qui  dicitur  Puteolus  ecclesiam  unam  cumomni  dote  ; etc.  » 
Puis  vient  une  autre  phrase  : « Res  eliam  quas  karolus,  quondam  Augustus, 
« prcscriptæ  reddidit  ecclesiæ,  quarum  hæc  sunl  Domina  : basilica  Ulmetus, 
« Perpetractus,  Gavenoilus,  Lalliacus,  Cadonus  cum  villis  ad  se  pertinenlibus, 
« cum  aliis  Vienna,  Limogilo,  Buxerola,  Silviniaco,  necnon  et  villa  Dendilaquæ 
« Ludovicus  junior  quondam  per  preceptum  reddidit  (2).  » 

Il  est  impossible  d’admettre  la  théorie  de  31.  Guérard  sur  la  formation  de  ce 
pays  d’Othe.  Les  lieux  qu’il  y place  sont  extrêmement  éloignés  les  uns  des  autres  ; 
et  ce  ne  serait  plus  un  petit pagus  mais  bien  un  très-vaste  qu’on  y trouverait  : de 
Lailly  à Ormoy  il  y a 40  kilomètres  au  moins. 

La  construction  de  la  charte  ne  permet  pas  d’ailleurs  d’englober  dans  le  pagus 
Senonicus  les  lieux  compris  dans  la  phrase  lies  etiam  quas  Karolus... 

Le  pays  d’Othe  n’a  eu  d’existence  dans  les  chartes  que  parce  que  l’on  désignait 
par  le  surnom  in  Otha  les  villages  dispersés  dans  l’immense  forêt  de  ce  nom  (3)^ 

(!)  Polyplique  d’Irminon,  I. 

(2)  Gallia,  t.  VIII,  charte  pour  l’église  d’Orléans,  col.  488,  an  990. 

(5)  Voy.  ci-après  la  notice  sur  la  forêt  d’Othe. 


INTRODUCTION. 


LI 


et  pour  les  caractériser.  Une  partie  du  territoire  était  du  diocèse  de  Troyes  et 
l’autre  du  diocèse  de  Sens. 

Le  village  de  Fresne  est  un  hameau,  commune  de  la  Brosse-Montceau,  canton 
de  Montereau;  la  vicairie  à’ Ornatrensis  m’est  inconnue.  Puteolus  près  Àuxon 
n’est  qu’un  hameau  et  n'a  jamais  été  paroisse. 

Petra-Ursana.  Lieu  donné  à l’abbaye  Saint-Remy  de  Sens  en  833  ( Cartulaire 
général  n°  21).  Le  document  sur  lequel  a été  copié  ce  nom  n’est  pas  original. 
Peut-être  faut-il  lire  Petra-Versana.  Dans  ce  cas,  et  attendu  la  place  qu’occupe 
ce  mot  dans  la  liste  des  lieux  énoncés,  on  peut  le  placer  sur  la  commune  de 
Grange-le-Rocage,  où  il  existe,  section  A du  cadastre,  un  climat  de  la  Pierre 
qui  tourne.  Cette  analogie  se  présente  naturellement  à l’esprit,  surtout  si  l’on 
remarque  que  la  charte  d’où  est  tiré  Petra-Ursana  est  d'un  style  raffiné  dans 
l’expression  des  noms  de  lieux  (1). 

Revisiacum  et  Sarmasia.  On  trouve,  dans  une  charte  de  Charles-le-Chauve  de 
l’an  877,  la  mention  de  l’aleu  des  villee  de  Revisiaco  et  Sarmasia  in  finibus 
comitatus  Scnonici,  supra  fluvium  Sedono  (Cartul.  général  de  l’Yonne,  l,n°  52). 
L’attribution  de  ces  deux  noms  de  lieux  avait  déjà  embarrassé  l’abbé  Lebeuf 
autrefois,  et  dans  sa  correspondance  avec  l’abbé  Fenel  (2),  il  les  lui  signale,  — 
puis  bientôt  lui  annonce  qu’il  a découvert  à quels  pays  ils  s’appliquaient. 
M.  Guérard,  dans  les  Prolégomènes  du  Polgptiquc  d’Trminon  (3),  a émis  la 
possibilité  que  ce  Sarmaise  fût  auprès  d’Etampes,  ce  qui  portait  les  limites  du 
comté  de  Sens  fort  loin. 

J’ai  vérifié  minutieusement  les  indications  de  l’abbé  Lebeuf  et  je  me  suis 
assuré  que  Revisiacum  était  situé  sur  la  commune  de  Pontigny,  mais  qu’il  est 
détruit  aujourd’hui.  Le  Nécrologe  de  Saint-Etienne  d’Auxerre  au  17  avril,  fait 
mention  d’un  Revisiacum  in  pago  Senonico.  Le  cartulaire  de  l’abbaye  de 

(1)  Voyez-y  Slaticus,  pour  les  Sièges  (de  slave)  Silviacus , Subligny-les-Bois  (de  Syl- 
va). etc. 

(2)  Lettre  du  23  mai  1744. 

(3)  I,p.  63. 


LII 


INTRODUCTION. 


Saint-Germain,  f°  63,  r°,  à l’an  -1231,  relate  un  accord  avec  l’abbaye  de 
Pontigny,  de  ncmore  de  Revisiaco.  Un  autre  document  du  xve  siècle,  tiré  des 
archives  des  Chapelains  de  Seignelay,  fait  encore  mention  du  fief  deRevisy; 
et  ce  climat,  situé  sur  le  bords  du  Serain,  rive  droite,  figure  encore  aujourd’hui 
sur  le  plan  cadastral  de  la  commune  de  Pontigny. 

Quant  à Sarmasia,  il  n’en  est  plus  fait  mention  après  l’an  884  ( Cartul . général 
n°  77),  mais  il  est  rattaché  précisément  à Revisiaco,  et  situé  sur  les  bords  du 
Serain  qui  arrose  la  plaine  de  Pontigny  (1). 

Le  Sarmaise  situé  près  d’Etampes  était  du  pagus  de  Provins  et  appartenait  à 
l’abbaye  de  Sainte-Colombe  de  Sens  ( Cartul . général,  an  988,  no  78). 

Sevriacus , Villamari,  Septempiri  et  Longumpiri.  Sevriacus  in  comitatu 
Senonico,  charte  pour  Saint-Pierre-le-Vif  de  Sens,  an  869,  a été  attribué  par 
M.  Guérard  (2)  à Chevry-en-Seraine,  Chevriaco  in  Senonico  du  Cartulaire  de 
l’abbaye  de  Villechasson  (Bulle  d’Alexandre  III,  à Sens,  de  l’an  1164,  Arch.  de 
l’Yonne). 

Chevry-en -Seraine  esta  4 kilomètres  de  Lorrez-le- Bocage,  au -dedans  de 
l’archidiaconé  de  Sens,  et  dans  le  Sénonais,  comme  l’indique  son  surnom  latin. 
Mais  M.  Guérard  a vu,  dans  le  Villamari  qui  suit,  Villemer  qui  est  a plus  de 
8 kilomètres  de  Clievry.  Je  crois  plutôt  qu’il  faut  y voir  Villemer,  canton  d’Aillant 
(Yonne),  terre  que  l’abbaye  de  Saint-Pierre-le-Vif  a possédée  jusqu’au  xvie  siècle 
(Arch.  de  l’Yonne). 

Septempiri  est  Sépeaux  qu’il  n’a  pas  traduit. 

Longumpiri  est'  inconnu  aujourd’hui.  Au  xvne  siècle  D.  Cottron  (3)  y voit 
Longpau  près  Valprofonde-les-Yilleneuve-le-Roi. 

Scvriacum,  villa  in  pago  Senonico,  confirmé  à l’abbaye  de  Saint-Germain 
d’Auxerre  en  884(4),  est  probablement  le  même  lieu  que  le  Sevriacus  ci-dessus. 

Au  ixe  siècle  les  possessions  n’étaient  pas  encore  fixées  d’une  manière  absolue 


(1)  Voy.  aussi  l’abbé  Henry,  Ilist.  de  abbaye  de  Pontigny.  p.  72. 

(2)  Polypt.  prolég.,  p.  62,  note  17. 

(5)  Chron.  S.  Pétri  Vivi,  p.548,  ms.  Bibi.  d’Auxerre. 

(4)  Cartul.  général  n°  67. 


INTRODUCTION. 


LUI 


entre  les  mains  des  communautés  religieuses;  les  rois  et  les  évêques  en  dispo- 
saient selon  les  circonstances. 

Villacaio.  Villecliat,  lieu  détruit  aujourd’hui,  sur  la  commune  de  Grange-le- 
Bocage,  section  B du  cadastre.  Ce  lieu,  connu  dès  l’an  519  ( Cartul . général  n°  1 ), 
renfermait  une  église,  suivant  une  copie  du  testament  de  Téotéchilde,  qui  existe 
aux  archives  de  l’Yonne,  Fonds  de  Saint-Pierre-le-Vif.  Il  figure  sur  la  liste  des 
paroisses  du  Liber  sacramentorum  qui  date  du  ixe  siècle.  Depuis  celte  époque 
il  n’en  est  plus  fait  mention.  Des  ruines  d’une  tour  s’y  voient  encore  aujourd’hui. 
Cette  tour  semblait  correspondre  avec  d'autres  édifices  du  même  genre  élevés 
dans  le  bois  de  Brémont,  commune  de  Thorigny,  et  à la  ferme  de  Mondogat, 
(fief  qui  relevait  de  Bourdenay),  à l’est  de  Voisines. 

Utta,  Otha  saltus.  La  forêt  d’Othe  s’étend,  dans  l’arrondissement  de  Joigny, 
sur  une  vaste  zone  de  territoire  qui,  depuis  la  rive  droite  de  l'Yonne,  se  prolonge 
jusque  dans  le  département  de  l’Aube.  Dans  les  temps  primitifs,  la  forêt  devait 
couvrir  toutes  les  vallées  encadrées  par  l’Yonne  d’une  part  et  par  l’Armançon  et 
la  Vanne  de  l’autre. 

Au  ixe  siècle,  Nilhard  parle  de  la  forêt  d’Othe  dans  le  récit  de  la  marche  de 
Charles-le-Chauve,  de  Sens  à Troyes. 

Les  chartes  antérieures  auxiie  siècle  n’indiquent  qu’un  petit  nombre  de  villages 
au  milieu  de  ce  territoire  boisé.  Le  Liber  sacramentorum  n’y  mentionne,  au 
ixe  siècle,  que  quelques  paroisses:  d’où  l’on  peut  inférer  que  la  forêt  n’était 
guère  habitée  alors  que  par  des  bûcherons  et  des  charbonniers  dispersés  dans  ses 
profondeurs.  Elle  n’a  jamais  formé  de  pays  particulier. 

La  forêt  d’Othe  était  forêt  royale,  selon  la  lettre  de  l’abbé  de  Saint-Marien  à 
Louis-le-Jeune,  à propos  de  la  fondation  de  son  monastère  de  Valprofonde,  près 
\illeneuve-le-Roi  (I).  Le  prévôt  de  Sens  en  percevait  les  produits.  Dès  lexe  siècle, 
les  comtes  de  Sens  et  ceux  de  Joigny  en  avaient  pris  leur  part. 


(1)  Ducliène,  Recueil  des  histor.  de  France  t.  IV,  cité  par  Valois,  Notilia  Galliarum 
Verbo  Utta. 


1( 


7 


LIV 


INTRODUCTION. 


L’abbaye  de  Saint-Julien  d’Auxerre  jouissait  également  d’une  large  zone  de 
bois  située  sur  Bussy-en-Othe  et  appelée  les  bois  l'Abbesse.  Les  archevêques  de 
Sens  en  possédaient  des  portions  sur  Arcesetdu  côté  de  Brienon  (1). 

Lorsqu’au  xne  siècle  les  moines  de  Liteaux  vinrent  s’établir  à Pontigny  et  aux 
Echarlis,  les  Templiers  à Cerisiers,  les  Prémontrés  à Dilo  (. Dei-locus ) au  milieu 
de  la  forêt,  on  vit,  à l’envi,  les  rois  et  les  seigneurs  locaux  couper  une  part  de  la 
forêt  d’Othe  et  la  donner  aux  nouveaux  arrivants. 

Des  granges  ou  métairies,  grangiœ,  s’élèvent  au  milieu  des  bois;  de  grands 
troupeaux  de  bœufs  et  de  porcs  sont  dispersés  sous  les  chênes  séculaires,  et  l’on 
ouvre  ça  et  là  des  éclaircies  où  l’agriculture  s’établit.  Les  seigneurs  de  Venisy  et 
de  Villemaur,  les  comtes  de  Joigny , possédaient  diverses  parties  de  la  forêt 
connues  sous  les  noms  de  forêts  de  Saint-Pierre  et  de  Saint-Etienne  (2).  Les 
habitants  de  Bussy,  Brion,  Migennes,  Sormery,  Séant,  Bœurs,  y avaient  des 
droits  d’usage.  L’archevêque  de  Sens  jouissait  du  droit  de  chasse  avec  chiens, 
filets  et  oiseaux  dans  la  partie  de  la  forêt  qui  appartenait  au  comte  de  Joigny  (3). 
Les  évêques  de  Troyes  possédaient  les  bois  d’Aix-en-Othe  (4). 

L’histoire  détaillée  de  la  forêt  d’Othe  présenterait  des  faits  curieux  sur  les 
mœurs  et  les  superstitions  de  ses  habitants,  sur  les  industries  qui  s’y  étaient 
établies  pour  l’exploitation  des  bois  et  des  minerais  de  fer,  et  pour  l’élève  des 
bestiaux.  On  y trouverait  sans  doute  encore  plus  d’un  monument  druidique. 


(1)  Voyez,  pour  les  faits  relatés  clans  la  suite  de  cette  notice,  les  fonds  des  divers  éta- 
blissements religieux,  aux  archives  de  l’Yonne. 

(2)  En  1 149,  Richard  Vilnius  fit  don  à l’abbaye  de  Pontigny  de  toutce  qu’il  possédaitdans 
la  forêt  de  Saint-Étienne,  depuis  Cérilly  jusqu’à  Séant,  ainsi  que  du  côté  du  fossé  de  Sens, 
vers  Chailley,  ( Fossalus  Senonicus.)  — Cartul.  général  de  l’Yonne,  I,  n°  291. 

(o)  Charte  de  Philippe-Auguste  pour  l’archevêque  de  Sens.  Catal.  des  actes  de  Philippe- 
Auguste,  par  L.  Delisle,  n°  1755. 

(4)  Des  recherches  dans  les  archives  de  l’Aube  compléteraient  facilement  le  résumé 
historique  que  nous  esquissons. 


INTRODUCTION. 


LY 


§ IV.  LISTE  ALPHABÉTIQUE  DES  LIEUX  COMPRIS  DANS  LE  PAGUS  DE  SENS  AVANT 

LE  XIIe  SIÈCLE. 


Acliniacus  et  Agliniacus, 

Eglény, 

Cart.  gén.,an  865,  n°42. 

Âcmanto, 

Esmans  (Seine-et-Marne). 

P olyptique  d’Irminon,  vers  810, 
Guérard,  t II,  199 

Adrebletum, 

Arblay,  hameau  de  Neuilly. 

Obit.  Saint-Etienne,  7 juin. 
xe  siècle  ; Lebeuf,  histoire 
d’Auxerre,  preuves. 

Agano, 

Lieu  inconnu. 

Id.  au  8 octobre. 

Aged, 

Sens. 

M onnaie  gauloise,  Bibl.  liist.  de 
l’Yonne,  t.  1,  40. 

Agied, 

Id. 

Revue  de  Philologie,  11,  554. 

Agendicum-Senonum, 

Id. 

Comm.  de  César,  liv.  VI,  ad 
finem.  — Annales  de  Saint- 
Berlin,  Pertz,  Vil,  p.  74. 

Agmandum  (voyez  Iman- 
tia), 

Esmans  (Seine-et-Marne). 

Mabill.,Acl.  SS.  Ord.  Bened., 
sæc.  IV,  pars  11,  55,  an 
858. 

Alientum, 

Aillant. 

Cart.  gén.,  an  863,  n°  42, 

Allantum, 

Id. 

R.  Glaber,  lib.  II,  cap.  10,  dans 
Duchène,  t.  II,  vers  l’an  1005. 

Alsiacum,  Alseia, 

La  Borde  d’Arcis,  commune  de 
Gravon  (Seine-et-Marne)  (1). 

Polypt.  d’Irminon.  vers  l’an 
810,  t.  Il,  p.  207.—  Mabill., 
sæc.  IV.,  transi.  SS.  Georgii 
et  A urel. , p.  55. 

Alsonus, 

Auxon. 

Cart.  gén.,  m 77,  an  980. 

Altaripa, 

Ilauterive. 

Cart.  gén.,  n°55,  an 855,  nos45 
et  57. 

Arcea, 

Arces. 

Gallia  Christ,  t.  XII,  Ebbo, 
archev.  de  Sens,  vne  siècle. 
— Chron.  de  Clarius,  Spi- 
cil.il. 

Baione, 

Béon. 

Cart.  gén.,  n"  1,  an  519. 

Baldiliacum, 

Bouilly. 

GestaPont.,  Bibl.  hist.  I,  552, 
Vie  de  saint  Aunaire,  vic  siè- 
cle. 

(1)  C’était  autrefois  un  fief  appartenant  au  seigneur  de  Balloy,  et  composé  de  bâtiments  d’habi- 
tation, etc.  Il  tenait  d’un  long  d’orient  au  chemin  de  Gravon  à Courlon,  d'autre  long  au  chemin 
de  Gravon  à la  Raganne  de  Vinneuf,  et  d’un  bout  du  nord  au  chemin  de  Misy  à Balloy.  (Arch. 
de  Seine-et-Marne.) 


LY! 


INTRODUCTION. 


Bandritum, 

Bassou, 

Table  Théodosienne,  fin  du  ivc 
siècle. 

Baniacus, 

? 

Cart.  gén.,  n°  1,  an  519  (1). 

Baniolum, 

Bagneaux, 

D.  Bouquet,  t.  VIII,  659,  an 
872. 

Bassao  et  Basau, 

Bassou. 

Cart.  gén.,  n°  45,  an  804,  et 
n“  57,  an  884. 

Basseyus  (2), 

Bachy,  hameau  de  Serbonnes. 

Cart.  gén.,  n°  85,  an  1025. 

Baudiliacum  (voyez  Bal- 
diliacum), 

Bouilly. 

Cart.  gén.,  n°  42,  an  863. 

Blariacus, 

Bléry,  commune  de  Pdilly, près 
Aillant. 

Cart.  gén.,  n°  45,  an  864  ; — 
Bibl.  hist.  II,  141,  ixe  siè- 
cle. 

Bonortus  super  Icaunam, 

Bonnard. 

Cart.  gén.,  n°  8,  an  680. 

Bracciacus, 

Brassy,  commune  d’Egris.-le- 
Bocage. 

Cari,  gén.,  n°  21,  an 853  ; id.  an 
853,  n°  33. 

Braiacus  super  Sequanam, 

Bray  (Seine-et-Marne). 

Clarius,  chron.  de  Saint-Pierre, 
d’Achery,  II,  725,  an  958. 

Briennom, 

Brienon. 

Bibl.  hist.  I,  241,  Vie  de  saint 
Loup,  vi'  siècle. 

Bringa, 

Branches. 

GestaPont.,  Vie desaintDidier, 
vip  siècle,  i.  Bibl.  hist. 

Buculiacus, 

Bouy-le-Vieux,  commune  de 
Brienon. 

Cart.  gén.  ,n°  54,  an  855. 

Caciacus, 

Chassy. 

Obit.  Saint-Etienne,  xc  siècle) 
aux  19  avril  et  10  octobre  ; 
Lebeuf,  II,  preuves,  Histoire 
d’Auxerre. 

Cadugius, 

Chéu. 

Cart.  gén.,  n°  8,  an  680. 

Calosenagus  super  flu- 
vium  Igone,(3), 

Saint-Cydroine. 

BollancL,  Vie  desaint-Sydroine, 
au  11  juillet,  iiic  siècle. 

Cambloscum, 

Cbamplost. 

Camuzat, Prompt.,  vers  l’an  850  ; 
charte  de  Charles-le-Chauve 
pour  l’abbaye  de  Celles. 

Campiniacus, 

Champigny. 

D.  Bouquet,  VIII,  659,  an  872. 

Canalis, 

Cannes  (Seine-et-Marne). 

Cart.  gén.,  n"  25,  an  836. 

Caniacus  et  Calniacus  (4), 

Cheny. 

Cart.  gén.,  n°  53,  an  855,  n°45, 
ans  864  et  884,  n°  57. 

Capetum, 

Le  Chapeau,  climat  de  Sens, 
rive  gauche  de  l’Yonne,  en 
amont  du  faubourgd’Yonne. 

Cart.  gén.,  n°75,  an 974. 

Capilliacum, 

Chaillot,  hameau  de  Saint-Mau- 
rice-Ie— Vieil. 

Gesta  Pont.  Autiss.,  Vie  d’Hé- 
rifrid,  (ans  887-909). 

(1)  Une  copie  de  la  même  charte,  du  xvir  siècle,  porte:  Baviacus  cum  ecclesia  Sanrti-Petri. 

(2)  Baissiacus , Baasiacus,  Fonds  Saint-Pierre-Ie-Vif  de  Sens,  xme  siècle.  Areh.  de  Honne 

(3)  Voy.  ci  dessus  § III,  p.  xlix. 

(4  Une  pièce  de833,  copie,  porte  Chryniacus,  Carlul.  n°  21. 


INTRODUCTION. 


LYII 


Capotenus, 

La  Chapelotte,  commune  de 
Villeneuve-!a-Guiard. 

Cart.  gén.,n°  22,  an  835. 

Caprenciæ, 

Champrons  (Notre-Dame  de), 

chapelle  sur  Vinneuf,  au  mi- 
lieu d’un  bois. 

Cart.  gén.  n°21,  an  855. 

Carmedus, 

Charmoy. 

Obit.  Saint-Etienne,  xe  siècle. 
7 novembre,  Lebeuf.  Ilist. 
d’Auxerre,  t.  n,  preuves. 

Cavanariæ, 

Chevinois,  commune  de  La 
Brosse-Monceau  (Seine-et- 
Marne). 

Cart.  gén.,  n°2I,  an 855. 

Cersiacus, 

Cuy  (2). 

Cart.  gén.,  n°  22,  an  855. 

Cesiacum, 

Cézy. 

D.  Cottron,  Vie  de  saint  Loup, 
an  651.  (1). 

Chaliciacus, 

Les  Chaillots,  commune  de 
Sens,  où  le  roi  Robert  posa 
son  camp(5). 

Chron.  de  Clarius,  Spicil.  II, 
742,  in-4,  an  1055. 

Ciconiæ, 

Sognes. 

Cart.  gén.,  n°  96,  an  1065. 

Cienniæ, 

Sognes. 

Cart.  gén. , n°  1,  an  519. 

Clanum, 

Vulaines  (Aube)  ? 

Itinéraire  d’Antonin,  nc  siècle. 

Colinicitæ  ou  Colmicitæ, 

Colmiers,  commune  d’Eglény. 

Cart.  gén.  n°  46,  an  864. 

Colombarius, 

Colmiers. 

Cart.  gén.,  n“  21,  an  855. 

Condate, 

Montereau. 

Id.  n°  55,  an  853.  — Itinéraire 
d’Antonin,  ne  siècle,  et  Table 
Théod.,  iv'  siècle. 

Creausus, 

Le  Creuset,  commune  de  Char- 
ny. 

Cart.  gén.,  n°  45,  an  864. 

Creptum, 

Les  Crouteaux,  commune  de 
Villefranche. 

Cart.  gén.,  n°  45,  an  864. 

Cuciacum, 

Cuy  (4). 

Cart.  gén.,  an  847,  n°  30. 

Curtemaurus, 

Courmont?  hameau  de  Pailly  et 
de  Plessis-Saint-Jean  (5). 

Cart.  gén.,  n°  1,  an  519. 

Duliacum, 

Doilly,  pays  détruit,  commune 
de  Pont-sur-Yon  ne  (6). 

Cart.  gén.,  n°  75,  an  974. 

Ebrola , 

Avrolles. 

Clarius  chron.,  an  927,  dans 
d’Achery,  t.  II,  in-4,  p.  722. 

Eburobriga, 

ld. 

Itinéraire  d’Antonin,  ne  siècle. 

Egliniacus  (voyez  Aglinia- 
cus), 

Eglény. 

Cart.  gén.,  an  855,  n°  54. 

(1)  Voy.  D.  Cottron,  histoire  de  l'abbaye  Sainte-Colombe. 

(2)  L’abbaye  Sainte-Colombe  de  Sens  en  était  patron. 

(3)  Ce  climat  est  situé  derrière  l’ancienne  abbaye  Saint-Antoine-lès-Sens,  et  sert  de  limite  à la 
commune  de  Saint-Clément.  — Cadastre  de  Sens,  sect.  C. 

(4)  On  lit  dans  le  pouillé  de  Sens  de  1690:  Cuy,  olim  Cuisy. 

(5)  La  place  qu’occupe  le  lieu  dans  la  charte  autorise  l’attribution  qui  en  est  faite  ici. 

(6)  Aujourd’hui  climat  situé  sur  la  rive  gauche  de  l'Yonne,  à 1 kil.  en  amont  de  la  ferme  de 
Beaujeu. 


LV1 1 1 


INTRODUCTION. 


Erdona  (1), 

Lieu  détruit,  situé  à La  Fon- 
taine d’Azon,  près  de  Saint- 
Clément-lès-Sens. 

Ms  de  Saint-Benoît- sur-Loire  ; 
xe  siècle,  Bolland.,  Vie  de 
sainte  Colombe,  tuc  siècle. 

Escalittæ, 

Les  vieux  Escharlis,  commune 
de  Villefranche. 

Cart.  gén.,  n°8,  an  G80. 

Estiniacus, 

Etigny. 

Cart.  gén.,  n°  21,  an  855. 

Firmitas-Lupatoria, 

La  Ferté-Loupière. 

Id.  n°  128,  vers  l’an  1100. 

Flaceyus, 

Flacy. 

Id.  n°  85,  an  1025. 

Floriacus, 

Fleury. 

Camuzat,  Prompt.,  f°  20,  vers 
l’an  850. 

Fontanæ, 

Fontaine-la-Gaillarde. 

Cart.  gén.,  an  519,  n°  1. 

Fontanæ, 

Fontaines-Fourches  (Seine-et- 
Marne.) 

Polvpt.  d’Irminon,  vers  l’an 
810,  Guérard,  t.  II,  206. 

Fontaniliæ,  Fontanicula, 

Lieu  inconnu. 

Cart.  gén.,  nos  21  et  53,  45  et 
46,  ixe  siècle. 

Fraxinum, 

Fresne,  commune  de  La  Brosse- 
Monceau  (Seine-et-Marne). 

Gallia  VIII,  col.  488,  charte  de 
Hugues  Capet,  an  990. 

Fusciacum, 

Foissy. 

Cart.  gén.,  n“  8,  an  680. 

Germiniacum  in  comila- 
tu  Senonico, 

Germigny. 

Cart.  gén.,  an  519,  n°  1.  — 
Gesta  Pont.  Autiss.,  Vie  de 
Géran,  xe siècle. 

Gromenvilla, 

Gron. 

Cart.  gén.,  n°  25,  an  836. 

Guuarchiacum  ou  Gwar- 
chiacum, 

Guerchy. 

Vie  de  saint  Germain,  vc  siè- 
cle, dans  le  Gesta  Pont.  Au- 
tiss. — Cart.  gén.,  n°  57,  an 
884. 

Ilebrola, 

Avrolles. 

Vie  de  saint  Sydroine,  me  siè- 
cle, Bolland.,  11  juillet. 

Hermentaria, 

Ormoy. 

Cart.  gén.,  n°  21,  an  853. 

Imantia, 

Esmans  (Seine-et-Marne). 

Cart.  gén.,  n*  8,  an  680. 

lonnensis  portas, 

Saint-Lié. 

Vie  de  saint  Paterne,  Mabill., 
sæc.  Bened.  111,  460,  vme siè- 
cle. 

Jauna  et  Jonna  in  comita- 
tu  Senonico, 

Jaune,  id. 

Nécrol.  de  l’église  de  Sens,  aux 
5 mars  et  19  septembre,  xie 
siècle.  — Vi  ta  S.  Paterni,sæc. 
Ben . 111.  466,  an  726. 

Jauniacum  (castrum), 

Joigny. 

B.  Glaber, lib.  2.  cap.  10,  Du- 
cliesne,  anno  1LQ3. 

Juliacum, 

Jeuilly,  commune  de  Merry- 
Vaux  (2). 

Obit.  Saint-Etienne,  xe  siècle, 
25  mai,  Lebeuf,  Histoire 
d’Auxerre,  t.  n,  preuves. 

(1)  Lieu  du  martyre  de  sainte  Colombe,  situé  entre  Saint-Clément  et  Saint-Denis,  à quelques 
pas  de  la  voie  de  Sens  à Meaux,  à l'ouest  de  Saint-Clément.  Lebeuf,  (7  juin  1733,  correspondance 
Fenel),  dit  qu’il  a tiré  ce  fait  d'un  Ms  du  xe  siècle  conservé  à Saint-Benoîl-sur-Loire 

(2)  Le  Chapitre  Saint-Étienne  d’Auxerre  auquel  des  biens  sont  donnés  à Juliacum,  seigneur  de 
Merry-Vaux  et  de  Jeuilly.  — Voyez  actes  du  xme  siècle,  Inventaire  desarch.  du  Chapitre,  t.  I, 
Archives  de  l’Yonne. 


INTRODUCTION. 


LIX 


Latio, 

Laxon,  commune  de  Saint-Cy- 
droine. 

Cart.  gén.,  an  835,  n°  21. 

Laura  etLausa, 

Looze. 

Cart.  gén.,  an  835,  n°  21,  an 
8oo,  n oo. 

Liviniacus, 

LesVignaiix,  aujourd’hui  climat, 
commune  de  Saint-Maurice- 
le-Vieil  (i). 

Obit.  Saint-Etienne,  xe  siècle, 
27  janvier,  Lebeuf,  II,  His- 
toire d’Auxerre,  preuves 

Longumpiri, 

Longpau,  près  Valprofonde, 
commune  de  Villve-le-Roi  (2;. 

Cart.  gén.,  an  809,  n°  49. 

Marciniacus, 

Marnay,  commune  de  Poilly. 

GestaPont.  Autiss. , Vie  de  saint 
Germain,  ve  siècle 

Masliacus  major, 

Malay-le-Grand  ou  le  Vicomte. 

Chron.  Clarius,  Spicil.  d’Ache- 
ry,  11,  742,  an  1052. 

Masliacus  subterior, 

Malay-le-Petit  ou  le  Roi. 

Cart.  gén.,  n°  1,  vers  l’an  519. 

Mansolacum,  curtis  domi- 
nicus, 

Td.  maison  royale. 

Cart.  gén.,  n°  0,  an  057.  — 
Mabil.,  de  Re  Dipl.  p.  500. 

Matriacus, 

Merry-la-Yallée  (3). 

Gesta  Pont.  Autiss.,  Bibl.  hist. 
de  l’Yonne,  I,  Vie  d’Aymard, 
vme  siècle  ; id.  Vie  de  Gui, 
an  955. 

Maximiacus, 

Massangis. 

Gesta  Pont.,  Autiss.,  Vie  de 
Tétricus,  Bibl.  de  l’Yonne,  1, 
viie  siècle;  id.  Vied’Héribald, 
ixe  siècle. 

Mevrora, 

Avrolles. 

Bolland.,  juillet.  Vie  de  sainte 
Béate  (4)  me  siècle. 

Misceriacus, 

Michery  (3). 

Cart.  gén.,  n°21,  an  855. 

Mitiganna, 

Migenne. 

Cart.  gén.,  n°  4,  an  034. 

Montemichao, 

Montmachoux(Seine-et-Marne). 

Polypt.  d’irminon,  t II,  205, 
vers  l'an  810. 

Nadiliacus, 

Nailly. 

Cart.  gén.,  n°  28,  an  847. 

Noerolium  super  Ichaunæ 

Pays  détruit  comm.  de  Vin- 

Gesta  Pont.  Autiss.,  Bibl.  hist. 

lluv.  in  comitatu  Seno- 
nico, 

neuf  (6). 

de  l’Yonne,  I,  Vie  d’IIérifrid, 
ixe  siècle. — Cart.  gén.,  an 
835,  n»  21. 

Olmetum  etcapella  Sanc- 
li-Martini, 

Orrnoy  et  la  chapelle  Saint- 
Martin  (de  Chichy). 

Cart.  gén.,  n°  50,  an  882. 

Paredum, 

Paroy-en-Othe. 

Cart.  gén.,  n"  1,  an  519. 

Patriciacum  (villa), 

Villeperrot  (7). 

Gesta  Pont.  Autiss.,  Vie  de 

(1)  Voyez  archives  de  l’Yonne,  Fonds  Saint-Germain,  liasse  Poilly. 

(2)  Cité  par  D.  Viole,  Hist.  del'abb.  de  Saint-Pierre-le-Vif,  p.  348.  Bibl.  d'Auxerre. 

(3)  Le  Chapitre  d’Auxerre  en  était  seigneur. 

(4)  Le  tombeau  de  sainte  Béate  se  voyait  autrefois  dans  l’église  d’AvrolIes. 

(5)  Un  pouillé  du  xvie  siècle  porte  Misseriacum  au  doyenné  de  Pont,  pour  Michery. 

(6'  Une  charte  de  1159  pour  Saint  Remy  porte  encore  In  potestate  Vicinovi  locum  de  Noerolliis. 
(7)  La  terre  de  Villeperrot  appartenait  à l’abbaye  Sainte-Colombe  au  dernier  siècle. 


LX 


INTRODUCTION. 


Patricii  (villa), 

Pauliacus, 

Petra-Ursana. 

Piredus  (villa), 

Piscatoria  prope  Yonnam, 
Pomeredus  super  fluvium 
Orose, 

Pons, 

Pons-Syriacus, 


Ripgiacus, 

Rivisiacus  in  flnibus  co- 
mitatus.  Senonici  super 
fluvium  Sedono, 
Roboretum  (2), 
Rontonniacum, 

Sancta-Porcaria, 

Sanctus-Baldus, 

Sanctus-Florcntinus, 

Sanctum  Florentinum  cas- 
trum  super  Ormentio- 
nem, 

Sanctus-Sidronius, 

Saliniacus, 

Sanceias, 


Sarmasia  (V.  Rivisiaco), 


Id. 

Poilly,  près  Aillant. 

La  Pierre-qui-Tourne,  commune 
de  Grange-le  Bocage  (1). 

Villeperrot. 

Le  Pêchoir,  près  Joigny. 

La  Pommeraye,  commune  de 
Saint-Martin-sur-Oreuse. 
Pont-sur-Yonne. 

Id. 


Lieu  inconnu. 

Revisy,  pays  détruit  près  Pon- 
tigny,  rive  droite  du  Serain. 

Rouvray. 

Itoncenay,  métairie,  commune 
de  Pontigny. 

Sainte-Porcaire,  ferme  sur  Pon- 
tigny, rive  droite  du  Serain. 

Saint-Bond,  église  près  de 
Sens. 

Saint-Florentin. 

Château  de  Saint-Florentin  sur 
l’Armançon. 

Saint-Cydroine. 

Saligny. 

Pays  détruit,  situé  auprès  de 
Sens. 


Sarmaise,  pays  détruit,  com- 
mune de  Pontigny,  rive  droite 
du  Serain. 


saint  Didier,  vu'  siècle,  Bibl. 
hist.  de  l’Yonne,  I. 

Cart.  gén.,  n°25,  an  850, 

Bibl.  hist.  I,  518,  ve  siècle. 

Cart.  gén.,  an  855,  n“  21. 

Cart.  gén.,  an  875,  n°  51,  et  an 
878,  n”  54. 

Cart.  gén.,  n"  45,  vers  865. 

Gesta  Pont.  Autiss.,  Vie  d’Héri- 
frid,  ixe  siècle. 

Cart.  gén.,  n°  21,  an  855. 

Bibl.  hist.  de  l’Yonne,  1,  259, 
Vie  de  saint  Loup,  vie  siècle. 
— Valois,  Notifia  Galliar.  — 
Bulle  d’Alexandre  111,  an 
1105,  Chapitre  de  Sens. 

Cart.  gén.,  an  881,  n'57. 

Cart.  gén.,  n°  52,  an  877,  et  an 
880,  n*  59. 

Cart.  gén.,  an  884,  n°  57. 

Obil.  Saint-Etienne,  au24fév. 
x-  siècle. 

Ann.  de  Saint-Berlin,  an  858;  D. 
Bouquet,  VII,  75,  B. 

Cart.  gén.,  n°  101,  an  1081. 

Chron.  Sainte-Colombe,  an  899, 
Bibl.  hist.  de  l'Yonne,  I.  205. 

Glaber  Radulfus,  lib.  V , Ch.  1". 
— Mab.,  Ann.  Ben.  IV,  207, 
an  1020.  — Cart.  gén.,  an 
1055,  n°  89. 

Cart.  gén.,  n°  21,  an  855.  — 
Bolland.,  0 juillet,  Vie  de 
sainte  Béate,  et  11  juillet, 
N ie  de  saint  Cydroine. 

Cart.  gén.,  n1 2  1,  an  519. 

Cart.  gén.  n°  77,  an  980.  — 
Clarius,  Chron.  Spicil.  t.  n, 
p.  717,  in-4  — Bolland.,  Vie 
de  saint  Sancien,  au  0 sep- 
tembre, viilc  au  ix'  siècle. 

Cart.  gén.,  n"  25,  an  856.  — 
ld.  n°  57,  an  884. 


(1)  Voyez  ci-dessus  p.  XLVI,  le  chapitre  d’examen  critique. 

(2)  Diocèse  d'Auxerre,  succursale  de  Venouse. 


LNTRODUCTIOX. 

LX1 

Sauciacas, 

Soucy. 

Cart.  gén.,  n°  1,  an  519. 

Senonæ  (oppidum). 

Sens  (ville  de). 

Amm.  Marcellin,  liv.  xvi,  chap. 
5.  an  555. 

Senones, 

Peuple  des Senones. 

Cæsar,  De  Bello  Gallico,  liv- 
V,  VI . 

Senonius, 

Senonicus  pagus  et  comi- 
tatus, 

Sens,  (de). 

Pagus  et  comté  de  Sens. 

\ 

Inscriptions  romaines  à Lyon 
et  à Autun.,  Bibl.  hist.  I,  38, 
59. 

Gesta  Pont.  Auliss.,  Bibl.  de 
l’Yonne,  I,  Vie  d ’ Ilérifrid, 
ixe  siècle.  — D.  Bouquet. 
VI il.  662.  B.  an  887,  IX,  679. 
B.  an  955. 

Septempiri  (in  comitatu 
Senonico), 

Sépeaux. 

Cart.  gén.,  an  869,  n°  49. 

Serginia  (in  comitatu  Se- 

Sergines. 

Vie  de  saint  Paterne,  C.  18, 

nonico, 

Mabill.  sæc.  Bened.  III,  469, 
vin'  siècle. 

Sevriacus, 

Chevry-en-Seraine. 

Polypt.  d’irminon,  I,  p.  62, 
charte  pour  Saint-Pierre-le- 
Vif,  an  869. 

Sexta(l), 

Sixte,  hameau  de  Michery. 

Cart.  gén.,  an  865,  n"  43. 

Silviacus  (dépend,  de  Co- 
lumbarius), 

Subligny  (2). 

Id.  n°  21,  an  853. 

Staticus, 

Les  Sièges. 

Cart.  gén.,  n°  21,  an  855. 

Stanacum  (Stiniacum), 

Etigny. 

Cart.  gén.,  n°  53,  an  855. 

Ternante, 

Ternant,  pays  détruit  près 
chery  (5). 

Mi- 

Cart.  gén.,  n°  21,  an  853. 

Tilium, 

Id. 

Id.  n°  57,  an  884. 

Tillidum, 

Theil. 

Chron.  de  Clarius  d’Achery,  II. 
p.  758,  an  1015. 

Tresmonte, 

Trémont,  pays  détruit,  com- 
mune de  Pont-sur-Vanne,  ca- 
dastre, section  A (4). 

Cart.  gén.,  n°  1,  an  519. 

Triangulum(in  pago  Seno- 
nico), 

Trainel  (Seine-et-Marne.) 

Vie  de  saint  Bernard,  liv.  VI, 
cap.  14,  par  Mabillon  (milieu 
du  xne  siècle). 

Uttasaltus, 

Forêt  d’Othe. 

Nithard.,  livre  II,  Rencontre 

(1)  A six  lieues  gauloises  de  Sens. 

(2'  Une  copie  de  la  charte  écrite  au  xvii'  siècle  porte  Silinnacus , un  pouillé  du  xvi*  siècle  porte 
Sullinacum,  un  autre  composé  îpar  M.  Amelte  porte  Subligny-les-Bois.  — En  rapprochant  ces 
diverses  appellations  de  Silviacus,  qui  est  une  expression  synonyme  de  pays  de  bois,  j’y  vois 
Subligny  près  Collemiers,  qui  aux  xv  et  xvr  siècles  était  appelé  Subligny-les-Bois  et  dépendait 
de  Saint  Remy. 

(3)  11  existe  à Michery  un  climat  des  Tournantes,  section  H du  cadastre. 

(4)  Au  xiv°  siècle  il  y avait  encore  une  maison  qualifiée  fief  et  relevant  de  l’archevêche  de  Sens. 
[Inventaire  des  titres  de  l’archevêché,  f°  160,  Arch.  de  l'Yonne,  in-fu.) 


II 


8 


LXII 


IN  I RODUCTION . 


Valariæ, 


l’armée  de  Charles- le  - 
Chauve,  D.  Bouquet,  VII. 

Les  Valériens;  commune  de  Cart.  gén.,  n°  45,  an 864. 
Chevillon. 


Valliculæ,  Les  Vallées,  commune  de  Va-  Cart.  gén. . n°21,  an  833. 

reilles  (1). 

Vallis-Diaconi,  Lieu  inconnu.  Obit.  Saint-Etienne,  Xe  siècle, 

au  8 octobre  , Lebeuf , 
preuves,  Hist.  d’Auxerre , 

t.  II. 


Vallis, 

Veron, 

Vêtus  Ferrarias  (dépend, 
de  Staticus), 

Viciniæ, 


Id. 

Véron. 

Ferrières,  aujourd’hui  climat, 
commune  des  Sièges,  cadas- 
tre, section  D (2). 

Voisines. 


Villacato,  Villechat,  commune  deGrange- 

le-Bocage,  climat  , section  B 
du  cadastre. 


Villamanesca  et  Villama- 
nisca, 

Villamare, 

Villanova, 


Villemanoche. 

Villemer. 

Villeneuve-la-Guiard  (3). 


Villare,  Villiers-Boneux. 

Villare-Bonosum,  Villiers-Boneux. 


Id.  au  21  novembre. 

Cart.  gén.,  n°  43,  an  863. 
Cart.  gén.,  n"21,  an  853. 


Id.  an  519,  n°  1. 
Id. 


Cart.  gén.,  n”  21 , an  835,  n 33 
an  853,  n°  43,  an  863. 

Cart.  gén.,  an  869,  n°  49. 

Cart.,  n°  21,  an  833,  nu  55,  an 
853,  pour  Saint  - Remy  de 
Sens.  — Mab.  sæc.  Ben.  IV, 
pars  II,  55,  an  858. 

Cart.,  n°l,  an  519. 

Accord  de  Fromond,  comte  de 
Sens  (an  1008)  avec  l’abbaye 
Saint-Remy  (4).  — Copie  de 
la  charte  de  la  fondation  de 
Saint-Pierre-le-Vif,  an  519, 
Arch.  de  l’Yonne. 


Villare, 

Villaris  super  fluv.  Tolo- 
num, 

Villaris, 


Villiers-Louis  ? 
Villiers-sur-Tholon. 

Villiers-Saint-Benoît  (5). 


Cart.  gén.,  n°  45,  an  863. 

Cart.  gén  , n°  58,  an  886. 

Gallia  vm,  preuves  Orléans, 


(1)  Non  loin  du  hameau  des  Vallées,  dans  un  climat  appelé  le  Cloître,  on  voit  encore  les  ruines 
où  s élevait  l’ancienne  abbaye  de  Vallilice.  Un  état  des  revenus  du  prieuré  de  Yareilies,  en  1480, 
porte  : « les  masures  où  soloitestre  l’église,  l’ostel , jardins,  contenant  deux  arpens  fermés  de 
fossez.  »( Archives  de  l’Yonne,  Fonds  Saint-Remy.) 

(2)  Il  existait  en  ce  lieu  une  butte  de  ferriers,  qui  a servi  à la  construction  de  la  route,  et  qui 
a donné  son  nom  à un  fief  connu  au  xvc  siècle. 

(3)  L’abbaje  de  Saint-Remy  de  Sens,  patron  aux  xvii'  et  xvmc  siècles. 

(4)  C.liron.  ms.  de  Saint-Remy,  extrait  d’un  manuscrit  de  mon  cabinet  intitulé  Recueil  sur  Sens- 

(5)  L’abbaye  de  Fleury  a été  seigneur  de  ce  Villiers  jusqu'en  1789. 


INTRODUCTION. 


LXI1I 


col.  485,  an  975,  pour  Fleu- 
ry-sur-Loire. 


Villastai, 

Villeceaux,  commune  de  Jaulne 
(Seine-et-Marne)  (1). 

Polypt.  d’Irminon,  11,  204,  vers 
l’an  810. 

Viscla  (agellum), 

Pays  inconnu. 

Gesta  Pont.  Autiss.,  Viedesaint 
Didier,  vu*  siècle. 

Vogradum, 

Volgré. 

Cart.  gén.,  an  519,  n°  1.  — Id. 
n°  45,  an  864. 

Vuarchiacum  (V. 
chiacum). 

Gwar-  Guerchy. 

Bibl.  hist.  de  l’Yonne,  I,  Vie  de 
saint  Germain,  v*  siècle. 

Vulno, 

Vosnon. 

RIVIÈRES  ET  RUISSEAUX. 

Chron.  Saint  Bénigne  de  Dijon, 
d’Achery,  II,  575,  col.  1 ; cité 
dans  Guérard,  Polypt.  d’Ir- 
minon,  62,  note  1 1. 

Sequana, 

La  Seine. 

Mabil.  sæc.  Ben.  m,  an  726. 

Orosa, 

L’Oreuse  (ruisseau). 

Gesta  Pont.  Autiss  , Vie  d’Hé- 
rifrid,  ixe  siècle. 

Tolonum, 

Le  Tholon. 

Cart.  gén.,  n°  58,  an  886. 

Ormentio, 

L’Armançon. 

ld.  n°  89,  an  1055. 

Venna, 

La  Vanne. 

Cart.  n°  509,  av.  1150. 

Driva, 

? 

Cart.  gén.,  an  886,  n°  58. 

Aroanna, 

L’Orvanne. 

Bibl.  hist.  I,  188.  vnr  siècle. 

Sedonum, 

Le  Serain. 

Cart.  gén.,  an  877,  n°  52. 

§ V.  LIEUX  DÉTRUITS  OU  INCONNUS. 


Deux  chartes  de  l’abbaye  Saint-Remy  de  Sens  (2),  l’une  de.  l’an  833,  l’autre 
de  l’an  862,  présentent  une  liste  de  lieux  demeurés  inconnus  pour  nous,  les 
voici  : 

Fontanicula  (3). 


(1)  M.  Guérard  place  Villastai  à Vil lecerf,  au  pagus  de  Gàlinais.  Pour  rester  dans  le  Pagus  de 
Sens,  il  nous  paraît  préférable  de  le  mettre  à Yilleceaux. 

(2)  Cartul.  général , I,  nos  21  et  55. 

(3)  Ce  lieu  est  le  même  que  Fontanilia  des  chartes  nos  45  et  46  de  l’an  864.  Il  est  diffi- 
cile de  se  prononcer  dans  l’attribution  à en  faire,  à cause  du  grand  nombre  de  lieux 
du  nom  de  Fotitaines  qu’on  trouve  dans  le  département. 


Ï.XIV 


INTRODUCTION. 


Micariola. 

Metsonum. 

Janciacum. 

Visiacum. 

Malgré  nos  recherches  nous  n’avons  pu  les  déterminer. 

Ajoutons-y  : Baniacus  ou  Baviacus. 

Ripgiac. 

Vis  cia. 

Beaucoup  de  villages  peu  importants  ont  été  détruits,  tandis  qu’on  retrouve 
presque  tous  ceux  qui  formaient  corps  et  paroisse. 

Lieux  détruits  dans  le  pagus  de  Sens  : 

Longpaut,  près  Valprofonde, 

Nocrolmm,  super  Icaunam. 

Revisy,  près  Pontigny. 

Sarmasia,  près  Pontigny. 

Rontonniacum , près  Pontigny,  aujourd’hui  métairie. 
Sanccias,  près  Sens, 

Ternant,  près  Michery. 

Tremont,  près  Pont-sur-Yanne. 

Duliacum,  sur  Pont-sur-Yonne. 

Erdona,  près  Sens. 

Vêtus  ferrarias,  sur  les  Sièges. 

Villacalo,  sur  Grange-le-Bocage. 

Cette  liste  s’accroîtrait  bien  davantage  si  nous  descendions  aux  temps  plus 
voisins  de  nous.  Les  invasions  anglaises.au  xiv*- siècle,  ont  fait  disparaître,  dans 
nos  contrées,  un  grand  nombre  de  petits  villages, dont  les  habitants  mouraient  de 
misère,  et  dont  le  sol  abandonné  se  couvrait  bientôt  de  broussailles  et  même 
de  bois. 


INTRODUCTION. 


LTV 


§ VI.  LISTE  DES  LIEUX  DU  DIOCÈSE  DE  SENS  COMPRIS  DANS  LE  LIBER  SACRAMENTORUM  , 
MS.  DE  LA  BIBLIOTHÈQUE  ROYALE  DE  STOCKHOLM,  ÉCRIT  AU  IXe  SIÈCLE. 


Grand  Archidiaconé.) 


Nomina  Ecctesiarum  Senonum,  de  Minislerio  (le  mot  suivant  est  déchiré)  Beraldus, 

Johannes,  Eldoerius . 


Cusei, 

Cuv.  Doyenné  de  Trainel. 

Villare, 

Villiers-Boneux. 

Id. 

[0]  rusa, 

La  Chapelle-sur-Oreuse  ? 

ld. 

Sanctum-Projectum, 

Saint-Pregts  nunc  Grisy  (1). 

Id. 

[Sa]  uceia, 

Soucv. 

ld. 

Villedois. 

Villuis. 

Id. 

...  . tem  Orusa, 

? 

Id. 

Monte-Sancti-Martini, 

Saint-Martin-sur-Oreuse. 

Id. 

Pacei, 

Passy-sur-Seine. 

ld. 

Sanctum-Librum  (2), 

9 

[Th]  oringia, 

Thorigny. 

Id. 

l’allei, 

Paillv. 

ld. 

[V]  illacata, 

Vil  léchât,  commune  de  Grange- 

ld. 

le-Bocage. 

Moysei  (a), 

Mouy-les-Bray. 

ld. 

Villanova, 

Villiers-sur-Seine? 

ld. 

Noviomo, 

Noyen-sur-Seine. 

Id. 

[G]  rankias  (-4), 

Grange-le  Bocage. 

kl. 

Sirgengia, 

Sergines. 

Id. 

Florengei, 

Fleurignv. 

Id. 

ungia, 

9 

[Fo]ntanas, 

Fontaine- la-Gail  larde. 

ld. 

[St]abulas, 

Les  Tables  de  Trainel  (prieuré). 

Id. 

[Gu]  mireia, 

Gumery. 

Id. 

[T]  illide, 

La  Mothe-Tilly. 

kl. 

Venenissa, 

Villenaux-la  Petite. 

kl. 

[J]  onna, 

Jaulne. 

ld. 

De  Minislerio  Elavii. 

Sanctus-Martinus, 

Saint-Martin- du-Tertre. 

Banlieue  deSens 

Nahillei, 

Nailly, 

kl 

(1)  Saint-Pregis  est  le  vocable  de  la  paroisse  de  Grisy-sur  Seine, connue  dans  un  pouillé  du  xvie 
siècle  sous  cet  ancien  nom  ( Arch . de  l'Yonne). 

(2)  Il  n’existait  au  dernier  siècle  aucune  paroisse  sous  ce  vocable  dans  le  diocèse.  Peut-être 
faut-il  lire  S.  Philiberlum,  prieuré  près  Theil,  doyenné  de  la  Vanne. 

(3)  Dans  le  pouillé  de  Sens  de  16!*0  on  lit  Mouy  ou  Mouysy. 

(4)  Autrefois  Granchiœ . 


LXVI 

INTRODUCTION. 

Bradenas, 

Sanctus-Hispanus  (1), 

Brannay. 

Marolles. 

? 

Dodolatus, 

Dollot. 

Id. 

Villa  Teoderici, 

Villethierry. 

Id. 

Dedenz, 

Diant. 

Id. 

Voas, 

Voux. 

Id. 

Kymerei, 

Chevry-  en-Seraine. 

Id. 

Tohirei, 

Tboury. 

Id. 

Agmandum, 

Esmans. 

Id. 

Montoriolum, 

Montereau. 

Id. 

Konodum, 

Cannes. 

Id. 

Adalsei, 

La  Borde-d’Arsis. 

Id. 

Mirei, 

Misy-sur -Yonne. 

Id. 

Kravedonum, 

Gravon. 

Id 

Vin  no  vu  m, 

Vinneuf. 

Id. 

Villamnovam, 

Villeneuve-la-Guiard. 

Id. 

Villampoplinam, 

Viileblevin. 

Id. 

Campaniacum, 

Campigny. 

Id. 

Villamanisca, 

Villemanoche. 

Id. 

Curteleonis, 

Courlon. 

Id. 

Pontum, 

Pont-sur-Yonne. 

Id. 

Silbonam, 

Serbonnes. 

Id. 

Sextam, 

Sixte. 

Id. 

Gisei, 

Gisy-sur-Oreuse. 

Id. 

Villampatriciam, 

Villepcrrot. 

Id. 

Blenna, 

Blenne. 

De  Ministerio  Frederarii 

Id. 

Gronnum, 

Gron . 

Courlenay. 

Æcclesiola, 

Egriselles-le-Bocage. 

Id. 

Cirillei, 

Cérilly. 

Vanne. 

Columberum, 

Collemiers. 

Courlenay. 

Villanova, 

Villeneuve  (2). 

Macerias, 

Michery. 

Marolles. 

Caceia, 

Chassy. 

Courlenay. 

Villena  (Villeta), 

La  Villotte. 

Courlenay. 

Salsc, 

? 

Bagnent, 

Bagneaux. 

Vanne. 

Spinoli  (3), 

Epineau-les-Voves. 

Courlenay 

Campmnlaïcum, 

Champlay. 

Id. 

Dimon, 

Dixmont. 

Saint-Florentin. 

Kainei, 

Clieny. 

Id. 

Olmedum, 

Ormoy. 

Id. 

Monte-Sancti-Sulpicii, 

Mont-Saint-Sulpice. 

Id. 

Nudlei, 

Neuilly. 

Courlenay. 

Evrola, 

Avrolles. 

Saint-Florentin. 

Maximaco, 

Marsangis. 

Courlenay. 

Cerserio, 

Cerisiers. 

Vanne. 

(1)  Il  n’existait  au  xviir  siècle  qu'une  paroisse  sous  ce  vocable  dans  le  diocèse  de  Sens  et 
dans  la  ville  de  Melun. 

{2'  Es; -ce  Yilleneuve-les-Genets  ? 

(3:  Il  n’y  a plus  aujourd’hui  que  quatre  maisons  à Epineau. 


INTRODUCTION. 


LXVI1 


Kriciaco  (1), 

Cesy. 

Vernetum, 

Vernoy. 

Prisciaco, 

Précy. 

Warchiaco, 

Guerchy. 

Dracei, 

Dracy. 

Poilei, 

Poillÿ. 

Senomo, 

Senan. 

Yinisei, 

Bodhillei, 

Venisy. 

Bouilly. 

Mitgana, 

Migennes. 

Boyei, 

Bouy-le-Vieux,  commune 
Brienon  (2). 

Blangei 

Bligny-en-Othe. 

Bridon, 

Buxido, 

Brienon. 

Bussy-en-Othe. 

Sanctus-Sedronius, 

Samt-Cydroine. 

Gauniacus, 

Joigny. 

Bassau. 

Bassou. 

Domnum-Martinum, 

Saint-Martin-sur-Ouanne. 

Sanctum-Dionisium, 

Saint-Denis-sur-Ouanne. 

Iterum  Domnum-Marti- 
num, 

Saint-Martin-sur-Ocre. 

Grandem-Campum. 

Grandchamps. 

Campingol, 

Champignelles. 

Tanotram, 

Tannerre. 

Senquasia, 

Sommecaise. 

Septempilis, 

Sépeaux. 

Dummaz, 

Domats. 

Curtinacum, 

Courtenay. 

Ala  Cella. 

La  Celle 

Puteumfontis, 

Pill'onds. 

Courtenay. 

Ici. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Saint-Florentin. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Courtenay. 

Id. 

Id. 

Id. 

Id. 

Ici. 

Id. 

Id. 

Id. 

Ici. 

kl. 

Id. 

kl. 


§ VU.  OBSERVATIONS  AU  SUJET  DES  LIMITES  DU  l’AGUS  DE  SENS 

TRACÉES  SUR  LA  CARTE. 


Pour  que  les  cartes  de  la  cité  d’Auxerre  et  du  pagus  de  Sens  puissent  être 
rapprochées  plus  facilement  dans  un  travail  général  sur  la  Géographie  de  l’an- 
cienne France,  ou  au  moins  sur  la  quatrième  Lyonnaise,  j’ai  cru  à propos  d’indi- 
quer les  communes  qui  forment  les  limites  intérieures  de  ces  circonscriptions. 


(1)  Forte  Cesiaco. 

(2)  Au  pouilléde  Sens  du  xvie  siècle,  Bouy  est  indiqué  comme  chapelle  annexe  de  Brienon, 
(Arch.  de  l'Yonne). 


LXVlll 


INTRODUCTION. 


Je  ferai  remarquer  ici  que  mes  cartes,  qui  sont  faites  d’après  celle  du  Dépôt  de 
la  guerre,  sont  réduites  au  9e  de  la  surface  de  cette  dernière  (1),  et  ne  comprennent 
que  les  lieux  existant  avant  l’an  1100  et  signalés  dans  quelque  document  his- 
torique. 

Les  communes  ci-après  forment  le  périmètre  intérieur  du  pagus  de  Sens,  et 
celui  du  grand  archidiaconé  du  même  nom  au  xvin®  siècle. 

En  partant  du  côté  du  pagus  de  Troyes  on  rencontre  Sognes,  Saint-Maurice- 
aux-Riches-Hommes,  Pouy,  Vulaines,  Courmononcle,  Bérulles,  Bœurs,  Nogent- 
en-Othe,  Vosnon,  Puiseaux,  Auxon,  Montigny,  Ervy,  Courtaoult,  Soumaintrain, 
Butteaux,  Jaulges,  Cliéu,  Vergigny,  Mont-Saint-Snlpice,  Hauterive.  On  franchit 
l’Yonne  à Bonnard,  puis  on  continue  par  Branches,  Fleury,  Eglény,  Merry-la- 
Vallée,  Dracy,  Tannerre,  Yilleneuve-les- Genêts,  Châmpcevrais,  Champignelles, 
Marchais-Beton,  Chambeugle,  Charny,  La  Mothe,  Dicy,  Yillefranxhe,  Cudot,  Saint- 
Loup,  Courtenay,  Savigny,  Domats,  Villegardin,  Chéroy,  Chevry-eii-Seraine,  Youx, 
Thoury,  Elagy,  Montmachoux,  Esmans,  Montereau.  La  Seine  sert  ensuite  de 
limite  jusqu’à  Bray  ; puis  on  traverse  le  fleuve  et  l’on  suit  la  vieille  Seine  jusqu’à 
la  Mothe-Tilly  ; alors  on  repasse  la  Seine  et  l’on  trouve  Fontenay-Baussery, 
Traincl,  Fontaines-Fourches  et  la  Louptière  qui  touche  à Sognes  par  où  nous 
avons  commencé  ce  tracé  du  pagus. 


§ VIII.  COMTÉ  DE  SENS.  — PARTAGE  ENTRE  LES  COMTES  ET  LES 
ARCHEVÊQUES.  CHANGEMENTS  SUCCESSIFS  APPORTES 

dans  l’étendue  de  ce  grand  fief. 

Le  pagus  de  Sens  fut  régi  par  des  comtes  amovibles  connus  dès  la  fin  du  vme 
siècle.  Magenharius  est  qualifié,  par  Alcuin,  comte  de  la  cité  de  Sens  (2).  Après 

(1)  Les  distances  entre  elles  sont  au  tiers. 

(2)  Duchène,  11,  697.  — Bibl.  hist.  de  l'Yonne,  I,  197.  — M.  Challe,  Hist.  des  comtes  de 
Sens,  Annuaire  de  l'Yonne  de  1841. 


INTRODUCTION. 


LXIX 


sa  mort,  le  comté  fut  réuni  à la  couronne,  et  en  837  le  pagus  Senonicus  avait 
été  compris  en  entier  dans  le  royaume  formé  pour  Cliarles-le-Chauve  (1). 

Les  limites  du  comté  de  Sens  paraissent  à cette  époque  identiques  à celles 
du  pagus \ du  moins  les  documents  indiquent-ils  la  même  étendue  dans  certaines 
parties.  Ainsi  le  Serain  le  sépare  du  comté  d’Auxerre  (2).  En  remontant  au  nord- 
est  et  au  nord  Germiniacum,  Setginiœ,  Jauna,  Noerolium  sur  Vinnovum,  sont 
placés  dans  le  comté  de  Sens  (3). 

A l’ouest,  Chevry-en-Seraine;  au  sud,  Sépeaux,  Yillemer,  Migennes  sont  indiqués 
in  comitatu  Senonico  (4). 

C’est  par  ces  rares  énonciations  qu’on  peut  rétablir  les  limites  du  comté  au  ix 
siècle.  Mais  ce  grand  fief  devenu  héréditaire  vers  l’an  941,  entre  les  mains  du 
comte  Fromondl  (5), subit,  dans  le  cours  du  x°  siècle  et  de  la  première  moitié  du 
xie,  des  démembrements  dont  nous  voyons  les  résultats  s’il  n’est  pas  toujours 
possible  d’en  constater  la  cause  et  l’origine.  Ainsi,  le  comté  de  Joigny  prit  nais- 
sance par  le  mariage  de  Geoffroy  I avec  Adèle,  fille  de  Raynard-le-Vieux,  comte 
de  Sens  (fin  du  xe  siècle).  Ce  fief  engloba  autour  de  lui  une  grande  étendue  du 
territoire  sénonais  et  subsista  jusqu’en  1789  (6). 

De  même  la  châtellenie  de  la  Ferté-Loupière,  qui  s’étendait  entre  l’Ouanne  et 
le  Ra villon , avait  été  réunie  aux  possessions  des  comtes  de  Champagne.  L’un 
d’eux  en  fit  hommage  au  duc  de  Bourgogne  en  1143  (7).  Les  comtes  de  Sancerre, 
cadets  de  Champagne,  en  héritèrent  ensuite. 


(1)  Nitliard,  D.  Bouquet,  VI,  70. 

(2)  Voyez  à la  liste  alphabétique  les  lieu x Revis iacum  et  Sarmasia. 

(3)  Voyez  la  Liste  alphabétique  du  pagus. 

(4)  Ibid. 

(3)  Art  de  vérifier  les  dates , article  des  comtes  de  Sens. 

(6)  Un  aveu  et  dénombrement  du  comté  de  Joigny,  fait  au  roi  à cause  de  son  comté  de 
Champagne  en  1589,  y énonce  les  fiefs  de  Bussy-en-Othe,  Brion,  Esnon,  Aillant,  Laduz, 
Senan,  Chamvres,  Villemer,  Champlay,  Guerchy , Armeau,  (Arch.  de  l'Yonne,  Fonds 
Féodalité). 

(7)  Art  de  vérifier  les  dates,  comtes  de  Champagne,  Thibaut  IV.  Le  ressort  des  fiefs  est 
souvent  difficile  à suivre,  et  l’on  en  trouve  des  exemptes  singuliers  qui  montrent  combien 

9 


n 


LXX 


INTRODUCTION. 


Le  comté  de  Sens  appartenait  à des  maîtres  querelleurs,  qui  avaient  de  grands 
débats  avec  les  archevêques  de  Sens  et  avec  les  autres  barons  leurs  voisins.  Après 
un  siècle  à peine  de  possession  dans  la  ligne  héréditaire,  ce  fief  fut  réuni  à la 

couronne  à la  mort  du  dernier  comte  Raynard  II  (1055). 

Les  archevêques,  possesseurs  de  grands  fiefs,  étaient  seigneurs  delà  moitié 
au  moins  du  comté  et  de  la  ville  de  Sens.  Selon  les  documents  des  xmc  et  xive 
siècles,  qui  constatent  assurément  un  état  antérieur,  ils  jouissaient  en  propre, 
avec  exemption  de  toute  charge  féodale  ou  autre  (1),  des  terres  de  Brienon, 
Saint-Julien-du-Sault,  Villeneuve-l’Archevêque,  Nailly,  et  leurs  nombreuses  dé- 
pendances. Des  fiefs  importants  relevaient  de  la  crosse  archiépiscopale,  c’étaient  : 

Montereau,  que  le  comte  Raynard  II  usurpa  sur  l’archevêché  et  donna  à titre 
de  bénéfice  au  comte  Eudes  (2)  ; 

La  baronnie  de  Br ay -sur- Seine,  et  seize  paroisses  qui  en  dépendaient  à 
l’entour,  dans  les  vallées  de  l’Yonne  et  de  la  Seine  ; 

La  baronnie  de  Sergines  ; 

Malay-le-Vicomie  ; 

Pont-sur-Vanne  ; 

Fontaine-!a-Gaillarde  ; 

Paron,  etc. 

Clarius  raconte,  dans  sa  chronique,  qu’après  une  guerre  entre  le  comte 
Raynard  II,  et  l’archevêque  Léothéric  et  le  roi,  ce  prince  rendit  au  comte  la  moitié 
de  la  ville  de  Sens  qu’il  avait  confisquée,  et  l’archevêque  lui  fit  remise  de  l’autre 
moitié,  à condition  qu’après  sa  mort,  cette  partie  de  la  ville  et  la  moitié  du  comté 


cette  nature  de  propriété  a subi  de  changements.  Citons  un  fief  relevant  des  seigneurs  de 
La  Ferté.  En  1295.  les  religieux  de  Vieuxpou  obtinrent  du  roi  comme  comte  de  Champagne, 
une  charte  d’amortissement  de  biens  sis  à Marnay,  commune  de  Poilly  « achetés  de  mon- 
" seigneur  Hugue  de  Marnay,  chevalier,  mouvant  du  fié  du  comte  de  Sencerre  ou  premier 
« degré,  ou  segont  du  conte  de  Jooigni,ou  tiers  du  roi  pour  reson  de  Champeigne.  » ( Arc/i . 
de  r Yonne Fonds  Vieuxpou). 

(1)  Lettre  de  Philippe-Auguste,  de  1192.  Cartul.  de  l’Archevêché,  n°  168,  f.  III,  818. 
Bibl.  imp. 

(2)  Clarius,  d’Achery,  II,  740,  in-4°. 


INTRODUCTION.  LXXI 

deviendraient  le  domaine  de  Saint-Etienne,  c’est-à-dire  de  l’archevêché,  et  l’autre 


celui  du  roi  (1). 

La  partie  du  comté,  qui  était  sous  la  main  du  roi,  fut  donnée  à Eudes,  comte 
de  Champagne,  par  la  reine  Constance,  lorsqu’à  la  mort  du  roi  Robert  (1031) 
elle  voulut,  à l’aide  des  barons,  priver  son  fils  Henri  de  la  couronne.  Bientôt, 
Henri  Ipr,  vainqueur,  recouvra  son  domaine  sénonais  (an  1034).  Après  divers 
incidents,  et  le  comte  Raynard  étant  mort  en  1055,  comme  nous  l’avons  vu  plus 
haut,  le  roi  s’empara  de  la  ville  et  du  comté  de  Sens  et  y préposa  un  vicomte  (2). 

Maintenant  que  nous  avons  exposé  l’histoire  des  vicissitudes  qu’a  subies  le 
comté  de  Sens,  présentons  la  liste  des  fiefs  relevant  de  la  grosse  tour  de  cette 
ville  appelée  la  Tour  du  Roi  (3). 

On  aura,  croyons-nous,  en  y réunissant  les  fiefs  dépendant  de  l’archevêché, 
un  aperçu  assez  exact  de  l’état  du  comté  au  xie  siècle,  et  l’on  y remarquera  que 
l’archevêque  avait  reçu  en  partage  la  partie  nord  du  comté  presqu’entière,  et  que 
les  comtes  possédaient  la  partie  sud. 

D’après  la  coutume  de  Sens  (4)  et  les  aveux  et  dénombrements  rendus  au  roi, 
ce  prince  recevait  l’hommage  des  terres  de  : 


Arm  eau. 

Brannay. 

Courtenay  (la  châtellenie). 

Dollot. 

Les  Bordes  et  Villechétive. 

Dixmont. 

La  Motte-Tilly . 

Gisy. 

Mais  ces  terres,  avec  celles  qui  dépendaient  de  l’archevêché  et  du  comté  de 


Passy,  en  partie. 
Vallery. 

Ville  franche  et  Dicy . 

Piffonds. 

Villethierry. 

Janine. 

Villeblevin. 


(1)  Clarius,  Chron.  Sainl-Pierre-le-Vif,  d’Achery,  t.  11,740,  in-4°. 

(2)  Idem,  p.  740. 

(3)  Taris  regia,  actes  de  1174,  Fonds  Preuilly,  Arch.  de  l’Yonne. 

(4)  Coutume  de  Sens,  par  Pelée  de  Chenouteau,  1785,  in-4°,  p.  585.  — Arch.  imp.,  sec- 
tion domaniale,  Chambre  des  comptes. 


lxxh 


INTRODUCTION. 


Joigny,  ne  forment  pas  tout  l’ancien  comté  de  Sens,  indépendamment  des 
seigneuries  appartenant  aux  abbayes.  Il  faut  qu’il  y ait  eu  d’autres  démembre- 
ments, surtout  dans  les  parties  sud  et  ouest  du  comté. 

L’histoire  de  la  maison  de  Courtenay  nous  apprend  qu’Athon,  fds  du  châtelain 
de  Châteaurenard,  fortifia  le  château  de  Courtenay  au  temps  du  roi  Robert. 
Josselin  Ier,  fils  d’Athon,  possédait  ce  fief  au  milieu  du  ni'  siècle  (1).  Il  épousa 
Hildegarde,  fille  de  Geoffroy,  comte  du  Gâtinais  et  d’Ermengarde  d’Anjou. 

On  doit  admettre  que  si  Courtenay  et  ses  dépendances  relevaient  dans  les 
temps  plus  modernes  de  la  grosse  tour  de  Sens,  ils  étaient  bien,  au  xi8  siècle, 
compris  dans  le  comté,  comme  ils  l’étaient  antérieurement  dans  le  pagus 
Senonicus. 

Ces  seigneurs  de  Courtenay  étaient  devenus  très-puissants  par  leur  alliance 
avec  les  comtes  du  Gâtinais.  Ils  possédaient  même  Montargis,  que  Pierre,  l’un 
d’eux,  céda  au  roi  en  1 1 84  (2).  La  châtellenie  de  Champignelles  ; Villeneuve-les- 
Genêts,  Ta nn erre,  Malicorne,  Gharny,  appartenaient  directement  ou  indirecte- 
ment à Robert  de  Courtenay  à la  fin  du  xir  siècle  (3).  Mais  des  morcellements 
multipliés  avaient  déjà  rompu  les  anciennes  divisions  administratives  ; on  en 
retrouve  avec  peine  les  vestiges,  et  peu  à peu  la  séparation  féodale  devint  si 
complète  qu’on  perdit  tout  souvenir  des  liens  antiques. 

(1)  Du  Bouchet,  Ilist.  généal.  de  la  maison  de  Courtenay , in-f°,  p.  8. 

(2)  D.  Bouquet,  XVIII,  251. 

(5)  Du  Bouchet,  p.  24,  25,  55;  et  Traité  entre  Robert  de  Courtenay  et  Hier  de  Toucy  ; 
Or.  Bibl.  imp.,  I.  Collection  de  Champagne,  t.  III,  f°  166. 


CATALOGUE  DES  NOMS  DE  LIEUX  DE  LA  CITÉ  D’AUXERRE. 


LXXIII 


§ IX.  CATALOGUE 

DES  NOMS  DE  LIEUX  MODERNES  PORTÉS  DANS  LA  LISTE  DE  LA  CITÉ 
D’AUXERRE  AVEC  LES  NOMS  ANCIENS  CORRESPONDANTS. 


Accolay, 

Alligny, 

Alpin,  commune  de 
Lindry, 

Annay-sur-Loire  (Niè- 
vre), 

Anus , commune  de 
Fouronnes, 
Appoigny, 

Arqueneuf, 

Arquian, 

Arté,  commune  de  Par- 

ly, 

Aucep, 

Auxerre, 


Avigneau, 

Bazarne, 

Beine, 

Baillys,  commune  de 
Perroy  (Nièvre), 
Berniers  (les),  com- 
mune de  Parly, 

Billy  (Nièvre,, 
Bitry-les-Mallons  (Niè- 
vre), 

Bléneau, 

Bonny-sur-Loire  (Niè- 
vre), 

Bouhy  (Nièvre), 
Bounon, 

Breteau  (Nièvre), 
Bretignelles,  commune 
de  Pougny  (Nièvre), 
Briare  (Loiret), 

Bries  (les),  commune 
d’Appoigny, 

Brienne,  climat  de  Ni- 
try, 

Briottes(les),  commune 
de  Fontenoy, 
Champlemy  (Nièvre), 


Accolacus. 

Eliniacus. 

Lupinus. 

Abundiacus,  Habu- 
niaca. 

Annau. 

Epponiacus. 

Riconorus. 

Arcuncius. 

Artadum. 

Albus-Cippus. 
Autessiodurum,  Au- 
tricus. 

Aquiniolum. 

Bacerna,  Basgerna. 
Baina. 

Galliacus. 

Berniacus. 

Biliacum. 

Vitriacus. 

Blanoïlus. 

Boniacus. 

Balgiacus,Baugiacus. 

Bunnum. 

Brittoilus. 

Britaniola. 

Brioderus,  Brivodu- 
ro. 

Albaris,  Arbricunt. 
Briennicum, 

Brittas. 


Charbuy, 

Chartonnerie  (la),  com. 

deSt-Fargeau, 
Chasnay  (Nièvre), 
Châteauneuf,  au  Val- 
de-Bargis, 

Chàtenay, 

Chemilly-près-Seigne- 

lay, 

Chevannes, 

Cbevigny,  commune 
d’Etais, 

Chevreaux  (les),  climat, 
commune  de  Cha- 
rentenay, 

Chichery, 

Chitry, 

Chouilly,  lieu  détruit 
au-dessus  d’Auxerre, 
Clamecy, 

Colmery  (Nièvre), 
Commecy,  commune 
de  Sainpuits, 

Corvol  - l’Orgueilleux 
(Nièvre), 

Cosne  (Nièvre), 

Coucy,  ou  Saints-en- 
Puisaye  (Monastère 
de!, 

Coulanges -les- Vin., 
Coulanges -sur -Yonne, 
Coulons,  commune  de 
Saint-Cyr, 

Courson, 

Crain, 

Cravan, 

Diges, 

Donzy, 

Druyes, 


Campus-Lemetii. 


Dumonts  (les),  com- 
mune de  Monéteau, 


Carbaugiacus. 

Cardonaretæ. 

Cassiniacus. 

Bargiacus. 

Castanelum,  Catellæ. 
Chimiliacum,  Gimi- 
miliacum. 
Cavannæ. 
Capitinarius. 

Quoopertorium. 


Chichiriacum. 

Basil  ica  domni  Vale- 
riani,  Castriacus. 
Cauliaca. 

Clamiciacus. 

Columbariacus. 

Compasciagus. 

Corvallis,  Corvacus. 

Conada,  Condida. 
Cotiacence  monaste- 
rium. 

Colonicæ. 

Colonise. 

Coslunmus. 

Curcedonus. 
Crinsensis  (vicus). 
Crevennum. 

Digia. 

Domiciacus. 

Drogia,  Droia,  — 
Fons-Rogii. 
Campiniacus. 


Il 


10 


LXXIV 


INTRODUCTION. 


Eglény, 

Agliniacus. 

Mailly-la-Ville, 

Malliacum,  Malliaco- 

Entrains, 

Intaranum, 

Interan- 

Villa. 

ranis. 

Marey  (Nièvre), 

Marciniacum. 

Escolives, 

Scoliva. 

Menou  (id.), 

Nantivinea. 

Ferrières  , commune 

Ferrariæ. 

Merry-Sec, 

Matriacus.  — Orato- 

d’Andryes, 

rium  Sancti-Mem- 

Festigny, 

Festiniacus. 

mi. 

Flacy  (les),  climat  sur 

Flaciacum. 

Merry-sur-Yonne, 

Mairiacus. 

Venoy, 

Mesve  (Nièvre), 

Massua,  Massava. 

Fonlenoy,  village  et 

Fontanetum, 

Fonta- 

Mézi  lies. 

Micigliæ. 

monastère, 

netense  monaste- 

Misery,  commune  de 

Misciacum. 

ri  uni. 

Merry-sur-Yonne, 

Garchy  (Nièvre), 

Warchi. 

Monéteau, 

Monasteriolum. 

Gien  (Loiret), 

Giemum. 

f lontceau  ? 

Monticellus. 

Gouaix,  commune  de 

Gaugiacus. 

Montigny, 

Montiniacum. 

Saint-Bris, 

Montmercy,  commune 

Mamarciacum. 

Granains  (les),  com- 

Graniolum. 

de  Saint-Georges, 

mune  de  Toucy, 

Moulins, 

Molinæ. 

Grisy , commune  de 

Gratiacus. 

Moutiers  ( monastère 

Meleredensis  ( cella 

Saint-Bris, 

de), 

ou  monasterium). 

Gurgy, 

Gurgiacum. 

Narcy  (Nièvre), 

Narciacus. 

Gy- l’Evêque, 

Gaiacus. 

Néron,  commune  de 

Nigrontum. 

Hauterive, 

Alta-ripa. 

Gurgy, 

Héry, 

Airiacus. 

Neuvoy  (id.), 

Nolvetum. 

Houdan  (Nièvre), 

Heldimus. 

Neuvy-sur-Loire  (Niè- 

Novus-vicus. 

Irancy, 

Irinciacus. 

vre), 

Jarries  (les),  commune 

Jarricas. 

Oiselet  , commune 

Oscellus. 

de  Pourrain, 

d’Ouanne, 

Jully , commune  de 

Juilleius. 

Oisy  (Nièvre), 

Auciacus. 

Taingy, 

Orgy,  commune  de 

Orgiacus,  Urgiacus. 

Jussy, 

Jussiacum. 

Chevannes, 

La  Charité -sur -Loire 

Caritas. 

Oscel,  près  Gien  (Loi- 
ret). 

Oscellus. 

(Nièvre), 

Lain, 

Lanum. 

Ouanne, 

Odona,  Odouna. 

Lainsec, 

Lanus-sicus. 

Pariy, 

Parliacum. 

La  Rippe, 

Ripa. 

Perrigny,  près  Auxerre, 

Patriciniacum,  Parri- 

Latré,  commune  de 

Laoderus. 

niacum,  Parenia- 

Saint- Martin  -des- 

cus. 

Champs. 

Pétau,  commune  de 

Piscasiolum,  Pista - 

Laurents  (les),  com- 

Laura. 

Merry-Sec, 

siolum. 

mune  de  Courson, 

Poiry,  commune  de 

Pociacum. 

Leugny, 

Loconnacum 

, Lo- 

Vaux  (détruit), 

gniacum. 

Pouilly-sur-Loire  (Niè- 

Pauliacum. 

Levis, 

Leviaticum. 

vre), 

Lichères-  près-Aigre- 

Liccadiacus, 

Licaia- 

Pouligny  , commune 

Pauliniacus. 

mont, 

eus. 

d’Escamps, 

Lignoreilles, 

Linerolæ. 

Pourrain, 

Polrenus,  Pulvere- 

Lindry, 

Lindriacum. 

nus. 

Loing,  hameau  de  Sain- 

Leuga. 

Poussois,  commune  de 

Puciolus. 

te  - Colombe  - sur  - 

Dampierre  (Nièvre), 

Loing, 

Préhy, 

Pradilis. 

Loron,  hameau,  com- 

Laugromum. 

Riot , commune  de 

Rivus. 

mune  de  Coulange- 

Charbuy, 

sur- Abonne  (détruit), 

Sacy, 

Saciagum,Sessiacus. 

Lucy-sur-Cure, 

Luciacus. 

Saints-en-Puisaye, 

Cotiacus,  Quotiacus. 

Magny,  commune  de 

Magniacum. 

Saint-Cyr-Ies-Colons, 

Decimiacense  ad  S. 

Merry-sur-Yonne, 

Cyricum.  — Deci- 

Mailly-Chàteau, 

Maiacensis. 

miaeus. 

CATALOGUE  DES  NOMS  DE  LIEUX  DU  PAGUS  DE  SENS. 


LXXV 


Saint-Bris, 

Saint-Fargeau, 

Saint-Georges, 
Saint-Laurent-I'abbaye 
près  Cosne, 
Saint-Martin  -du-Tron- 
sec, 

Saint-Moré, 


Sainte-Pallaye, 
Saint-Quentin, 
Saint-Sauveur -en-Pui- 
saye  (monastère  de), 
Saint-Verain  (Nièvre), 
Saissy-les-Bois  (monas- 
tère), 


Sanctus-Priscus. 

Ferrolæ , Sanctus- 
Fereolus. 

Bercuiacus. 

Vulflni  monasterium 
seu  Longoretense. 

Sanctus-Martinus-de- 

Trunseto. 

Chora,  Chore  ou  Co- 
re-vicus,  Sanctus- 
Moderatus. 

Sancta-Palladia. 

Sanctus-Quintinus. 

Sancti  — Salvatoris 
cœnobium. 

Sanctus-Veranus. 

Sassiacense  monas- 
terium. 

Sidiliacus,  Solium 


Diges, 

Seignelay, 

Sigliniacus,  Sillinia- 
cus. 

Viel-Mannay, 

Villefargeau, 

Mannacense 

terium. 

Villaferreoli 

Serin, 

Cerinum. 

Villiers,  commune  de 

Villare. 

Servan,  commune 
Chevannes, 

de 

Cervennum. 

Mouffy, 

Villiers-Sec,  commune 

Villare. 

Solmé,  commune 
Fontenoy, 

de 

Solennas. 

de  Varzy, 
Vincelles, 

Vincella. 

Surgy  (Nièvre), 

Sorgiacus. 

Vrilly,  commune 
d’Ouanne, 

Viriliacus. 

Talon  , commune 
Saint-Fargeau, 

de 

Talo. 

Thurv, 

Toucy, 

Tracy  (Nièvre), 

Trucy-sur-Yonne, 
Vailly,  hameau  de  Bi- 
try-les-Malons  (Niè- 
vre). 

Valan, 

Varennes, 

Varzy  (Nièvre), 

Vaux. 

Venouse, 

Venoy 

Vergers  (les), 

Verneuil,  près  Briare 
(lieu  détruit), 


Tauriacus. 

Tociacum  , Tucia  - 
cum. 

Dractiacus,  Draptia- 
cus. 

Truciacum. 

Valliacus. 


Valens. 

Varennæ  monaste- 
terium. 

Varziacus. 

Vallis. 

Vendosa. 

Vendilus,  Vennilum. 
Vercisus. 

Vernolium. 


§ X.  CATALOGUE 

DES  NOMS  MODERNES  CITES  DANS  LES  LISTES  DU  PAGUS  DE  SENS  ET  DU  LIBER 
SACRAMENTORUM,  AVEC  LES  NOMS  ANCIENS  CORRESPONDANTS. 


Aillant, 

Arblay,  commune  de 
Neuilly, 

Arces, 

Armançon  (rivière), 
Auxon, 

Avrolles, 

Bachy,  commune  de 
Serbonnes, 
Bagneaux, 

Bassou, 


Allanto. 

Adrebletum. 

Arcea. 

Hormensio,  Rivus. 
Alsonus 

Ebrola,  Eburobriga, 
Evrola,  Mevrora. 
Basseyus. 

Baniolum,  Bagnent. 
Bassao  et  Basau. 


Béon, 

B!eigny-en-Othe, 

Blenne, 

Bléry,  commune  de 
Poilly, 

Bonnard, 

Bouilly, 

Bouy-le-Vieux, 

Branches, 

Brannay, 


Baione. 

Blangei. 

Blenna. 

Blariacus. 

Bonortus. 

Baldiliacum,  Bodhil- 
lei. 

Buculiacus , Boyei , 
Baudiliacum. 
Bringa. 

Bradenas. 


LXXVI 


INTRODUCTION. 


Brassy,  comm.  d’Egri- 
selles, 

Bray-sur-Seine, 

Bricnon, 

Bussy-en-Othe, 

Cannes  (Seine-et-Mar- 
ne), 

Cériily, 

Cerisiers, 

Cézy, 

Chaillot,  hameau  de 
Saint-Maurice-le-Viel, 
Chaillots,  climat  sur 
Sens, 

Champignelles, 

Champigny, 

Champlay, 

Champlost, 

Champrond,  .sur  Vin- 
neuf, 

Chapeau , climat  sur 
Sens, 

Charmoy, 

Chassy, 

Cheny, 

Chéu, 

Chevinois,  commune 
de  Labrosse- Mon- 
ceau (Seine-et-Mar- 
ne), 

Chevry-en-Seraine, 

Collemiers, 

Colmiers,  ce.  d’Eglény, 
Courlon, 

Courmont,  commune 
de  Pailly, 

Courtenay, 

Creuset  (le), 

Crouteaux  (les),  surVil- 
lefranche, 

Cuy, 

Diant, 

Dixmoht, 

Doilly,  lieu  détruit  sur 
Pont-sur-Yonne, 
Dollot, 

Domats, 

Dracy, 

Eglény, 

Egriselles, 
Epineau-les-Voves, 
Escharlis  (les  Vieux), 
commune  de  Ville- 
franche, 


Bracciacus. 

Braiacus. 

Briennom,  Bridon. 
Buxido. 

Canalis,  Konodum, 

Cirillei. 

Cerserio. 

Cesiacum,  Kriciaco. 
Capiliacum. 

Chaliciacum. 

Campingol. 
Campiniacus , Cam- 
paniacus. 
Campumlaïcum. 
Cambloscum. 
Caprenciæ. 

Capetum. 

Carmedus. 

Caciacus,  Caceia. 
Kainei. 

Cadugius. 

Cavanariæ. 


Sivriacus,  Kymerei. 
Colombarius,  Colum- 
berum. 

Colinicitæ. 

Curteleonis. 

Curtemaurus. 

Curtinacum. 

Creausus. 

Creptum. 

Cersiacus,Cuciacum, 

Cusey. 

Dedenz. 

Dimon. 

Duliacum. 

Dodolatus. 

Dummaz. 

Dracei. 

Acliniacum,  Aglinia- 
cus,  Egliniacus. 
Æcclesiola. 

Spinoli. 

Escalittæ. 


Esmans, 

Etigny, 

Ferrières,  comm.  des 
Sièges, 

Flacy, 

Fleurigny, 

Fleury, 

Foissy, 

Fontaine  - Fourches 
(Seine-et-Marne), 
Fontaine-la- Gaillarde, 
Fresne,  commune  de 
La  Brosse -Monceau 
(Seine-et-Marne), 
Germigny, 
Gisv-sur-Oreuse, 
Grandchamps, 
Grange-le-Bocage, 
Gravon, 

Grisy-sur-Seine, 

Gron, 

Guerchy, 

Gumery, 

Hauterive, 

.laulne(Seine-ct-Marne), 
Jeuilly,  commune  de 
Merry-Vaux, 

Joigny, 

La  Borde-d’Arsis,  com- 
mune de  Gravon 
(Seine-et-Marne), 

La  Celle  Saint-Cyr, 

La  Ferté-Loupière, 

La  Mothe-Tilly, 

Laxon,  commune  de 
Saint-Cydroine, 

Les  Sièges, 

Longpau,  près  Valpro- 
fonde,  commune  de 
Villeneuve-le-Roi, 
Looze, 

Malay-le-Roi, 

Malay-le-Vicomle, 
Marnay,  commune  de 
Poilly, 

Marsangis, 

Michery, 

Migennes, 

Mizy-sur-Yonne, 

Montereau, 


Acmanto  , Agman  - 
dum,  Imantia. 
Estiniacus,  Stanacum 
Vêtus  Ferrarias. 

Flaceyus. 

Florengei. 

Floriacus. 

Fusciacum. 

Fontanæ. 

Fontanæ. 

Fraxinum. 


Germiniacuni. 

Gisei. 

Grandem-campum. 
Grankias. 
Kravedonum. 
Sanctum-Prejectum. 
Groinenvilla,  Gron- 
num. 

Guuarchiacum,  War- 
chiacum. 
Gumireia. 

Altaripa. 

.lauoa,  Ionna. 
Juliacum. 

Jauniacum,  Gaunia- 
cus. 

Alsiacum  , Alseia  , 
Adalsei. 

Ala  Cella. 

Firmitas-Lupatoria. 

Tillide. 

Latio. 

Staticus. 

Longumpiri. 


Laura  et  Lausa. 

Maslacus  subterior, 
Mansolacum. 

Maslacus  major. 

Marciniacus. 

Maximiacus,  Massin- 
gis. 

Misceriacus , Mace- 
riæ. 

Mitiganna,  Mitgana. 

Mirei. 

Condate,  Montorio- 
lum. 


CATALOGUE  DES  NOMS  MODERNES. 


LXXVII 


Montmachoux  (Seine- 
et-Marne), 
Mont-SaintSulpice, 

Mouy-sur-Seine, 

Nailly, 

Neuilly, 

Noyen-sur-Seine,' 

Ormoy, 

Orvanne, 

Othe  (forêt), 

Ouanne  (ruisseau), 
Pailly, 

Paroy-en-Othe, 
Passy-sur-Seine, 
Pêchoir(le)  prèsJoigny 
Pierre-qui-Tourne,  ce 
deGrange-le-Bocage, 
Piffonds, 

Poill y , près  Aillant. 
Pommeraie  (la),  com. 
de  Saint-Martin-sur- 
Oreuse, 

Pont-sur  Yonne, 
Précy, 

Revisy,  commune  de 
Pontigny, 

Roncenay,  comra.  de 
Pontigny, 

Rouvray, 

Saint-Bond,  près  Sens, 
Saint-Cydroine, 
Saint-Denis-sur-Ouan., 
Saint-Florentin, 

Saint-Lié  (Seine  - et - 
Marne), 

Saint-Martin-sur-Oere, 

Saint-Mart.-s.-Oreuse, 

Saint-Mart.-du-Tertre, 

Saint-Mart-s.-Ouan., 

Sainte-Porcaire, 

Saligny, 

JSarmaise,  lieu  détruit 
sur  Pontigny, 
Senan, 

Sens, 

Sépeaux, 


Montemichao. 

Monte-Sancti  - Sulpi- 
cii. 

Moysei. 

Nadiliacus,  Nahillei. 
Nuillei. 

Noviomo. 

01:r.etum,01medum, 

Hermentaria. 

Aroanna. 

Utta,  saltus. 

Oanna. 

Pallei. 

Paredum. 

Pacei. 

Piscatoria. 

Petra-Ursana. 

Puteumfontis. 
Pauliacus,  Poilei. 
Pomeredus. 


Pons,  Pons-sy  riacus, 
Pontum. 
Prisciacum. 
Rivisiacum. 

Rontonniacum. 

Roboretum. 
Sanctus-Baldus. 
Sanctus-Sydronius. 
Sanctu.r.-Dionysium 
Sanctum  - Florenti  - 
num. 

Ionnensis  Portus. 

Dominum-Martinum 
Monte  Sancti-Martini 
Sanctus-Martinus. 

Do  m n u m-  Mar  ti  num . 

Sancta-Porcaria. 

Saliniacus. 

Sarmasia. 

Senomo. 

Aged,  Agied,  Agen- 
dicum-Senonum. 
Septempiri,  Septem- 
pilis. 


Serain  (rivière;, 
Serbonnes, 

Sergines, 

Sixte,  hameau  de  Mi- 
chery, 

Sognes, 

Sommecaise, 

Soucy, 

Subligny, 

Tables  (les)  de  Trainel, 
Tannerre, 

Ternaut,  lieu  détruit 
sur  Micherv, 

Theil, 

Tholon  (ruisseau), 
Thorigny, 

Thoury, 

Trainel  (Aube), 
Trémont,  comm.  de 
Pont-sur-Vanne. 
Valériens  (les),  com. 

de  Chevillon, 

Vanne  (rivière), 
Vareilles, 

Venisy, 

Vernoy, 

Véron, 

Villeblevin, 

Villeceaux, 

Villechat,  climat,  sur 
Grange-le-Bocage, 
Villemanoche, 
Villemer, 

Villeperrot, 


Villeneuve-la-Guiard, 

Villethierry, 

Villier— Boneux, 

Villiers-Louis, 

Villiers-sur-Tholon, 

Villiers-Saint-Benoît, 
Villotie  (la), 

Villuis, 

Vinneuf, 

Voigré, 

Vosnon, 

Voisines, 

Voux, 

Vulaines, 


Sedena. 

Silbona. 

Serginia,  Sirgengia. 
Sexta. 

CienniæetCiconiæ. 

Senquasia. 

Sauciacas,  Sauceia. 
Silviacus. 

Stabulæ. 

Tanotrum. 

Ternante. 

Tilium,  Tilidum. 
Tolonum. 

Thoringia. 

Tohirei. 

Triangulum. 

Tresmonte. 

Valariæ. 

Venna. 

Valliculæ. 

Vinisei. 

Vernetum. 

Veron. 

Villapoplina. 

Villastai. 

Villacato. 

Villamanesca. 

Villamare. 

Patriciacum,Piredus, 
Villampatriciarn  , 
Patricii  villa. 
Villanova. 

Villa  Theoderici. 
Villare , Villare-bo- 
nosum. 

Villare. 

Villaris-super-Tolo- 

num. 

Villaris. 

Villena. 

Villedois. 

Vinnovum. 

Vogradum. 

Vulno. 

Viciniæ. 

Voaz. 

Clanum. 


II 


M 


CHAPITRE  II. 


ANALYSE  DU  CARTULAIRE. 


OBSERVATIONS  PRÉLIMINAIRES. 


Les  pièces  dont  se  compose  le  présent  volume  forment  deux  séries 
différentes.  Les  65  premières  chartes  sont  antérieures  à la  première 
moitié  du  xne  siècle.  C’est  un  supplément  au  premier  volume  qui  four- 
nit, particulièrement  pour  le  xie  siècle,  des  matériaux  excellents  sur 
l’histoire  du  Tonnerrois.  Nous  négligerons  toutefois  ces  documents  dans 
l’analyse  à laquelle  nous  allons  nous  livrer,  pour  ne  pas  répéter  les 
observations  que  les  actes  de  la  même  époque  nous  ont  suggérées  dans 
le  premier  volume  de  cet  ouvrage,  et  nous  reporterons  nos  recherches 
sur  les  446  autres  documents. 


1.— CHARTES  PUBLIÉES.  - CHARTES  INÉDITES. 


Nous  réunirons  ici  l’ensemble  des  chartes  du  volume  et  nous  les 
diviserons  en  deux  classes  : les  chartes  éditées  dans  des  publications 
antérieures  et  dont  le  nombre  s’élève  à 80,  et  les  chartes  inédites,  qui 
sont  au  nombre  de  431 . 

Les  sources  les  plus  diverses  nous  ont  servi  dans  la  composition  de 
ce  recueil.  Mais  partout  où  un  document  inédit  a été  consulté  en  ori- 


LXXX 


INTRODUCTION. 


ginal,  il  a été  lu  et  collationné  par  nous-même;  nous  sommes  donc, 
autant  que  cela  est  humainement  possible,  assuré  de  l’exactitude  de 
notre  texte. 

La  période  que  nous  examinons  s’étend  de  l’an  1150  à l’an  1200. 
Le  nombre  des  chartes  s’élève,  pour  ces  cinquante  années,  à plus  de 
450  ; et  pour  un  pays  aussi  restreint  que  le  département  de  l’Yonne,  ce 
chiffre  que  j’aurais  pu  rendre  plus  considérable,  car  j’ai  laissé  de  côté 
un  certain  nombre  de  pièces  qui  sont  seulement  analysées,  montre  la 
richesse  et  la  variété  des  éléments  de  l’histoire  locale. 


II.  — AUTORITÉS  QUI  DONNENT  LES  CHARTES.  — PRIVILEGES  ROYAUX  ET 
PONTIFICAUX.  — CHARTES  DES  ÉVÉQUES. 

Les  contrées  que  l’Yonne  arrose  étaient  trop  voisines  des  possessions 
immédiates  de  la  couronne  de  France  pour  demeurer  longtemps  en 
dehors  de  l’action  des  souverains.  Aussi,  dès  le  règne  de  Louis-le- Jeune 
et  sous  Philippe-Auguste,  voit-on  le  roi  approuver  les  actes  importants 
qui  s’accomplissent  entre  les  évêques  et  les  vassaux  royaux  ou  même 
dans  les  terres  ecclésiastiques  (1).  Les  monastères  sollicitent  également 
des  privilèges  royaux,  des  chartes  d’exemptions  de  droits  de  justice,  de 
taxes  et  de  péage  pour  les  marchandises  qu’ils  achetaient  au  loin  (2), 
comme  pour  les  produits  qu’ils  expédiaient  dans  les  villes  et  parti- 
culièrement aux  foires,  afin  d’en  chercher  la  vente.  Louis-le-Jeune 
réforme  la  mauvaise  coutume  que  ses  officiers  exerçaient  à la  mort  des 
archevêques  de  Sens,  et  qui  consistait  à faire  main-basse  sur  tous  les 
meubles,  grains  et  bestiaux  des  maisons  et  des  fermes  dépendant  des 
domaines  de  l’archevêché  (3). 

Le  même  souverain  fait  des  libéralités  à l’abbaye  de  la  Pommeraie  (4) , 


(1)  Cartul.  p.  243,  249,  284. 

(2)  159,  330,  331,  337. 


(3)  Cartul  p.  74. 

(4)  133. 


INTRODUCTION. 


LXXXI 


à l’abbaye  de  Saint-Marien  (1),  aux  lépreux  du  Popelin(2),  à l’archevê- 
ché (3),  à l’abbaye  Saint-Pierre-le-Vif  (4).  Il  confirme  aussi  un  accord 
important  sur  l’engagement  du  droit  de  gîte  à Pourrain  et  à Chichery, 
accord  passé,  en  1173,  entre  le  comte  de  Nevers  et  le  Chapitre 
d’Auxerre  (5)  : ce  qui  n’empêcha  pas  bientôt  après  les  gens  du  comte 
de  violer  ce  traité,  pour  quoi  le  roi  fut  obligé  d’intervenir  de  nouveau  (6).. 

On  voit  que  le  domaine  royal,  ou  au  moins  son  ressort  féodal  s’é- 
tendait directement,  en  1 177,  dans  la  vallée  de  la  Vanne;  l’importante 
forteresse  de  Villeneuve-sur-Vanne  relevait,  pour  moitié  du  roi  et  pour 
moitié  du  comte  de  Champagne  (7). 

Au  commencement  de  son  règne,  Philippe-Auguste  exerce  activement 
son  autorité  dans  nos  contrées.  Sans  parler  de  la  protection  générale 
qu’il  accorde  aux  monastères,  nous  le  voyons  prescrire  formellement, 
aux  débiteurs  de  dîmes  envers  l’abbaye  Saint-Pierre-le-Vif,  de  payer  à 
cette  maison  les  redevances  auxquelles  ils  sont  astreints  (8).  Il  confirme 
le  Chapitre  de  Sens  dans  sa  justice  à Pont-su r-Yonne  (9),  l’exempte  de 
droits  de  gîte  à Briarre  (10),  et  approuve  la  fondation  d’une  prébende  dans 
l’église  cathédrale  (11).  Il  confirme  et  augmente  les  libéralités  de  son 
père  en  faveur  de  l’archevêché  de  Sens  (12). 

Dans  l’ordre  civil,  il  exerce  une  autorité  pleine  et  directe.  Il  approuve 
le  contrat  de  mariage  de  la  fille  de  Milon  de  Champlost  (13).  Il  donne 
à son  cousin  P.  de  Courtenay,  les  comtés  de  Nevers  et  d’Auxerre  en 
échange  de  la  ville  de  Montargis  (14).  Enfin  il  fonde  la  commune  de 
Sens  en  1189  (15)  ; et  étant  venu  en  cette  ville  en  1 193,  il  fait  dresser 
en  sa  présence  la  liste  des  hommes  qui  appartenaient  à l’abbaye  Saint- 
Pierre-le-Vif  et  dont  quelques-uns  au  moins  dépendaient  du  roi,  selon 
les  prétentions  de  la  commune  (16). 


(1)  Cartul.  p 143,  167. 

(2)  212. 

(3)  226,  28/i. 

(4)  233. 

(5)  2Zi3. 

(6)  249. 

(7)  292. 

(8)  338, 


(9)  Cartul.  p Z|27. 

(10)  Zi66. 

(11)  500. 

(12)  341,  342,  444- 

(13)  333. 

(14)  347. 

(15)  405. 

(16)  455. 


LXXXII 


INTRODUCTION. 


Telle  est  la  situation  de  la  puissance  royale.  Elle  est  déjà  dans  sa 
plénitude;  et  si  les  vassaux  de  tout  rang  exercent  leur  pouvoir  dans 
leurs  domaines  respectifs,  on  reconnaît  aussi  qu’il  y a au-dessus  d’eux 
une  autorité  qui  tend  chaque  jour  à acquérir  la  prépondérance.  N’ou- 
blions pas  que  le  roi  avait  établi  un  prévôt  dans  la  ville  de  Sens  (1). 

Nous  sommes  amené  par  la  nature  des  documents  que  nous  pu- 
blions à reconnaître  une  autre  autorité  qui,  en  vertu  de  sa  puissance 
spirituelle  et  d’habitudes  de  protection  traditionnelle,  parait  mêlée  aux 
affaires  des  monastères  d’une  manière  considérable  ; c’est  l’autorité  du 
Souverain  Pontife.  Au  nom  des  intérêts  religieux,  et  voulant  préser- 
ver les  fondations  monastiques  de  l’avidité  et  de  la  jalousie  des  seigneurs 
qui  montraient  quelquefois  combien  ils  regrettaient  que  leurs  pères 
eussent  abandonné  aux  laborieux  enfants  de  Saint-Benoît,  de  Citeaux  et 
de  Prémontré  des  terres  que  ceux-ci  avaient  su  rendre  fertiles  et  pro- 
ductives, le  Souverain  Pontife  édicte  de  longs  privilèges  où  sont  énu- 
mérés en  détail  les  biens  des  abbayes  avec  l’indication  de  leur  origine. 
Puis,  à la  fin  des  bulles,  se  trouve  la  menace  formidable  de  l’excommu- 
nication contre  ceux  qui  oseraient  violer  ces  privilèges. 

Notre  Cartulaire  est  rempli  d’actes  de  ce  genre,  qui  sont  précieux  à 
plus  d’un  titre  et  qui  montrent  surtout  la  papauté  préservant  de  préva- 
rications les  monastères  de  France.  Ils  font  aussi  connaître  l’état  de  ri- 
chesse de  ces  établissements  presqu’àleur  naissance,  quand  ce  sont  des 
maisons  de  Citeaux  et  de  Prémontré  [%).  La  nécessité  d’une  protection 
efficace  se  faisait  tellement  sentir  qu’à  chaque  nouveau  pontificat,  les 
monastères  s’empressaient  d’adresser  au  Saint-Siège  une  requête  pour 
solliciter  de  nouveaux  privilèges. 

Si  les  souverains  pontifes  ont  couvert  de  leur  protection  les  monas- 
tères et  les  chapitres,  les  évêques  du  xnc  siècle  ont,  dans  leurs  diocèses 
respectifs,  exercé  complètement  le  pouvoir  que  leur  titre  et  leur  carac- 
tère leur  donnaient  et  que  la  force  des  choses  avait  mis  dans  leurs 


(1)  Cartul.  I,  introd  xvih.  180,  214,  248,  293,  294,  303,  304,  345,  374. 

(2)  Voy.  les  bulles,  p.  39,  86,  92,  121,  385,  471,  481,  503,  506. 

136,  138,  148,  153,  156,  161. 171,  176,  179, 


INTRODUCTION. 


LXXX11I 


mains.  En  parcourant  notre  Cartulaire,  on  y rencontre  à chaque  page 
des  actes  dictés  au  nom  des  évêques,  tantôt  pour  régler  les  droits  de 
deux  monastères  voisins  sur  des  bois  ou  des  pâturages  ('!),  tantôt  entre 
un  puissant  baron  et  une  abbaye  non  moins  puissante,  pour  réparer 
les  violences  et  les  torts  commis  sur  les  domaines  et  les  vassaux  du 
monastère  (2). 

Le  nom  de  l’évêque  est  partout  comme  la  meilleure  sanction  des 
traités.  On  l’invoque  comme  une  protection  assurée  contre  les  infractions 
que  la  faiblesse  humaine  peut  être  tentée  de  faire.  Le  comte  de  Nevers, 
P.  de  Courtenay,  affranchissant  ses  bourgeois  d’Auxerre,  après  avoir 
mis  sa  charte  sous  la  protection  du  roi  et  du  pape,  prie  l’archevêque 
de  Sens,  les  évêques  d’Auxerre,  de  Nevers,  de  Langres  et  d’Autun  de 
l’excommunier,  s’il  en  enfreint  les  clauses  en  quelque  point  (3). 


III.  — CHARTES  DES  LAÏQUES,  COMTES,  HOMMES  NOBLES,  ETC,  — CARACTÈRES 
PALÉOGRAPIIIQUES  DES  CHARTES. 


L’abbaye  de  Molême  nous  a fourni,  au  xie  siècle,  un  certain  nombre 
de  chartes  contenant  des  donations  faites  par  des  seigneurs  laïques  (4). 
Depuis  le  milieu  du  xne  siècle,  les  comtes  de  Nevers  et  d’Auxerre,  ceux 
de  Champagne,  leurs  vassaux  nobles  de  tous  rangs,  ont  enrichi  de 
leurs  dons  les  abbayes  des  pays  dont  nous  étudions  l’histoire.  On  re- 
marque particulièrement  les  actes  de  fondation  des  maisons  religieuses, 
auxquels  les  plus  grands  seigneurs  ont  pris  une  part  directe  : le  prieuré 
de  .loigny,  fondé  par  le  comte  de  Joigny  en  1080  (5)  ; le  prieuré  de 
Franchevault,,  à la  consécration  duquel  assistaient  les  comtes  de  Cham- 
pagne, de  Nevers,  et  de  Tonnerre,  les  sires  d’Ervy,  de  Noyers,  de 
Montréal,  etc.,  (6)  ; le  prieuré  de  Vieupou,  établi  dans  la  forêt  de  Saint- 


(1)  Cartul.  p.  52,  107,  112,  132,  36ù. 

(2)  60,  61,  98, 123,  130,  165. 

(3)  A59. 


(Zi)  Voy.  p.  16  à 33. 
(5)  3/1. 
f6)  99. 


LXXXIV 


INTRODUCTION. 


Maurice-Thizouaille,  par  Dreux  de  Mello  et  sa  femme  Ermengarde  (1)  ; 
les  Templiers  de  Saint-Bris  fondés  et  dotés  par  le  sire  d’Arcy  (21). 

Partout  les  chartes  des  grands  seigneurs  ont  une  forme  solennelle, 
calquée  sur  les  chartes  de  la  chancellerie  royale.  Le  chancelier  ou  le 
notaire  des  comtes  les  dresse  et  les  scelle  du  sceau  de  son  maitre.  Beau- 
coup de  témoins  y comparaissent  et  donnent  plus  d’autorité  aux  clauses 
que  les  actes  renferment.  Quelquefois  aussi  les  vassaux  inférieurs  qui 
font  quelqu’accord  avec  un  monastère,  mettent  cet  acte  sous  l’autorité 
de  leur  suzerain  féodal  qui  édicte  lui-même  la  pièce  (3), 

Nous  terminerons  cet  article,  en  rappelant  ce  que  nous  avons  déjà  dit 
dans  notre  tome  Ier  (4),  c’est  que  les  chartes,  données  depuis  le  milieu 
du  xiie  siècle  par  les  évêques,  les  comtes  ou  leurs  vassaux,  le  sont  ordi- 
nairement en  présence  de  nombreux  témoins,  dont  les  noms  sont  énon- 
cés à la  suite  les  uns  des  autres.  Le  rédacteur  de  la  charte  y appose  en- 
suite la  date,  et  annonce  qu’elle  est  scellée  du  sceau  du  personnage  au 
nom  de  qui  elle  est  édictée.  La  pièce  est  close  par  cette  énumération  : 
la  date,  de  l’année  de  l’Incarnation,  rarement  celle  du  mois,  puis  les 
noms  du  roi  régnant,  de  l’évêque  du  diocèse  et  du  comte  qui  possède  le 
fief  dominant  ; celui  du  pape  plus  rarement.  Les  sceaux,  de  couleur  et 
de  forme  variables,  ronds  pour  les  seigneurs  laïques,  et  ogivaux  ou 
oblongs  pour  les  évêques  et  les  abbés,  sont  attachés  aux  chartes  par 
des  lemnisques  de  parchemin  ou  de  cuir,  qui  entrent  dans  la  cire 
résineuse  dont  les  sceaux  sont  composés. 

Les  usages  singuliers  d’investiture  que  nous  avons  déjà  constatés  (5) 
continuent  dans  le  cours  du  xne  siècle.  Alain,  évêque  d’Auxerre,  vou- 
lant doter  son  Chapitre  de  l’office  de  la  prévôté,  l’en  saisit  par  le  dépôt 
d’un  livre  sur  le  maitre-autel  de  la  cathédrale  (6).  Les  fils  de  Raaud 
d’Auxerre  font  hommage  d’un  livre  sur  l’autel  de  l’église  Saint-Marien, 
en  y fondant  l’anniversaire  de  leur  père  (7) . Le  vicomte  de  Saint-Flo- 


(1)  Cartul.  p.  242. 

(2)  312. 

(3)  208,  302,  326,  335,  353. 

(4)  Voy.  Introd.  p.  x. 


(5)  Voy.  Cartul.  t.  I,  Iutrod.  p.  xi. 

(6)  183. 

(7)  340. 


INTRODUCTION. 


LXXXV 


rentin  investit  l’abbaye  de  Saint-Germain  de  biens,  situés  à Villiers- 
Vineux,  par  le  don  d’un  calice  d’argent  (1). 

Et,  si  nous  remontons  le  cours  du  xie  siècle,  nous  verrons  Milon  de 
Chacenay  donner  à l’abbaye  de  Molême  la  possession  de  certains  droits 
sur  l’église  de  Stigny,  en  remettant  à l’abbé  le  bâton  du  chambrier 
Lescelin  qui  étant  malade  s’appuyait  dessus  pour  marcher  (2). 


IV.  — ORGANISATION  FÉODALE  DE  LA  CONTRÉE  AU  XIIe  SIÈCLE. 


Les  archives  des  monastères  ont  seules  conservé,  jusqu’au  xme  siècle, 
les  monuments  de  l’histoire  civile,  dans  ce  qu’ils  ont  déplus  intime  et 
et  de  plus  authentique.  C’est  donc  à cette  source  qu’il  faut  puiser  pour 
connaître  les  détails  de  la  vie  de  la  société  féodale.  Dans  les  chartes  où 
les  comtes  et  leurs  vassaux  font  des  libéralités  aux  églises,  fondent 
leurs  anniversaires,  traitent  pour  régler  des  contestations  que  font  naî- 
tre des  prétentions  respectives,  on  trouve  les  preuves  nécessaires  pour 
reconstituer  cette  période  de  l’histoire  de  France  qu’on  a appelée  féodale 
et  qui  fleurit  surtout  aux  xie  et  xne  siècles. 

Et  pour  appliquer  ces  propositions  à nos  pays , si  nous  parcourons 
le  tome  II  de  notre  Cartulaire,  nous  trouverons  au  premier  rang,  dans 
la  partie  ouest  des  contrées  arrosées  par  l’Yonne  et  ses  affluents,  des 
seigneurs  qui  possèdent  les  comtés  de  Nevers  et  d’Auxerre  et  qui  sont  en 
même  temps  maîtres  du  comté  de  Tonnerre.  Un  peu  plus  au  sud,  le 
duc  de  Bourgogne  s’étend  sur  l’Avallonnais  ; puis  on  rencontre  les  puis- 
sants comtes  de  Troyes  ou  de  Champagne  qui  s'avancent  jusqu’à  Cha- 
blis, et  touchent  à ceux  de  Tonnerre  ; puis  viennent  les  comtes  de 
Joigny,  et  ceux  de  Sancerre  dans  la  vallée  du  Tholon. 

Au-dessous  de  ces  grands  barons,  on  trouve  les  sires  de  Châtel-Cen- 
soir,  ceux  de  Toucy  et  de  Bazarne,  de  Mello  à Saint-Bris,  de  Chastellux, 


(5)  Cartul.  p.  395. 

11 


(1)  Cartul.  p.  32. 


12 


LXXXY1 


INTRODUCTION. 


et  de  Montréal,  d’Arcy,  de  Noyers,  de  Venizy,  de  Champlost,  de  Merry, 
de  Villemaur;  les  vicomtes  de  Joigny,  de  Saint-Florentin  et  de  Sens. 

Dans  la  plupart  des  villages  sont  des  personnes  nobles,  vassaux  infé- 
rieurs des  hauts  barons  ou  des  seigneurs  de  second  ordre  que  nous 
venons  de  nommer  (1). 

Si  les  limites  de  cette  introduction  nous  le  permettaient,  nous  exami- 
nerions en  détail  l’état  de  la  constitution  féodale,  les  relations  hiérarchi- 
ques des  vassaux  entre  eux,  etc.  Contentons-nous  de  signaler  quelques- 
uns  des  nombreux  aspects  de  cette  étude,  et  parlons  d’abord  des 
noms  des  terres  sous  le  régime  féodal. 

Aux  xie  et  xne  siècles,  le  fief  était  partout  : il  se  vendait  et  s’engageait 
comme  toute  autre  propriété  (â)  ; on  tenait  jusqu’à  des  serfs  en  fief  (3). 
Il  avait  pour  synonyme  le  casamentum  (i).  La  terra  (5),  le  territo- 
rium  (6),  la  potestas  (7),  sont  souvent  synonymes  de  seigneurie  féodale 
dans  l’acception  la  plus  terrienne. 

La  reconnaissance  du  pouvoir  féodal  avait  lieu  par  les  actes  de  foi 
et  hommage  que  le  vassal  faisait  à son  supérieur  ; c’était  la  cérémonie 
la  plus  importante  des  relations  féodales. 

Un  seigneur  érigeait  une  terre  en  fief,  comme  le  fit,  en  1190,  l’abbé 
de  Saint-Jean  de  Sens  pour  la  terre  de  Noslon  (8).  Les  dignitaires  ecclé- 
siastiques, surtout  les  évêques  qui  possédaient  de  temps  immémorial 
des  domaines  dépendant  de  leur  crosse  épiscopale,  étaient  entrés  à 
titre  de  possesseurs  de  ces  terres  dans  la  hiérarchie  féodale.  On  a rap- 
porté à ce  sujet  l’expression  caractéristique  de  la  haute  idée  qu’on  se 
faisait,  au  xne  siècle,  de  la  puissance  féodale  des  évêques  d’Auxerre, 
de  ces  prélats  qu’un  chroniqueur  prétendait  ne  relever  que  de  Dieu  et 
de  saint  Germain,  et  être  chie  fs-sires  dans  leur  diocèse  (9). 

Mais  si,  d’un  côté,  le  haut  clergé  était  entré  dans  la  hiérarchie  féodale 


(1)  Voy.  à cet  égard  la  Table  onomastique. 

(2)  106. 

(3)  50,  77,  104,  196,  284,  292,  578,  437, 
480. 

(4)  118,  196,  201,  235,  416,  427. 


(5)  Cartul.  p.  78,  173,  178,  256,  267,  413. 

(6)  84,  173,  188,  255,  271,  470. 

(7)  129,  244,  267,  277,  357,  358. 

(8)  428. 

(9)  414. 


INTRODUCTION. 


LXXXVII 


et  exerçait  toutes  les  prérogatives  temporelles  de  ses  membres , d’un 
autre,  les  hauts  barons,  tels  que  les  comtes,  s’étaient,  aux  xe  et  xie 
siècles,  emparés  des  abbayes  et  y avaient  conservé  postérieurement  un 
droit  de  suzeraineté  qu’on  remarque  au  sujet  de  l’abbaye  Saint- 
Germain  d’Auxerre,  lorsqu’en  1088,  Etienne,  comte  de  Blois,  soumit 
cette  maison  à l’autorité  de  l’abbaye  de  Cluny  (1). 


V.  — PROPRIÉTÉS  DIVERSEMENT  QUALIFIÉES. 


L’ensemble  des  terrains  et  des  maisons  qui  composaient  un  village 
s’appelait  une  villa  (â)  ; ce  nom  est  très-commun,  c’est  celui  sous  lequel 
on  désigne  toutes  les  agglomérations  d’habitants  établies  dans  les  cam- 
pagnes. Il  est  même,  mais  par  exception,  donné  à des  villes  : on  dit  la 
villa  de  Tonnerre. 

Les  monastères  possèdent  de  nombreuses  villas  dont  l’énumération 
remplit  le  Cartulaire.  On  trouve  aussi  Yalodium,  mais  plus  rarement  ; 
cette  nature  de  propriété  a disparu,  absorbée  par  les  accroissements  de 
la  féodalité.  On  le  cite  encore  à Sacy. 

La  censiva  s’entend  de  la  terre  censable  ou  chargée  de  l’impôt  ou 
de  la  taxe  du  cens,  census,  et,  par  extension,  on  appelle  census  les 
terres  mêmes  qui  sont  grevées  de  cette  redevance  (3). 


VI.  — CONDITION  DES  PERSONNES  : LIBRES,  SERFS,  BOURGEOIS.  — 
AFFRANCHISSEMENTS. 


Au-dessous  du  clergé  et  de  la  noblesse,  on  trouve  le  peuple,  mais  le 
peuple  divisé  en  plusieurs  classes,  selon  que  les  individus  sont  libres 
ou  serfs,  bourgeois,  membres  d’une  commune  ; etc.  L’individualité  est 


(1)  Cartul.  p.  37. 

(2)  130,  137,  1Û3,  150,  160, 198,  213,  30^, 
375,  A46,  506,  etc. 


(3;  Cartul.  p.  65. 


LX.XXVIII 


INTRODUCTION. 


le  caractère  principal  du  xne  siècle.  Chacun  est  appuyé  sur  son  droit, 
et  chacun  tire  son  droit  de  sa  situation  ou  de  son  origine  personnelle. 

Le  sort  des  serfs  continue  à dépendre  de  leurs  maîtres.  Tantôt  ils  sont 
donnés  aux  monastères  par  des  gens  qui,  sur  la  fin  de  leur  vie,  prennent 
l’habit  religieux  (1)  ;ou  par  d’autres  qui,  de  leur  vivant,  veulent  fonder 
leur  anniversaire  (2)  ; tantôt  ces  donations  ont  lieu  pour  le  repos  de 
l’âme  des  morts  pour  lesquels  on  institue  des  services  religieux  (3).  Il 
semble  même  qu’on  affectionnait  cet  usage  comme  donnant  aux  servi- 
teurs du  mort  une  destination  sacrée. 

D’autres  fois,  en  disposant  des  serfs,  on  n’a  pas  d’autre  but  que  celui 
d’enrichir  les  églises  (4).  On  cède  les  serfs  avec  leurs  biens  meubles  et 
immeubles  ; ce  qui  montre  bien  que  le  sort  des  serfs  s’élait  sensiblement 
amélioré  et  qu’ils  n’étaient  plus  qu’indirectement  dans  la  condition  des 
anciens  esclaves.  L’exercice  du  droit  de  main-morte  auquel  ils  étaient 
assujettis,  était  la  marque  principale  de  leur  état  d’infériorité  et  de  dé- 
pendance (S). 

Les  serfs  étaient  échangés  selon  la  convenance  de  leurs  seigneurs  (6). 
Le  frère  d’Eudes,  curé  de  Nailly,  appartenait  pour  moitié  à l’abbaye 
Sainte-Colombe  de  Sens;  le  monastère  fit  avec  l’archevêque  de  Sens 
un  échange  de  ses  droits  et  reçut  en  compensation  un  homme  nommé 
Raoul,  üls  de  Noël  de  Nailly  et  la  moitié  des  redevances  dues  à l’arche- 
vêché sur  la  femme  de  ce  dernier  (7).  Vers  l’an  1160,  l’archevêque  du 
même  diocèse  règle  une  contestation  élevée  entre  son  Chapitre  cathédral 
et  le  vicomte  de  Sens,  au  sujet  des  droits  respectifs  des  parties  sur  les 
enfants  d’un  nommé  Richelin  (8).  Enfin  des  serfs  pouvaient  être  tenus 
en  fief  (9) . 

D’un  autre  côté,  en  punition  d’un  crime  ou  pour  le  racheter,  on 
voit,  en  1 189,  quatre  hommes  de  Joux  qui,  libres  d’origine,  se  rendent 
serfs  de  Gui,  frère  du  sire  de  Noyers  ; puis  un  homme  et  sa  femme 


(1)  Cartul.  p.  229,303,  322,  348,  349,353. 

(2)  124,  154- 

(3)  200,  264,  282,  309.  400. 

(4)  106,  329,  480. 

(5)  130,  479. 


(6)  Cartul.  p.  327. 

(7)  340,  277. 

(8)  110. 

(9)  106. 


INTRODUCTION. 


LXXXIX 


qui,  de  libres  qu’ils  étaient,  se  sont  faits  volontairement  serfs,  malgré 
l’opposition  de  leur  fils  (1). 

Les  hommeslibres  apparaissent  de  plus  en  plus,  àmesure  qu’on  avance 
dans  le  xue  siècle.  On  en  voit  à Senan  (2),  à Chablis  (3),  à Brienon  (4)  ; 
ceux  qui  habitent  Gurgy  relèvent  du  sire  de  Seignelay  (5).  Un  homme  se 
donne  aux  Templiers,  en  1193  (6)  ; un  antre  avec  tous  ses  biens  se 
donne  à l’abbaye  de  Pontigny  (7) . 


VII.  — COMMUNES,  COMMUNAUTÉS  D’HABITANTS.  — FONDATIONS  DE  VILLAGES.  — 

COUTUME  DE  LOBRIS. 


Mais  il  n’est  rien  qui  caractérise  mieux  l’existence  des  hommes  libres 
que  la  fondation  des  communes.  Celle  de  Sens,  après  une  première  et 
courte  période  de  durée  orageuse,  avait  disparu  ou  à peu  près.  Elle 
renaît,  en  1186,  sous  la  protection  du  roi  (8),  ayant  à sa  tête  un  maire 
et  des  jurés.  En  1189,  Philippe-Auguste  lui  donne  une  charte  définitive, 
et  place  ses  membres  à l’abri  de  tou  te  autre  autorité  que  la  sienne,  et 
leur  donne  toute  l’indépendance  alors  possible  (9).  Le  maire  et  les  pairs 
de  Sens  exercent  la  justice  sur  les  hommes  du  roi  (10),  dans  des  lieux 
même  éloignés  de  Sens  (11). 

Toutefois  Sens  fut  la  seule  ville  de  nos  contrées  où  la  vie  communale 
fleurit  au  xne  siècle.  À Auxerre,  un  semblable  essai  ne  réussit  pas  par 
l’opposition  de  l’évêque  (12)  et  l’interdiction  du  roi.  Cependant,  en  1194, 
le  comte  Pierre  de  Courtenay  y donna  à ses  bourgeois  une  charte  im- 
portante qui  contenait  l’énumération  détaillée  de  tous  leurs  droits  et 
des  charges  auxquelles  ils  étaient  assujettis.  Les  bourgeois  du  comte  de 


(1)  Cartul.  p.  A01. 

(2)  116, 

(3)  A37. 

(A)  A46. 

(3)  268. 

(6)  A51. 


(7)  Cartul.  p.  A67. 

(8)  371. 

(9)  A05. 

(10)  A68. 

(11)  A90. 

(12)  263. 


xc 


INTRODUCTION. 


Tonnerre  furent  plus  tôt  que  ceux  d’Auxerre  dotés  d’une  charte  de  privi- 
lèges dans  laquelle  les  hommes  libres  et  les  serfs,  les  juifs  même  , trou- 
vèrent résumées  les  conditions  de  leur  existence  (an  1174)  (1). 

On  constate  aussi  dans  les  bourgs  et  les  villages,  à la  fin  du  xue  siècle, 
l’existence  de  ce  nouvel  esprit  qui  anime  les  populations  du  nord  de  la 
France.  Les  uns,  comme  Villeneuve-le-Roi  (1163),  Voisines  (1187),  Vil- 
leneuve-l’Archevèque  (1172),  reçoivent  de  leurs  seigneurs  ou  des  rois  la 
coutume  de  Lorris,  charte  célèbre  dans  nos  pays  ; les  autres,  comme 
Vareilles  et  les  Sièges  (1197),  obtiennent  la  remise  de  certaines  redevan- 
ces, particulièrement  du  droit  de  main-morte 5 c’est  le  prélude  de  l’af- 
franchissement général  que  le  xme  siècle  va  donner  aux  communautés 
des  villages.  L’Eglise  continue  sa  généreuse  initiative  et  donne  à ses 
hommes  de  nombreuses  chartes  d’affranchissement  pendant  le  cours  de 
ce  siècle. 

D’autres  faits  indiquent  encore,  au  xn°  siècle,  l’existence  des  commu- 
nautés d’habitants  avec  droits  particuliers  : c’est  ainsi  qu’en  1190,  les 
habitants  de  Chablis  font  au  comte  de  Champagne  un  présent  de  300 
livres  pour  l’aider  dans  son  voyage  de  Terre-Sainte  (3). 

Ceux  de  Michery  traitent,  en  1198,  avec  l’abbaye  de  Sainte-Colombe 
de  Sens  pour  régler  leurs  droits  dans  les  bois  des  Espoisses  ; etc.  (4). 

Dès  1 167,  on  voit  que  les  habitants  de  Màlay  avaient  reçu  du  vicomte 
de  Sens  la  permission  de  prendre  des  branchages  dans  ses  bois  pour  clore 
leurs  héritages  (5).  Les  habitants  de  Nailly  traitent  avec  les  lépreux  du 
Popelin  pour  l’admission  de  leurs  malades  dans  cette  maison  (6).  Les 
bourgeois  de  Vézelay  qui,  vers  l’an  1200,  traitent  avec  leur  abbé,  nous 
paraissent  dans  cet  acte  bien  déchus  de  leur  ancienne  indépendance  (7). 
Enfin  une  longue  liste  des  hommes  dépendant  de  l’abbaye  de  Saint-Pierre- 
le-Vif,  au  bourg  de  ce  nom  à Sens,  à Màlay  et  à Saligny,  liste  dressée 
par  ordre  du  roi,  nous  montre  l’action  des  seigneurs  sur  les  habitants 
des  villages  et  le  danger  que  courait  leur  autorité  par  la  tendance  à 


(1)  Cartul.  p.  259. 

(2)  160,  381,  239. 

(3)  417. 

(4)  496. 


(а)  Cartul.  p.  454. 

(б)  192. 

(7)  507. 


INTRODUCTION. 


XCI 


l’annexion  aux  communes  qui  poussait  de  toutes  parts  ces  derniers  (1). 

Louis-le- Jeune,  en  donnant  la  coutume  de  Lorris  aux  habitants  de 
Villeneuve-le-Roi,  annonce  qu’il  a fondé  une  ville  en  ce  lieu  (3).  En 
1 173,  Guillaume  de  Champagne,  archevêque  de  Sens,  fonde  un  village 
au  territoire  de  Rousson  (3),  et  un  autre  village  au  territoire  de  Bussy- 
le-Repos  (4);  une  charte  de  1175  parle  même  d’un  village  bâti  à 
Brannay  par  un  chanoine  de  Sens  (5). 

Partout  enfin  où  son!  instituées  des  paroisses,  partout  doivent  être 
des  corps  de  communautés,  ayant  des  syndics  et  des  fabriciens. 


Ea  paroisse,  qui  fut,  on  peut  le  dire,  l’âme  de  la  communauté  laïque, 
est,  au  xir  siècle,  constituée  partout,  dans  les  campagnes  comme  dans 
les  villes.  Depuis  le  ixe  siècle  au  moins,  l’institution  de  la  paroisse  était 
très-répandue,  comme  le  .prouve,  pour  le  diocèse  de  Sens,  le  Liber 
sacramentorum  de  la  bibliothèque  de  Stockholm  (G).  Mais  pour  y faire 
exercer  les  offices  divins  et  donner  aux  fidèles  les  secours  religieux,  les 
évêques  n’avaient  pas  la  ressource  des  séminaires,  et  ils  y suppléaient 
en  donnant  les  églises  aux  monastères.  Ceux-ci  y préposaient  des  moi- 
nes prêtres  pour  la  desserte.  On  trouve  fréquemment  des  chartes  qui 
relatent  cet  état  de  choses  (7)  ; nous  l’avons  déjà  signalé  au  tome  1er  de 
cet  ouvrage.  Mais  l’évêque  diocésain,  en  donnant  les  paroisses,  n’aban- 
donnait pas  son  droit  de  collation  et  de  visite:  et  au  besoin  ses  archi- 
diacres allaient  le  suppléer  dans  ses  tournées  pastorales. 


Après  l’institution  de  la  paroisse,  les  évêques  n’avaient  pas  négligé  le 


vin.  — PAROISSES. 


IX.  — ÉCOLES. 


(1)  Cartul.  p.  455. 


(5)  Cartul.  p.  271. 


(2)  160. 

(3)  272. 

(4)  255. 


(6)  Voy.  ci-dessus  Introduction  du  Car- 
tulaire,  p.  38,  39,  80,  89. 

(7)  103,  136,  153,  180,  238.  248,  288,  280, 
483,  304,  345,  386,  484. 


XCII 


INTRODUCTION. 


soin  d’instruire  leur  troupeau.  Dès  les  premiers  siècles , les  conciles 
avaient  recommandé  l’établissement  d’écoles  auprès  des  églises  prin- 
cipales, et  même  dans  les  campagnes.  Vers  1169,  nous  voyons  l’arche- 
vêque de  Sens,  Guillaume  de  Champagne,  confirmer  le  préchantre 
de  sa  cathédrale  dans  le  droit  de  haute  surveillance  des  écoles  de  gram- 
maire, et  des  écoles  de  chant  et  de  psautier;  ce  personnage  avait  aussi 
le  droit  de  nomination  des  maîtres  dans  la  plus  grande  partie  du 
diocèse  (1). 


X.  — HOSPICES,  LÉPROSERIES. 


Les  institutions  de  charité  apparaissent  également  au  xne  siècle.  En 
J 161,  il  est  parlé  des  droits  de  la  Maison-Dieu  de  Tonnerre  sur  les 
oblations  qui  se  feront  dans  la  chapelle  de  cet  établissement  (2).  Àymon, 
maître  de  l’hôpital  des  Fontenilles  de  cette  même  ville,  figure  dans  une 
charte  avant  l’an  1180  (3).  Les  léproseries  s’élèvent  partout.  Celle  du 
Popelin  près  Sens  a déjà  une  grande  importance  en  1 1 86,  et  le  roi  la  favo- 
rise (4).  Le  sire  d’Ervy  parle  dans  son  testament  de  vingt  léproseries 
qui  existaient  entre  Troyes  et  Pontigny,  vers  1190  (3). 


XI.  — JUSTICE  ROYALE. 

L’institution  d’un  prévôt  royal  à Sens,  que  nous  avons  déjà  reconnue 
dans  les  chartes  du  tome  Ier  (6) , continue  à exister  dans  cette  ville.  Le 
pouvoir  de  cet  officier  s’exerce  sur  les  hommes  du  roi  (7)  et  s’étend 
selon  les  besoins  de  son  maître.  Il  prélève  une  taille  sur  les  revenus  de 
l’archevêché,  lors  de  la  vacance  du  siège,  et  jouit  ordinairement  de  100 


(1)  cartul.  p.  211. 

(2)  170. 
v3)  127. 

(4)  372. 


(5)  Cartul.  p.  424. 

(6)  Introduction,  § x. 

(7)  233. 


INTRODUCTION. 


XC1II 


sous  de  rente  (1)  sur  le  même  archevêché  (2).  En  1189,  le  produit  des 
amendes  de  la  prévôté  fut  abandonné  aux  habitants  de  la  commune  de 
Sens  (3). 

Mais,  à la  fin  du  xne  siècle,  on  voit  apparaître  un  fonctionnaire 
royal  nouveau,  le  bailli.  En  H94,  le  roi,  faisant  à l’église  de  Sens 
remise  du  droit  de  gîte  dont  il  jouissait  sur  la  terre  de  Briarre,  y met 
pour  condition  que  le  Chapitre  paiera  à son  bailli  de  Sens  20  sous 
parisis  de  rente  annuelle  (4) . 

XII.  — JUSTICE  SEIGNEURIALE. 

Les  grands  vassaux,  comme  les  comtes  de  Nevers  et  d’Auxerre,  de 
Troyes,  de  Joigny,  etc.,  exercent  la  justice  dans  toute  sa  plénitude.  Ils 
ont  leur  cour,  curia  (5),  dans  laquelle  des  officiers,  portant  le  titre  de 
prévôts,  les  représentent  et  rendent  en  leur  nom  la  justice  (6).  Cette  ins- 
titution existait  déjà  au  commencement  du  xne  siècle.  Les  prévôts  des 
comtes  de  Troyes  sont  tenus  de  protéger  les  intérêts  de  l’abbaye  de  Dilo 
(7)  ; à Saint-Florentin,  le  prévôt  du  comte  de  Troyes  reçoit  des  officiers 
des  moines  de  cette  ville,  les  voleurs  qu’ils  ont  arrêtés  le  jour  de  la  foire 
au  2e  lundi  de  la  Quadragésime  ; mais  ces  voleurs  sont  nus,  c’est-à- 
dire  que  les  objets  qu’ils  possèdent  leur  ont  été  enlevés  (8).  Le  prévôt 
du  comte  de  Nevers  à Saint-Sauveur  a le  tiers  des  droits  de  justice  (9). 
Le  prévôt  du  comte  de  Tonnerre  devait,  à son  entrée  en  fonctions  dans 
cette  ville,  jurer  de  respecter  inviolablement  les  franchises  des  habitants 
(■10).  Le  prévôt  de  Bussy-le-Repos  faisait  serment  aux  seigneurs  respec- 
tifs de  ce  lieu  (p.  253).  On  voit  des  prévôts  à Mailly  (233),  à Montréal  et 
à Lisle  (234).  La  charge  des  prévôts  était  très-importante,  à cause  des 
droits  multipliés  que  les  seigneurs  percevaient  sur  leurs  hommes 
sous  toutes  sortes  de  formes. 


(1)  Cartul.  p.  342. 

(2)  341. 

(3)  405. 

(4)  466. 

(5)  129,  460. 


(6)  Cartul. p.  131, 166,  118,  235,  254,  281. 

(7)  97. 

(8)  101. 

(9)  129. 

(10)  260. 


II 


13 


XCIV 


INTRODUCTION. 


A.u-dessous  des  prévôts,  et  comme  de  simples  officiers  de  justices 
inférieures,  on  rencontre  les  maires  (1),  que  nous  avons  vus  dans  le  vo- 
lume précédent  chargés  des  fonctions  des  intendants.  Le  maire  du  prévôt 
ecclésiastique  de  Chablis  rend  seul  Injustice  aux  habitants  de  ce  lieu  qui 
relevent  de  ce  dignitaire  (2)  ; mais  le  comte  de  Champagne  y a aussi 
son  prévôt  et  quatre  sergents  (3) . 

XIII.  — JUSTICE  DES  COMMUNES. 


Dans  ces  siècles  de  droits  personnels,  chaque  corps  constitué  était 
régi  par  ses  lois  particulières,  et  les  communes,  nouvelles  créations  qui 
répudiaient  toute  autorité  féodale,  ne  pouvaient  négliger  la  justice,  cette 
sauvegarde  des  droits  des  citoyens.  Aussi  trouve-t-on  au  nombre  des 
privilèges  accordés  par  le  roi  à la  commune  de  Sens,  celui  de  justice 
qu’exerçaient  le  maire  et  les  jurés  élus  par  les  bourgeois.  Et  cette  autorité 
s’étendait  même  quelquefois  sur  les  hommes  du  roi  des  villes  voisines, 
comme  on  le  voitdans  le  jugement  d’un  différend  élevé  à Pont-sur-Yonne 
entre  le  Chapitre  de  Sens  et  les  habitants,  au  sujet  du  ban  du  vin.  Le  roi 
donna  au  maire  et  aux  jurés  de  Sens  pouvoir  de  prononcer  sur  ce 
débat  (4). 


XIV.  — JUGEMENTS  PAR  ARBITRES  : PAR  LES  ÉVÊQUES,  LES  COMTES,  ETC. 


Les  attributions  des  corps  judiciaires  étaient  tantôt  très-étendues, 
tantôt  très-limitées;  l’existence  même  de  ces  institutions  était,  au  xne 
siècle,  trop  peu  définie  pour  que  les  parties  intéressées  sussent  ou  vou- 
lussent y avoir  recours;  aussi  voit-on  un  grand  nombre  de  sentences 
arbitrales,  sortes  de  jugements  de  la  justice  gracieuse  que  les  évêques  et 
les  comtes  rendaient  à la  prière  de  leurs  vassaux  ou  des  monastères 


(1)  Cartul.  p.  125,131,213,217,252. 

(2)  A39. 


(5)  Cartul.  p.  A38. 
(4)  A09. 


INTRODUCTION. 


XCV 


leurs  voisins.  D’autres  personnages,  des  femmes  même,  sont  également 
choisis  pour  arbitres. 

Déjà,  dans  notre  premier  volume,  nous  avons  eu  l’occasion  de  remar- 
quer plus  d’un  acte  de  ce  genre,  maisdansla  seconde  partie  du  xne  siècle, 
ces  jugements  sont  de  plus  en  plus  nombreux  et  variés  (1).  Tantôt  l’ar- 
chevêque de  Sens  et  le  comte  de  Ne  ver  s,  étant  réunis  àBazarne,  et  assis- 
tés de  nombreux  personnages  ecclésiastiques  et  civils,  jugent  un  long 
différend  élevé  entre  le  comte  de  Joigny  et  l’abbesse  de  Saint-Julien 
d’Auxerre  (2)  ; tantôt  c’est  le  même  archevêque  uni  à l’évêque  d’Au- 
xerre qui  juge  une  première  fois  un  procès  suscité  par  Herbert  de  Merry 
à l’abbé  de  Molême  (3),  au  sujet  des  villages  de  Nitry  et  de  Lichères  ; 
Herbert  vient  ratifier  la  sentence  devant  son  suzerain  le  comte  de 
Nevers.  Une  autrefois,  trois  arbitres  ecclésiastiques,  membres  du 
Chapitre  d’Auxerre,  règlent  les  différends  existant  entre  Etienne  de  Pierre- 
Pertuis  et  l’abbaye  de  Saint-Marien,  au  sujet  de  la  terre  de  Bassou  (4). 
Le  comte  de  Nevers  et  l’évêque  d’Auxerre,  ayant  de  grands  intérêts  à 
régler,  en  remettent  la  solution  à Geoffroy,  évêque  de  Langres,  qui 
rappelle  et  confirme  une  sentence  rendue  par  saint  Bernard  entre  l’aïeul 
du  comte  et  l’évêque  Hugues  (5).  Citons  encore  une  sentence  prononcée 
par  l’évêque  de  Troyes,  délégué  à cet  effet  par  le  pape,  entre  le  prévôt 
de  Chablis  et  le  comte  de  Brienne,  au  sujet  de  la  terre  de  Préhy  (6)  ; en- 
fin un  jugement  rendu  par  six  personnages  laïques,  viri  periti  et  ama- 
tores  œquitatis,  et  publié  par  l’archevêque  de  Sens,  au  sujet  des  débats 
élevés  entre  le  seigneur  de  Seignelay  et  les  religieux  des  Escharlis  pour 
la  terre  de  Cudot  (7).  Le  pape  Alexandre  III  lui-même,  étant  à Sens 
en  1162,  jugea  la  contestation  qui  existait  entre  les  moines  de  Dilo  et 
ceux  de  La  Charité  au  sujet  de  la  terre  de  Beiscia  (8). 

Nous  avons  recueilli  aussi  plusieurs  jugements  rendus  par  des  fem- 
mes. Le  premier,  par  Ida,  comtesse  de  Nevers,  de  concert  avec  l’abbé 
de  Clairvaux,  en  1163;  le  deuxième,  par  Mathilde,  autre  comtesse  de 

(1)  Cartul.  p.  61,  68,  108, 123,  237.  (5)  Cartul.  p.  164. 

(2)  130.  (6)  232. 

(3)  150.  (7)  421. 

(*)  162.  (8)  138. 


XCV1 


INTRODUCTION. 


Nevers  en  1176;  mais  nous  signalerons  surtout  un  troisième  jugement 
rendu  par  dame  Ermance  de  Trainel,  en  1 196.  Elle  raconte  comment  les 
religieux  deVauluisant  et  les  religieuses  de  la  Pommeraie,  n’ayant  pu  se 
mettre  d’accord  devant  des  juges  délégués  par  le  pape,  remirent  leur 
cause  entre  ses  mains.  Alors  la  dame,  s’étant  dûment  enquis  de  l’affaire 
et  ayant  consulté  des  personnes  compétentes  et  d’un  bon  jugement,  et 
après  avoir  reçu  caution  de  60  livres  et  la  promesse  que  les  parties  se 
soumettraient  à son  arbitrage,  prononça  son  jugement  qui  portait  sur 
des  questions  de  propriété  (1). 

Nous  pourrions  nous  étendre  beaucoup  sur  ce  sujet  de  la  justice 
gracieuse  où  les  évêques  prennent  la  plus  grande  part.  Nous  les  ver- 
rions, comme  nous  l’avons  déjà  dit,  continuer  ainsi  ce  rôle  protecteur 
que  la  force  des  choses  leur, avait  dévolu  dans  une  société,  chrétienne 
par  les  principes,  mais  encore  soumise  trop  souvent  à l’action  de  la 
force  matérielle. 


XV.  — MONASTÈRES.  — LEURS  POSSESSIONS,  LEURS  TROUPEAUX.  — DÉFRICHEMENT 

DES  FORÊTS.  — PATURAGES. 


Nous  avons  déjà  tracé,  dans  le  tome  Ier  du  présent  ouvrage  (2),  le 
tableau  de  l’activité  des  moines,  et  décrit  les  travaux  auxquels  ils  se 
livraient.  Le  volume  que  nous  publions  renferme  des  preuves  plus  nom- 
breuses encore  de  cette  ardeur  pour  le  défrichement  des  forêts  et  pour  la 
culture  des  campagnes  désertes,  œuvres  qui  étaient  un  des  devoirs  de 
l’ordre  de  Saint-Benoit  (3). 

Les  libéralités  des  seigneurs  laïques  ayant  mis  entre  les  mains  des 
moines  de  vastes  domaines  incultes,  ceux-ci  y installaient  des  exploita- 
tions appelées  grangiœ,  puis  ils  dressaient  des  états  de  ces  biens  et  s’en 
faisaient  confirmer  la  propriété  par  les  papes.  Les  bulles  que  nous 


(1)  Cartul.  p.  1/i6,  281  et  Zi77. 

(2)  Introduction,  p.  xxxv. 


(3)  Cartul.  p.  51,  36Z». 


INTRODUCTION. 


XCVII 


avons  publiées  contiennent  de  longues  listes  des  biens  acquis  par  les 
monastères  fondés  au  xne  siècle,  et  cela  peu  d’années  après  leur  nais- 
sance ; on  peut  juger  par  ces  pièces  de  l’importance  de  ces  institutions  re- 
ligieuses, et  de  l’état  des  esprits  dans  la  société  laïque  de  cette  époque  (1). 

Les  forêts,  alors  bien  plus  étendues  qu’aujourd’hui,  jouent  un  grand 
rôle  dans  l’économie  de  ce  temps  (2).  Elles  étaient  d’une  grande  utilité 
pour  les  exploitations  agricoles  ; elles  servaient  au  pacage  des  bestiaux  (3), 
et  surtout  des  porcs  que  les  moines  élevaient  en  grand  nombre  et  qu’ils 
envoyaient  vendre  aux  foires  de  Provins,  de  Troyes,  d’Auxerre,  et  autres 
lieux  fréquentés  par  le  commerce. 

Mais  cette  vaste  étendue  de  forêts  ne  laissait  pas  suffisamment  de 
terres  pour  alimenter  l’agriculture  et  subvenir  à la  nourriture  du  peuple. 
Les  famines  horribles  dont  parlent  les  chroniqueurs  du  xie  siècle  (4) 
avaient  décimé  les  populations.  Les  moines  pleins  de  ce  souvenir  la- 
mentable opérèrent  le  défrichement  sur  une  grande  échelle  ; les  mo- 
nastères étaient  organisés  de  manière  à satisfaire  à ce  nouveau 
rôle  (3).  Au  milieu  du  xne  siècle,  nous  voyons  les  moines  des  Escharlis 
défricher  la  forêt  de  Chaumont  (6)  ; ceux  de  Pontigny  arrachent  les  bois 
d’Othe  du  côté  de  Chailley  et  de  Sévis  (7) , ceux  de  Vauluisant  opèrent 
de  même  dans  cette  immense  forêt  d’Othe,  qui  était  jadis  limitée  par 
l’Yonne,  la  Vanne  et  l’Àrmançon,  et  qui  se  prolongeait  au  loin  dans  la 
Champagne. 

Mais  les  plus  intrépides  pionniers  qui  attaquent  la  forêt  d’Otbe,  sont 
les  Prémontrés  installés  à Dilo.  Le  Cartulaire  est  rempli  de  leurs  tra- 
vaux (8).  D’autres  Prémontrés,  établis  à Saint-Marien  d’Auxerre,  défri- 
chent une  partie  de  la  forêt  de  Palteau  (9),  et  ils  se  livrent  à l’élève  des 
chevaux  dans  leur  grange  de  Y’alprofonde  (10). 

L’usage  du  poisson  était  général  chez  les  moines  ; aussi  voyons-nous 

(5)  Voy.  Cartul.  I,  Introd.  xxxv  et  xxxvi. 

(6)  91. 

(7)  351. 

(8)  112,  221,  253,  296. 

(9)  209. 

(10)  m. 


(1)  156,  171,  29Zi,  304,  345,  385,  471,  489. 

(2)  Voy.  Cartul.  t.  I,  Introduc.  xxxvii  et 

XXXVIII. 

(3)  47,  62,  70,  107,  126,  150,  257,  294, 
480. 

(4)  Raoul  Glaber  , Clarius  ; etc. 


XCVII1 


INTRODUCTION. 


la  pêche  être  un  revenu  qui  leur  est  fréquemment  donné  par  les  sei- 
gneurs. Le  comte  de  Joigny  l’accorda  à l’abbaye  de  Pontigny  dans 
toutes  ses  rivières  (1). 


XVI.  — AGRICULTURE.  — ESPÈCES  DE  GRAINS  CULTIVÉES.  — VIGNES,  PRÉS. 

Les  espèces  de  grains  cultivées  dans  les  pays  du  département  de 
l’Yonne  ont  peu  varié  : c’est  toujours,  en  céréales,  le  froment,  le  seigle, 
l’orge  et  l’avoine  qui  occupent  plus  ou  moins  le  sol  défriché  (2),  Le  blé 
d’hiver,  ibernagium  (3),  et  le  tramois  (4),  mélange  d’orge  et  d’avoine,  sont 
quelquefois  mentionnés.  Les  légumes  et  autres  cultures  relatés  dans  les 
chartes  sont  les  pois,  les  fèves  (5)  et  le  chanvre.  La  vigne  figure  toujours 
comme  culture  importante  à Auxerre  (6),  à Avrolles,  à Bonnard,  à Bel- 
lechaume,  à Bazarne  (7),  à Irancyet  à Escolives  (8)  ; à Chablis  et  à Saint- 
Bris  où  elle  produit  du  vin  blanc  (9).  Dans  le  Sénonais,  à Sens  et  à Ville- 
perrot,  on  cultive  également  la  vigne  (10).  A Tonnerre.il  existe  un  impôt 
sur  le  vin  (1 1).  A Brienon,  il  y avait  des  conditions  pour  pouvoir  planter 
de  la  vigne  : celui  qui  voulait  planter  une  vigne  dans  la  seigneurie  de 
l’archevêché  grevée  d’un  droit  de  terrage,  devait  en  demander  l’auto- 
risation à l’un  des  sergents  ; au  refus  de  cet  agent,  le  demandeur  pou- 
vait s’adresser  au  seigneur  de  Champlost  (12).  D’autre  part,  on  voit  par 
les  exemptions  dont  jouissaient  certains  monastères,  qu’à  Troyes  notam- 
ment (13),  ils  ne  payaient  pas  de  droit  d’entrée  sur  leurs  vins. 

L’usage  d’irriguer  les  prés  est  pratiqué  à Beaumont  en  1188  (14); 
et  à Migennes,  en  1 161,  l’abbesse  de  Saint-Julien  transforme  en  prés  dix 
arpents  de  pâtures  (15). 


(1)  Cartul.  p.  316. 

(2)  57,  160,  206,  229,  269,  291,  353,  397, 
499. 

(3)  269. 

(6)  205. 

(5)  206. 

(6)  162,367. 

(7)  132,136,232,661. 


(8)  Cartul.  p.  122,  208,  678. 

(9)  72,  161,  236,  310,  366,  370,  688. 

(10)  156,  258. 

(11)  56. 

(12)  467. 

(13)  388. 

(14)  131. 

(15)  426. 


INTRODUCTION. 


XCIX 


XVII  — INDUSTRIE.  — COMMERCE.  — FOIRES  ET  MARCHÉS.  — FORGES,  MOULINS, 

FOULONS. 

L’industrie  parait  assez  limitée  et  suit  la  nature  des  matières  pre- 
mières que  le  pays  produit. 

On  trouve  dans  les  villes  la  trace  de  l’existence  des  ouvriers  en  fer, 
des  charpentiers,  des  peaussiers,  etc.,  (1).  Les  besoins  du  commerce 
faisaient  établir  des  changeurs  à Vézelay  (2).  Les  marchands  de  Paris, 
profitant  de  la  navigation  de  l’Yonne,  remontent  des  sels  jusqu’à  Au- 
xerre (3).  Les  foires  étaient  au  moyen  âge  le  grand  moyen  des  échanges. 
Nous  trouvons,  au  xiie  siècle,  les  foires  si  célèbres  de  Provins  et  de 
Troyes  ; celles  de  Saint-Florentin  et  de  Brienon  (4)  ; celles  du  bourg  de 
Saint-Pierre-le-Vif  de  Sens  (3).  Les  moulins  et  les  foulons  à draps  sont 
nombreux  et  établis  sur  toutes  les  rivières.  On  en  construit  de  nouveaux 
au  xne  siècle  (6).  L’exploitation  du  minerai  de  fer  dans  la  forêt  d’Othe 
existant  dans  le  commencement  de  ce  siècle,  se  continue  à la  fin  : à 
Lailly  et  aux  Sièges,  les  moines  de  Vauluisant  ont  des  fourneaux  (7).  Ils 
font,  ainsi  que  les  moines  de  I)ilo  et  de  Pontigny  (8),  de  la  cendre  et  de 
l'écorce  dans  la  forêt  d’Othe. 


Nous  avons  signalé,  dans  le  tome  Ier  de  ceCartulaire  (9),  l’usage  de 
diverses  monnaies  baronales  dans  nos  contrées.  Cette  variété  de  mon- 
naies continue  dans  la  seconde  moitié  du  xir  siècle.  On  remarque  parmi 


XVIII.  - MONNAIES  USITÉES. 


(1)  Cartul.  p.  455,  589. 


(6)  Cartul.  p.  123,  233. 

(7)  59,  394,  498. 

(8)  502,  503,  505. 

(9)  Introduction,  xl. 


(2)  508. 

(3)  510. 
(à'  loi. 
(5)  237. 


c 


INTRODUCTION. 


les  plus  répandues  celles  d’Auxerre  (1),  de  Provins  et  de  Souvigny.  Les 
monnaies  de  Gien,  de  Nevers  et  d’Orléans  sont  à peine  mentionnées  (2). 
La  monnaie  royale  de  Paris  est  très-usitée.  Les  transactions  commer- 
ciales avaient  lieu  par  l’intermédiaire  des  changeurs,  qui  sont  souvent 
nommés.  Les  variations  qu’éprouvaient  fréquemment  les  monnaies  des 
barons  nécessitaient  l’intervention  du  roi;  ainsi  Philippe- Auguste  ap- 
prouva, en  1188,  le  réglement  que  Pierre  de  Courtenay,  comte  de 
Nevers,  avait  fait  pour  sa  monnaie  dans  son  comté  (3). 

XIX.— ROUTES  ET  CHEMINS.  — RIVIÈRES,  NAVIGATION,  PONTS. 

Le  moyen  âge  n’avait  à son  service  que  les  antiques  voies  tracées  par 
les  Romains,  et  qui  sillonnaient  la  Gaule  en  tous  sens.  Il  suppléait  à 
l’absence  de  chemins  intermédiaires  en  bon  état  par  l’usage  des  rivières, 
qui  étaient  même  préférées  aux  routes,  dont  l’entretien  était  mal 
assuré. 

Nous  trouvons  mentionné,  comme  dans  le  tome  Ier  de  notre  Cartu- 
laire,  le  chemin  d’Avallon  à Auxerre  par  Joux  et  Sacy  (4),  et  divers  che- 
mins secondaires.  Des  ponts  sont  établis  à Beaumont  et  à Cheny  sur 
le  Serain  (3),  à Yilleneuve-le-Roi,  àJoigny,  â Auxerre,  sur  l’Yonne;  on 
cite  le  pont  des  Natiaux  auprès  d’Avrolles  sur  l’Armançon  (6),  et  la  cons- 
truction d’un  pont  à Pont-sur-Yonne  (7).  La  navigation  existe  sur 
l’Armançon  à Cheny  (8)  ; sur  l’Yonne,  au  moins  jusqu’à  Auxerre;  etc. 


La  Terre-Sainte  fut,  dans  tous  les  temps,  l’objet  des  préoccupations  des 

(1)  Un  acte  porte  la  mention  cUun  paie-  (4)  62. 


XX.  — PÈLERINAGES.  — CROISADES. 


ment  fait  à Tonnerre  de  1000  sous  monnaie 
d’Auxerre.  (Cartul.  p.  326). 


(5)  358,  359,  387. 

(6)  76,  366,  392,  429. 

(7)  332. 

(8)  358. 


(2)  Voy.  la  Table  des  matières,  articles 
monnaies  et  marc. 


(3)  383. 


INTRODUCTION . 


CI 


peuples  chrétiens,  et  le  moyen  âge  fournit  à chaque  pas  des  traces  des 
voyages  entrepris  pour  y aller.  Notre  Cartulaire  nous  montre,  à la  fin 
du  .\ie  siècle,  de  pieux  pèlerins,  guerriers  delà  première  croisade;  Asce- 
lin  de  Chàtel-Censoir  est  parmi  eux  (1). 

La  croisade  de  Louis-le-Jeune  est  seulement  mentionnée  dans  le  sou- 
venir de  la  prise  de  la  croix  par  ce  prince  à Vézelay,  en  1146.  Mais  la 
troisième  croisade,  celle  de  Philippe-Auguste,  nous  fournit  une  liste 
nombreuse  de  personnages.  On  peut  citer  : Geoffroy  d’Arcy,  Clarem- 
baud  de  Noyers  ; Jehan  d’Arcis  ; Etienne  et  Gui  de  Pierreperluis  ; celui- 
ci  fait  son  testament  à Acre  et  y meurt,  en  1 191 . Puis  viennent  le  comte 
de  Champagne  qui  prend  la  croix  à Vézelay,  en  1190,  et  les  comtes  de 
Nevers  ('2).  Un  de  ces  derniers,  Guillaume  IV,  meurt  à Jérusalem  et  est 
inhumé  à Bethléem  (3). 


XXI  — MOEURS  ET  USAGES  SINGULIERS.  — LE  DUEL.  — ÉPREUVES  PAR  L’EAU 

ET  PAR  LE  FEU  ; ETC. 


Le  moyen  ?àge  présente  quelquefois  des  usages  singuliers  que  les 
chartes  nous  ont  conservés.  En  voici  quelques-uns.  Nous  avons  déjà 
parlé  de  l’usage  d’investir  par  des  signes  matériels  les  personnes  que 
l’ondotaitde  quelques  biens.  On  investissait  aussi  les  monastères  par  des 
offrandes  delivres  et  de  calices  déposés  sur  les  autels  des  églises  (4). 

Le  jugement  par  le  duel,  cette  vieille  coutume  barbare,  était  encore 
usité;  mais  il  est  réprouvé  par  le  pape  Alexandre  III,  en  1 165  (5).  D’un 
autre  côté,  on  voit  que  la  cour  archiépiscopale  de  Sens  persistait  encore, 
en  1176,  à faire  juger  certaines  "causes  par  le  combat  judiciaire,  et  que 
les  marguilliers  avaient  le  privilège  d’y  fournir  lesécus  de  bataille,  et  de 
louer  la  cuve  nécessaire  aux  épreuves  par  l’eau  (6). 

Un  autre  usage  très-répandu,  et  qui  a persisté  longtemps,  était  celui 

(1)  Cartul.  p.  22,  2Zi.  (4)  Voy.  la  Table  des  matières  au  mot 

(2)  Voy.  la  Table  des  matières  à l’article  Investiture. 

Croisades.  (5)  163. 

(3)  223,  229,  267.  (6)  285. 


II 


14 


cil 


INTRODUCTION. 


qu’avaient  les  officiers  du  roi  d’enlever  les  meubles  du  palais  épiscopal  et 
des  maisons  de  la  dépendance  de  l’archevêché  de  Sens.  11  fallut,  comme 
nous  l’avons  déjà  dit,  un  ordre  positif  du  roi  pour  faire  cesser  cet  abus. 

C’est  alors  que  l’évêque  d’Auxerre  faisait  ses  visites  pastorales  avec  une 
si  grande  suite  qu’il  ruinait  les  pauvres  curés,  et  qu’il  intervint  un 
bref  du  pape  pour  rappeler  le  prélat  aux  prescriptions  du  concile  de 
Latran  (1). 

Les  bouchers  de  Sens,  fondant  dans  la  léproserie  du  Popelin  des  ser- 
vices religieux,  s’engagent  à donner  aux  lépreux  les  langues  des  bœufs 
et  des  vaches  qu’ils  tueront  (2). 

On  pourrait  étendre  beaucoup  ce  paragraphe  ; mais  nous  devons  nous 
arrêter,  les  limites  de  notre  cadre  nous  l’imposent.  Nous  terminerons  en 
faisant  remarquer  toutefois  que  les  nombreuses  chartes  que  nous  avons 
réunies  dans  ce  volume  ne  contiennent  rien  qui  rappelle  ces  outrages  à 
la  morale  dont  on  a prétendu  trouver  des  indices  dans  les  écrivains, 
mais  que  les  documents  officiels  et  authentiques  n’ont  jamais  consacrés. 


(1)  Cartul.  p.  376.  — Ce  prélat  était  Hu- 
gues de  Noyers  en  basse  Bourgogne,  issu 
de  la  puissante  famille  de  ce  nom. 

(2)  Cet  usage  était  assez  général.  Le  ter- 
rier de  la  léproserie  d’Avallon,  de  l’an  1468, 


fait  également  mention  de  la  redevance  des 
langues  des  bêtes  aumailles  tuées  deux 
jours  par  semaine  par  les  bouchers  de  cette 
ville.  (Archives  de  l’Yonne). 


SOMMAIRE  DE  L'INTRODUCTION 


(CHAPITRE  II). 


Pages 

Observations  préliminaires lxxix 

Chartes  publiées.  Chartes  inédites Ibid. 

Autorités  qui  donnent  les  chartes.  Privilèges  royaux  et  pontificaux.  Chartes  des 

évêques lxxx 

Chartes  des  laïques,  comtes,  hommes  nobles,  etc.  Caractères  paléographiques 

des  chartes lxxxiii 

Organisation  féodale  de  la  contrée  au  xne  siècle lxxxv 

Propriétés  diversement  qualifiées lxxxvii 

Condition  des  personnes  : libres,  serfs,  bourgeois.  Affranchissements  . . . Ibid. 

Communes,  communautés  d’habitants.  Fondations  de  villages.  Coutume  de  Lorris.  lxxxix 

Paroisses xci 

Écoles Ibid. 

Hospices,  léproseries xci 

Justice  royale Ibid. 

Justice  seigneuriale xcm 

Justice  des  communes xciv 

Jugements  par  arbitres  : par  les  évêques,  les  comtes,  etc Ibid. 

Monastères.  Leurs  possessions , leurs  troupeaux.  Défrichement  des  forêts. 

Pâturages XCVi 

Agriculture.  Espèces  de  grains  cultivées.  Vignes,  prés xcvm 

Industrie.  Commerce.  Foires  et  marchés.  Forges,  moulins,  foulons xcix 

Monnaies  usitées y ^ 

Routes  et  chemins.  Rivières,  navigation,  ponts c 

Pèlerinages.  Croisades y ^ 

Mœurs  et  usages  singuliers.  Le  duel.  Epreuves  par  l’eau  et  par  le  feu  ; etc.  . . ci 


... 

■ ' 


CARTULAIRE  GENERAL 


DE  L YONNE. 


DEUXIÈME  PARTIE. 


I. 

TESTAMENT  DE  WARË,  ABBÉ  DE  FLAVIGNY. 

(An  721  18  janvier). 

Waré  abbé  de  Flavigny  donne  à l’église  Saint-Andoche  de  Saulieu,  dans  ses  deux  testa- 
ments dont  voici  les  extraits,  des  biens  situés  dans  le  pagus  d’A vallon  ; il  donne  aussi  aux 
églises  de  Notre-Dame  et  de  Saint-Pregts  de  Flavigny  d’autres  biens  dans  les  pagus  de 
Tonnerre  et  d’Avallon.  La  liste  des  lieux  est  détaillée. 

Anno  primo  régnante  Theodorico  rege,  sub  die  xv  kalendarum  febroariarum, 
ego,  in  Dei  nomine,  VVideradus  abba,  filius  viri  inlustris  Corbonis  quondam, 
sana  mente,  integroque  consilio,  metuens  humanæ  fragilitalis  casus,  testamenlum 
meum  condidi  quem  Adolfredo  notario  scribendo  commisi.... 


il 


] 


2 


CARTULAtRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


Dono  igitur  ad  basilicam  Sancti-Andochii  martyris  portiones  meas  atque  loca 

determinata  hæc  sunt  In  pago  Àvallinse  Pasceriniacum, 

similiter  donamus  ad  basilicam  domnæ  Reginæ  ubi  ipsa  preliosa  requiescit  in 
corpore,  in  pago  Ternodrinse  Videbelom,  Cecunias,  Anciacom,  Ribarias  ; 

Preterea  donamus  ad  monasterium  Sancti-Prejecti  Flaviniacen- 

sis in  pago  Ternodrinse,  Rlaciaco  et  Marcomania  ; in  pago  Avalinse  et  Never- 

ninse  sive  Ammonias,  curtem  qui  vocatur  Corbiniacus  et  Antonum,  cum  omnibus 
adjacentiis  vel  appenditiis  earum  in  integrum,  et  colonicas  in  Liscomo,  Dumsa- 
tio,  Yiriaco,  Yalentingos  Vallecrovaria,  Juliaco,  Pagatiaco,  Cassaniola,  Vuldo- 
naco,  Careaco,  Cappas,  Degantiaco,  Casseaco,  Rioscella,  Palatiolo,  Govilis, 
Sipiciaco  et  Sapiliaco,  seu  et  ilia  colonica  in  Ariaco,  que  fuit  Ansberto  cum  ipso 
homine Actum  Sinemuro,  die  kalendas  februarii  xv,  anno  Yerbi  incarnati 

DC°  VI0. 

DEUXIÈME  TESTAMENT  DE  WARÉ. 

On  trouve  dans  cette  pièce  datée  d’Autun,  l’an  vr  du  règne  du  roi  Chilpéric,  l’énoncé 
de  la  donation  de  quelques  terres  faite  dans  Pacte  précédent,  mais  où  le  pagus  d’A vallon 
est  précisément  indiqué  : 

Similiter  in  pago  Ternodrinse  curtem  quæ  vocatur  Blaciacus  et  Marcomania; 

in  pago  Avalinse  Cassaniola,  Cappas  vel  Degantiaco  et  Cassiaco, 

una  cum  ipso  oratorio  quod  meo  opcre  construxî,  et  Palatiolo,  seu  Govilis  et  Pru- 
manis  vel  Antonem,  dono  etiam  Anglias,  Balderias. 

D.  Plancher,  preuves  de  l’Hist.  de  Bourgogne,  t.  i,  n°  i,  n. 

II. 

DONATION  PAR  CHARLES -LE -CHAUVE  A SON  FIDÈLE  NIVELON. 

(An  843,  13  janvier}. 

Le  roi  donne  à Nivelon  des  biens  situés  dans  les  pagus  d’Auxerre  ou  de  Gâtinais. 

In  nomine  sanctæ  et  individus;  Trinitatis,  Karolus,  gratia  Dei  rex.  Regalis 
celsitudinis  moris  est  fideles  suos  honoribus  multiplicib us  et  beneficiis  ingenti- 
bus  bonorare  atque  sublimare;  proinde  ergo,  comperiat  omnium  Dei  sanctæ  Ec- 
clesiæ,  nostrorumque  fidelium  præsentium  sive  futurorum  industria,  quia 
concedimus  cuidam  fideli  nostro,  nomine  Nivelongo,  sub  devotione  servitii  sui, 
quasdam  res  juris  nostri,  sitas  in  pago  Otisioderinse  seu  Wastinense,  curtem 
videlicetHermoldi  super  fluvium  Betus,  mansos  videlicet  triginta  cum  tertia  parte 
eapellæ  ibidem  consistentis,  et  cum  mancipiis  utriusque  sexus,  cæterisque  adja- 
centiis; in  pago  denique  Otisiodorinse,  in  villa  nuncupante  Yillasalum,  mansa 


IXe  SIÈCLE. 


3 

videlicet  decem,  cum  capella  constracta  in  honore  Sancti-Martini  super  fluvium 
Cort.  Unde  et  hanc  nostræ  firmitatis  auctorilatem  scribere  jussimus  ; per  quam 
memorato  fideli  nostro  suprataxatas  res  jure  proprietario,  cum  omni  earum 
integritate,  concedimus,  cura  mancipiis,  terris,  vineis,  pratis,  silvis,  aquis, 
molendinis,  cæterisque  adjacentiis  ; ea  videlicet  ratione,  ut  quemadmodum  de 
suis  reliquis  proprietatibus,  abhinc  per  hoc  nostrum  præceptum  in  omnibus 
habeat  potestatem  faciendi  quicquid  elegerit.  Et  ut  hæc  nostræ  largitionis  auc- 
toritas  per  futura  terapora  pleniorera  obtineat  firmitatem,  manu  nostra  subter 
confirmavimus,  et  anulo  nostro  sigillari  decrevimus. 

Signum  KAROLi.gloriosissimi  regis.  Jonas  notarius  ad  vicem  Ludovicirecognovi 
et  subscripsi. 

Data  idibus  januarii,  anno  ni,  indictione  vi,  régnante  Karolo  gloriosissimo 
rege.  Actum  Yalentianas,  regio  palatio,  in  Dei  nomine,  féliciter.  Amen. 

D.  Bouquet,  t.  vm,  p.  435. 

III. 

DONATION  DE  BIENS  SITUÉS  A CHICHÉE  FAITE  A L’ABBAYE  DE  FLAVIGNY. 

(Vers  l’an  850). 

Un  nommé  Séraphin  donne  à l’abbaye  de  Flavigny  un  manse  et  ses  dépendances,  situés 
au  pagus  de  Tonnerre,  dans  la  Villa  de  Chichée. 

Quia  sicut  ait  Isaias  propheta,  omnis  caro  fenum,  et  omnis  ejus  gloria  velut 
flos  feni  decedit,  verbum  Domini  autem  permanet  in  eternum,  coramodum  fieri 

anime  mee  ego,  in  Dei  nomine,  Séraphin,  arbitrans id  rerum  mea- 

rum  aliquam  portiunculam  fidelibus  ac  electis  ejus,  qui  illas  michi  contulit, 
conditoris  utique  celi  et  terre,  conferrem,  omnibus  in  Christo  baptizatis  notum 
es  secupio  donasse  me,  atque  imperpetuum  contulisse  Sancto-Petro  et  Sancto- 
Prejecto  Flaviniacensis  cenobii,  ubi  venerabilis  vir  Sarulfus,  decanus,  vice 
Warini  comitis  (1)  cum  norma  monachorum  honorifice  militât  omnipotenti  Deo, 
mansum  videlicet  unum  cum  indominicata  casa  et  vinea  in  pago  Tornotrinse, 
in  villa  Cachiniaco,  cujus  vinee  terminationes  considerantur  duorum  laterum  a 
terra  communale  et  frons  superior  terra  Ebbonis,  subterior  vero  strada  conside- 
rantur publica,  perticas  in  longum  habens  cubitus  xxxii  intrans. 

Cartul.  de  l’abb.  de  Flavigny,  à la  Bibl.  de  Châtillon-sur-Seine.  — Duchesne,  hist. 
généalog.  de  la  maison  de  Vergy,  preuves,  p.  9. 


(1)  Guérin,  comte  de  Chalon. 


4 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


IV. 

CONFIRMATION  DE  LA  FONDATION  DU  MONASTÈRE  DE  VÉZELAY , PAR  CHARLES- 

LE-CHAUVE. 

(An  868,  6 janvier). 

L’empereur  déclare  qu’à  la  prière  de  son  très-cher  comte  Gérard  et  de  Berthe  sa  femme, 
il  a confirmé  les  privilèges  et  les  biens  dont  ceux-ci  ont  doté  un  monastère  de  femmes 
qu’ils  ont  fondé  au  pagus  d’Avallon,  dans  le  lieu  de  Vézelay;  etc. 

In  nontine  sanctæ  et  individuæ  Trinitatis,  Karolus  gratia  Dei  rex.  Si  nobilium 
et  illustrium  nobisque  lidelium  virorum  salubribus  favemus  votis,  et  justis  ac 
rationabilibus  assensum  præbemns  postulationibus,  regiam  exercemus  consuetu- 
dinem,  et  eos  in  nostræ  fidelitatis  obsequiis  promptiores  reddinius,  atque  ad 
præsentis  vitæ  curricula  felicius  transigenda , et  ad  futuræ  beatitudinis 
præmia  facilius  obtinenda , nobis  profuturum  non  dubitamus.  Comperiat 
igitur  omnium  fîdelium  sanctæ  Dei  ecclesiæ , nostrorumque  præsentium  et 
futurorum  solertia,  quia  carissimus,  valdeque  amantissimus  noblis  Gerardus, 
illuster  cornes,  ad  nostram  accedens  celsitudinem , innotuit  qualiter  divini 
ardoris  face  accensus,  ob  Dei  et  Domini  nostri  J.  C.  sanctæque  Dei  geni- 
tricis  Mariæ  semper  Virginis  amorem  et  honorem,  una  cum  assensu  nobilis- 
simæ  conjugis  suæ  Berthæ,  de  rebus  suæ  proprietatis  intra  regnum  nostrum 
Burgundiæ,  in  pago  Avalensi,  in  parrochia  Augustudunensis  civitatis,  in  loco 
(jui  dicitur  Yirziliacus,  quoddam  monasterium  construxerit,  et  in  honorem 
sanctæ  Dei  genitricis  Mariæ  dedicari  fecerit,  atque  sanctimoniales  monachas  in 
perpetuum  Deo  famulaturas  instituent,  et  Deo,  beatisque  ejus  apostolis,  sanctæ 
scilicet  sedi  romanæ,  pro  defensione  subdiderit.  Unde  et  privilegium  super  idem 
monasterium  sedis  apostolicæ  auctoritate  corroboratum,  obtutibus  nostris  obtulit. 
Sed,  pro  majore  firmitate,  nostram  petiit  celsitudinem,  ut  ejusdem  sanctæ  apos- 
tolicæ sedis  instituta  nostræ  auctoritatis  præcepto  confirmaremus.  Cujus  justis 
ac  rationabilibus  petitionibus  assensum  præbentes,  præcipimus  atque  firmamus 
ut  quicquid  de  ipso  monasterio  eadem  apostolica  sedes  suæ  auctoritatis  privile- 
gio  juste  ac  rationabiliter  mansurum  statuit,  nostris,  l'uturisque  temporibus 
maneat  inconvulsum,  et  a successoribus  nostris,  cunclisque  christianæ  fidei 
cultoribus  observetur  illæsum  : et  quicquid  idem  Gerardus,  illuster  cornes,  et 
uxor  ejus  Bertha,  communi  assensu,  ex  rebus  suæ  proprietatis,  quas  aut 
hereditario  jure,  aut  emptione,  aut  regio  dono,  aut  commutatione,  aut  quolibet 


IXe  SIÈCLE. 


0 


contracto  vel  acquisito,  juste  et  legaliter  possident,  sine  cujuspiam  contradic- 
tione,  ipsi  monasterio  contulerunt,  aut  in  futurum  confèrent;  etquicquid  aDeum 
timentibus  ipsi  sancto  loco  juste  et  legaliter  collatum  est,  et  in  futurum  confe- 
rendum,  stabile  maneat  et  inconvulsum,  ad  utilifates  et  nécessitâtes  ejusdem 
loci  explendas  ; et  ipsum  monasterium,  cum  omnibus  ad  se  pertinentihus,  sub 
nostræ,  successorumque  nostrorum,  immunitatis  defensione  consistât.  Ita  ut 
nullus  judex  publicus,  nec  quilibet  judiciariæ  potestatis  in  ejusdem  monasterii 
ecclesias,  aut  loca,  vel  agros,  seu  reliquas  possessiones,  ad  causas  audiendas, 
vel  injusta  freda  tollenda,  aut  mansionaticos,  vel  paratas  faciendas,  aut  fidejus- 
sores  tollendos,  aut  telonea  exigenda,  aut  homines  ejus,  tam  ingenuos  quam 
servos,  super  terram  ipsius  commanentes  injuste  distringendos,  vel  ullas  redibi- 
tiones  aut  illicitas  occasiones  requirendas,  ullo  unquam  tempore  ingredi  audeat, 
aut  exactare  præsumat.  Sed  quicquid  inde  fiscus  exigere  poterit,  totum,  pro 
æterna  remuneratione,  alimoniis  pauperum  et  usibus  sanctimonialium  mona- 
charum  ibi  degentium  concedimus.  Quandiu  autem  ipsi  Gerardus,  illuster 
cornes,  et  nobilissima  ejus  conjux  Bertlia  vixerint,  sub  usufructuario  duas  sci- 
licet  libras  argenti,  quas  apostolicæ  sedi  ex  eodem  monasterio  annuatim  red- 
dendas  statuerunt,  ipsum  monasterium  teneat,  ordinet,  atque  disponat.  Post 
utriusque  ab  hac  luce  migrationem,  sanctimoniales  monachæ  ipsius  cœnobii, 
secundum  præfatæ  apostolicæ  sedis  institutionem,  abbatissam  ex  se  regulariter 
eligant,  ut  liberius,  devotiusque  Deo famulari  valeant,  et  pro  nobis,  conjuge  ac 
proie,  totiusque  regni  nostri  jugiter  Dei  misericordiam  implorent.  Ut  autem  hæc 
nostræ  auctoritatis  confirmatio  nostris,  futurisque  successorum  nostrorum  tem- 
poribus,  inviolabilem  obtineat  firmitatem,  manu  nostra  subter  eam  firmavimus, 
et  anuli  nostri  impressione  subtus  eam  jussimus  sigillari. 

Signum  Karoli  (gloriosissimi  regis). 

Datum  vu  idus  januarii  indictionei  ; anno  xxvm  régnante  karolo,  gloriosissimo 
rege.  Actum  in  Bello-Pauliaco,  in  Dei  nomine,  féliciter.  Amen. 

Rec.  des  historiens  de  France,  t.  vur,  p.  608,  d’après  les  mss  de  Saint-Germain-des-Prés. 

y. 

PRÉCEPTE  DE  CHARLES -LE -CHAUVE  POUR  L’ABBAYE  SAINT-MARTIN  ET  CELLE 

DE  CHABLIS. 

(An  877,  9 juillet). 

L’empereur  confirme  un  échange  fait  entre  Hugues,  abbé  de  Saint-Martin  et  de  Cha- 
blis, où  repose  le  corps  vénérable  de  saint  Martin,  d’une  part,  et  l’abbé  de  Saint- 


6 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Martin  d’Autun,  de  l’autre,  Il  s’agit  de  biens  situés  au  pagus  d’Avallon,  dans  la  vicairie 
û'Iiimacensis  au  lieu  de  Goilis,  que  l’abbé  Hugues  avait  donnés  à l’abbé  de  Saint-Martin 
d’Autun,  en  échange  desquels  ce  dernier  lui  avait  donné  des  biens  situés  dans  le  pagus  de 
Tonnerre  et  dans  la  vicairie  même  de  ce  lieu  à Sidriacus. 

L’empereur  approuve  aussi  un  échange  fait  entre  les  moines  de  Saint-Martin  de  Chablis 
et  les  religieuses  de  Saint-Julien  d’Auxerre.  Ces  dernières  donnent  des  biens  à Commisse}' 
contre  d’autres  biens  sis  auprès  de  Tonnerre,  à Athée  et  Eroia. 

In  nomine  sanctæ  et  individuæ  Trinitatis,  Karolus  ejusdera  Dei  omnipotentis 
gralia  iniperator  Augustus  etc.  Igitur,  notum  sit  omnibus  sanctæ  Dei  ecclesiæ 
fidelibus,  nostrisque, scilicet  præsentibus  et  futuris.quia  quidam  reverendus  cœ- 
nobii  basilicæS. Martini  eximii  confessons  Christi, simulque  Capleiensis  monas- 
terii,  quo  corporaliter  ejusdem  venerandum  corpus  quiescit,  Hugo  abbas,  noster 
tidelis  atque  propinquus,  innotuit  celsitudini  nostræ  qualiter  quasdam  res  præli 
bâti  sancti  Martini,  una  cum  consensu  canonicorum,  quas  largitate  nostræ 
benignitatis  olim  eidem  sancto  confessori,  sibique  et  canonicis  famulantibus, 
per  præceptum  dedimus,  sitas  in  pago  Avalinse,  in  vicaria  Ilimacense,  in  loco 
qui  dicitur  Goilis,  cum  mancipiis  aliisque  rebus  eidem  loco  perlinentibus,  de- 
derat  partibus  domni  Arnulfi,  quendam  venerabilissimi  abbatis  cœnobii  confes- 
soris  Christi  prælibati  domni  Martini,  scilicet  monasterii  in  suburbano  Æduensis 
civitatis  editi,  seu  partibus  monacborum  inibi  Deo  ac  prælibato  sancto  Martino 
devote  famulanlium  : et  pro  eisdem  rebus  e contra  acceperat  ab  eodem  abbate 
domno  Arnulfo,  seu  a monachis  prælibati  loci  degentibus  ex  rebus  eidem 
monasterio  pertinentibus  in  pago  Tornodrinse,  in  ipsa  vicaria  Tornodoro,  in 
loco  qui  dicitur  Sidriacus,  mansum  unum  cum  duobus  ædificiis,  cum  mancipio 
Erncoino,  suisque  infantibus,  et  altero  mancipio,  Araldo  nomine,  cum  vineola, 
terris  cullis  et  incultis,  omnibusque  sibi  rebus  pertinentibus  diversis  in  locis  con- 
sistentibus.  Super  qua  re  petiit  culmen  imperialis  munificentiæ  nostræ  ut  digna- 
remur  præcepto  nostræ  auctoritalis  easdem  commutationes  corroborare,  quatenus 
rata  haberi  valeant,  quæcumque  pro  ambarum  oportunitate  ac  commoditate 
inter  se  peracta  noscuntur.  Simili  modo  petiit  ut  eodem  præcepto  imperialis 
nostræ  dignitatis  quamdam  permutationem  in  prædicto  pago  Tornodrinse, 
in  fine  Commiseiacinse  factam,  scilicet  ex  terris  diversis  in  locis  sitis, 
quas  prænominati  canonici  Sancti-Martini  Capleiensis  a sanctimonialibus  monas- 
terii S.  Juïiani  Autissiodorensis  commutaverant,  pro  ambarum  partium  oportu- 
nitate, et  pro  eisdem  in  ipso  pago  et  fine  Tornodrinse  juxta  ipsum  castrum,  in 
villa  Ateias  et  Eroia  sitis,  ex  rebus  Sancti-Martini  terras  partibus  Sancti-Juliani 
atque  ejusdem  abbatissæ  earumdem  sanctimonialium  dederant,  suo  assensu 


IXe  SIÈCLE . 


7 


utrique  gregi  sibi  commisso  invicem  bénéficia  oportuna  cantate  præbcndi,  lar- 

giendo  facultatem  commutandi Cujus  petitionem  admodum  aptara 

cognoscentes,  imperialis  præceptum  dignitatis  fieri  jussimus,  per  qnod  decerni- 
mus  atque  firmissime  roboramus  ut  quæcumque  inter  se  commutaverunt,  auc- 
toritate  hujus  imperialis  præcepti  nostri  inconvulsa  omni  tempore  habeautur  : ita 
ut  quidquid  pars  parti  tradidit,  et  sérié  scripturarum  communi  beneficio  inter 
se  confirmaverint,  corroborata  habeantur,  irrefragabiliter  teneantur  atque  possi- 
deantur;  sciücet  venerandus  Hugo,  abbas,  et  canonici  Sancti-Martini  Capleiensis 
faciant  ex  hoc  quod  acceperunt  libéré,  sicut  ex  aliis  ejusdem  monasterii  rebus, 
similiter  et  venerabilis  Badilo,  quid  ad  præsens  jam  habetur,  ac  monacbi  cœ- 
nobii  confessons  Christi  Beati-Martini  Æduensis,  sicut  ex  aliis  rebus  eidem 
monasterio  pertinentibus  faciant  quod  voluerint  ; æque  et  pars  Sancti-Juliani 
ejusdemque  monasterii  et  sanctimonialium  rector,  eodem  tenore  faciant,  sicut  ex 
aliis  ejusdem  sancti  rebus.  Et  ut  hæc  auctoritas  inviolabilem  oblineat  effectum, 
ac  firmior  per  futura  tempora  habeatur,  anuli  nostri  subter  eam  jussimus  im- 
pressione  sigillari. 

Signum  Karoli,  gloriosissimi  imperatoris  augusti. 

Audacher,  notarius,  ad  vicem  Gozleni,  archicancellarii,  recognovit. 

Data  iv  idus  Julii,  indictione  x,  anno  xxxvm  regni  domni  Caroli  imperatoris 
in  Francia,  et  imperii  ejus  n.  Actum  Pontione  palatio  imperiali,  in  Dei  nomine, 
féliciter.  Amen. 

Rec.  des  hist-  de  France,  t.  vu»,  p.  067. 

VI. 

PRÉCEPTE  DU  ROI  LOUIS  III  POUR  SON  FIDÈLE  BALDRIC. 

(An  879,  17  septembre). 

Le  roi  déclare  avoir  fait  don  à son  fidèle  Baldric  de  biens  situés  dans  le  pagus  de  Ton- 
nerre, à Etourvy  sur  le  Landion,  à Chichée,  à Melisey,  à MMciacus  sur  l’Armançon,  et  à 
Vallismense. 

In  nomine  domini  Dei  æterni  et  salvatoris  nostri  Jhesu-Christi,  Hludowicus, 
misericordia  Dei,  rex.  Regalis  celsitudinis  mos  est  fideles  regni  sui  donis  multi- 
plicibus  atque  honoribus  ingentibus  honorare,  sublimesque  efficere.  Proinde 
ergo  morem  parentum,  regum  videlicet  et  imperatorum,  predecessorum  nostro- 
rum,  sequentes,  libuit  celsitudini  nostræ,  quemdam  fidelem  nostrum,  nomine 
Baldricum,  de  quibusdam  rebus  et  mancipiis  nostræ  proprietatis  honorare,  et  ifi 


8 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 


proprium  conferre  atque  delegare,  id  est:  in  pago  Tornadrinse,  super  fl uvium 
Landioni,  in  villa  quæ  dicitur  Stolvicus,  rnansos  xi,  cum  mancipiis  utriusque 
sexus  et  omnibus  aspicien tihus,  terris  cultis  et  incultis  ; in  villa  Ciconias 
mansus  unus,  cum  omnibus  ibi  aspicientibus,  terris  cultis  et  incultis;  in  Mili- 
siaco,  mansus  unus,  cum  terris  et  quicquid  ibi  aspicit  ; in  Miliciaco,  mansus  unus 
cum  omnibus  ibi  aspicientibus  super  fluvium  Ormentionum;  in  alio  loco,  in 
fine  Valesminse,  terras  cultas  et  incultas,  et  quicquid  ibi  de  nostro  aspicit. 
Unde  altitudinis  nostræ  præceptum  hoc  fieri,  illique  dari  jussimus,  per  quod 
numeratas  res,  cum  omnium  rerum  summa  integritate,  cum  terris  cultis  et 
Jncultis,  vineis,  farinariis,  silvis,  pratis,  pascuis,  aquis,  aquarumve  decursibus, 
exitibus  et  regressibus , et  omnibus  legitimis  exterminationibus , necon  et 
mancipiis  utriusque  sexus  desuper  commanentibus  vel  ibidem  aspicientibu, 
sicut  dictum  est,  totum  et  ad  integrum,  præfato  fideli  nostro  Baldrico,  in  pro- 
prium concedimus,  et  de  nostro  jure  in  jus  ac  dominationem  illius  solempni 
deliberatione  transferimus  : eo  videlicet  modo,  ut  quicquid  ex  predictis  rebus  et 
mancipiis  pro  sua  utilitate  facere  decreverit,  libero  in  omnibus  potiatur  arbitrio 
laciendi,  sicut  ex  aliis  rebus  et  mancipiis  suæ  proprietatis.  Ut  aulem  hujus 
nostræ  largitionis  auctoritas  firma  sernper,  in  Dei  nomine,  obtineat  firmitatem, 
manu  propria  subt.er  eam  firmavimus,  et  anulo  nostro  assignari  jussimus. 

Signum  IIludowici  (monogramme),  gloriosissimi  regis. 

Wibaldus,  notarius,  ad  vicem  Gozleni,  recognovit  et  subscripsit. 

Datum  xv  kalendas  octobris,  indictione  xn  ; anno  i,  regni  domini  Huldowici, 
gloriosissimi  regis. 

Actum  villa  Lapiaco,  in  Dei  nomine,  féliciter.  Amen. 

Garnier,  Charles  Bourguignonnes  inédites,  n°  cxv,  d’après  le  cartulaire  de  Saint- 
Bénigne  ; Arch.  de  Saint-Bénig.,  n H,  cvi. 


VII. 

DONATION  PAR  LE  ROI  LOUIS  D’OUTRE-MER  A L’ABBAYE  SAINT-GERMAIN  D’AUXERRE. 

(An  937,  29  janvier). 

Le  roi,  à la  prière  de  l'abbé  Hugues,  confirme  l’abbaye  dans  la  possession  de  la  terre  de 
Molay,  au  comté  de  Tonnerre,  (avec  l’église  Saint-Pierre)  qui  provenait  du  comte  Conrad,  et 
qu’il  n’avait  pu  échanger,  parce  qu'elle  dépendait  du  fisc  par  ordre  de  l'empereur  Charles 
qui  la  donna  au  comte  Boson.  Celui-ci  obtint  ensuite  du  roi  Louis-le-Bègue  la  remise  de 
la  terre  de  Molay  au  profit  des  religieux  de  Saint-Germain,  ainsi  que  du  village  d'Albon, 
et  de  ceux  de  Revisy  et  de  Ticisnaum  au  comté  d’Auxerre. 


XIe  SIÈCLE.  9 

In  nomine^Domini  Dei  eterni  et  salvatoris  nostri  Jhesu-Christi,  Ludovicus 
misericordia  Dei  rex.  Quicquid  loris  sacris  divinis  cul libus  mancipatis  per  pre- 
ceptum  nostre  regalis  celsitudinis  largimur,  hoc  nobis  ad  presentem  vitam  feli- 
cius  transigendam,  et  ad  eternam  facilius  capescendam  profuturum  credimus. 
Noverit  igitur  omnium  sancte  Dei  Ecclesie  fidelium,  tam  presencium  quam  et 
futurorum,  sollercia,  quoniam  venerabilis  abbas  Hugo,  ex  cenobio  Sancti-Germani 
Autisiodorensis  monasterii,  ad  nostram  accedens  excellenciam  precatus  est  ut 
prediclo  monasterio  Sancti-Germani  quasdam  res  proprietatis  nostre  concedere- 
mus . Cujus  peticion ibus  libenter  annuentes,  dedimus  prefato  monasterio  Sancti- 
Germani  quandam  villam  que  dicitur  Modolaius,  cum  ecclesia  in  honore  Sancti 
Pétri  constructa,  quam  Conradus  cornes  concambiavit  cum  fratribus  monasterii 
Sancti-Germani  de  dote  mulieris  sue  Valdrade;  quam  eciam  villam  légitimé  auc- 
torari  non  potuit,  quia  fuit  in  fisco  per  bannum  domni  Karoli  imperatoris,  qui 
dédit  ipsam  villam  Bosoni  comiti.  Boso  vero,  ob  amorem  et  remissionem  delic- 
torum  anime  senioris  sui,  impetravit  prescriptam  villam  apud  dominum  regem 
Ludovicum,  fratribus  monasterii  Sancti-Germani  cum  omnibus  appendiciis  suis, 
et  quicquid  in  Tornorensi  comitatu  de  eadem  villa  in  Albonna  villa  aspicit,  et 
quicquid  in  Autisiodorensi  comitatu,  in  villa  Ticisnao  et  Rivisiaco  pertinere  vide- 
tur.  Concessimus  igitur  fratribus  monasterii  Sancti-Germani  prefatas  res  cum 
omnibus  adjacenciis,  cum  silvis,  pratis,  vineis,  aquis,  aquarumve  decursibus, 
molendinis.  pascuis,  exitibus  et  regressibus. 

Ut  autem  bec  nostre  auctoritatis  precepcio  firmam  et  inviolabilem  semper  in 
Dei  nomine  optineat  firmitatem,  anuli  nostri  impressione  jussimus  eam  insigniri, 
manu  propria  subtersignantes. 

Datum  iv  kalendas  februarii,  indictione  x,  anno  primo  dompni  Ludovici,  sere- 
nissimi  regis.  Actum  Noviniaco  civitate,  in  Dei  nomine,  féliciter.  Amen. 

Or.  Cartul.  de  Saint-Germain,  f°  25,  v°  n"  vu,  Ms  du  XIII0 siècle:  Bibl.  d’Auxerre. 

VIII. 

CHARTE  DE  LÉOTHÉRIC,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  SAINT-REMY. 

(Vers  1020). 

L’archevêque  raconte  longuement  comment  Adalvalon,  chevalier,  et  ses  fils  firent  don  à 
l’abbaye  des  coutumes  qu’ils  percevaient  injustement  à Cheny. 

In  Dei  nomine,  cunctis  mortalibus  tam  præsentibus  quam  futuris  liquidum 
sit,  quia  venit  abba  monasterii  Sancti-Remigii  Senonicæ  urbis,  nomine  Wine- 

n 2 


10 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


mannus,  etmonachi  ibidem  degentes,  in  præsentia  Adalvvalonis  militis,  humiliter 
depræcantes  ut  eis  remitteret  consuetudines  quas  perverso  usu  tenebat  in  villa 
quæ  dicitur  Caniniacus.  Ille  vero,  audiens  tantas  supplicationes  prædicti  abbatis 
et  monachorum,  accepta  pecunia,  partim  remisit,  partimque  retinuit.  De  bis 
autem  quas  retinuit  placitum  futurum  indixit  in  quo  se  omnes  consuetudines  se 
remittere  spopondit.  Sed  in  ipso  intervallo  accidente  infirmitate,  mors  subsecuta 
est.  Quo  defuncto,  remanserunt  ejus  filii,  ad  quos,  cum  acciderent  prædictus 
abbas  et  monacbi  ut  renovarent  pristinas  convenientias  quas  pater,  præveniente 
morte,  non  valuit  adimplere,  præcedente  misei'icordiaDomini,  invenerunt  paratos 
complere  omnia  quæ  pater  non  impleverat.  Pepercerunt  autem  et  remiserunt 
filii  Adalwalonis,  collata  sibi  pecunia,  Bovo,  videlicet,  et  fratres  ejus,  omnes 
consuetudines  quæ  erant  in  Caniniaco  villa,  ita  integerrime  ut  abliinc  et  in 
reliquum  neque  ipsi,  neque  successores  eorum,  neque  ingenuus  aut  servus,  vel 
alia  quælibet  persona,  in  ipsa  villa  quicquam  acciperent,  neque  ullam  repeti- 
tionem  haberent  de  bis  quæ  usu  malæ  pravitatis  antea  acceperunt,  nisi  unam 
quartam  de  terra  quam  in  beneficio  de  abbate  prædicti  loci  teneret,  prosalvatione 
ipsius  villæ  et  terraticum  de  terra  assa,  ubicumque  fuerit  ad  opus  abbatum  et 
monachorum;  et  quod  laboraverint  maior  et  decanus  eorum,  sed  et  homines  in 

jam  dicta  quarta  habitantes  veniant in  anno  custodientes  audientias 

nostras  persolvant  nobis  corvadas,  sicut  et  alii  ejusdem  potestatis  homines. 

Quicumque  enim  hoc  scriptum vel  consuetudines  remissas  repetere 

temptaverint,  ego  Leotericus,  archiepiscopus mei  sulfraganei  episcopi 

et  omnes  abbates,  necnon  comtnissæ  illis  congregationes  excommunicamus  et 


anatbematisamus  illos  perpétua  damnatione,  ut  sint  semper et  pos1 

mortem  jaceant  in  infernalibus  pœnis  sine  redemptione Ut stabilis 


permaneat,  manibus  prædictorum  fratrum  et  sororum,  infantium  videlicet 

jam  dicli  militis  et  fidelium  ipsorum  subterfirmata  et  roborata  est 

monasterio  Sancti-Remigii  publiée. 

Signum  Bovonis  ; S.  Widonis,  clerici  ; S.  Alvvalonis  ; S.  Bovonis,  qui  lias 
prædictas  consuetudines  prædictæ  potestati  injuste  posuerat.  Filiorum  ejus  sci- 
licet  Teudonis,  et  Bovonis;  S.  Seguini  et  filii  ejus  Isembardi.  S.  Rainoldi  ; 
S.  Milonis;  S.  Ingelberti,  clerici;  S.  Isnardi;  S.  Alvvalonis;  S.  Jobannis; 
S.  Letgerii  ; S.  Hugonis;  S.  Hugonis,  Curelli;  S.  Evraudi,  labri  ; S.  Erlebaudi, 
servi. 

D.  Viole,  Hist.  des  évêques  d’Auxerre,  t.  n,  f°  318,  v";  Bibl.  d Auxerre,  Ms  n- 127. 


XIe  SIÈCLE. 


11 


IX. 

ACCORD  ENTRE  FROMOND,  COMTE  DE  SENS,  ET  L’ABBAYE  SAINT-REMY. 

(An  1058). 

Fromond,  comte  de  Sens,  et  Gisberte,  sa  femme,  ayant  demandé  avec  instance  à Wine- 
mann,  abbé  de  Saint-Remy  de  Sens,  d’accorder  à cette  dernière  la  moitié  de  la  terre  de 
Villaboursa  (Villabonosa  (?)  Viliiers-Boneux)  qui  appartenait  au  monastère  , celui-ci  et 
ses  moines  leur  accordèrent  ce  qu’ils  demandaient,  à condition  qu’ils  n'exerceraient  plus 
à l’avenir  de  droit  d’hospitalité  dans  ladite  terre,  et  que  ladite  moitié  concédée  ferait 
retour  au  monastère  après  la  mort  de  la  comtesse.  Cette  pièce  est  mentionnée  à la  date 
de  l’an  1058,  dans  la  chronique  d’où  elle  est  tirée. 

Cunctis  mortalibus  fieri  notum  volumus  quia  Frotmondus,  urbis  Senonicæ 
cornes,  et  uxor  ejus  Gisberta,  petierunt  præsentiam  Wineraanni,  abbatis  Sancti- 
Remigii  et  monachorura  sub  sacro  religionis  habitu  servienlium  Deo,  ut  concé- 
dèrent prædictæ  comitissæ  medietatera  terræ  Villebursse  (vulgo  Vuilleboursæ)  quæ 
ad  eos  videbatur  pertinere.  Quod  audientes,  abbas  etmonachi  precati  sunt  et  ipsi 
præfatos  comitem  et  comitissam  ut  remissionem  et  indulgentiam  facerent  domino 
Deo  et  St0  Remigio  ut  deinceps  in  ilia  villa  (videlicet  Villaburrosa)  neque  ipsi, 
neque  exercitus  eorum,  seu  venatores,  vel  canes,  aut  stabularii,  necnon  suorum 
aliquis  servientium  non  hospitarentur,  neque  hominibus  in  eædetn  terræ  commo- 
rantibus  ullam  molestiam  inferrent,  aliquam  expectationem  ab  eis  expostularent, 
captionem  vini  de  indominicalo  clauso,  quod  est  in  villa  nova  perpetuali ter 
parcerent  vel  remitterent  Deo  et  St°  Remigio,  ita  ut  abbas  et  monachi  ipsius  loci 
memorentur  animarum  illorum  seu  parentum  ipsorum  in  divinis  officiis;  quam 
petitionem  libenter  audientes  cornes  et  comitissa  fecerunt  quod  prædictus  abbas 
et  monachi  flagitarent.  Indulserunt  ergo  et  remiserunt  illud,  ut  precatum  est,  ea 
conditione  ut  largiretur  jam  dictæ  comitissæ  supradicta  medietas  terræ.  Yicti 
tandem  abbas  et  monachi  precibus  illorum  et  aliorum  multorum , necnon 
cupientes  adipisci  quod  postulabant,  dedere  ei  supra  nominatam  terrain,  ea  lege 
ut  in  vita  sua  teneret;  poslobitum  vero  illius  ad  eos  rediret,  censumque  taxatum 
inde  persolveret,  et  sub  jurejurando  promitteret  ut  post  mortem  ipsius  non  filius 
neque  filia,  vel  aliquis  superstes  illius  deea  presumeret,  aut  eam  tenere  vel  repe- 
tere  tentaret  ; quod  si  laceret,  primitus  iram  Dei  incurreret,  et  postmodum 
ab  omni  societate  christianorum  extorris  fieret.  Ut  autem  hæc  notitia  firma  et 
inviolabilis  permaneat,  prædictus  cornes  cum  sua  conjuge  manu  propria  firmavit, 


*12  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 

tîdeliumque  suorum  manibus  roborandum  tradidit.  Actum  in  comitatu  senonico 
publiée. 

Signum  Frotmundi,  comitis;  signum  uxoris  suæ;  signum  Rainardi,  filii  ejus; 
signum  Maynardi,  archiep.  Senonensis;  signum  Fulconis;  signum  Baldrici; 
signum  Muriberani  ; signum  Milonis  ; signum  Adliererti,  cum  pluribus  aliis. 

Chroniq.  de  l’abb.  Saint-Pierre-le-Vif  de  Sens,  p.  31.  Ms  de  la  fin  du  XVIe  siècle  ; 
Arch.  de  l'Yonne. 


X. 

PRIVILÈGE  DES  ROIS  HENRI  ET  PHILIPPE  I,  ACCORDÉ  A L’ABBAYE  SAINT-REMY 

DE  SENS. 

(An  1059  ou  1060). 

Le  roi  Henri,  à la  prière  de  l’abbé  Eudes,  fait  remise  au  monastère  de  Saint-Remy,  pour 
ses  Villæ  des  Vallées  et  des  Sièges, et  toute  autre  terre  de  la  dépendance  de  cette  maison, 
de  tout  droit  de  logement  pour  son  armée,  ses  chasseurs,  ou  ses  chiens,  etc.;  à condition 
que  les  moines  célébreront  une  messe  chaque  jour  pour  le  repos  de  son  âme  et  de  celles 
de  ses  parents,  et  payeront  tous  les  trois  ans  trois  muids  de  tramois  pour  la  nourriture  de 
ses  chevaux.  La  reine  Anne  et  le  roi  Philippe  confirmèrent  ce  don. 

Cunctis  mortalibus  notum  fieri  volumus  quod  Odo,  abbas  monasterii  Sli  Re- 
raigii  Senonicæ  urbis,  petiit  clcmentiam  domini  regis  Henrici  ut  remissionem 
faceret  et  indulgentiam  domino  Deo  et  St°  Remigio,  ut  amodo  et  deinceps  in  villa 
quæ  dicitur  Valleyas  et  in  villa  quæ  nominatur  Scabias,  seu  in  aliis  quæ  subjectæ 
sunt  supradictis  villis,  neque  ipse,  neque  exercitus  ejus,  seu  venatores,  vel  canes, 
aut  stabularii  non  hospitarentur,  neque  actionem  aliquam  expostularent  ; illam 
petitionem  rex  prædictus  libenter  audiens,  verum  etiam  affectu  genuinæ  pietatis 
perfusus,  fecit  quod  prædictus  abbas  flagitavit.  Induisit  ergo  et  rcmisit  ea  quæ 
superius  sunt  postulata  ; ea  tamen  conditione  ut,  pro  remedio  animæ  suæ  et 
parentum  ejus,  unam  missam  celebrarent  monachi  monasterii,  singulis  diebus, 
et  tria  modia  tremedusii,  in  tertio  anno,  in  usu  equorum  persolverent.  Et  ut 
scriptura  bæc  in  Christi  nomine  obtineat  firmitatem,  manu  propria  firmavit 
tîdeliumque  suis  manibus  roborandum  tradidit. 

Henricus,  rex  Francorum  firmavit;  Anna,  regina  firmavit;  et  rex  Philippus 
firmavit  ; signatum  Roberti,  signatum  Hugonis,  fratrum  ipsius Rodulplii  comitis; 


XIe  SIÈCLE.  13 

Maynardi,  archiepiscopi  Senonensis,  Raynaldi,  caraerarii;  Rodulphi;  Guillermi, 

fercularii;  Hugonis,  buticularii  ; Baldrici  ; Ingenulphi;  

de  Caldiaco  ; Feboldi  ; signatum  Odonis  Rufi. 

Copie  du  XVIIIe  siècle,  tirée  de  la  Chron.  de  Saint-Remy  de  Sens  par  Bouvier, 
p.  3,  n°  60,  appartenant  à M.  Salmon. 

XI. 

ACCORD  ENTRE  L’ABBAYE  SAINT- REMY  DE  SENS  ET  DREUX,  FILS  DE  BÉRENGER. 

(Vers  1079). 

Dreux  fait  remise,  en  présence  de  l’archevêque  Richer,  à l’abbaye  Saint-Remy,  après 
l’incendie  du  village  des  Sièges,  de  ses  droits  de  justice  qu’il  avait  usurpés  dans  ce  lieu. 
Il  renonce  à ses  droits  sur  les  hôtes  de  l’abbaye  et  promet  de  ne  rien  prendre  pour  le 
service  de  sa  table,  lorsqu’il  viendra  aux  Sièges,  sans  en  payer  la  valeur. 

Hæc  conventio  facta  est  présente  Richerio,  Senonensi  archiepiscopo,  inter 
Drogonem,  Berengarii  filium,  et  Guillermum  Sancti-Remigii  Senonensis  abbatem, 
atque  cæteros  fratres  ejusdem  ecclesiæ,  post  cremationem  villæ  quæ  Scabias 
nuncupatur,  quod  omnes  exactiones  et  injustitias  quas  vulgo  j ustitias  vocant,  et 
quas  idem  Drogo  in  eadem  villa  ibi  usurpare  solebat,  tant  in  atrio  quam  foris 
atrium,  atque  super  omnes  hospi tes  et  consuetudinaria  supra  nominati  Sancti, 
penitus  dimiltit;  et  jus  Richerio  archiepiscopo  de  preteri tis  malefactis  facit  et 
pœnitentiam  inde  capit  ; præter  hoc  quod  in  vicaria  sua  præsentialiter  foris- 
facturn  indulserit.  Et  si  clamor  ad  ilium  veneril  de  aliquo  hospite  Sancti-Remigii 
qui  de  Drogone  terrain  hospitalem  teneat,  sed  propter  terrain  illarn  quam  de  illo 
tenet  ad  jus  venire  voluerit,  non  idcirco  prohibebit  terrain  arabilem  vel  silvam, 
vel  herbam  ad  fovenda  pecora,  aut  omnino  cætera  commoda  tolius  circuitus 
villæ.  præter  illarn  solam  hospitiam  quam  de  illo  tenet,  de  ipsa  vero  quicquid 
sibi  placuerit  facere  potest;  bannum  vero  ex  utraque  parte  Drogonis  scilicet,  et 
abbatis,  dimissum  est.  Neuter  vero  alterius  hospitem  qui  ante  cremationem  villæ 
fuerat,  nisi  alter  ex  alterius  licentia  suscipiat,  super  captionem  illarn  quam 
laliam  vocant  omnino  dimisit,  et  suffragium  quod  injuste  capere  solebat  similiter 
dimisit.  Sin  vero  idem  Droco  in  villam  supradictam  venerit,  ad  ejus  prandium 
componendum  minister  ejus  super  hospites  Sancti-Remigii  nihil  rapiat,  neque 
porcum,  neque  arietem,  nec  etiam  gallinam  vel  gallinæ  pullum,  similiter  nec  an- 
serem  ; si  forte  intercepit  aliquid  horum  quæ  diximus  équivalente  pretio  comparare 
suo  non  différât.  Hoc  autem  totum  factum  est,  concedente  conjuge  Columba,  et 
filio  quem  de  alia  genuit.  Huic  conventioni  interfuerunt,  ex  parte  Drogonis,  uxor 
ejus  Columba  et  Berengarius,  frater  prædicti  Drogonis,  et  filius  ejus  Gaubertus, 


14  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

et  Hibertus,  de  villa  quæ  vulgo  vocatur  Bohemias,  et  Odo  de  Manniaco,  et  Hil- 
dericus  Mainardi  fdius;  ex  parte  abbatis,  Ricberius,  archiepiscopus  Senonensis, 
in  cujus  præsentia  hoc  totum  factum  fuit  ; Hilduinus,  archidiaconus  ;Heribertus, 
decanus  ; Frotmondus,  præcentor;  Marnasses,  miles;  Gaufredus,  miles;  Salo, 
miles;  Fulco,  laicus ; Odo  de  Toriniaco,  miles;  Odo  de  Gysiaco,  miles;  Rynar- 
dus,  servions  ; Leodericus,  serviens  ; Durannus,  serviens  ; Constantius,  serviens; 
Heribertus,  serviens;  Durandus  de  Valliliis-Cretriacis;  Robertus  de  Sarbiis. 

Extrait  de  la  Chronique  de  S.  Remy,  par  M.  Bouvier,  n"  65,  p.  15.  Et  copie  du 
XVIe  siècle,  Chron.  de  S.  Pierre  le-Vif,  p.  33.  Archives  de  l’Yonne. 


XII. 


CHARTE  UE  RICHER,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  MOLÈME. 

(An  1080). 

L’archevêque  donne  à Robert,  abbé  de  Molême,  l’église  de  Senan  et  ses  dépendances 
pour  les  moines  qui  demeurent  en  ce  lieu  ; il  énumère  les  offrandes  qui  leur  reviendront. 
Les  seigneurs  de  La  Ferlé,  nommés  Nivelon  et  Herbert  YVifel,  ratifient  devant  lui  le  don 
du  four  banal  de  Senan  fait  aux  moines  et  le  droit  d'usage  dans  leurs  bois  pour  les  hôtes 
des  moines. 

A meritorum  piis  patrum  justisque  rogationibus  parère  absque  simulatione 
juvat  lideles;  in  bis  vero  maxime  que  propter  Ecclesie  constilutionem,  seu  repa- 
rationem,  postulata  propalantur  necessaria.  Credimus  enim,  Domini  gratiam 
adipisci  fidelibus  ejus  studio  pietalis  ministrando,  dum  vita  fruimur  corporali. 
In  bac  ergo  lide  constans,  ego  Ricberius,  dictus  ecclesie  Senonensis  humilis 
minister,  domini  Roberti  Molismensis  abbatis,  quorumdamque  virorum  denomi- 
natorum  interventionibus  exoratus,  tribui  ecclesie  Molismensi,  monacbisque 
ejusdem  apud  Seunum  commorantibus,  ecclesiam  ejusdem  ville,  cum  altari  et 
atrio  et  beneficiis  ecclesie  pertinenti bus  ; disposui  quidem  ut  omnium  beneficio- 
rum  ecclesiasticorum  que  ad  manum  sacerdolis  venerint,  obblationum,  baptiste- 
riorum,  visitationum,  sponsaliorum,  purificationum  (puer)perarum,  benedic- 
tionum,  confessionum  mortuorum,testamentorum,medielatem  monacbi  babebunt, 
alteram  sacerdos.  Ille  autem  oblationes  que  ad  manum  monacborum  venerint, 
omni  tempore,  et  morluorum  illis  proprie  dimissa  [sic)  cum  trium  sollempni- 
talum  oblationibus,  scilicet,  Omnium-Sanctorum,  Nativilatis  Domini  et  Beate- 
Marie  Purificationis,  monacbis  erunt  sine  parte  sacerdotis.  Tota  messio  parro- 
cbianorum,  sacerdotis  erit,  sicut  est  de  Senune  i ta  et  de  Aillari.  Sacerdote 
equidem,  qui  modo  preest  ecclesie  absente,  ab  abbate  seu  monacbis,  sacre- 


XIe  SIÈCLE. 


15 

dotes  ydonei  eligantui*,  unus  post  alterum  usque  in  evum  et  ad  presentiam 
Senonensis  pontificis  adducantur,  ut  de  manu  ej us  curam  animarum  suscipiant. 
Si  sacerdos,  quod  absit,  diffamatus  fuerit  de  parte  monachorum  aliquid  reti- 
nuisse  : aut  satisfaciat  eis,  aut  submonitus  in  presentia  presulis  reddat,  aut 
juret  se  non  liabuisse.  Preterea,  dona  que  domini  de  Fi rmitate,  Nevelo  et  Her- 
bertus  Wifel,  ecclesie  predicte  tradiderunt,  coram  me  laudaverunt;  quapropter 
in  presenti  cartula  cum  nostris  donis  scribere  precepimus  : scilicet  ville  predicte 
furnum  bannalem  cum  omnibus  utensilibus  suis.  Si  aliqui  hospites  in  atrio,  vel 
in  terra  monachis  data  bospitaverint,  usuarium  nemorum,  aquarum,  pascuorum 
tam  monachis  quam  eis  concesserunt,  nulla  justitia  in  se  retinentes.  Promise- 
runt  autem,  ut  quicquid  monachi  de  dominica  terra  sua  propriis  bobus  exercere 
potuissent  , absque  terragio  et  decimis  licite  lenerent.  Concesserunt  itidem 
ut  quicquid  de  casamento  suo  monachis  ibidem  degentibus  datum  fuisset,  vel 
ipsi  quoquomodo  conquirerent,  libéré,  nulla  sibi  retenta  j usticia  vel  consuetu- 
dine,  possiderent.  Hoc  siquidem  totum,  ut  ratum  et  inconvulsum  permaneat, 
auctoritate  nostra  confirmamus  et  sigilli  nostri  impressione  testificamur.  Unie 
dono  et  concessioni  adfuerunt  présentes  : Ilduinus,  arcliidiaconus  ; Tbeobaudus, 
archidiaconus;  Symon,  arcliidiaconus;  Guillelmus,  arcliidiaconus;  Isembardus, 
archipresbiter  ; Rodulphus,  prior. 

Actum  est  hoc  Senonis,  anno  ab  incarnatione  Domini  m°  lxxx0;  indictione  ni, 
epacla  xxvi,  concurrente  ni,  domno  papa  Urbano;  rege  Francorum  Philippo. 


Cartulaire  de  Molême,  Ms  du  XIII0  siècle,  t.  11,  f°  exiv  v». 

Par  une  charte  de  l’année  1079,  l'archevêque  atteste  que  Herbert  Wifel  lui  a rendu 
l'église  de  Senan  qu’il  possédait  depuis  longtemps  et  que  lui  l’a  donnée  aux 
moines  de  Molême.  — (Ibidem,  f°  cxm  r°). 

L’archevêque  Richer  consigna  en  outre  dans  une  charte  de  la  même  année  1079.  les 
donations  que  Nivelon  et  Herbert  Wifel  et  Gosbert,  fils  de  ce  dernier,  avaient 
faites  à l’église  et  aux  moines  de  Senan  (de  Senune).  Outre  les  biens  rapportés 
dans  la  charte  ci-dessus,  on  apprend  que  Gosbert,  après  la  mort  de  son  père, 
donna  aux  moines  une  vigne  et  une  terre  censabie,  un  manse  et  une  femme, 
nommée  Rose,  avec  ses  enfants. 

Gosbert  et  sa  femme  Elisabeth  et  leurs  enfants  ont  ratifié  les  dons  faits  par  leur 
père  à Senan  et  à Flacy.  Témoins  Ilduin,  archidiacre  ; Hervé,  seigneur  de  Laferté  ; 
Garnier  Farsiz,  etc.  — (Ibidem,  f°  exiv  v”). 

Les  archevêques  Daimbert  (1120)  Henri  (1124)  Hugues  (1154)  ont  confirmé  le 
règlement  établi  dans  la  charte  de  1080  au  sujet  du  partage  des  produits  de  l'église 
entre  le  curé  et  les  moines  de  Senan.  — (Ibidem,  f“  cxv  r°  et  suiv.) 


16 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


• N“s  XIV  à XXXIII. 

CHARTES  tirées  du  tome  1^  du  Cartulaire  de  Molême,  manuscrit  écrit  avant  l’an  1130 
et  conservé  aux  Arcliives  de  la  Côte-d’Or.  Ces  documents  n’ont  pas  de  dates  précises 
mais  ne  peuvent  être  antérieurs  au  gouvernement  de  saint  Robert,  premier  abbé  de 
Molême  (1075),  ni  de  beaucoup  postérieurs  à sa  mort  (an  1110,  21  mars).  Des  dates 
marginales  modernes  sont  inscrites  sur  le  Cartulaire. 


XIV. 

DONATION  PAR  GUIBERT  DE  CHATEL-CENSOIR  A L’ABBAYE  DE  MOLÊME. 

(De  l’an  1078  à 1084). 

Il  résulte  des  notices  ci-après  : 1°  que  Guibert  de  Châtel-Censoir,  du  consentement  de 
sa  femme  Reine  et  de  ses  fils  Ascelin  et  Hugues,  et  de  sa  fille  Pétronille,  a donné  à l'abbaye 
de  Molême  son  manoir  de  Nitry  et  ses  dépendances,  et  des  droits  d usage  dans  ses  bois;  ce 
qui  fut  confirmé  à Vézelay,  le  jour  de  la  fête  de  la  Madelaine  ; 2°  qu' Ascelin,  fils  de 
Guibert,  vendit  aux  moines  le  quart  de  la  terre  de  Nitry. 

Notuin  sit  omnibus  futuris  et  præsentibus  quod  AVibertus  de  Castro-Censuni, 
annuente  ltegina,  uxore  sua,  et  duobus  liliis  ejus  Ascelino  et  Ilugone,  et  lilia  ejus 
Petronilla,  dédit  Deo  et  Sanctæ-Mariæ  Molismi,  et  fratribus  in  eodem  loco  de- 
gentibus,  totum  atrium  Nantriaci  et  omnia  ad  eundem  atrium  pertinentia,  sine 
ulla  exceptione  sui  et  suorum  omnium.  Extra  atrium,  autem,  dédit  monacliis 
censum  quatuor  nummorum  omnium  liospitum  ibi  habitare  volentium.  Quicquid 
vero  superfuerit  omnium  reddituum  mansorum,  scilicet,  et  medielatem  curvatæ 
et  tcrciarum  omnium  agrorum  qui  culti  fuerint,  excepto  hoc  quod  monacbus 
propria  carruca  lucraverit,  divident  per  medium.  Simili  etiam  modo,  de  reddi- 
tibus  nemorum  quicquid  ibi  inventum  fuerit  mellis  et  ceræ,  et  omnium  justicia- 
rum,  concessit  monacliis  medietatem  et  medietatem  retinuit.  Retinuit  etiam 
omnem  venationem,  absque  parte  monachorum.  Si  autem  quispiam  ex  venatione 
aliquam  justiciam  fecerit  : dejusticia  quæ  exinde  facta  fuerit  monachi  medie- 
tatem habebunt.  Dédit,  præterea,  monacliis,  omnium  porcorum  in  eisdem  nemo- 
ribus  pascentium,  medietatem  tocius  pasnagii,  exceptis  porcis  monachorum 
quibus  libéré  concessit  usum  omnium  nemorum.  Hoc  autem  sciendum  est  quod 
si  aliquis  servorum  domni  Wiberti  qui  in  atrio  manserint,  aliquam  injusliciam 
fecerit  monacliis,  aut  ipsis  omnibus  que  ad  res  monachorum  pertinent,  facient 


XIe  SIÈCLE. 


17 


proclamationem  ad  ipsum.  Si  vero  ipse  inde  justieiam  eis  ad  presens  agere 
potuerit,  non  dissimulando  preteribit  quin  eam  faciat.  Si  autem  de  p resenti  agere 
nequiverit , competens  terminum  ipse  et  monaclii  accipient  quo  eam  agere 
possit.  Quod  si  terminus  acceptus  transierit,  viderintque  monaclii  quod  damnum 
inde  incurrant,  exinde  justieiam  facient  monachi.  Et  si  aliquis  deforis  veniens 
proclamationem  fecerit,  domni  Wibertiabsque  clamore,  justieiam  monachi  facient. 

De  hoc  testes  existunt  : Milo  de  Nugerio  ; Hugo,  filius  Gisleberti  de  Nugerio  ; 
Ivo  de  Avalone  ; Àchardus  de  Pussione;  Walterius,  dapifer,  de  Tornodoro;  Fro- 
mundus,  frater  Widonis,  prepositi  de  Tornodoro. 

Confirmatio  hujus  cartæ  facta  est  apud  Yergiliacum,  in  die  festivitatis  Sanctæ- 
Mariæ-Magdalene,  tempore  Philippi,  regis  Francorum  et  temporibus  optimatum 
suorum  Willelmi,  comitis  Nivernensis  et  Roberti,  filii  ejus,  episcopi  Autissiodo- 
rensis,  et  Odonis,  ducis  Burgundiæ  et  Roberti,  fratris  ejus,  episcopi  Lingonen- 
sis  (1).  His  omnibus  completis,  dixit  domnus  Wibertus  : Hæc  omnia  in  fide 
concedo.  Ex  parte  domni  Wiberti  sunt  testes  : Gaufredus  de  Aona  et  tilius  ejus 
Geduinus;  et  Petrus,  tilius  Roscelini,  et  Andréas,  prepositus  ejus  de  Basseio,  et 
Lodo  de  Clamiceio. 

Sit  etiam  hoc  notum  omnibus  quia,  post  donum  illud  vel  venditionem  qua 
Ascelinus,  tilius  Wiberti  vendidit  quartam  partent  de  Nantriaco  monachis  Molis- 
mensibus,  laudante  llugone,  fratre  suo  et  matre  sua  Regina,  coram  testibus 
multis,  ut  etiam  soror  Petronilla,  uxor  Milonis  de  Riveria,  sicut  conventio  erat, 
porrexit  ipse  Ascelinus  Gurgiacum  ad  eam  et  Warnerius  monachus  cum  eo,  et 
rogavil  eam  ut  quod  ipsi  fecerant  laudaret  et  ipsa.  Que  concessit  et  donum, 
sicut  factum  fuerat,  gratanter  laudavit  : triginta  tamen  solidos  a fratre  suo,  pro 
hac  concessione,  accepit,  Hujus  rei  testes  sunt  isti  : Hugo  de  Sancto-Benigno; 
Hugo  Malus-Vicinus  ; Walterius  de  Ruvro  et  Ansculfus. 

Carlulaire  de  Molème  ; t.  i,  f’  \n,  k°. 

Par  une  autre  charte  sans  date,  mais  de  1076  à 1084,  Guiberlde  Cbâtel-Censoir,  du 
consentement  de  sa  femme  Reineet  de  ses  fils  Ascelin  et  Hugues, et  de  l'agrément 
de  Robert,  évêque  d'Auxerre,  donna  l’église  de  Nilry  et  ses  dépendances  pour  le 
repos  de  son  âme.  — Ibid,  f°  xm,  r°. 

Et  par  une  troisième  charte  sans  date,  Wibert,  de  Mailly-Chàteau,  donna  à I abbaye 
de  Molème  son  aleu  de  la  villa  de  Nitry,  consistant  en  dîmes,  terres  et  bois  -,  en 
droits  sur  les  maisons  et  la  moitié  des  droits  qu’il  aurait  sur  les  gens  qui  se  re- 
tireront dans  les  petits  hameaux  dépendant  de  Paleu  de  IXitry  et  se  placeront  sous 
la  protection  de  l’abbaye.  — Ibid.  f°  xm  v°. 

(1)  La  présence  de  ces  personnages  donne  pour  date  une  année  entre  1078  et  1084. 

3 


ii 


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CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


XV. 

DONATION  PAR  WALDRIC  DE  ROUVRE  A L’ABBAYE  DE  MOLÊME . 

Waldric  de  Rouvre,  chevalier,  se  rendit  àMolêtne  pour  s’v  faire  moine,  et,  en  présence 
de  son  fils  Hugues,  il  donna  au  monastère  son  aleu  d’Ancy,  d’Argenteuil  et  de  Lezinnes, 
et  ce  qu’il  avait  en  biens-fonds  sur  le  territoire  del’abbaye  Saint-Michel.  Sonfils  plaça  le 
signe  de  ce  don,  au  nom  de  son  père,  sur  l’autel,  devant  le  crucifix  et  le  ratifia. 

Sit  notum  universis  christianæ  religionis  cultoribus  quotl  quidam  miles  de 
Ruvra,  nomine  YValdricus,  igné  divini  amoris  accensus,  venit  Molismum  ul 
habitum  religionis  acciperet,  quatinus  de  transactis  malis  a Deo  misericordiam 
et  indulgentiam  inveniret.  Quod  et  factum  est.  Predictus  igitur  miles  venit  Molis- 
mum, ut  desiderium  suum  adimplere  potuisset  ; adduxit  secum  filium  suum 
Hugonem,  militem,  cujus  consilio  et  voluntate  dédit,  ipsa  die  qua  a nobis  sus- 
ceptus  est,  ad  augmentum  æcclesiæ  nostræ,  omne  alodium  suum  quod  habebat 
apud  Anciacum,  et  Àrgentolium  et  Lisinias  ; et  apud  abbatiam  Sancti-Michaelis 
in  terris,  in  silvis,  in  pratis,  in  vineis,  ita  liberum  et  ab  omni  calumpnia  abso- 
lutum  ut  nullus  liomo,  absque  Molismensi  æcclesia,  in  ipso  aliquid  clamare 
valeat.  Hoc  igitur  donum  posuit  filius  ejus,  loco  patris  sui,  super  altare  ante 
crucifixum,  et  laudavit  atque  confirmavit  quicquid  nobis  pater  suus  prenominatus 
dédit.  Igitur,  miles,  assensu  et  voluntate  uxoris  suæ  et  cælerorum  amicorum, 
suorum,  omnia,  ut  supra  taxavimus,  adimplevit,  et  ut  ea  quæ  superius  cornme- 
moravimus  fixa  et  inviolata  maneant,  eorum  nomina  liujus  cartulæ  curavimus 
adnotare,  qui  lnijus  donationi  interfuerunt,  ut,  si  quis  in  futuro,  instigante 
diabolo,  aliquam  fraudem  nobis  exinde  facere  voluerit,  eorum  testimonio  et  de- 
fensione  roboretur  {sic) . Ex  parte  militis  : Gocelinus,  presbiter  de  Gurgiaco  ; 
Hugo,  filius  ejus;  ex  parte  monacliorum,  Willelmus  de  Mase;  Arnulfus,  pistor  ; 
Johannes;  Isembardus;  Ricardus,  Teodicus;  cæterique  quamplures. 

Cartul.  de  Molême;  t.  1,  f“  xix,  vJ. 

XVI. 

DONATIONS  PAR  ETIENNE  DE  CHAMPVALLON  ET  MILON  DE  NOYERS  A L'ABBAYE 

DE  MOLÊME. 

Les  notices  ci-après  constatent  qu’Etienne  de  Champvallon  a renoncé  à ses  prétentions 
sur  la  terre  de  Nitry  dont  il  était  un  des  héritiers  ; et  que  Milon  de  Noyers,  et  son  fils  du 


XIe  SIÈCLE.  19 

même  nom,  ont  également  fait  abandon,  entre  les  mains  de  l’abbé  Robert,  de  ce  qu’ils 
réclamaient  sur  cette  terre  ; moyennant  quoi  ils  ont  reçu  /|0  sous  des  moines. 

Notum  sit  etiam  hoc  quod  Stephanus  de  Campo-Walonis,  qui  erat  unus  ex 
hæredibus  Nantriaci,  partent  illam  quant  calurapniabatur  concessit  Deo  et  Sanctæ- 
Mariæ  Molisntensi,  laudantibus  filiis  et  filiabus  suis  Rainaldo  et  Stephano,  et 
Stephano,  genere  suo,  cura  uxore  sua,  filia  supradicti  Stepbani.  Testes  sunt  : 
Constantius  Bolosus;  Herntenfridus  ; Mainfredus  ; Odo;  Erlaudus;  Girbaudus 
de  Arciaco;  Olricus;  Achardus  de  Molismo. 

Notura  sit  cunctis  quia  ilia  calumpnia  qua  Milo  de  Nucerio  calurapniabatur 
quandam  partein  terræ  de  Nantriaco  injuste  facta  est  ; ideo  utique,  quia  ecclesia 
Molismensis  ipsam  terrant  totam  libérant  absque  ullo  contradictoplus  xxannis  in 
pace  possederat;  nec  predictus  Milo,  vel  aliquis  predecessorunt  ejus  aliquid  juris 
in  ea  habuit  vel  reclamavit  ; sed  quia  monachi,  nisi  cum  ntagno  labore  et  gravi 
suarunt  rerum  dispendio,  placitare  non  possunt,  Hugo,  monachus,  prædictæ 
villæ  prepositus,  pro  pacisquietisque  amore,  cura  laude  domni  Roberti,  abbatis, 
xl  solidos  eident  Miloni  dédit,  et  tam  ipse  Milo  quant  filius  ejus,  nominatus  simi- 
liter  Milo,  et  uxor  ejus,  hanc  calumpniant  ecclesiæ  remiserunt,  et  quicquid  in 
prædicta  terra  juste  vel  injuste  proclamabant  Sanctæ-Mariæ  et  domno  Roberto 
abbati,  condonaverunt  : testes  sunt  monachi  qui  cum  domno  abbate,  \Vido,  prior 
Molismensis;  Iîato;  Hugo;  de  railitibus Hugo,  filius  Gisleberti;  Otlto  de  Nucerio; 
Petrus  Wido,  præsbiter. 

Cartul.  de  Molême  ; t i,  fJ  xur,  r°. 

Par  une  autre  charte  du  même  temps,  Milon  de  Chacenay  renonça  aux  droits  qu’il 
prétendait  sur  la  terre  de  Nilry  donnée  par  Wibert,  de  Châtel-Censoir  ; et  en 
reconnaissance,  les  moines  de  Molême  lui  donnèrent  9 livres,  et  à son  fils  Hugues 
un  cheval,  et  à sa  femme  Aaladis  une  once  d’or. 

Fait  par  l’abbé  Robert.  — Ibidem,  f°  lx,  r". 

XVII. 

DONATION  PAR  ALBERIC  DE  MAILLY  A L’ABBAYE  DE  MOLÊME. 

L’abbé  Robert  rapporte  qu’Albéric  de  Mailly  a donné  tout  son  aleu  de  Lésigny  ; une 
terre  et  la  moitié  d’une  île  à Trucy  ; des  biens  à Sesiaca  et  à Navenla. 

Notum  cunctis  posteris,  ego  Robertus,  abbas,  scripto  reliqui  quod  Albericus 
de  Malliaco,  cum  consensu  uxoris  suæ,  et  filii  et  nepotis  Alberici,  pro  aniraæ 
suæ  remedio,  dédit  Beatæ-Mariæ  de  Molismo  totum  alodium  suum  de  villa  quæ 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

dicilur  Lisiniaca,  scilicet  terram,  duo  molendina,  silvas,  aquam;  preterea  in 
servis  et  ancillis  xx  et  unum  et  dimidium  ; id  est  sex  patres  familiarum  cum 
tiliis  et  fîliabus  suis;  in  Truciaca  quoque,  terram  et  dimidielatem  unius  insulæ 
in  aqua  positæ  ; in  Seciaca,  quandam  portionem  terræ  et  prati;  Naventa  similiter 
terræ  portionem  et  silvæ,  que  Quinta  silva  cognominatur,  et  quartam  partem 
silvæ  Grossæ  ; quartamque  partem  silvæ  de  Garria  et  terram  Jussiæ.  Quæ  omnia 
pertinentia  ad  alodium  de  Lusia,  cum  celerrime  donasset,  affuerunt  multi  testes 
de  eodem  Castro  Malliaco,  videlicet:  Wibertus;  Balduinus;  Hugo  Grossus,  frater 
ejus  ; Paganus  ; Lambertus,  clericus  ; Frogerius,  et  multi  alii  in  eodem  Castro 
commorantes. 

Cartulaire  de  Molème  ; t.  i,  f°  xni,  v», 


XVIII. 


DONATION  PAU  YYON  D’AVALLON  A L’ABBAYE  DE  MOLÈME. 

Yvon  d’Avallon  et  sa  femme  Adélaïde,  du  consentement  de  leurs  sept  fils,  ont  donné  à 
l’abbaye  de  Molème  l’église  de  St-Moré,  c’est-à-dire  le  presbytère,  les  offrandes  et  tout  ce 
qui  dépend  de  la  cure.  Ils  y ont  ajouté  une  partie  des  dîmes.  Mais  après  la  mort  d’Yvon, 
sa  femme  et  ses  fils  contestèrent  cette  libéralité,  puis  enfin  ils  renoncèrent  à leurs  préten- 
tions, et  reçurent  60  sous  de  l’abbaye. 

Cet  acte  fut  passé  à Avallon,  dans  le  réfectoire  du  Chapitre. 

Notum  si  t omnibus  sanctæ  æcclesiæ  fidelibus  quod  Yvo,  Avalensis,  et  conjux 
ejus  Adelaidis,  concedentibus  filiis  suis  Yvone,  Johanne,  Hugone,  Tosart,  Gau- 
t'redo , Ilermanno  et  Ilugone,  juniore , dederunt  et  gratanter  concesserunt 
Deo  et  Sanctæ-Mariæ  Molismensi  ecclesiam  Sancli-Moderati  ; id  est  presbi_ 
teratum,  ofl’erendas,  et  quicquid  ad  presbiteratum  pertinet.  De  omni  autem 
labore  quem  monachi  quoquomodo  laboraverint , et  de  omni  nutrimento 
eorum  totam  décimant  monachis  similiter  concesserunt;  de  reliqua  communi 
décima,  totam  medietatem.  Si  aliéna  vero  animalia  monachi  habuerint,  talem 
partem  in  décima  accipient,  pro  suo  labore,  qualem  in  animalium  laboribus 
habuerint,  et  quod  residuum  fuerit,  iterum  per  medium  parcietur.  Post 
morlem  vero  supradicti  Yvonis,  uxor  ejus  Adelaidis,  et  fdii  ejus,  hoc  donurn 
injuste  calumpniati  sunt,  una  et  altéra  vice.  Qui  rnultis  ratiociniis  et  placitis 
converti,  tandem  se  recognovemnt,et  omnia,  sicut  supra  scriptum  est,  gratanter 
laudaverunt,  et  pro  salute  animarum  suarurn  ipsi  et  amici  eorum  societatem  æc- 
clesiæ sibi  dari  pecierunt,  et  impetraverunt.  Et  pro  his  et  talibus  caluntpniis 


XIe  SIÈCLE. 


reprimendis,  quas  seculares  quique  ideo  îmihocies  inferunt,  ul  aliquid  a mona- 
ehis,  vel  clericis,  possint  extorquere,  quamvis  injuste  caiumpniati  fuissent, 
tamen,  pro  pacis  custodia,  de  bonis  æcclesiæ  caritatem  l\  solidorum  inter  duas 
vices  habuerunt.  Hoc  etiam  est  notandum,  si  casu  contigerit,  ipsam  dominant 
vel  aliquem  filiorum,  vel  hominum  ejus,  more  hospitis  supervenire  bis  in  anno, 
ethospilium  requisierint,  non  aliqua  consuetudine  sed  débita  omnibus  caritate,  et 
monachi  noluerint  eis  prebere  sumptus  necessaria,  quod  non  eos  depredabunt, 
vel  aliquam  molestiam  pro  hoc  inferrent,  sed  prius  abbati  vel  priori  ostendent, 
et  ipse  faciet  convenienter  restitui  quod  i psi  necessario  expenderint. 

Factum  est  hoc  apud  Avalense  oppidum,  in  refectorio  canonicorum,  xiv  kalen- 
das  octobris.  Hujus  conventionis  testes  sunt  : Lambertus,  archipresbiter ; Hen- 
ricus,  Autissiodorensis  clericus;  Eldredus,  presbiter ; Robertus  de  Sancto-Me- 
dardo  ; Odo  Dives  ; Artaldus  Balbus  ; Nicholaus,  vicecomes  ; Rotbertus  de 
Castelliolo,  Wido  Richardus;  Radulfus  de  Nemeio;  Hugo  Infans. 

En  marge,  d'une  écriture  du  XVIIe  siecle,  an  1084.  Cartul.  de  Molême;  1. 1,  f« 

XVIII  v°. 

Par  une  charte  à la  suite  de  la  précédente,  Eldred  de  Vézelay  et  Thibaud  Resbet, 
sa  femme  et  sa  sœur,  ont  donné  à l’abbaye  de  Molême,  l’église  de  Nailly  (de 
Nalleiaco)  et  tout  le  manoir  avec  la  moitié  de  la  dîme.  — Ibidem. 

Hugues-le-Gros,  de  Mailly,  a donné  aussi  à l'abbaye  de  Molême  des  terres  à Saint- 
Moré  et  la  faculté  d’acquérir  des  héritages  situés  en  deçà  du  cimetière.  — Ibid., 
f°  xxxviii,  r°. 


XIX. 

DONATION  PAR  GOSBERT  CHAPEL  A I/ABBAYE  DE  MOLÊME. 

(An  1096-1115.) 

Gosbert  Chapel  donne  à l’abbaye  de  Molême  l’église  de  Vermanton  et  ses  dépendances, 
excepté  une  place  propre  à bâtir  une  maison.  11  lui  donne  en  outre  l’emplacement  des 
moulins,  à condition  que  les  moines  les  rebâtiront  ; droit  d’acquérir  dans  la  terre  de 
Vermanton  et  droit  d’usage  dans  les  pâturages,  les  bois  et  les  eaux,  etc. 

Notum  sit  omnibus  quod  Gosbertus  Capellus,  concedentc  domino  Humbaldo, 
autissiodorensi  episcopo,  lande  etiam  et  assensu  uxoris  suæHelisabeth,  filiorum- 
que  suorum  Johannis,  Evrardi  et  Gotfridi,  dédit  Domino  et  Sanctæ-Mariæ  Molis- 
rnensi  ecclesiam  de  Yermenton  et  omnem  decimam  totius  laboris  vel  nutrimenti 
monachorum,  et  totum  feodum  qui  pertinet  ad  presbiteralum,  et  atrium  totum 
seu  justiciam,  nichil  sibi  in  eo  retinens  præter  unam  aream,  in  qua  domum  pro- 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


priam  sibi  construeret,  vel  cuilibet  ex  hominibus  suis  cui  eam  vellet  dare,  imor 
denarios  census  monachis  inde  persolvendo.  Concessit  etiara  sedem  molendino- 
rum  tali  tenore  quod  monachi  ea  ex  toto  in  prirais  constituent,  præter  quod  ipse 
imam  molam  comparabit.  Postquam  autem  quodlibet  ex  molendinis  molere 
ceperit,  prædictus  Gosbertus  medietatem  accipiet,  et  in  omni  apparatu  eorum  per 
omnia  medietatem  inpendet.  Similiter  facient  et  monachi.  Concessit  quoque  mo- 
nachis quicquid  in  omni  potestate  Vermenton  quoquo  modo  adquirere  potuerint, 
et  tam  ipsis  quam  propriis  mancipiis  eorum  totum  usuarium  in  pascuis,  in  silvis 
et  in  aquis,  ad  omnia  quæcumque  facere  voluerint.  Hoc  autem  notandum  quod 
ipse  Gosbertus  molet  sine  multura , sicut  et  monachi.  Sciendum  etiam  quod 
isdem  locus  nulli  cellulæ  subjacebit,  nisi  principaliter  monasterio. 

Hujus  concessionis  testes  sunt  : Rogerius,  Àutissiodorensis  ecclesiæ  thesaura- 
rius  ; Hugo,  filius  Jocelini. 

Cartul.  de  Molême,  t.  i,  f*  xx,  r°. 

XX. 

DONATION  PAR  GAUTIER  A L’ABBAYE  DE  MOLÊME. 

Gautier,  chevalier,  donna  à l’abbaye  de  Molême  l’église  de  Stigny,  c’est-à-dire  le  pres- 
bytère et  le  revenu  de  l’autel;  et  la  moitié  de  la  dîme  qu’il  tenait  en  fief  d’Eudes,  fils  de 
Rocelin,  etc.;  ce  qui  fut  ratifié  par  la  femme  et  les  enfants  de  ce  dernier,  particulièrement 
lorsqu’il  prit  l’habit  religieux. 

Ensuite  Hugues,  fils  d’Eudes,  partant  pour  Jérusalem,  donna  aux  moines  l’autre  moitié 
de  la  dîme  de  Stigny. 

Notum  sit  omnibus  quod  Walterius,  miles,  divina  gratia  inspiratus,  habituai 
sanctæ  religionis  suscepturus,  dédit  Deo  et  Sanctæ-Mariæ  et  æcclesiæ  Molis- 
mensi,  æcclesiam  de  Sistiniaco  totam,  id  est  presbiteratum  et  quicquid  ad  altare 
pertinet,  sicuti  ipse  eam  tenebat,  ita  tamen  ut  per  singulos  annos  persolvamus 
duos  solidos  de  recto  censu  ; medietatem  quoque  totius  decimæ  quam  tenebat  de 
feodo  Odonis,  filii  Rocelini,  cum  ipsius  laude,  uxorisque  suæ  Hermensennis,  et 
filiorum  ejus  Hugonis  et  Odonis  similiter  dédit,  qui  tune  laudaverunt,  et  post 
quando  isdem  Odo,  seculum  derelinquens,  habitum  monachilem  suscepit,  pro- 
fectius  confirmaverunt.  Item,  post  annos  nonnullosHugo,  filius  prædicti  Odonis, 
Jherosolimam  ad  sepulcrum  Dominicum,  causa  devotionis,  profeclurus,  sed  de 
vitæ  suæ  statu  incertus,  alteram  medietatem  quam  in  suo  dominicatu  proprie 
tenebat  ita  Sanctæ-Mariæ  concessit,  per  manum  donni  Gaufredi,  filii  Otranni, 


XIe  SIÈCLE. 


23 

quatinus,  si  in  eodem  itinere  eum  fratres  obiissecognoverint,  preces  et  oraliones 
fidelibus  defunctis  débitas  Deo,  pro  ejus  anima,  solvant.  Hoc  autem  donum  Milo 
de  Cacennaco,  de  cujus  casamento  constabat,  fideliter  concessit,  et  ut  omnia 
rata  essent,  confirmando  laudavit.  Hujus  rei  testes  sunt  : Walterius  de  Munti- 
niaco  ; Wido  Cardus  ; Walterius  de  Ispania  ; Lambertus  de  Prela  ; Teodericus  ; 
Falco  ; Ingelbertus. 

En  marge,  d'une  écriture  du  XVII®  siècle,  an  1097  ; Cartul.  de  Molème;  t.  i,f>  xxv,  v». 


XXI. 

DONATION  PAR  HÉLOÏSE  DE  CHASSY  A L’ABBAYE  DE  MOLÈME. 

Dame  Héloïse,  mère  d’Aganon  de  Chassy,  chevalier,  quittant  le  monde,  se  donna  avec 
ses  biens  à l'abbaye  de  Molème,  et  se  soumit  à l’autorité  de  l’abbé  Robert.  Alors  l’abbé 
lui  assigna  pour  demeure  Stigny,  et  lui  donna  le  revenu  de  l’église  de  ce  lieu  qui  dépen- 
dait du  cellerier,  et  des  terres  à Sennevoy. 

Notum  sit  omnibus  quod  quedam  domina,  Alwidis  nomine,  mater  Aganonis, 
militis,  de  Casseio,socularia,  negotia  deserere  et  Cbristo,  ejusque  pauperibus,  de 
sua  substantia  ministrare  cupiens,  Deo  et  Sanctæ-Mariæ  æcclesiæ  Molismensi  se, 
suaque  omnia,  dicavit,  donnique  R.  abbatis,  et  cæterorum  fratrum  ditioni  et 
obedientiæ  per  omnia  se  devote  subdidit.  Quapropter,  ab  eodem  donno  abbate 
cæteris  fratribus  petiit  ut  sibi  aliquem  locum  delegarent,  cujus  instructioni  et 
edificationi  liberius  operam  daret,  et  exinde  caritatem  aliquam  fratribus,  per 
manum  cellarii,  impenderet.  Cujus  peticioni  donnus  abba,  cum  fratribus,  libenter 
assensum  præbuit,  et  æcclesiam  de  Sistiniaco,  cum  suis  appendiciis,  quicquid 
etiam  proprium  ibi  habebamus  in  terris  et  nemoribus,  vineis  et  omnibus  consue- 
tudinibus,  totum  illi  in  constructione  illius  loci  concessimus,  prêter  unum  man- 
sum  et  medietatem  decimæ  panis  et  vini,  que  pertinent  ad  obedientiam  elemosi- 
narii  ; preteréa  eciam  de  Sinevio  similiter  dedimus  terram  de  Campinolio, 
quantum  indiguerit  accipiat;  pratum  de  Floriaco  tamdiu  teneat  donec  isdem 
locus  ab  alio  reedificetur.  Sic  notandum  quod  hec  predicta  domina,  cum  suis 
omnibus,  sub  manu  et  tuitione  cellarii  est  posita,  nec  cogenda  est  ab  aliquo  sed 
in  sua  potestate  erit  quicquid  caritatis  fratribus  impendere  voluerit.  Si  autem 
voluntas  donni  abbatis  et  aliorum  fratrum  fuerit  ut  ipsum  locum  auferat  de 
manu  cellarii,  ipsa  quoque  illi  obedientiæ  subjacebit  cui  ipse  locus  subditus 
fuerit.  Quod  si  forte  ipsa  eademadtantam  inopiam  venerit,  vel  locus  ipse,  aliquo 


24 


CA.RTULA.IRE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 

modo,  adnichilatus  fuerit,  sciendum  quod  panis  Sanctæ-Mariæ  ipsi  non  negabi- 
tur,  sicut  uni  ex  cæteris  sororibus. 

En  marge,  d’une  écrilure  du  XVIIe  siècle,  an  1097.  Cartulaire  de  Molême,  t i,  f° 
XL vi,  r°. 

XXII. 

DONATION  PAR  ASCELIN  DE  CHATEL  - CENSOIR  A L’ABBAYE  DE  MOLÊME. 

Ascelin,  étant  sur  le  point  de  partir  pour  Jérusalem,  céda  à l’abbaye  le  quart  de  la  terre 
de  Nitry,  moyennant  27  livres  de  deniers  qu’il  reçut  pour  lui  servir  dans  son  voyage. 

(Vers  1098). 

Fixum  atque  in  perpetuo  ratum  cuncti  sancti  {sic)  æcclesiæ  fdii,  présentes 
et  futuri,  teneant  perpetueque  mémorisé  tradant  quod  Ascelinus,  filius  Wiberti 
de  Castro-Censorii,  profecturus  Hierosolimam,  concedente  et  laudante  Regina, 
matre  sua,  et  Hugone,  fratre  suo,  Sanctæ-Mariæ Molismensi  et  monachis  ejusdem 
cenobii,  de  hoc  quod  ipsa  Regina  et  predicte  filii  ejus  habebant  apud  Nantria- 
cum;  quod  etiam  cum  ejusdem  loci  monachis  dividendo  partiebantur,  dédit 
medietatem,  id  est  quadrantem  tocius  terræ  et  omnium  reddituum  ipsius  qua- 
drantis,  et  medietatem  venationis,  pro  xxvn  libris  denariorum  quos  in  expensis 
suæ  peregrinationis  Hierosolimis  detulit.  Facta  hæc  apud  castrum  Malliacum,  vi 
nonas  martii,  coram  bis  testibus  : Hugo  Grossus;  Gaufredus,  frater  ejus;  Rai- 
naldus,  cognatus  eorum  ; Wilelnnis,  frater  ejus,  et  Widricus  ; Gaufredus  de 
Vincellis;  Norgaudus  ; Odo,  vitricus  ipsius  Ascelini,  AVido  de  Misera  ; Avinus, 
filius  predicti  Odonis  ; Gonterius,  capellanus  ; Paganus,  præsbiter;  Rainerius  et 
Henricus,  famuli.  Pro  hoc  acceperunt  societatem  tocius  benefîcii  Molismensis 
æcclesiæ  a domno  abbate  Roberto,  sicut  rnoris  est  dari  monasteriis. 

Cartul.  de  Molême,  1. 1,  f’  xtv,  r°. 


XXIII. 

RÉSUMÉ  DES  DONATIONS  FAITES  PAR  GUIBERT  DE  CHATEL -CENSOIR  ET  SES  FILS 

A L’ABBAYE  DE  MOLÊME. 

La  notice  ci-dessous  rappelle  la  donation  faite  par  Guibert  du  manoir  de  Nitry,  puis  la 
vente  du  quart  de  cette  terre  par  Ascelin,  puis  le  don  d’un  autre  quart  du  même  domaine 
par  Hugues,  le  plus  jeune  fils  de  Guibert,  qui,  étant  grièvement  blessé  à Clamecy,  prit 
l’habit  de  religieux;  enfin  la  revendication  faite  par  Ascelin  après  la  mort  de  son  frère, 
puis  l’abandon  définitif  qu’il  en  fit  à l’abbaye. 


XIe  SIÈCLE. 


25 

Notum  sit  omnibus  sanctæ  Dei  æcclesiæ  liliis,  tam  præsentibus  quam  futuris, 
quod  quidam  miles  de  Castro-Censorii,  Wibertus  nomine,  Molismensi  donavit 
æcclesiæ  et  fratribus  in  eadem  Deo  servientibus,  tempore  donni  Roberti,  primi 
ejusdem  æcclesiæ  abbatis,  atrium  Nantriaci,  nicliil  sibi  in  eo  retinens.  Donavit 
quoque  supradictæ  æcclesiæ  medietalem  alodii  ejusdem  villæ,  scilicet  Naintriaci, 
in  terris,  in  silvis,  in  pratis,  et  in  villulis  ad  prædictum  Naintriacum  pertinen- 
tibus  ; Regina,  uxore  sua,  duobusque  liliis  suis  Acelino  et  Hugone  laudantibus. 
Mortuo  vero  prædicto  Wiberto,  Acelinus,  major  fdius  ejus,  volens  ambulare  in 
Jherusalem,  medietatis  alterius  rnedietatem  que  videlicet  liereditario  ad  ilium 
jure  pertinebat,  Regina,  matre  sua  et  Hugone  fratre  sno  laudantibus,  xx  et  vu 
libris,  Molismensibus  vendidit  monachis.  Post  longum  autem  temporis  interval- 
lum,  Hugo,  supradicli  Wiberti  minor  fdius,  Clamiciaco  graviter  vulneralus,  tem- 
pore donni  Widonis  secundi  Molismensis  cœnobii  abbatis,  religionis  habit mn , 
volente  Deo,  a Molismensibus  monachis  accepit;  quibus  tune  prædicti  alodii 
quartum  quadrantem  quem  liereditario  jure  libéré  possidebat,  coram  multis  tes- 
tibus  donavit.  Post  obitum  vero  Hugonis,  Acelinus,  frater  ejus,  cepit  fortiter 
calumpniari  monachis  alodium  quod  frater  suus  dederat  illis;  sed  frater  suus, 
donnus  abbas  Wido,  monachique  sui,  nolentes  cum  ipso  inire  virgium,  pro  pace 
etpro  confirmanda  laude  doni  fraterni,  decem  libras  denariorum  donaverunt  illi. 
Quapropler  Acelinus,  donum  quod  Hugo,  frater  suus,  monachis  fecerat  de 
alodio,  de  servis  et  ancillis  ad  ipsum  alodium  pertinentib us,  pro  animabus  patris 
sui  et  matris  suæ,  et  pro  anima  fratris  et  pro  sua  libentissime  concessit  ; vendi- 
cionem  quoque  suæ  quartæ  partis  et  omniadona  quæ  pater  suus  æcclesiæ  Molis- 
mensi fecerat  iterum  sponte  sua  confirmavit,  nicliil  sibi  omnino  retinens  in  alodio, 
neque  in  omnibus  supradictis.  Hujus  concessionis  sive  donationis  in  partent 
Molismensis  æcclesiæ  fuerunt  testes  : donnus  Lambertus,  abbas  Pultariensis  ; 
Hugo  de  Merlenniaco;  Norgaldus  de  Monte  et  frater  ejus  Haymericus  ; fatnuli 
quoque  supradicti  abbatis  Seberius,  Theodericus,  Willelmus,  Petrus.  In  parte 
vero  Acelini  testes  fuerunt  ; Gaufredus  de  Villare,  Wido  de  Misereio. 

Cartulaire  de  Molême  ; t.  i,  fu  lvi,  v°. 

XXIV. 

DONATION  PAR  HUGUES  DE  NOYERS  A L’ABBAYE  DE  MOLÊME. 

Hugues  de  Noyers  donne  aux  moines  de  Molême  qui  habitent  Collan  tous  les  droits  qu’il 
avait  dans  le  bois  de  ce  lieu. 


II 


4 


26 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Notum  sit  omnibus  quod  Hugo  de  Nucerio,  fdius  Gisleberti,  concessit  Deo  et 
ecclesiæ  Molismensi,  et  fratribus  apud  Colannum  manentibus,  laudantibus  filiis 
suis  Adam  et  Milone,  quicquid  habebat  in  silva  ilia  que  est  in  parrochia  Sancti- 
Mauricii  de  Colanno;  id  est  venationem,  inventionem  et  cæteros  terræ  vel  silvæ 
redditus,  et  forestagium  suorum  vel  aliorum  hominum  qui  exerta  fecerint, 
excepto  quod  tercias  terræ  sibi  retinuit  et  usuarium  suorum  hominum,  ita  tamen 
ut  nicliil  inde  vendant,  aut  dent,  tam  ipse  quam  illi.  Et  si  forte  aliquem  invenerit 
silvam  succidentem  sine  licentia  monacborum,  hune  capiet  et  justiciam  suam 
exinde  faciet  ; et  si  campum  super  terram  ipsam  vel  alius  in  sua  persona  firma- 
verit,  suum  vadimonium  habebit.  Cetera  omnia,  omnes  consuetudines  vel  jus- 
ticiæ,  monacborum  erunt.  Hujus  concessionis  testes  sunt  : Gislebertus,  decanus; 
Nivardus  ; Otho  ; Iterius,  qui  cognominatur  Bonus-Amicus  ; Frotmundus,  nepos 
ejus;  Rotbertus  de  Riciaco;  Odo  de  Masiaco. 

En  marge,  an  1099,  écriture  du  XVIIe  siècle.  Car.ul.  de  Molème  : t.  i,  f”  xvii,  r°. 

Par  d'autres  chartes  du  même  temps  l’abbaye  de  Molème  vit  augmenter  son  domaine 
de  Collan:  Odo,  fils  d’Arrœus  de  Maligny,  donna  le  fief  qu’il  tenait  de  Thibaud-le- 
Roux  à Collan. 

Thibaud-le-Roux  et  sa  femme,  Adélaïde,  donnèrent  tout  leur  domaine  de  Collan 
consistant  en  serfs,  bois  et  terres  labourables.  — Témoin,  Hugues,  surnommé 
Richard  l’Àuxerrois,  etc. 

Olricus,  chevalier,  de  Maligny,  du  consentement  de  Félicité,  sa  femme,  donna  tout 
ce  qu’il  possédait  à Collan  et  son  aleu  de  Villare.  — Ibidem,  f°  xvii  v°. 

Milon,  comte  de  Rar,  donna  tout  ce  qu’il  possédait  à Collan  dans  l’enceinte  des  an- 
ciennes limites  de  ce  village,  en  justice  et  autres  coutumes.  — Témoin  Archen- 
froi  de  Saint-Vinnemer.  — Ibid.  fu  xxxv°,  v°. 

Milon,  connétable,  seigneur  de  Salmaise,  du  temps  de  l’abbé  Gui,  revendiquait 
l’aleu  de  Collan  (de  Colanno'i  comme  lui  appartenant,  à cause  de  sa  femme,  et 
bien  que  Iss  moines  le  possédassent  depuis  plus  de  trente  ans.  Un  procès  s’étant 
élevé  entre  les  parties,  il  devait  être  jugé  à Châtillon,  lorsqu'un  accord  est  inter- 
venu par  Jocerand,  évêque  de  Langres,  le  duc  Hugues,  et  Milon,  consul  de  Bar, 
en  suite  duquel  Milon  renonça  à ses  prétentions;  et  afin  de  faire  disparaitre  tout 
prétexte  de  réclamation,  les  moines  ont  donné  cent  sous  à Milon  et  10  sous  à sa 
femme  pour  acheter  un  anneau  d’or,  en  gage  de  ratification  du  présent  traité. 
— Ibidem,  f°  lv,  v°. 


XXV. 


DONATION  PAR  GUI  D’ASPRE  ET  SES  FRÈRES  A L’ABBAYE  DE  MOLÈME. 

Gui  d’Aspre,  touché  de  Dieu,  vint  à Molème  et  prit  l’habit  religieux.  Il  donna  alors  au 
monastère  l’aleu  qu’il  avait  dans  le  Tonnerrois,  savoir  dans  le  château,  à Grisy,  à Bernon, 
etc.  Son  fils,  ses  filles  et  ses  frères  ont  ratifié  ce  don. 


XIe  SIÈCLE.  27 

Longtemps  après,  ses  deux  frères,  étant  venus  le  voir  au  monastère,  donnèrent  aux 
moines  leurs  droits  sur  le  moulin  de  Grisy. 

Notificamus  universis  sanctæ  æcclesiæ  fidelibus  quod  donnus  Wido  de  Aspre, 
inspiratione  divina  conpunctus,  venit  Molismum,  et  petiit  a donno  abbate  et 
fratribus  ut  ei  habitum  religionis,  ob  remissionem  peccatorum  suorum,  tribue- 
rent,  ut  cum  ipsis  in  miliciam  Christi  usque  ad  finera  permaneret.  Quod  et  im- 
petravit.  Dédit  igitur  nobis  omne  alodium  suum  quod  habebat  in  Tornodorensi 
territorio,  in  ipso  Castro  Tornodorensi,  et  apud  villam  quæ  Griseus  vocatur,  et 
ad  aliam  villam  quæ  Bernonus  dicitur.  Non  solum,  autem,  in  bis  tribus  suprano- 
minatis  locis  concessit  nobis  omnem  hereditatetn  suant,  scilicet  ubicunque  ali- 
quid  habebat,  servosque,  ancillas,  terrant  cultant  et  incultam,  in  vineis  et  silvis  ; 
adliuc  autent  areant  unius  ntolendini  apud  Griseiunt.  Hæc  ontnia  nobis  concessit, 
laudante  filio  suo  Wilenco  et  filiabus  suis  et  fratribus  suis,  Haimone,  Rogerio, 
Ulgerio. 

Transacto  igitur  non  modico  tempore,  alia  vice  venerunt  Molismum  Rogerius 
et  Ulgerius  videre  fratrem  suum.  Dédit  ipse  Rogerius  partent  suam  de  area 
ntolendini;  Ulgerius  vero  similiter  suant  partent  et  quicquid  in  supradicto  alodio 
obtinebat.  Hujus  rei  testes  sunt  : Rogerius,  clericus  ; Raynaldus  de  Besua,  etalii 
in  carta  notati. 

En  marge,  d’une  écriture  du  XVIIe  siècle,  an  1099.  Cartul.  de  Molême  ; l.  i,  f“  xx  r«. 

XXVI. 

DONATION  PAR  GOSBERT  DE  MALIGNY  A L’ABBAYE  DE  MOLÊME. 

Gosbert  de  Maligny  donne  à Molême,  du  consentement  de  Sibille,  sa  femme,  et  de  Nive- 
lon,  son  frère,  par  la  main  de  l’abbé  Robert,  tout  ce  qu’il  possédait  à Arthonnay,  pour  le 
repos  de  l’âme  de  son  père  Nivelon,  et  de  son  oncle  Gui,  de  qui  il  a hérité.  Il  confirme 
ensuite  l’abbaye  dans  la  propriété  des  deux  autres  parties  de  l’aleu  d’Arthonnay  que  ses 
ancêtres  lui  avaient  données.  Il  fait  tout  cela  gratuitement,  pour  le  repos  de  son  âme  ; ce- 
pendant, s’il  faisait  le  voyage  de  Jérusalem,  les  moines  lui  donneraient  une  somme  conve- 
nable pour  l’aider  dans  son  expédition. 

Quoniam  pacis  incrementis  perfidorum  malicia  quibus  valet  versuciis  contraire 
non  desistit,  et  dum  mortalibus  successione  temporum  dominatur  oblivio,  matris 
nostræ  æcclesiæ  ab  impiis  minuitur  possessio.  Ideo,  ego  Gosbertus  de  Merlen- 
niaco  dominus,  permissione  divina  corporali  inlirmitale  astrictus,  donum  quod 
facio  Molismensi  æcclesiæ  de  Artunnaco,  præsentibus  litteris  annotare  festino; 
ut,  si  quando  quispiamhuic  oppugnare  temptaverit,  scripto  deducto  ad  medium, 


28 


CARTULAfRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


confusioni  cédât  quod  tacere  nequiverit.  Igitur,  tam  pro  remissione  peccatorum 
meorum  quam  etiam  pro  animabus  patris  mei  Nivelonis,  et  avunculi  mei  Gui- 
donis,  de  cujus  raihi  hoc  excidit  beneficio,  laude  et  assensu  Sibillæ,  uxoris  meæ, 
fratrisque  mei  Nivelonis,  trado  et  concedo  Deo  et  Sanctæ-Mariæ  Molismensi,  per 
manum  donni  Roberti,  abbatis,  quicquid  in  alodio  Artunnaci  habeo,  absque  ulla 
retentione,  in  servis,  videlicet,  et  ancillis  ad  illud  alodium  pertinentibus  ; in 
terris  cultis  et  incultis,  in  silvis,  pratis,  pascuis  et  campis,  in  venationibus  et 
saltibus,  aquarumque  decursibus,  et  in  omnibus  consuetudinibus,  usuariis  atque 
redditibus,  quatinus  hoc  Molismensis  æcclesia,  quam  in  loco  mei  in  bac  parte 
heredem  constituo,  in  sempiternum  quiete  teneat.  Et  quia  residuas  partes  ipsius 
potestatis,  concessione  antecessorum  vel  parentum  meorum,  memorata  jam  pos- 
sidet  æcclesia,  ne  deinceps  aliquam  occasionem  calumpniandi  quacunque  versu- 
cia  vel  conlroversia  quilibet  perversus  de  mea  donatione  inveniat,  totum  quod  ad 
me  de  ipso  pertinet  alodio,  quocunque  modo  pertineat,  libéré  Molismensi  æcclesiæ 
trado  et  confirmo. 

Sane,  boc  donum  presens  non  aliqua  taxacione  precii  aut  peccuniæ  denomi- 
natione,  sed  pro  sola  animæ  meæ,  parentumque  meorum  salute  facio,  præter 
hoc  tantum,  quod  si  in  Jherusalem  ire  voluero,  convenientem  mihi  Molismenses 
fratres  caritatem  facient  ad  adjutorium  tanti  itineris,  non  meo  tamen  arbi trio 
vel  deliberatione,  sed  pro  voluntate  et  arbitrio  abbatis,  fratrumque  suorum  quos 
ad  boc  vocaverit  consilium.  Concedo  etiam  et  promittens  devoveo  me  et  uxorem 
meam,  ubicumque  in  bac  regione  obierimus,  in  atrio  gloriosæ  Yirginis  Mariæ 
apud  Molismum  sepeliendos.  et  quo  ad  vixerimus  prædictam  æcclesiam  diligere, 
res  vero  ipsius  servare  et  multiplicare  ; ita  ut  uniiin  ex  filiis  nostris  sub  mona- 
cbico  instituendum  habitu  eidem  tradamus  æcclesiæ.  Et  ut  hæc  nostra  largicio 
firma  atque  inconvulsa  perpetuo  maneat,  manu  mea  firmo,  et  insuper  ad  corrobo- 
randum  videntes  et  audientes  legittimos  testes  adhibeo.  Walterium,  scilicet,  de 
Montiniaco  ; Rainaldum  de  Rubeo-Monte,  Bovonem  de  Merlenniaco  ; Iterium  Car- 
duum  ; Lescennium  Melondensem  ; Walterium  de  Ecclesiolis  ; Herbertum  de 
Luparia;  Goceliuum  præpositum  et  Rainaldum  de  Artennaco.  f S.  Gosberti, 
f S.  Sibillæ,  uxoris  ejus. 

En  marge,  d’une  écriture  du  XVII' siècle,  an  1101.  Cartul.  de  Molème;  t.,  i,  f°  u v'. 

XXYII. 

DONATION  PAR  LÉTHERIC  DE  VILLON  A L’ABBAYE  DE  MOLÈME. 

Létheric  de  Villon  donna,  dans  sa  vieillesse,  sa  part  de  la  dîme  de  Trichey  à l’abbaye  de 


XI*  SIÈCLE. 


29 

Molême.  Il  y ajouta  une  terre  à Arthonnay  qu’Ingelbert  tenait  de  lui  en  gage.  Cette  dona- 
tion fut  faite  par  les  soins  d’Hugues  de  Montigny,  moine  de  Molème,  qui  reçut  aussi  Léthe- 
ric  à titre  de  prébendier  dans  le  monastère  et  garda  avec  lui  jusqu’à  sa  mort  un  jeune 
garçon  nommé  Bovon,  neveu  d’Ingelbert. 

Notum  sit  universis  quod  Lethericus  de  Villæione,  bono  ductus  spiritu,  in 
senectute  sua,  dédit  æcclesiæ  Molismensi  suam  partent  decimæ  de  Trecheio,  laude 
et  consensu  donni  Guidonis  de  Tullione,  de  quo  hanc  tenebat.  Dédit  etiam  apud 
Artunnacum  terrant  quant  Ingelbertus  de  Artunnaco  in  vademonio  ab  eo  acce- 
perat,  et  bæc  ontnia,  laude  et  assensu  fratris  sui  Pagani  et  nepotis  sui,  Bovonis 
nomine,  cui  hoc  concesserat,  si  sine  lterede  moreretur.  Factum  est  hoc#donum 
per  ntanus  donni  Hugonis  de  Montiniaco,  qui  nionacltus  erat  Molismensis  æccle- 
siæ; qui  etiam,  ex  parte  Molismensium,  ltunc  ipsum  Lethericum  in  præbenda 
æcclesiæ,  quamdiu  viveret,  recepit,  et  ipsum  Bovonem  adholescentulum  secunt 
liabuit  usque  ad  mortem.  Testes  sunt  ltarum  : Theobaudus  de  Clariaco;  et 
Iterius,  frater  ejus,  quorum  consilio  hoc  fecit  Lethericus,  quorumque  precibus, 
sicut  diximus,  impræbenda  receptus  est  ; Olricus  Querela  ; et  Hugo  de  Molumnis  ; 
Hugo  de  Esmiers  et  Alluntus,  frater  ejus. 

En  marge,  d'une  écriture  du  XVIIe  siècle,  an  1101.  Cartul.  de  l'abbaye  de  Molème, 
1. 1,  fu  liv,  r . 

Vers  le  même  temps,  Gauthier  de  Hispania,  en  se  mariant  avec  Amolsendis,  belle- 
fille  d’Hugues  de  Montigny,  réclamait  aux  moines  de  Molême  ce  que  ce  dernier 
leur  avait  donné  de  ses  biens  de  Trichey  [Treicheium),  prétendant  qu’ils  appar- 
tenaient à sa  femme.  C’est  pourquoi  Hugues,  alors  moine,  lui  donna  d’autres 
biens  en  compensation.  — Ibid.,  f°  liv,  v . 


XXVIII. 

DONATION  PAR  RAINARD  DE  NOYERS  A L’ARBAYE  DE  MOLÊME. 

La  notice  ci-après  contient  la  relation  d’un  don  de  son  aleu  de  Sennevoy  et  de  tout  ce 
qu’il  possédait  à Gigny,  fait  par  Rainard,  de  Noyers,  lorsqu’il  se  fit  moine  avec  son  fils  et 
qu’il  plaça  sa  femme  à la  charge  de  l’abbaye  de  Molême. 

Notum  sit  omnibus  quod  Rainardus  de  Nucerio-Castro,  eo  tempore  quo  mona- 
cbus  effectus  est,  filiumque  suum  Oliverum  ad  monachatum,  et  uxorem  suam  in 
præbendam  æcclesiæ  Molismensis  tradidit,  concessit  Deo  et  Sanctæ-Mariæ  Mo- 
lismensi, inter  cæteras  terras  que  dédit,  totum  alodium  suum  de  Sineveio,  in 
terris  et  in  praiis;  quicquid  etiam  possidebat  in  villa  quæ  Janniacus  dicitur. 


30 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  I>E  LYONNE. 

similiter  in  terris  in  pratis  et  decimis.  Quod  laudaverunt  filii  ejus  Desirius  (sic), 
Hugo,  Liguinus  ; minor  autem  filius,  Teodericus  notnine,  qui  lune  puer  erat,  postea 
laudavit,  audiente  Havino  de  Curte.  Illud  vero  donum  quod  diximus  de  villa 
Janniaco  laudavit  Desirius  Calvus  et  alius  Desiderius,  filius  ipsius  Rainaldi,  et 
etiam  partes  suas  Sancte-Mariæ  concesserunt,  laudante  Willermo,  comité  Torno- 
dorensi,  de  cujus  casamento  erat,  qui  pro  liac  concessione  xxx  solidos  a mona- 
cliis  acceperunt.  Testes  sunt  Achierus  de  Sineveio,  Ricardus  de  Capella,  Ansie- 
rus  de  Lannia,  Robertus  Gazels  et  Burdinus,  frater  ejus.  Concessit  etiam  isdem 
Rainardus  quicquid  habebat  ad  Capellam  et  ad  Floriacum. 

• En  marge,  d'une  écriture  du  XVIIe siècle,  an  1101.  Cartul.  de  Molême;  1. 1,  Lxliv,  v\ 
ün  voit,  dans  une  autre  charte,  comment  lejeune  fils  de  Rainard  de  Noyers,  nommé 
Teoderic,  refusa  de  reconnaître  les  donations  faites  par  ses  frères,  prétendant  ne 
pas  les  avoir  ratifiées  ; ce  qui  obligea  l’abbé  Robert  à de  longs  procès,  qui  se 
terminèrent  par  un  accord  avec  ledit  chevalier  Teoderic,  de  l’agrément  de  sa 
femme  Agnès. 

Il  fit  donc  abandon  à l’abbaye  de  l’église  de  Gigny  (de  Janniaco ),  et  des  dépendances 
du  fief  du  curé.  Il  lui  confirma  également  la  possession  de  l’aleu  de  la  Chapelle 
(de  Capella ) qui  est  proche  Gigny  et  qui  avait  été  donné  par  son  père,  à charge 
par  l’abbé  Robert  de  prouver  que  ce  domaine  appartenaitaux  moines,  etc.  — Ibid., 
f*  xxtx  r». 


XXIX. 

CESSION  DE  LA  TERRE  DE  CUSY,  PAR  EUDES,  VICOMTE  DE  ROUGEMONT,  A 

L'ABBAYE  DE  MOLÊME. 

Eudes,  vicomte  de  Rougemont,  revendiquait  contre  les  moines  de  Molême  le  lieu  de 
Cusy.  Les  parties  étant  venues  au  château  de  Tonnerre,  devant  les  personnes  constituées 
en  dignité,  et  le  vicomte  étant  sur  la  place,  devant  le  monastère  de  Saint- Aignan,  celui-ci 
renonça  à ses  prétentions  et  reçut  du  cellérier  de  Molême  30  sous  pour  terminer  tous  les 
débats. 

Factum  atque  incommutabile  teneant  présentes  et  futuri  quod  Odo,  vicecomes 
de  Rubeo-Monte , quodam  tempore,  contra  Molismensem  æcclesiam  quasdam 
conventiones  calumpniabat  de  illo  loco  qui  Cuseus  dicitur,  quæ,  ut  sibi  fuerant 
promissæ,  ad  eflectum  minime  erant  productæ.  Ob  banc  causam  venerunt  pariter 
Tornodorunî  prenominatus  vicecomes  et  donnus  Teodericus,  predictæ  æcclesiai 
cellerarius  : ibique,  coram  obtimatibus  illius  castri  hominibus,  in  platea  ante 
monasterium  Sancti-Aniani,  omnes  retroactas  conventiones  in  pace  dimissas 
accepit  a donno  Teoderico,  cellerario,  caritatis  gratia,  solidos  xxxa , ut  amodo 


XIe  SIÈCLE.  31 

et  sine  fine,  salva  et  integra  permanerent  nostra  omnia.  Hujus  rei  testes  sunt  : 
Wido,  prepositus  ; Bonus-Amicus;  Frotmundus;  Walterius,  dapifer. 

En  marge,  d’une  écriture  du  XVIIe  siècle,  an  1108.  Cartul.  de  Molème  ; 1. 1,  f°  xvi,  v». 

Vers  le  même  temps,  Renaud  de  Rougemont,  fils  de  Walon,  « qui  lumine  occulorum 
suorum  peccatis  suis  exigentibus,  privatus  erat  » donna  à l’abbaye  deMolême,  une 
terre  située  à Stigny,  et  il  fut  reçu  à titre  de  prébendé  dans  le  monastère  pour  y 
être  nourri  le  reste  de  ses  jours.  — Cartul.  Ibidem. 

XXX. 

DONATION  PAR  HERBERT  D’ARGENTEUIL  A L’ABBAYE  DE  MOLÈME. 

Herbert  d’Argenteuil,  étant  venu  à Molème  prendre  l’habit  religieux,  donna  à l’abbaye 
son  aleu  de  Cusy.  Ensuite  son  fils  Gautier  vint  ratifier  cette  donation,  ainsi  que  sa  femme 
etses  enfants.  Celui-ci  reçut  en  présent  un  bœuf  pour  rendre  le  don  de  son  père  inviolable. 

In  nomine  sanctæ  Trinitatis  et  individuæ  unitatis,  sit  notum  universis  chris- 
tianæ  fidei  cultoribus  quod  Herbertus  de  Argentolio,  quando  Molismum  ad  eon- 
versionem  venit,  dédit  Deo  et  Sanctæ-Mariæ,  fratribusque  inilloloco  Deo  miiitan- 
tibus,  omne  alodiura  suum,  quod  eijure  contingebat  hereditario,  in  villa  quæ 
Cuseus  dicitur;  sed  Walterius,  filius  ejus,  tune  absens,  postea  vero,  transacto 
non  modico  tempore,  Molismum  venit,  donum  quoque  quod  pater  suus  fecerat, 
rogatu  fratrum,  gratanti  animo,  laudavit,  et  uxor  illius,  filiusque  etfiliæ.  Pro  hac 
igitur  concessione,  caritatis  gratia,  accepit  prefatus  miles  a fratribus  Molismi 
unum  bovem,  ut  donum  quod  pater  suus  fecerat  fixum  et  inviolabile  permaneret 
in  sæcula.  Hujus  rei  testes  adsistunt  : Hugo  de  Malleio  ; Arnulfus,  pistor  ; Ar- 
naldus,  famulus  cellerarii;  Theodericus,  quoquus;  Rotbertusliospitarius  ; Willel- 
mus,  filius  Ulrici,  laboratoris. 


En  marge,  d’une  écriture  du  XVIIe  siècle,  an  1108.  Cartul.  de  Molème,  1. 1,  f°  xvi,  rc. 
Par  une  charte  du  même  temps,  Racholus  de  Rougemont,  chevalier,  a donné  à l’ab- 
baye de  Molème  une  partie  du  moulin  de  Cusy  qu’il  réclamait.  — Ibidem. 


XXXI. 

DONATION  PAR  MILON  DE  CHACENAY  A L’ABBAYE  DE  MOLÈME. 


Milon  de  Chacenay,  sa  femme  Adélaïde  et  son  fils  Hugues,  vinrent  à l’abbaye  de  Molème 
avec  d’autres  fidèles,  la  veille  de  la  fête  de  Saint-Etienne  ; et,  le  jour  même  de  cette  fête, 


32  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Milon  fit  don  aux  moines  de  tout  ce  qu’il  réclamait  sur  l’église  de  Stigny  et  ses  dépen- 
dances. Il  en  investit  l’abbé  Robert  par  le  bâton  du  chambrier  Lescelin  qui,  étant  malade 
en  ce  moment,  s’appuyait  dessus. 

Notum  sit  omnibus  quod  Milo  de  Cacenniaco  et  Adelaïdis,  uxorejus,  et  filius 
eorum  Hugo,  ad  curiam  Sanctæ-Mariæ  Molismensis,  cum  ceteris  fidelibus,  con- 
venerunt  ; in  crastino  ergo,  id  est  in  die  Sancti-Stephani,  condonavit  isdeni  Milo 
omnem  calumpniam  quant  habebat  in  æcclesia  de  Sisteniaco  et  in  ontni  decima- 
tione  ejus,  vel  in  atrio,  et  in  omni  terra  quæ  ad  æcclesiam  pertinet.  Hoc  ipsum 
exorante,  deprecante  et  volente  uxore  sua  Adélaïde,  et  laudante  Hugone,  filio  suo, 
et  liane  concessionem  pro  animarum  suarurn,  necnon  et  antecessorum  suorum 
remedio,  fecerunt,  et  per  baculum  Lescelini,  camerarii  quo  tune  infirmus  susten- 
tabatur,  in  rnanus  abbatis  Roberti  posuerunt  et  coram  istis,  testibus  confirma- 
verunt  : Norgaudus  de  Telere  ; Rainaudus,  filius  Odonis  Clarer  ; Milo,  cognatus 
ejus;  Henricus  de  Warnouillaro. 

En  marge,  d une  écriture'  du  NVITC  siècle,  an  1108.  Cartul.  de  Molème,  t.  i,  f°  xvi  vc. 

Anseric,  père  de  Milon  de  Chacenay,  donna  à l’abbaye  de  Molème  le  fief  qu’Hugue 
de  Marsannay  et  Milon,  son  fils,  possédaient  à Molème,  Vertaut  et  Baigneaux. 
Milon  se  réserva  deux  hommes. 

Le  même  Anseric  donna  à Molème  l'église  de  Stigny  avec  le  manoir,  et  la  dîme  de  vin 
et  de  grains.  Eudes,  fils  de  Rocelin  de  Rougemont,  retint  la  moitié  de  l’église. 
Longtemps  après  Milon,  sa  femme  Adélaïde  et  son  fils  Hugues,  étant  venus  à 
Molème  devant  l’abbé  Robert,  ratifièrent  tous  ces  dons. 

Molème,  Cartul.  t.  i,  fc  xxvm  v". 


XXXII. 

DONATION  PAR  AREMBERT,  PRÊTRE  A TONNERRE,  A L’ABBAYE  DE  MOLÈME. 

Areuibert,  prêtre  à Tonnerre,  ayant  été  reçu  par  les  moines  de  Molème,  associé  à leurs 
prières  et  mise  en  possession  par  le  don  d’un  livre  que  lui  fit  le  prieur,  se  donna  à l’abbaye, 
ainsi  que  tous  ses  biens  ; savoir  sa  maison,  son  cens  et  ses  vignes  de  Tonnerre,  à condition 
d’être  reçu  moine,  s’il  le  demandait. 

Omnibus  Molismensis  æcclesiæ  fidelibus  certum  esse  volumus  quod  quidam 
ïornodorensis  præsbiter,  Arembertus  nomine,  in  vigilia  Assumptionis  Sanctæ- 
Mariæ,  presentavit  seipsum  Molismensi  capitulo,  et  a donno  Hilberto,  priore,  et  a 
ceteris  fratribus  societatem  ejusdem  æcclesiæ  suppliciier  expetens,  suæ  peticio- 
nis  effectum  impetravit.  Postquam  prædictus  prior,  expetita  societate  et  partici- 


33 


XIe  SIÈCLE. 

pacione  omnium  beneficiorum  prædictæ  æcclesiæ,  laudantibus  fratribus,  per 
librum  ilium  investivit  ; deinde  ipse  se  ipsum  et  quicquid  apud  Tornodorum 
babebat,  scilicet  domum  suam  et  totum  censum  suum,  et  vineas  suas  quæ  quic- 
quid deinceps  edificare,  vel  adquirere  posset,  totum  Molismensi  æcclesiæ  libéré 
donavit;  tali  scilicet  conventione,  quod  si  monachus  fieri  vellet,  in  eadem  æccle- 
sia  religionis  habitum  acciperet.  Si  vero  noluerit  monacbus  effeci,  tamen  minus 
propter  hoc  omnia  sua,  sicut  jam  prædiximus,  Molismenses,  habebunt  monachi; 
nisi  solummodo  ædificia  ilia  quæ  apud  Molummas  habebat,  quæ  antea  donaverat 
monachis  ipsius  loci. 

En  marge,  d’une  écriture  du  XVIIe  siècle,  an  1110.  Cartul.  de  Molême;  1. 1,  f°  uii,  r0. 


XXXIII. 

DONATION  PAR  HERVÉ  DE  MALIGNY  A L’ARBAYE  DE  MOLÊME. 

Hervé,  fils  deNivelon  de  Maligny.  étant  venu  à Molême,  le  jour  de  l’en*errement  de  son 
frère  Gosbert  dans  le  chapitre  de  ce  lieu,  en  présence  de  Milon,  comte  de  Bar  et  autres, 
ratifia  la  donation  faite  par  son  père  à l’abbaye,  de  la  terre  d’Arthonnay  et  dépendances. 
Sa  mère  et  ses  frères  qui  l’accompagnaient  confirmèrent  ce  même  acte. 

Quia,  mortalis  vitæ  labente  curriculo,  mentibus  mortalium  quasi  naturaliter 
inheret  oblivio  præsentium  futurorumque,  scripto  revocetur  mémorisé  quod  Nivi- 
lonis  de  Merlenniaco  filius,  Herveus,  scilicet,  cum  suis  fratribus  Nivilone  et 
Phylippo,  cum  matre  sua  Ada  et  sorore  Ermengardi,  in  die  qua  sepultus  est  frater 
eorum  Gosbertus  in  capitulo  Molismensi,  in  præsentia  monachorum,  assistenti- 
bus  Milone,  comité  de  Barro,  et  Walterio  de  Montiniaco  et  Rainardo  de  Monte- 
barro,  eonfirmaverunt  et  laudaverunt  donum  et  elemosinam  quam  fecerant  de 
Artunniaco  Deo  et  Sanctæ-Mariæ  Molismensi,  et  monachis  ibidem  Deo  servien- 
tibus,  antecessores  eorum,  Nivilo,  videlicet,  pater  eorum  qui  factus  fuerat  mona- 
cbus æcclesiæ  Molismensis  ; qui  quartam  partem  de  Artunnaco  sanctæ  dederat 
Mariæ  Molismensi,  et  medietatem  ejusdem  potestatis  quam  Theobaudus  Rufus, 
eorum  consanguineus,  præfatæ  dédit  æcclesiæ;  quartam  etiam  partem  quam 
dédit  præfatus  Gosbertus  ejusdem  potestatis,  sicut  sibi  reliquerat  in  hereditate 
patruus  suus  Guido  de  Merlenniaco  ; adstante  igitur  et  hoc  idem  confirmante 
Sibilla,  uxore  sepedicti  Gosberti,  tam  ipsa  quam  hii  quos  prædiximus  dederunt 
et  concesserunt  Deo  et  Sanctæ-Mariæ,  et  abbati  Widom  et  monachis  Molismensi- 
bus,  et  nunc  et  in  perpetuum,  pro  animabus  antecessorum  suorum,  Nivilonis 
il  5 


34 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


videlicet,  Theobaudi  et  Guidonis,  aliorumque  omnium,  villam  Artunnacum,  cum 
omnibus  appendiciis  et  usuariis  suis,  tam  in  servis  quam  in  ancillis,  pratis  et 
campis,  pascuis,  saltibus  et  planis,  montibus  et  vallibus,  fluminibus,  aquarum- 
que  decursibus,  venationibus  et  omnibus  aliis  consuetudinibus  quæ  ad  Artunna- 
cum pertinent,  vel  pertinuerunt,  ut  habeant  hæc  monachi  Molismenses  in  omni 
potestate  et  libertate,  sine  calumpnia  et  impedimento  alicujus,  usque  in  sempi- 
ternum.  Testes  sunt  ex  hoc  idonei  : Milo,  cornes  de  Barro  ; Gauterius  de  Mon- 
tiniaco  ; Rainardus  de  Montebarro  ; Ricardus  et  Bartolomeus  Silvaticus  ; Bruno 
de  Rubeomonte;  Pontius  de  Argentolio;  Olricus  Male-Custoditus;  etdefamilia 
monachorum  Marinus,  maior;  AValannus,  Johannes,  Bonellus,  Ingelbertus  et 
multi  alii. 

En  marge,  d’une  écriture  du  XVIIe  siècle,  an  1115.  Cartul.  de  Molême  ; t.  i,  fe  li,  v°. 

Par  une  charte  du  même  temps,  Hugues  de  Mareuil  fit  don  à l'abbaye  de  Molême  de 
tout  le  droit  qu’il  avait  sur  l’église  et  le  manoir  d’Arlhonnay.  Il  offrit  alors  son  fils 
Guillaume  à Dieu  pour  être  moine  dans  l’église  de  Molême.  — Passé  au  château  de 
Rougemont.  — Ibidem,  f°  xliv,  r°. 


XXXIV. 

FONDATION  DU  PRIEURÉ  NOTRE-DAME  DE  JOIGNY. 

(An  1080). 

Geoffroy,  comte  de  Joigny,  donne  à Dieu  et  à sa  très-sainte  Mère  et  aux  moines  de  La 
Charité  l’église  Sainte-Marie,  située  hors  du  château  de  Joigny,  dans  laquelle  il  autorise 
l’établissement  de  moines  de  cette  maison.  Il  y ajoute  l’église  paroissiale  de  Saint-Jean  et 
les  chapelles  de  Saint-Martin  et  de  Saint-Thibaud.  Il  donne  aux  moines,  dans  leurs  bourgs 
et  dans  tout  autre  lieu,  tout  droit  de  justice  et  de  coutume,  etc.  ; droit  de  pêche  dans 
l’Yonne;  un  serf  nommé  Ilervaut,  etc. 

In  nomine  sanctæ,  summæ  et  individuæ  Trinitatis,  ego,  Gaufridus,  Jauviaçi 
cornes,  non  valons  dominici  præcepti,  mundana  relinquere  et  se  sequi  jubentis, 
perfectionem  obtinere  : cupiens  tamen,  quandoque  hæreditatis  illius  fore  par- 
ticeps,  quam,  duplicia  possidendo,  in  terra  viventium  hæreditabunt  hic  vilam 
cœlilem  imitantes;  Christum  terrain  honoris,  quam  ipso  disponente  et  jure 
hereditario  suscepi,  partici pare,  ut  ilium  in  cœlis  cohæredem  habere  merear 
officio.  Concedo  itaque  Deo,  si  dici  fas  est,  ejusque  sanctissimæ  genitrici,  lo- 
coque  de  Charitate  cognominato  famulantibus  monachis,  ecclesiam  Sanctæ- 
Mariæ  foras  castrum  Jauviaçi  sitam , in  eadem  suæ  congregationis  mona- 


XIe  SIÈCLE. 


35 

chos  constituantes,  divinæ  servitutis  officia  celebraluros,  instituant;  in  quorum 
usibus  ecclesiam  Sancti-Joannis  paroohialem,  cum  capella  Sancli-Martini  et 
capella  Sancti-Tbeobaldi  concedo,  ut  omnes  reditus,  consuetudines,  sicut  ego 
habebam,  absque  ulla  retentione  ex  eis  perpetuali ter  babeant  ; item  omnes  offe- 
rendas,  décimas,  ac  sepulturas  et  baptisterium,  cæterasque  res,  et  ut,  quos  vo- 
luerint,  legilimos  in  eis  presbyteros  instituant. 

Dono  quoque  eisdem,  in  burgis  suis  et  in  alia  terra  quant  liabuerint,  omnes 
justicias  et  consuetudines  quas  inde  liabebant,  pastinacium  quoque  quod  in  do- 
rninio  suo  liabuerint,  et  ut  assidue  piscatorem  unum  in  t'oresto  nteo  Yonæ  fluvii 
liabuerint,  ad  quod  trado  eis  Hervaldum,  servum  nieuni  ; in  præcipuis  autem 
festis,  vel  si  nécessitas  precepitis  hospitibus  exegerit,  quantos  voluerint  piscato- 
res  in  eodem  foresto  adhibeant.  Laudo  etiam  et  concedo  si  quid  de  casamento 
meo  eis  datum  fuerit,  cum  consuetudinibus  meis  et  justiciis  ; laudantibus  bæc  et 
ex  animo  assentientibus  uxore  mea  et  liberis  Gaufre  do,  atque  Rainaldo;  laudan- 
tibus etiam  dompno  Richerio,  Senonensi  arcliiepiscopo,  et  Hylduino,  archidiacono, 
et  Walterio,  archidiacono,  et  Bernuino,  archidiacono  ; Herbertoque,  archidiacono 
et  decano,  atque  Fortunido  præceptore,  et  Herberto  archipresbitero.  Hujus  rei 
testes  sunt  qui  affuerunt:  Robertus,  episcopus  Autissiodorensis  ; Gilduinus 
vicecomes  ; Gosselinus  de  Corteniaco  ; Wido  de  Siligniaco  ; Herbertus,  tilius  Gar- 
nerii  ; et  ejus  frater  Walterius,  et  Garnerius  Herlebaldus  de  Yinemera  ; Bosco, 
fil  lus  Garnerii  ; Alberalde;  Seguinus  Ingranni  ; Seguinus  Infans  ; Folco;  Wal- 
terius ad  Barbara  ; Gobertus,  præpositus,  et  alii  quamplures. 

Actum  apud  villam  Cesiacum,  anno  Incarnalionis  dominicæ#millesimo  octo- 
gesimo,  indictionc  tertia  ; presentibus  domino  Àmeto,  Alpelino  quoque  et  Bar- 
dinio,  monachisvde  Charitate,  temporibus  domni  Gerardi  prioris  primi;  régnante 
Philippo,  Francorum  rege,  anno  vigesimo. 

Copie  du  XVIIe  siècle;  Archives  de  l’Yonne,  Fonds  de  l’abbaye  Sainte-Colombe  et 
prieuré  de  Joigny.  — Davier,  Mémoires  Mss  sur  Joigny. 

XXX  Y. 

DONATION  PAR  LETÉRIG  AUX  MOINES  DE  NOTRE-DAME  DE  JOIGNY. 

(An  1082  et  1085). 

Letéric,  fils  de  Margaud,  donne  aux  moines  de  la  Charité,  qui  sont  établis  dans  l’église 
Notre-Dame  de  Joigny,  les  droits  qu’il  avait  perçus  sur  les  offrandes  faites  dans  l’église 
Saint-Jean  de  cette  ville  jusqu’à  la  mort  de  son  seigneur  Geoffroy.  Il  y ajoute  une  partie 
d un  clos  de  vigne,  situé  près  de  l’église  Saint-Thibaud,  et  il  confirme  le  don  d’un  serf 


36  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’yüNNE. 

nommé  Walbert.  Rainard,  comte  de  Joigny,  fils  de  Geoffroy  confirma  ces  dons  une  première 
fois  en  1082,  et  une  seconde  fois  en  1085,  en  présence  deRicher,  archevêque  de  Sens,  qui 
faisait  la  dédicace  de  l’église  du  monastère. 

Quicumque  cohæres  atque  cohabilator  terræ  illius  de  qua  Psalmista  ait  : 
« Credo  videre  bona  Domini  in  terra  viventium,  » fieri  desiderat  liujus  terræ  quæ 
corruptela  subjacet  quant  et  jacet  vernies  et  porci  nobiscum  habent  contmunem, 
Christobona  impertiri  non  raetuat  qui  et  hic  mundi  contemptoribus  secentuplum 
rependere,  et  in  futuro  vitam  æternam  recompensare  veridica  voce  promittit. 
Unde  ego,  admonitus,  Letericus,  Margaudi  filius,  parlem  illam  offerendarum, 
cæterarumque  rerum  quas  in  ecclesi  Sancti-Joannis  de  Jauviniaco  Castro,  usque 
ad  obitum  domini  mei,  Gaufredi  comitis,  tenueram;  partent  quoque  claustri  vi- 
nealis  prope  ecclesiam  Sancti-Tbeobaldi  siti  quant  hactenus  paterno  jure  habui, 
monachis  de  Cltari tate  in  ecclesia  B.  Mariæ  Jauviniaci  constitutis,  perpetualiter 
concedo,  pro  obtinenda  animæ  meæ,  animæque  prædicti  Gaufredi,  animarumque 
antecessorum  meorum  æternæ  quieli,  salute,  laudante  et  rogante  domino  meo 
Rainaldo,  ejusdent  Gaufridi  filio  ; Waïbertumque  cutn  infantibus  ejus,  quent  longe 
ante  donaveram,  in  præsentia  domini  Girardi,  prioris,  iterum  concedo,  sicut  antea 
concessi. 

Ego  quoque  Rainardus,  Gaufridi  filius  comitis,  hoc  donunt  Leterici  et  dona  quæ 
pater  meus  prædictæ  ecclesiæ  Sanctæ-Mariæ  contulit,  laudo  et  concedo.  Insuper 
etiarn,  tant  pro  mea  quant  et  pro  patris  mei  anima,  medietatem  decimæ  quant 
hactenus  pater  meus  retinuerat,  et  cunt  ipsa  quant  habent  in  perpetuo  possiden- 
dam  monachis*  concedo.  Horum  donorum  atque  laudationum  testes  sunt  qui 
présentes  interfuere  Gilduinus,  vicecomes;  AVido  de  Siligniaco;  Herbertus,  War- 
nerii  filius,  cunt  aliis  multis  et  ejusdent  castri  populo. 

Factum  publiée,  Castro  Jauviniaco,  anno  dominicælncarnationis  m°  lxxx0  se- 
cundo, mense  januario,  régnante  Philippo,  anno  vigesinto  secundo,  rege  Fran- 
corum. 

Hæc  iterum  dona  atque  laudafiones,  sicut  et  ego  Rainaldus  et  pater  meus 
feceramus,  laudo  et  confirnto  in  manu  domni  Hugonis,  abbatis  Cluniacensis,  in 
capitulo  Sanctæ-Mariæ  Jauviniacensis,  tempore  Sanctæ-Crucis,  anno  ab  incarna- 
tione  Domini  nostri  m°  lxxx0  quinto,  quod  et  tertio  a nie  confirmatum  est  in 
presentia  Domini  Richerii,  Senonunt  archiepiscopi,  eandent  ecclesiam  dedican- 
tis,  coram  militibus  et  populo.  Letaldus  scripsit  et  subscripsit. 

Copie  du  XVII'  siècle  ; Archives  du  prieuré  de  Joigny,  Fonds  de  l’abbaye  Sainte- 
Colombe  de  Sens,  Yonne. 


XIe  SIÈCLE. 


37 


XXXVI. 

SOUMISSION  DE  L’ABBAYE  SAINT-GERMAIN  D’AUXERRE  A L’ABBAYE  DE  CLUNY. 

(Entre  1088  et  1089). 

Etienne,  comte  de  Blois,  et  sa  femme  déclarent  avoir,  à la  prière  du  pape  Urbain  II, 
soumis  l’abbaye  Saint-Germain  A l’ordre  de  Cluny.  Ce  monastère,  que  le  comte  avait  reçu 
de  ses  ancêtres  comme  de  droit  royal,  était  tombé  dans  le  désordre  et  ne  renfermait  plus 
qu’un  petit  nombre  d’habitants.  Le  duc  de  Bourgogne,  de  qui  il  tenait  cette  maison  de 
Saint-Germain  à titre  de  bénéfice,  approuva  la  cession  qu’il  en  fit,  ainsi  que  le  cornle  de 
Nevers  et  d'autres  personnages. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  St.,  cornes  et  uxor  mea  Ad., 
considérantes  pondus  honoris  nobis  a Deo  comraissi,  trementes  examen  divini 
juditii,  premeditari  cepimus  qualiter  abbatias  michi  a patribus  mois  quasi  sub 
jure  regali  dimissas,  pro  commuai  parentum  et  omnium  fidelium  salute,  secun- 
dum  ordinem  sancti  Benedicti  ordinare  valeremus.  Unde  unam,  que  sub  honore 
sanctissimi  confessoris  atque  pontificis  Germani  constructa  est,  et  antiquitus 
sublimata,  quia  pene  ab  incolis  prave  viventibus  dirui  videbatur,  ex  consensu  et 
rogatu  domni  Urbanipape,  religioni  Cluniacensis  cenobii  subjugare  disposuimus. 
Sepius  itaque  domnus  Hugo,  abbas,  a nobis,  nostrisque  admonitus,  immo  a 
domno  papa  et  ab  ipso  pontifice  Autisioderensi,  magisque  nimia  pietate  coactus, 
domnum  Hey.,  priorem  Cluniacensem,  domnum  quoque  Willelmum,  priorem  de 
Caritate,  ad  nos  direxerunt,  per  quorum  manum,  laudante  duce  Burgundie 
Odone,  a quo  eandem  abbatiam  in  benelîtio  habebam,  uxore  mea  et  Illiis  laudan- 
libus,  principibus  quoque  ipsius  patris,  Willelmo,  scilicet  Nivernensi  comité  et 
Waltero,  vicecomite,  ceterisque  quam  pluribus,  Deo  et  sancto  Petro,  locoque 
Cluniacensi  et  domno  Hugoni  abbati,  suisque  successoribus  ad  regendum  et  dis- 
ponendum  abbatem  et  cetera,  secundum  ordinem  et  voluntatem  suam,  donavi  et 
possidendam  ipsam  abbatiam  concessi,  sic  tamen  ut  quasdam  quas  ibi  habebam 
consuetudines,  ad  locum  tuendum  et  meis  adventibus  serviendum,  retinerem. 
Convenientibus  autem  nobis  xvim  kalendas  decembris  in  capitulo  Sancti-Ger- 
mani,  postulantibus  universis,  predictus  prior  tradidit  fratribus  in  abbatem 
nepotem  patris  sui,  domni  Hugonis,  abbatis,  ad  regendum  eos,  et  disponendum 
locum  secundum  regulam  sancti  Benedicti  et  instituta  Cluniensis  monasterii,  ad 
tenendum  etfaciendum  libéré  servitium  Dei  et  sancti  Germani,  collaudante  hec 


38 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Umb.,  episcopo  et  nobis,  clero  et  populo,  ipsis  vero  monachis  se  obedire  bis 
communiter  requirenti  presuli  non  parva  voce  promittentibus,  auxiliante  domino 
Jesu-Christo,  eui  est  honor  et  gloria  in  secula  seculorum.  Amen. 

Régnante  Philippo,  rege.  Testes  hujus  rei  : W.,  cornes  Nivernensis  ; Walterus, 
vicomes;  Gotefredus,  dapifer  comitis.  Signum  comitis  Stephani  ; signum  comi- 
tisse,  uxoris  ejus. 

Original  scellé;  Bibl.  imp.,  titres  de  Cluny,  pièce  cotée  165.  A. 


XXXVII. 

DONATION  PAR  ROBERT,  ÉVÊQUE  DE  LANGRES,  A L’ABBAYE  DE  MOLÊME. 

(An  1101). 

L’évêque  rapporte  qu’il  a donné  à l’abbaye  de  Molême  l’église  de  Noyers  avec  une  cha- 
pelle située  dans  le  château.  Il  veut  que  les  moines  qui  seront  établis  à Noyers,  partagent 
par  moitié  avec  le  curé  le  produit  des  droits  de  toute  espèce  qu'il  désigne.  A la  vacance 
d’un  curé,  l’abbé  de  Molême  présentera  à l’évêque  un  successeur  convenable  qui  sera 
investi  par  lui  du  titre  de  la  cure. 

Ego  Robertus,  Dei  miseratione  Lingonensis  ecclesie  episcopus,  notum  facio 
presentibus  et  futuris  quod,  pro  anime  mee  salute,  donavi  monasterio  Molis- 
mensi,  de  voluntate  et  assensu  capituli  nostri,  ecclesiam  de  Noeriis,  cum  capella 
in  Castro  sita,  jure  perpetuo  possidendam  ; de  qua  donatione  sollempniter  inves- 
tivi  reverendum  virum,  Robertum,  primum  ejusdem  monasterii  abbatem.  Sta- 
tuens  etiam,  et  de  consensu  capituli  nostri  disponens,  ut  monachi,  apud  Noerias 
Deo  servientes,  in  cunctis  oblationibus  que  ad  manum  venerint  sacerdotis,  tara 
in  eadein  ecclesia  quam  et  capella,  medietatem  percipiant  ; et  simili  ter  in  trice- 
nariis,  confessionibus,  reconciliationibus,  benedictionibus  nubenlium,  procura tio- 
nibus  presbiteri  cum  redimuntur  in  baptisteriis,  testamentisque  morientium, 
sive  parvulorum  recenter  obeuntium  post  baptisma,  medietatem  percipiant  et 
presbiter  altérant  qui  nichil  percipiet  in  hiis  que  ad  manus  venerint  monacho- 
rurn,  nec  in  fundo  terre,  nec  pratis,  nec  vineis,  nec  nemoribus,  si  inde  fiat  eis 
elemosina  que  omnia  cum  supradictis  libéré  possidebunt  et  quiete.  Cum  vero 
eadem  ecclesia  presbitero  vacaverit,  monachi  ydoneum  Lingonensi  episcopo 
presentabunt,  eoque  de  cura  ab  episcopo  investito,  tenebilur  accedere  apud 
Molismum,  suam  publiée  in  capitulofidelitatemde  conservandis  eorum  redditibus 
facturus,  sicut  eorum  justiciarius,  quantum  in  temporalibus  constitutus.  Quisquis 


XIIe  SIÈCLE. 


39 

igitur,  deinceps,  eosdem  monachos  super  liiis  infestare  presumpserit,  douée  ad 
emendationem  venerit,  a corpore  et  sanguine  Domini  sequestretur.  Testes  inde 
sunt  : Amauricus,  decanus  noster;  Jocelinus  et  multi  alii. 

Actum  est  hoc  Lingonis,  et  solempniter  in  capitulo  collaudatum,  nostroque 
confirmatum  est  sigillo,  anno  ab  incarnatione  Domini  m°  c°  i°. 

Cartulaire  deMolème;  Ms  du  XIIIe  siècle,  t.  n,  f°  lxxx  r»  ; Archives  de  la  Côte- 
d’Or. 


XXXVIII. 

PRIVILÈGE  DU  PAPE  PASCAL  II  POUR  L’ABBAYE  DE  VEZELAY. 

(An  1103,  novembre). 

Le  pape,  s'adressant  à l’abbé  Artaud,  lui  rappelle  que  son  monastère  a été  soumis  a 
saint  Pierre  par  ses  fondateurs,  le  comte  Gérard  et  Berthe,  sa  femme.  Il  fait  défense  abso- 
lue à toute  personne  de  s’emparer  des  biens  qui  en  dépendent,  et  il  en  fait  l’énumération. 
On  y voit  entre  autres,  dans  le  diocèse  d’Autun,  les  églises  de  Saint-Pierre  sur  laCure  ; de 
Saint-Sulpice  avec  le  village  de  Vergy  ; de  Saint-Pierre  et  le  village  de  Dornecy  ; la  terre 
de  Flacy  et  l’église  de  Saint-Symphorien  ; les  églises  d’Asnières,  de  Fontenay,  de  ltlannay, 
de  Lisle,  de  Flagy,  Saint-Léger  en  Morvan  et  de  Saint-Andoche  ; dans  le  diocèse  d’Au- 
xerre, l’église  de  Mailly-la-Ville  ; et  un  grand  nombre  d’autres  églises  disséminées  sur  la 
surface  de  la  France. 

Le  pape  rappelle  l’autorité  de  l’abbaye  de  Cluny  sur  celle  de  Vézelay  et  la  confirme  ; 
mais  en  même  temps  il  donne  à l'abbé  de  Vézelay  beaucoup  d’indépendance  vis-à-vis  de 
l’évêque  d’Autun  dans  le  diocèse  duquel  ce  monastère  était  établi. 

Paschalis,  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilecto  fralri  Artaldo,  abbati  Ver- 
zeliacensis  cœnobii,  ejusque  legitimis  successoribus  in  perpetuum.  Quia  docu- 
mentis  apostolicis  regendus  est  ordo  ecclesiasticus,  oportet  ut  grex  dominicus 
impigro  onimo,  assidua  vigilantia,  custodiatur  et  gubernetur.  Ut  autem  præla- 
torum  vigilantiam  nulla  nox,  nulla  tenebrarum  hora  opprimât,  vel  confundat 
caritas,  quæ  Deus  est,  quæ  præterunum,  alterum  nescit,  omnibus  viribus  tota 
mente  diligenda  est  et  tenenda.  Quoniam  vero  nullis  præcedentibus  meritis,  sed 
sola  omnipotentis  Dei  gratia  in  Ecclesia  locum  Pétri  obtinemus,  necesse  est  ut 
omnibus  superimpendamus  ecclesiis,  maxime  bis  quæ  juris  beati  Pétri  esse 
noscuntur,  et  quæ  affectu  filiali  invocant  consilium  et  auxilium  matris  suæ.  Quia 
igitur  dilectio  fraternitatis  vestræ  postulavit  privilegium  monasterio  Virziliaco 
fieri,  cujus  regimen,  authore  Deo,  vohis  commissum  est,  quod  fundatores  ipsius 
Gerardus,  cornes,  vir  nobilissimus,  et  uxor  ejus  Berta,  pia  devotione,  et  testa- 


40 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE, 
menti  confirmatione  beato  Petro  Apostolorum  principi  obtulerunt,  nos  precibus 
vestris  assensum  præbentes,  authoritate  apostolica  per  præsens  privilegium  con- 
firmamus  atque  statuimus,  ut  nulli  imperatorum,  nulli  unquam  regum,  nulli 
comitum,  nulli  antistitum,  nuili  cuiquam  alii  de  rebus  quæ  jam  dicto  monas- 
terio  a prædictis  fundatoribus,  vel  ab  aliis  Deurn  timentibus  oblatæ,  vel  concessæ 
sunt,  vel  deinceps  conferendæ,  sub  qualibet  occasionis  specie  liceat  minuere, 
vel  auferre,  vel  ablatas  retinere.  Inter  quæ  nominatim  eidem  monasterio  confir- 
mamus  : in  episcopatu  Eduensi,  ecclesiam  Sancti-Petri  juxta  fluvium  Chore  sitam  ; 
Yarginiacum  villam  cum  omnibus  appendiciis  suis,  et  ecclesiam  Sancti-Sulpitii  ; 
Dorneciacumvillam  cum  universis  adjacentiis,  et  ecclesiam  Sancti-Petri  ; — Flaia- 
cum  villam  cum  ecclesia  Sancti-Symphoriani,  et  omnibus  eorum  appendiciis  ; — 
ecclesiam  Sancti-Sulpitii  de  Asinariis;  — ecclesiam  Sancti-Germani  de  Fontiniaco  ; 

— ecclesiam  Sancti-Petri  de  Blanniaco  ; — ecclesiam  Sancti-Georgii  de  Insula; 

— ecclesiam  Sancti-Syagrii  de  Flagiaco  cum  omnibus  earum  pertinentiis  ; — vil- 
lam Sancti-Leodegarii  de  Morvenno,  cum  ecclesia  ejusdem  martyris  et  universis 
eorum  adjacentiis;  — in  eodem  territorio,  ecclesiam  Sancti-Andocii  ; 

In  episcopatu  Autissiodorensi,  ecclesiam  Sancti-Adriani  de  Maliaco-villa,  cum 
capellis  in  eadem  parrochia  sitis  ; 

In  episcopatu  Nivernensi,  ecclesiam  Sancti-Petri  de  Longiaco  ; — Ecclesiam 
Sancti-Sylvestri  de  Yarenniis  ; • — Ecclesiam  Sancti-Martini  de  Tauriaco  ; — Ec- 
clesiam Sancti-Petri  de  Luperciaco  villa  ; 

In  episcopatu  Matisconensi,  ecclesiam  Sanctæ-Mariæ  de  Coblenis  ; 

In  episcopatu  Arvernensi,  ecclesiam  Sancti-Germani; — Ecclesiam  Sancti- 
Cypriani  ; — ecclesiam  Sancti-Leodegarii  de  Yendac  ; — ecclesiam  Sanctæ- 
Mariæ-Magdalenæ  de  Claromonte,  cum  universis  earum  appendiciis  ; 

In  archiepiscopatu  Bituricensi,  ecclesiam  Sancti-Andre  de  Taciaco;  — Eccle- 
siam Sancti-Mariæ-Magdalenæ  de  Rufiaco;  — Ecclesiam  Sancti-Sulpitii  de  Sal- 
zelis,  cum  omnibus  ad  easdem  pertinentibus  ; 

In  episcopatu  Pictaviensi,  ecclesiam  I)ei  dilectricis  Sanctæ-Mariæ-Magdalenæ 
juxta  Mirebellum  castrum  ; — Ex  altéra  parte  ejusdem  castri,  ecclesiam  Sanctæ- 
Radegundis  de  Burgonnio  ; 

In  territorio  Toarcensi,  ecclesiam  Sancti-Germani,  et  ecclesiam  Sanctæ-Mariæ 
de  Spisis  ; 

In  episcopatu  Sanctonensi,  ecclesiam  Sanctæ-Mariæ-Magdalenæ  de  Ferrariis  ; 

In  archiepiscopatu  Senonensi,  ecclesiam  Sanctæ-Mariæ  de  \ illari-monasterio  ; 

— ecclesiam  Castri-Fliscardi  ; — ecclesias  castri  Moreti,  et  ecclesiam  Senardi 
villa,  cum  omnibus  earum  appendiciis  ; 


XIIe  SIÈCLE. 


41 


In  episcopatu  Belvacensi,  ecclesias  Bublis  castri  ; — ecclesiam  Sancti-Remigii  ; 
— ecclesiam  Sanctæ-Mariæ-Magdalenæ  de  Merloto,  et  ecclesias  Borinellis  villæ, 
cum  omnibus  earum  pertinentiis  ; 

In  episcopatu  Noviomensi,  in  Castro  quod  Ham  vocatur,  ecclesiam  Sanctæ- 
Mariæ-Magdalenæ  ; — in  Yillari-Syl va,  ecclesias  ejusdem  Dei  dilectricis,  cum 
universis  earum  appendiciis  ; — in  eadem  diœcesi  ecclesias  de  Ingulos. 

Præterea  statuimus  ut  consecratio  monasterii  ipsius,  etecclesiarum  quæ  sunt  in 
circumadjacenti  villa,  ordinationes  quoque  monachorum  et  clericorum,  consilio 
abbatum  Cluniacensium,  quibus  prædecessores  nostri  et  nos  perpetualiter  con- 
cessimus  vices  nostras  in  jam  dicto  monasterio,  ibidem  fiant,  aut  ubi  ipsi  abba- 
tes  maluerint.  Chrisma  quoque  et  oleum  sanctum  a quo  maluerint  catliolico 
episcopo  accipiant.  Ecclesiæ  vero  ejusdem  monasterii  per  diversas  provincias 
constilutæ  et  earum  altaria,  ab  episcopis,  in  quorum  diœcesi  sunt,  consecrentur. 
Sacerdotes  etiam  et  clerici  ordinentur,  et  ab  eis  chrisma  et  oleum  sanctum  acci- 
piant, si  gratiam  romanæ  sedis  habuerint,  et  gratis,  ac  sine  pravitate  aliqua  dare 
voluerint,  sin  alias  a quo  maluerint  catholico  episcopo  accipiant.  Obeunte  te, 
ejusdem  loci  abbate,  vel  quocumque  successorum  tuorum,  nullus  ibi  eligalur 
violentia,  vel  aliqua  subreptionis  astutia,  sed  quem  fratres  communi  consensu, 
vel  pars  fratrum  sanioris  consilii,  prædictorum  Cluniacensium  abbatum  præcepto, 
secundum  regulam  beati  Benedicti,  elegerint.  Electus  vero,  aut  a romano  ponti- 
fico,  aut  eorumdem  abbatum  consilio  consecretur.  Ipsius  autem  diœcesis  epis- 
copo, nisi  ab  abbate  ipsius  monasterii  invitatus  fuerit,  staliones  agere  publicas, 
aut  privatas  missas  celebrare  in  eodern  monasterio  non  liceat.  Donationem  quo- 
que vel  subjectionem,  seu  potestatem  interdicendi  in  eodern  cœnobio  et  circum- 
adjacenti villa,  nullam  habeat. 

Decrevimus  etiam  utnulli  omnino  hominum  liceat  cœnobium  ipsum perturbare, 
vel  inquietare,  seu  vexationibus  servos  Dei  fatigare,  vel  ejus  possessiones  au- 
ferre,  vel  minuere,  sed  omnia  in  integrum  conserventur  eorum  usibus,  pro  quo- 
rum sustentatione  et  gubernatione  eidem  monasterio  sunt  concessa.  Ad  indicium 
quoque  hujus  libertatis,  apostolicæ  sedi,  cujus  juris  esse  dignoscitur,  libram 
argenti  per  singulos  annos  persolvat. 

Si  quis  autem  sciens  contra  hujus  nostri  decreti  paginam  agere  tempatverit, 
secundo  vel  tertio  ammonitus,  nisi  resipuerit,  a sacratissimo  corpore  et  sanguine 
Domini  nostri  Jesu-Christi  alienus  fiat.  Qui  vero  observator  extiterit,  sanctorum 
apostolorum  Pétri  et  Pauli  benedictionem  percipiat,  et  in  futuro  sanctorum  con- 
sortio  perfrui  merealur.  Omnipotens  Deus,  qui  est  vera  salus,  etvera  custodia, 
te  et  congregationem  tibi  creditam  protegat  et  defendat,  et  per  inlercessionem 
ii  6 


42 


CARTUL.A1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


]>eatæ  Mariæ-Magdalenæ,  quæ  cum  fonte  lachrymarum  ad  fontem  misericordiæ 
Christum  pervenit,  ad  finera  qui  non  finitur,  pervenire  concédât. 

Ego  Paschalis,  catholicæ  ecclesiæ  episcopus,  subscripsi. 

Datum  Beneventi,  per  manus  Galteri,  rOmanæ  ecclesiæ  diaconi-cardinalis, 
anno  dominicæ  Incarnationis  mciii  ; mense  novembi'i,  indictione  xi  ; pontificatus 
ejusdem  secundi  Paschalis  papæ,  anno  quarto. 

Biblioth.  Cluniacensis,  in  f°.,  notæ  ad  lib.  n epistol.  Pétri  Yenerabilis,  co!.  133. 

A’ers  l’an  1608,  les  chanoines  de  Vézelay,  ayant  produit  cette  bulle  dans  un  procès 
contre  l'évêque  d’Autun,  au  sujet  de  l’exemption  de  la  juridiction  de  l’Ordinaire, 
les  avocats  de  l’évêque  s’évertuèrent  à y Irouver  de  nombreux  caractères  de  faus- 
seté. Cependant  cette  pièce  ne  paraît  pas  en  renfermer.  La  formule  Paschalis,  etc., 
la  signature,  les  dates  finales,  tous  ces  caractères  sont  reconnus  pour  appartenir 
aux  bulles  autheniiques  du  pape  Paschal  n ; le  chiffre  de  l’iudiction  correspond  bien 
à la  date  de  l’année  1103.  On  ne  peut  contester  que  l’année  du  pontificat,  laquelle 
étant  donnée  pour  la  quatrième,  ne  coïncide  pas  avec  la  chronologie  du  pontificat 
de  ce  pape.  On  peut  expliquer  cette  différence  en  supposant  que  le  copiste  a mal 
lu  le  chiffre  final  de  la  bulle.  La  charte  que  nous  citons  ci-après  vient  corroborer 
l’authenticité  de  la  bulle  de  Paschal  n 

En  1103,  dans  un  accord  passé  entre  Norgaud,  évêque  d'Autun  et  les  religieux  de 
Cluny,  devant  le  légat  du  pape,  il  fut  dit  que  l’évêque  d’Autun  n’exigerait  pas 
l’obéissance  de  l’abbé  de  Vézelay  ; que  les  moines  recevraient  les  ordres  sacrés 
à leur  volonté,  etc.  — D.  Bouquet,  t.  xiv,  p.  117. 


XXXIX. 

DONATION  PAR  HUGUES  COMTE  DE  TROYES,  A L’ABBAYE  SAINT-GERMAIN. 

(An  1104). 

Le  comte,  étant  venu  i\  l'abbaye  Saint-Germain,  la  quatrième  année  de  Rétablissement 
des  moines  de  Cluny  dans  cette  maison,  accompagné  de  ses  principaux  officiers,  demanda 
aux  moines  d’être  associé  à leurs  prières  ; puis  il  leur  fit  remise  des  droits  de  sauvegarde 
qu’il  exerçait  dans  la  vallée  de  Bercenay.  L’abbé  Hugues,  neveu  d’Hugues-le-Graud,  abbé 
de  Cluny,  promit  alors  au  comte  de  célébrer  son  anniversaire  et  celui  de  sa  mère.  Un 
chevalier  de  la  suite  du  comte,  nommé  Hugues  Brise-Loup,  donna  également  à l’abbaye 
les  droits  qu’il  avait  au  même  lieu.  Les  donateurs  constatèrent  leur  don  par  le  dépôt  d’un 
livre,  garni  d’ivoire  et  d’argent,  sur  le  grand  autel  de  l’église. 

In  nomine  ChriSti,  tam  presentibus  quam  futuris  manifestare  volumus  inte- 
gerrimam  quandam  elemosinam  qitam  bone  indolis  Hugo,  Trecassium  cornes, 


XIIe  SIÈCLE. 


43 


in  anno  quarto  adventus  inibi  monachorum  Cluniacensiura,  contulit  Beato- 
Germano.  Hic  enim  venerabilis  cornes  Hugo,  qui  temporibus  suis  terram  suam 
strenue  gubernavit,  et  ecclesias  suas  amplificando  valde  pacificavit,  tempore 
quodam,  pagum  Autissiodorensem  transiens,  amore  sanctuarii  et  raonacbos  Clu- 
niacenses  causa  visitandi,  ad  Bealum-Gernianum  sua  gratia  divertit.  Duclus- 
que,  tam  sanctuarii  quam  monacborum  affectu,  necnon  igné  divino  afilatus, 
presenciumque  fratrura  societatem  requirens,  deinde  in  communi  capitulo  salva- 
mentum,  omnesque  ceteras  consuetudines  quas  in  valle,  que  vocatur  Bretenensis, 
in  terra  videlicet  Sancti-Germani,  habebat,  contulit  ipsi  Beato-Germano  ; in  hoc 
imitans  facto  evangelicam  illam  viduam  que  totum  quod  liabuit  in  gazofilacio 
misit.  Similiter,  venerandus  iste  cornes,  quicquid  in  predicta  Sancti-Germani 
potestate  habuerit,  nicliil  sibi  reservans,  totum  pro  Deo  concessit,  et  sicut  eam 
pro  reditu  temporali  antea  defenderat,  sic  pro  sua,  suorumque  animabus  dcin- 
ceps  eandem  tueretur,  multoque  melius. 

Ibi  quoque  dompnus  abba  Hugo,  magni  Hugonis  abbatis  Cluniacensis  nepos, 
dédit  huic  venerabili  comiti  anniversarium  sue  matris,  necnon  et  suum  proprium 
anniversarium,  simulque  tricenarium  post  suum  obitum.  Non  enim  est  reticen- 
dum  ipsum  dominum  Hugonem,  abbatem,  ibi  ordinasse,  quatinus  in  anniver- 
sario  hujus  comitis,  de  reditu  jamdicte  polestatis,  habundans  refectio  fratribus 
prepararetur  in  refectorio. 

In  eodem  vero  capitulo,  liujus  comitis  bono  exemplo  incitatus,  quidam  suus 
miles,  Hugo,  cognomento  Frangens-Lupum,  quicquid  in  denominata  potestate 
Habebat,  post  suum  obitum,  dereliquit  Deo  et  sancto  Germano,  ipso  comité  hoc 
exhortante  atque  laudante,  ex  quo  totum  tenebat,  dicens  banc  suam  elemosinam 
ab  heredibus  suis  nullam  imperpetuum  posse  perpeti  calumpniam;  quippe  cui 
hoc  totum  exemptione  sui  patris  provenerat. 

Hanc  donacionem  ambo  fecerunt  in  capitulo  ; tandem  confirmaverunt  per 
unum  librum,  ebore  argentoque  cohopertum,  super  majus  altare  in  oratorio. 
Jussit  eciam  ipse  cornes  hanc  cartam  conscribi,  et  in  ea  hominum  suorum  liée 
omnia  videncium  nomina  conscribi,  quorum  hec  sunt  : Gaufredus,  dapifer,  de 
Sancto-Fidolio,  et  octo  alii  in  carta  notati. 

Actum  est  hoc,  anno  dominice  Incarnacionis  moc°iv°,  indictione  xn;  tem- 
pore Philippi,  Francorum  regis  et  Milonis,  Trecassinorum  pontificis. 

Post  hanc  videlicet  donacionem,  mortuo  prius  predicto  Hugone  Frangente- 
Lupum,  ac  deinde  uxore  illius,  insurgentibus  quibusdam  calumpniatoribus,  relata 
est  causa  ipsa  ad  curiam  ejusdem  comitis  Trecassini  domni  Hugonis,  cartaque 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïüNNE. 


ista  ante  eum  relecta  et  ab  eo  diligenter  recognita,  laudata  et  confirmata,  audien- 
tibus  et  videntibus  Airardo,  comité  Brine  et  multis  aliis. 

Grand  Cartul.  de  Saint-Germain,  f°  lxxix,  r°,  n°  i;  Ms  du  XIIIe  siècle;  Bibl. 
d’Auxerre. 


XL. 

CONFIRMATION  DES  PRIVILÈGES  DE  L’ABBAYE  SAINT-PIERRE-LE-VIF  DE  SENS 

PAR  LE  ROI  LOUIS  VI. 

(An  1112). 

Le  roi  confirme  l'abbaye  dans  tous  ses  privilèges.  Il  rappelle  qu’elle  a été  fondée  jadis 
par  Théchilde,  fille  du  grand  roi  Clovis.  Il  fait  spécialement  mention  d’un  monastère,  situé 
en  Auvergne,  provenant  d’un  duc  d’Aquitaine,  nommé  Basolus,  révolté,  qui  fut  emmené 
prisonnier  à Sens  et  devint  moine  de  Saint-Pierre-le-Vif. 

In  nomine  domini  Dei  et  Salvatoris  nostri,  Jhesu-Christi,  Hludovicus,  rex 
Francorum,  omnibus  principibus  et  fidelibus  regni  mei,  utriusque  sexus  et  or- 
dinis.  Pia  postulatio  voluntatis  effectu  debet  prosequente  compleri  quatinus  et 
devotionis  sinceritas  laudabili ter  enitescat,et  utilitas  postulata  vires  indubitanter 
assumât;  unde  ego,  pulsatus  precibus  Arnaldi,  abbatis  cenobii  Sancti-Petri- 
Vivi,  quod  olim,  lemporibus  magni  regis  Chlodovei,  ad  orientaient  plagam  urbis 
Senonum  a quadant  filia  ejus,  nomine  Techilda,  ipsa  adjuvante,  fundatum  et 
rerunt  suarunt  muneribus  et  rebus  ditalum,  perpresentis  precepti  paginant  statuo 
atque  confirnto,  ut  quecumque  predia,  quascuntque  possessiones  eadent  bone 
ntemorie  fentina,  ident  rex  et  successores  ejus  reges  Francorum,  antecessores 
scilicet  ntei,  contulerunt  eident  case  Dei,  et  quecumque  ad  ipsum  cenobiunt  alio- 
rum  fidelium  videntur  devotionibus  pertinere,  quecumque  etiam  in  futurum 
poterit  adipisci,  firnia  sibi,  illibata  permaneant.  Illud  etiam  inserere  placuit  ut 
quoddam  monasterium  quod  in  Arvernico  pago  est  siturn,  quodque  idem  prefatus 
rex  de  possessionibus  cujusdent  superbissimi  ducis  Aquitanie,  nontine  Basoli, 
quem  rebellantem  in  montanis  cepit  et  carceratum  Senonas,  rnulto  tempore, 
tenait,  tandenique  eident  filie  sue  ut  monacltunt  eunt  faceret  in  prefato  ntonas- 
terio,  scilicet  Sancti-Petri-Vivi,  dédit  sub  tuitione  regunt  Francorum  nostra  sent- 
per  eident  abbatie  subjectum,  absque  ullius  persone  calumpnia  vel  contra- 
dictione  permaneat.  Statuo  etiam  et  confirnto  ontnia  regalia  precepta  que 
antecessores  mei  reges  eident  abbatie,  de  qua  sermo  est,  fecerunt,  precipue  que 


XIIe  SIÈCLE. 


45 

illad  qaod  Hludovicus  piissiraus  augustus  et  rex,  Jheremie  Senonensi  archiepis- 
copo  et  Frocberto,  abbati  ejusdem  cenobii,  fecit  et  confirmavil.  Quicquid  preterea 
immunitatis,  quicquid  libertatis  seu  donationis  a prefatis  regibus,  quicquid  a 
pontificibus,  quicquid  ab  utriusque  sexus  fidelibus  et  ordinibus,  idem  monaste- 
rium  hactenus  obtinuisse  cognoscitur,  ratum,  firmumque  manere  jubeo  et  con- 
firmo.  De  monasterio  autem  prefato,  Mauriacensi  scilicet,  jubeo  et  confirmo  ut 
sub  jure  et  potestate,  etordinatione  atque  tuitione  supradicti  abbatis  Ar.,  et  suc- 
cessorum  ejus  permaneat  ; et  sic  eis  liceat  constituere  que  agenda  sunt,  sicut  in 
abbatia  sua  que  caput  est  hujus  membri.  Hanc  igitur  auctoritatem  precepti 
nostri  ut  inviolabiliter  conservetur,  anuli  nostri  impressione  et  sigillo  signari 
jussiraus. 

Actum  Senonas,  in  curia  nostra,  anno  ab  incarnatione  Domini  m°  c°  xii°, 
anno  quoque  consecrationis  nostre. 

Copie  tirée  de  l’original,  de  la  fin  du  XVe  siècle;  Arch.  de  l’Yonne,  Fonds  de  l’ab- 
baye Saint-Pierre-le  Vif. 


XLI. 

DONATIONS  PAR  LES  CHEVALIERS  DE  CHATEL  - CENSOIR  A L’ABBAYE  DE  MOLÊME. 

(An  1115,  3 août). 

On  voit  par  la  notice  ci-dessous  (1)  que  Guibert  de  Châtel-Censoir  donna  û l’abbaye  de 
Molême  la  moitié  de  son  aleu  de  Nitry,  ce  qui  fut  ratifié  par  sa  femme  et  ses  enfants.  Après 
sa  mort,  Ascelin,  son  fils,  partant  pour  Jérusalem,  fit  don  à l’abbaye  de  toute  sa  part  de  l’aleu 
de  Nitry.  Puis,  longtemps  après,  I-Iugues,  frère  d’Ascelin,  étant  gravement  malade  àCla- 
mecy,  et  s’étant  fait  conduire  à Molême,  y prit  l’habit  et  donna  aussi  à l’abbaye  ce  qu’il 
possédait  à Nitry  : alors  l’abbaye  réunit  dans  son  domaine  toute  la  terre  de  Nitry,  et  pour 
faire  taire  les  réclamations  d’Ascelin  au  sujet  du  legs  d’Hugues,  les  moines  lui  firent  pré- 
sent de  10  livres.  Enfin,  Hugues,  évêque  d’Auxerre  approuva  tous  ces  dons  et  confirma 
l’abbaye  dans  la  possession  des  églises  de  Nitry,  Crisenon,  Saint-Moré,  Luchy,  Lucy  et 
Nailly. 

Omnium  rerum  gestarum,  discursibus  diurnis,  quibusdam  obeuntibus,  aliis 
orientibus,  ab  humano  memoratu  plurima  sepius  elabuntur.  Dignum  ducimus, 
ea  maxime  que  pie  fidelibus  commoda  disponuntur,  ne  memoria  careant,  litteris 


(1)  Cette  pièce  contient  des  faits  relatés  dans  la  pièce  n°  xxm  éditée  ci-dessus,  mais  ils 
sont  beaucoup  plus  détaillés. 


46 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  I.’VONNE. 

annotari.  Tilulatis  igitur  verbis  pie  factum  Guiberti,  militis,  de  Castrocensorio, 
cunctis  audientibus  eluceat  et  memoriale  hoc  non  sileatu r in  eum.  Viguit  enim 
in  ejus  pectore  caritas  ilia  copiosa  queproximum  ut  se  diligere  jubet.  Claret  hoc 
in  divisione  sui  alodii  Nantriaci,  dum  illud  Deo  et  Beate-Marie  Molismensis 
ecclesie,  ad  usum  monachorum  ibidem  Deo  serviencium,  divisit  per  medium. 
Dédit  namque  eis  toc.ius  ville  medietatem  ejusdemque  potestatis  in  hominibus, 
mansionibus,  terris,  pratis,  nemoribus,  justioia  et  in  omnibus  redditibus,  et 
totum  atrium  cum  atrii  pertinentibus.  Hoc,  uxor  ejus  Regina,  et  filii  ejus  Ace- 
linus,  et  Hugo,  liilari  animo  concesserunt  ut  coberedes  eterne  hereditalis  fier! 
mererentur.  Post  obtium  vero  Guiberti,  Acelinus,  Jherosolimam  profecturus, 
ejusdem  alodii  suam  partem  totam  eidem  ecclesie  contulit.  Accepit  tamen  inde 
xx  et  vi  libras  de  ecclesie  beneficio.  Testes  fuerunt  : Hugo  Grossus  ; Gaufredus, 
(rater  ejus;  Raynaudus;  Guillelmus,  frater  ejus. 

Deinde,  plurimo  evoluto  tempore,  Hugo,  frater  Ascelini,  Clamiciaco  graviter 
sauciatus,  Molismum  adductus,  monachis  factus,  tocius  sue  partis  Nantriaci  et 
potestatis  ejusdem,  heredem  Molismi  ecclesiam  fecit,  sicque,  Deo  disponente, 
totam  villam  cum  alodio  adepta  est  ecclesia.  Sed  Ascelinus,  pro  calurnpnia  ab 
eo  diu  facta  in  parte  ilia  que  fratris  fuerat,  Nivernensium  decem  libras  ab  eccle- 
sia accepit,  et  a Guidone,  tune  Molismensi  abbate,  Autissiodorum  ductus,  coram 
Hugone,  ejusdem  urbis  antistite,  et  domino  Guillelmo,  Nivernensi  comité,  mul- 
lisque  aliis,  heeprefata  munera,  nicbil  omninosibi  retinens,  exceptis  quibusdam 
servis  jure  hereditario  ab  eo  possessis,  cum  pasnagio  porcorum  eorumdem  ser- 
vorum  et  forestagio,  ecclesie  predicte  perpetuo  babenda  in  pace,  concessit.  Et  ut 
episcopali  sigillo  bec  confirmarentur  rogans  obtinuit.  Episcopus  vero  tune  ex 
biis  decretum  hoc  consti mit  : ego,  Hugo,  Dei  gratia  Autissiodorensis  episcopus, 
bec  predicta  bénéficia  Guiberti,  Ascelini,  Hugoms,  sicut  bec  pagina  protestatur, 
Molismensi  ecclesie  perpetuo  babenda,  laudo,  coneedo  et  sigillo  meo  confirmo, 
apponens  etiam  bis  quicquid  in  episcopatu  nostro  incontesté  possidet,  scilicet 
ecclesias  Nantriaci,  Grissennonis,  Sancti-Moderati,  Lucbeiaci,  Lussiaci,  Naalliaci, 
cum  appendiciis  earum  et  electione  digna  sacerdotum  in  ipsis,  salvo  tamen  epis- 
copali jure.  Quicumque  autem  ex  biis  aliquid  imminuerit,  aut  vi  exlorserit,  donec 
satisfecerit,  anatbematis  gladio  feriatur.  Huic  concessioni  Ascelini  et  episcopi 
confirmationi  Hugonis,  présentes  adfuerunt  : Guillelmus,  Nivernensis  cornes  ; 
Ulgerus,  prepositus;  Hugo,  decanus;  Gaufridus,  cantor;  Rogerus,  archidia- 
conus;  Jouas,  lector;  Hato,  Herveus,  Jobannes.  Ex  militibus,  Milo  de  Nueriis; 
Hugo  de  Merlenniaco  ; Joscelinus  de  Monteeneison  ; Briarius  et  multi  alii. 


XIIe  SIÈCLE.  47 

Actuni  est  hoc  apud  Autissiodorum,  die  Translations  Sancti-Stephani,  anno 
Domini  m°  c°  xv°. 

Cartul.  de  l’abb.  de  Molème,  XIIIe  siècle,  t.  a,  f°  xxxin,  v°  ; Archives  de  la  Côte- 
d’Or 

XLII. 

DONATION  PAR  JEAN  DU  MOULIN  A L'ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1119). 

Jean  du  Moulin  donne  à l’abbaye  tout  ce  qu’il  possède  sur  le  territoire  de  Pontigny,  jus- 
qu’au sentier  qui  va  de  l’église  de  Sainte-Porcaire  à Venouse.  11  donne  aussi  aux  moines 
droit  d’usage  pour  leurs  porcs  dans  la  forêt  de  la  Queue,  etc. 

Notum  sit  omnibus  hominibus  quod  ego  Johannes  de  Molendino  et  Osilia, 
uxor  mea,  cum  filio  nostro  Gofredo  et  filia  Læticia,  eorum  omnium  quæ  in  Pon- 
tiniensi  territorio  continentur,  a rivo,  scilicet,  de  Senitione,  usque  ad  semitam 
qua  itur  ab  ecclesia  S.  Porchariæ  ad  Yenussam,  totum  jus  nostrum  Deo  et  fra- 
tribus  Pontiniacensis  cœnobii,  jure  perpetuo,  contradimus  et  concedimus  possi- 
dendum.  Silvam  tamen  de  Gauda,  a via  vetere  quæ  ducit  a Lanniaco  Yenussam 
desursum  ad  sinistram,  nobis  retinemus,  sed  eam  in  omnes  usus  suos  libéré 
concedimus,  excepto  quod  si  de  ipsa  aliquid  complanaverint  et  carrucam  immi- 
serint,  de  labore  ejus  fructuarium  usum  terræ  quem  vulgo  tercias  vocant,  nobis 
reddiderint.  Eo  autem  anno  quo  in  ea  tanta  porcorum  pastio  fuerit  ut  pro  pas- 
tinagio  porci  intromitteiidi  sint,  prædicti  monachi  suos  inde  custodienl  usquequo 
vel  nostri,  vel  alii  intromittantur  ; quod  si  dilatum  usque  ad  octavam  Natalis 
Domini  fuerit,  libéré  intrabunt.  Si  vero  præter  quam  concessum  est  a nobis  in 
prædicta  silva,  porci  Pontiniaci  capti  fuerint,  datopro  eis  convenientepastinagio, 
de  cætero  pro  eodem  pastinagio,  prout  voluerint,  utantur.  Pro  hac  autem  con- 
cessione  accipimus  ab  eis  octo  libras  denariorum:  Bartholomæus,  de  cujus 
beneficio  nos  hoc  habere  recognoscimus,  decem  solidos  a nobis  et  a monachis 
dimidiam  accipit  marehatmargenti.  Testes  hujus  rei  sunt:  Bartholomæus,  qui 
hoc  fieri  præcepit,  et  Ulricus,  frater  ejus;  Milo,  presbyter;  Ansigisius,  presbyter; 
GuiârdusLepusetTheobaudus,  frater  ejus;  PaulusetArchardusfratres  ; Ebrardus, 
Otberdus,  Thebaldus  de  Caciaco;  Wido,  præpositus  cum  filio  Brictio;  Seguinus. 

Actum  Lanniaci,  anno  ab  incarnatione  Domini  m°  c°  xix°;  papa  romano  Gela- 
sio  n/Francie  regei  Lu dovico. 

Recueil  des  pièces  sur  l’Hist.  de  Pontigny,  t.  nr,  p.  229,  Ms  n°  158;  Bibl.  d’Auxerre. 


48 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


XLI1I. 

DONATION  PAR  GAUTIER,  PREVOT  A ITABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1120,  9 novembre). 

Gautier  Prévôt  donne  aux  moines  de  Pontigny  tout  ce  qu’il  possédait  dans  le  terri- 
toire de  Loron,  du  consentement  de  sa  femme  et  de  ses  enfants. 

In  nomine  sanctæ  et  individuæ  Trinitatis,  ego  Gauterus  Præpositus,  dono  Deo 
et  Sanctæ-Mariæ,  ad  usus  fratrum  Pontiniacensium,  Deo  sub  régula  beali  patris 
Benedicti  servientium,  quicquid  in  toto  territorio  Loronii  jure  possideo  perpetuo 
possidenduni,  laudantibus  uxore  mea  Inguelina  et  filiis  Gautero,  Landrico,  Ste- 
phano,  gcnere  meo  ; Oluinus  quoque,  qui,  licet  injuste  sicut  milii  videtur,  calump- 
niam  michi  de  ipsa  terra  faciebat,  laudavit.  Hujus  rei  testes  sunt  : Willermus, 
cornes;  Hugo,  vieecomes;  Guido  de  Britinolis;  Gauterus  Mainfredi  ; Steplianus 
Constantini  ; Nocherus  Bertramni  ; Herveus  de  Tociaco;  Gaudricus,  cellerarius  ; 
Bellavena  Cognus  ; Gauterus  de  Donziaco  ; Raimundus  ejusdem  præpositus; 
Gaufridus,  filius  Otuini  qui  etiam  laudavit  ; Hugo  de  Cilio. 

Data  Clameciaci,  v idus  novembris,  luna  xiv,  anno  ab  incarnatione  Domini 
mcxx0,  Calixto  n papa,  régnante  Ludovico  rege,  Hugone  Autisiodorensi  epis- 
copo. 

Copie  du  grand  Cartul.  de  Pontigny,  p.  72;  Archives  de  l’Yonne. 

XLIV. 

SENTENCE  DE  GUILENGUS,  ÉVÊQUE  DE  LANGRES  POUR  LE  PRÉVÔT  DE  CHABLIS. 

(An  1127). 

L’évêque  déclare  avoir  terminé  la  contestation  existantentre  Brunon,  prévôt  de  Chablis, 
d’une  part,  et  lui-même  d’autre  part  au  sujet  des  églises  de  Chablis  et  de  Viviers. 

Il  fait  droit  aux  frères  sur  l’ancienne  réclamation  qu’ils  faisaient  au  sujet  des  vicaires, 
à condition  toutefois  qu’ils  ne  s'attribueront  rien  des  droits  curiaux  ou  des  eulogies,  etc. 

En  reconnaissance,  les  chanoines  de  Saint-Martin  de  Tours  ont  promis  de  fournir 
annuellement  à la  table  épiscopale  trois  setiers  d’huile  de  noix. 

Convenit  omnibus  Ecclesie  sancte  rectoribus  benivola  conpassione  Deo  famu- 
lantibus  succurrere,  et  poscentium  animis  alacri  devocione  impertiri  assensum. 


XIIe  SIÈCLE. 


49 


Ex  hoc  enimlucri  potissimum  premium  a condilore  Domino  promeremurrecipere, 
dum  venerabilia  loca  Deo  dicata  ad  meliorem  fuerint  procul  dubio,  Domino  ju- 
vante,  statum  perducla.  Ego  igitur,  Guilencus,  Dei  gratia  Linguonensium  humi- 
lis  episcopus,  universis  Ecclesie  precipue  sancte  filiis  et  fidelibus  notificare  volo 
donnum  Brunonem,  Turonensis  ecclesie  Sancti-Martini  venerabilem  prepositum, 
nostram  adisse  presentiam,  et  ut  querelam  quam  super  ecclesia  Cableiacensi 
atque  Vivariensi  adversum  nos  et  predecessores  nostros  diu  predicta  Cableia- 
censis  habuerat,  sedaremus,  humiliter  rogavisse.  Cujus  nos  justam  et  rationa- 
bilem  peticionem  benigne  suscipientes,  hoc  quod  pie  rogaverat,  totius  consilii 
fidelium  nostrorum  assensu,  ad  effectum  perducere  recto  ordine  curavimus, 
rémittentes  ecclesie  nominate  fratribus  antiquam  illam  calunpniam  quam  de 
vicariis  predictarum  ecclesiarum  reclamabant,  ea  dumtaxat  rationabili  condi- 
cione  ut  de  presbileratus  jure  nichil  sibi  usurpare  présumant,  vel  aliis  quoque 
redditibus,  sinodalibus,  scilicet  eulogiis  atque  paratis  etiam  episcopali  servitio, 
si  quando  Linguonensem  episcopum  illuc  iler  habere  contigerit.  Pro  cujus  bene- 
ficii  concessione  et  habenda  in  posterum  donationis  hujus  memoria,  Turonenses 
canonici,  singulis  annis,  in  octabis  Sancti-Andree  apostoli,  très  olei  censuales 
sextarios  a nucibus,  ad  mensam  Lingonensis  episcopi,  omni  postposita  occa- 
sione,  statuerunt  persolvere.  Si  vero  alicujus  casus  infortunio  amissum  fuerit, 
usque  ad  diem  kalendarum  aprilis  tantumdem  fideliter  restaurabunt.  Hujus  igitur 
donationis  in  perpetuum  tenende  fuerunt  adores  et  confirmatores  : Guilencus, 
ecclesie  Linguonensis  episcopus  ; Ayrardus,  decanus  ; Wido,  archidiaconus  ; 
Gocelinus  ; archidiaconus;  Fulco,  cancellarius  ; Gibuinus  ; Pontius,  subdiaconus; 
Durannus,  diaconus.  Ex  parte  vero  Sancti-Martini  Turonensis  sunt  testes  : 
Bruno,  prepositus;  Petrus,  cantor;  Teo,  capellanus;  Guido,  villicus;  Milo, 

Acta  sunt  anno  ab  incarnatione  Domini  hec  m°  c°  xx°  vii°;  Honorio,  papa 
apostolicam  sedem  tenente,  Ludovico  Francorum  rege  rognante. 

Original  non  scellé;  Archives  de  l’Yonne,  Fonds  de  la  prévôlé  de  Chablis , l.  n. 


XLV. 


NOTICE  DE  DONATIONS  FAITES  EN  FAVEUR  DES  RELIGIEUX  DE  FONTEMOY 
PAR  JOSBERT  CHAPEL. 

(An  1127). 

Josbert  Chapel  déclare  dans  cette  charte  avoir  fait  don  aux  moines  de  Fontemoy,  du 
consentement  de  ses  fils  Geoffroy,  chanoine,  et  Jean,  chevalier,  etc.,  de  toute  sa  terre  située 

n 7 


50 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

à Reigny,  limitée  d’un  côté  par  le  chemin  de  Vermanton  à,  Lucy,  et  de  l’autre  par  la  Cure 
et  le  ruisseau  du  Lesirs.  Il  leur  donna  aussi  ses  droits  sur  les  moulins  de  Brualt  et  de 
Bernier.  En  récompense,  il  reçut  70  livres,  en  monnaies  d’Auxerre  et  de  Nevers. 

Cet  acte  est  ratifié  par  les  seigneurs  hiérarchiques  du  fief  et  par  de  nombreux  témoins. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Noturn  sit  omnibus  christianis,  pre- 
sentibuset  futuris,  quod  Josbertus  Capellus,  laudanle  Gaufrido  fîlio  suo,  canonico, 
et  fîlio  suo  Johanne,  milite  ; laudantibus  eciam  uxore  ejusdem  Johannis  Ermen- 
sendi  et  filiis  suis  Olderio  et  Girardo,  dédit  fratribus  Sancte-Marie  de  Fontismo, 
perpetuo  jure  possidendam  libéré  et  absque  ulla  retentione,  totam  terrant  quant 
habebat  in  villa  Regniaei,  sicut  clauditur  his  terminis  : via  scilicet  publica  que  a 
Vermentono  lendit  Lissiacum  et  rivulo,  que  dicilur  li  Lesire,  et  fluvio  Cota  et 
terminatione  que  per  cruces  et  nietas  facta  est  a supradicta  via  publica  usque 
ad  fluvium  Choram.  Tali  eciam  condicione  ut,  a Vermentono  usque  ad  predictam 
datam  terrant,  intra  fluvium  Chorant  et  supradictam  viam  publicam,  nec  her- 
bergarent  rusticos  nec  facerent  dontos.  Dédit  etiam  quicquid  habebat  in  molendino 
de  Brualt,  supra  fluvium  Cltore,  et  quicquid  habebat  in  molendino  Bernerii  quod 
est  de  fonte.  Et  pro  his  omnibus  videlicet  terris,  molendinis  et  conventionibus 
abuit  ident  Josbertus  lxx  libras  Autissidorensis  et  Nivernensis  rnonete. 

Hujus  rei  testes  sunt  : Hugo,  Autisiodorensis  episcopus  ; Hato,  archipresbiter  ; 
Jocelinus,  celerarius  ; inagisfer  Jonas;  Stephanus  Bernoardus  ; Sabaricus  ; AVil- 
lelmus.  contes  Nivernensis  ; Gibaldus  de  Montenesio  ; Gaufridus  «le  Villario  ; 
Arnaudus  de  Tusciaco  ; Iterius  de  Porta  ; Odo  de  Draciaco  ; Unbaudus,  filius 
Fille;  Urso  villicus  ; Giraldus  de  Silligniaco;  Stephanus  Otlannus  et  multi  alii. 

Hoc  laudavit  Hugo,  Autissiodorensis  episcopus,  de  cujus  feodo  movebat  terra, 
et  in  testimonium  suo  sigillo  liane  cartulam  confirmavit.  Testes  eciam  sunt 
hujus  laudalionis  : Hugo,  decanus  Sancti-Petri , et  Gaufridus  Capellus.  Hoc 
eciam  laudavit  Gofridus  de  Donziaco,  apiid  Castrum-Rainardi,  qui  liane  terrant 
tenebat  ab  episcopo.  Hujus  laudationis  testes  sunt  Agano  de  Castelleone  ; 
Arnaudus  de  Tusciaco  ; Adam  de  Marchia  ; Stephanus,  preposilus  de  Castro- 
Censurii.  Hoc  etiam  laudavit  Petrus  de  Fontaneto,  apud  Castrum-Censurii,  et  Ho- 
dierna  uxor  sua;  qui  Petrus  tenebat  liane  terrant  a Gaufrido  de  Donziaco.  Hujus 
laudationis  testes  sunt  : Gaufridus  de  Villareo  et  Stephanus,  prepositus  de  Cas- 
tro-Censu rii . Hoc  etiam  laudavit  Buccardus  Borserius  et  Buccardus,  filius  ej us 
qui  tenebant  hanc  terrain  dePetro  de  Fontaneto,  et  de  quibus  tenebatipsam  terrant 
Josbertus  Capellus,  qui  eam  donavit.  Hujus  laudationis  testes  sunt  : Willelntus, 
contes  Nivernensis;  Gaufridus  de  Villario;  Arnaudus  de  Tusciaco  ; Iterius  de 
Porta;  Hursus  villicus;  Giraldus  de  Silliniaco.  Hoc  etiam  laudavit  Iterius  de 


XIIe  SIÈCLE. 


51 


Porta  et  uxorejusdem  Iterii,  Odelina  nomine,  filia  supradicti  domini  Buecardi. 
De  laudatione  Iterii  testes  sunt  : Willelmus,  cornes  Nivernensis  ; Gaufridus  de 
Yillario;  Arnaudus  de  Tusciaco.  De  laudatione  Odeline,  uxoris  ejusdem  Iterii, 
testes  sunt:  Arnaudus  de  Tusciaco;  Landricus  de  Tusciaco  ; Hugo  de  Prissiaco. 

Insuper  dédit  dictus  Josbertus  predictis  fratribus  pasturas  tocius  terre  sue. 

Extr.  d’un  cahier  qui  contient  plusieurs  copies  de  chartes  concernant  Sacy,  dres- 
sées, en  1497,  par  Bourdin  et  Lebrioys,  notaires  royaux  à Auxerre;  Arch.de 
l’Yonne,  FondsReigny,  L.  xxn,s.  I.  lre.  La  date  de  1127  est  indiquée  par  une  charte 
sur  le  même  sujet  et  qui  est  rédigée  différemment. 


XLVI. 


DONATION  PAR  DAME  COLOMBE  D’EGLÉNY  A L’ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

(An  1129,  1er  avril). 

Dame  Colombe,  femme  d’Hugues  d’Eglény,  fait  don,  entre  tes  mains  de  l’archevêque  de 
Sens,  au  monastère  de  Vauluisant.  de  toute  la  dîme  qui  lui  appartient  sur  les  terres  que 
les  moines  cultivent,  de  leurs  propres  mains  ou  par  autrui,  dans  la  paroisse  de  Courgenay. 

Cette  donation  eut  lieu  à Vauluisant,  le  jour  de  la  bénédiction  de  la  maison. 

Notum  sit  presenlibus  paiiter  ac  futuris  quod  Columba,  uxor  Hugonis  de 
Eglineio,  reliquit  in  manu  domni  Henrici,  Senonensis  archiepiscopi,  omnetn 
decimani  que  ad  se  pertineret  de  omnibus  que  monachi  de  Vallelueida  operati 
fuerint  manibus,  carrucis,  vel  precio,  seu  quolibet  modo,  in  omni  parrocliia 
Curgeneii  ; et,  ipsa  présente  ac  volente,  idem  archiepiscopus  donavit  eatn  eis- 
dem  monacbis  perpetuo  possidendam.  His  interfuerunt  testes  : Symon,  arcbi- 
diaconus;  Paulinus,  canonicus;  Odo,  capellanus,  canonicus  ; Fulco  de  Valle- 
Mauri,  decanus.  Actum,  anno  ab  Incarnatione  dominica  m°  c°  vicesimo  nono, 
kalendas  aprilis,  apud  Vallem-Lucidam,  die  scilicet  qua  benedictum  est  atrium 
ejusdem  loci.  Porro  Garnerius,  tilius  domine  Columbe,  liane  predictam  decimam 
eisdem  monachis  antea  concesserat  apud  Villam-Mauri,  audientibus  Ansello  de 
Triagnio  ; Tecelino  de  Villa-Mauri ; Ricliero  Aguilun,  et,  post  benediclionem 
prefati  atrii,  ilerum  ipse,  cum  matre  sua,  apud  Villam-Mauri,  omnia  que  predixi" 
mus,  laudavit  et  confirmavit.  Et  hoc  attestantur  Odo  de  Yilla-Mauri  ; Girardus, 
frater  Drogonis  Strabonis  ; Isenbardus,  presbiter;  Guilbertus,  filius  Hugonis 
venatoris,  et  Gibaldus,  frater  ejus,  et  Vitalis  de  Campo-Lupi. 

Hec  prescriplura  concesserunt  et  laudaverunt  : Guntelinus,  de  cujus  feodo 


52 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

ipsa  décima  erat,  apnd  Nangeium,  coram  testihus  Odone,  clerico  de  Mairoles 
et  Guidone,  fratre  ejus;  Stephano  de  Mariolis  et  Petro  Rufo  ; et  filius  ipsius 
Guntelini,  Petrus  apud  Mairoles;  audientibus  Stephano  de  Mairolis  ; Hugo  de 
Belveir;  Guitberto  de  Campiniacô-Pagano  ; Asino  et  fratre  ejus  Normano. 

Cartul.  de  Vauluisant,  ancienne  page  93,  auj.  fol.  49,  r\  pièce  203  ; Bibl.irap. 
n"  152. 

Le  même  jour  et  au  même  lieu,  Landry,  fils  d’Herbert  Durdun.  fit  remise,  entre  les 
mains  de  l’archevêque  Henri,  de  toutes  les  dîmes  qui  lui  appartenaient  à Cour- 
genay.  — Ibidem,  pièce  204. 


XLVII. 

ACCORD  ENTRE  L’ABBAYE  SAINT-PIERRE-LE-VIE  DE  SENS  ET  LES  TEMPLIERS. 

(Entre  1129  et  1134). 

Herbert,  abbé  de  Saint-Pierre,  déclare  avoir  cédé  aux  Templiers  (de  Goulours)  l’église 
de  Cérilly  et  tout  ce  que  son  monastère  possédait  en  ce  lieu;  et,  comme  les  Templiers 
ont  échangé  cette  terre  avec  les  moines  de  Vauluisant,  elle  sera  grevée  de  3 sous  de  cens 
envers  l’abbaye  Saint-Pierre-le-Vif,  etc. 

In  nomine  Patris  et  Filii  et  Spiritus-Sancti.  Amen.  Herbertus,  Dei  gratia  abbas 
Sancti-Petri-Vivi  etomnis  conventus  æcclesiæ  cunctis  in  Christo  credentibus,  tam 
faturis  quam  præsentibus,  salutem. 

Notum  esse  volumus  caritati  fidelium  quod  milites  de  Templo,  in  capitulum 
nostrum  venientes,  petierunt  a nobis  ecclesiam  quant  habebamus  in  villa  Ciri - 
liaci,  cum  terris  cultis  et  incul t is  et  in  nemore.  Quorum  preces  suscipientes, 
concessimus  eis  quicquid  ibi  habebamus.  Postmodum  vero  ipsi  eandem  terram 
cambierunt  monachis  de  Yallelucenti  pro  quibusdam  eorum  terris,  quæeis  utilio- 
res  et  magis  commode  erant,  utpole  prata,  nenius  et  terras  aratorias  habentes. 
De  bis  autem  terris  sic  ex  cambitione  ilia  susceptis,  per  singulos  annos  æcclesiæ 
Sancti-Petri-Yivi  de  censu  inde  solvent  solidos  très,  in  festo  Sancti-Remigii  ; 
ea  scilicet  conditione  ut,  si  aliquando  contigerit  eos  terram  illam  vel  locum 
dimittere,  ad  æcclesiam  Beati-Petri-Vivi  libéré  redeat.  Hoc  concessum  et  ad- 
credentatum  est  in  presentia  Gaufridi,  Carnotensis  episcopi  et  Buchardi,  Mel- 
densis  episcopi,  et  comitis  Tbeobaldi  ; presentibus  etiam  Guillelmo,  Falcone,  et 
Raimundo,  Templi  militibus. 

liane  autem  conventionem  inter  domnum  Norpaldum,  abbatem  de  Vallelu- 


XIIe  SIÈCLE. 


53 

centi,  et  milites  de  Templo  sic  adcredentatam  idem  domnus  abbas,  cum 
conventu  æcclesiæ  suæ,  adcredentat  domno  Herberto  abbati  et  æcclesiæ  Sancti- 
Petri-Vivi  et  domnus  abbas  Herbertus  et  æcclesia  Sancti-Petri  concedii  eis. 

Original;  Arch.  de  l’Yonne,  F.  Vauluisant,  L.  i,  s.  I.  2e. 


XLVIII. 

DONATION  PAR  ADELELME  DE  SENS,  CHEVALIER,  A L’ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

(Entre  1129  et  1142). 

Henri,  archevêque  de  Sens,  rapporte  qu’Adelelme,  de  Sens,  chevalier,  donna  à l’abbaye 
tout  ce  qu’il  possédait,  depuis  Lailly  jusqu’à  Courgenay,  excepté  la  forêt  de  Lancy,  dans 
laquelle  cependant  les  moines  pourront  prendre  tout  ce  qui  leur  sera  nécessaire. 

In  nomine  Domini,  Henricus,  Dci  miseratione,  Senonensis  urbis  archiepisco- 
pus.  Sciant  présentes  pari  ter  ac  futuri  quoniam  quidam  miles  Senonensis,  nomine 
Adelelmus,  sub  recompensatione  et  beneficio  karitatis,  attribuit,  in  presentia 
nostra,  monachis  de  Vallelucida,  quicquid  possessionis  tenebat  a villa  Lalliaco 
usque  ad  villam  que  dicitur  Curtisgeneii,  excepto  quod  silvam,  que  dicitur 
Lanceia,  retinuit  in  manu  sua;  sic  tamen  ut  monachi  de  lignis  ejusdem  silve 
licite  et  libéré  colligant  et  asportent  quecumque  necessaria  erunt  usibus  suis. 
Quod  ut  firmum  et  stabile  perpetualiter  permaneat,  coram  nobis  et  riostris  pu- 
bliée concessit,  et  concessionem  islam  in  manu  nostra  deposuit.  Interl'uerunt 
de  clericis  nostris  Symon,  Wastinensis  archidiaconus  ; Paulinus,  ecclesie  nostre 
canonicus  et  diaconus  ; Goslenus,  Sancti-Johannis  canonicus  regularis  ; Odo, 
sacerdos  et  canonicus  Beate-Marie  ; ex  parle  monachorum,  Stephanus,  miles,  de 
Thoriniaco  ; Arnulfus,  serviens  nosler  ; ex  parte  supradicti  Adelelmi,  Rainaldus, 
miles,  prepositus  noster;  Johannes  Baretellus  ; Johannes,  tilius  Mainerii.  Lauda- 
vit  hoc  idem  uxor  ejusdem  Adelelmi,  nomine  Lideburgis  et  fîlii  eorum  Hugo, 
Arnulfus,  et  Ansellus  ; ex  parte  monachorum,  Stephanus,  miles,  de  Thoriniaco  ; 
Daimbertus,  miles,  filius  Arnaldi  Benefacti  ; Daimbertus,  miles,  cognomento 
Crocatius  ; ex  parle  Hildeburgis  et  filiorum  ejus,  Herveus  miles,  cognomento 
Buslenus;  Theobaldus  Itufus;  Johannes,  filius  Mainerii;  Constantius,  cogno- 
mento Mala-terra.  Ut  autem  liée  omnia  firmiter  et  inconcusse  roborentur,  in 
argumentum  fidei  et  veritatis,  impressionem  sigilli  nostri  apposuimus  et,  quan- 
tum ad  nos  pertinere  videbatur,  firmavimus  et  laboravimus,  laudante  et  conce- 
dente  Hilduino  Manente,  de  cujus  jure  et  benefitio  erat. 


54 


CARTULAIKE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Data,  mense  junio,  régnante  Ludovico  rege,  anno  xx.  Petrus,  eancellarius, 
scripsit. 

Bibl.  impériale;  Cartul.de  Vauluisant,  anciennes  pages  76  et  77,  auj.  fol  40  v°  et 
41,  r\ 

XLIX. 

RÈGLEMENT  D’HUGUES,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  POUR  L’ÉTABLISSEMENT 
DES  RELIGIEUSES  DE  CRISENON. 

(An  1 37). 


L’évêque,  ayant  érigé  en  abbaye  de  femmes  !e  monastère  de  Crisenon,  par  ordre  du 
pape  et  à la  demande  de  l’abbé  de  Molême,  à qui  appartient  cette  maison,  y unit  l’église 
Saint-Gervais  d’Auxerre  à certaines  conditions.  Il  règle  aussi  les  droits  respectifs  de  l’abbé 
de  Molême  et  du  curé  sur  l’église  de  Saint-Moré.  Il  ordonne  ensuite  que  les  religieuses  de 
Crisenon  suivront  la  règle  de  Jully,  etc. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  Hugo,  miseratione  divina  Autissio- 
dorensis  ecclesie  humilis  rainister,  omnibus  catholice  ecclesie  liliis,  tam  presen- 
tibus  quam  futuris,  in  perpetuuin.  Si  creditam  nobis  amministrationem  digne 
Deo  adimplere  satagimus,  paci  ac  quieti  religiosorum  modis  omnibus  providere 
debemus.  Eapropter,  Crisennonis  monasterium  ad  faciendam  abbatiam,  ex  man- 
dato  domini  pape  Innocentii,  et  de  manu  abbatis  Ebrardi  et  fratrum  Molismen- 
sium,  quorum  erat  proprium,  suscipientes,  ecclesiam  Sancti-Gervasii  Autissio- 
dorensis,  tam  in  acquisitis  quam  in  acquirendis,  cum  omnibus  que  ecclesia  de 
Crisennum  in  parrochiatu  Sancti-Gervasii  habebat,  vel  acquisitura  erat,  monas- 
terio  Molismensi,  laude  et  assensu  capituli  nostri,  necnon  et  sanctimonialium  de 
Crisennum  in  perpetuum  concessimus  possidendam,  ita  dumtaxat  quod  mona- 
clii,  qui  ibi  habitaverint,  ab  omnibus  processionibus  etprocurationibus  episcopi, 
decani  et  archidiaconi  in  perpetuum  liberi  sint  et  immunes.  Porro  cautum  est  a 
nobis  et  provisum,  ad  honorem  ecclesie  nostre  conservandum,  quod  si  canonici 
nostri  decem  solidos  pro  processione  et  statione  festi  Sancti-Gervasii,  tempore 
constituto  non  receperinl.  eidem  ecclesie  indicent  silentium.  Decernimus  igitur 
ut  ejusdem  ecclesie  qui  nunc  est  presbiter,  Belinus  nomine,  beneficium  quod 
tenet,  dum  vixerit,  intégré  teneat;  vacante  enim  ecclesia,  a prefato  vel  alio  près- 


XIIe  SIÈCLE. 


M M 

55 

bitero  Molismenses  monachi  sibi  ydoneum  eligant,  et  ad  curam  animarum  susci- 
piendam  Autissiodorensi  episcopo  présentent,  de  qua  investitus  Molisnium 
teneatur  adiré,  et  de  rebus  monachorum  fidelïter  conservandis  eis  fidelitatem  fa- 
eere.Et  ne  aliquando  sacerdos  et  monachi  de  redditibus  ecclesie  sue  litigent,  ita 
statuimus:  in  omnibus  obiationibus  et  testamentis,  et  beneficiis  ad  altare  perti- 
nentibus  in  omnibus  modis  et  commodis,  sine  ulla  exceptione,  medietatem  acci- 
pient  monachi,  aliam  vero  sacerdos.  Ita  et  de  ecclesia  Sancti-Moderati  statuimus, 
de  qua  diu  litigatum  coram  nobis  fuerat  inter  Molismensem  et  sacerdotem  ejus- 
dem  ecclesie.  Et  sciendum  quod  moniales  de  Crisennone  nichilominus,  quurn  in 
tempore  dominii  monachorum,  ordinem  Juliacensem,  omnibus  modis  tenebuntur 
observare,  excepto  quod  abbatissa,  pro  negociis  ecclesie  sue,  poterit  equitare 
cum  duabus  que  ab  episcopo  Autissiodorensi  ad  hoc  deputabuntur.  Ceteris  vero 
nullatenus  licebit  claustrum  exire,  etsi  jusserit  abbatissa.  Quendam  vero  cereum 
unius  libre,  in  die  PurificationisBeate-Marie  sepedicte,  moniales,  pro  recognitione 
ecclesie  Molismensis,  annuatim  persolvent,  et  per  proprium  nuntium  mittent. 
Quod  si  dictum  cereum,  die  assignata  non  persolvi  contigerit,  et  si,  quod  absit, 
prefate  moniales  metas  ordinis  Juliacensis  excesserint,  hoc  comperto,  abbas 
Molismensis  monasterium  de  Crisennum  reaccipere  et  reordinare,  secundum 
formam  institutionum  Juliacensis  poterit;  et  eandem  potestatem  quam  scilicet 
Juliacensis  habet  super  Crisennonem,  nullo  contradicente,  in  perpetuum  habe'bit, 
salva  tamen  consecratione  Autissiodorensis  episcopi.  Hoc  autem  totum  ne  tem- 
porum,  sive  personarum  mutatione  immutetur,  pagine  presentis  assertione  et 
tara  proprii  quam  et  fratrum  nostrorum  sigilli  impressione  roborantes,  firmavi- 
mus,  et  eorum  qui  interfuerunt  nomina  subnotari  precepimus  : 

S.  Ulgeri,  prepositi;  S.  Goscelini,  decani  ; S.  Gaufridi,  cantoris  ; S.  Stephani, 
thesaurarii;  S.  Athonis,  archipresbiteri. 

Acta  sunt  hec,  anno  Incarnationis  dominice  m°  centesimo,  tricesimo-septimo  ; 
in  capitulo  Beati-Stephani  Autissiodorensis  ; presentibus  viris  religiosis  : Albe- 
rico,Verzeliacensi  ; Hugone,  Pontiniacensi  ; Guillermo,  Trecensi,  abbatibus  ; nec- 
non  et  Godefrido,  Clarevallis  priore;  et  de  canonicis  affuerunt  : Henricus; 
Johannes;  Hugo,  sacerdos  ; Gaufridus  ; Lambertus;  Atho;  Drogo,  diaconus  ; 
Reynaudus;  Guillermus,  subdiaconus;  Gaufridus,  acolitus  et  multi  alii  ; Hugo, 
cancellarius  scripsit  et  subscripsit. 

Cartulairede  Molème,  Ms  du  XIIIe  siècle  ; t.  u,  fJ  cxxiu,  r°  ; Archives  de  la  Côte- 
d’Or. 


56 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


L. 

CHARTE  DE  GUILLAUME  II,  COMTE  DE  NEVERS,  EN  FAVEUR  D’UNE  FEMME 

NOMMÉE  HÉLIE. 

(An  1141). 

Le  comte  atteste  qu’il  a donné  à une  femme  nommée  Délie,  qu’il  a ramenée  d’Espagne, 
le  droit  sur  le  cri  du  vin  à Tonnerre. 

Notum  sit  omnibus  tam  presentibus  quam  futuris,quod  ego  Guillermus,  cornes 
Nivernensis,  donavi  et  concessi  Heliæ,  quam  scilicet  de  Ispania  adduxi,  clama- 
toriam  vini  Tornodori  sibi  et  heredibus  suis  jure  perpetuo  possidendam.  Ut 
autem  donum  istud  ratum  et  stabile  in  perpetuum  habeatur,  litterarum  mearum 
annotatione  et  sigilli  mei  impressione  présentent  paginam  confirmavi.  Hujus  rei 
testes  : Stephanus  de  Petrapertusa  ; Isnardus,  vicecomes  Joviniacensis;  Arnaldus 
de  Porta;  Renerius  de  Maugis;  Colurnb,  prepositus  Tornodori;  Radulphus  de 
Grinon;  Robertus,  pincerna.  Actum  est  Tornodori,  anno  ab  incarnatione  Dornini 
m°  c°  xli.  — Restât  corrigia. 

Confirmé  par  la  comtesse  Matliilde  en  mars  1222.  — Elle  rappelle  cette  Hélie  que  le 
comte  amena  d'Espagne.  (Ibid.,  etc.). 

Cartul.  de  Fontenay;  Arcb.  de  la  Côte-d’Or,  G. 


LI. 

CHARTE  D’HUGUES,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ARBAYE  DE  SAINT-GERMAIN. 

(1142-1168). 

L’archevêque  confirme  la  donation  faite  au  monastère  de  Saint-Germain,  par  Gilon  de 
Sens,  chevalier,  qui  était  sur  le  point  de  partir  pour  Jérusalem,  du  fief  qu’il  tenait  des 
moines  de  cette  maison.  L'abbé  donna  en  reconnaissance  10  livres  à Gilon. 

Ego  Hugo,  Dei  gracia  Senonensis  archiepiscopus,  notum  esse  volumus  tam 
presentibus  quam  fuluris  quoniam  Gilo,  predicte  civitatis  nostre  miles,  Jheroso- 
limis  profecturus,  casamentum  et  quicquid  de  ecclesia  Beati-Germani  Autisio- 
dorensis  tenebat,  in  remissionem  peccatorum  suorum  et  antecessorum  ejus, 
laudante  et  concedente  fratre  suo  Stephano,  eidem  ecclesie  perpetuo  jure  possi- 
dendum  dédit,  et  in  presencia  nostra,  in  conspectu  omnium  quietum  clamavit. 


XI r SIÈCLE. 


57 


Quod  donum  ut  ratum  et  inconcussum  maneret,  et  illud  ecclesia  in  pace  possi- 
deret,  prefatus  Giio  adfiduciavit  quod  contra  onines,  si  qui  essent  qui  liuic  dono 
calumpniari  présumèrent,  garantiam  ferret.  Pro  cujus  doni  largitione,  abbas 
Sancti-Germani,  de  caritate  ecclesie  eidem  Giloni  x libras  dédit.  Cui  rei  ecclesie 
nostre  persone,  aliique  quamplures  testes  affuerunt  qui  in  carta  nolantur.  Quod 
ut  ratum  maneret,  sigilli  nostri  auctoritate  firmari  et  muniri  fecimus. 

Cartul.  de  l’abbaye  de  St-Germain  ; Bibl.  d’Auxerre,  Ms  XIIIe  siècle,  no  140,  f<>4-2, 
n°  xii. 


lii. 

CHARTE  D’HUGUES,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-GERMAIN. 

(1143-1168). 

L’archevêque  atteste  qu’un  chevalier  de  La  Ferté,  nommé  Seguin  Moreau,  a donné  à 
l’abbaye  le  quart  du  moulin  de  Sommecaise,  pour  le  repos  de  son  âme  et  de  celle  de  son 
père  Galon  et  de  ses  autres  parents;  sa  mère  ratifiant  ce  don  reçut  du  monastère  7 sous 
pour  acheter  une  pelisse.  Seguin  reçut  en  reconnaissance  97  sous,  monnaie  d’Orléans, 
etc.  Cet  acte,  passé  d’abord  à La  Ferté,  fut  ratifié  dans  le  chapitre  de  Saint-Germain. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  ego  Hugo,  Dei  gracia  Senonensis 
archiepiscopus,  notum  facio,  et  presentibus  et  futuris,  quod  miles  quidam  de 
Firmitate,  Seguinus  Morellus  dictus,  quartam  partem  quam  habebal  in  molen- 
dino  de  Sencasio,  pro  remedio  anime  sue  et  patris  sui  Galonis,  necnon  et  matris 
et  alioruin  parentum  suorum,  Deo  et  Beato-Germano  Autisiodorensi,  in  pleno 
capitulo  dédit.  Altare  eciam  ejusdem  Sancti-Germani  investi  vit  et  imperpetuum 
possidendum  concessit.  liane  autem  donacionem  laudaverunt  Landricus,  clericus, 
predicti  Seguini  frater , mater  eorumdem,  que  septem  solidos  pro  pellicia  ha- 
buit,  et  omnes  sorores.  Prenominatus  autem  Seguinus,  de  bonis  ecclesie,  pro  hoc 
ipso  accepit  centum  solidos  Aurelianensis  monete,  1res  solidos  minus,  annone 
vero  duo  modios  et  quatuor  sextarios,  de  frumento  videlicet  octo  sextarios,  qua- 
tuor siliginis,  quatuor  ordei,  reliqui  avene.  Hujus  rei  testes  sunt  xvm  in  carta 
notati.  Hii  omnes  interfuerunl  prime  concessioni  que  facta  est  apud  castrumde 
Firmitate.  Postea  vero,  in  pleno  capitulo  Sancti-Germani  Autisiodorensi,  sicut 
prelibavimus,  eadem  res  iterato  fuit  concessa  et  ante  altare  Sancti-Germani 
confirmata,  ubi  eciam  affuerunt  prefatus  Seguinus  de  Merliniaco  et  multi  alii. 

Cartulaire  de  l’abbaye  Saint- Germain,  XIIIe  siècle,  f°84,  v°,  n°  iv  ; Bibl.  d’Auxerre, 
Ms  n»  140. 


II 


8 


58 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


LUI. 

CHARTE  D’HUGUES,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-JEAN 

DE  CETTE  VILLE. 

(1142-1145). 

L'archevêque  expose  comment  Ansaut,  chevalier,  dit  la  Bise,  tourmenta  plusieurs  fois 
les  moines  de  Saint- Jean,  parce  qu’ils  tenaient  de  lui  une  terre  à Voisines  et  des  prés  à 
Gisy,  à titre  de  cens,  et  comment  il  finit  par  se  contenter  des  redevances  qui  lui  étaient 
légitimement  dues. 

In  nomine  Domini,  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  notum  esse 
volumus  presenti  tempore  pariter  et  futuro,  quoniara  Ànsellus,  miles,  cognomine 
Hisa,  quibusdam  occasionibus  vexabat  ecclesiam  Beati-Joliannis  et  donnum 
Rainardum,  abbatem,  et  canonicos  ejus,  quia  censualiter  tenebant  ab  eo  terrant 
apud  villam  Yicinias,  et  apud  Gisiacum  prata.  Sed  quoniam  ecclesia  Dei  litigia 
l'agit  et  pacis  quietem  querere  seniper  debet  et  querit,  eapropter  quesitum  est 
apud  eundem  Ansellum  ut  ab  onini  exactione  et  re({uisitione  quod  predicta 
ecclesia  tenebat  ab  eo  in  perpetuum  absolveret,  quatinus  de  cetero  nec  ipsi,  nec 
heredibus  ejus  ecclesia  propterea  quicquani  deberet  vel  redderet,  prêter  solum- 
modo  reddicionem  census,  die  constituto.  Hoc  igilur  predictus  Ansellus  con- 
cessit  et  confirmavit  in  curia  et  presencia  nostra,  volens  et  adquiescens  ut  scrip- 
tum  ad  memoriam  inde  lieret  et  sigillo  nostro  firmaretur.  Quod  et  factum  est  ; 
présentés  affuerunt  in  curia  magister  Gosbertus  ; Petrus  et  Odo,  canonici  Beate- 
Marie;  de  Sancto-Jolianne  ; Rainardus,  abbas;  Petrus,  prior;  Odo  de  Vico-Novo, 
canonicus. 

Original  scellé  autrefois;  Archives  de  LYonne,  Fonds  de  l’abbaye  Saint-Jean  de 
Sens,  L.  xin. 


LIV. 

CHARTE  DE  L’ARCHEVÊQUE  HUGUES,  RELATIVE  A UNE  VENTE  RATIFIÉE  DANS 
L’ÉGLISE  NEUVE  DE  SAINT-ÉTIENNE  DE  SENS. 

(Entre  1143  et  1158). 

L’archevêque  Hugues  rapporte  que  les  fils  d’Etienne  de  Thorigny  ont  vendu  à Rainard, 
abbé  de  Saint-Jean  de  Sens,  une  terre  sise  à Saint-Clément.  Cet  acte  fut  confirmé  dans 
l’église  neuve  de  Saint-Etienne  de  Sens. 

In  nomine  Domini,  ego  Hugo,  Senonensis  archiepiscopus,  notum  fieri  volu- 


XIIe  SIÈCLE. 


5 9 


mus,  tam  futuris  quam  presentibus,  quoniam  filii  Stepliani  de  Toriniaco,  Segui- 
nus  scilicet,  Stepbanus  et  Burlicanus,  terrain  quam  apud  Sanctum-Clementem 
habebant,  reddentem  de  censu  singulis  annis  xxv  solidos,  et  quicquid  in  eadern 
terra  habebant,  vendiderunt  donno  Rainardo,  æcclesie  Beati-Jobannis  evange- 
liste  abbati,  et  canonicis  eidem  æcclesiæ  servientibus.  Yenditio  ista,  in  presentia 
noslra,  ex  utraque  parte,  publiée  recognita  est  et  confirmata.  Ut  autem  in  eter- 
num  firma  et  rata  existât,  sigilli  nostri  impressione  subpositis  testibus  muni- 
mus.  Affuit  ibi  Salo,  vicecomes,  et  Garinus,  fdius  ejus;  Hugo,  prepositus  regis; 
Fulco,  prepositus  vicecomitis  ; Teobaudus,  monetarius  ; Constancius,  tilius 
Ribaudi  et  filius  ejus  Phylippus;  Odo,  fdius  Teobaldi.  Huic  confirmationi  defuit 
Burlicannus,  sed  postea  confirmavit  in  nova  ecclesia  Sancti-Stephani,  in  pre- 
sentia Hervei,  prepositi  ; Symonis,  thesaurarii;  Tbeonis,  Roberti  canonicorum 
Sancti-Stepbani.  Fuerunt  ibi  canonici  Sancti-Jobannis : Constantius  Odo;  Ste- 
pbanus, fraterejus;  Willermus  Gorgias;  Girardus  Graverius. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l’Yonne,  Fonds  du  Chapitre  de  Sens. 


LY. 

DONATION  PAR  FOULQUES  DE  LA1LLY  A L’ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

(Entre  1143  et  1168). 

Foulques  et  Arthur,  son  gendre,  donnent  tous  droits  d’usage  dans  la  terre  et  les  bois  de 
Lailly.  L’abbaye  pourra  y prendre  des  matériaux  pour  bâtir,  du  charbon,  du  fer,  de 
l’herbe  et  du  gland.  Les  seigneurs  du  fief  et  de  nombreux  témoins  figurent  à cette 
donation. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Notum  sit  omnibus  fidelibus  chris- 
tianis,  quod  Fulco  de  Laileio  et  Arturius,  gener  ejus,  donaverunt  ecclesiæ  Vallis- 
Lucentis  usuarium  in  nemore  et  in  terra  Lailei,  ita  quod  omnia  necessaria  facial 
de  nemore  predicta  ecclesia,  edificia  videlicet,  carbonem,  ferrum  inde  sumat, 
glandes  comedat,  berbam  et  in  piano  et  in  bosco  usque  accipiat;  arare  tamen 
eidem  ecclesie  non  licebit  illam  partem  quam  habebant  in  terris  in  quibus  mona- 
chi  très  partes  habebant  et  illi  quartam,  ubicumque  esset.  Hoc  donum  factum  est 
apud  Triagnium,  ita  quod  testes  fuerunt  domnus  Ansellus  de  Triagnio  et  Garne- 
rius,  frater  ejus;  Ansellus  Yastans-segetem ; Petrus  de  Turnela;  Garnerius  de 
Fosseio;  Radulfus  Boisons  ; Dietus  de  Berneriis;  Ilelias  de  Malopassu  ; Vitalis, 


60 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


prepositus  de  Triagnio  ; Alemnus  de  Villa-nova  ; Bariholoineus,  presbiter  de 
Planceiaco.  Hoc  donum  laudaverunt,  ad  portam  Vallis-Lucentis,  Maria,  uxor 
predicti  Fulconis;  et  Wandreia,  nxor  predicti  Arturii  et  Riclioldis  filia  ejnsdem 
Fulconis.  Hujus  laudationis  testes  fuerunt:  Milo,  decanus  de  Mulineio  , et  Guil- 
lelraus,  presbiter  de  Balneiolo  ; Hugo  de  Laileio;  Johannes,  nepos  ejus,  et  Theo- 
baldus,  filius  ipsius  Hugonis.  Hoc  iterum  laudavit  Aremengardis,  filia  predicti 
Fulconis,  apud  Laileium  ; itaquod  testes  fuerunt  predictus  Milo,  decanus  de  Mu- 
lineio, G uillelmus,  presbiter  de  Balneiolo  : Hugo  supradictus  et  filius  ejus  Theo- 
baldus  et  Johannes  Rufus.  Hoc  etiam  donum  ecclesie  Vallislucentis  concessum 
laudavit  domnus  Hisgnardus,  vicecomes  de  Joviniaco  de  cujus  feodo  terra  ilia 
erat,  et  Esmerilla,  uxor  ejus,  et  Jolduinus,  filius  ; et  ultra  hoc  laudaverunt  quic- 
quid  ecclesia  Vallislucentis  adquirere  poterit  de  feodo  suo  apud  Laileium.  Hu- 
jus laudationis  testes  fuerunt:  Fromundus  Farsitus  ; Narjoldus,  sororius  ejus; 
Paganus  Levatus  ; SlephanusCoctanum  ; Reinaldus  de  Sancto-Juliano  ; Josbertus 
de  Jagnio  ; Constantius  Ribaudus,  et  Philippus,  filius  ejus.  Et  ut  hoc  ratum  et 
inconcussum  omni  tempore  habeatur,  rogatu  Fulconis  de  Laileio  et  Arturii, 
generi  ejus,  sed  et  predicti  vicecomitis  Hisgnardi,  Joviniaci,  impressione  sigilli 
domni  Hugonis,  Senonensis  archiepiscopi,  firmatum  est. 

Nota.  Celte  pièce  est  datée,  en  marge,  d'une  écriture  moderne,  1144.Cartul.  de  Vau- 
luisant,  anc.  pag.  80,  auj.  fol.  42,  vn  pièce  152  ; Bibl.  impériale,  n°152. 

Par  une  autre  charte  en  forme  de  notice,  le  même  Foulques  donna  sa  terre,  située 
près  de  la  fontaine,  entre  Lailly  et  un  pré  voisin.  Isnard,  vicomte  de  Joigny,  ratifia 
ce  don,  comme  seigneur  féodal.  — Ibidem,  pièce  190. 


LYI. 


CHARTE  DE  GEOFFROY,  ÉVÊQUE  DE  L ANCRES,  POUR  L’ABBAYE  DE  MOLE  ME. 

(An  1144). 

L’évêque  rapporte  que  Hugue-Fortune,  de  Maligny,  chevalier,  avait  donné  à Robert, 
premier  abbé  de  Molême,  tout  ce  qu’il  possédait  dans  un  bois  de  hêtres  situé  près  d’Ar- 
thonnay,  du  consentement  de  Gosbertde  Maligny,  son  seigneur  féodal.  L’abbaye  avait  joui 
longtemps  de  ce  bien,  lorsque  du  temps  de  l’abbé  Gérard,  Gui,  fils  de  Gosbert,  le  revendi- 
qua judiciairement,  et  menaçait  de  se  faire  justice  sur  les  biens  du  monastère.  Enfin  les 
parties  s’étant  rendues  devant  l’évêque,  Gui  renonça  à ses  prétentions  et  investit  l’abbaye 
par  un  bâton  qu’il  mit  dans  la  main  du  prélat;  etc. 

Ego,  Godefridus,  Dei  gracia  Lingonensis  episcopus,  notum  fieri  cupio  fideli- 


XIIe  SIÈCLE. 


61 


bus  cunctis,  presentibus  et  futuris,  quod  quidam  miles  de  Merlenuiaco,  Hugo- 
Fortuna  nomine,  ecclesie  Molismensi,  per  manum  domini  Roberti  primi  ejusdem 
loci  abbaiis,  quicquid  in  Fagineo  juxta  Artunniacum  sito  habebat,  lande  et 
assensu  domini  Gosberti  de  Merlenuiaco,  de  quo  ipse  in  casamento  tenebat,  et 
Sibille  uxoris  ejus  dédit.  Quod  ecclesia  longo  tenore  absque  ullius  calumpnia- 
toris  inquietudine  in  pace  tenuit.  Tempore  vero  domni  Geraldi  abbatis,  Guido, 
prefati  Gosberti  filins,  hoc  calumpniatus  est;  et  quia  nesciret  quoddonum  istud, 
aut  ab  eodem  milite  datum,  aut  a pâtre  suo  concessum  esset,  in  jus  proprium 
reducere  satagebat,  et  ob  hoc  abbatem  placitando  vexabat;  necnon  res  ecclesie 
minabatur.  Intérim  uterque,  scilicet,  abbas  Geraldus  et  predictus  Guido,  ante 
meam  presentiam  justicia  convocati,  donum  suprascripti  Hugonis-Fortuna,  et 
laudem  patris  sui  ipse  Guido  cognovit,  et,  per  baculum  in  manum  meam  posi- 
tum,  ecclesie  Molismensi,  jure  perpetuo  possidendum  concessit.  Unie  etiam 
dono  addidit  Theobaudum,  villicum  de  Artunnaco,  cum  suis  infantibus,  et  Rai- 
naudum  Pertica,  quos  ecclesia  de  elemosina  patris  sui  tenebat,  et  casamentum 
quod  Hugo  Lansvauz  in  mallea  habuit,  octavam  videlicet  partem  tocius  finagii, 
quodque  Molismensibus,  pro  tîlio  suo  Andrea,  cum  monachus  fieret,  dédit,  liée 
superscripta  dona  domnus  Guido  de  Merlenuiaco,  per  manum  meam,  ecclesie 
Molismensi  concessit  ; laudavit  et  confirmavit  uxor  ejus  Bura.  Unie  diffinitioni 
présentes  afFuerunt  testes  idonei  : ex  parte  monachorum,  Guillelmus,  prior  ; 
Richerius,  cellerarius;  et  Herbertus  Lingonensis;  Nivardus,  Milo  decanus  de 
Lisiniis  ; Ilerveus,  frater  ipsius  Guidonis;  et  Stephanus  de  Poilli  ; Johannes,  villi- 
cus  de  Jeanniaco  ; Johannes,  villicus  de  Artunnaco  ; Lambertus,  minister  episcopi  ; 
Ülricus,  famulus  abbatis.  Ex  parte  Guidonis,  Buro  de  Erveio,  socer  ejus  et  Gau- 
terius,  frater  ejusdem  ; Otmondus  Lansvauz  et  Guillelmus  Chardo. 

Acta  sunt  bec,  anno  ab  incarnatione  Domini  m°c°xl°  iv°. 

Cartul.  de  Motème,  t.  n,  f"  5,  r°.  Ms  du  XI  IJ  e siècle;  Archives  de  la  Côte-d’Or. 


LVII. 

DONATION  PAR  ASCELIN  DE  CHATEL-CENSOIR  A L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(Vers  l’an  1145). 


Ascelin  fait  don  à l’abbaye  Aisances  dans  toute  sa  terre,  tant  en  plaine  qu’en  bois, 
située  au-delà  de  la  Cure.  Au-delà  du  chemin  qui  conduit  d’Avallon  à Auxerre  par  Joux, 
par  la  Vallée  auxerroise  et  Sacy,  il  concède  le  pâturage  seulement,  et  entre  ledit  chemin 


62  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

et  la  Cure,  le  pacage  pour  les  troupeaux  et  l’usage  des  bois,  avec  certaines  réserves.  Ces 
usages  sont  donnés  pour  les  granges  de  Fontemoy,  Porly,  Essert  et  Reigny. 

In  nomiiie  sancte  et  individue  Trinitatis,  notum  sit  presentibus  et  futuris  quod 
ego  Ascelinus  de  Castro-Censurii,  laudante  et  concedente  uxore  mea,  Autissio- 
dorensi,  etHugone,  filio  meo,  tune  vivente,  dedi  et  concessi  fratribus  de  Regniaco 
et  eorum  successoribus  consuetudines  quasdara  que  vulgo  aesancie  dicuntur,  in 
terra  mea,  tam  plana  quant  nemorosa,  que  est  ultra  Choram,  jure  perpetuo  possi- 
dendas  hoc  modo  : Tn  terra  mea  tam  plana  quant  nemorosa,  que  est  ultra  clterni- 
num  qui  de  Avalone  per  villam  de  Jous  et  per  vallent  Autissiodorensem,  et  per 
Sacy , tendit  Autissiodorum , dedi  soluntmodo  pascua  pecorunt , sine  dantpno 
tamen  pratorum  et  segetum;  in  ilia  vero  terra,  tant  plana  quant  nemorosa,  que  est 
intra  prefatum  cheminant  et  fluvium  Cltore,  dedi  et  concessi  pascua  pecorunt, 
sine  dantpno  simili  ter  predictorum,  et  in  boscis  infra  eosdem  terminos  omnes 
aesancias,  excepto  quod  necquereum  nec  fagunt  profaciendo  igné  succident,  nec 
boscum  meunt  pro  agriculturis  extirpabunt,  nec  venationes  meas,  nec  accipitres 
meos,  nec  mel  meunt,  nec  cera  mea,  plusquam  alii  liontines  accipient.  Et  scien- 
dunt  quod  omnes  aesancias  predictas  et  in  predictis  boscis  concessi  soluntmodo 
ad  Fontemeys.  et  ad  Porly  et  ad  Eisars  et  ad  Regniacunt,  alicubi  autern  non, 
excepto  quod  bestie  Ulduni  ibunt  in  pasturam  ultra  clieminunt,  sine  dantpno 
tamen,  sicut  determinatum  est. 

Lecta  est  bec  carta  publiée,  apud  Malliacum,  in  presencia  Willermi,  Niver- 
nensis  comitis,  et  ab  utraque  parte  concessa,  sub  bis  testibus  : Willermo,  capel- 
lano  Malliaci;  Gaufrido  le  Rechon,  Autissiodorensi  canonico;  Tbeobaldo,  can- 
cellario  comitis,  et  Nivernensi  canonico;  Ilugone  de  Til;  Hugone  de  Merlinni; 
Gaufrido  de  Villari;  Gaufrido  de  Asinariis  ; Girno  de  Castrocensurii  ; Galterio 
Rufo;  Gaufrido  de  Monteregali  ; Joscelino  de  Malli;  Arnulfo  de  Malli  et  multis 
aliis. 

Copie  d'après  l'original,  signée  Rute,  notaire  royal,  le  12  décembre  1489  : Archives  de 
l'Yonne,  Fonds  de  l'abbaye  de  Reigny,  liasse  xxn,  s.  I.  lrc. 


LVIII. 


LETTRE  DU  PAPE  EUGÈNE  111  A L’ABBÉ  DE  CHORE. 

(1145-1153,  27  janvier). 

Le  pape,  s’adressant  à l’abbé  de  Cltore,  l’invite  à réparer  les  torts  qu’il  a envers  Ponce, 


XIIe  SIÈCLE.  63 

abbé  de  Vézelay,  au  sujet  du  droit  de  dîme  sur  la  terre  dePrécy  qu’il  retient  injustement, 
et  de  l’argent  qu’il  doit  à deux  bourgeois  de  Vézelay  et  qu’il  refuse  de  leur  rendre. 

Veniens  ad  nos,  dilectus  tilius  noster  Pontius,  Yizeliacensis  abbas,  contra  te 
nobis  conquestus  est,  quod  quandam  decimam  et  parochialia  jura  villæ  ipsius  de 
Prissiaco,  per  violentiam  ei  abstuleris  et  injuste  detineas.  Questus  est  etiam  quod 
burgensibus  ejus  G.  et  Y.  de  Yizeliaco,  pecuniam  quant  tibi  mutuasse  dicuntur, 
eis  contra  rationem  restituere  contradicas.  Quia  igitur  omnibus  in  sua  justitia 
debitores  existimus,  per  præsentia  tibi  scripta  mandamus  quatinus  in  præsentia 
dilecti  filii  nostri  S.  Briniacensis  abbatis,  super  bis  dilecto  filio  nostro  Vizel. 
abbati  justifiant  facias  ; cunt  ergo  ab  eodem  filio  nostro  Riniacensi  abbate 
propter  hoc  fueris  evocatus,  ejus  præsentiam  adeas,  et  quod  exinde  inter  vos 
judicaverit  suscipias  et  observes. 

Datuni  Signiæ,  v kalendas  februarii. 

Labbe,  sacro-sancta  concilia,  ix,  1083. 


LIX. 

CHARTE  D'HENRI,  ÉVÊQUE  DE  TROYES,  POUR  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(Entre  1145  et  1169). 

Pierre  de  Château-Giton,  chevalier,  ratifie  les  donations  faites  à l’abbaye  de  Pontigny 
par  son  père  et  par  ses  oncles,  lesquelles  consistent  en  droits  d’usage  dans  ses  terres  et 
ses  bois. 

In  nontine  sancte  et  individue  Trinitatis,  ego  Henricus,  Dei  gratia  Trecensis 
episcopus,  posteritati  fidelium,  presenti  scripto  fideliter  ntanifestare  curavi  quod 
Petrus,  miles,  de  Castello-Guitun,  filius  Gibaudi,  benigne  concessit  Deo  et  eccle- 
sie  Pontiniacensi,  cum  suntnia  iibertate  et  quiete  jure  perpetuo  possidendam 
totam  helemosinam  patris  sui  Gibaudi;  insuper  et  ltelemosinam  avunculorum 
suorum,  ubicunque  sint,  Josberti,  Iterii  et  Guiberti,  niilitum.  Fecit  ergo  pre- 
dictus  miles  Petrus  hujus  ltelemosine  donunt  in  manu  nostra,  ut  rnaneat,  sub 
custodia  sancte  Dei  ecclesie,  in  perpetuunt  quieta  abbatie,  scilicet  omne  usua- 
rium  totius  terre  sue  et  boscorum  suorunt  ad  omnia  prorsus  necessaria,  quecun- 
que  in  eis  utilia  sibi  repperiet  abbatia,  cunctis  temporibus,  excepto  quod  in 
tempore  venalis  pasnagii  non  poterunt  fratres  in  foresta  Pétri  oves  pascere  ante 
festivitatem  Sancti-Andree,  nisi  prius  porcis  tradatur  et  aperiatur.  Habebunt  ibi 
fratres  memorate  abbatie  Pontiniaci  prata  sua,  sicut  determinata  sunt  per  liaias, 


64 


CA  RT  (J  LAI  RE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 

et  a pratis  Pétri  custodient  animalia  sua,  donec  secentur.  Hoc  totura  quod 
diximus,  in  nomine  Domini  concessit  Adeliz,  uxormemorati  Pétri.  Testes  sunt  : 
Petrus  Bogrus;  magister  Bernardus,  Josbertus,  Iterius,  Guibertus,  fratres. 

Original,  scellé  du  sceau  de  l’évêque  de  Troyes;  Archives  de  l'Yonne,  Fonds  Ponti- 
gny,  liasse xvn,  s.  I.  lre 

LX. 

DONATION  PAR  GUÉRIN  DE  YEN1SY  A E’ARBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1146). 

Hugues,  évêque  d’Auxerre,  rapporte  que  Guérin  de  Venisy,  sa  femme  et  ses  fils  ont 
donné  à l’abbaye  de  Pontigny  tout  ce  qu’ils  prétendaient  à Bœurs  et  dans  les  bois  de 
Saint-Etienne  de  Rigny.  Les  moines  se  sont  engagés,  par  reconnaissance,  àne  pas  bâtir  de 
maisons  au  Vieux-Bœurs  ni  du  côté  de  Séant. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  ego  Hugo,  Dei  gratia  Autisiodorensis 
episcopus,  notum  volo  fieri  omnibus,  tant  futuris  quant  presentibus,  quod  Garinus 
de  Yenesiaco  et  uxor  sua,  Petron ilia,  et  filii  sui,  Ansellus  et  Ferricus,  in  manu 
nostra  sacrata,  dimiserunt  et  laudaverunt  monacliis  Ponliniaci  qui cquid  in  toto 
territorio  de  Burs  et  in  bosco  Sancti-Stepliani  de  Regniaco  super  eos  clamave- 
rant  et  omnino,  sineulla  retentione,  omnejus  suum,Garini  videlicet,.tiliorumque 
ejus  monacliis  concesserunt.  Insuper  quoque  contra  omnes  adquietare  etgaran- 
tizare  per  jus  pacti  sunt.Ipsi  quoque  monacbi  predicto  Garino  pacti  sunt  ne  ad 
Burs  anliquum  vel  abinde  versus  Saiant  amodo  edificium  faciant.  His  interfue- 
runt  : Guicbardus,  abbas  Pontiniacensis ; Gauterius  Calvus;  Andréas  de  Balda- 
rnento;  Guido  de  Siliniaco ; Gauterius  Butsacre;  Ansellus  Aries  ; Girardus  de 
Curloun  ; Ansellus  de  Linant  ; Theobaldus  de  Yenesiaco;  Alelmus  Pilus-Levatus; 
Sarracenus  de  Yenesiaco. 

Actum  apud  Yenesiacum,  anno  ab  incarnatione  Domini  m°c°xl°  vi°,  régnante 
féliciter  Lodovico  Magnifico,  rege  Francorum  et  duce  Aquitanorum,  regni  sui 
anno  quo  apud  Yizeliacum  transfretaturus  crucem  suscepit. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne,  Fonds  Pontigny,  liasse  xvn,  s.  1.  lre. 


LX1. 


NOTICE  CONCERNANT  DES  DONS  FAITS  A L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(Entre  1146  et  1151). 

Oudier,  fils  de  Jean  Chapel,  fait  don  à l’abbaye  de  Reigny  de  tout  son  aleu  de  Sacy, 
situé  au-dessous  du  village  de  Saint-Quentin.  Cetacte  est  attesté  par  de  nombreux  témoins, 


XIIe  SIÈCLE. 


65 

In  nomine  sanctæ  et  individue  Tri nitatis.  Sciant  tam  présentes  quam  futuri 
quod  Ulduerius,  filius  Johannis  Capelli,  dédit  Deo  et  Beatæ-Mariæ  et  fratribus  de 
Regniaco,  libéré  et  absque  ulla  retentione,  quandam  partent  alodii  sui  de  Saciaco, 
subtus  villant  que  dicitur  Sanctus-Quintinus,  sicut  divisa  est  signis  et  métis, 
in  latitudine  a lerritorio  Ascelini  de  Castrocensurii  usque  ad  territorium  Re- 
gniaci,  et  in  longitudine,  a prefatis  métis  et  signis  usque  ad  terrant  quæ  fuit 
Jocelini  de  Arsiacio,  et  usque  ad  prefatum  territorium  Regniaci. 

De  donatione  et  laudatione  Ulduerii  et  Girardi,  fratris  ejus,  sunt  testes  : Gau- 
fridus, Nivernensis  episcopus  ; Rainaldus,  archidiaconus  ; Gaufridus,  cantor, 
Radulfus  de  Tociaco;  Landricus  de  Draci  ; Hugo  de  Prais  ; Walterius  li  Aroiers  ; 
Robertus,  prepositus  ; Warinus  li  Voiers  ; Johannes,  cellarius  ; Stephanus,  coqui- 
nus  et  rnulti  alii.  Laudavit  hoc  etiam  Hugo  de  Praiaco,  sororius  ejus  ; sub  eis- 
dem  testibus.  Hoc  etiam  laudavit  Nazarea,  uxor  Ulduerii;  cujus  laudalionis  testes 
sunt:  Gaufridus,  cantor;  Bernardus,  archipresbiter ; Radulfus  de  Tociaco; 
Landricus  de  Draci;  Stephanus,  cellararius  ; Hugo,  lector  ; Germanus,  suc- 
centor;  Rainaldus;  Ricardus  ; Robertus,  prepositus;  Johannes,  cellararius; 
Garinus  ; Yigerius  ; Stephanus,  coquinus  et  rnulti  alii.  Hoc  etiam  laudavit  Arnul- 
fus,  sororius  ipsius  Ulduerii  de  Poliniaco.  Hujus  laudationis  testes  sunt  : Hugo, 
Autisiodorensis  episcopus,  uterque  Willelmus  Nivernensis  cornes  ; Radulfus  de 
Tociaco;  Gaufridus,  cantor;  Landricus  de  Draci;  Arnaldus  et  Odo  fratres,  de 
Tociaco;  Jocelinus  de  Montenesioni ; Teobaldus  de  Tociaco;  Bartholomeus  de 
Tornodoro;  Robertus  de  Malliaco  et  rnulti  alii. 

Original  ; Areli.  de  l’Yonne;  Fonds  Reigny,  L.  xxu,  s.  1.  2. 

Par  une  charte  de  l’an  1145,  Oudier,  fils  de  Jean  Chapel,  a donné  à l'abbaye  de 
Pontigny  tout  ce  qu’il  possédait  à Sainte-Porcaire,  ses  hommes  exceptés.  Sa  femme 
Nazarea  et  Gérard,  son  frère,  ont  ratifié  ce  don.  — Copie  du  petit  Cartul.  de  Pon- 
tigny, p.  95. 


LXII. 

CHARTE  D’HENRI,  ÉVÊQUE  DE  TROYES,  POUR  L’ABRAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1147). 

Josbert,  fils  de  Tecelin  de  Villemaur  et  Milou,  son  frère,  abandonnent  leurs  droits  sur 
tout  ce  que  l’abbaye  de  Pontigny  possède  dans  la  forêt  d’Otlie. 

In  nomine  Patris  et  Filiiet  Spiritus-Sancti.  Amen.  Ego  Henricus,  Trecensis  epis- 
copus, notum  volo  heri  omnibus  hominibus,  tam  presentibus  quam  futuris,  quod 
Josbertus, filius  Tecelini  de  Villa-Mauri  et  Milo,  frater  ejus,  quicquidin  totaHota 

9 


ii 


66 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Pontiniacensis  ecclesia  possidet,  quod  jure  aliquo  ad  eos  videtur  pertinere,  sive 
in  proprio,  sive  in  casamento,  fratribus  predictæ  ecclesiæ  jure  perpetuo,  possi- 
dendum  concedunt  et  laudant.  Laudant  etiam  nichilominus  quicquid  de  casa- 
mento  eorum  Pontiniacenses  fratres  adquirere  poterunt  ; et  in  omnibus  nemori- 
bus  suis  omnem  usuariam  tam  ipsis  fratribus  quam  pecoribus  eorum,  et  in  ceteris 
terris  pasturam.  Ilujus  concessionis  et  laudationis  eorum  testes  sunt  : Garnerius 
de  Fagis;  Richerius  Yitulus  ; Gauterius  de  Pentecosta;  Hugo  de  Malo-Passu, 
Gauterius ba;  Milo  de  Yilla-Mauri. 

Actum,  anno  ab  incarnatione  Domini  m°  g°xl°  vii°,  quo  Lodovicus,  rex  Fran- 
corum  et  Aquitaniorum  dux,  Jerosolimam  profectus  est  ad  expugnandos  cbris- 
tiani  nominis  inimieos. 

Original  ; Archives  de  l’Yonne,  Fonds  Pont.igny,  liasse  xvn,  s.  I.  1". 


LXIII. 

BULLE  DU  PAPE  EUGÈNE  III  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE  DE  QUINGY. 

(An  1147,  26  août). 

Le  pape,  s’adressant  à l’abbé  Urbain,  déclare  prendre  le  monastère  Notre-Dame  de 
Quincy  sous  sa  protection  et  il  énumère  les  biens  que  cette  maison  possède  : le  monas- 
tère proprement  dit  ; la  terre  de  Quincy  ; celles  de  Balnot,  de  Fontaines  ; la  grange  d’Ervy  ; 
les  vignes  d’Osmont  et  divers  autres  biens. 

Eugenius  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  filiis  Urbano,  abbati  mo- 
nasterii  Sancte-Marie  Quinciacensis,  ejusque  fratribus,  tam  presentibus  quam 
futuris,  regularem  vitam  professis,  in  perpetuum.  Pie postulatio  voluntatis  effectu 
debet  prosequente  compleri,  etc. 

(Suit  le  détail  des  biens  du  monastère.) 

Monasterium  ipsum  Beate-Marie,  cum  possessionibus,  nemoribus,  pratis  et  aliis 
omnibus  pertinentiis  suis  ; — Terram  deQuinciaco,  cum  horreo,  nemore  et  aliis 
omnibus  adjacentiis  suis;  — Terram  de  Balano,  horreum  et  nemus  cum  aliis 
omnibus  appenditiis  suis  ; — Terram  de  Fontanis,  cum  nemore  et  aqua  et  aliis 
omnibus  adjacentiis  suis;  — Grangiam  de  Arvi,  cum  nemore  et  pratis,  et  aqua  et 
aliis  omnibus  pertinentiis  suis  ; — Vineas  de  Osmunt  ; — Terram  cum  horreo  de 
Submontibus,  cum  appenditiis  suis,  sicut  vobis  a monasterio  Melundensi  et  ejus- 
dem  loci  fratribus,  pro  censu  duorum  solidorum  annuatim  eis  persolvendo,  ra- 
tionabiliter  concessa  est; — Aliam  terram  quam  babetis  a dominis  de  Blesmu  et 


XIIe  SIÈCLE. 


67 


Vallem-Bevronem,  quara  habetis  a predictis  dorainis;  Terras  quas  in  villa  Sanctis 
Medardi,  et  in  villa  que  dicitur  Masnil,  possidetis  ; — Grangiam  de  Calmis, 
cura  omnibus  appenditiis  suis;  — Partes  alodii  de  Marsuli  ; — Terrant  ultra 
Neelle,  in  qua  fenum  secatur.  Sane  laboruni  vestrorum  quos  propriis  raanibus  aui 
sumptibus  colitis,  seu  de  nutrimen tis  vestrorum  animaliura  nullus  a vobis  déci- 
mas exigere  présumât  (1). 

Decernimus  ergo  ut  nulli  omnino  hominura  etc.  (Vide,  t.  i,  p.  227). 

Ego  Eoge.mus,  catholice  ecclesie  episcopus. 

(Suivent  les  signatures  des  cardinaux.) 

Datum  Altisiodori,  per  manura  Guidonis,  sancte  romane  ecclesie  diaconi  car- 
dinalis  et  cancellarii,  sexto  kalendas  septembris,  indictione  décima,  incarnationis 
dominice  anno  m°  c°  xlvii°;  pontificatus  vero  domini  Eugenii  pape  tercii  anno 
tercio. 

Au  bas  sont,  figurés  le  double  cercle  et  le  monogramme  Jiene  vaine. 

Copie  signée  Biguerne  et  Maceus  ; Cartulaire  de  l’abbaye  de  Quincy,  M du  XVIe 
siècle,  f“  xxx,  v°,  Bibl.  de  la  ville  de  Tonnerre. 


LXIV. 


CHARTE  DE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  POUR  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(1148  à 1168). 

L’archevêque  atteste  une  donation,  faite  par  Herraeniarz  de  Traîne!  et  son  fils,  de  droits 
d’usage  dans  la  forêt  de  Saint-Loup  en  faveur  de  l’abbaye  de  Pontigny. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis 
archiepiscopus,  notum  fieri  volo  omnibus  hominibus,  presentibus  et  futuris, 
quod  Hermeniarzde  Triagnel  et  Henricus,  filins  ejus,  doneverunt  et  concesserunl 
Pontiniacensi  ecclesie,  pro  sainte  animarum  suarum  et  antecessorum  suorum, 
usuarium  nemoris  sui  quod  dicitur  Sancti-Lupi,  adpastum  et  pasturam  omnium 
animaliura  ejusdem  ecclesie,  et  ad  omnes  aisancias  et  nécessitâtes  omnium  l'ra- 
trum  Pontiniacensium.  Hoc  idem  laudavit  Hysabel,  lilia  ejusdem  Hermcniardis, 
et  Arnulfus,  clericus,  lilius  ejus,  et  Diesius,  maritus  Hysabel,  filie  ejus.  Ista  dona- 


(l)Une  bulle  du  même  pape  Eugène  III,  datée  de  Latran,  le  13  des  calendes  de  février, 
anllAô,  avait  déjà  nommément  exempté  des  diines  tous  les  biens  du  monastère  de  Quincy . 
(Cartul.  ibid.,  f°  i“). 


68 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

tio  facta  fuit  permanum  domini  Anselmi  de  Triagnel,  et  Guarnerii,  fratris  ejus. 
Hanc  autem  donationem  ita  fecerunt  Hermeniarz  et  Henricus,  filius  ejus,  ut  pro- 
mitterent,  per  rnanimi  memoratorum  fratrum  Anselmi  et  Guarnerii  de  Triagnel, 
aquitare  et  pacificare  de  Pontiniacensi  ecclesia,  si  quis  forte  fratribus  ejusdem 
ecclesie  de  ipsa  donatione  aliquam  injuriant  fecerit,  moveritve  calumniam.  Hoc 
ipse  Henricus  se  firmiter  tenereet  observare,  in  manu  nostra,  Senonis,  alfiducia- 
vit.  Inde  testes  sunt,  tam  clerici  nostri  quam  servientes  : Théo,  canonicus;  Ro- 
bertus,  canonicus;  Hugo  et  Jaquinus,  Beate-Marie  canonici  ; Fromundus, 
notarius;  Clemens  et  Hugo,  clerici;  Doinus,  cellerarius  meus;  Gosbertus  et 
Bauduinus,  camerarii  ; Symon  et  Petrus,  coci  et  alii  plures.  Ut  autem  hoc  ratum 
maneret  et  firmum,  sigilli  met  auctoritate  fecimus  confirmari. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l'Yonne,  Fonds  Pontigny,  L.  xvu,  s.  I.  1. 


LXV. 

CHARTE  D’ETIENNE,  ABBÉ  DE  REIGNY,  AU  SUJET  DE  LA  TERRE  DE  SOMMECAISE. 

(Vers  1150). 

Il  résulte  de  cette  charte  que  la  contestation  qui  existait  au  sujet  de  la  terre  de  Somrae- 
caise,  entre  l’abbé  de  Saint-Germain  et  les  neveux  de  Landry  de  Dracy,  fut  réglée  de 
façon  que  Landry  promit  de  ne  nuire  en  rien  au  monastère,  à peine  de  lui  payer  100  sous 
de  Provins. 

iNotum  facio  tam  presentibus  quam  futuris  ego  frater  Stephanus,  Regnia- 
censis  abbas,  quod  querela  que  erat  inter  abbatem  Sancti-Germani  et  Landricum 
de  Draciaco,  de  terra  Sancti-Casii,  hoc  modo  terminata  est.  Prefato  abbati  firma- 
vit  Landricus,  in  fide  sua,  quod  querela  ilia  que  erat  inter  prefatum  abbatem 
Sancti-Germani  et  nepotes  suos,  de  terra  Sancti-Casii,  nullo  modo,  vel  per  se  vel 
per  alium,  ecclesie  Sancti-Germani  noceret.  Concordiam  istam  frater  Stephanus, 
Regniacensis  abbas,  in  manu  sua  suscepit  hoc  modo,  ut  si  forte  prefatus  Lan- 
dricus, ecclesie  Sancti-Germani,  de  prefata  querela,  quod  absit,  noceret,  ipse 
centum  solidos  ecclesie  Sancti-Germani  persolveret  Pruviniensis  monete.  El  ut 
hoc  ratum  haberetur,  sigilli  sui  impressione  lirmavit. 


Cartul.  de  l'abbaye  Saint-Germain;  XIIIe  siècle.  f° lxxxv,  r°,  n°vii;  Bibl.  d’Auxerre  ; 
IL  n“  140. 


XIIe  SIÈCLE. 


69 


LXVI. 

CHARTE  DE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  POUR  L’ARRAYE  SAINT- JEAN 
DE  CETTE  VILLE. 

(De  1150  à 1159). 

L’archevêque  rapporte  qu’un  chevalier  nommé  Gilo,  étant  au  moment  de  mourir,  a 
donné  à l’abbaye  Saint-Jean  la  moitié  de  la  dîme  qu’il  possédait  au-delà  de  l’Yonne  depuis 
le  bourg  de  Saint-Maurice  de  Sens  jusqu’à  Saint-Bond  et  à Saint-Martin.  Salon,  vicomte 
de  Sens,  ratifia  ce  don. 

In  nomine  Domini.  Ego  Hugo,  Senonensis  archiepiscopus , notum  fieri 
volo  omnibus  fidei  catholice  professoribus  quia  Gilo,  miles,  in  extremis  agens, 
dimisit  ecclesie  Sancti-Johannis  Senonensis  medietatem  décimé  quam  liabebat 
ultra  fluvium  Jonem,  tam  in  terris  quam  in  vineis,  a burgo  Sancti-Mauricii  usque 
ad  Sanctum-Baudum  et  Sanctum-Martinum.  Hoc  vero  donum  Hugo,  monacus,  ad 
quem  hereditario  jure  pertinebat,  primo  contradixit,  sed,  volente  Deo,  postea 
facta  pacis  compositione,  concessit  atque  laudavit  ; laudavit  et  insuper  Salo, 
vicecomes,  de  cujus  feodo  erat.  Huic  laudationi  interfuerunt  : Willelmus,  arclii- 
diaconus  ; Matheus,  precentor;  Fromundus,  capellanus  ; Salo  de  Danjone.  Ut 
ergo  donum  ratum,  firmumque  habeatur  semper  apicibus  assignatym,  sigilli 
nostri  impressione  muniri  precepimus,  ne  forte,  labente  annorum  curriculo, 
favilla  obliv ionis  possit  consumi. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne,  Fonds  de  l'abbaye  de  Saint-Jean  de 
Sens,  L.  vu. 


LXV1I. 

ACCORD  ENTRE  ANSERIC  DE  MONTRÉAL  ET  L’ARBAYE  DE  REIGNY,  AU  SUJET 
DE  LA  FORÊT  D’HERVAUX. 

Anseric , voulant  vivre  en  paix  avec  les  moines  de  Reigny,  déclare  reconnaître  les 
limites  établies  par  ses  aïeux  entre  le  bois  des  moines  appelé  d’Hervaux  et  son  bois  de 
Saint-Germain,  et  celui  de  Gimon  Buguerel  et  autres.  La  charte  contient  la  description 
des  propriétés  respectives  des  parties. 

Notum  sit  omnibus  præsentibus  et  futuris,  quod  ego  Ansericus,  dominus 
Montisregalis,  pacem  inter  me  etfratres  de  Regniaco  reformari  volens,  signa  et 
divisiones  ab  antecessoribus  factas  inter  nemus  fratrum  de  Regniaco,  cui  nomen 


70 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE, 
est  Erviel  etnemus  meum  quod  dicitur  Sancti-Germani,  et  partes  nemorum  quas 
a Gimone  Buuguerel,  Hugone  Joberto  de  Provence,  Petro  Mautalant  de  Ateis, 
pecunia  teneo  obligatas,  et  partent  monachorunt  de  Cora,  et  aliud  nemus  Sancti- 
Germani,  a viris  legitimis  et  boni  testimonii  quadam  die  constituta  ntilti  feci 
demonstrari.  Cunt  ergo  vidissem  divisiones  signorum  vetustate  autenticas 
innotuisse,  bominum  meorum  et  virorum  fidelium  attestatione  quod  nemus  deter- 
minatum  esset  de  jure  fratrum  dellegniaco,  sicut  mete  et  divisiones  demonstrant, 
ego,  respectu  justitiæ  et  pacis  conservande  ne  aliquo  tempore  inter  me  et  inter 
successores  meos  et  fratres  de  Regniaco,  de  jam  dicto  nemore  et  divisionibu s 
discordia  oriretur,  ipsas  divisiones  scripto  volui  commendari  et  inperpetuum  con- 
firmari.  Iste  sunt  divisiones  : alacu  Corili  usque  ad  quercum  de  Genescbor  et  inde 
usque  ad  fagurn  Petre,  et  usque  ad  Septem-Fratres,  et  usque  ad  Grossum  Giriser; 
indeque  ad  quercum  de  Genescbor,  usque  ad  Grossum-Fagum.  Ab  alia  parte 
nemoris  Sancti-Germani  divisiones  hee  sunt  ; A nemore  Philippi  de  Praiæ  usque 
ad  lacum  Chapotot  et  usque  ad  agros  Sancti-Germani.  Nemus  ergo  jam  dictum, 
prout  signa,  facta  et  mete  demonstrant,  libéré  et  absque  ulla  retentione,  pro  salute 
anime  mee,  pro  salute  patris  et  matris  mee,  uxoris  mee  et  antecessorum  meorum, 
ecclesie , et  fratribus  de  Regniaco  concessi  et  laudavi,  garentire  compromisi  et 
volui  confirmari.  Porro  usuaria,  et  si  quid  aliud  ego  et  homines  mei,  in  jam  dicto 
nemore  de  jure  reclamabamus,  supradiclis  fratribus  eorumque  successoribus  in 
elemosina  perpetuo  indulsi.  Hujus  rei  testes  sunt:  Gauterius,  monachus  de  Fon. 
teneto  ; magister  Obertus  ; Josbertus  de  Bar;  Willelmus,  Grossum-Bracliium  et 
Philippus,  frater  ejus  ; Barjoldus  de  Talaci  ; Mile,  præpositus  de  Monteregali 
Willelmus,  prepositus  de  Insula  ; Arnulfus  Malabucca.  Ut  igitur  istud  ratum  et 
firmum  perpetuo  babeatur,  presenti  scripto  et  sigilli  mei  munimine  confirmavi. 
Hoc  etiam  laudavit  Sibilla,  uxor  mea,  unde  testes  sunt  : Gauterius,  monachus  de 
Fonteneto;  Robertus,  canonicus  de  Monteregali;  Gibaudus,  miles  de  Monte- 
regali; Milo,  prepositus  de  Monteregali. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne,  Fonds  de  l’abbaye  de  Reigny,  Liasse 
xiv,  s.  I.  8. 


LXVIII. 

CHARTE  D'ALAIN,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  POUR  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(1152-1167). 


L'évêque  confirme  le  don  de  la  terre  de  Beaumont  et  de  Bruhalt  (à  Reigny)  fait  par 
Arnaud  et  Eudes  de  Toucy,  frères,  à l’abbaye  de  Reigny,  en  présence  de  témoins  nombreux. 


XIIe  SIECLE. 


71 


Ego  Alanus,  Dei  gratia  Autissiodorensis  episcopus,  confirmo  donum  de  terra 
Eellimontis  et  de  Bruhalt,  quod  fecerunt  Arnaldus  deTociaco  et  Odo  frater  ejus, 
et  fdii  ipsorum  ecclesie  S.  M.  de  Regniaco  ; testes  : Gaufridus,  abbas  de  Rupi- 
bus;  Iterius  deBaiserna;  Willelmus,  prepositus;  Narjotus  de  Varziaeo  ; Seguino 
de  Crus  ; Hugo,  nepos  ejus  ; Willelmus  d’Oane,  et  Theodericus,  frater  ejus. 

Hoc  donum  laudavit  Gaufridus,  filius  Arnaldi.  Testes  : Landricus  de  Dracy, 
canonicus  Autissiodorensis  ; Gilo  deCastellione  ; Odo  de  Tociaco  ; Odo  de  Draci. 
De  laudatione  Stephani,  fdii  Arnaldi  et  Girardi  filii  Odonis,  testes  : Radulphus  de 
Tociaco,  canonicus  Autissiod.;  Stephanus  de  Digia  et  Thomas,  nepos  ejus;  Odo 
de  Dracy  ; Willelmus  d’Oane  et  Theodoricus,  frater  ejus  ; Gaslais  de  Toci.  Hoc 

laudavit  Gaufridus  Froisse-M orraille,  filius  filie  Arnaldi Gaufrido, 

abbate  de  Rupibus  ; Iterio,  domino  deBaiserna  et  Willelmo,  preposito;  Narjoto 
de  Varziaeo;  Seguino  de  Crus  et  Hugone,  nepote  ejus;  Willelmo  d’Oane  et  Theo- 
derico,  fratre  ejus. — (Sans  date). 

Bibl.  imp.,  coll.  Gaignières  ; Ms  n°  181,  p.  389;  Extr.  du  Cartul  de  Reigny. 

LXIX. 

DONATION  PAR  GEOFFROY  D’ARCY  A L’ABBAYE  DE  CR1SENON. 

(1152-1167). 

Geoffroy  déclare  avoir  donné  à l’abbaye,  pour  le  repos  de  son  âme  et  de  celle  de  son  fils 
Eudes,  inhumé  dans  ce  monastère,  tous  ses  droits  sur  les  moulins  d’Arcy,  avec  la  faculté 
de  prendre,  dans  son  domaine,  de  la  terre,  des  pierres  et  du  bois,  pour  les  réparer.  Cet 
acte  fut  ratifié  par  Mabille,  sa  mère,  Agnès,  sa  femme,  et  ses  frères. 

Soient  plerumque  plurima  negotia,  cum  recto  et  simplici  oculo  fuerint  facta, 
aut  oblivione  deleri,  aut  insidiatorum  calumpniosa  versutia  impugnari.  Propterea 
oportunum  est  tradere  litterarum  memorie  quod  ad  posteritatis  ulilitatem  etpacem 
atque  noticiam  expedit  pervenire.  Notum  sit  igitur  presentibus  et  futuris  quod 
Galfridus  de  Arsiaco,  pro  anmie  sue  remedio,  dédit  ecclesie  Sancte-Marie  de  Cri- 
sennone  quicquid  habebat  in  molendinis  de  Arsiaco,  in  censu  et  consuetudini- 
bus,  nullum  omnino  usum  sibi  retinens,  aut  suis  hominibus,  et  de  terra,  et  petra 
et  nemoribus  suis  sufficientem  usum  ad  opus  molendinorum,  et  quicquid  juris 
domina  Nazarea,  uxor  Joscelini,  avunculi  predicti  Galfridi,  possidebat  in  supra- 
dictis  molendinis,  et  post  mortem  Nazaree  ad  eum  redire  debebat;  et  laudem 
eorum  omnium  que  de  feodo  ejus  acquirere  poterit  ecclesia.  Hoc  donum,  sicut 


7 % 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

supra  dictum  est,  tecit  ecclesie,  pro  anima  sua  et  pro  anima  Odonis,  filii  sui, 
quando  in  eadem  ecclesia  sepultus  est.  Hoc  laudaverunt  et  viderunt  Mabilia 
mater  ejus,  et  Agnes,  uxor  ejus,  et  Jocelinus,  et  Guillelmus,  fratres  ejus.  Et  ut 
ratum  et  inviolatum  permaneret  quod  fecerat,  scriptum  inde  fieri  precepit,  et 
sigilli  Alani,  Autissiodorensis  episcopi,  auctoritate  signari.  Hujus  rei  testes  fue- 
runt:  Stephanus  de  Petra-Pertusa,  Hugo  deBoschet;  Galfridus  de  Boschet;  Odo, 
presbiter  ; Renauldus  Bella;  Arnaldus  de  Arsiaco;  Josbertus  de  Linol  ; Jonas  de 
Arsiaco. 

Cartul.  de  Crisenon,  Ms  du  XIIIe  siècle,  Bibl.  imp.  n°  152,  f»  27  v°. 

Par  une  charte  sans  date,  Joscelin  d'Avalion  , partant  pour  Jérusalem,  donna  à 
l’abbaye  de  Crisenon  le  cens  qu’elle  lui  devait  sur  les  moulins  d’Arcy.  Agnès,  sa 
femme,  et  son  fils  Joscelin  ratifièrent  ce  don.  Témoin  : Bernard,  trésorier  et  ar- 
chiprêtre  d'Avalion.  — Ibidem. 

En  1)82,  un  accord  eut  lieu  entre  les  abbayes  de  Reigny  et  de  Crisenon,  au  sujet 
des  moulins  d’Arcy,  qui  furent  reconnus  communs  entre  les  deux  maisons.  Les 
moines  de  Reigny  durent  fournir  à l’avenir  les  bois  nécessaires  à leur  entretien. 
Témoins  : Geoffroy  de  Montréal,  chevalier,  Seguin,  abbé  de  Chàtel-Censoir, etc. — 
Cartul.  de  Crisenon,  pièce  13. 

En  1222,  au  mois  d’août,  Geoffroy,  seigneur  d’Arcy,  confirma  à l’abbaye  de  Crisenon 
la  propriété  de  l’emplacement  des  boutoirs  que  son  père  avait  donné  à celte 
maison.  Témoins  : Jehan,  procureur  du  monastère  de  Crisenon,  et  Girard,  frère 
du  seigneur  d'Arcy.  — Ibidem,  f°  xxvm,  r°,  pièce  74. 


LXX. 


ACCORD  ENTRE  LE  CURÉ  DE  SAINT -BRIS  ET  LES  RELIGIEUSES  DE  CRISENON. 

(Entre  1152  et  1167). 

Alain,  évêque  d’Auxerre,  rapporte  que  Maurin,  curé  de  Saint-Bris,  ayant  demandé  à 
l’abbesse  de  Crisenon  de  lui  céder,  sa  vie  durant,  une  vigne  sise  à Saint-Bris,  l’abbesse, 
après  avoir  consulté  les  frères  et  les  sœurs  composant  la  communauté  de  Crisenon,  lui 
accorda  sa  demande.  Le  curé,  en  échange,  donna  au  couvent  une  vigne  située  auprès  de 
celles  des  moines  qui  devaient  en  jouir  après  sa  mort. 

A.,  Dei  gracia  Autissiodorensis  episcoptis,  omnibus  fidelibus  christianis  salu- 
tem  et  pacem.  Notum  fieri  volumus  quod  capellanus  Sancti-Bricii,  Maurinus 
nomine,  veniens  Crisinnium,  rogavit  abbatissam  etconventum  Crisinii  utvineam, 
quam  liabebant  apud  Sanctum-Briccium,  in  Valle-Leonis,  quoad  viveret,  sibi 
concédèrent.  Abbatissa  vero,  hoc  audiens,  communicato  consilio  fratrum  et 
sororum  in  capitulo  Crisinnii,  laudavit  vineam  prefato  sacerdoti,  in  vita  tantum 


XIIe  SIÈCLE. 


73 


ipsius,  tali  tenore  : ut  post  decessum  ejus,  et  sine  ul!a  calumnia,  ipsa  vinea  ad 
monasterium  reverteretur.  Similiter  et  predictus  sacerdos  quandam  vinearn 
quam  habebat  juxta  vineas  monachorum,  dédit  Deo  etBeate-Marie  Crisinnii  post 
decessum  suum.  Quod  ut  ratum  in  perpetuum  esset  et  ne  aliqua  persona  eccle- 
siastica  vel  secularis,  fraude  vel  violentia,  ullam  istarum  vinearum  a monasterio 
alienare  posset,  rogatu  A.,  abbatisse  et  conventus,  liane  cartam  proprio  sigillo 
munivimus.  Hujus  autem  contractus  vel  donacionis  testes  sunt  : Theobaldus, 
capellanus  noster;  Stephanus,  canonicus  Sancti-Stephani  ; Rainaudus  Ricbardi  ; 
etconversi  Crisinnii  : Bernardus,  Rainaudus,  Andréas. 

Bibl.  imp.;  Cartul.  de  Crisenon,  n°  152,  fol.  12  r\ 

LXXI. 

ACCORD  ENTRE  L’ARBÂYE  SAINT -REMY  DE  SENS  ET  CELLE  DE  PREUILLY. 

(Vers  1155). 

L’abbé  de  Saint-Remy  atteste  qu’une  contestation  élevée  entre  son  monastère  et  celui 
de  Preuilly,  au  sujet  des  dîmes  de  Villeneuve  (laOuiard)  a été  réglée  de  façon  que  les 
moines  de  Preuilly  jouiront  de  toute  la  dîme  des  terres  qu’ils  possèdent  en  ce  lieu. 

Ego  Stephanus,  Dei  gratia  abbas  Sancti-Remigii  Senonensis,  universis  sanctæ 
I)ei  ecclesiæ  filiis,  tam  præsentibus  quam  futuris,  notum  fieri  volo  quod  quædam 
controversia  orta  est  inter  ecclesiam  Sancti-Remigii  et  ecclesiam  Pruliacensem  de 
décima  terrarum  quas  in  territorio  Yillæ  novæ  Pruliacenses,  Sancti-Remigii  et 
ecclesia  possidebant,  quæ  ad  ultimum  sub  hoc  pacto  sedata  est,  ut  omnium  ter- 
rarum, quas  in  eodem  territorio  tune  temporis  habebant,  totam  decimam  dein- 
ceps  prædicti  Pruliacenses  quiete  retineant  et  perpétua  pace  possideant;  et  tam 
pro  ipsa  décima  quam  pro  duabus  prali  particulis,  quarum  una  in  Ystes,  alia 
vero  in  Torrillon  sita  est,  annuum  censum  trium  sextariorum  scilicet  frumenti 
et  unius  avenæ , in  festivitate  Sancti-Remigii,  quæ  calendis  octobris  agitur, 
ecclesia  Sancti-Remigii,  singulis  annis,  Villæ  novæ  persolvant.  Hoc  igitur 
ego  Stephanus,  coram  capitulo  meo  laudavi  et  ab  eodem  capitulo  laudari 
feci...  Signum  Stephani,  abbatis...  Signum  Holduini,  prioris...  Sig.  Guillelmi... 
Sig.  Hugonis...  Sig.  Odonis...  Sig.  Bernardi...  Sig.  Guillelmi...  Sig.  Gumerii... 
Sig.  Odonis...  Sig.  Stephani...  Sig.  Gaufridi,  Radulphi,  Fulconis,  Haimonis, 
Milonis,  Stephani,  Haimonis...  Gaufridi...  Holduini.  Hujus  rei  testes  fuere 
dompnus  Norpaldus,  abbas  Yallislucentis;  Drogo  Strabo;  Milo  Boleius  ; Gau- 
ii  10 


74 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Redits,  nepos  ejus  ; Steplianus  de  Sancto-Mauricio;  Boemundus  de  Braio  ; 

Haimo Actum,  iii  capitulo  Sancti-Remigii  Senonensis,  anno...  v,  vin 

idus  aprilis.  Et  ut  hoc  ratum  et  inconcussum  omni  tempo  te  habeatur,  sigilli 
mei  impressione  firmavi. 

Copie  du  xvir  siècle,  tirée  de  l’original,  provenant  des  archives  de  l'abbaye  Saint- 
Pierre-le-Vif  et  Saint-Remy  de  Sens  ; Arch.  de  l’Yonne. 

En  1219,  i I y eut  une  transaction  entre  l'abbaye  de  Preuilly  et  celle  de  Saint-Remy, 
au  sujet  de  la  perception  des  dîmes  de  Villeneuve-la  Guiard,  par  laquelle  les 
moines  de  Saint-Remy  renoncèrent  aux  droits  qu’ils  réclamaient  sur  les  terres  de 
l'abbaye  de  Preuilly.  L’abbé  de  Saint-Remy,  nommé  Etienne  fit,  ratifier  cet  accord 
par  ses  religieux,  au  nombre  de  19.  — Ibidem,  Fonds  de  l’abbaye  de  Preuilly. 


LfXII. 

PRIVILÈGE  DE  LOUIS  - LE-JEUNE  POUR  L’ARCHEVÊCHÉ  DE  SENS. 

An  1^56). 

Le  roi  déclare  renoncer  à la  mauvaise  coutume  que  ses  officiers  exerçaient  à la  mort 
des  archevêques,  en  enlevant  les  meubles  des  maisons,  et  les  bestiaux  et  les  récoltes  des 
fermes  dépendant  de  l’archevêché. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Ego  Ludovicus,  Dei  gracia 
Francorum  rex.  Parvitatem  nostram  in  sublime  posuit  Deus,  et  est  injuncta  nobis 
cura  oculo  discrecionis  administracionem  regni  intneri,  et  mala  que  cognove- 
rimus  emersisse  nos  amputare  necesse  est.  Gravans  consuetudo  babebatur 
in  domibus  archiepiscopi  Senonensis,  quod  videlicet,  ipso  decedente  e vita, 
prepositus  regis  et  servientes  currebant  et  omnia  quecunque  supererantde  rebus 
archiepiscopi  et  invenire  poterant,  ad  opus  nostrum  rapiebant,  eratque  succe- 
dentis  archiepiscopi  rnnlto  major  desolacio  et  niulto  amplior  in  domibus  vas- 
tacio  quant  de  ereptis  rebus  provenisset  nobis  ulilitas.  Rem  istam  cognovimus 
et  hujusce  oppressionis  archiepiscopusllugo,  nostre  sinceritati  gratissimus,  que- 
rens  remedium  ut  liane  consuetudinem  aboleret  nostra  miseracio  ; et,  ut  in  hoc 
ipso  nostram  elemosinam  faceremus,  supplex  et  humilis  nos  exoravif.  Sciant 
igitur  moderni  omnes  et  in  venturis  temporibus  successura  posteri tas,  quod,  pro 
Dei  datoris  omnium  amore,  et  pro  sancta  reverencia  matris  nostre  ecclesie  Sancli- 
Stepbani  Senonensis,  per  humbles  et  efficaces  dilecti  nostri  Hugonis,  Senonensis 
archiepiscopi,  preces,  quam  supra  taxavimus  consuetudinem  in  domibus  archie- 
piscopi nos  habuisse  ita  temperavimus,  et  dornos  archiepiscopi,  ubicunque  sint, 


XIIe  SIÈCLE. 


75 

liberavirnus  ut,  cum  accident  archiepiscopum  obire,  de  nulla  superlectile  deves- 
tiantur  domus,  sed  quitquid  in  eisdem  est  de  ferro,  plumbo,  vitro,  ere  et  ligno, 

culcitre  eciam  et  que  fuerint  de  pluma,  pulvinaria  quoque  et  taxeta,  et 

alia  hujusmodi  que  ornant  domum,  in  opus  et  adventum  intronizandi  archiepiscopi 
conserventur  intégré.  Insuper,  grangie  et  carruce,  cum  pertinentiis  suis,  cum  feno 
eciam  et  ferragine,  caballi,  boves  et  asini,  oves  et  porci,  et  cujuscunque  generis 
animalia  a moriente  archiepiscopo  relicta  fuerint,  a nova  et  succedente  persona, 
nisi  morbo  pereant,  in  eodem  numéro  inveniantur;  et  ut  nichil  exinde  a nobis, 
sive  a successoribus  nostris  tollatur,  auctoritate  regia  precipimus.  Aurum  vero, 
argentum,  annonam  et  vinum,  que  ab  archiepiscopo  in  vita  sua  divisa  non  fue- 
rint, si  forte  contingent  superesse  post  obitum  ejus,  regii  erunt  juris  et  in  manu 
nostra  ilia  retinuimus,  et  quod  ut  sepe  fit  contencione  cleri,  si  diu,  quod  absit, 
vacaverit  metropolitana  sedes,  intérim  carrucas  grangiarum  agriculturam  exer- 
cere,  de  ipso  labore  semina  agrorum  assumi,  hominibus  vero  et  bestiis  neces- 
saria  tribui,  et  quod  super  habundaverit  nostrum  esse  decrevimus.  Ut  autem 
ratum  et  inconvulsum  permaneat,  precepimus  banc  présentera  cartam  sigilli 
nostri  impressione  muniri,  et  nominis  nostri  caractère  consignai  fecimus. 

Actum  publiée  Parisius,  anno  ab  incarnacione  Domini  millesimo  c°  lvi°; 
astantlbus  in  palacio  nostro  quorum  subtitulata  sunt  nomina  et  signa:  S.  Blesen- 
cium  comitis  ; Teobaudi,  dapiferi  ; S.  Guidonis,  buticularii  ; S.  Malhei,  came- 
rarii  ; S.  Mathei,  constabularii. 

Data  per  manum  Hugonis,  cancellarii.  (Monogramme). 

Cartulaire  de  l’arch.  de  Sens,  t.  i,  fe  lxii,  r’  et  v°.  — Bibl.  impér 


LXXIII. 

TRAITÉ  ENTRE  L’ÉVÊQUE  D’AUXERRE  ET  LE  COMTE  DE  NEVERS. 

(An  1157). 

L’évêque  d’Auxerre  et  le  comte  de  Nevers  constatent  par  la  charte  ci-dessous  leurs 
droits  respectifs  à Cosne.  Le  fief  entier  de  Cosne  appartient  à l’évêque,  etc.  Si  quelque 
homme  des  terres  du  comte  de  Nevers,  telles  que  Châteauneuf,  Mailly,  Saint-Sauveur, 
Bétry  et  Lorme,  va  demeurer  dans  une  terre  de  l’évêque,  il  sera  l’homme  de  ce  dernier 
pendant  tout  le  temps  qu’il  y. demeurera. 

Tout  ce  que  le  comte  possède  à Auxerre,  excepté  l’enceinte  des  murs  et  le  peu  qu’il 
tient  du  duc  de  Bourgogue  au-delà  du  pont,  relève  en  fief  de  l’évêque. 

In  nomine  sancle  et  individue  Trinitatis.  Ego  Alanus,  Dei  gratia  Autissiodo- 


76 


CA.RTUL.URE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


rensis  episcopus,  et  ego  Willelmus,  cornes  Nivernensis,  nolum  esse  volumus  tam 
futuris  quam  presentibus  quod  Sancta-Maria  et  Beatus-Stephanus  et  episco- 
pus  Aulissiodorensis  dinoscuntur  habere  et  habuisse,  in  pace,  apud  Conadam 
bec  omnia  que  per  capitula  in  presenti  carta  subscripta  sunt.  Quicquid  in  Castro 
et  in  castellania  Conade  continetur,  de  casamento  vel  de  dominio  episcopi  est; 
iossetum  de  firmitate  Conade  et  piscatura  episcopi  est,  et  forisfactura  de  fosseto 
si  fuerit  : empiramentum  fosseti,  comitis  est  cum  piscatura  de  fosseto  castri.  De 
omnibus bominibus,  ubicumque  steterint,  qui  mercaturam  faciunt  apud  Conadam, 
justicia  episcopi  est  ; forum  et  theloneum  episcopi  est,  et  quicquid  de  foro  exit,  et 
justicia  de  omnibus  bominibus  qui  venicnt.  Infrac tura  castri,  et  rapina  et  incen- 
dium  est  episcopi;  quicumque  clamorem  fecerit,  episcopi  est  ; quicumque  stat  in 
terra  episcopi,  si  bovem  liabet,  curvalam  debet  episcopo  bis  in  anno:  si  bovem 
non  habet,  duos  hommes  habebit  pro  curvata  ubi  prepositus  episcopi  mittel  eos  : 
censum  habet  episcopus  soins  in  dominio  suo  de  terra  suatota  intra  caslrum,  et 
de  foris  per  Ligerim  a rivo  Alveriac,  usque  ad  terram  Villechau;  ubicumque 
navis  ad  vendendum  aliquid  portabit,  venditure  et  consuetudines  sunt  episcopi, 
de  hoc  quod  vendiderit  vel  applicuerit.  Omnes  homines  qui  stant  a Villechau 
usque  ad  rivum  Alveriac,  quicumque  rethe  miserait  in  Ligerim,  submonebit  pre- 
positus episcopi  ad  piscandum,  et  panem  et  vinum  habebunt  : quod  si  facere 
noluerint,  rectum  i iule  facient  per  legem  qua  vivunt.  Boscus  de  Culdrevo,  B. 
Marie  et  S.  Stephani  et  episcopi  est  : credentiam  suam  habet  episcopus  in  omni- 
bus qui  vendunt  panem  et  vinum,  et  carnem,  et  quicquid  est  necessarium  ad 
comedendum.  Si  episcopus  venerit  in  villam,  vel  liospites  ei  supervénerint,  acci- 
piet  patellam,  cacabum,  scutellas,  cyphos,  culcitras,  cuissinos  et  pannos  ad 
jacendum  : mel  et  cera  que  exit  de  bosco  predicto,  et  pasnagium,  et  quercus,  et 
fagus,  et  omnes  arbores  qui  fructum  ponant,  episcopi  sunt  ; et  justicia  tocius 
bosci  episcop i est.  Marescalcus  episcopi  hospitabit  equos  dominorum  qui  sunt 
post  episcopum,  et  de  uno  quoque  illorum  habebit  panem,  vinum  et  carnem, 
apud  Villamchau,  que  est  in  casamento,  habebit  episcopus  curvatam  boum.  Ad 
custodiendas  messes  et  prata  que  sunt  in  terra  episcopi,  prepositus  episcopi 
ponet  ibi  custodem,  et  si  aliquid  forisfactum  fuerit,  justiciam  habebit  episcopus. 
A Cona  usque  ad  saxum  deGevris  et  usque  ad  quadrivium  Cistilliaco,  et  quantum 
terra  episcopi  durât  ultra  fosscta,  et  boscum  et  planum  : si  bestia  vel  aliquid  ibi 
venditur,  venditure  sunt  episcopi  a duodecim  nummis.  Insuper  duella  Conade 
sunt  episcopi  a planea  de  Rivo  usque  ad  Villamchau  ; et  usque  ad  Ligerim  justicia 
totius  castellanie  Conade  episcopi  est.  In  burgo  Sancti-Aniani,  nec  ecclesia  in 
aliqua  terra  episcopi  que  sitextra  municionem  Conade,  ego  cornes  consuetudinem 


\IIe  SIÈCLE. 


77 

aliquam,  nec  jusliciam,  nec  censum,  nec  pedagiura  habeo.  Infra  municionem  nec 
extra,  talliam  vel  questam  lieel  michi  facere,  nisi  in  nieis  hominibus  de  corpore. 
liée  (1  ) que  superscripta  sunt,  ego  AVillelmus,  Nivernensis  cornes,  sigillaveram, 
postea  vero  dominus  meus  A.,  Autissiodorensis  episcopus  et  ego,  que  subscripta 
sunt  concordavimus  et  huic  cartule  apposuimus,  et  eam  tant  meo  quant  suo 
sigillo  sïgnavimus.  Nullus  bominunt  episcopi  qui  limitent  extra  munitioneni 
Conade,  consuetudinem  vel  justiciam  niilii  debet  aliquant. 

Si  quis  hominunt  nieorunt  de  Conada,  vel  de  aliis  castris,  scilicel  Castro- 
Novo,  Mailliaco,  S.  Salvatore,  Bitriaco,  Ulmo  et  eoruin  castellariis  que  ab 
episcopo  teneo , perrexerit  ad  villani  (jue  sit  episcopi,  quantdiu  ibi  manebit, 
episcopi  erit,  nec  res  ipsius  saisire  potero  : cum  autein  redierit,  meus  erit  ; si 
tanten  ad  Conadam  rediens  fiat  feodatus,  serviens  episcopi  erit.  Terrant  que  de 
feodo  est,  non  licet  ntihi  vel  décimant  aliquam  acquirere,  nisi  per  episcopum 
Autissiodori,  non  licet  milii  inducere  vel  denuere  aliquas  consuetudines,  nisi  per 
episcopum  de  cujus  feodo  omîtes  eas  habeo.  Ouecuntque  habeo  Autissiodori  in 
foro,  et  in  aliis  consuetudinibus,  et  in  circuitu,  prêter  clausurant  murorunt,  de 
episcopi  feodo  est,  prêter  illad  modicum  quod  teneo  a duce  Burgundie  ultra 
pontern.  Liberi  homines  nostri  qui  se  transferunt  ad  aliquam  villarum  episcopi, 
episcopi  sunt.  Hujus  rei  testes  sunt  : B.,  archidiaconus  ; G.,  cantor;  Stephanus, 
cellarari us  ; Ra.,  de  Tociaco  ; Herveus,  prepositus  ; Olanus  ; lii  ex  parte  episcopi. 
— Ex  parte  comitis,  magister  Stephanus  ; magister  Gaufridus  ; Gaudricus,  capel- 
lanus  ; Odo  Grossus,  Brienus  de  Cona  ; Rauudus;  Robertus,  et  alii  quantplures 
ex  utraque  parte. 

Actum  Autissiodori,  anno  incarnationis  Dornini  millesimo  centesiino quinqua- 
gesimo  septimo. 

Copie  tirée  de  l'original  et  datée  de  l'an  1385,  ; Arch.  de  l'Yonne,  Fonds  de  l'évêché 
d’Auxerre  L.  iv,  s 1.  lrc.  — Gallia  Cliristiana , t.  xii,  Preuves  Auxerre,  n°  xxxiv. 

LXXIV. 

TRAITÉ  ENTRE  LE  PRIEUR  UE  SAINT  - SAUVEUR  - EN  - PUISA YE  ET  LE  CHAPELAIN 
DE  SAINT-JEAN  DU  MÊME  LIEU. 

(An  1157). 

En  conséquence  de  l’accord  ci-après,  passé  par  Alain,  évêque  d’Auxerre,  en  présence 
d’Ardouin,  abbé  de  Saint-Germain,  une  contestation  élevée  entre  Durand,  prieur  de  Saint- 


(1)  Ce  qui  suit,  jusqu’à  si  quis  hominum,  manque  dans  la  copie  du  xivc  siècle. 


78 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Sauveur  et  Pierre,  chapelain  de  l’église  paroissiale  de  Saint-Jean  dudit  lieu,  (laquelle  dé- 
pend du  prieuré  de  Saint-Sauveur),  au  sujet  de  certaines  coutumes  et  redevances  de  ladite 
église,  a été  réglée  entre  les  parties. 

Le  traité  établit  les  droits  du  prieur  sur  le  chapelain;  sur  les  produits  des  offrandes 
dans  les  deux  églises  de  Saint-Sauveur  et  de  Saint- Jean  ; sur  les  dîmes  ; etc.  Il  fixe  les  de- 
voirs du  chapelain  envers  le  prieur  : on  y lit  entre  autres  choses  que  lorsqu’il  visite  un 
malade,  il  doit  lui  parler  du  legs  à faire  à l’église  de  Saint-Sauveur,  puis  de  celui  qui 
doit  être  fait  à sa  propre  église.  On  voit  qu’il  doit  assister  à la  récolte  des  blés,  à la  recette 
des  censives  et  du  panage  ; qu’il  doit  aider  à faire  les  semailles  des  grains;  qu’il  doit 
assister  aux  processions  des  Rogations,  etc. 

Ad  decidendas  lites,  altercationesque  sopiendas,  pacisqtie  et  concordiæ  bonum 
conservandum,  præsidium  litterarum  plurimum  esse  necessarium  nemo  est  qui 
dubitet.  Eapropter,  in  nomine  sanctæ  et  individuæ  Tri  ni  Latis  notum  sit,  tant 
præsentibus  quant  futuris  quod  domno  Alano,  reverendo  episcopo  Autisio- 
dorensi  præsidente,  domnoq.ue  Arduino,  venerabili  Sancti-Germani  Autisiodoren- 
sis  abbate  existente,  orta  fuerit  controversia  inter  Durannum,  priorem  rnonas- 
terii  Sancli-Salvatoris  et  Petrum , capellanum  parrochialis  ecclesiæ  Sancli- 
Johannis,  quæ  eident  monasterio  adjacet  et  est  juris  ejusdem,  super  quibusdam 
redditibus  et  consuetudinibus  ejusdem  ecclesiæ;  quæ  tandem,  Deo  annuente, 
sopita  et  pacificata  est.  Ut  autem  non  solum  de  illis  super  quibus  controversia, 
sed  etiam  de  omnibus  aliis  firma  pax  imposterum  maneat,  et  unicuique,  priori 
videlicet  et  capellano,  jus  suum  conservetur,  quid  in  eadern  ecclesia  prior,  jure 
dominii  et  matricis  ecclesiæ,  quid  vero  cappellanus  jure  administrationis  sui 
feodi  presbyteralis  habeant,  sequentia  aperte  déclarant: 

Decedente  namque  capellano,  aller  in  eadern  ecclesia  ab  abbate  Sancti-Germani 
Autisiodorensis  eligi  atque  substitut",  et  episcopo  Autisiodorensi  præsentari  debet; 
in  solemnitate  Omnium-Sanctorum,  et  Sancti-Stephani,  in  crastino  Nativitatis 
Dornini,  et  in  Epiphania,  quinque  pertes  oblationum,  in  nummis  videlicet,  pani- 
bus,  seu  aliis  rébus,  prioris  sont  ; sexta  vero,  capellani  : excepto  quod  in  iis 
tribus  festis  omîtes  candelæ  ex  integro  prioris  sunt,  præter  quatuor  quæ  ad  ser- 
vitium  a) taris  in  candelabris  ponunturjet  quod  prior  seu  minister  ejus,  secundrm 
beneplacitum  suum,  de  ipsis  candelis  capellano  dat.  Ornnes  etiam  candelæ  pere- 
grinorum  sim iliter  prioris  sunt,  sine  parte  capellani.  — Sciendum  est  etiam 
quod  in  ecclesia  Sancti-Johannis  et  in  majori  Sancti-Salvatoris,  si  capellanus  ibi 
cantet,  oblationes  in  quibus  prior  partent  capit,  a monacho  vet  ministro  ejus 
sentper  recipi  et  partiri  debent.  — In  Nativitate  dominica,  prima  rnissa  de  nocte 
et  secunda  de  luce,  prius  a monachis  in  monasterio  Sancti-Salvatoris  usque  ad 
canonem  secundæ  missæ  celebrantur,  quam  capellanus  in  parrochiali  ecclesia 


XIIe  SIÈCLE. 


79 


sonet  vel  cantet  : deinceps  vero  in  eadem  cantat  et  quod  oblatum  est,  inter  prio- 
rem  et  ipsum  æqualiter  dividitur.  — ïn  Purificatione  Sanctæ-Mariæ,  et  dominica 
in  RamisPalmarum,  et  in  Ascensione  Domini,  tota  parrochia  ad  majorent  eccle- 
siam  Sancti-Salvatoris  convenit,  et  usquequo  processio  fiat  et  missarum  solemnia 
usque  post  evangelium  compleantur,  capellanus  in  ecclesia  Sancti-Johannis  mis- 
sam  non  cantat.  — In  solemriitatibus  Sancti-Joliannis-Baptistæ  duabus  et  Sanctæ- 
Mariæ-Magdalenæ,  Sanctique  Jacobi  et  beati  Egidii,  atqueSancti-Martini,  quinque 
partes  oblationum  prioris  sunt;  sexta  vero,  capellani.  — In  Cœna  Domini  et  in 
Parasceve  etSabbato-Sancto,  nocte  ad  tenebras,  ad  majorent  ecclesiam  tant  capel- 
lanus quant  populus  conveniunt,  et  in  Parasceve  offîcium  ibidem  celebratur,  et 
crux  a populo  adoratur,  quia  ilia  die,  in  ecclesia  Sancti-Johannis  populus  crucent 
non  adorat.  — In  vigilia  Paschæ,  capellanus  cereum  suum  et  parrochiani  cerant 
constitutam  ad  majorent  ecclesiam  deferunt,  fiuntque  duo  cerei,  unus  major  et 
alter  minor  ibidem  benedicuntur  : et  major  apud  Sanctum-Salvatorem  remanet. 
Post  evangelium  vero  ntissæ,  capellanus  ad  ecclesiam  Sancti-Johannis  cum  suo 
cereo,  tnissas  celebraturus,  regreditur.  — In  Inventione  et  Exaltatione  Sanctæ- 
Crucis,  in  Annunciatione,  Assumptione  et  Nativitate  Beatæ  Mariæ,  in  tribus  solern- 
nitatibus  Sancti-Petri,  et  in  Inventione  Sancti-Stephani,  capellanus  ad  majorent 
ecclesiam  parrochianos  ducit,  ibique  ntissas  celebrans,  de  oblatis  non  nisi  ununt 
numntunt  percipit,  et  si  non  fuerit,  nisi  unus,  ilium  solunt  habet.  — In  omnibus 
missis  vivorum  et  dontinicis  diebus  seu  aliis  solentnitatibus,  quæ  supra  divisæ 
non  sunt,  in  confessionibus  etiam  Quadragesimæ  et  Adventus  Domini,  sive  extra; 
in  comntunionibu  s quoque  Paschæ,  Pentecostes  et  Natalis  Domini,  seu  extra,  in 
benedictione  nuptiarum  et  sponsarum  peregre  proficiscentium,  in  omnibus  obla- 
tionibus  panis  et  vini  et  candelarunt,  quocumque  modo  offerantur  et  ad  summant 
in  cunctis  quæ  ad  altare  Sancti-Johannis  veniunt,  prior  medietatem  habet,  ex- 
ceptis  missis  defunctorum,  in  quibus  medietatem  tantum  habet  missarum  vestita- 
runt,et  nummorum  qui  in  candelis  earuntdent  fixi  sunt;  sequentia  vero  ex  integro 
capellani  sunt;  visitationes  quoque  et  baptismus  similiter  capellani  sunt.  — De 
omnibus  decimis,  quinque  partes  prioris  sunt  ; sexta  vero,  capellani.  Decimatores 
ad  libitum  suum  prior  in  decimis  suis  ponit,  nisi  capellanus  rationabilem  cau- 
sam  ostendat  quare  décimas  trahere  non  debeant.  — Quando  capellanus  visitât 
infirmum,  prius  obnixe  debet  eum  admonere  de  legato  Sancti-Salvatoris,  et  quod 
in  cimiterio  majoris  ecclesiæ  sepulturam  suam  constituât,  secundario  vero  de 
proprio  legato  eumdem  exhortatur.  Si  autem  infirmus  in  cimiterio  Sancti-Salva- 
toris  sepeliri  deliberaverit,  ad  ecclesiam  Sancti-Johannis  defunctus  non  portatur, 
imo  admajorem  ecclesiam;  ibique  capellanus  ad  altare  Sanctæ-Crucis,  præsente 


80 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


corpore,  missam  célébrât,  et  de  oblationibus  missæ  vestitæ  et  nummorum  qui 
in  candelis  ejusdem  fixi  sunt,  habet;  sequentia  vero  ex  integra  prioris  sunt.  — Si 
census  ecclesiæ  Sancti-Johannis  pro  anniversario  legatus  fuerit,  capellanus  aut 
medietatem  reddit,  aut  die  anniversarii  missam  vesitam  exinde  providet,  in  qua 
prior  mediam  partem  capil.  — In  crastino  Omnium-Sanctorum,  in  oblationibus 
missæ  quæ  celebratur  pro  festo  dei'unclorum,  prior  nihil  capit,  nisi  corpus  alic  ujus 
defuncti  sit  præsens,  aut  eadem  die  oblatio  fiat  pro  anniversario,  et  tune  sicut 
superius  dictum  est,  medietatem  missarum  vestitarum  habet.  — Ubicumque 
capellanus  vel  in  parrochiali,  ecclesia,  vel  in  majori  missas  celebret,  communes 
oblationes  fideli ter  suscipere  et  de  ipsis  clerico  suo  ad  mensuram  dare  debet. 
— In  Dominica  Ramis-Palmarum  et  in  Ascensione  Domini,  prædicatio  prioris 
est;  et  quociens  in  ecclesia  Sancti-Johannis  prædicare  voluerit,  prædicabit  : 
capellanus  vero,  sine  assensu  prioris  prædicatorem  suscipere  non  debet,  nisi 
sigillum  episcopi  Autisiodorensis  videat,  aut  forte  ab  ipso  ei  præcipiatur. — In 
omnibus  præcipuis  feslis  quæ  videlicet  ab  omni  populo  coluntur,  et  dominicis 
diebus,  in  Cœna  quoque  Domini,  et  vigilia  Paschæ,  et  Pentecostes,  in  majori 
ecclesia  ad  ulrasque  vesperas  et  matutinas  et  processionem,  et  majorem  missam 
usque  ]»osl  evangeliuin,  nisi  evidens  nécessitas  impedierit,  capellanus  adesse 
debet,  et  si  saltem  matutinis  interfuerit,  prior  ei  libram  panis  et  justiciam  vin i 
per  nuncium  miltit.  — In  (juatuor  solemnitatibus,  videlicet  Sanctæ-Trinitatis, 
Beati-Germani  duabus  et  Sancti-Nicolai,  capellanus  et  clericus  ejus  in  majori 
ecclesia  divinis  ofliciis  intersunt,  et  in  refectorio  cum  fratribus,  sicut  clerici,  bene 
procurantur. — Ad  corvadas  fenandi,  etfrumenta  colligenda  capellanus  vadit,  et 
si  comestio  exinde  sumatur,  ipse  et  clericus  ejus  comedunt.  Si  prior  nummos 
accipiat,  sex  denarios  de  comestione  habet.  Ad  compotum  census  et  pasnagii 
capellanus  esse  et  cum  servientibus  ipse  et  clericus  ejus....  aut  sex  denarios 
habere  debet.  Corvadis  etiam  terras  innovandi  et  seminandi  interesse  debet  : et 
si  affuerit,  a priore  panis  et  vinum  eidem  ea  die  miltitur.  — In  Rogalionibus, 
capellanus  et  parrochia  processionem  monachorum  sequuntur,  et  eisdem  diebus 
panis  et  vinum  et  generale  flado  videlicet  capellano  mittitur.  — In  infirmaria 
propria  persona  capellani  cum  fratribus  epulatur,  missam  quoque  tempore  infir- 
mariæ  cantat  ; et  fratribus  plenariam  refectionem,  sicut  unus  ex  servientibus,  parat. 

Hujus  rei  testes  sunt  : Johannes,  prior,  et  alii  quindecim  in  caria  notati. 

Acta  sunt  hæc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  ai0  c°  l°  vu0,  Adriano  papa  iv; 
Ludovico,  Francorum  rege,  féliciter.  Amen. 

D.  Viole,  Hist.  des  abbés  de  Saint-Germain;  M5  du  XI I le  siècle  ; Bibl.  d'Auxerre, 
n°  127,  t.  ni,  f°  230. 


XIIe  SIÈCLE. 


81 


LXXY. 

DONATION  PAR  MAINARD  TUE -BŒUF  A L’ABBAYE  DES  ESCHARLIS. 

(An  1157). 

Hugues,  archevêque  de  Sens,  atteste  que  Mainard  Tue-Bœuf  . qui  réclamait  aux  moines 
des  Escharlis  le  moulin  de  Villefranche,  a fini  par  faire  abandon  de  ses  prétentions.  11  reçut 
en  reconnaissance  10  sous  de  la  part  des  moines. 

Ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  notum  l’acio,  tam  futuris 
quam  presentibus,  quod  Meinardus,  cognomento  Tuebos,  calumpniatus  est  ali- 
quando  nionacbis  Eschaleiensibus  molendinum  quod  babentjuxta  Villam-Fran- 
cam.  Tandem  vero  calumpniam  illarn,  utpote  injuste  presumptam,  omnino 
diinisit;  sub  jurejurando  promittens  ([uod  nicliil  deinceps  imperpetuum  in  hoc 
clamaret  vel  nec  in  alitjuo  possessionis  eorum;  insuper  et  ipsum  molendinum 
omnibus  diebus  vitæ  suæ  tideliter  eis  garanliret.  Habuit  autem  propter  hoc,  de 
beneficio  ecclesiæ,  x solidos. 

Haie  rei  interfuerunt  testes  subnotati  : Isanbardus,  presbiter  de  Prissiaco  ; 
Stephanus  de  Cudot;  Theobaudus,  presbiter  de  Diciaco  ; Augalo  de  Pruniaco; 
Stepbanus  Normandus;  Garinus,  prepositus  de  Cudot;  Roberlus  de  Cudot;  Fos- 
cherius  de  Corbosum  ; Bernardus,  avunculus  Menardi  ; Renardus  Chuez. 

Postmodum  vero  coram  nobis  recitatum  est  hoc,  et  ex  utraque  parte  ratum 
habitum,  presentibus  istis  : Beinerio  de  Briva;  Josberto,  presbitero  de  Sancto- 
Juliano;  Fromundo,  scriptore;  Stephano  qui  cognominatur  Albus,  filioque  ejus 
Gaulterio;  Edevino  de  Varon.  Quod  totum  ut  in  perpetuum  stabile  et  inconcus- 
sum  tieret,  littei  is  commendari  et  sigilli  nostri  impressione  fecimus  communiri. 

Gestum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  mu  c°  vii°,  episcopatus 
nostri,  xv°. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne,  Fonds  des  Escharlis,  l.  vhi,  s.-l,  lre. 

LXXVI. 

CHARTE  DE  GUILLAUME  III,  COMTE  DE  NEVERS,  POUR  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1157). 

Lecomte  atteste  que  Guillaume  d’Asnières,  Barthélemi  et  Ulric.fils  d’Ulric  de  Ligny, 
ont  renouvelé  la  donation  faite  par  leurs  parents  à l’abbave  de  Pontigny  et  ont  confirmé 

II  11 


82  CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE, 

cette  maison  dans  tout  ce  qu’elle  avait  acquis  jusqu’au  jour  de  la  rédaction  de  la  charte 
ci-dessous,  savoir  : la  terre  de  Roncenay  et  d’autres  possessions  situées  du  côté  de  Sainte- 
Porcaire  et  de  Pontigny. 

In  nomine  sanctæ  et  individuæ  Trinitatis.  Ego  Guillelmus,  Nivernensis  cornes, 
notum  fieri  omnibus  hominibus  volo,  tam  presentibus  quant  futuris,  quod  Guil- 
lelmus  de  Asinariis  et  Bartholomeus  et  Ulricus,  filii  Ulrici  de  Lanniaco,  dederunt 
et  concesserunt  æcclesiæ  Pontiniacensi,jureperpetuopossidendum,quicquid  pater 
et  mater  eorurn  eidem  æcclesiæ  de  suis  terris  dono,  elemosina,  seu  venditione 
contulerant  et  quicquid  de  jure  et  hereditate  sua,  eo  die  quo  hec  carta  scripta 
est,  possidebat  eadem  Pontiniacensis  ecclesia  : id  est  terram  de  Runcennaio  cum 
pratis  et  aquis,  sicut  fossatis  clauditur  et  amne  Senaen  ; et  extra  fossata,  très 
petias  terre,  unant  ante  Noem  Isentbardi,  aliain  in  qua  est  cortillus  cum  cobe- 
rentibus  terris,  planis  et  clausuris,  terciam  in  exitu  nemoris  versus  Sanctam- 
Porcariant  ; ex  altéra  vero  parte  predicti  fluminis,  duas  hastas  adjacentes  campo 
qui  dicitur  Sancti-Martini  et  pratum  ante  ostium  Jobannis  Macharii,  et  quicquid 
babebant  in  terra  versus  Pontiniacum,  sicut  vallis  de  Boelesio  et  fons  Letardi 
ducit  usque  in  prata;  eide  casamento  Hugonis,  qui  cognominatur  Manus-ad- 
saccum,  quicquid  predicti  Pontiniacenses  fratres  ab  eodem  Hugone  et  Gauberto, 
pâtre  uxoris  ejus,  acquisierant. 

Hec  omnia  concesserunt  in  perpetuum  eeclesiæ  Pontiniacensi  predicti  germani, 
videlicet  Guillelmus,  Bartholomeus  et  Ulricus,  in  presentia  nostra,  anno  dominicæ 
Incarnationis  m°  c°  l°  vii°.  Hujus  rei  testes  sunt:  Petrus  de  Banea  ; Odolricus; 
Gaufridus,  clericus  comitis;  Abundius  de  Monte-Galgario  ; Guarnerius  de  Lan- 
niaco; Ricardus,  maior;  Johannes,  maior  de  Chableia;  Petrus,  capicerius. 

Original  scellé  du  sceau  orbiculaire,  équestre  du  conue  de  Nevers,  portant  pour 
légende:  SIG1LLUM  GUILLELMI,  COMITIS  NIVERNIS;  Archives  de  l’Yonne, 
F.  Pontigny,  l.  iv,  s.-l.  lre. 

Cette  donation  fut  également  faite  en  présence  de  Godefroy,  évêque  de  Langres, 
qui  en  délivra  une  charte,  la  même  année  1157.  On  remarque  dans  cette  der- 
nière pièce  parmi  les  témoins  : Dominique,  chapelain  de  Ligny,  et  Robert  de  Saint- 
Florentin.  — Ibid.,  L.  xuv,  s.-l.  lre. 


LXXVII. 

ACCORD  ENTRE  LES  ABBAYES  DE  PONTIGNY  ET  DE  CELLES. 

(An  1157). 

Pierre,  abbé  de  Celles,  rapporte  qu’il  a fait  un  accord  avec  les  moines  de  Pontigny  au 
sujet  de  la  dîme  de  la  grange  d’Aigremont,  en  vertu  duquel  ces  derniers  lui  paieront 


XIIe  SIÈCLE. 


83 


annuellement  une  rente  d‘un  muids  de  grain.  Plus  tard,  l’évêque  Alain,  ayant  racheté  cette 
redevance  d’une  somme  de  A5  livres,  l’abbé  Pierre  fit,  du  consentement  de  son  chapitre, 
remise  de  la  rente  aux  moines  de  Pontigny. 

In  nomine  sanctæ  et  individuæ  Trinitatis.  Ego  Petrus,  abbas  monasterii  S. 
Pétri  de  Cella,  notum  fieri  volo  omnibus  bominibus,  præsentibus  et  futuris,  quan- 
dam  concordiam  factam  fuisse  inter  nos  et  monachos  Pontiniaci,  de  décima 
grangiæeorum  deAgrimonte;  ita  videlicet  ut  i psi  Pontiniacenses  solverent  nobis, 
per  singulos  annos,  pro  eadem  décima , censum  unius  modii  annonæ.  Facta 
est  autem  hujus  concordiæ  convenientia  per  manum  donni  Alani  Autissiod. 
episcopi  : postea  vero  idem  venerabilis  episcopus  Alanus,  erga  supradictos  Pon- 
tiniacenses dilatare  volens  suæ  beneficentiæ  largitatem,  dédit  nobis  et  ecclesiæ 
nostræ,  pro  ejusdem  decimæ  censu,  quadraginta  quinque  libras.  Nos  ergo,  præ- 
sente  et  laudante  capitulo  nostro,  sæpedictos  Pontiniacenses  a suprascriptæ 
decimæ,  censusque  redditione  in  perpetuum  absolvimus,  videlicet  decimæ  terri- 
torii  ejus  quod  habebant  et  tenebant Pontiniacenses  eo  die  quo  ista  carta  scripta 
est;  id  est,  totam  terrain  et  nemus  quam  possidebat  ecclesia  Molismensis  cum 
Guillermo  Grosso-Bracbio  et  S.  Michaele  Tornodori  et  aliis  hæredibus  Poliaci, 
inter  finagium  de  Lescheriis  et  Nentreio  et  Sanctas-Virtutes.  Hujus  concordiæ 
testes  sunt  : domnus  Alanus,  Autissiod.  episcopus;  Hugo,  abbas  Quinciaci  ; 
Stephanus,  abbas  Regniaci  ; Urbanus,  abbas  Caricampi  ; Harduinus,  abbas 
Ripatorii;  Gaucherius  et  Reinaudus,  monachi  Clarevallis;  Gauterius  et  Reinar- 
dus, monachi  Pontiniaci;  Drogo,  subprior  Celle nsis  monasterii;  tune  enim 
priorem  non  habebant;  Jacobus,  præpositus  ; Martinus,  camerarius,  monachi 
ejusdem  Cellensis  monasterii  et  lotius  capituli  conventus,  qui  præsentes  fuerunt. 

Actum,  anno  Incarnationis  Domini  m°  c°  l°  vii°,  régnante  rege  Francorum 
Ludovico. 

Copie  du  petit  Cartulaire  de  Pontigny,  f°  xlvii  ; Archives  de  l’Yonne. 

LXXVIII. 

CONFIRMATION  PAR  MÏLON  D’ERVY  DES  DONATIONS  FAITES  PAR  LUI  A I/ARRAYE 

DE  PONTIGNY. 

(An  1157). 

Hugues,  archevêque  de  Sens,  atteste  que  Milon,  fils  de  Milond’Ervy,  a confirmé  par  la 
charte  ci-après  toutes  les  libéralités  que  son  père  avait  faites,  en  divers  temps,  à l’abbaye 
de  Pontigny,  savoir  : de  ses  biens  de  Chailley , cinq  sous  de  cens  sur  des  prés  situés  sur 
l’Armance  , la  moitié  du  Breuil,  Ulric  et  la  terre  qu’il  possédait  ; etc. 


84 


CA.RTUL.URE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


In  noraine  sanctæ  et  individuæ  Trinitatis.  Ego  Hugo,  Senonensis  arcli iepisco- 
pus,  notum  fieri  volo  omnibus  hominibus  quod  Milo,  filius  Milonis  de  Arveio, 
concessit  et  laudavii  in  præsentia  nostra  ecclesiæ  Pontiniaci  quidquid  pater 
ejus  eidem  ecclesiæ  antea  donaverat  atque  concesserat,  sicut  eadem  ecclesia  id 
tenebat,  eo  die  quo  hæc  carta  scripta  est;  et  sicut  in  carta  patris  ejus  sigillo 
nostro  signala  digestum  est,  videlicet  : quidquid  juris  in  territorio  Challiaci, 
sive  in  proprietate,  sive  in  casamentis,  pater  ejus  babuerat;  quinque  etiam  solidos 
censuales  de  pratis  quæ  sunt  super  Asmanliam,  quorum  medietatem  in  proprio 
liabebat  pater  ejus;  reliquam  vero  Rainerius  de  Rupe  ab  ipso  tenebat.  Similiter 
dimidiam  partem  Rrollii  quam  idem  Milo  et  prædictus  Rainerius  de  Rupe  tenebant, 
et  Ulricum,  et  totum  tenementum  ejus  et  sex  denarios  annui  census,  quos  per- 
solvebant  præfato  Miloni  ipsi  monachi  Pontiniacenses  de  pratis  prædicti  Ulrici. 

llæc  omnia,  quæ  Milo  pater  Milonis  donaverat  ecclesiæ  Pontiniaci,  recognovit 
Milo,  filius  ejus,  in  præsentia  nostra  et  concessit  memoratæ  ecclesiæ,  jure  per- 
petuo  possidendum;  voluitque  ut  hujus  recognitionis  et  cognitionis  hæc  cartula 
scriberelur,  nostroque  sigillo  muniretur.  Hujus  recognitionis  et  concessionis 
testes  sunt:Guillelmus,  archidiaconus,  frater  noster  ; Herveus,  præpositus,  itidem 
fraler  noster;  Manasses  de  Yillamauri,  archidiaconus  Trecensis;  Rainerius  de 
Briena,  canonicus;  Salo  de  Roiliaco;  Julduinus  de  Turni  et  Gauterius  de  Bo- 
zacre. 

Actum  in  præsentia  nostra,  anno  dominicæ  Incarnalionis  millesimo  centesimo 
quinquagesimo  septimo  octavo,  idus  julii. 

Copie  du  petit  Cartulaire  de  Pontigny  ; Arch.  de  l’Yonne,  F.  Pontigny. 

* 


LXXIX. 


DON  PAR  1SNARD,  VICOMTE  DE  JOIGNY,  A L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1157). 

Hugues,  archevêque  de  Sens,  atteste,  par  la  charte  ci-dessous,  qu’Isnard,  vicomte  de 
.loigny,  Boveet  Gilduin,  clerc,  ses  frères,  ont  donné  à Pontigny  un  pré  et  une  terre  sis  entre 
le  Créanton  et  l’Armançon,  proche  la  terre  de  Seguin  de  Saint-Florentin. 

In  nomine  sanctæ  et  individuæ  Trinitatis.  Ego  Hugo,  üei  gratia  Senonensis 
archiepiscopus,  notum  fieri  volo  præsentibus  et  futuris  quod  Isnardus,  vicecomes 
Joviniaci,  et  Bovo  et  Gilduinus,  clericus,  fratres  ejus,  concesserunt  ecclesiæ  Pon- 
tiniaci, et  fratribus  ibidem  Deo  servientibus,  quoddam  pratum  et  terrain  inter 


XIIe  SIÈCLE. 


85 

Crientum  et  Ermenzun  sitam,  contiguam  terræ  Seguini  de  Sanclo-Florentino, 
quæ  de  jure  eorum  fuerant,  libéré  et  quiete,  in  perpetuum  possidenda  ; et  hoc 
ipsum  prædicti  fratres  Isnardus  et  Bovo,  in  fide  sua,  spoponderunt  se  tenere, 
et  ubicumque  necesse  esset  jure  garantire.  Insuper  et  Simon  Fornarius,  cum 
sæpedicto  Isnardo,  manutenendum  suscepit. 

Actum,  anno  Incarnationis  dominicæ  millesimo  centesimo  quinquagesimo 
septimo.  Hujus  rei  testes  sunt  : Simon,  thesaurarius  Senonensis;  Matthæus, 
præcentor;  Rainerius  Brainensis;  Milo  de  Chanloth;  Givaudus  et  Odo,  fratres 
ejus  ; Boso  de  Chanloth,  et  alii  quamplures. 

Copie  du  petit  Cartul.  de  Pontigny,  M5  du  XVII'  siècle  , p.  189  ; Arch.  de  l’Yonne. 

En  1166,  par  un  acte  passé  à Auxerre,  le  vicomte  lsnard  confirma  les  moines  de 
Pontigny  dans  la  possession  de  leurs  biens  sis  à Cliailley,  Bœurs  et  Crécy  Sa 
femme  Emérilla  et  ses  cinq  fils  ratifièrent  ce  don.  — Petit  Cartul.  f1  vi  et  xvii  ; 
Bibl.  impériale. 

En  1220,  Jean,  vicomte  de  Joigny,  fil  donà  l’abbaye  de  Pontigny  d un  demi-muidsde 
blé  de  rente  sur  sa  dîme  de  Brion.  Jacquin,  son  fils,  et  Edeline,  sa  femme,  ont 
ratifié  ce  don.  — Jbid.,  f°  xlii. 


LXXX. 

SENTENCE  DES  ÉVÊQUES  DE  LANGRES  ET  D’AUXERRE  AU  SUJET  DE  LA  JUSTICE 

DE  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(An  1157). 

Les  deux  prélats  maintiennent  l’abbaye  dans  son  droit  de  justice  sur  la  grange  de 
Fontemoy  et  sur  la  terre  de  S.  Pierre,  que  lui  contestait  Miles  de  Noyers,  à propos  de  la 
possession  d’un  vase  rempli  de  pièces  de  monnaie  nouvellement  découvert. 

Godofridus,  Dei  gratia,  Lingonensis,  Alanus,  Autissiodorensis  episcopi,  omni- 
bus in  perpetuum.  Noverint  præsentes  et  posteri  quod  discordiam,  quæ  inter 
fratres  Regniacenses  et  Milonem  de  Noeriis  agitabatur,  ex  mandato  domini  papæ 
convenientes  in  unum,  communi  utriusque  partis  assensu,  compositione  amica- 
bili  studuimus  terminale.  Siquidem  calumpniabatur  idem  Milo  contra  prædictos 
fratres,  in  finagio  grangiæ  ipsorum  de  Fontesmeis,  in  terra  quæ  dicitur  Sancti- 
Petri,  suas  esse  debere  inventiones  et  justitiam  ; quod  abbas  et  fratres  Regnia- 
censes minime  recognoscebant.  De  hac  igitur  re  talis  extitit  nostra  sententia, 
quod  domus  prædictorum  fratrum  et  eorum  clausuræ,  et  hortus  et  virgulta,  et 
quidquid  infra  clausuras  ipsorum  continetur,  omnino  liberum  est,  et  ab  omni 


86 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


juslitia  et  exaclione  penitus  absolutum.  Quicumque  vero,  in  prædicta  terra 
Regniacensi,  vel  intra,  vel  extra  clausuras,  per  mandatum  abbatis,  vel  fratrum 
suoruni,  laboraverit,  aut  perexerit,  sive  mercenarius  eorum,  sive  quilibet  abus 
liomo,  nibilominus  ab  omni  justitia  et  exactione  ab  omni  homme  liber  existit. 
Quod  si  forte  quispiam  eorum  aliquid  invenerit,  vel  forisfecerit  in  prædicta  terra, 
Regniacensium  erit  inventio,  nec  ad  alium  perti net  emendatio  forisfacti,  nec 
propter  hoc,  vel  ipsi,  vel  homines  alicui  respondere  cogentur.  His  auteih  omni- 
bus exceptis,  extra  prædictos  Regniacensium  terminos,  in  aliis  bominibus  domi- 
nus  de  Noeriis  suant  poterit  exercere  justitiam  et  inventa  relinere.  Si  vero,  in 
prædicta  terra  fur  deprehensus  fuerit,  et  abbas  seu  fratres  de  Regniaco  redden- 
dum  eunt  adsæcularem  decreverint  potestatem,  non  alii  quant  domino  deNoeriis 
furent  reddere  debent,  nec  ipsi  tarnen  cogentur  eum  reddere,  si  non  placet.  Hujus 
rei  testes  sunt  : Lambertus,  Cisterciensis,  Willelmus  de  Maceriis  abbates;  Rai- 
naudus,  Autissiodorensis  arcltidiaconus  ; Landricus,  canonicus  ; frater  Angle- 
rius  Cisterciensis,  et  frater  Gislebertus  Clarevallensis  ntonaclii. 

Acta  sunt  hæc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  millesimo  centesimo  quinquage- 
sinto  septimo. 

Lebeuf,  preuves  de  l’Hist.  d’Auxerre,  l.  iv,  n°  47,  d’après  les  Archives  de  Reigny. 

Le  pape  Adrien  îv,  sur  la  plainte  de  l’abbé  de  Reigny  que  Miles  de  Noyers  s'était 
violemment  emparé  d’un  vase  trouvé  dans  la  terre  des  moines,  avait  chargé  les 
évêques  de  Langres  et  d’Auxerre  d’inviter  le  sire  de  Noyers  à rendre  ce  vase  à 
l'abbaye,  ou  bien,  en  cas  de  refus,  de  le  frapper  d’excommunication  et  de  mettre  sa 
terre  en  interdit.  — Ibidem. 

Dans  une  autre  circonstance  le  même  seigneur  de  Noyers  contestant  à l’abbaye  de 
Reigny  la  propriété  d une  terre  située  à Joux  (in  territorio  Jugi  , les  deux  évê- 
ques d'Auxerre  et  de  Langres,  Alain  et  Godefroy,  firent  examiner  la  question  par 
quatre  experts  nommés  par  les  parties  et  adjugèrent  la  terre  à l’abbaye.—  D.  Viole, 
Hist.  des  évêques  d’Auxerre,  t.  u,  f°  148,  v>,  Bibl.  d’Auxerre,  M5  n°  127. 


LXXXI. 

PRIVILÈGE  DU  PAPE  ADRIEN  IV  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINTE-COLOMBE  DE  SENS. 

(An  1157,  15  novembre). 

Le  pape  Adrien  IV,  s’adressant  à l’abbé  Eudes,  lui  déclare  placer  le  monastère  de 
Sainte-Colombe  sous  la  protection  de  saint  Pierre  et  la  sienne.  Il  énumère  ensuite  les 
nombreuses  terres  et  les  dix-neuf  églises  qui  dépendent  de  cette  maison. 

11  défend  aussi  qu’aucun  évêque  fasse  des  ordinations,  ou  célèbre  les  offices  divins 
dans  le  monastère  sans  la  permission  de  l’abbé.  Il  veut  que  le  droit  de  sépulture  y soit 
libre  pour  tout  le  monde,  à l’exception  des  gens  excommuniés  et  interdits. 


XIIe  SIÈCLE.  87 

Enfin,  il  ordonne  qu’à  la  mort  de  l’abbé  Hugues,  son  successeur  soit  élu  par  le  consen- 
tement commun  des  moines,  ou  au  moins  de  la  majorité  d’entre  eux  ; etc. 

Adrianus  episcopus,  semis  servorum  Dei,  dilectis  filiis  Odoni,  abbati  rnonas- 
terii  Sanctæ-Columbæ,  quod  in  Senonensi  suburbio  situm  est,  ejusque  fratribus, 
tam  præsentibus  quant  futuris,  regularem  vitam  professis,in  perpetuum;  etc. 

(Le  pape,  à l'exemple  du  pape  Innocent  II,  prend  le  monastère  sous  sa  protection  et 
énumère  les  biens  qui  en  dépendent)  : 

Castruni  in  quomonasterium  Sanctæ-Columbæfundaium  est,  et  fine sillins  Cruee- 
Giraudi  usque  ad  ciiptas,  ab  omni  prorsus  consuetudine  et  exaetione  libernm; 
— ecclesiam  Sancti-Lupi  de  Sarmasia,  omnemque  clausuram  in  qua  constructa 
est;  — ecclesiam  Sanctæ-Mariæ  de  Cathiniaco  cum  sua  clausura;  — ecclesiam 
Sanctæ-Columbæ  de  Quadrivio  ; — ecclesiam  Sancti-Benedicti  ; — ecclesiam 
Sancti-Clementis  ; — ecclesiam  de  Evriaco;  — ecclesiam  de  Villapatricii  cum 
ecclesia  de  Villanova; — ecclesiam  de  Grumo;  — ecclesiam  de  Cusiaco  cum 
ilia  quæ  est  in  Evriaco;  — ecclesiam  Sancti-Germani  ; — ecclesiam  Sancti-Lau- 
rentii  cum  décima  Pomeri  ; — ecclesiam  de  Coorlon;  — ecclesiam  Sancti-Mar- 
tini  de  Sarmasia;  — ecclesiam  de  Dosavilla  ; — ecclesiam  de  Mangelcurt,  cum 
cimiteriis,  decimis  et  cæteris  earuin  appendiciis,  apud  Diant  in  ecclesia  Sancti- 
Petri  offerandam  in  solemnitatibus  ejusdem  sancti  in  ecclesia  Sancti-  Slephan i 
de  Catiniaco,  singulis  annis  decem  censuales  solidos;  villam  de  Sarmasia  cum 
omnibus  pertinentiis  ; villam  Grunni;  villam  Patricii  ; villam  Misseriaci;  cum 
pratis  et  natatoriis  suis;  villam  Cusiaci  ; villam  Jovenciaci  ; villam  Sancti-Ger- 
mani-super-Orosam  ; villam  quæ  Corloon  dicitur  ; terrain  de  Chesis  cum  omnibus 
pertinentiis  suis;  terrain  de  Nangis  cum  nemoribus  et  pertinentiis  suis;  terras 
de  Bellomonte  (1)  super  Yquaunam;  et  clausum  quod  in  Pruvino,  Braio,  Jovi- 
niaco,  et  eorum  castellaniis  habetis  ; quinque  solidos  in  molendino  de  Dana- 
maria;  terrain  de  Floriaco  ; terras  Borelli  (2)  cum  silvis  et  hominibus  ; forestam 
Ycaunæ  fluminis  a loco  qui  Capetas  dicitur  usque  ad  Dulliacum  villam  ; de  silva 
Sancti-Stephani  quæ  adjacet  villæ  Nadiliaci;  duas  carra  tas  lignorum  diebus 
singulis  ; aream  infra  muros  civitatis  quæclaustro  canonicorum  adjacet  usque  ad 
portam  Sancti-Desiderii,  cum  omnibus  ædificiis  quæ  in  ea  sunt  ; decimam  quæ  est 
ultra  pontem;  quielum  transitum  absque  pedagio  vobis  et  vestris  omnibus  per 

(1)  En  marge,  du  temps:  les  Sablons. 

02)  En  marge,  le  Hay-Bureau. 


88 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Brueriam  ; donura  quod  fecit  Eva  de  Catiniaco  (1),  cum  terris,  nemoribus,  aquis  et 
omnibus  appenditiis  suis.  — In  Trecensi  episcopatu,  villam  Regniaci,  cum  fonte 
Sancti-Guinebaudi  ; — molendinum  quod  dicitur  Arnaldi.  — In  villa  Maximiaci, 
terragium.  — Villam  de  Sarmasia  cum  suis  pertinentiis,  ab  omni  consuetudine 
et  indebita  exactione  omnino  libérant.  In  parochialibus  vero  ecclesiis  quas  tenetis, 
presbyteros  eligatis  et  diocesano  episcopo  presentatis,  quibus,  si  idonei  fuerint, 
episcopus  curant  animarum  comniittat,  ut  de  plebis  quidem  cura  episcopo 
rationem  reddant,  vobis  autem  pro  rebus  temporalibus,  ad  vestrum  monasterium 
pertinentibus,  débitant  subjectionem  exhibeant. 

Probibemus  etiarn  ut  nulli  ipsorunt  liceat  ordinationes  aliquas  in  eodent 
monasterio  facere,  et  nisi  ab  abbate  ipsius  loci  fuerit  invitalus,  missas  publicas 
celebrare  ; sepulturam  quoque  ipsius  loci  libérant  esse  concedimus,  et  eorunt 
devotioni  et  extremæ  voluntati  qui  se  illic  sepeliri  deliberaverunt,  nisi  forte 
excommunicati  vel  interdicti  sint,  ullus  obsistat  ; salva  tarnen  justifia  parochialis 
ecclesiæ.  Adhuc  autem  probibemus  ut  nento  ecclesiant,  vel  cappellant,  seu 
cimeterium  in  proprio  fundo  ejusdem  loci,  absque  assensu  abbatis  et  capituli 
facere  præsumat.  Obeunte  vero  te,  nunc  ejusdem  loci  abbate,  vel  tuorum  quo- 
rumlibet  successorum,  nullus  ibi  qualibet  subreptione,  astutia,  seu  violen Lia 
præponatur,  nisi  quem  fralres  contmuni  consensu,  vel  fratrum  pars  consilii 
sanioris,  secundum  Dei  timorem  et  beati  Benedicti  régulant  providerint  eligen- 
dunt.  Electus  autem  ad  romanum  pontificem,  auL  ad  Senonensem  arcltiepis- 
copum  benedicendus  accédai,  vel  a quocunque  maluerit  episcopo  benedictionem 
accipiat,  et  cætera  omnia  secundilm  privilégia  prædecessorunt  nostrorum  obti- 
neat.  Adjicimus  etiarn  ne  in  ecclesia  Sanctæ-Columbæ  cum  obedientiis  sibi  perti- 
nentibus, tant  veteribus  quant  novis,  pro  communi  provinciæ  interdicto,  a divinis 
cessent  ofîiciis  ; sed  potius,  clausis  januis,  et  exclusis  excommunicatis  et  inter- 
dictis,  non  pulsatis  tintinnabulis,  divina  vobis  liceat  officia  celebrare.  Ferias  quæ 
ibidem  fient,  immunitates  quoque  et  rationabiles  consuetudines  et  quidquid  a 
regibus  Francorum  eidem  monasterio  rationabiliter  concessum  esse  dignoscitur, 
etc. 

(Le  reste  de  la  pièce  est  de  formule.  ) 

Ego  Adrianus,  catholicæ  ecclesiæ  episcopus,  papa  quartus,  subscripsi. 

(Suivent  les  signatures  de  douze  cardinaux.) 

Datum  Laterani,  per  manuni  Alberti,  San  et  i- Ad  ri  a n i , diaconi-cardinalis,  vicein 


1)  Capella-super-Sequanam. 


XIIe  SIÈCLE. 


89 

domini  Rolandi  S.  R.  E.,  presbiteri  cardinalis  et  cancellarii  gerentis,  decimo- 
septimo  calendas  decembris,  indictione  sexta,  Incarnationis  dominicæ  anno 
millesimo  centesimo  quinquagesimo  septimo  ; pontificatus  vero  Adriani  papæ 
quarti,  anno  tertio. 

D.  Cottron,  d’après  l’original,  Histoire  de  l’abbaye  Sainte-Colombe  de  Sens,  Bibl. 

d'Auxerre,  Ms  nü  116,  p.  225.  — Original  à la  Bibl.  de  Sens. 

En  1142,  le  pape  Innocent  II  avait  confirmé  l’abbaye  dans  toutes  ses  possessions 
qui  étaient  déjà  les  mêmes  que  celles  relatées  dans  la  bulle  d'Adrien  IV.  — 
Ibidem. 


LXXX1I. 

DONATION  DES  EGLISES  DE  GHENEY  A L’ABBAYE  DE  SAINT-MICHEL 

DE  TONNERRE. 

(An  1157). 

Geoffroy,  évêque  de  Langres,  reconnaît  avoir,  du  consentement  de  son  chapitre,  donné 
à Pierre,  abbé  de  Saint-Michel,  les  deux  églises  de  Cheney,  l’une  qui  est  sous  le  vocable 
de  saint  Martin  et  l’autre  sous  celui  de  saint  Germain. 

In  nomine  Patris,  et  Filii,  et  Spiritus-Sancti,  amen.  Cum  omnibus  ecclesiis 
Christi  communis  caritas  jure  nos  teneat  debitores,  eas  tamen  que  sub  nostra 
protectione  et  sub  nostro  regimine  degunt  propensius  diligere,  augere  et  manu- 
tenere  nos  convenit.  Liquet  enim  quia  nil  magis  pontificalem  decet  honorare 
quam  loca  religiosa  paterno  fovere  affectu,  et  eos  precipue  caritatis  amplecti 
visceribus  qui  communem  in  monasteriis  professi  vitam  Domino  militare 
noscuntur. 

Hujus  igitur  rationis  intuitu,  ego  Godefridus,  Dei  gratia  Lingonensis  epis- 
copus,  notum  esse  volo  presentibus  et  futuris  quod  ecclesias  de  Caniaco,  unam 
scilicet  in  honore  sancti  Martini,  alteram  in  nomine  beati  Germani  fundatam, 
cum  appendiciis  suis,  decimis  et  oblationibus,  consilio  et  lande  clericorum  nos- 
trorum,  Girardi  videlicet  arcliidiaconi  Tornodorensis  et  Milonis  decani,  dono  et 
concedo  domno  Petro,  venerabili  abbati  Sancli-Michaelis  Tornodorensis,  ejusque 
successoribus  et  monacliis  ejusdem  ecclesie  Deo  ibidem  servientibus  in  perpe- 
tuum,  salvo  jure  et  honore  presulis  et  ecclesie  Lingonensis. 

Decerno  autem  ut  electio  presbiteri  et  ordinatio  predictarum  ecclesiarum  ad 
abbatem  et  monachos  Tornodorenses  pertineat. 

Ut  igitur  hec  nostra  donatio  rata  in  posterum  et  inconcussa  permanent,  pre- 
sentem  paginam  cum  nostri  impressione  sigilli  scribi  precepi,  quatenus  predicte 
il  12 


90  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Sancti-Michaelis  ecclesie  nostre  auctoritatis  carta  sit  in  lestimonium  cunctis 
diebus.  Hujus  rei  testes  sunt:  Humbertus,  Lingonensis  ecclesie  decanus;  Girar- 
dus,  archidiaconus  ; Milo,  decanus  de  Lisinis  ; Jocelinus,  clericus  noster;  frater 
Gislebertus,  monachus  Clarevallensis. 

Acta  sunt  bec,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  l°  vii°. 

Signé  sur  le  Cartulaire,  Chaloin  et  Boniol. 

Cartul.  Saint-Michel  de  Tonnerre,  D.  f»  lxi,  r°  : Ms  du  XVIe  siècle  ; Bibi.  de 
Tonnerre. 

En  1158,  Godefroy,  évêque  de  Langres,  donne  à l’abbaye  de  Saint  Michel  les  églises 
de  Cerisio  et  l'église  paroissiale  du  château  de  Bar-sur-Seine,  et  la  chapelle  du 
même  lieu  ; les  églises  de  Lignières  et  de  Serrigny.  — Témoins  : Nivard,  abbé  de 
Molôme;  Girard,  archidiacre,  et  Pierre  de  Chablis,  doyen  de  Tonnerre,  et  Milon, 
doyen  de  Lezinnes.  — Ibid.,  f°  ccxli,  r°. 


LXXXIII. 

RÈGLEMENT  ÉTABLI  ENTRE  LES  CURÉS  DE  SAINT-ROMAIN  ET  DE  SAINT-SAVINIEN 
DE  SENS  AU  SUJET  DE  L’ENTERREMENT  DES  PAROISSIENS. 

(1157-1164). 

Eudes,  abbé  de  Saint-Pierre-le-Vif,  pour  terminer  les  contestations  élevées  entre  les 
parties,  décide  que  chacune  d’elles  pourra  prendre  son  paroissien  mort  hors  de  sa  paroisse 
et  l'inhumer  dans  son  propre  cimetière. 

Odo,  Dei  gratin  abbas  Sancti-Petri-de-Vivo  Senonensis,  omnibus  sancte  matris 
Ecclesie  fidelibus  tara  futuris  quant  presentibus,  in  Domino  salutem.  Univer- 
sitati  vestre  notum  esse  volumus  quod  inter  capellanum  Sancti-Romani  et 
capellanum  Sancti-Saviniani,  de  corporibus  parrochianorum  suorum  sepelieiiclis, 
orta  est  discordia.  Contigit  enim  quod  capellanus  Sancti-Romani  quandam  par- 
rochianam  suarn,  que  in  vico  nostro  et  in  parrochia  Sancti-Saviniani  decesserat, 
inde  voluit  asportare  et  in  cimisterio  Sancti-Remigii,  sicut  alios  parrochianos 
suos,  sepelire.  Capellanus  autem  et  monachi  nostri  contradicebant,  dicentes 
quoniam  licebat  eis  et  de  jure  consueverant,  omnesibi  morientes,  inconsultis  et 
nescientibus  eorum  presbiteris,  ibidem  sepelire.  Nos  autem,  magis  rationi  et 
vcritati  insistentes  quant  disputationi  consentientes,  concessimus  et  ratum 
habere  volumus,  predictis  capellanis  nobiscum  id  asserentibus,  ut  uterque  par- 
rocbianum  suum  si  in  parrochia  alterius  decesserit,  ad  proprium  cimisterium 
déférât  et  sepeliat.  — Vale. 

Original  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne,  Fonds  de  l'abbaye  Saint-Pierre-Ie  - 
Vif  de  Sens,  manse  conventuelle,  titres  généraux. 


XIIe  SIÈCLE. 


91 


LXXXIV. 

DONATION  PAR  SEGUIN  DE  VERON,  SON  FILS  HUGUES,  ET  SON  GENDRE, 

A L’ABBAYE  DES  ESCHARLIS. 

(An  1158). 

Hugues,  archevêque  de  Sens,  atteste  que  Seguin  de  Veron,  Hugues  son  fils  et  Etienne, 
son  gendre,  ont  fait  don  à l’abbaye  des  Escharlis  de  la  forêt  de  Chaumont,  en  se  réservant 
le  terrage  des  parties  que  l’on  défricherait.  Ils  reçurent  en  reconnaissance  10  livres  pro- 
vinoises,  etc. 

Ego  Hugo,  Dei  gralia  Senonensis  archiepiscopus,  notum  facio,  tant  presenti- 
bus  quam  futuris,  quod  Sevinus  de  Varon  et  filius  suus  Hugo,  ejusdemque  gener 
Stephanus,  concesserunt  monachis  Escharleiensibus  nemus  quod  dicitur  Calvus- 
Mons,  retento  sibi  solummodo  terragio  de  essartis  que  in  eo  facta  fuerint.  Ha- 
bueruntque  propter  boc  de  beneficio  ecclesiæ  x libras  Proviniacensis  monetæ  ; 
bac  sane  conditione  ut,  si  quando  postea  sex  libras  ejusdem  nionete  predictis 
monacbis  datent,  ad  ipsorum  manuni  nemoris  illius  possessio  rediret  ; monachi 
tamen  ibidem  omnes  aasantias  suas,  ita  post  sicut  et  prius,  et  in  nemore  et  in 
terra  ibi  adjacenti,  jure  perpetuo  baberent  : berbam  videlicet,  et  fenum,  pastio- 
nem  porcorum,  ceterorumque  animalium  ; ligna  tam  siccaquam  viridia,  omniaque 
omnino  usui  necessaria.  Omnes  quoque  istiusmodi  aasantias  in  nemore  quod 
dicitur  Bordin,  et  in  foresta  communi  que  appellatur  Faid,  perpetuo  babendas 
concesserunt  et  laudaverunt  eis. 

Huic  rei  interfuerunt  testes  subnotati  : Garinus,  presbiter  de  Varon  ; «Josber- 
tus  Boisserius;  Milo  li  Blant  ; Nevelo  de  Feritate  ; Milo  de  Varon.  Hoc  totum 
laudavit  Ermensendis,  uxor  prefati  Sevini,  presentibus  istis  : Garino,  presbitero 
de  Varon;  Josberto  Boisserio;  Enfrogdo  de  Sora-Terra;  Odone  de  Ermol  ; et 
Rosceis,  uxor  su pradicti  Stepbani,  coram  bis  : Gaufrido,  presbitero  de  Feritate; 
Landrico,  clerico;  Hugone  Saisnello,  Galone  de  Longo-Pilo;  Augalone  de  Jovi- 
niaco.  Hoc  quoque  laudavit  Gaufridus  Bollans.  Quod  totum  prius  publiée  actum, 
ac  postmodum  in  presentia  nostra  confirmatum  est  ac  stabile  factum,  presen- 
tibus istis  : Fromundo,  capellano;  Garino,  presbitero  de  Varon;  Galone,  clerico 
arcbidiaconi;  Enfrogdo  de  Sora-Terra;  Odone,  de  Ermol. 

Ut  ergo  imperpetuum  ratum  habeatur  et  inconcussum,  litteris  commendatum 


92 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 

sigilli  nostri  auctoritate  confirmare  curavimus.  Fecimus  autem  hoc,  anno  ab 
Incarnatione  Domini  m°  c°  lviii°,  episcopatus  quoque  nostri,  xvi. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne,  F.  des  Escharlis,  L.  vin,  s.  1.  lr*. 


LXXXV. 

BULLE -PRIVILÈGE  DU  PAPE  ADRIEN  IV  POUR  LE  CHAPITRE  DE  SENS. 

(An  1158). 

Bulle  d’Adrien  IV  par  laquelle  il  est  défendu  de  donner  des  prébendes  dans  l’église  de 
Sens  à moins  qu’elles  ne  soient  vacantes,  et  que  les  chanoines  ne  choisissent  un  candidat. 
Le  pape  confirme  aussi  la  franchise  du  cloître  du  chapitre,  accordée  par  le  roi  Louis-le- 
Gros. 

Adrianus  episcopus,  servus  servoruni  Dei,  dilectis  filiis  canonicis  ecclesie 
Sancti-Stephani  Senonensis,  tam  presentibus  quam  futuris,  in  perpetuum.  Quo- 
tiens  illud  a vobis  petitur  quod  religioni  et  honestati  noscitur  convenire,  animo 
nostro  decet  libenti  concedere  et  petentium  desideriis  congruura  suffragiis  ira- 
pertiri. 

Eapropler,  dilecti  in  Domino  lilii,  vestris  justis  postulationibus  clementer 
annuimus  et,  ad  exemplar  predecessoris  nostri,  bone  memorie,  pape  Honorii, 
juxta  sanctorum  canonnm  sanctiones,  statuimus  ne  in  ecclesia  vestra  aliqua  pre- 
benda,  nisi  vacaverit,  alicui  ulterius  ullomodo  concedatur,  neve  ex  aliqua  quis  a 
quoquam  investiatur.  Porro,  si  aliquam  idoneani  personam  conmiunis  fratrum 
voluntasvel  pars  sanioris  consilii,  ut  ecclesie  vestre  canonicus  fiat,  elegerit,  juxta 
consuetudinem  vobis  a sede  apostolica  roboratani,  de  beneficio  ecclesiastico  pre- 
positus  eum  investiat;  archiepiscopus  autem  vester  grate  et  sine  exactione  atque 
simonia  concédât.  Si  vero  in  aliqua  parte  archiepiscopi  vel  canonicorum  symo- 
niaca  heresis  reperta  fuerit,  illud  modis  omnibus  cassamus  et  in  irritum  duci- 
mus.  Preterea  claustri  vestri  libertatem,  karissimi  lilii  Lodoici,  illustris  et  glo- 
riosi  regis  Francorum,  vobis  precepto  firmatam,  ut  futuris  perpetuo  temporibus 
quieta  et  illibata  permaneat,  scripti  nostri  pagina  confirmamus.  Si  qua  igitur  in 
futurum  ecclesiastica,  secularisve  persona  liuic  nostre  confirmationi  temere  con- 
traire presumpserit,  sciât  se  anathematis  gladio  feriendum.  Cunctis  autem  eidem 
loco  sua  jura  servantibus  sit  pax  domini  nostri  Jhesu-Christi,  quatenus  et  hic 
fructum  bone  aclionis  percipiant  et  apud  d istrictum  judicem  premia  eterne  pacis 
inveniant.  Amen,  amen,  amen. 


XIIe  SIÈCLE. 


93 

« 

Ego  Adrianus,  calholice  ecclesie  episcopus,  subscripsi.  — Bene  valete. 

(Suivent  les  signatures  de  seize  cardinaux). 

Datum  Laterani,  per  manum  Rolandi,  sancte  Romane  ecclesie  presbyteri  cardi- 
nalis  et  cancellarii,  m kalend.  novembris  : indictione  vu;  Incarnationis  dominice 
anno  m c°  l°  viii°;  Pontificatus  vero  domini  pape  Adriani  îv  anno  iv. 

Pièce  sur  parchemin  de  0.72  c.  de  long  sur  0,56  de  large  : Bibliothèque  de  Sens. 

Par  une  autre  bulle  de  l’an  1154,  le  3 janvier,  le  même  pape,  s’adressant  au  prévôt 
Hervé,  confirme  le  statut  de  l’archevêque  Henri,  en  faveur  des  chanoines  de  la 
cathédrale  de  Sens  qui  résident,  pour  la  jouissance  de  leurs  prébendes.  Les  cha- 
noines qui,  avec  la  permission  du  Chapitre,  iront  aux  écoles  et  ceux  qui  seront 
malades,  recevront  également  les  revenus  de  leurs  bénéfices.  Mais  ceux  qui  de- 
meureront au  dehors  et  ne  feront  pas  régulièrement  leur  service,  ne  recevront 
seulement  que  20  sous.  — Ibidem. 

LXXXVI. 

ACCORD  ENTRE  SALON,  VICOMTE  DE  SENS,  ET  L’ABBAYE  DE  SAINT-JEAN-LES-SENS. 

(An  1158). 

Hugues,  archevêque  de  Sens,  déclare  avoir  réglé  de  la  manière  suivante  un  différend 
existant  entre  l’ahbaye  Saint-Jean-les-Sens  et  le  vicomte  Salon.  L’abbé  de  Saint-Jean, 
nommé  Gilibert,  a fait  abandon  au  vicomte  du  droit  de  pêcher,  deux  fois  par  an,  dans 
l’étang  deVillethierry  pour  servir  deux  repas  au  réfectoire  des  moines;  il  renonça  aussi  à 
la  moitié  du  moulin  situé  sur  l’étang  de  ce  même  lieu,  et  à la  moitié  des  hôtes  qui  demeu- 
raient en  dehors  des  haies  de  Villethierry,  etc. 

De  son  côté,  le  vicomte  céda  à l’église  Saint-Jean  la  pêche  de  la  rivière  de  Lixy  qui  se 
partageait  avec  elle,  et  18  setiers  de  grain  de  rente  à prendre  sur  sa  grange  de  Nanteuil. 

In  nomine  sanctæ  et  individuæ  Trinitatis,  amen.  Ego  Hugo,  Dei  gratia  Seno- 
nensis  æcclesiæ  archiepiscopus,  notum  omnibus  esse  volo  et  presentibus  et  fu- 
turis  quum  controversia  erat  inter  ecclesiam  Sancti-Johannis  Evangelistæ  Seno- 
nensis  et  Salonem,  vicecomitem  Senonensem,  super  quibusdam  rebus  quas  ipsa 
ecclesia  reclamabat  adversus  eum.  Calumpniabatur  enim  predicta  ecclesia  quod 
duas  in  anno  piscationes  habere  debebat  in  stagno  de  Villaterrici,  sufficientes 
toti  conventui  ad  duas  refectiones  in  refectorio.  Reclamabat  etiam  medietatem 
molendini  qui  est  in  eodem  stagno,  et  medietatem  liospitum  qui  habitant  extra 
haias  de  Villaterrici  ; medietatem  etiam  terræ  arabilis  que  est  secus  idem  sta- 
gnum  et  medietatem  nemoris  ibidem  adjacentis.  Hæc  omnia  reclamabat  et 
calumpniabatur  predicta  ecclesia  adversus  eundem  vicecomitem.  Sed,  Deo  mise- 


94 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


l'ante,  tandem  ante  nos  et  per  nos  liac  pacis  composilione  inter  se  convenerunt. 
Abbas  itaque  ejusdem  ecclesie,  Gillebertus,  liée  omnia  unde  querela  erat,  vice- 
comiti  et  heredibus  suis  in  pace  dimisit, 

Similiter  et  vicecomes,  pauctionem  quam  inter  se  et  ecclesiam  in  aqua  de  Lixi 
primitus  habebalur,  eidem  ecclesie  dereliquit  et  quietam  clamavit.  Vicecomes 
autem,  pro  liujus  beneficii  recompensatione,  laudantibus  et  volentibus  filiisejus, 
Guarino  et  Burcbardo,  concessit  et  dédit  predictæ  ecclesie  Sancti-Johannis,  ipse 
et  heredes  sui  post  eum,  xvm  sextarios  annonæ  in  granehia  sua  de  Nantolio,  ix 
quidem  frumenli  et  îx  tremesagii,  ad  mensuram  quæ  cursoria  est  et  eommunisin 
eadem  villa  ad  vendendum  et  emendum,  persolutos  singulis  annis  ad  festum 
Sancti-Remigii. 

Actum  est  Senonis,  publice,  per  manum  nostram,  anno  Incarnationis  m°o°  l° 
vm°;  pontificatus  autem  nostri  xvi°;  adsistentibus  in  presentia  nostra  quibusdam 
religiosis  abbatibus  et  ecclesie  nostre  quibusdam  de  personis  atque  canonicis, 
et  aliis  multis,  quorum  nomina  ad  rei  veritatem  et  testimonium  subscribi  feci- 
müs  : Guarnerius , abbas  Castrinantonis  ; Stephanus,  abbas  Sancti-Remigii 
Senonensis;  Simon,  tbesaurarius  ; Odo,  decanus  ; Matheus,  precentor;  Manas- 
ses,  frater  ipsius  vicecomitis,  canonicus  ecclesie  nostre  et  Trecensis  archidia- 
conus;  Teo,  canonicus;  Fromundus,  capellanus,  canonicus  Beatæ-Mariæ;  Gau- 
fridus,  canonicus;  Salo,  miles;  Gillasius  de  Curteniaco  ; Henricus,  gener  ejus; 
Iterius  de  Malo-Nido  ; Henricus  de  Sancto-Remigio.  Ut  autem  firmum  hoc  et 
inconcussum  perpetuo  maneret,  ex  postulatione  utriusque  partis,  sigilli  nostri 
impressione  fecimus  roborari. 

Fromundus  notarius  scripsit. 

Original  scellé  du  sceau  brisé  de  l'archevêque;  Archives  de  l'Yonne,  Fonds  de 
l'abbaye  Saint-Jean  de  Sens,  L.  De. 


LX  XXVII. 

ABANDON  DE  DIMES  PAR  L’ABBÉ  DE  SAINT-PIERRE-LE-VIF  A CELUI  DE  DILO. 

(An  1158). 

Girard,  abbé  de  Saint  Pierre-le-Vif  de  Sens,  reconnaît,  par  la  charte  ci-après,  avoir  fait 
abandon,  du  consentement  de  ses  religieux,  à Artaud,  abbé  de  Dilo,  de  toute  la  dîme  que 
son  monastère  percevait  sur  les  terres  des  chanoines  de  Dilo,  situées  sur  les  finages  de 
Paroy-en-Othe  et  de  Villepied,  etc. 

Il  y ajoute  la  cession  de  la  dîme  sur  deux  ousches  que  cultivent  des  habitants  de  Bussy. 


XIIe  SIÈCLE.  95 

Quant  aux  terres  que  les  chanoines  acquerront,  à partir  de  l’année  1158,  dans  les  finages 
susdits,  ils  en  paieront  la  dîme  à Saint-Pierre-le-Vif. 

Les  moines  de  Saint-Pierre  figurent  comme  témoins  au  nombre  de  vingt-sept  avec  leur 
prieur. 

In  Dei  nomine,  ego  Girardus,  Sancti-Petri-Vivi  humilis  minister,  notum  facio 
tam  futuris  quam  presentibus  quod  venerabilis  abbas  de  Dilo,  Arlaudus  nomine, 
petiit  a nobis  quatinus  parlera  décimé  quara  ecclesia  nostra  habebat  in  terri- 
torio  de  Pareto  in  Otla,  et  in  lerritorio  de  Villapedis,  in  terris  quas  ipse  et  ejus 
antecessores  ecclesie  sue  adquisierant,  eidem  ecclesie  et  fratribus  in  ea  Deo  ser- 
vientibus  in  perpetuum  possidendam  concederemus.  Nos  autem,  super  lioc  cura 
fratribus  nostris  habito  consilio,  concessiinus  ei  et  ecclesie  sue  decimam  de  terris 
quas  ipse  vel  predecessores  ejus,  in  pref'ato  territorio,  usque  ad  annura  m°  c«  l° 
ix°  adquisierant;  eo  scilicet  tenore  ut  singulis  annis  fratres  de  Dilo,  in  festo 
Sancti-Remigii,  ecclesiæ  nostræ  duos  sextarios  fruraenti  ad  mensuram  Joviniaci 
censualiter  persolvant.  Insuper  concessiinus  eis  decimam  de  duabus  oscliiis  quas 
tenent  rustici  de  Bussiaco.  De  terris  autem  quas  ipsi  ultra  prefatum  annum  domi- 
nicæ  Incarnationis  in  predicto  territorio,  quocumque  modo  adquisierint,  decimam 
nostram  nobis  persolvent. 

Et  ut  hoc  firmum  et  stabile  permaneat,  scripto  commendari,  nostroque  sigillo 
muniri  decrevimus.  Actum  hoc  est  in  capitulo  Sancti-Petri-Vivi,  anno  dominicæ 
Incarnationis  m.  c.  lviu. 

Stephanus  I,  prior;  Fulco  I,  Johannes  I,  Andréas,  Philippus,  Alnaudus,  Hen- 
ricus,  Stephanus  II,  Alerinus,  Yillermus  I,  Sevinus,  Udo,  Erardus,  Johannes  II, 
Fulco  II,  Gauterius  I,  Gauterius  II,  Gauterius  III,  Teobaudus  I,  Albericus,  Ni- 
cholaus,  Teobaudus  II,  Villermus  II,  Stephanus  III,  Salo,  Rodulfus,  Johannes 
III,  monaclii;  Landricus,  puer  ; Helias,  Bovo,  pueri;  Oilardus,  monachus,  cantor, 
scripsit. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l’Yonne,  F.  Dilo,  L.  xvn,  s.  I.  lre. 

LXXXVIII. 

DONATION  PAR  JOSBERT  DE  VILLEMAUR  A L’ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

(An  1158  (59),  15  mars). 

Il  résulte  de  la  charte  ci-dessous  que  Josbert  de  Villemaur  a fait  don  à l’abbaye  de  Vau- 
luisant  de  tous  ses  droits  da  ns  la  forêt  des  Sièges  ; il  n’y  réserve  que  le  droit  d’usage  d’un 
de  ses  hommes,  nommé  Herbert,  et  de  son  fils. 

In  nomine  sanctæ  et  individue  Trinitatis.  Notum  sit  omnibus  fidelibus  chris- 


96 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

tianis  quod  Josbertus  de  A illamauri,  fraler  donni  Drogonis,  dédit  æcclesiæ  Vallis- 
lucentis,  in  elemosinam,  quicquid  juris  habebat  in  nemore  Eschegiarum,  ila 
tamen  quod  cuidam  liomini  suo,  Herberlo  nomine,  et  fdio  ejus  retinuit  usuarium 
calefaciendi  se,  et  doraura  suam  faciendi,  ita  quod  eam  non  vendat. 

Hoc  don um  laudavit  donnus  Drogo,  frater  Josberti  et  uxor  Josberti,  Edula  ; 
uxor  quoque  donni  Drogonis,  nomine  Hersendis,  et  Nicholaus  et  Godelfridus, 
fiüi  ejus.  Hujus  rei  testes  fuerunt:  Obertus,  magister  leprosorum  Duarum-Aqua- 
rum;  Items,  canonicus  de  A illamauri;  Tbeobaldus,  canonicus,  et  Joffridus  simi- 
üter  canonicus;  Nocherus,  monacbus  et  prior  de  Sancto-Memmio  ; Filii  quoque 
donni  Odonis,  Manasses  et  Clarembaldus  et  Holduinus,  donni  Dudonis  filius  ; 
Milo,  filius  domni  Tecelini;  Galterus  de  Pentecoste  ; Garnerius  de  Fous;  Guillel- 
mus  de  Merlineio,  et  Ansellus,  frater  ejus;  Galterus  Trecasinus,  et  Everardus 
Benedictus  et  Hato,  filius  Reinaldi  Trecasini. 

Factum  est  hoc  apud  Villammaurium,  ante  domnam  Heliam,  dominant  ejus- 
dern  ville,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  l°viiio;  idus  martii.  Quod  ut  boc 
ratum  et  inconcussum  ont  ni  tempore  habeatur,  rogatu  ejusdent  Josberti,  irnpres- 
sione  sigilli  domini  Henrici,  Trecensis  episcopi,  signatur  atqué  firmatur,  et 
domini  Ilugonis,  Senonensis  archiepiscopi. 

Original,  scellé  encore  d'un  fragmenl  du  sceau  de  l’évêque  de  Troyes;  Archives  de 
l'Yonne,  F.  Yauluisant,  liasse  xxxn,  s.  1.  lrc 


LXXXIX. 


CHARTE  DE  GUILLAUME  III,  COMTE  DE  NEVERS,  POUR  L’ABBAYE  SAINT-GERMAIN. 

(An  1159). 

Le  comte  fait  abandon  au  monastère  de  tous  les  droits  qu’il  revendiquait  sur  les  héri- 
tiers de  Guérin,  dit  lîoit-Santé.  Ida,  sa  femme,  et  Guillaume,  son  fils,  déjà  chevalier,  ont 
ratifié  cet  acte. 

Ego  Guillelmus,  cornes  Nivernensis,  notitiæ  præsentium  et  futurorum  tradere 
curavi  quod  querela  fuit  agitata  inter  me  et  domnum  Arduinum,  abbatem 
S.  Germani  Autissiodorensis,  de  filiis  vel  heredibus  Garini,  qui  cognominabatur 
Bibe-Sanitatem.  Ego  autem,  cum  diligenter  inquisissem  de  jure  B.  Germani  vel 
meo,  quicquid  in  eis  requirebam  tolum  donavi  et  guerpivi  Deo  et  Beato  Germano, 
pro  sainte  anime  mee  et  antecessorum  meorum;  laudanlibus  et  consentientibus 
uxore  mea  Yda,  et  filio  meo  Guillelmo,  jam  milite.  Hujus  rei  testes  sunt  : magister 


XIIe  SIÈCLE. 


97 


Siephan us  de  Puntis,  clericus  meus,  cum  aliis  qui  nominantur  in  carta; 
ex  parte  domni  abbatis  : Stephanus,  celerarius  Sancti-Stephani,  et  ceteri  qui  sirai- 
liter  nominantur  in  carta. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  l°  ix°,  Adriano  papa  pré- 
sidente; Ludovico,  rege  Francorum,  Henrico,  Trecensium  comité;  Alano,  ponti- 
fice  Autisiodorensi. 

Cartul.  de  l’abbaye  de  St-Germain  ; Bibl.  d'Auxerre,  n°  140,  f“  41  v°. 

D.  Viole,  M5  Hist.  des  évêques  d’Auxerre,  etc  , t.  îv,  f»  1017  ; Bibl.  d’Auxerre  n°  127. 

— Lebeuf,  Mém  sur  l’Hist.  d’Auxerre,  t.  iv,  n°  48. 


xc. 

CHARTE  D’HENRI  I,  COMTE  DE  TROYES,  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE  DE  DI  LO. 

(Vers  1159). 

Le  comte  déclare  avoir  pris  sous  sa  garde  la  grange  de  Vaudeurs,  et  il  ordonne  aux 
prévôts  à venir  de  Troyes,  et  à tous  autres,  d’y  veiller  comme  sur  ses  biens. 

EgoHenricus,  Trecensium  cornes  palatinus,  presentibus  et  futuris  notum  fieri 
volo,  me  granchiam  de  Aurivalle  in  protectione  et  custodia  mea  accepisse,  et 
quicquam  jam  dicte  granchie,  vel  rebus  ad  eam  pertinentibus,  dampnum  vel 
injuriam,  sive  aliquid  molestie  inlulerit,  non  eis  inferret  sed  miclii.  Precipio 
itaque  perpetuo  futuris  Trecensibus , ceterisque  prepositis  ut  prefatam  gran- 
chiam et  quicquid  ad  ipsam  pertinet,  tanquam  jus  proprie  meum  conservent,  et 

audito  clamore  inhabitantium  ibi  visa  carta quietem  ipsorum  tur- 

bantes  potencia  mee  defensionis  obpugnent. 

Et  ut  hoc  ratum  habeatur,  sigilli  mei  inpressione  confirmari  precepi.  tlujus 
rei  testes  sunt  : Regnerus  de  Brena;  Renaudus  de  Pruvino;  Ansellus  de  Trian- 
gulo;  Petrus  Bursaudus;  Girardus  Eventatus. 

Actum  est  hoc,  anno  incarnati  Verbi  millesimo  quinquagesimo  ix°.  Tradita 
fuit  carta  ista  apud  Trecas  per  manum  Willermi,  cancellarii. 


Original, scellé  autrefois  d’un  sceau  à lacs  de  soie  verte:  Arch.  de  ITonne,  F.  Dilo, 
L.  î,  s.  I.  8e  n°  3. 


13 


98 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


XCI. 

ACCORD  ENTRE  GUILLAUME  III,  COMTE  DE  NEVERS,  ET  L’ABBAYE  DE  MOLÉME. 

(An  1159). 

Le  comte  rapporte  que  l’abbé  de  Molème  lui  a cédé  les  biens  que  l’abbaye  possédait  entre 
Lichères,  Nitry  et  Sainte-Vertu,  et  ce  qu’elle  possédait  à Lezinnes.  En  reconnaissance,  le 
comte  donna  à l’abbaye  ses  domaines  et  ses  droits  de  Tronchoy,  excepté  la  justice  ; avec 
liberté  de  vendanger  à volonté,  etc.  Il  accorde  en  outre  à l’abbaye  la  permission  d’acquérir 
des  biens  dans  ses  fiefs.  Et,  dans  le  cas  où,  par  la  permission  divine,  Rainaud,  comte  de 
Tonnerre,  reviendrait  de  Jérusalem,  celui-ci  garantira  le  maintien  des  dispositions 
ci-dessus. 

Notum  sit  omnibus,  tam  futuris  quam  presentibus,  quod  ego  Guillelmus,  Dei 
patien lia  Nivernensium  cornes,  lerram  et  nemus  quod  ecclesia  Beate-Marie 
Molismi  inter  finagium  de  Lesclieriis,  acNeintreio  et  Sanctas-Yirtutes  obtinebat, 
habere  volui.  Hanc  terrain  et  nemus  possidebat  prefala  ecclesia  cum  Guillelmo 
Grosso-Brachio  et  Sancto-Michaele  Tornodori,  atque  aliis  heredibus  Poilliaci. 
Pelivi  iterum  et  mcum  esse  volui  quod  eadem  ecclesia  apud  Lisinias,  et  in  finagio 
Lisiniarum  possidebat.  Abbas  itaque  voluntati  mee  et  petitioni  salisfaciens,  laude 
et  assensu  capituli  sui,  que  prescripta  sunt  mihi  concessit.  Ego  vero,  ad  donum 
ecclesie  benigne  respiciens,  eidem  ecclesie  contuli  in  mutuo  et  elemosina  quic- 
quid  in  Truncheio  possidebam,  terrain  scilicet,  nemus,  herbantum  et  censum 
que  Brutinus  etlngerannus  ac  Fornerius  ibidem  tenebant  ; et  quicquid  in  omnibus 
usibus,  redditibus  ac  commodis  in  finagio  illo  habebam,  excepta  justicia  quant 
in  manu  mca  retinui;  eo  tamen  tenore  quod  in  bis  que  nunc  monachi  tenent,  vel 
in  futuro  acquirent  justiciam  nullam  habebo,  neque  justicie  mee  assistere  cogen- 
lur;  cum  tamen  libertatem  ac  potestatem  ibidem  eis  dederim,  et  ad  libitum 
vineis  custodes  apponendi,  atque  vindemiandi,  dumque  vindemie  essent,  si  ali- 
quis,  ex  precepto  abbatis,  ad  opus  vinearum  veniret,  et  beslia  ejus  dampnum 
inferret,  reddendo  catallum  abiret  libéra;  bcstie  vero  ab  abbate  misse  ibi  pas- 
centur.  Dedi  iterum  eis  quicquid  habebam  Monasteriolo,  Rinneio,  Suriaco  et  in 
totis  finagiis,  prêter  servos  et  anci lias,  liberos  seu  libéras,  et  prêter  talliam 
i|uam  in  h iis  possideo.  Concessi  eciam  ejusdem  ecclesie  monachis  ut  quicquid 
in  bis  finagiis  et  in  omnibus  casamentis  meis,  quocumque  modo  acquirere  pote- 
runt,  acquirant  et  obtineant.  Quod  si  dominus  Rainaudus,  olim  cornes  Torno- 
dori, Deo  annuente,  ab  Jherusalem  reverteretur,  spopondi  eis  quod  bec  donatio 


XIIe  SIÈCLE. 


99 

et  mutuatio  rata  et  inconcussa  teneretur,  atque  ab  ipso  laudaretur.  Hoc  itaque 
toiiini  laudavit  Ida,  uxor  mea,  ei  Guillelmus,  filins  meus.  Et  ut  ratum  habeatur, 
sigilli  mei  impressione  presentem  pagin^m  munivi. 

Actum,  anno  gracie  m°  c°  quinquagesimo  nono  (1). 

Cartul.  de  Molême,  1. 11,  f’ix,  v°;  Archives  de  la  Côte-d’Or. 

En  1100,  Guillaume,  fils  du  comte  de  Nevers,  donne  à Molême,  du  consentement 
de  son  père,  une  terre  appelée  Casanea,  sise  entre  Arlhonnay  et  Villon.  — fbid. 
f°  xxix,  r° 


XCII. 

FONDATION  DU  PRIEURÉ  DE  FRANCHEVAULT,  PAR  HUGUES,  ARCHEVÊQUE 
DE  SENS  ET  LA  COMTESSE  DE  BAR. 

(An  1159,  6 juillet). 

L’archevêque  raconte  comment  il  a reçu,  dans  un  lieu  de  son  diocèse  appelé  Froid- 
Manteau,  des  vierges  du  monastère  de  Jully,  envoyées  par  l’abbé  de  Molême,  à la  prière 
de  Pétronille,  comtesse  de  Bar.  Il  déclare  ce  lieu  exempt  de  toute  juridiction  laïque,  le 
soumet  à son  autorité  et  à celle  de  l’abbé  de  Molême,  et  il  ordonne,  sous  peine  d’anathême, 
de  l’appeler  à l’avenir  Libera-Vallis  (P'ranchevault).  Il  rapporte  que  les  religieuses  ont 
été  reçues  à leur  arrivée  par  les  plus  grands  personnages  du  pays,  les  comtes  de  Champa- 
gne, de  Nevers,  de  Tonnerre;  les  sires  d’Ervy,  de  Montréal,  de  Noyers,  etc.  ; — Lesquels 
leur  ont  permis  d’acquérir  et  de  recevoir  des  biens  dans  leurs  fiefs.  Hahier,  vicomte  de 
Saint-Florentin,  leur  fit  la  même  libéralité,  etc. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  ego  Hugo,  miseratione  divina  Seuo- 
nensis  arcliiepiscopus,  universis  fidelibus,  lam  presentibus  quanti  futuris,  in  per- 
petuum.  Quanto  in  omni  religione  ecclesiastica  et  in  universa  celestis  conventus 
gloriosa  republica,  virginale  decus  propensions  est  meriti  et  glorie,  tanto  majori 
est  a nobis  prosequenda  et  attollenda  favore:  unde  présentes  virgines  a conventu 
Juliacensi,  ex  precepto  domni  Guilenci,  venerabilis  Molismensis  ecclesie  abbatis, 
precibus  et  obtentu  domine  Pétronille,  Barrensis  comitisse,  in  archiepiscopatu 


(1)  L’ancien  Cartulaire  de  Pontigny,  f°  8,  contient  une  charte,  en  forme  de  notice,  qui 
est  à peu  près  la  même  que  la  charte  ci-dessus  ; mais  elle  est  datée  du  5 des  ides  de  juillet 
1153,  épacte  23.  Cette  épacte  est  bien  celle  de  l’année  1153.  D’un  autre  côté  le  mot 
nono  de  la  pièce  du  Cartulaire  de  Molême  a été  surchargé  par  une  main  plus  moderne 
qui  a écrit  au-dessus  le  mot  sexto.  Ces  variations  jettent  du  doute  sur  la  date  qu’il  faut 
donner  à cette  charte,  importante  pour  l’histoire  des  comtes  de  Tonnerre. 

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100 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

nostro,  ad  locum  qui  vulgari  consuetudine  Frigidus-Mantellus  appellatur  adve- 
nisse,  et  easdem  nos  suscepisse  gaudemus,sperantes  earum  precibus  et  tempo- 
rali  nos  prosperitate  gaudere,  et  celestis  vite  sempiterna  gaudia  possidere.  Nos 
auteni,  et  vivorum  et  defunctorum  utilitatibus  providentes,  premissum  locum  ab 
omni  laice  et  secularis  potestatis  jugo  penitus  absolutum,  divine  servituti  liberum 
reddimus  et  mancipamus,  salvo  videlicet  archiepiscopali  jure,  salvo  nichilominus 
perpetuo  Molismensi  ecclesie  dominio  ; cimiterium  in  eodem  loco  benedicentes, 
et  altare  in  honorem  Domini  et  gloriose  Genitricis  consecrantes,  quatinus  pre- 
tixus  locus  sit  domus  orationis,  sit  vivorum  refugium,  sit  sepultura  defunctorum. 
dispensationis  igilur  nostre  gracia,  liceat  omnibus  qui  non  propter  propriam 
culpam  excommunicati  fuerint,  in  predicto  loco  omne  misericordie  christianitatis 
consequi  suffragium,  ex  consensu  tamen,  et  permissione  propriorum  sacerdotum, 
defunctis  videlicet  sepulturam,  mulieribus  reconciliationem,  reis  et  fugitivis 
impunitatem.  Decrevimus  etiam,  et  sub  anatbemate  statuimus,  ut  prefatus  locus 
nullatenus  antiquo  deinceps  vocabulo  nominetur;  sed,  ad  declarandam  circa 
eundem  locum  mutationem,  dextere  excelsi  Libera-Vallis  appelletur.  Notandum 
sane  quod,  in  adventu  predictarum  virginum  tota  patria  exultante  et  sollempni 
occursu  ad  tara  celebrem  processionem  confluente,  cornes  Henricus,  Guillelmus 
Nivernensis  et  Guillelmus,  filius  ejus,  Tornodori  comités,  et  cum  eis  quamplures 
barones  occurrerunt,  scilicet  dominus  Milo  de  Erviaco,  Ansericus  de  Jlontere- 
gali,  Milo  de  Nocriis,  et  domina  Petronilla,  Barrensis  comitissa,  fundatrix  pre- 
missi  loci,  que  et  ipsa  easdem  sanctimoniales  ibi  adduxit  cum  liberis  suis 
Manasse,  Teobaudo,  Hemensanni,  quorum  omnium  assensu  et  voluntate  presens 
negotium  terminatum  est  et  approbatum.  Concesserunt  vero  prelibati  comités  ut 
quicumque,  de  casamentis  suis,  pretaxatis  monialibus,  aliquid  vel  dare  vel  ven- 
dere  voluerit,  libéré  et  sine  calumpnia  possideant.  Cornes  quoque  Henricus  quin- 
quaginta  solidos  annuatim  eis  largitus  est.  Predicta  autem  comitissa,  premisso- 
rum  liberorum  suorum  voluntate  et  assensu,  concessit  eis  usuarium  in  nemoribus 
suis  ad  omnia  necessaria,  sicut  ejusdem  hommes  habent,  et  de  casamento  suo 
quicquid  omnimodis  acquirerent  libéré  possidendum. 

Similiter,  Raherius,  vicecomes  de  Sancto-Florentino,  concessit  eis  quicquid 
de  suo  casamento  habere  potuerunt  libertate  perpétua  possidendum.  Hoc  idem 
et  otnnes  nobiles,  qui  ibi  convenerant,  fecerunt.  Nec  pretereundum  quod  dominus 
Guiardus  de  Nuevi  concessit  eisdem,  per  manum  nostram,  partem  suam  décimé 
de  omni  agricultura  que  omnino  augeri,  vel  multiplicari  poterit  in  grangia  que 
appellatur  Aigremont;  et  minutam  decimam  de  parrochia  de  Nuevi,  et  decimam 
de  Altrevile,  et  quatuor  falcatas  prati.  Porro  Juliacenses  concesserunt  prefixis 


XIIe  SIÈCLE.  101 

sororibus  suis,  in  separatione  mutua,  septem  annuos  solidos  quos  habebant  pro 
Adelina,  maire  Herberti  de  Poisuels. 

Actum  est  hoc  apud  Liberam-Yallem,  anno  Verbi  incarnati  m»  c°  l°  ix°,  die 
octava  apostolorum  Pétri  et  Pauli,  ciclo  solari  septimo-decimo  ; indictione  vii, 
concurrente  ni,  epacta  nulla.  Affuerunt  nobiscum,  cum  predictis  proceribus  et 
vulgo  communi,  quamplures  persone  ecclesie  nostre  : Guillelmus,  Senonensis 
ecclesie  prepositus  ; Odo,  decanus  ; Watheus,  precentor  ; Théo,  cellerarius  ; 
Guido,  Milidunensis  archidiaconus  ; Hugo  de  Avalone,  Stampensis,  Manasses, 
Trecensis,  archidiaconi  ; Robertus,  Theobaudus,  Gauterius,  canonicus.  Ut  autem 
hoc  ratum  et  inconcussum  permanent,  sigilli  nostri  aucloritate  fecimus  roborari, 
decernentes  ut  quicunque  banc  nostram  confirmationem,  post  secundam  ant  ter- 
ciam  commonitionem,  violare  temptaverit,  a corpore  et  sanguine  Domini  alienus 
insistens,  anathematis  gladio  feriatur,  in  merabris  et  corpore  diaboli  nume- 
randus.  Data  apud  Liberam-Vallem,  per  manum  Fromundi,  capellani  et  vicarii 
nostri. 

Cartulaire  de  Molême,  Ms  du  XIII®  siècle;  t.  n,  f°  cxn,  r»  ; Archives  de  la  Côte- 
d’Or.  — Gallia,  t.  xn,  Preuves  Sens,  n°  xlvii. 


XCIII. 

CHARTE  D’HENRI  I,  COMTE  DE  TROYES,  POUR  LES  MOINES  DE  SAINT-FLORENTIN. 

;An  1159). 

Le  comte  déclare  avoir  concédé  aux  moines  de  l’église  de  Saint-Florentin  que  le  jour  de 
la  foire  du  deuxième  lundi  de  la  Quadragésime,  ils  auront  les  produits  des  délits  grands  et 
petits  qui  s’y  commettront,  le  droit  de  justice,  le  produit  de  l’ajustement  des  mesures  et 
le  tonlieu;  les  objets  saisis  sur  les  voleurs  qui  seront  amenés  nuds  à son  prévôt  ou  à ses 
autres  officiers  pour  être  jugés  ; le  droit  de  places,  etc.  Il  veut  en  outre  que  tous  les 
gens  qui  viendront  à cette  foire  soient  mis  sous  sa  protection  : Rahier,  vicomte  de  Saint- 
Florentin,  ratifia  cette  charte. 

Ego  Henricus,  Trecensium  cornes  palatinus,  tam  præsentibus  quam  futuris. 
notum  fieri  volo  me,  monachis  in  ecclesia  Sancti-Florentini  Deo  servientibus, 
diem  concilii,  quod  constitutum  est  secundo  die  lunæ  Quadragesimæ,  et  forifacta 
magna  et  parva  quæ  in  jam  dicto  concilio  fiant,  et  justitiam  et  mansuras  et  telo- 
neum,  et  latronum  exuvias,  ita  quod  præposito  vel  servientibus  conjunctis  îatro- 
nem  ad  justitiam  faciendam  nudum  reddant,  et  plateas  percipiendas,  et  placita 
in  perpetuum  possidenda  concessi  ; ea  videlicet  tenacitate  quod  præpositus 


102  CA.RTUL.URE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

ipsius,  cornes  vel  aliquis  de  servientibus  suis,  super  lioc  deinceps  manum  non 
apponant,  nec  ullam  que  ad  concilium  pertineat  exercebunt  justitiam. 

Hoc  autem  laudavit  totum  dominus  Raherius,  vicecomes  ejusdem  villæ;  et 
ecclesiæ  Sancti-Florentini  diligenter  concessit.  Propterea  quicunque  ad  idem 
concilium  venerint,  volo  et  ecclesiæ  supradictæ  concedo  ut  in  veniendo  et  eundo, 
in  conductu  meo  existant  et  protectione  conductus  rnei  securi  permaneant.  Et 
ut  totum  firmius  teneatur,  sigilli  mei  autlioritate  confirmari  præcepi. 

Hujus  rei  testes  sunt  : dominus  Regnerus  de  Brena,  Trecensis  ecclesiæ  cano- 
nicus;  Petrus  Bursaudus;  Theodericus  Offerci  ; Garnerius,  cocus,  Clarius,  tune 
temporis  præpositus;  RobertusRex;  Petrus  Turgis  ; Hugo  Mator. 

Caria  ista  fuit  facta,  anno  incarnali  Verbi  m°  c°  l°  ix°;  Ludovico  rege  régnante  ; 
Hugone,  Senonensium  archiepiscopo  existente.  Tradita  sunt  apud  Sanctum- 
Florentinum,  per  manum  Guillelmi,  cancellarii  (1). 

Extrait  de  la  copie  du  Cartul.  du  prieuré  de  Saint-Florentin,  Ms  du  XVII»  siècle; 

Archives  de  l'Yonne,  F.  Saint-Germain;  I.  xxm. 


XCIV. 

DONATION  PAR  GARNIER  DE  MOLINONS  AUX  ABBAYES  DE  DILO 
ET  DES  ESGHARLIS. 

(An  1159). 

Hugues,  archevêque  de  Sens,  atteste  que  Garnier  de  Molinons  a fait  don  aux  abbayes  de 
Dilo  et  des  Escharlis  de  tout  ce  qu’il  possédait  dans  les  bois  de  Vaudeurs  ; et  qu’en  re- 
connaissance de  ce  don  il  reçut  19  livres  de  deniers.  Sa  femme  et  ses  huit  enfants  approu- 
vèrent cette  libéralité. 

Ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis  arcliiepiscopus,  notum  fieri  volo  universis 
præsentibus  et  futuris  quod  Garnerus  de  Molinuns  dédit  Deo  et  Beatæ-Mariæ  de 
Deiloco,  et  ecclesiæ  ejusdem  Beatæ-Mariæ  de  Escharliis  quicquid  habebal  in 
saltubus  Vallisederæ,  ta  ni  in  nemore  quam  plana  terra,  sive  pratis  ; pro  quo 
beneficio  xtx  libras  denariorum  habuit.  Laudavit  etiam  idem  Garnerus  ecclesiæ 
de  Deiloco  omnia  quæcumque  de  casamenlis  vel  facultatibus  suis  eadem  possi- 
debat  ecclesia. 

Hæc  omnia  laudavit  Ermengardis,  uxor  ejus,  et  liben  eorum  : GaulFridus, 

(1)  Henri,  comte  de  Troyes,  confirma  cette  cession  en  1189  ; et  le  pape  Clément  lit  en 
fit  autant  en  1190,  v kal.  de  juillet  — Ibid. 


Xir  SIÈCLE. 


103 

Huo,  Garnerus,  Hildeirus,  Eustacia,  Beatrix,  Elisabeth,  Avelina;  quibus,  pro 
laude  ista,  dodecim  libras  deriariorum  Deilocensis  dédit  ecclesia.  Laudavit 
etiam  hoc  Gaufridus  Frossa-Moralla  et  Gaufridus,  filius  ej us,  de  quorum  casa- 
mento  erant  quæ  supra  memoravimus. 

Actum  est  anno  ab  Incarnatione  Domini  »i°  c°  l°  ix<>,  régnante  Ludovico 
Juniore  in  Francia.  Hujus  rei  testes  sunt  : Girardus,  abbas  Sancti-Petri-Yivi  ; 
Herveus,  præpositus  Senonensis  ; Odo,  decanus;  Gaufridus  Frossemoralle  ; Gau- 
fridus, fdius  ejus;  Bartholomeus  ; frater  decani. 

Copie  du  xvnc  siècle;  Archives  de  l’Yonne,  F.  Dilo,  L.  xxn. 

xcv. 

CHARTE  D’HUGUES,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  SAINT-REMY. 

(An  1159). 

L’archevêque  confirme  l’abbaye  dans  tous  ses  biens  et  en  donne  la  liste. 

Les  églises  de  Saint-llomain,  Saint-Symphorien,  Saint-Pierre-le-Rond  et  Saint-Baud, 
celles  de  Collemiers,  Villeneuve,  La  Chapelle,  Pont-sur-Vanne,  Vareilles,  Vaudeurs  avec 
le  village;  celles  des  Sièges,  de  Couleurs,  de  Cheny,  la  moitié  d’Ormoy,  Saligny,  Soucy, 
Vinneuf,  Noerolliœ  ; des  moulins,  prés  et  cens  à Pont-sur-Yonne  ; de  nombreux  fiefs,  tels 
que  ceux  du  vicomte  de  Sens,  du  seigneur  de  Seignelay  ; etc. 

In  nomine  sanctæ  et  individuæ  Trin ïtatis,  amen.  Ego  Hugo,  Dei  gratia 
Senonensis  arcliiepiscopus,  venerabili  fra tri  Stephano  ecclesiæ  Sancti-Remigii 
Senonensi  abbati,  cunctisque  successoribus  suis  in  perpetuum  : Ad  nostri  presu- 
latus  dignoscitur  officium  pertinere  ecclesiis  Dei  quæ  in  nostro  constitutæ  sunt 
ministerio,  præcipue  in  quibus  sanctæ  conversationis  et  religionis  disciplina 
conservatur  curam  sollicitudinis  impendere,  ac  ne  possessiones  earum  et  bona 
quæ  ad  sustentationem  regularitatis  degentium  et  pauperum  et  caritatis  intuitu 
donata  sunt,  violenter  seu  injuste  tollantur,  modis  quibus  possumus  deftensare 
ac  tueri;  eapropter,  carissime  in  Christo  filii  Stéphane,  volumus  ut  sciant  et 
modérai  omnes  et  in  venturis  sæculis  successura  posteritas,  quoniam  quæcum- 
que  bona,  vel  quascumque  possessiones  in  ecclesiis  seu  villis-,  hominibus  quoque, 
decimis,  terris,  pratis,  vineis,  nemoribus,  censibus,  aquis,  molendinis  atque  et 
militum  feodis,  aut  in  aliis  quibuscumque  redditibus,  quæ  omnia  quidem  pro- 
priis  duximus  exprimenda  vocabulis  ; ecclesia  tua  cui  Domino  preses  adjuvante, 
impræsentiarum  juste  et  canonice  possidet,  aut  in  futurum  juste  poterit  adipisci, 
pro  tua  benigna  et  humili  petitione  præsentis  scripli  pagina  et  sigilli  nostri  ; 
auctoritate  communimus  et  confirmamus  ; ecclesiam,  videlicet  Sancti-Romani 


104 


CA  RT  U LAI  RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

ecclesiam  Sancti-Simphoriani  ;ecclesiam  Sancti-Petri-Rotundi  ; ecclesiam  Sancti- 
Baudi,  cum  pertinentiis  suis  quæ  sunt  in  decimte,  terris,  censu  et  nemore;  eccle- 
siam de  Columari,  cum  decimis,  hominibus,  terris,  nemoribus,  pratis,  censu  et 
molendinis;  ecclesias  de  Yillanova  et  de  Capella,  cum  decimis,  hominibus, 
terris,  vineis,  pratis,  censu  et  molendinis  : duodecim  quoque  solidos  de  censu 
et  tribus  sextariis  frumenti  et  unum  avene  que  persolvit  ecclesia  Prulliacensis 
annuatim  pro  terrilorio  de  Acromonte  ; ecclesiam  de  Pontibus-super-Vannam^ 
cum  decimis,  hominibus,  terris,  pratis,  aquis  et  censu;  ecclesiam  de  Varellis, 
cum  ipsa  villa  et  pertinentiis  ejus;  ecclesiam  de  Vallecedere  ad  conditionem 
ecclesiæ  de  Varellis,  cum  ipsa  villa  et  pertinentiis  ejus  ; ecclesiam  de  Eschegiis, 
cum  decimis,  hominibus,  terris,  nemore  et  censu;  ecclesiam  de  Coloario,  cum 
medietate  decimarum,  exceptis  laboribus  fratrum  de  Templo  quos  propriis 
faciunt  manibus,  vel  sumptibus,  et  medietatem  eleemosinarum  ; ecclesiam  de 
Caniaco,  cum  decimis,  hominibus,  terris,  nemoribus,  aquis,  pratis,  censu  et 
molendinis  ; medietatem  quoque  decimæ  de  Ulmelo  ; potestatem  etiam  de  Suli- 
gni,  cum  hominibus,  nemoribus,  pratis  et  censu;  terram  quoque  de  Soci,  cum 
censu  in  potestate  Vicinovi;  locum  de  Noerellis,  cum  hominibus,  terris,  censu, 
pratis  et  molendinis  apud  Ponles-supra-Yonam,  homines  cum  terris,  pratis  et 
nemoribus.  Preterea  feodum  vicecomitis  Senonensis;  feodum  domini  de  Silli- 
niaco  ; feodum  quoque  Gaufridi  Ferte  ; feodum  Hilduinimanentis  ; feodum  here- 
dum  Menardi  de  Turni;  feodum  Gaufridi  Bullcne;  feodum  Bauduini  de  Mardis  ; 
feodum  Salonis  de  Dongione  ; feodum  Renaudi  Crassi  ; feodum  Henrici  de  Triaq- 
gulo;  feodum  Golberli  Bosserii  ; feodum  Radulfi  Gorgie  ; feodum  Girard  Graver; 
feodum  alterius  Girardi  Graver;  feodum  Ilugonis  de  Verellis  et  Pétri;  feodum 
Milonis  Carpinel. 

Actum  Senonis,  publiée,  anno  dominice  Incarnationis  m°  c°  l°  ix°  indictione 
septima  concurrente  ni  epacta  nulla  ; pon tifica lus  vero  nostri  anno  xvn  régnante 
te  Ludovico,  rege,  Juniore;  laudantibus  quidem  et  assensum  præstantibus  Seno- 
nensis ecclesia1  personis  et  archidiaconis  quorum  nomina  subtus  censuimus  ad- 
notanda  : Willelmus,  Senonensis  archidiaconus  ; Herveus,  prepositus  et  Gasti- 
nensis  archidiaconus  ; Simon,  thesaurarius  ; Odo,  decanus;  Symon,  cellararius 
et  Stampensis  archidiaconus;  Matheus , precentor;  Stephanus,  Milidensis 
archidiaconus;  Hugo,  Pruvvinensis  archidiaconus.  Et  in  fine  scriptum  est  : Fro- 
mondus,  notarius,  scripsit. 


Copie  du  XVTIe  siècle  ; Archives  de  l’Yonne,  Fonds  Saint-Remy,  liasse). 

En  1176,  L archevêque  Guillaume  confirma  les  donations  consignées  dans  la  pièce 
précédente.  — Gallia,  xn , preuves  du  diocèse  de  Sens,  n’  lx. 


XIIe  SIÈCLE. 


105 


XCV1. 


BREF  DU  PAPE  ALEXANDRE  III  POUR  LE  CHEVECIE R DE  L’ÉGLISE  DE  SENS. 

(Entre  1159-1168). 

Le  pape  confirme  à son  cher  fils  Jacquin  la  dignité  de  la  Chevecerie  que  l’archevêque 
Hugues  lui  a conférée. 

Alexander  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilecto  filio  Jaquino,  Senonensis 
ccclesie  capicerio,  salutem  et  apostolicam  benedictionem.  Justis  petentium  desi 
deriis  dignum  est  nos  facilem  præbere  consensum,  et  vota  que  rationis  Iramite 
non  discordant  effectu  sunt  prosequente  complenda.  Quocirca,  dilecle  in  Domino 
fili,  tuis  justis  postulation ibus  grato  concurrentes  assensu,  capiceriam  Senonensis 
ecclesie,  quam  venerabilis  frater  noster  H.,  Senonensis  arcbiepiscopus,  raiio- 
nabiliter  tibi  concessit  et  scripto  proprio  confirmavit,  salvo  dono  reddituum 
ipsius  capicerie  quod  ad  opus  Senonensis  ecclesie  fecit,  devotioni  tue  auctori- 
tate  apostolica  confirmamus,  et  presentis  scripti  patrocinio  communimus.  Sta- 
tuentes  ut  nulli  omnino  hominum  liceat  liane  paginam  nostre  confirmationis 
infringere,  vel  ei  aliquatenus  contraire.  Si  quis  aulem  boc  attemptare  presump- 
serit,  indignationem  omnipotentis  Dei  et  beatorum  Peiri  et  Pauli  apostolorum 
ejus  senoveril  incursurum. 

Datum  Beneventi,  v id as  aprilis. 

Original  scellé  autrefois  ; Arch.  A l’Y  onne,  F.  du  Chapitre  de  Sens. 


XCVII. 

BAIL  DE  TERRES  PAR  L’ABBÉ  DE  VAULUISANT  A DES  HABITANTS  DE  LAILLY. 

Avant  1160). 

Norpaud,  abbé  de  Vauluisant,  donne  à bail  à trois  habitants  de  Lailly  et  à leurs  enfants 
une  terre  appelée  le  Champ-fiuimeri,  moyennant  un  droit  annuel  de  terrage  et  6 deniers 
decoutume,  une  hémine  d’avoine,  une  poule  et  un  pain. 

Dans  le  cas  de  non-paiement  de  la  rente,  les  moines  pourront  reprendre  la  terre. 

Un  autre  individu  tient  également  des  moines  une  ouche  aux  mêmes  conditions. 

Notum  sit  omnibus  fidelibus  quod  N.,  abbas  Vallislucentis,  concessit  borni- 
nibus  de  Lailleio,  Herberto  scilicet  et  Isembaydo  et  Ricardo,  et  filiis  eorum, 

14 


ii 


106 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 

terram  que  dicitur  Campus-Guimeri,  liabendam  et  tenendam  tali  pacto  quod 
de  ilia  terra  singulis  annis  redderent  monachis  de  Vallelucenti  terragium.  Insu- 
per etiam,  singulis  annis,  in  festo  Sancte-Columbe,  sex  nummos  pro  consue- 
tudine  et,  in  Nativitate  Domini,  eminam  avene  et  unam  gallinam  et  unum 
panem.  In  boc  pacto  talis  lex  est  constituta  quod,  si  in  terminis  statutis  predicta 
débita  non  redderent,  terram  illam  monachi  in  manu  sua  acciperent.  Robertus 
quoque  Salvagius  tali  consuetudine  tenet  unam  ocham  de  terra  monachorum, 
quod  pro  ilia  sex  nummos  reddit  per  singulos  annos,  in  festo  Sancte-Columbe: 
in  Natali  vero  Domini,  eminam  avene  et  unam  gallinam. 

Cartul.  de  Vauluisant,  ancienne  page 88,  auj.  fol.  46,  v°,  pièce  184;  Bibl.  impériale, 
n°  152. 

XCVIII. 

OUDJER  CHAPEL  FAIT  DON  DE  DEUX  SERFS  A L’ABBAYE  DE  SAINT -GERMAIN. 

(Vers  1160). 

Alain,  évêque  d’Auxerre,  rapporte  qu’Oudier,  dit  Chapel,  chevalier,  a fait  don,  à l’ab- 
baye de  Saint-Germain  d’Auxerre,  de  deux  serfs  demeurant  à Venoy,  lesquels  il  tenait  de 
lui  en  fief. 

In  nomine  Patris,  et  Filii,  et  Spiri tus-Sancti . Ego  Alanus,  Dei  gratia,  Autissio- 
dorensis  episcopus,  notum  fieri  volo  omnibus,  tam  futuris  quam  presentibus, 
quod  Oderius,  miles,  cognomento  Capellus,  duos  homines  quos  de  feodo  nostro 
apud  Yenetum  habebat,  Sansonem  videlicet  et  Garinum,  cum  omni  familia 
eorum,  Deo  et  B.  Germani  monasterio  dédit,  ob  remedium  anime  sue  et  paren- 
tum  suorum.  Venerabilis  autem  Arduinus,  ejusdem  monasterii  abbas,  contulit 
ei,  de  beneficio  ecclesie  viginli  sex  libras  Autissiodorensis  monete.  Hoc  a nobis 
laudatum  est,  et  ab  uxore  ejus  Nazarea,  et  filiis  Hugone,  Gerardo,  clerico, 
Hiione,  Gaufredo,  Josberto.  Testes  vero  sunt  liujus  rei  : de  clericis,  Guillelmus, 
decanus  Autissiodorensis,  et  G.,  presbyter  Senonensis,  et  septem  ali i in  caria 
nominati. 

Grand  Cartul.  de  Saint-Germain,  M4  du  XItIe  siècle,  f°  lxxh,  v»;  Bibl.  d’Auxerre, 
n"  140.  — Lebeuf,  Mém.  sur  l’Histoire  d’Auxerre,  Pr.  t.  iv.  n0  46,  2e  édition,  daté 
à tort  de  1155. 


XIIe  SIÈCLE. 


107 


XCIX. 

ACCORD  ENTRE  LES  RELIGIEUSES  DE  LA  POMMERAIE  ET  L’ABBAYE 
DE  L’ARRIVOUR. 

(An  1160). 

Par  l’accord  ci-après,  il  fut  dit  que  les  moines  de  l’Arrivour  ne  pourraient  acquérir  des 
propriétés  dans  la  moitié  des  vallées  de  POreuse  et  de  Pailly,  depuis  Granchette  jusqu’à 
l’Yonne,  dans  la  partie  qui  s’étend  jusqu’au  ruisseau  de  Mauvotte.  Les  religieuses  ne  pour- 
ront également  s’étendre  depuis  cette  moitié  jusqu’à  Compigny.  Les  pâturages  seront 
communs  dans  les  limites  indiquées.  Les  porcs  des  deux  maisons  paîtront  dans  le  bois 
Rahaut,  etc. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinilatis.  Inter  moniales  de  Pomerio  et  mona- 
clios  de  Ripatorio,  assensu  utriusque  capituli,  hec  pactio  facta  est  inter  domos 
ipsorum,  in  medietate  duarum  vallium  vallis  Aurosie,  et  vallis  Pailleii,  a Gran- 
clietlis  usque  Ioniam,  erunl  termini  quos  neulra  domus  in  aquirendo  ab  bac 
medietate  usque  Malvetem  fratres  nichil  aquirere  polerunt,  nec  dono  nec  emptione. 

Ab  eadem  medietate  usque  Cumpeigneum,  moniales  nichil  aquirent  nec  dono 
nec  emptione.  Pascua  erunt  communia  hac  conditione  quod  pecora  que  jacebunt 
apud  Pomérium,  ubique  pascentur,  prêter  culluras  fratrum.  Pecora  fratrum 
ubique  pascentur,  usque  ad  plana  Aurosie  et  ea  non  intrabunt  a via  Ras- 
telli  usque  Ioniam.  A via  Rastelli,  versus  Torniacum,  ubique  pascentur.  In 
nemore  Rabaldi,  cujus  dimidia  pars  sanctimonialium  est,  a medietate  vallium 
que  nominate  sunt,  versus  vallem  Paillei,  tempore  glandis,  post  festum  Sancti- 
Remigii,  utrorumqueporci  pascentur  singuli  perunum  denarium  pasgnagii.  Inter 
lias  duas  domos  eodem  tempore  glandis  in  quolibet  nemore  utriusque  domus, 
sine  contradictione  utrique  porci  pascentur,  singuli  per  unum  denarium  pasnagi. 
Si  fratres  de  Ripatorio  infra  bos  termines  in  aliquo  nemore  glandem  emerint, 
moniales  de  Pomerio,  secundum  numerum  porcorum  quos  in  ipsum  nemus 
miltere  voluerint,  precium  solvent.  Si  moniales  glandem  emerint,  fratres  de  Ripa- 
torio eadem  condictione  (sic)  eam  habebuntsi  voluerint.  In  nemore  de  Yalleriis, 
si  fratres  aliquid  acquisierint,  usuarium  quod  moniales  in  eo  habent  non  perdent. 
Pecora  fratrum  de  Ripatorio  versus  Sequanam,  ubique  pascentur,  prêter  cul  turas 
domus  Carcheii.  Pecora  que  moniales  habebunt  in  domo  Carcheii,  ab  ipsa  domo 
versus  Sequanam,  ubique  pascentur,  ab  ipsa  domo  versus  vallem  Paillei,  tantum 
in  nemoribus  pascentur,  et  ipsa  domus  Carcheii  non  movebitur.  Idem  fratres 


108 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

rtebent  sanctimonialibus  1res  annone  sextarios  annui  census,  medietatem  fru- 
menti,  et  medietatem  tremesii  pro  décima  Chevereii,  in  festo  Sancti-Remigii. 

Chirographe  original,  scellé  autrefois,  sur  les  côtés,  de  deux  sceaux  ; Arch.  de  l’Yonne, 
Fonds  de  l’abbaye  Notre-Dame  de  Sens,  L.  x.  /-/  <?  3 7 


c. 

ACCORD  ENTRE  L’ABBAYE  DE  REIGNY  ET  LES  SEIGNEURS  DE  SAINT-VER  AIN. 

(1160  à 1167). 

L’évêque  Alain,  de  concert  avec  Narjot  de  Toucy  et  d’autres  personnes,  régla  le  diffé- 
rend élevé  entre  l’abbaye  de  Reigny  et  Gibaud  de  Saint-Verain,  au  sujet  de  la  terre  et  des 
prés  de  la  forêt  de  Waureta.  fl  en  ordonna  la  restitution  aux  moines.  Puis,  pour  réparer  le 
dommage  causé  à l’abbaye  par  Gibaud  ou  les  siens,  il  fit  donner  à l’abbé  trois  sous  par  la 
dame  de  Saint-Verain.  Celle-ci  et  Regnaud  Rongefer,  alors  présent,  reconnurent  que  Gi- 
baud de  Saint-Verain  et  Renaud,  son  frère,  avaient  renoncé  à tout  ce  qu’ils  réclamaient  à 
l’abbaye.  Les  cens  dus  sur  la  terre  de  Waureta  furent  réglés  suivant  la  quantité  d’arpents 
qu’on  y constaterait  ; etc. 

Ego  Alanus,  Autisiodorensis  episcopus,  notum  volo  fieri  presentibus  et  futu ris, 
i|uod  controversia  ilia  que  versabatur  inter  fratres  de  Regniaco  et  dominum 
(Gibaudus)  de  Sancto-Verano,  de  terra  et  pratis  de  Waureta,  et  aliis  querelis  de 

nova  grangia,  ita  extitit  terminata  : Quod  ego  et et  dominus  Narjotus 

de  Tociaco,  aliiquc  quamplures  in  terra  de  Waureta  convenientes,  justicie  et 
pacis  intuitu,  prata  et  terras  de  nemore  de  Waureta  fecimus  de  jure  fra- 
tribus  de  Regniaco  perpetuo  restitui.  Pro  damnis  vero  que  dominus  Gibau- 
dus,  vel  sui,  Regniacensi  ecclesie  irrogaveranl,  fecimus  très  solidos  a domina 
de  Sancto-Verano  in  manu  abbatis  Regniaeensis  emendari  ; omniumque 
querelarum  quas  dominus  Gibaudus,  et  frater  ejus  Rainaudus,  in  terra  de  Wau- 
reta et  in  nova  grangia  adversus  Regniacenses  reclamaverant,  a domina  de 
Sancto-Verano  et  Rainaudo  Rnngefer,  qui  tune  presens  existebat,  perpétuant  fieri 
quictationem  et  remissionem.  Recognitum  etiam  ibi  fuit  quod  quando  terra  de 
Waureta  ascensita  fuit,  xl  duo  arpenta  ibi  estimata  fuerunt,  et  pro  unoquoque 
arpento  sex  nummi  censuales  in  festo  Sancti-Remigii  assignati.  Ouod  si  aliquando 
fratres  de  Regniaco,  aut  domini  quibus  census  ille  debetur,  nemore  extirpato, 
terrain  voluerint  mensurari,  et  amplius  quam  xl  duo  arpenta  reperta  fuerint,  pro 
numéro  arpentorum  census  augmentabitur;  si  vero  minus,  censui  delrahetur,  in 
quantum  census  plus  quam  numerus  est  arpentorum  redditus  fuisse  constiterit, 
tantum  de  persolvendo  censu  Regniacenses,  sibi  retinebunt  donec  habeant  quod 


XIIe  SIÈCLE. 


109 


amplius  juste  persolverunt.  Porro,  de  medietate  census  liujus  que  spectat  ad 
dominum  Gibaudum  et  heredes  ejus,  qui  reddendus  est,  in  festo  Sancti-Remigii, 
aut  diesubsequenti,  duos  solidos  pro  anima  domini  Gibaudi  et  pro  dampnis  que 
ipse  Regniacensibus  irrogaverat,  Sara,  uxorejuset  Rainaudus  Rungefer,  iu  ele- 
mosinam,  jure  perpetuo,  prefate  ecelesie  contulerunt.  Hoc  totum  Sara,  domina 
de  Sancto-Verano  et  Rainaudus  Rungefer,  in  presentia  nostra  laudaverunt.  Cujus 
rei  testes  sunt  : Gaufridus,  abbas  de  Rupibus  ; magister  Radulfus  Senonensis; 
Gaufridus  de  Chancol  ; magister  Fromundus;  Obertus  de  Marri;  Iterius,  sacer- 
dos;  Willelmus  Chacebeuf ; Rainaudus  de  Ratilli;  Ferratus  de  Sancto-Verano; 
Gaufridus  Barretus.  Laudavit  etiam  uxor  Rainaudi  Rungefer,  nomine  Mace. 
Laudaverunt  et  filii  domini  Gibaudi,  Gaufridus  et  Gibaudus,  in  presencia  domini 
Be mardi,  episcopi  Nivernensis,  sicut  i |» se  nobis  liiteris  suis  sigillatis  testiticalus 
est.  Hujus  rei  testes  sunt:  ipse  dominus  Bernardus,  episcopus  iNivernensis; 
Willermus  de  Cona;  Giraudus  de  Niverno  ; Giraudus  et  Hugo  de  Archon  ; Cha 
vaux  et  Umbertus  Blancharz. 

Ut  igitur  ista  rata  et  illibata  perpetuo  permaneant,  presentis  scripti  munimine 
et  sigilü  nostri  auctoritale  roborari  fecimus. 

Original,  scel  lé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne,  Fonds  de  l’abbaye  de  Reigny,  L XXVI. 


CI. 

DON  PAR  JOSCELIN  D’AVALLON  A L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(Vers  l'an  1160). 

Henri,  évêque  d’Autun,  atteste  que  Joscelin  d’Avallon,  chevalier,  a fait  don  à l’abbaye 
de  Reigny  de  tout  ce  qu  il  prétendait  lui  appartenir  sur  les  dîmes  de  Magny. 

Res  gestas  mémorisé  tradere,  cartarumque  testimonio  confirmare  legum  sanxit 
auctoritas,  magnaque  esse  videtur  mortalibus  utilitas.  Unde  ego  Henricus,  Dei 
gratia  Eduensis  episcopus,  notum  fieri  voio  tam  præsentibus  quam  futuris  et 
sigilli  nostri  auctoritale  confirmo,  quod  Joscelinus,  miles  Avalonensis,  dédit  Deo 
et  Beatæ-Mariæ,  fratribusque  Regniacensis  ecclesiæ  quicquid  calumpniabatur  in 
decimis  de  parochia  Magniaci,  laudante  Gaufrido,  fratre  ejus,  de  Àrsi,  et  uxore 
ejus  Arnica,  et  filiis  ejus  Joscelino  et  Aevino,  et  filiabus  Mabila  et  Elisabeth. 

Hujus  rei  testes  sunt  : Dodo,  archipresbiter  de  Avalone  ; Roberlus,  cantor; 
Ranulfus  ; Dodo;  Bernardus;  Gaufridus;  Roberlus  Clarus,  canonici;  Bernardus 
Rufus  ; Girardus  Betfage  ; Léo  Amambertus;  Willelmus  Rufus,præsbiteri  ; Petrus, 
Robertus,  Willelmus,  diaconi;  Lamberlus,  Thomas,  subdiaconi  ; Gaufridus  de 


110  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  I.’VONNE. 

Arsi  ; Philippus  de  Prait  ; Hugo  de  Moncels  ; Guntardus;  Stepliauus  de  Sancto- 
Medardo  ; Robertus  de  eodem  ; Johannes,  vicecomes,  milites;  Bernardus  de 
Insula  ; Guichardus,  prœposilus  ; Rainaudus  Salomon;  Johannes  Buccardus  ; 
Humbertus;  Rainaudus  de  Moncels  ; Bonit;  Paganus  Greneters;  Garinus,  frater 
e j 11  s , et  multi  alii. 

[Locus  sigilli). 

Copie  du  XVIIe siècle;  Arch.de  l’Vonne;  Fonds  Reigny,  L.  i,  s.  1.  lr°.  — Pièce  pro- 
venant de  M.  üamy  et  annotée  par  Lebeuf. 

CIL 

PARTAGÉ  DE  SERFS  A PONT-SUR- YONNE , ENTRE  LE  CHAPITRE  DE  SENS 
ET  LE  VICOMTE  SALON 

(Vers  l’an  1160). 

Hugues,  archevêque  de  Sens,  règle  une  contestation  élevée  entre  son  Chapitre  et  Salon, 
vicomte  de  Sens,  au  sujet  des  droits  respectifs  des  parties  sur  les  enfants  d’un  nommé 
Richelin  et  sur  un  nommé  Blancvillain  de  Pont. 

Ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  notum  omnibus  fieri  volo 
quod  inter  canonicos  ecclesie  nostrc,  et  Salonem,  vicecomitem  Senonensem,  de 
irifantibus  Richelini  controversia  erat.  Cum  vero,  post  diutinam  rei  ventilacionem, 
miseratione  Domini  ad  pacem  accessissent,  consideratum  luit  pro  pace  et  con- 
cordia,  et,  ex  utriusque  partis  assensu,  dictum  et  concessum,  quod  canonici  per- 
petuo  jure  habercnt  Stephanum,  tilium  ejusdem  Richelini  et  filiam  Vitalis,  nomine 
Boschagiam,  que  luit  filia  filie  uxoris  Fulconis  Prepositi,  filie  Richelini,  liberos 
quidem  et  absolutos,  et  ex  parte  vicecomitis  et  heredum  ejus  ab  omni  servi tutis 
et  commendacionis  condicione  emancipatos  ; vicecomes  quoque  et  heredes  sui 
haberet  Amelinam,  filiam  Richelini,  uxorem  Fulconis  Prepositi  ; et  omnem  frue- 
tum  ejus  et  filiorum  et  filiarum  suarum,  excepta  predicta  Boschagia,  ex  parte 
canonicorum  ab  omni  servitute  et  commendacione  emancipatos.  Similiter,  et  de 
Blancovillano  de  Pontibus,  qui  feminam  ecclesie,  filiam  Hugonis,  uxorem  habebat, 
talis  inter  eosdein  canonicos  et  ipsum  vicecomitem  t'acta  est  pacis  composicio: 
quod  fructus  qui  nascerentur  ex  illis  equa  particione  dividerentur  inter  eos,  eo 
videlicet  lenore  quod  in  parte  ilia  que  canonicis  perveniret  nullam  omnino  vice- 
comes aut  heredes  sui,  vel  servi  tutis  vel  commendacionis  condieionem  aut  aliquid 
hujusmodi  reclamarent,  neque  canonici  in  partem  que  vicecomiti  conlingeret. 
Que  sane  composicio  et  vicecomiti  placuit,  ac  filiis  suis  eamque  et  voluerunt  et 


XIIe  SIÈCLE.  1 I i 

concesserunt.  lit  autem  ratum  maneat  et  stabile  quod  factum  fuerat,  ego  sigilli 
nostri  auctoritate  et  impressione,  ecclesia  quoque  sui  appositione  sigilli,  vice- 
comes  eciam  sui  interposicione  facta,  rei  fecimus  munimentum  sub  cyrographi 
divisione. 

Copie  tirée  d’un  recueil  de  chartes  sur  la  terre  de  Pont, écrit  au  xv"  siècle;  Fonds  du 
Chapitre  de  Sens,  Archives  de  l’Yonne. 


cm. 


DONATION  A UN  CHANOINE  DE  SENS. 

Vers  l'an  1160). 

Hugues,  archevêque  de  Sens,  atteste  qu’un  chevalier  de  Châteaulandon,  nommé  Daim- 
bert-le-Turc,  a donné  à son  oncle  Théon,  chanoine  de  la  cathédrale  de  Sens,  tout  ce  qu’il 
possédait  à Véron  et  9 deniers  de  cens  à Sens. 

Ego  Hugo,  Dei  gracia  Senonensis  archiepiscopus,  notum  omnibus  Dei  lideli- 
bus  esse  volo  quod,  veniens  in  presentia  nostra,  miles  quidam  de  Castronantonis, 
nomine  Daimbertus  Turchus,  concessit  et  dédit  clamavitque  quictum  Theoni, 
avunculo  suo,  canonico  nostro,  quicquid  apud  Veronem  habebat  ; insuper  et  i\ 
denarios  de  censu  quos  Senonis  habebat  donavit  ei,  ad  vendendum,  vel  dandum, 
vel  faciendum  inde  quidquid  predictus  Théo  facere  vellet. 

Laudaverunt  hoc  Eremburgis,  uxor  Daimberti  et  infantes  eorum. 

Actum  est  Senonis,  in  palatio  nostro,  adstantibus  nobiscum  et  abbatibus 
et  personis  ecclesie  nostre,  atque  militibus,  et  aliis  mullis,  quorum  nornina  in 
rei  testimonium  duximus  subscribenda  : Stephanus,  abbas  Sancti-Remigii  ; 
Willelmus,  abbas  Sancti-Jobannis  Senonensis;  Wiljelmus,  prepositus;  Simon, 
tliesaurarius  ; Odo,decanus;  Matheus,  precentor  ; Robertus,  canonicus  ; llalto, 
subdiaconus  ; Isnardus,  vicecotnes  Joviniaci;  Iterius  de  Malonido;  Renaudus 
.lolduinus;  Willelmus  de  Curtiniaco;  Renaudus  Mallis;  Radulfus  Gorgia. 

Quot  ut  lirmum  esset,  sigilli  nostri  auctoritate  fecimus  comrnuniri.  Datum  per 
manum  Fromundi,  notarii. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l'Yonne  : F.  du  grand  Chapitre  de  Sens,  Cy 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


1 2 


CIV. 


PROCÈS  ENTRE  LES  ABBAYES  DE  DILO  ET  DE  SAINT-PIERRE-LE-VIF. 

(Vers  1 ? 60). 

Enquête  et  dépositions  de  nombreux  témoins  sur  le  droit  et  la  possession  qu’avaient  les 
moines  de  Dilo  sur  une  terre  revendiquée  par  les  moines  de  Saint-Pierre-le-Vif.  Cette 
terre  était  sise  à Villepied,  d’après  une  note  ancienne, écrite  au  dos  de  la  pièce.  On  y voit 
des  détails  sur  les  défrichements  opérés,  sur  les  cultures  ; etc. 

Testes  pro  Deiloco  contra  abbatem  Sancti-Petri  : 

Odo,  jurât  us,  dixil  qtiod  vidit  per  xlvi  annos  dominos  de  Deiloco  colere  novalia 
de  quibus  contencio  inter  ipsos  et  abbatem  Sancli-Petri-Vivi,  sine  contradictione, 
usque  ad  présentera  annum. 

Robertus,  juratus,  dixit  idem  quod  Odo  de  possessione,  de  cultura  ei  tempore. 
Garnerius  Sarpe,  juratus,  dixit  idem  quod  Odo  per  omnia,  et  adjecit  quod  ipse 
custodivit  pisanam  in  eadem  terra  que  fuit  dominorum  de  Deiloco.  Herbertus  de 
Migennia,  juratus,  dixit  idem  quod  Odo,  et  adjecit  quod  vidit  nemus  extirpari  a 
dominis  de  Deiloco.  Petrus  Breboez,  juratus,  dixit  idem  quod  Odo.  Renaudus 
vocatus  Monachus,  juratus,  dixit  idem  quod  Odo  Fiedo,  juratus,  dixit  idem  quod 
Odo,  de  tempore  et  tenetura  dominorum  Deiloci.  Herbertus  Tiaut,  juratus,  dixit 
idem  quod  Odo.  Petrus  Li  Camus,  juratus,  dixit  idem  quod  Odo.  Huricus  fores- 
tarins,  juratus,  dixit  quod  vidit  nemus  in  terra  de  qua  est  contencio  inter  dictos 
abbates  antequam  extirparetur,  et  transacti  sunt  xlv  anni;  et  a tempore  illo  vidit 
quod  fratres  de  Deiloco  terram  ilia m in  pace  coluerunt  et  messes  suas  portave- 
l'unt;  et  adjecit  quod  metas  vidit  ibi  poni  ad  prohibitionem  ne  nemus  amplius 
extirparetur.  Stephanus  de  Barra,  juratus,  dixit  idem  quod  Huricus.  Robertus 
Picores,  juratus,  dixit  idem  per  omnia.  Bernardus,  juratus,  dixit  idem,  excepto 
quod  non  fuit  quando  mete  posite  fuerunt,  scilicetpost  ea  pluries  vidit  illas.  Lau- 
rencius  Vilnius,  juratus,  dixit  idem  quod  Huricus.  Radulfus  Morellus,  juratus, 
dixil  idem  quod  Bernardus.  Stephanus  Asinus,  juratus,  dixit  idem  quod  Bernar- 
dus etadjecit  quod  interfuit  quando  terra  primo  culta  fuit,  adhuc  puer,  et  liabait  de 
pisis  ipsius  terre.  Tiricus  Cbacunus,  juratus,  dixit  idem  quod  Bernardus  ; Teobal- 
dus,  juratus,  dixit  quod  lvii  anni  transacti  sunt  quod  terra  de  qua  contencio  est 
inter  abbates  exculta  est  et  extirpata;  et  quod  ipse  in  ea  a tempore  illo  extirpavit 
ex  mandato  abbatis  de  Deiloco.  Constancius,  juratus,  dixit  quod  transacti  sunt 
xlv  anni  quod  terra  ilia  extirpata  est,  et  quod  vidit  in  ea  extirpantes  ex  mandato 


XIIe  SIÈCLE. 


113 


abbatis  de  Deiloco.  Martinus,  juratus,  dixit  idem  quod  Constancius.  Andréas 
juratus,  dixit  idem  quod  Constancius,  et  quod  ipse  extirpavit  in  ea  ad  mandatum 
abbatis  de  Deiloco.  Remigius,  juratus,  dixit  idem  quod  Constancius.  Lanbertus, 
juratus,  dixit  quod  non  vidit extirpatam  de  tempore  idem  quod  Cons- 

tancius. Galterius,  juratus,  dixit  idem  quod  Constancius.  Renaudus,  juratus.  . . 
sunt  xliv  anni  quod  in  terra  ilia  aravit  ad  aratrum  abbatis  de  Deiloco,  et  quod 

viderit Amangius,  juratus,  dixit  idem  quod  Constancius.  Godefridus, 

juratus,  dixit  idem  quod  Constancius.  Odo,  juratus Constancius,  sed 

non  vidit  in  ea  extirpatores. 

(Suivent  U lignes  de  points). 

Testes  abbatis  Sancti-Petri-Vivi  contra  abbatem  Deiloci.  Menardus,  juratus, 
dixit contencio  est  a quadraginta  annis  et  extra.  Requisitus  de  omni- 
bus circonstanciis Bertrannus,  juratus,  dixit  idem  quod  Menardus. 

Requisitus  quomodo  hoc  sciret  dixit ex  auditu. 

(Suivent  3 lignes  de  points  et  la  pièce  paraît  incomplète). 

, /? 

Original,  Bibl.  de  la  ville  de  Joigny  ; liasse  spéciale  snr.DiUt. 

cv. 

CONFIRMATION  DONNÉE  PAR  HUGUES,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  EN  FAVEUR 
DE  L’ABBAYE  DE  SAINT -M ARIEN  D’AUXERRE. 

(An  1160). 

L’archevêque  énonce,  dans  la  pièce  ci-après,  diverses  possessions  des  moines  de  Saint- 
Marien,  situées  à Valprofonde  et  à Taloan,  et  les  confirme  de  son  sceau.  Il  rapporte 
qu’Aringarde,  femme  de  Pierre  Baucenus,  après  la  mort  de  son  mari,  adonné  aux  moi- 
nes tout  ce  qu’elle  et  son  époux  possédaient  à Valprofonde  ; et  ce,  à cause  de  leur  fils 
Etienne  et  de  leurs  deux  filles,  que  les  moines  reçurent  religieuses  dans  leur  maison 
(de  Fossemore). 

Les  moines  achetèrent  aussi,  dans  le  même  lieu,  un  autre  domaine  d’Hugues,  autrefois 
prévôt  royal  à Sens  ; ce  domaine  provenait  de  Foulques,  fils  de  Baucenus  et  d’Aringarde,  et 
était  commun  avec  le  roi. 

Agit  providentia  episcopalis  quod  convenit,  quotiens  in  conservandis  rebus 
ecclesiaslicis  sollicitudinem  impendit.  Iccirco  ego  llugo,  Dei  gratia  archiepis- 
copus  Senonensis,  quasdam  possessiones  quas  canonici  Sancti-Mariani  Aulis- 
siodori  in  territorio  Vallisprofundæ  et  terri lorio  de  Thaloan  possident,  sigilli 
mei  impressione  volo  premunire.  Yolo  etiam  omnibus  notum  fieri  quod  ratione 
in  jus  et  dominium  eorum  prædictæ  possessiones  devenerint. 
il 


15 


114 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Aringardis,  uxor  Pétri  Bauceni,  post  mortem  viri  sui,  pro  filio  suo  Stephano  et 
duabus  sororibus  ejus,  quas  prefati  canonici  in  congregatione  sororum  suarum 
receperunt,  quicquid  juris  vir  ejus,  et  ipsa  cum  eo,  in  temtorio  Vallisprofundæ 
possederant,  canonicis  habendum  in  perpetuum  concessit. 

Altérant  possessionent , in  territorio  sitam,  emerunt  canonici  ab  Hugone, 
quondam  regis  preposito  in  Senonensi  urbe,  quant  et  ipse  enterat  a Fulcone, 
Pétri  Bauceni  et  prefatæ  Aringardis  filio;  et  quant  etiant  cum  domino  noslro,  rege 
Francorum,  participabat  communi  jure. 

Has  itaque  presignatas  possessiones  jure  perpetuo  canonicis  possidendas  con- 
cessit et  laudavit,  in  presentia  mea,  Fulco,  iilius  Pétri  Bauceni  et  Aringardis  ; 
presentibus  istis  : Symone,  thessaurario  ; Matheo,  precentore;  Theobaudo, 
cognato  ejus;  Marti  no,  cantore.  Laudaverunt  et  hoc  uxor  Fulconis  et  liberi  ejus, 
sub  testibus  istis,  quos  ad  eos  pro  accipienda  lande  direxi  : Gauthero  de  Eglisiola  ; 
Petro  de  Thaloan,  presbi teris  ; Hugone  et  Augis,  carpenlari is.  Concessit  etiam  et 
laudavit  hoc  factum  Goffridus  Pétri  Bauceni  et  Aringardis  aller  filius,  audien- 
libus  istis  ; Matbeo,  precentore;  Theobaudo,  cognato  ejus;  Vitale,  decano  de 
Regniaco.  Laudavit  et  hoc  uxor  Goffridi,  coram  testibus  istis  : Dominico,  presbi- 
tero  de  Chimill iaco  ; Herberto  Evroart;  Gauthero  Richart,  monaclto  Sancti- 
Gerntani  Autissiodori. 

Acta  sunt  hæc,  anno  Incarnationis  dominicæ  m°  c"  lx°  ; indictione  vin. 

Original,  scellé  du  sceau  de  l'archevêque;  Arch.  de  l'Yonne,  F.  Saint-Marien,  L.  v. 
s I.  2'. 


CVI. 

ACCORD  ENTRE  L'ABBAYE  SAINT-MARIEN  D’AUXERRE  ET  PIERRE  DE  GU1IGY, 

CHEVALIER. 

(An  1160). 

Alain,  évêque  d’Auxerre,  rapporte  comment  fut  réglée  une  contestation  qui  existait 
entre  Pierre  de  Gurgy  et  les  moines  de  Saint-Marien,  au  sujet  d’un  moulin  à draps  que 
ceux-ci  avaient  fait  construire  sur  la  propriété  de  Pierre  située  auprès  de  Gurgy. 

Pierre  fit  abandon  non-seulement  de  ses  droits  sur  le  moulin  et  ses  dépendances, 
mais  il  y ajouta  un  arpent  de  terre  dont  les  moines  jouiraient  moyennant  6 sous  de  cens. 

Equitatis  est  forma  episcopali  providentia  dignüffl,  pro  posse  suo,  res  æcele- 
siasticas  sollicite  premunire,  ut  in  pace  conserventur  ad  presens  et  in  posterum. 
Iccireo  ego  Alanus,  Dei  gracia  episcopus  Autissiodorensis,  omnibus  notum  volo 
fieri.  presentibus  et  futuris,  qualiler  finita  sit  et  ad  pacem  revocata  quedam  cou- 


XIIe  SIÈCLE.  115 

tencio  que  inter  canouicos  Sancti-Mariani  et  Petrum,  militent,  de  Gurgiaco,  emer- 
seral,  quæ  in  hune  modum  se  habebat  : 

Prefatus  Petrus  querelam  faciebat,  dicens  canonicos  occupasse,  de  suojure, 
locitm  quendant,  in  quo  molendinuni  unum  ad  parandos  pannos  extruxerant, 
prope  villam  nomine  Gurgi,  et  ortulum  quern  juxla  molendinuni  fecerant;  et 
terrain  in  ripa  fluminis  Icaunæ,  de  qua  canonici  exclusam  molendinorum  suoruni 
que  ibi  habent  gravabant.  E contrario  canonici  asserebant  hæc  omnia  se,  jure 
legitimo,  pro  annuali  censu,  possidere. 

Divina  itaque  largiente  clementia,  controversia  hæc  sic  finita  est  : quod  præ- 
dictus  Petrus  cuncta  superius  memorata  injuste  se  calumpniasse  publiée  con- 
fessusest;  et  præter  hæc,  arpentum  unum  terræ  in  vicinia  molendini,  pro  annuali 
censu  sex  nummorum  et  etiam  tjuod  ad  suum  jus  pertinebal  illius  arpenti  quod 
eis  censualiter  possidendum  ibidem  concesserat,  in  presentia  mea  légitimé 
eanonicis  possidenda  perpetualiter  concessit;  et  si  quid  inde  calumpniæ  ortum 
tuerit,  garantiam  illis  se  porlaturus  promisit,  et  de  his  omnibus  per  manum  meam 
abbatem  Sancti-Mariani  investivit. 

Actum  est  hoc  apud  Autissiodorum,  publiée,  in  domo  mea,  anno  Incarnationis 
dominicæ  m0c°lx°;  presentibus  istis  : Guillelmo,  decano;  GoHVido,  cantore  ; 
Germano,  succentore  ; Hugone,  lectore  ; Slephano  d’Esquant;  Stephano  Bugnun; 
Narjoth  de  Tuciaco;  Stephano  Rabi;  Anselmo  Plantevairun,  eanonicis  Sancti- 
Stephani.  Fuerunt  et  alii  testes,  scilicet  : Petrus,  scriba;  Walterus  Rufus  de 
Fl u ri  ; Aalardus  Clauserius.  Laudavit  etiam  liane  prescriptam  pactionem  uxor 
prefati  Pétri,  et  liberi  ejus,  Uugo  et  Filions,  sub  testibus  istis  a me  pro  accipienda 
laude  directis  : Stephano  Bugnun  ; Anselmo  Plantevairun  ; Petro,  scriba  ; Waltero 
Rut'o  de  Fl  u ri  ; Aalardo  Clauserio.  Interl'uerunt  et  alii  testes,  scilicet  : Hilderi  us 
Capels  ; Walterus,  filins  Herberli  d’Avineul;  Herberlus,  lilius  Walteri  Rufi. 


Original  scelle  du  sceau  de  l’évêque.-  Arch.  de  l’Yonne,  F.  Saint-Marien,  L.  xxxi, 
s.  I.  6». 

En  1185,  Hugues, évêque  d’Auxerre,  attesta  que  Hugues  de  Gurgy,  chevalier,ayant 
reçu  en  présent  une  certaine  somme  des  moines  de  Saint-Marien  leur  fit  abandon 
d’une  terre  qu’il  possédait  sur  le  bord  de  l’Yor.ne,  proche  leurs  moulins.  Sa  mère 
et  ses  frères  ratifièrent  l’acte  de  donation.  — Ibidem. 


116 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CVII. 

CHARTE  HE  GUILLAUME  111,  COMTE  DE  NEVERS,  POUR  L’ABBAYE  DE  MOLÈME. 

(An  1160). 

Le  comte  rapporte  que  Dodo,  dit  Enuisset,  a donné  à Dieu,  à Notre-Dame,  et  à l’église 
de  Molême,  une  vigne  sise  à Saint-Gervais,  finage  d’Auxerre.  Le  comte,  la  comtesse  Ida, 
et  leur  fils  Guillaume  ont  approuvé  ce  don. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Willelmus,  Nivernensis  cornes, 
presentibus  et  futuris  notifîco  quod  Dodo  qui  cognominatur  Enuisset,  Deo  et 
Beate  Marie  etecclesieMolismensi,  volente  uxore  sua  et  laudante,  donavit  vineam 
suatn  quam  habebat  apud  Sanctuni-Gervasium.  Hoc  donum  et  elemosinam  lau- 
davi  ego  et  uxor  mea  Ida,  comitissa,  et  filius  noster  Willelmus.  Ut  autem  bec 
concessio  firma,  slabilisque  pernianeat,  et  ne  alicui  injusta  calumpnia  eam  infrin- 
gere  vel  temerare  liceat,  eam  sigilli  nostri  impressione  munire  et  confirmare 
curavimus.  Testes  liujus  rei  sunt  : Humbertus,  arcbidiaconus  Nivernensis;  Buc- 
cardus  de  Silligniaco;  Willelmus  Chacebo;  Odo  Crassus;  Almauricus  Cholardi  ; 
Fardellus  et  Acelinus  de  Clamiciaco. 

Actum  est  hoc  apud  Autisiodorum,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°c»  lx°  ; 
Ludovico  rege,  Alano  Autisiodorensis  episcopo  ; Guilenco,  Molismense  abbate. 

Extr.  du  Cartulaire  du  prieuré  de  Saint-Gervais  d’Auxerre,  M«  du  XVP  siècle  ; 

Archives  de  l’Yonne. 

CV1II. 

CHARTE  D’HUGUES,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  MOLÊME. 

(An  1160). 

L’archevêque  atteste  que  Fromond  Farsit,  de  Joigny,  a donné  à l’église  de  Molême  et  à 
celle  de  Senan,  tout  l’aleu  qu’il  possédait  à Bagneaux  et  que,  longtemps  auparavant, 
Herbert,  fils  de  Garnier  de  Joigny,  avait  donné  aux  mêmes  églises.  Dans  cet  aleu  sont  des 
hommes  libres  et  des  serfs. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis 
archiepiscopus,  notum  omnibus  fieri  volo,  et  presentibus  et  futuris,  quod  Fro- 
mundus  Farsitus,  de  Joviniaco,  laude  uxoris  sue  Helisendis,  et  liberorum  suorum, 
fratrum  quoque  suorum  Herberti  et  Gauterii,  concessit  Deo  et  Molismensi  eccle- 
sie,  pariter  et  Senonensi,  jure  perpetuo  possidendum,  alodium  de  Balneolo  quod 


XIIe  SIÈCLE. 


117 

longo  tempore  antea  eisdem  ecclesiis  donaverat  Herbertus,  filius  Garnerii,  ante- 
cessor  suus,  de  Joviniaco,  sicut  illad  tenebat,  in  silvis,  in  agris,  in  pratis,  in 
vineis,  in  aquis,  in  pascuis,  in  servis  et  ancillis,  et  liberis  horainibus.  Preterea, 
homines,  quos  ut  suos  adversus  easdeni  ecclesias  reclamabat,  liberos  et  emanci- 
patos,  in  presentia  nostra,  eis  in  pace  possidendos  dimisit,  scilicet  Lambertum 
Carrarium,  Stephanum  Comitem,  Tebersum  chevalerium  ; Engebertum  et  Gui- 
bertum,  fratrem  ejus. 

Actum  est  publiée,  Senonis,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m»  c°  lx°;  pontifi- 
catus  vero  nostri  xvn°;  adsistentibus  hiis  ecclesie  nostre  personis,  et  aliis  quo- 
rum nomina  duximus  in  rei  testimonium  subscribenda  : Willelmus,  Senonensis 
archidiaconus  ; Herveus,  prepositus  et  Gastinensis  archidiaconus  ; Symon,  the- 
saurarius  ; Odo,  decanus;  Gauterius,  decanus  Curtiniaci.  De  laicis  autem  Milo 
de  Planci  ; Hugo  de  Pressi  ; llenaudus  Crassus  ; Narjotus  de  Cerilli  ; Stepha- 
nus  Coonz;  Sevinus  Cordella;  Hugo  de  Canvalone  ; Bucardus,  fdius  vicecomitis 
Senonensis,  et  alii  multi.  Ut  autem  hoc  ratum  maneat  etlirmum,  presentis  scripti 
paginam  sigilli  nostri  auctoritate  communimus. 

Cartulaire  de  Molème,  Ms  du  XIIIe  siècle,  l.  11,  P cxvi,  r°;  Arch.  de  la  Côte-d'Or. 


CIX. 

ACCORD  ENTRE  SEGUIN  DE  SAINT-FLORENTIN  ET  LES  MOINES  DE  PONTIGNY. 

(An  1160). 

Henri,  comte  de  Troyes,  rapporte  que  Seguin  de  Saint-Florentin  et  les  moines  de  Pon- 
tigny  ont  passé  pardevant  lui  un  accord  au  sujet  de  la  forêt  de  Saint-Pierre  de  Venizy, 
que  Seguin  vendit  aux  moines,  moyennant  un  cens  annuel  de  12  livres.  Mais  l’usage  des 
habitants  de  Venizy  et  de  certains  habitants  de  Turny,  qui  étaient  du  fief  de  Saint-Pierre, 
fut  réservé. 

Ego  Henricus,  cornes  Trecensis,  notum  fieri  volo  omnibus  hominibus  præsen- 
tibus  et  futuris,  quod  Sevinus  de  Sancto-Florentino  et  fratres  Pontiniaci  venerunt 
in  presentia  nostra  ad  distinguendum  et  recognoscendum  quemadmodum  idem 
Sevinus,  memoratis  fratribus  Pontiniaci,  tolum  nemus  quod  dicitur  Sancti-Petri 
sub  annua  census  redditione  concederet.  Concessit  autem  eisdem  fratribus  et 
ecclesiæ  Pontiniaci  totum  nemus  supradictum  quod  dicitur  Sancti-Petri  et 
circumadjacentia  nemora,  et  nemus  quod  dicitur  de  Vesum  ; sed  sciendum  quod 
homines  de  Yenesiaco  et  quidam  homines  de  Turniaco,  hi  videlicet  tantum  qui 
de  feodo  Sancti-Petri  sunt,  habent  usuariam  in  memorato  nemore  in  omnia  sibi 
necessaria,  excepto  quod  nec  dare,  nec  vendere,  nec  impignorare,  nec  extirpare 


118 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 

(j u id quan!  nemoris  poterunt.  Ipsi  autem  homines  quos  supra  diximus,  propter 
usuariam  quam  eos  liabere  in  nemore  diximus,  costumas  solitas  reddent  Ponti- 
niacensi  ecclesiæ  et  pasnagium  de  porcis  suis.  Igitur  totum  supradictum  nemus, 
sicut  dictum  est,  concessit  Sevinus  Pontiniacensi  ecclesiæ,  libéré  et  quiete,  jure 
perpetuo  possidendum,  ita  ut  memoratæ  fratres  ecclesiæ  possint  illud  cui  volue- 
rint dare,  vendere  et  quantum  voluerint  in  agriculturam  redigere,  et  facere  quid- 
quid  voluerint,  sicut  de  suo.  Si  aillent  in  aliquo  horurn  quæ  Sevinus  concessit, 
calumniam  aut  inquietudinem  aliquam  moverit,  quispiam  eidem  ecclesiæ  Sevinus 
acquitabit  et  pacificabit  ornnia  fratribus  ejusdem  ecclesiæ,  propter  boc  totum 
quod  Sevinus  et  sui  concesserunt  Pontiniacensi  ecclesiæ  quiete  et  libéré  jure 
perpetuo  possidendum. 

Et  propter  acquitamentum  ejusdem,  ipsi  Pontiniacenses  dabunt,  per  singulos 
annos,  Sevino,  vel  hæredi  ejusqui  post  eum  casamentum  de  Chanloth  habuerit, 
censurn,  id  est  duodecim  lib ras  in  crastino  nativitatis  Sancti-Johannis-Baptistæ, 
apud  Sanctum-Florentinum  : si  autem  census  iste,  statHto  tempore,  redditus  non 
t'uerit,  poteril  ilium  exigere  Sevinus  a ceusuali  suo  quod  ab  ipso  tenet  Ponliniaci 
ecclesia,  excepto  quod  si  Sevinus  non  acquilaverit  pactum,  secundum  quod  in 
præsenti  carta  continetur  donec  acquitatum  t'uerit  non  reddct  censurn  Pontiniaci 
ecclesia.  Sevinus  autem,  sive  ntemoratus  hæres,  nulli  censurn  ilium  dare  poterit, 
aut  vendere,  aut  commutare,  nisi  Pontiniacensi  ecclesiæ,  quandiu  fratres  ejus- 
dem ecclesiæ  tantumdem  ei  pro  censu  obtulerint  quantum  alius  dare  voluerit. 

Testes  sunt  : Ansellus  de  Triangulo  et  Garnerius,  frater  ejus  ; Willelmus  de 
Maaleno;  Willelmus,  clericus  comitis;  Willelmus,  marescaldus;  Petrus  Burfal- 
dus  ; DrogoBrustallus. 

Actum  anno  ab  Incarnatione  Dornini  millesimo  centesinio  sexagesimo. 

Copie  du  petit  Cartul.  de  Pontigny,  M*  du  XVIIIe  siècle,  p.  68-69  ; Arch.  de  l'Yonne. 

ex. 

DONATION  PAR  HENRI,  COMTE  DE  TROYES  A L’ABBAYE  DE  LA  POMMERAIE. 

(An  1160). 

Le  comte  rapporte  que  Mathilde,  co;mtesse  de  Blois,  sa  mère,  a donné,  avec  sou  agré- 
ment, à l’église  de  la  Pommeraie,  ses  moulins  de  Provins.  L’un  de  ces  moulins  est  situé  près 
de  la  porte  de  Bosense ; les  deux  autres  près  du  Pont-Benoît.  Il  donna  en  outre  à ladite, 
abbaye  35  livres  de  rente  à prendre  sur  son  tonlieu  de  Provins  et  il  indique  les  trois  foires 
sur  lesquelles  cette  rente  sera  perçue. 

Ego  Henricus,  Trecarum  cornes  palatinus,  presentibus  et  futuris  notum  fieri 


XIIe  SIÈCLE. 


I 19 

volo  <|uod  Mail ildis,  Blesensis  comitissa,  domina  cl  mater  mea,  molendinos  suos 
de  Pruvino, ecclesie  de  Pomerio,  ass.ensu  meo,  dédit;  quorum  unus  est  juxta  por- 
tam  de  Bosense,  alii  duo  sunt  juxta  pontem  Benedictum.  In  molendino  quoque 
(jui  est  constitutus  juxta  portam  prescriptam,  pro  remedio  animæ  suæ,  ecclesiæde 
Sosiaco  unum  modium  frumenti  annuatim  in  perpeluum  persolvendum  dédit.  In 
aliis  vero  duobus  qui  sunt  juxta  pontem  Benedictum,  ecclesie  de  Paraciyto, 
propter  excambiationem  quam  erga  abbatissam  ipsius  Paraclyti  pro  Pomerio  fecit, 
très  modios  frumenti  singulis  annis  persolvendos  in  perpetuum  tribuit.  Prêter 
liæc,  in  tbeloneo  meo  de  Pruvino,  ecclesiæ  prefale  de  Pomerio,  singulis  annis  xx\ 
quinque  libras  in  perpetuum  persolvendas  dédit.  Quarum  in  nundinis  Sancli- 
Martini  v libras  reddere  constituit;  in  nundinis  vero  mai  i xv  libras;  in  nundinis 
Sancti-Aygulfi  alias  libras  xv.  Et  ne  oblivioni  traderetur,  sigillo  meo  corroboravi. 
Hujiis  rei  testes  sunt  : dominus  Hugo,  Senonensis  archiepiscopus  ; dominas 
Henricus,  Trecensis  episcopus;  Guillelmus,  frater  meus  ; Stephanus,  Trecensis 
canonicus;  Bernardus,  Sancti-Petri  Trecensis  ecclesiæ  canonicus  ; Odo  deMonte- 
Omeri  ; Petrus  Bursaudus. 

Actum  est  hoc  ab  Incarnatione  Domini  m°  co  lx°  anno.  Tradita  est  heccarta 
apud  Pruvinum,  per  manum  Guillelmi,  cancellarii. 


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Original,  scellé  autrefois  ; Areh.  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  Notre  Dame  de  Sens, 
L.  VIII.  y (T*'-*''*  H ? ^ ■ je  y 9 3a" 

En  1161.  le  même  comte  donna  à l’abbaye  de  la  Pommeraie,  pour  le  repos  de  l’âme 
de  son  père  et  de  celle  de  sa  mère  qui  était  inhumée  ence  lieu, 3 muids  de  froment 
et  trois  muids  de  tramois  de  rente  sur  le  minage  de  Bray.  Il  déclare  aussi  qu’il  a 
donné  a cette  maison  le  moulin  de  la  porte  de  Busançais  et  le  droit  de  salage  â 
Provins,  et  les  moulins  que  sa  mère  a fait  construire  sous  le  pont  Benoit. 

En  1177.  Guillaume,  archevêque  de  Reims,  déclare  que  les  religieuses  de  la  Pom- 
meraie ont  cédé  à Guillaume,  maréchal  de  son  cher  frère  le  comte  Henri,  un 
moulin  situé  à Provins  que  sa  mère  leur  avait  donné.  Cette  cession  a eu  lieu 
moyennant  une  rente  de  neuf  muids  de  froment  à prendre  sur  ledit  moulin,  et  sur 
un  second  moulin  construit  par  le  même  Guillaume. 

En  1176  Henri  comte  de  Troyes,  étant  à Provins,  rapporte  que  son  maréchal  Guil- 
laume, ayant  fait  bâtir  un  moulin  sur  la  rivière  de  la  Vousine,  l'abbaye  de  la 
Pommeraie  et  d’autres  propriétaires  de  moulins  sur  celte  rivière  lui  adressèrent 
des  plaintes  sur  le  dommage  que  leur  causait  cette  construction.  Le  comte,  ne 
voulant  pas  permettre  la  destruction  du  moulin  de  son  maréchal,  mit  les  parties 
d'accord  et  ordonna  que  ce  dernier  pourrait  prendre  seulement  un  pied  d’eau  pour 
faire  tourner  son  moulin.  Il  fit  ensuite  défense  de  bâtir  d’autres  moulins  sur  la 
Vousine,  depuis  le  moulin  de  son  élangjusqu’à  celui  que  sa  mère  avait  donné  aux 
religieuses  de  la  Pommeraie. 

En  1203,  au  mois  d’avril,  Garnier  de  Jutigny,  chevalier,  donna  à l’abbaye  de  la 


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CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Pommeraie,  où  sa  fille  était  religieuse,  un  muid  de  froment  de  rente  sur  le  mou- 
lin-neuf  de  Provins  dont  il  possédait  la  moitié. 

En  1214,  au  mois  de  décembre,  Blanche,  comtesse  de  Troyes,  reconnut  qu’elle  avait 
amodié  son  moulin,  situé  à Provins,  nouvellement  construit  et  composé  de  trois 
roues,  aux  églises  de  Saint-Jacques  et  de  Saint-Ayoul  de  Provins,  à celles  du 
Paraclct  et  de  la  Pommeraie  et  au  prieuré  de  Melo,  moyennant  10  muids  de  fro- 
ment de  rente.  Si  le  moulin  ne  produit  pas  suffisamment  pour  payer  cette  rente, 
la  comtesse  percevra  le  déficit  sur  les  moulins  desdites  églises,  situés  sur  les 
rivières  de  la  Posée  et  de  Durtaen,  savoir  sur  les  moulins  de  Crévecœur,  de  la 
Comtesse,  de  Gauberl,  de  Recherel  etdeLovet.  — Ibidem. 


CXI. 

RECONNAISSANCE  SOLENNELLE  DES  RELIQUES  DE  SAINT  LOUP,  ARCHEVÊQUE 

DE  SENS. 

tAn  1160). 

Hugues,  archevêque  de  Sens,  voulant  dissiper  toute  hésitation  sur  l’existence  dans 
l’abbaye  Sainte-Colombe  de  la  plus  grande  partie  du  corps  de  saint  Loup,  archevêque 
de  cette  ville,  déclare  que,  assisté  de  ses  vénérables  frères  les  évêques  d’Orléans  et 
d’Auxerre,  et  en  présence  d’un  grand  nombre  de  personnes,  il  a fait  solennellement 
ouverture  de  la  châsse  du  saint,  dans  laquelle  se  trouvaient  sa  tête  et  son  corps. 

Ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis  arcliiepiscopus,  notum  esse  volo  universis 
fidelibus  Dei,  quoniam  ambiguitas  erat  de  corpore  beati  Lupi,  confessons,  Seno- 
nensis anlistitis,  utruni  in  ecclesia  Sanctæ-Columbæ  majoris  integrum  cum  capite 
quiesceret,  necne  ; verum  ut  hujuscemodi  ambiguitas  de  medio  auferretur,  et  rei 
veritas  eluceret  ad  plénum,  vir  venerabilis  Girardus  ejusdem  ecclesiæ  abbas, 
cum  multa  precum  instantia  nos  rogavit  ut  sanctum  corpus  illud  inspiceremus, 
quatinus  agnita  de  ipso  veritate,  tota  ulterius  cessaret  ambiguitas,  omnisque 
exinde  oborta  sopiretur  contentio.  Nos  itaque  pro  pace  dignæ  postulationi  præ- 
bentes  assensum,  adjunctis  nobiscum  venerabilibus  et  religiosis  personis,  ad  tes- 
timonium  veritatis  venimus  ad  ecclesiam  ; et  coram  omnibus  qui  aderamus,  capsa 
reserata  et  aperta  in  qua  sanctum  corpus  illud  quiescere  eredebatur,  invenimus 
et  vidimus,  Deo  gratias,  pretiosum  thesaurum  beatissimi  confessoris  Lupi  inte- 
grum corpus  cum  capite,  et  admirabili  gaudio  jocundati  sic  in  pace  discessimus. 
Postmodum  autem  evoluto  aliquanto  tempore,  defuncto  eodem  abbate  Girardo, 
successit  ei  in  regimine  Odo,  vir  venerabilis,  prudens  ac  honestus,  qui  pro  reve- 
rentia  et  honore  sancti  patroni  sui  Lupi  satis  curiose  et  sollicite  laborans,  ad 
dominum  Adrianum  papam  IV  festinavit,  et  a sede  apostolica  detulitad  nos  litte- 


XIIe  SIÈCLE. 


m 

ras  cura  mandato,  quatinus,  temporis  oportunitate  captata,  preciosura  thesau- 
rura  qui  a nobis  repertus  fuerat,  ostendereraus  populo  Dei.  Igitur  et  pro  jubentis 
Doraini  mandato  et  pro  necessaria  ratione,  quæ  negocio  corapetere  videbatur, 
videlicet  pro  reraovenda  ambiguitate  et  conlentione,  adunato  clero  et  populo 
copioso  in  ecclesia  S.  Colombæ  raajoris  forinsecus  extra  arabitura  loci,  in  loco 
spacioso  qui  capere  posset  raultitudinem,  vin  kalendas  Julii,  quamvis  indigni, 
ostendimus  palan)  caput  et  ossa  preciosi  confessons,  adjunctis  nobiscum  venera- 
bilibus  fratribus  nostris  Manasse,  Aurelianensi  et  Alano,  Autisiodorensi  episcopis, 
quorum  sigillis  ab  utraque  parte  subter  dependentibus,  nostro  in  medium 
collocato,  præsenti  quoque  pagina  rei  veritatem,  ne  aliquatenus  a memoria 
laberetur,  roborari  fecimus  ac  muniri. 

Actum  est  anno  Dominicæ  Incarnationis  m.  ci.x,  pontificatus  autem  nostri 
anno  xvm. 

Original,  Bibl.  de  Sens,  Fonds  Sainte-Colombe.  — Gallia  Christ.,  t.  xii,  Preuves 
du  diocèse  de  Sens,  n°  li. 


CXII. 

BULLE  D’ALEXANDRE  III,  AU  SUJET  DE  L’ÉGLISE  SAINT-EUSÈBE  D’AUXERRE. 

(1160  à 1167,  4 juin). 

Le  pape,  s’adressant  à l’abbé  de  Saint-Laurent-l’Abbaye,  confirme  la  donation  faite  par 
Alain,  évêque  d’Auxerre,  aux  religieux  de  Saint-Eusèbe  de  la  même  ville,  du  produit  des 
prébendes  vacantes  dans  la  cathédrale. 

Alexander  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  filiis  Dodoni  abbati,  et 
fratribus  ecclesiæ  beatorum  Laurentii  et  Hilarii-de-Abbatia,  salutem  et  apostoli- 
cam  benedictionem.  Justis  petentium  desideriis  dignum  est  facilem  præbere 
consensum,  et  vota  quæ  a rationis  tramite  non  discordant,  elfectu  sunt  consé- 
quente complenda.  Eapropter,  dilecti  in  Domino  fil ii,  vestris  postulationibus 
grato  concurrentes  assensu,  beneficium  præbendarum  a fratre  nostro  Alano, 
episcopo,  et  universo  capitulo  Autissiodorensis  ecclesiæ  B.  Eusebii,  ad  jus  eccle- 
siæ vestræ  spectanti  rationabiliter  concessum,  et  ab  eisdem  scripto  proprio 
confirmatum,  sicutin  eoi'um  authenticis  litteris  continetur,  vobis  et  per  vos  præ- 
dictæ  ecclesiæ  auctoritate  apostolica  confirmamus,  et  præsentis  scripti  patrocinio 
communimus;  statuentes  ut  nulli  omnino  hominum  liceat  banc  paginam  nostræ 
confirmationis  infringere,  vel  ei  aliquatenus  contraire.  Si  quis  autem  hoc  attem- 
ii  16 


m 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


ptare  præsumpserit,  indignationem  omnipotentis  Dei  et  beatorum  apostolorum 
Pétri  et  Pauli  se  noverit  incursurum. 

Datum  apud  Montem-Pessulanura,  h nouas  junii. 

Gallia  Christiana,  t.  xii,  Preuves  du  diocèse  d’Auxerre,  n°  xxvi. 

La  charte  de  l'èvêque  Alain  est  de  l’an  1159.  — Lebeuf,  preuves  de  l’hist.  d’Auxerre, 
t.  iv,  n°  49. 

CXIII. 


CHARTE  D’ALAIN,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  POUR  L’ARRAYE  DE  REIGNY. 

(Entre  1160-1167). 

L’évêque  atteste  et  confirme  la  donation  faite  au  monastère  : 1°  par  Jehan,  chapelain  de 
Cravan,  de  quatre  arpents  de  vigne,  situés  à Irancy,  et  de  ses  meubles,  lorsqu’il  se  donna 
à l’abbé  Ascelin  pour  être  associé  aux  prières  des  religieux  deReigny;  2°  par  Sebaud, 
chapelain  de  Vermanton,  d’une  maison  et  d’autres  biens;  3’  par  Raoul,  diacre,  frère  de 
Sebaud,  de  sa  maison  et  dépendances. 

Ego  Alanus,  Dei  gratia  Autissiodorensis  episcopus,  notum  fiert  volo  presenti- 
bus  et  futuris  quod  confîrmavi  Deo  et  Beate-Marie  de  Regniaco,  et  fralribus 
ibidem  imperpetuum  Deo  servientibus,  quatuor  arpenta  vinee  que  Johannes, 
capellarius  de  Crevent,  habebat  apud  Irenci;  que  pro  salule  anime  sue  fratribus 
de  Regniaco  libéré  concessit  jure  perpetuo  possidenda,  cum  reddidit  se  inter 
manus  Ascelini,  venerabilis  abbatis  de  Regniaco,  fratrum  collegio  cum  vellet 
sociandus  et  eorum  beneficiis  et  orationibus  communicandus. 

Preterea  concessit  predictis  fratribus  quicquid  habebat  in  mobili  et  in  supel- 
lectili,  vel  in  aliis  rebus. 

Yerum  etiam  quicquid  acquisiturus  esset,  quamdiu  esset  in  seculo,  clericali 
liabitu  indutus,  Sebaudus  vero,  capellanus  deVermenton,  concessit  similiter,  pro 
sainte  anime  sue,  predictis  fratribus  de  Regniaco;  verumtamen  post  decessum 
suum  donnim  quandam  lapideam  quam  habebat  apud  Vermenton,  grangiam  suam 
et  torcular  que  sunt  juxta  eandem  domum,  ortum  qui  adjacet  predicle  domui, 
vineam  quandam  quam  habebat  in  Mondefois,  et  quicquid  habet  et  acquisiturus 
est,  sive  in  mobili,  sive  in  edificiis,  sivein  aliis  rebus,  exceptis  quatuor  partibus 
vinearum  quas  pro  salute  anime  sue  concessit  post  decessum  suum  ecclesie  de 
Vermenton,  quarum  due  sunt  in  valle  deSancto-Cirico,  unain  Repenna,  altéra  in 
Clause. 

Porro,  Radulfus,  diaconus,  frater  predicti  Sebaudi,  eodem  ductus  desiderio, 


XIIe  SIÈCLE. 


123 


concessit  similiter  post  decessum  suum,  pro  salute  anime  sue,  supiadictis  f ratrï 
bus,  domuro  suam  de  Vermentonj  vineam  (juam  habebat  in  Foresta,  et  quiccjuid 
habet  et  acquisiturus  est,  sive  in  mobili,  sive  in  edificiis,  sive  in  aliis  rebus. 

Hujus  rei  testes  sunt  : Petrus,  abbas  de  Vallelucenti  ; Harduinus,  abbas  de 
Ripatorio;  magisler  Girardus,  Trecensis  archidiaconus  ; Brictius,  canonicus 
Autissiodorensis.  Hec  autem,  ut  firma  et  rata  imperpetuum  habeantur,  presentis 
scripture  testimonio  et  sigilli  nostri  auctoritate  roboravimus. 

Original,  scellé  du  sceau  de  l’évêque  Alain,  le  représentant  debout,  bénissant  de  la 
main  droite  et  tenant  sa  crosse  de  la  main  gauche.  — Légende  : SIG1LLVM 
ALTISIODORENSIS  EP1SCOPI  ; et  dans  le  champ  du  sceau  : ALANUS  ; Areh.  de 
l’Yonne,  F.  de  Reigny  ; 1.  xm.  s.  1.  8'. 

CXIV. 

DONATION  PAR  HERBERT  DE  MERRY  A L’ABBAYE  DE  CRISENON. 

(Entre  1160  et  1180). 

Lorsque  les  religieuses  de  Crisenon  bâtissaient  leurs  moulins  de  Crain,  Herbert  de  Merry 
voulut  d’abord  s’y  opposer.  Cependant,  s’étant  transporté  sur  ce  lieu  avec  Gautier,  prieur 
de  Crisenon,  il  renonça  à ses  prétentions  et  concéda  la  permission  de  prendre  dans  son 
domaine  la  pierre  et  le  bois  pour  construire  ces  moulins.  En  reconnaissance,  il  reçut  de 
l’abbaye  cent  sous  de  Provins  ; et  sa  femme,  une  vache  ; etc. 

Quoniam  lapsu  succedentium  temporum,  et  mobilium  rerum  varietate,  plurima 
paulatim  a sinu  memorie  elabuniur,  nisi  scripti  vinculo  religentur,  necesse  est 
litterarum  suffragio  commendare  quod  ad  posterorum  noticiam  expedit  pervenire. 
Notum  sit  igitur  presentibus  et  futuris  quod,  quando  sanctimoniales  de  Crise- 
none  edificabant  molendina  sua  de  Cren,  Herbertus  de  Marriaco  movit  eis 
calumpniam  impedientis  relevationem  predictorum  molendinorum,  diebus  pluri- 
bus.  Postea  ipse  Herbertus  et  Galterus,  prior  de  Crisenone,  cum  auxiliatoribus 
suis  super  molendina  convenientes,  obortam  controversiam  sedaverunt  hoc  modo. 
Ipse  Herbertus,  equo  animo  et  bona  fide,  permisit  edificari  molendina,  conce- 
dens  jure  perpetuo  terre,  petre,  nemorum  suorum  sufFicientem  usum  ad  opus 
molendinorum.  Propter  hoc  accepit  benefîcium  de  bonis  Crisiniacensis  ecclesie 
centum  solidos  proviniacensis  monete  ; et  uxor  ejus,  vaccamunam  et  censumxn 
denariorum  in  die  Sancti-Johannis,  et  post  mortem  suam  condonat  censum 
dominabus.  Et  ne  in  posterum  posset  oblivione  deleri,  aut  qualibet  rediviva 
pullulante  versutia  impediri,  nichilominus  reclamans  et  censum  post  mortem 
condonans,  istud  quod  pepigit  cum  ecclesia  scribi  jussit,  et  sigilli  capituli 


m 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


Sancli-Stephani  Autissiodorensis  impressione  muniri  et  ipsius  episcopi.  Hujus 
rei  testes  sunt  : Guillelmus,  decanus  ; Guillelmus,  presbiter  de  Maliaco  ; 
Paganus,  presbiter  de  Colengiis  ; Renaldus  de  Marriaco  ; Pelrus,  scriba  ; 
Hyterius  de  Briva;  Guido  de  Asneriis  ; Calo  de  Sancto-Bricio  ; Gibaudus;  Hugo 
Berruerius. 

Cartul.  de  Crisenon,  f°  xx,  v°,  B i b I . impér. 

Par  une  charte,  donnée  entre  1137  et  1151,  Hugues,  abbé  de  Pontigny,  puis  évêque 
d’Auxerre,  avait  vendu  aux  religieuses  de  Crisenon  les  moulins  de  Cren  pour 
1080  sous.  Il  réserva  toutefois  aux  frères  de  la  Grange  de  Loren,  qui  appartenait 
à son  monastère,  le  droit  de  moudre  gratuitement  dans  ces  moulins.  — Ibidem. 

cxv. 

DONATIONS  FAITES  A L’ABBAYE  SAINT-JEAN-LEZ-SENS. 

(Entre  1160  et  1168). 

L’archevêque  Hugues  rapporte,  dans  la  charte  ci-après,  qu’IIerbert-le-Roux,  de  Vinneuf, 
s’étant  retiré  sur  la  fin  de  sa  vie  dans  le  couvent  de  Saint- Jean,  y fut  reçu  chanoine,  et  dota 
cette  maison  d’un  pré  et  de  plusieurs  serfs.  Mais,  comme  un  chevalier  nommé  Geoffroi 
s’opposait  à cette  libéralité,  son  fils  Herbert,  voulant  la  maintenir  dans  toute  sa  valeur, 
donna  au  couvent  des  prés  sis  à Leschères,  près  Joigny. 

Ensuite  la  femme  d’Herbert,  le  chanoine,  qui  mourut  peu  de  temps  après  cela,  voulant 
pour  l’amour  de  son  époux  être  inhumée  dans  l’église  Saint-Jean,  donna  d’autres  prés,  sis 
à Leschères,  et  5 sous  de  cens  à Paroy. 

Ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  notum  facio  tam  futuris  quam 
presentibus  quoniam  Herberlus  Rufus,  de  Vico-Novo,  circa  finem  vitæ  suæ  abre- 
nuntians  sæculo,  habitum  regularem  in  ecclesia  Beati-Johannis,canonicus  factus, 
suscepit;  et  de  suo  proprio  eidem  ecclesiæ  tria  arpenta  prati  et  dimidium  apud 
Vicum-Novum,  prope  virgultum  suum  dimisit  et  donavit;  et  horainem  quendara, 
Radulfum  videlicet,  fabrum,  cum  quadam  feraina  in  burgo  Sancti-Petri-Vivi, 
alios  vero  tam  homines  quant  feminas  eisdem  canonicis  concessit. 

Quod  quia  fil  i us  ejus,  Herbertus,  ob  calumniam  cujusdam  .Toffridi  militis, 
garentire  non  poluit,  ne  beneficium  patris  minueretur,  recompensavit  ecclesiæ, 
juxta  nominatum  pratum,  sex  arpenta  terræ  et  dimidium  ; et  in  vico  qui  dicitur 
Lescherele,  arpentum  prati  et  dimidium. 

Uxor  vero  defuncti  Herberti,  non  multo  post  decedens,  amoreviri  in  prædicta 
ecclesia  volens  sepeliri,  sepultaquiescit  ; et,  pro  remedio  animæsuæ,  duo  arpenta 
prati,  arpento  et  dimidio  Lescherele  conjuncla,  canonicis  donavit,  et  quinque  soli- 
dos  census  apud  Paretum,  qui  de  paterno  jure  acciderant  et  quos  Garnerius 


XIIe  SIÈCLE. 


125 

Faber,  de  Donnamaria,  annis  singulis  reddit.  Herbertus  vero,  filins  eorum,  hoc 
genitoris  et  genetricis  beneficium  in  præsentia  nostra  laudavit,  atque  per  raanum 
nostram  abbatem  Willelmum  investivit. 

Nos  etiam  sigilli  nostri  impressione  firmavimus,  ne  fratres  nostri  canonici 
Beati-Johannis  inde  possent  ulterius  inquietari.  Præsentes  fuerunt  Fromundus, 
canonicus  et  capellanus;  Andréas,  canonicus;  Milo,  clericus  noster;  Gilo  de 
Serbona  ; Guillelraus,  maiorejusdem  Herberti. 

Copie  collationnée  en  1653  sur  l’original,  scellé  du  sceau  de  l’archevêque;  Archives 
de  l’Yonne,  Fonds  Saint-Jean-lez-Sens. 


CXYÏ. 


CHARTE  D’HUGUES,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  LA  POMMERAIE. 

(Entre  1160  et  1168). 

L’archevêque  termine  les  contestations  qui  existaient  entre  les  religieuses  de  la  Pom- 
meraie, le  curé  de  Vertilly  et  Joscelin,  chevalier,  au  sujet  de  la  dîme  des  terrains  défri- 
chés dans  le  Bois-Rahaut. 

Ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  notum  omnibus  esse  volo,  et 
presentibus  et  futuris,  quuni  contentio  erat  inter  ecclesiam  de  Pomereto  et  pres- 
biterum  de  Vertilliaco,  et  Joscelinum,  militem,  super  decimatione  de  labore 
sanctimonialium  in  bosco  Kaaldi,  et  talis,  Domino  miserante,  inde  compositio 
facta  est  ante  nos  : divisum  itaque  fuit  et  concessum  quod  predictus  miles  vel 
heredes  sui,  reddent  annuatim  presbitero  messionem  suam;  et  ultra  nec  pres- 
biter,  nec  predictus  miles,  aut  heredes  sui,  aliquid  poterunt  reclamare  in  décima 
dominarum.  Insuper,  predictus  miles  concessit  el  donavit  in  perpetuum,  eidem 
ecclesie  de  Pomereto,  in  elemosina,  pasturas  de  tota  terra  sua,  tam  in  bosco 
quam  in  piano,  ad  omnia  animalia,  prêter  glandem;  ita  scilicet,  nisi  fuerit 
tanta  abundantia  quod  dari  possit  ad  pasnagium.  Hoc  laudaverunt  Guillelmus, 
frater  ejusdem  Joscelini,  et  uxor  ejus,  Agnes,  et  mater  illius  Avelina,  cognomine 
Clara.  Laudavit  scilicet  Ansellus  de  Triangulo,  de  cujus  feodo  erat.  Hujus  rei 
testes  sunt  : Stephanus,  abbas  Sancti-Remigii,  et  Guillelmus,  abbas  Sancti- 
Johannis  ; Guillelmus,  prepositus  ; Teo,  cellerarius  ; Bernardus,  presbiter  de 
Gisi  ; Stephanus,  capellanus  de  Paraclito  ; frater  Teo  de  Clieveroia. 

Ut  autem  hoc  ratum  esset,  sigilli  nostri  auctoritate  fecimus  roborari.  Datum 
per  manum  Fromundi,  notarii  et  capellani  nostri. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne,  F.  de  l’abbaye  Notre-Dame  de  Sens,  L.x. 


H 9 } * 


426 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CXVII. 

VENTE  PAR  LES  TEMPLIERS  A L’ARRAYE  SAINT-JEAN-LEZ-SENS. 

(Entre  1160  et  1180). 

Frère  Gilbert,  maître  des  Templiers  de  Coulours,  vend  à l’abbé  de  Saint-Jean-lez-Sens 
une  terre  sise  au  territoire  de  cette  ville.  Pierre  de  la  Porte,  supérieur  des  Templiers  en 
France,  approuve  cette  vente. 

In  nomine  Domini.  Ego  Petrus,  cognomine  de  Porta,  servus  et  frater  Templi 
Hierosolimitani  et  magister  fratruni  qui  in  Galliarum  partibus  demorantur,  notum 
facio  tam  futuris  quara  presentibus  quoniam  frater  Gillebertus,  magister  de  Cou- 
lours, fratri  et  domino  nostro  Willelmo,  ecclesiæ  Beati-Johannis  Senonensis 
abbati,  ejusdemque  loci  capitulo,  terrain  quara  habebamus  in  territorio  Seno- 
nensi,  de  eleraosina  Stephani,  militis,  cognomine  Gorgie,  quoniam  eadem  terra 
nobis  multum  necessaria  non  erat,  vendidit,  nostroque  et  fratrura  nostrorura 
assensu,  in  perpetuum  habere  concessit. 

Nos  ilaque  predictara  emptionem  que  assensu  nostro  facta  est,  ut  rata  in 
perpetuum  maneat,  sigillo  nostro  roborare  curavimus. 

Original  scellé  autrefois  ; Archives  de  FYonne,  Fonds  de  l'abbaye  Saint-Jean-lez- 
Sens,  L.  vu. 


CXVIII. 

CHARTE  DE  GAUTIER,  ÉVÊQUE  DE  LANGRES,  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE 
SAINT-MICHEL  DE  TONNERRE. 

(Après  1160  et  avant  1180). 

L’évêque  atteste  que  Hugues  et  VValo,  seigneurs  de  V anlay,  ont  donné  aux  religieux 
droit  d’usage  général  dans  tous  leurs  bois,  pour  le  monastère  et  pour  les  moulins  de 
Tonnerre  et  leur  maison  de  Coussegré;  pâturage  des  bestiaux  de  l’abbaye  et  des  hommes 
de  Coussegré,  etc.  — Vidimé  en  1303  par  plusieurs  abbés  et  prieurs  de  Tonnerre  et  des 
environs. 

Universis  présentes  litteras  inspecturis,  frater  Johannes,  humilis  abbas  monas- 
teri  Sancti-Petri  Melundensis,  ordinis  sancti  Benedicti,  Lingonensis  dyocesis, 
frater  Johannes,  abbas  humilis  monasterii  Quinciacensis  predicte  dyocesis  et 
ordinis  Cisterciensis  ; Hugo,  decanus  cristianitatis  Tornodori;  Aymo,  rectorhos- 


XIIe  SIÈCLE. 


127 

pitalis  Beate-Marie  de  Fontenellis  ; fraler  Johannes,  prior  prioratus  Sancti-Aniani, 
et  Jacobus  ecclesie  Sancti-Petri  Tornodorensis  preposilus,  salutem  in  Domino. 
Noverint  universi  nos  vidisse  et  diligenter  inspexisse,  ac  de  verbo  ad  verbum 
legisse  quasdam  litteras  bene  scriplas,  sanas  et  intégras,  non  abrasas,  non  abo. 
litas,  non  viciatas,  non  cancellatas,  nec  in  aliqua  sni  parte  corruptas,  sigillo  reve- 
rendi  in  Christo  patris  Galteri,  Dei  gratia  quondam  Lingonensis  episcopi,  sigil- 
latas,  formam  que  sequitur  continentes  : 

Ego  Galterus,  Dei  gratia  Lingonensis  ecclesie  episcopus,  notum  facio  presen- 
tibus  et  futuris  quod  Hugo  et  Walo,  domini  de  Yanlaio,  concesserunt  Deo  et 
ecclesie  Beati-Micbaelis,  et  monachis  ibi  degentibus,  usuarium  omnium  nemorum 
suorum  ad  omnes  usus  ecclesie  et  domorum  suarum,  et  ad  omnia  que  proprie  ad 
abbaciam  pertinent,  et  ad  usus  molendinorum  que  sunt  in  burgo  Tornodori.  Con- 
cesserunt etiam  omne  usuarium  ad  opus  domus  et  grangie  et  furni  de  Curcese- 
creta  in  omnibus  necessariis  suis,  et  pasturam  omnibus  animalibus  de  abbacia,  et 
omnibus  animalibus  hominum  de  Curcesecreta,  excepto  pasnatico  porcorum. 
Monachi  autem  mittent  in  omnibus  nemoribus  de  Yanlaio  porcos  suos  et  sexa- 
ginta  erunt  sine  pasnatico.  Concesserunt  etiam  quandam  terrain,  que  dicitur 
Vallis-Guia,  ecclesie  possidendam.  Pastores  et  custodes  animalium  accipient  in 
nemore  baculum,  aculeum  et  roortam,  sed  non  accipient  bec  de  quercu,  sive  de 
fago.  Sciendum  autem  quod  fores tam  de  Anglo  et  de  Chutana  et  foresta  Annonis 
et  terrain  de  Fornaco  abbas  Sancti-Michaelis  sua  esse  asserebat.  Quapropter  pre- 
dictam  conditionem  abbas  remisit. 

Laudaverunt  hec  uxores,  et  filii,  et  filie  domini  Hugonis  et  domini  Walonis,  et 
perpetuo  lenendum  firmaverunl.  Testes  hujus  rei  : Petrus,  decanus  Tornodori  ; 
Dominicus,  decanus  de  Juinaco;  dominus  Milo  de  INoeriis  ; Marinus,  piperarius; 
Orulfus  et  Arricus,  fratres  ; Marinus,  vilicus  ; Dominicus  et  Petrus,  famuli  abbatis. 
In  cujus  rei  testimonium,  nos  prefati  abbates  et  alii  consequenter  numerati,  liuic 
presenti  transcripto  sigilla  nostra  duximus  apponenda. 

Datum  et  actum  anno  Domini  millesimo  trecentesimo  tercio,  decimo  die  sab- 
bati  ante  festum  beate  Marie-Magdalene. 


Cartul.  de  Saint-Michel , Ms  du  XVI'  siècle,  H.  f°  îv,  v°;  Bibl.  de  Tonnerre. 


128 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CXIX. 

CHARTE  DE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  POUR  L’ARBAYE  SAINTE- COLOMBE 

DE  LA  MÊME  VILLE. 

(Vers  1161) 

L’archevêque  rapporte  comment,  le  jour  d’une  exposition  publique  des  reliques  du 
bienheureux  Loup,  archevêque  de  Sens,  il  reçut  de  l’abbé  de  Sainte-Colombe  quelques 
parties  de  ces  reliques,  savoir  de  la  tête  et  du  corps.  Alors,  frappé  des  nombreux  miracles 
qui  s’opéraient  dans  l’église  du  même  saint,  située  à Naud,  il  y déposa  les  reliques  qu’il 
avait  reçues  et  les  y fit  placer  dévotement  dans  une  châsse. 

Hugo,  Dei  gratia  archiepiscopus  Senonensis,  omnibus  ad  quos  présentes  littere 
pervenerint,  in  Domino  salutem.  Noverit  universitas  vestraquod  cum,  ad  peticio- 
nem  et  instantiam  abbatis  et  monacborum  Sancte-Columbe,  reliquias  beati  Lupi, 
archiepiscopi  Senonensis,  populo  qui  ad  hoc  videndum  devote  venerat,  ostendis- 
semus,  humiliter  ab  eodem  abbate  postulavimus  quatinus  aliquam  portionem 
de  reliquiis  sanctissimi  confessoris  nobis  concederet.  Quod  nobis  benigne  con- 
cedens,  donavit  quamdam  parlera  de  capite  et  de  reliquiis  corporis  ipsius,  invo- 
lutam  in  quadam  particula  capsule  sue. 

Nos  vero  moti  plurimum  pro  evidentissimis  miraculis,  que  per  mérita  dicti 
confessoris  frequentius  fiebant  in  ecclesia  ejusdem  confessoris  Lupi  de  No,  et 
fere  omnes  illuc  conlluebant,  jam  dictas  reliquias  cum  multa  devotione  donavi- 
mus  et  in  quadam  capsa  reposuimus. 

Original,  scellé  du  sceau  (brisé)  de  l’archevêque;  Archives  de  l’Yonne,  F.  Saint- 
Pierre-le-Vif  de  Sens. 


cxx. 

ACCORD  ENTRE  GUILLAUME  III,  COMTE  DE  NEVERS,  ET  L’ABBE  DE  SAINT  - GERMAIN. 

(An  1161). 

Le  comte  et  son  fils  Guillaume  renoncent  aux  droits  qu’ils  réclamaient  sur  quatre 
femmes  de  Diges.  Ils  cèdent  des  droitsde  sauvegarde  sur  certaines  maisons  situées  dans 
l’enceinte  de  ce  village,  mais  à condition  que  ce  privilège  ne  sera  point  étendu  sans  leur 


XIIe  SIÈCLE. 


m 

permission.  Ils  règlent  d’autres  questions  controversées  sur  Escamps  et  sur  Diges.  — Dans 
le  château  de  Saint  Sauveur-en-Puysaie,le  prieur  de  ce  lieu  aura  les  2/3  de  la  justice  et  le 
comte  l’autre  tiers.  Le  comte  de  Tonnerre  aura  droit  d’hospitalité  pour  lui-même  et  ses 
propres  gens  dans  le  prieuré  d’Egriselles. 

In  nomine  Domini,  ego  Willelmus,  cornes  Nivernensis,  et  Willermus,  filins 
meus,  notum  facimus,  tam  presentibus  quam  futuris,  sancte  matris  Ecclesie  filiis, 
quod  querele  que  erant  inter  nos  et  Arduinum,  abbatem  Sancti-Germani  Autisio- 
dorensis,  terminate  sunt  hoc  modo. 

Nos  calumpniabamus  ei  quatuor  feminas  apud  Digiam,  videlicet  feminam 
Jocelini,  feminam  Columbi,  feminam  Hugonis  Forestarii  et  feminam  Rabbaudi; 
et  cognovimus  quia  in  eis  nicliil  habebamus,  et  quod  clamabamus  abbati  in  pace 
dimisimus.  Salvamentum  autem  quod  in  quibusdam  domibus,  que  posite  erant 
intra  receptum  Digie,  habebamus,  iterum  abbati  reliquimus,  ita  tamen  ut  ambi- 
tus  firmitatis  illius  sine  nostra  licencia  non  dilatetur  vel  augmentetur  ibi  ubi 
perdamus  salvamentum  nostrum.  Bene  autem  cognoscimus  quia  in  burgo  et  in 
omni  potestate  Digie  abbas  Sancti-Germani  omnern  justiciam  habet.  Quod  autem 
milites  nostros,  tempore  guerre  nostre,  infirmitate  Digie,  et  de  Escanno  posuimus, 
et  credenciam  ab  hominibus  accepimus,  non  fuit  nostri  j m is  ; neque  hoc  facere 
debuimusvel  debemus,  nisi  consensu  et  voluntate  abbatis. — In  Castro  et  potestate 
Sancti-Salvatoris  de  Puseio,  prior  ejusdem  loci  habet  duas  partes  justicie  et  nos 
terciam.  Omnes  ministeriales  ballias  tenentes  ejusdem  castri  ac  potestatis,  prêter 
prepositum  et  illos  qui  sunt  de  propria  familia  domus  nostre,  in  Castro  islo  debet 
prior  investire,  et  illi  habent  priori  de  suo  dare  usque  ad  decem  solidos.  De 
terris  que  pro  inopia  cultorum  non  coluntursic  stalutum  est  quod,  quamdiu  ita 
fuerunt,  erunt  in  potestate  prioris.  Et  cum  venerint  qui  eas  colere  voluerinl  et 
poterint,  prior  negare  non  poterit ; ultra  tamen  xn  nummos  pro  laudatione  et 
dono  terre  ab  eis  extorquere  non  poterit.  Dé  nemoribus  tercia  pars  nostra  est; 
due  prioris,  de  quibus  ita  factum  est  quod  domus  Sancti-Salvatoris  habebit  ibi 
usuagium  suum  ad  opus  sue  proprietatis.  In  domo  prioris  de  Ecclesiolis  habet 
cornes  Tornodorensis,  si  presens  fuerit,  hospicium  ad  opus  familie  sue  private  ; 
sed  prepositus  Tornodori  et  reliqui  servientes  et  venatores  non  habent  ibi  hospi- 
talitatem,  nec  aliquam  procurationem.  Ne  autem  hoc  aut  temporum  velustate  aut 
alicujus  hominis  perversitate  immutaretur,  aut  penitus  deperiret,  litterarum  nos- 
trarum  adnotacione  et  sigillorum  nostrorum  impressione  signavimus.  Laudavit 
hoc  Wido,  frater  Willelmi,  filii  rnei;  filius  meus.  Hujus  rei  testes  sunt:  Hugo, 
archiepiscopus  Senonensis,  et  xvm  alii  in  carta  notati. 

Actum  est  hoc  apud  Autissiodorum,  in  curia  comitis,  anno  ab  Incarnatione 

il  17 


130  CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

m°  c°  lx°  i°;  régnante  Ludovico,  rege  Francorum  ; Alano,  Autisiodorensi  pon- 
tifice. 

Cartulaire  de  l’abbaye  Saint-Germain,  XIIIe  siècle,  fJ  92,  r >,  n>  n,  Bibl.  de  la  ville 
d’Auxerre,  Ms  n°  140.  — D-  Viole,  t.  îv,  p.  1029,  ibidem. 

CXXI. 


TRANSACTION  ENTRE  L’ABBAYE  SAINT-JULIEN  D’AUXERRE  ET  LE  COMTE 

DE  JOIGNY. 

(An  1161  . 

L’archevêque  de  Sens  et  le  comte  de  Nevers  terminent  les  longues  contestations  qui 
existaient  entre  l’abbaye  de  Saint-Julien  et  Rainard,  comte  de  Joigny,  au  sujet  de  la  terre 
de  Migennes.  En  conséquence  le  comte  renonce  au  droit  de  gîte  qu’il  réclamait  à Migennes 
et  dans  les  granges  des  religieuses.  L’abbesse  aura  à Migennes  quatre  serviteurs  qui  ne 
dépendront  que  d’elle.  Le  comte  et  ses  gens  n’auront  aucun  droit  sur  les  gens  de  peine, 
moissonneurs,  etc.,  de  quelque  part  qu’ils  viennent.  L’abbesse  conserve  tout  droit  de 
main-morte  sur  les  serfs  de  son  église;  elle  pourra  changer  en  prés  10  arpents  des  pâ- 
tures de  Migennes.  Le  comte,  voulant  réparer  autant  que  possible  les  graves  dommages 
qu’il  a causés  à l’abbaye,  lui  donne  les  bois  dits  de  Saint-Julien.  Cet  acte  fut  passé  à 
Bazarne,  en  présence  de  nombreux  témoins. 

In  nomine  Domini.  Ego  Hugo,  Dei  gracia  Senonensis  archiepiscopus,  notum 
omnibus  fieri  volo,  et  presentibus  et  fuUiris,quum  de  quærelis  quas  cornes  Jovi- 
niacensis,  Rainardus,  reclamabatin  villa  de  Miganna  adversus  æcclesiam  Sancti- 
Juliani  Autissiodori,  unde  longo  tempore  multa  inter  æcclesiam  et  ipsum  fuerat 
disceptacio,  talis  per  manum  nostramet  ccmitis  Nivernensis  inter  eos  compositio 
facta  est,  Domino  miserante. 

Cornes  itaque,  liospitacionem  quant  reclamabat,  tant  in  propria  donto  quant 
in  grancltiis  sanctimonialium  in  eadem  villa  Miganne,  vel  in  aliis  ubicunque  eas 
habuerint,  quitam  omnino  clamavit  ac  benigne  dimisit,  concedens  quod  de  pro- 
pre:? rebus  ejusdem  æcclesiæ,  quæ  tant  in  ipsa  villa  quant  in  aliis  villis  ad  ean- 
dem  potestatem  pertinentibus  consistèrent,  nichil  deinceps  acciperet,  nec  ipse, 
nec  sui. 

Concessit  et  tant  contes  quod  quatuor  servientes  haberet  æcclesia  in  ipsa  potes- 
tate  Miganne,  liberos  et  absolutos  ab  omni  exactione,  justicia  et  consuetudine, 
ita  quod,  si  comiti  forisfecerint,  eos  abbatissa  ltabebit  ad  justiciam  in  domo  sua 
Autissiodori,  nec  alibi  comiti  justiciam  exhibebunt;  et  eos  poterit  mutare  abba- 
tissa ad  voluntatem  suant.  In  ntercennariis  autem  æcclesiæ,  sive  messoribus, 
undecunque  venerint,  nullam  cornes  aut  servientes  ejus  habebunt  justiciam, 


XIIe  SIÈCLE. 


131 


messionem,  seu  quamlibet  aliam  exaclionem,  nisi  fuerint  in  magno  forisfacto 
presentialiter  deprehensi.  Si  quam  tamen  in  eis  prius  justiciam  habebat,  propter 
hoc  non  perdet.  Preterea,  de  servis  æcclesiæ  habebit  abbatissa,  sine  contradic- 
tione,  manum-mortuam,  sanguinem,  et  de  servo  æcclesiæ  interfecto  plenariam 
einendationem. 

De  pascuis  vero  ejusdem  villæ,  concessum  fuit  quod  abbatisse  liceret  redigere 
in  prata  decem  arpennos  ; reliquum  vero  in  pascuis  remanebit.  Denique  pro  gra- 
vibus  dampnis  quæ  ipse  cornes  æcclesiæ  intulerat,  pro  eo  quod  ilia  non  poterat 
ad  plénum  resarcire,  donavit  ipsi  æcclesiæ  partem  illam  nemoris  quod  dicitur 
Sancli-Juliani,  quam  adquisierat  a canonicis  Deiloci. 

De  cetero  concessum  fuit  et  divisum  quod  ilia  omnia  de  quibus  controversia 
non  erat  antequam  emergeret  inter  eos  contentio,  deinceps  quisque  possideat 
sine  contradictione.  Et  bæc  omnia  juravit  cornes  se  rata  liabere  et  in  perpetuum 
observare. 

Hujus  rei  testes  : Girardus,  abbas  Sancti -Petri-Vivi  Senonensis  ; Harduinus, 
abbas  Sancti-Germani  Autisiodorensis ; Guillelmus,  archidiaconus  Senonensis; 
Guido,  prepositus  Sancti-Stephani  Autisiodorensis  ; Rainaudus,  archidiaconus 
Autisiodorensis  ; Stephanus,  archipresbiter  Autisiodorensis  ; Stephanus,  cellera- 
rius;  Petrus  Rossellus,  capellanus  abbatisse  ; Guillelmus,  presbiter  de  Miganna  ; 
Guillelmus,  filius  comitis  Nivernensis  ; Garnerius  de  Triennello;  Rocbardus  de 
Selleniaco,  frater  abbatisse  ; Stephanus  de  Petra-Pertusa,  frater  ejus  ; Herbertus 
de  Marriaco;  Guillelmus  de  Baserna  ; Garnerus,  prepositus  Autisiodorensis; 
Iterius,  filius  Raaudi;  Radulfus,  prepositus  abbatisse;  Odo  maior;  Rainaudus 
Cbenevox.  Ex  parte  vero  comitis  Joviniaci  ; Ilisnardus,  vicecomes  Joviniaci  ; 
Hugo  de  Prisseio  ; Hugo,  prepositus  Joviniaci  et  multi  alii.  Hæc  omnia  quæ  su- 
perius  subnotata  sunt  laudavit  comitissa  Joviniaci,  Aalaidis  nomine,  filia  vide- 
licet  comitis  Nivernensis. 

Actum  est  hoc  apud  Basernam,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lx°  i», 
Alexandro  papa  présidente;  régnante  Ludovico,  rege  Francorum  ; Alano,  Autis- 
siodori  presule  ; Guillermo,  Nivernensi  consule. 

Original,  scellé  autrefois  de  trois  sceaux;  Archives  de  l’Yonne,  F.  Saint-Julien,  L. 
xxvin,  s.  1.  lre. 

En  1199,  le  comte  Guillaume  I de  Joigny  ratifia  la  charte  precedente  ; et  comme 
. il  y avait  quelque  chose  d’obscur  au  sujet  des  serfs  de  l'abbaye,  il  déclara  que 
l’abbesse  aurait  tout  droit  de  main-morte  sur  tous  ses  hommes  demeurant  à Mi- 
gennes  et  à Bussy.  Il  confirma  aussi  une  charte  de  l’an  11H4  contenant  don  par  son 
père  de  quatre  hommes  à l’abbaye  de  Saint-Julien.  — Ibidem,  liasse  x,  s.  1.  5e: 
Recueil  de  chartes  écrit  au  XVIIe  siècle. 


132 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CXXII. 

ABANDON  FAIT  PAR  PIERRE,  CHAPELAIN  D’ERVY,  A L’ABBAYE  DE  DILO. 

(An  1161). 

L’archevêque  Hugues  atteste  que  Pierre,  chapelain  d’Ervy,  et  ses  frères,  ont  fait  abandon 
à l’abbaye  de  Dilo  de  tout  ce  qu’ils  lui  réclamaient  sur  la  dîme  des  vignes  de  Bellechaume. 
D’autre  part,  les  chanoines  de  Dilo  ont  donné  à Engelbert,  l’un  des  frères  de  Pierre,  la 
jouissance,  pendant  sa  vie,  d’un  droit  de  cens  qu’il  leur  payait  sur  un  arpent  de  terre  situé 
près  de  Brienon,  à condition  qu’après  sa  mort  ils  reprendraient  possession  de  la  terre. 

Ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  notum  fieri  volo  universis, 
presentibus  et  futuris,  quod  Petrus,  capellanus  de  Erviaco  et  fratres  ejus,  queri- 
moniant  quam  adversus  ecclesiam  de  Deiloco  querelabant  de  décima  vinearum 
Belle-Calme,  in  presentia  nostra  pacifice  dimiserunt.  Quod  si  in  decimatione 
eorum  aliquid  ulterius  adquisierinl,  extra  liane  pactionem  erit.  Unus  autem  ex 
ipsis,  Engelbertus  nomine,  unum  arpentum  terre  juxta  Briennonem  excolebat  sub 
annuo  censu  octo  denariorum  et  unius  minelli  annone,  quem  reddebat  quotannis 
canonicis  Dielocensis  ecclesie,  quorum  est  terrilorium  in  quo  illud  continetur 
arpentum.  Hune  ergo  censum  ei  canonici  condonant  dum  vixerit  et  tenere  volue- 
rit,  eo  tamen  pacto,  ut  ecclesia  terrain  suam  reliabeat  cum  Engelbertus  mortuus 
t'uerit. 

Laudant  etiam  prefati  fratres  quicquid  ecclesia  usque  ad  liane  diem  ex  eorum 
tenuerat  patrimonio.  Hujus  rei  testes  sunt:  Willermus,  archidiaconus  ; Herveius, 
frater  ejus  ; Rainerus  de  Briena  ; Petrus,  decanus  Snncti-Florentini . 

Actum  est  publice,  anno  Verbi  incarnati  m°  c°  l°  xi°. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l'Yonne,  F.  Dilo,  L.  v,  s.  1.  lr'. 


CXXIII. 

ACCORD  ENTRE  LES  ABBÉS  DE  SAINT-REMY  DE  SENS  ET  DE  PRÈUILLY. 

(An  1161). 

L’abbé  de  Saint-Remy  abandonne  à celui  de  Preuilly  la  forêt  du  Normand,  située  auprès 
de  la  grange  d’Aigremont. 

Ego  Steplianus,  abbas  Sancti-Remigii  Senonensis,  notum  omnibus  esse  volo 


XIIe  SIÈCLE.  133 

quool  querela  habita  est  inter  nos  et  ecclesiam  Pruliacensein  de  ForestaNormanni, 
quæ  est  juxta  grangiam  Agrimontis. 

Hæc  quereb  îta  sedata  est  quod  ego  prædictam  forestam  quietam  clamavi  ; et 
orania  quæcumq  :m  Pruliacensis  ecclesia  per  annum  et  diem  quiete  possederat, 
quieta  deinceps  et  b liera  sine  calomnia  fore  laudavi. 

Hoc  ego  Stephanus,  abbas,  in  capitulo  nostro  ita  laudavi,  et  capitulum  laudare 
feci. 

f Signum  Stephani,  abbatis  ; S.  Stephani,  prioris  ; S.  Helduini;  S.  Hugonis  ; 
S.  Bernardi  ; S.Odonis,  cantoris  ; S.  Stephani  ; S.  Guillermi  ; S.  Fulconis  ; S.  Han- 
nonis  ; S.  Milonis.  Testes  qui  inlerfuerunt  sont  hii  : Galterius,  presbi ter  de 
Domnamaria  ; Stephanus,  presbi  ter  de  Villabugelen  ; Martvnus,  presbi  1er  de  Vil- 
laterri  ; Ernulfus,  miles  de  Dontelli. 

Actum  est  hoc  in  capitulo  Sancti-Remigii,  præsente  abbate  Pruliacensi,  die 
festi  Sancti-Luce,  anno  ab  Incarnatione  Domini  ai0  c°  sexagesimo  primo. 

Charte  confirmée  par  l’archevêque  de  Sens  en  1162.  — Original,  Bibl.  de  Sens,  Fonds 
de  Preuilly. 


CXXIV. 

DONATION  PAR  LE  ROI  A L’ABBAYE  DE  LA  POMMERAIE. 

(An  1161). 

Le  roi  déclare  que  voulant  venir  en  aide  à l’abbaye  de  la  Pommeraie,  il  lui  a donné  la 
dîme  de  tout  le  vin  qu’il  consommerait,  lorsqu'il  viendrait  à Sens  accompagné  de  la  reine 
ou  seul.  Cette  libéralité  est  faite  à charge  d'anniversaire  pour  le  roi  Louis  et  la  reine 
Adélaïde,  père  et  mère  du  roi  et  défunts  ; et  pour  la  reine  Constance,  sa  femme,  égale- 
ment défunte. 

Ego  Ludovicus,  Dei  gratis  Francorum  rex.  Quoniam  novellis  domibus  reli- 
gionis  et  precipue  Deo  sacratis  virginibus,  ne  pro  necessitate  corporali  de  ser- 
vitio  Dei  torpeant,  opitulari  necesse  est,  nos  cœnobio  Pomeriæ,  et  sororibus  Deo 
famulantibus  providentes,  notum  facimus  universis,  presentibus  et  futuris,  eidem 
monasterio  et  sacris  virginibus  totius  vini  quod  expendemus  Senonis  nos  et 
regina,  quando  ibi  simul  erimus  aut  separatim,  decimam  nos  dedisse  in  elemo- 
sina  ; ita  ut  in  ecclesia  ilia  memorialiter  anniversarium  Ludovici  regis,  patris 
nostri,  et  matris  nostræ  Adelaidis,  et  dilectæ  uxoris  nostræ  reginæ  Constanciæ, 
defunctæ,  annuatim  fiat.  Ut  hocautem  donum  nostrum  immutabilem  vim  obtineat, 
carta  et  sigillo  nostro  confirmari  precepimus,  subter  inscripto  nominis  nostri 
charactere. 


134 


CA.RTULA.IRE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 

Actura  Senonis,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°  lx°  primo  ; regni  nostri  xxv°; 
astantibus  in  palatio  nostro  quorum  nomina  subtitulata  sunt  et  signata  : S.  co- 
mitis  Theobaldi,  dapiferi  nostri;  S.  Guidonis,  buticularii  ; S.  Mathæi,  camerarii. 
Data  per  manum  Hugonis,  cancellarii. 

Copie  du  XVIIe  siècle  tirée  d’un  vidimus  de  l’an  1339  -,  Arch.  de  l’Yonne,  F.  de  l’ab- 
baye de  Notre-Dame  de  Sens,  l.  i.  a <no 
En  1187  (88)  au  mois  de  mars,  le  roi  Philippe-Auguste,  étant  à Sens,  confirma  la 
libéralité  ci-dessus  et  l’étendit  au  pain  qui  serait  mangé.  — Ibidem.  ^ (j/o 


CXXY. 

DONATION  PAR  ISNARD,  VICOMTE  DE  JOIGNY,  A L’ABBAYE  DE  VAULÜISANT. 

(An  1161). 

Isnard,  vicomte  de  Joigny,  donne  à l’abbaye  de  Vauluisant  sa  terre  d’Hermentière  ; ce 
qui  fut  ratifié  par  Joduin,  son  fils. 

Ego  Hugo,  archiepiscopus  Senonensis,  présentes  et  futuros  certam  habere 
notitiam  volo,  quia  scilicel  Isnardus,  vicecomes  de  Joviniaco,  donavit,  in  elemo- 
sina,  abbati  Yallislucen lis  et  monachis  ibi  Deo  servientibus,  terrain  suam  que 
dicitur  Hermenterias,  cum  omni  dominio  et  justitia  illius  terre  et  appendiciis 
suis.  Hoc  donum  laudavit  Joduinus,  filius  ejus,  audientibus  Ancello  Gasteble  ; 

Rainaudo  Ma ; Stephano  Buffet,  et  tiliastro  suo  Stephano  Rainaudo  ; Hugone, 

preposito  de  Joviniaco.  Hoc  etiam  laudavit  uxor  ejus,  Esmerilla,  et  filii  sui  Rei- 
naudus  et  Isnardus,  audientibus  Reinaudo  Crasso  et  filiis  suis  Reinaudo  etTheo- 
baldo. 

Factum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  l°  xi°,  apud  Joviniacum. 
Quod  ut  ratum,  intemeratumque  permaneat,  sigilli  mei  tirmare  precepi. 

Cartul.  de  Vauluisant,  fol.  79,  r°,  anc.  pages  146  et  147  ; Bibl.  impériale,  n°  1 5*2. 

La  même  année,  Isnard  donna  à Vauluisant  tous  les  droits  de  dîmes  qu’il  prétendait 
sur  les  terres  deVauvinard  et  du  Bouloy.  — Ibid.,  f°  85,  r°. 


CXXYI. 

DONATION  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE  DE  VAULUISANT  PAR  HERBERT  DE  SORMERY. 

(An  1161). 

Hugues,  archevêque  de  Sens,  atteste  qu’Herbert,  fils  d’Etienne  de  Sormery,  a ratifié  le 
don  fait  par  son  père  à l’abbaye  de  Vauluisant  de  tout  ce  qu’il  possédait  à Cérilly.  Cet 


XIIe  SIÈCLE.  135 

acte  fut  fait  dans  la  vallée  de  Mesnil-Guiton,  qui  est  entre  Breurs  et  Séant,  devant  un 
grand  nombre  de  témoins. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu-Christi,  ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis 
arehiepiscopus,  volo  présentes  et  futuros  certain  habere  noticiam,  quia  scilicet 
Herbertus,  filius  Stephani  de  Sormereio,  laudavit  donum  quod  pater  suus  fecit 
abbati  de  Vallelucenti  et  monachis  ibidem  Deo  servientibus,  videlicet  quicquid 
pater  suus  possidebat  et  ipse  clamabat  in  terrilorio  Cyrille!,  in  piano  et  in  bos- 
cbo,  perpetuo  habendum  et  libéré  possidendum.  Hoc  factum  est  in  valle  quæ 
dicitur  Masniî-Guitun,  quæ  est  inter  Burs  et  Seiancium.  Hujus  rei  testes  siint: 
Guicbardus,  abbas  Pontiniacensis  etGalterus  Bocacrez  ; Hugo,  abbas  de  Sequane- 
Portu;  Stephanus,  pater  præfati  Herberti;  Drogo  Strabo  etJosbertus,  fraterejus; 
Guarnerius  de  Molinons  et  Gaufridus,  filius  ejus.  Hoc  iterum  laudavit  Ermen- 
gardis,  uxor  ejus,  et  Hubertus  Tracer,  frater  ejus,  ante  æcclesiam  Sancti-Floren- 
tini,  audientibus  Slephano  de  Sormereio,  Guillermo,  canonico  de  Sancto-Floren- 
tino  ; Jouduino  de  Turnei  ; Guiardo  de  Floenneio  ; Guillermo  de  Boeleio  ; 
Frodone,  tune  preposito  Sancti-Florentini  ; Jocelino  Surdo. 

Factum  est  hoc  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lx°  i°. 

Quod  ut  ratum,  intemeratumque  permanent,  sigilli  mei  appositione  firmari 
precepi. 


Original, scellé  du  sceau  de  l'archevêque  de  Sens;  Arch.  de  i'Yonne,  Fonds  Vaului- 
sant,  L.  x. 

A la  même  date,  Rainaud-le-Gras,  de  Joigny,  renonça,  en  faveur  de  l'abbaye  de  Vau- 
luisant,  à tout  ce  qu  i I lui  réclamait  à Cérilly.  Sa  femme  Marie  et  ses  fils  Hu- 
gues. Rainaud  et  Boudier  ratifièrent  ce  don.  — Témoins  : Hugues,  prévôt  de 
Joigny,  et  Guérin,  son  gendre.  — Ibidem. 

En  1166,  Isnard,  vicomte  de  Joigny,  donne  à l’abbaye  les  droits  de  dîmes  qu’il 
percevait  sur  les  terres  que  les  moines  ont  défrichées  ou  défricheront  en  Vauvi- 
nard  et  sur  les  paroisses  de  Séant  et  de  Cérilly.  Joduin.  son  fils,  a ratifié.  — fbid. 

Vers  le  même  temps,  Hugues  de  Vareilles  (de  Vareis)  a donné  à l’abbaye  tous  les 
droits  qu’il  avait  à Séant  et  à Cérilly;  Ameline.  sa  femme,  et  Edeline,  sa  fille, 
étant  a Dilo,  ont  ratifié  cet  acte  devant  l’abbé  de  Dilo,  — Pierre  de  Vareilles  fit 
également  don  de  ses  droits,  en  1190  — Ibidem. 


136 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CXXVII. 

BULLE  DU  TAPE  ALEXANDRE  III,  CONFIRMATIVE  DES  BIENS  DE  L'ABBAYE 
SA INT-M ARIEN  D’AUXERRE. 

(An  1162). 

Le  pape,  s’adressant  à Milon,  abbé  de  Saint-Marien,  déclare  prendre  ce  monastère  sous 
sa  protection,  et  il  confirme  l’abbaye  dans  la  possession  de  tous  ses  biens  dont  l’énumé- 
ration est  très-longue.  Le  pape  cite  l’église  même  de  Saint-Marien,  fondée  par  saint  Ger- 
main ; celles  de  Notre-Dame  et  de  Saint-Martin  hors  de  la  ville  d’Auxerre  ; celle  de  Bon- 
nard ; des  granges  à Oiselet,  au  Petit-Bois,  à la  Chapelle,  etc;  et  des  biens  distribués  dans 
un  grand  nombre  d’autres  lieux. 

Alexander  episcopus , servus  servorum  Dei,  dilectis  fîliis  Miloni,  abbati 
Sancti-Mariani,  ejusque  fratrib us,  tam  presentibus  quant  futuris,  régularem  vitam 
professis,  in  perpetuum.  Religiosam  vitam  eligen tibus  apostolicumconvenit  adesse 
présidium,  ne  forte  cujuslibet  temeritatis  incursu  aut  eos  a proposito  revocet 
aut  robur,  quod  absit,  sacre  religion is  infringat.  Eapropter,  dilecti  in  Domino 
ftlii,  vestris  justis  postula lionib us  clementer  annuimus,  et  prefatam  Sancti-Ma- 
riani ecclesiam  in  qua  divino  mancipali  estis  obsequio,  et  predecessoris  nostri 
bone  memorie,  Adriani,  pape  vestigia  inhérentes,  sub  beati  Pétri,  et  nostra 
prolectione  suscipimus,  et  presentis  scripti  privilegio  communimus.  In  primis 
siquidem  statuentes  ut  ordo  canonicus,  qui  secundum  Deum,  et  beati  Augustini 
regulam,  et  Premonstratensis  ecclesie  institutionem  in  eodem  loco  noscitur  ins- 
titutus,  perpetuis  ibidem  inviolabil i ter  temporibus  conservetur.  Preterea  quas- 
cumque  possessiones,  quecumque  bona  eadem  ecclesia  in  presentiarum  juste  et 
canonice  possidel,  aut  in  futurum  justis  concessione  pontificum,  largitione 
regum  vel  principum,  oblatione  fiddium,  seualiis  justis  modis,  prestante  Domino, 
poterit  adipisci,  firma  vobis,  vestrisque  successoribus  et  illibata  permaneant; 
in  quibus,  bec  propria  duximus  exprimenda  vocabulis  : Ipsam  videlicet  ecclesiam 
Sancti-Mariani  a beato  Germano  in  honorera  sanctorum  martyrum  Cliosme  et 
Damiani  edificatam;  ecclesiam  Sanctæ-Mariæ  in  suburbio  Autissiodorensi  con- 
structam,  cum omnibus  pertinentiis suis;  ecclesiam Sancti-Martini, cum  pertinen- 
tiis  suis,  in  eodem  suburbio  sitam  ; in  pago  Senonensi,  ecclesiam  Sancti-Martini 
deBonorto,  cum  decimis,  pratis,  vineis  et  terra  ipsi  ecclesie  adjacente;  grangiam 
de  Oisello,  cum  omnibus  decimis,  pratis,  censibus  terris,  ad  jus  Beate-Marie 


XIIe  SIÈCLE. 


137 

tinentibus,  tam  in  ipso  loco  quam  in  parochiis  circa  positis,  scilicet  in  parochia 
de  Qona,  de  Tangi  et  Luini  ; grangiam  de  Bosculo,  cum  pratis  et  terris  suis; 
grangiam  de  Cappella,  cum  pratis  et  terris  suis  ; decimam  quam  Herbertus 
Crassus  et  ejusdem  participes  in  eadem  grangia  vobis,  assensu  episcopi  Autissïo- 
dorensis,  contulerunt;  in  silva  Ote  locum  qui  dicitur  Vallisprofunda,  cum  omni- 
bus pertinentiis  suis  ; ex  dono  regis  Ludovici,  terram  in  territorio  de  Taloen; 
terram  Pétri  Bauceni  ; terram  quam  a Fraerio  et  a monachis  Sanctæ-Mariæ  Seno- 
nensis  in  eadem  Valleprofunda  acquisi vistis,  cum  omnibus  que  ad  ipsas  terras 
pertinent;  usum  totius  silve  que  vocatur  Palestel,  sive  ad  terram  arabilem  ex- 
colendam,  sive  pro  animalium  vestrorum  pastura,  sive  pro  construendis  domi- 
bus,  et  aliis  veslris  ulilitatibus;  terram  et  census  de  Lindri  et  de  Poili;  census 
et  terram  apud  Sanctum-Priscum  sitam  ; decimam  de  Vinceles  ; censum  quem 
Petrus,  canonicus  Sancti-Sephani,  circa  ecclesiam  Beate-Marie  vobis  émit;  molen- 
dinum  de  Stagno,  cum  ipso  stagno,  pratis  et  omnibus  pertinentiis  suis  ; prata  ex 
dono  Raaudi,  in  confino  Apugniaci  ; molendina  supra  Belcbiam,  cum  pratis  et 
pertinentiis  suis;  molendina  que  sunt  circa  villam  de  Gurgi  ; molendinum  quod 
est  juxta  Basso  ; vineasjuxta  ecclesiam  Sancti-MarianietSancti-Martini  ; clausum 
Herberti  Crassi,  Ursi  Viatoris  ; clausum  quoque  Clarini  etdomum  ejus;  vineam, 
ex  dono  Gervasii,  ab bâtis  Sancti-Germani  ; locum  qui  dicitur  Sancti-Salvii,  cum 
omnibus  ad  se  pertinentiis,  et  integram  prebendam  in  ecclesia  Sancti-Stephani  ; 
ila  tamen  ut  in  celebratione  quotidiane  misse  pro  defunctis  canonicis,  et  illius 
misse  etiam  quam  presbiteri  canonici,  per  ordinem,  statutis  hebdomadis,  célé- 
brant, debitum  eidem  ecclesie  servilium  impendalis.  Sane  novalium  vestrorum, 
que  propriis  manibus  aut  sumptibus  colitis,  sive  de  nutrimentis  vestrorum  ani- 
malium, nullus  a vobis  décimas  présumât  exigere.  Decernimus  ergo  ut  nulli 
omnino  bominum  liceat  supradictam  eeclesiam  temere  perturbare,  aut  ejus  posses- 
siones  auferre,  vel  ablatas  retinere,  minuere,  seu  quibuslibet  vexationibus  fati- 
gare;sed  illibatas  omnia  et  integra  conserventur,  eorum  pro  quorum  gubernatione 
et  sustentatione  concessa  sunt  usibus  omnimodis  profutura,  salva  nimirum 
apostolica  sedis  autlioritate  et  diocesani  episcopi  canonica  justitia. 

Si  qua  igitur  in  futurum  ecclesiastica,  secularisve  persona,  liane  nostreconstitu- 
tionis  paginam  sciens,  contra  eam  temere  venire  temptaverit,  secundo,  tertiove 
commonita  nisi  presumptionem  suam  congrua  satisfactione  correxerit,  potes- 
tatis,  honorisque  sui  dignitate  careat,  reamque  se  divino  judicio  existere  de 
perpetrata  iniquitate  cognoscat,  a sacratissimo  corpore  et  sanguine  Dei  etDomini 
redemptoris  nostri  Jesu-Christi  aliéna  fiat,  atque  in  extremo  examine  districte 
ultioni  subjaceat.  Cunctis  autem  eidem  loco  sua  jura  servantibus  sit  pax  Domini 
il  18 


138  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 

nostri  Jesu-Christi,  quatenus  et  hic  friictum  bone  actionis  percipiant,  et  apud 
districtum  judicem  premia  eierne  pacis  inveniant.  Amen,  amen,  amen. 

Ego,  Alexander,  catliolice  ecclesie  episcopus  subscripsi.  — Benevalete. 

(Suivent  les  signatures  de  treize  Cardinaux). 

Datum  apud  Montempessulanum,  per  manum  Hermanni , sancte  Romane 
ecclesie  subdiaconi  et  notarii,  sexto  calendas  junii,  indictione  décima,  Incarna- 
tionis  dominice  anno  m°  c°  lx°ii°;  pontificatus  vero  domini  Alexandri,  pape, 
tertii,  anno  tertio. 

Original;  Archives  de  l’Yonne,  F.  Saint-Marien. 

En  1173,  l’archevêque  de  Sens  a confirmé  loutes  les  donations  relatées  dans  la 
bulle  ci-dessus.  — Ibidem. 

Une  autre  bulle  du  même  pape,  datée  de  1177,  confirma  les  moines  dans  les  mêmes 
biens  et  privilèges,  et  y ajouta  le  droit  de  recevoir  les  morts  étrangers  au  monas- 
tère dans  le  cimetière  de  l’abbaye  ; celui  de  célébrer  les  offices  divins  à voix  basse 
et  portes  closes,  pendant  l’interdit  général  ; enfin  la  présentation  aux  églises  pa- 
roissiales du  patronage  de  la  même  maison.  — Ibidem. 

cxxvm. 

JUGEMENT  RENDU  PAR  LE  PAPE  ALEXANDRE  III,  SUR  UN  DIFFÉREND  ÉLEVÉ 
ENTRE  L’ABBAYE  DE  DILÛ  ET  LES  MOINES  DE  LA  CHARITÉ. 

(An  1162,  octobre). 

Le  pape  Alexandre,  étant  à Sens,  y prononce  un  jugement  sur  une  contestation  élevée 
au  sujet  de  la  propriété  d’une  partie  de  la  terre  de  Beiscia,  que  réclamaient  aux  moines  de 
Dilo  ceux  de  la  Charité  qui  habitent  Saint-Cydroine.  Le  pape  y rend  compte  des  débats 
préliminaires  de  ce  jugement;  de  la  déclaration  de  noble  homme  Gaubert  de  Seignelay,  et 
de  Milon  Jérémie,  de  Joigny,  de  qui  les  moines  tenaient  la  terre  contestée,  etc. 

Alexander,  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  filiis  Balduino,  abbati,  et 
fratribus  ecclesie  Sancte-Marie  Deiloci,  salutem  et  aposiolicam  benedictionem. 
Cum  vos  pari  ter,  et  dilecti  filii  nostri  monachi  de  Caritate  apud  Sanctum-Sindro- 
nium  commorantes,  pro  causa  que  inter  vos  vertebatur  in  nostra  nuper  essetis 
presentia  constituti,  predicti  monachi  partem  terre  Beiscie,  raticne  nemoris  de 
Monte-Cegon,  cujus  tertiam  partem  possident,  et  aliam  partem  ejusdem  Beiscie 
ratione  proprietatis  a vobis  instantius  repetebant,  asserentes  eam  ad  ecclesie 
sue  jus  pertinere;  vos  vero,  e contrario  proponentes,  dixistis  controversiam  inter 
vos  et  eos  olim  subortam  in  presentia  venerabilis  fratris  nostri,  Hu.,  Senonensis 
archiepiscopi,  tali  modo  fuisse  decisam  : quod  cum  ad  ejus  examen  eadem  fuisset 
controversia  deducta,  nobilis  vir  Gaubertus,  miles,  de  Selenniaco,  a quo  et  a Milone 
Jeremiade  Joviniaco  terram  prescriptam,  sub  annuo  censusex  solidorum,  possi- 


XIIe  SIÈCLE. 


139 


detis,  ad  ejusdem  archiepiscopi  presentiam  accessit,  offerens  quod  ter  ram  illam 
perambularet,  et  eam  certis  limitibus  designaret;  quam  postea  cum  duobus  viris 
juraret  ad  jus  suum  et  eo  mediante  ad  ecclesiam  vestram  spectare.  Cumque  hoc 
verbum  partibus  placuisset,  et  demum  fuisset  ab  arcbiepiscopo  approbatum,  pre- 
dictus  miles  eamdem  terram  perambulavit  et  cerlis  limitibus  presignavit,  utra- 
que  parte  présente,  cum  duabus  personis  idoneis,  jurans  quod  terra  sic  peram- 
bulata  etterminis  distincta  ad  jus  vestrum  et  suum  spectaret.  Unde,  cum  nos  filios 
nostros  Hu.,  tituli  Sancle-Crucis  presbiterum  et  Oddonem  Sancti-Nicliolai-in-car- 
cere-Tulliano  diaconum  cardinalem,  illuc  propterea  direxerimus,  ipsi  locum  dili- 
genter circumspexerunt  et  ipsum  certis  limitibus  terminatum,  sicut  miles  jura- 
verat,  invenerunt.  Porro,  cum  altéra  pars  hoc  vellet  in  dubium  modis  omnibus 
revocare,  et  terram  illam  fuisse  taliter  perambulatam  et  terminis  limitatam,  et 
juramentum  quoque  prestitum  omnino  inliciaretur,  et  etiamsi  res,  prout  est 
superius  enarratum,  taliter  processisset,  asseveraret  hoc  non  debere  stare,  vel 
aliquas  vires  habere,  quia  inconsulto  et,  nesciente  priore  suo  de  Caritate,  hujus- 
modi  lis  terminata  fuisset  : vos  de  perambulatione  et  limitatione  terre  et  jura- 
mento  a predicto  milite  et  ab  aliis  duobus  viris  corporaliter  prestito,  testes  ves- 
tros  in  medium  produxistis  ; insuper  testes  alios  proferentes  quod  eandem  terram, 
postquam  hoc  factum  fuit,  quattuor  annis  et  eo  amplius  quiete  et  pacifice  posse- 
daretis. 

Nos  igitur,  rationibus  et  allegationibus  bine  inde  auditis,  plenius  et  intellectis, 
ex  relatione  ipsius  archiepiscopi,  idipsum  plenarie  cognoscentes  et  conjicientes 
quod  tanto  tempore,  ignorantibus  priore  ac  fratribus  de  Caritate,  prescriptam 
terram  non  foret  verisimile  vos  possedisse  ; vos  ab  inpetitione  supradictorum 
monachorum,  tam  super  tertia  parte  quam  ratione  nemoris  vendicabant,  quam 
super  alia  parte,  quam  sibi  ratione  proprietatis  dicebant  competere,  absolvimus, 
et  eandem  terram  vobis  et  ecclesie  vestre  perpetuo  adjudicavimus,  salva  nimi- 
rum  concordia  que  inter  vos  et  ipsos  super  Plasseio  est  facta. 

Ut  autem  bec  nostra  diffinhionis  sententia  perpetuis  temporibus  inviolabi- 
lité!’ observetur,  eam  vobis  auctoritate  apostol ica  confirmamus,  et  presentis 
scripti  patrocinio  communimus;  statuentes  ut  nulli  omnino  hominum  liceathanc 
paginam  nostre  constitution is  infringere,  vel  ei  aliquatenus  contraire.  Si  quis 
autem  hoc  attemptare  presumpserit,  indignatione  omnipotentis  Dei  et  beatorum 
Pétri  et  Pauli  apostolorum  ejus,  se  noveril  incursurum.  Datum  Senonis,  vi  kalen- 
das  novembris. 

Original,  scellé  de  la  bulle  de  plomb  du  pape  Alexandre  III  ; Arch.  de  l’Yonne, 
F.  Dilo,  L.  1,  s.-l.  2e 


140 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CXXIX. 


DONATION  PAR  GUILLAUME  IV,  COMTE  DE  NEVERS,  A L’ABBAYE  SAINT-MICHEL 

DE  TONNERRE. 

(An  1162). 

Le  comte  déclare  avoir  donné  à l’abbaye  des  moulins  neufs  bâtis  sur  son  ordre  par 
Girard  le  Roux,  à condition  que  ce  dernier  recevra  en  indemnité  des  soins  qu’il  a donnés  à 
ce  travail  une  rente  de  deux  muids  de  grain  moitié  blé,  moitié  orge. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  notum  sit  omnibus,  tam  presentibus 
quant  futuris,  sancte  matris  ecclesie  filiis,  quod  ego  Guillermus,  Nivernensis 
cornes,  pro  remedio  anime  mee,  Deo  et  monachis  Sancti-Michaelis  Tornodorensis 
Deo  ibidem  in  perpetuum  servituris,  do  et  concedo  molendina  nova  que  Girar- 
dus  Ruffus  ex  precepto  meo  fecerat,  sine  omni  reclamatione,  jure  perpetuo 
possidenda;  sub  tali  scilicet  exceptione  quod  predictus  Girardus  qui  in  molen- 
dinisconstruendis  plurimum  laboraverat,  pro  laboresuo,  duo  modia  messis,  unurn 
frumenti  et  alterum  ordei  ; dimidium  modium  in  octabas  Sancti-Johannis,  dimi- 
dium  modium  in  octabas  Sancti-Remigii,  dimidium  modium  in  octabas  Nativita- 
tis  Domini,  dimidium  modium  in  octabas  Resurrectionis,  ab  eisdem  monachis  in 
molendinis  singulis  annis  accipiat.  Si  vero  prefatus  Girardus,  necessitate  si bi 
ingruente,  messem  istam  ab  eis  sibi  debitam  vendere  vel  invadiare  voluerit, 
monachis  vendet  vel  invadiabit,  alteri  vero  sibi  vendere  vel  pignori  obligari, 
nisi  in  eis  remanserit  nequaquam  licebit.  Addo  etiam  quod  si  debitum  liujus 
messis  post  morlem  Girardi  rnichi  accident,  monachorunt  sit  eschaeta  jure  per- 
petuo liabenda. 

Ne  autem  hoc,  aut  temporis  vetustate,aut  alicujus  hominis  perversitate  imniu- 
taretur,  aut  penitus  deperiret,  litterarum  mearum  adnotatione  et  sigilli  mei  impres- 
sione  signavi.  Cujusrei  testes:  Milo  de  Noeriis ; Rainaudus  de  Merlo ; Stephanus 
de  Petrapertusia  ; Nivardus;  Columbanus,  tune  prepositus;  Robertus,  pincerna 
comitis;  Petrus,  cappellanus;  Gaufridus,  clericus  ejus;  Petrus,  cappellanus 
Tornodori  ; abbas  Quinciaci;  Marinus  Ruffus;  Johannes,  frater  ejus;  Guido 
Boardus;  Oddo  de  Ampilleio;  Dominicus,  famulus  monaeborum;  Johannes, 
pistor  ; Guichardus  Umbertus. 

Anno  ab  incarnatione  Domini  m°c°  lxiio,  factum  est  hoc. 

Cartul.  Saint-Michel,  G.  f’  xxvu,  r°  ; Bibl.  de  Tonnerre. 


XIIe  SIÈCLE. 


141 


CXXX. 

EXEMPTION  DE  DIMES  DANS  LE  DIOCÈSE  D’AUXERRE  POUR  L’ABBAYE 

DE  REIGNY. 

(Entre  1162  et  1167). 

Alain,  évêque  d’Auxerre,  reconnaît  avoir  donné  à l’abbaye  de  Reigny  l’exemption  de 
tout  droit  de  dîmes  sur  les  champs  et  les  vignes  qu’elle  possède  à Saint-Bris  et  dans  les 
autres  lieux  du  diocèse. 

Alanus,  Dei  gracia  Autissiodorensis  episcopus,  dilectis  in  Christo  filiis  Asce- 
lino,  abbali  Regniacensi,  ceterisque  fratribus  ibidem  l)eo  servientibus,  perpetuam 
in  Domino  salutem.  Hoc  et  divine  legis  sonat  auctoritas  et  sacrorum  canonum 
institula  confirmant,  ut  illis  presertim  ecclesiastica  stipendia  debeantur  qui  secu- 
laribus  absoluti  curis  divino  sunt  mancipati  servicio. 

Quocirca,  karissimi  filii,  ut  cessantibus  omnium  exactionum  seu  calumpniarum 
injuriis,  libéra  mente  Deo  servire  possitis,  concedimus  vobis  décimas  que  ad  jus 
épiscopale  et  parrocbiale  pertinere  noscuntur,  tam  agrorum  quam  vinearum  ves- 
trarum,  quas  in  parrocbia  Sancti-Prisci,  sive  in  aliis  parrochiis  episcopatus  nostri 
jam  acquisistis,  vel  adliuc  acquirere  per  temporum  intervalla  poleritis. 

Negociamini  itaque  future  mercedis  casta  négocia,  et  eas  décimas  agrorum 
scilicet  aut  vinearum  vestrarum,  que  in  locis  supradictis  nostri  et  sacerdotalis 
j u ri  s sunt,  perpétua  pace  tenete.  Nos  vero  in  l'acte  dationis  commonitionem,  pré- 
sentera cartulam  sigilli  impressione  communimus,  ut  et  vos  episcopalia  data 
libéré  possideatis,  et  nemo  deinceps  super  his  adversum  vos,  vel  ecclesiam  ves- 
tram,  aliquam  présumât  suscitare  calumpniam. 

Hujusrei  testes  sunt:  Henricus,  Trecensis  episcopus  ; Bartholomeus,  archidia- 
conus  Autissiodorensis;  magister  Willelmus,  Trecensis  canonicus ; et  Brictius, 
canonicus  Autissiodorensis  ; Maurinus,  capellanus  de  Sancto-Prisco  ; et  Sebau- 
dus,  capellanus  de  Yermentun. 

Original,  scellé  du  sceau  de  l’évêque  à lacs  de  cuir;  Archives  de  l’Yonne,  F.  Rei- 
gny.  L.  i,  s . - 1 . T. 

Cette  donation  fuL  confirmée  par  une  bulle  du  pape  Alexandre  III,  donnée  à Béné- 
vent,  aux  ides  de  janvier;  F.  Reigny,  L.  i,  s.-l.  3e. 


142 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CXXXI. 

CHARTE  DE  L’ÉVÊQUE  ALAIN,  POUR  L’EGLISE  DE  SAINT- AMATRE. 

(An  1163). 

L’évêque  unit  à l’abbaye  de  Saint-Satur  l’église  Saint-Amatre  d’Auxerre,  à condition 
que  le  prieur  en  sera  nommé  par  l’évêque  diocésain,  et  qu’il  suivra  la  règle  de  Saint-Augus- 
tin avec  ses  religieux.  L’évêque  reconnaît  aussi  devoir  sur  les  vignes  de  l’évêché  12  muids 
de  vin  de  dîmes,  chaque  année,  10  de  rouge  et  2 de  blanc  ; etc. 

Ad  episcopnlis  officii  discretionem  pertinet  loca  religiosa  non  soliim  tutari  et 
conservare,  verumetiam  ipsani  religionem  in  meliorem  statum  promovere.  Inde, 
est  quod  ego  Alanus,  Dei  gratia  Autissiodorensis  dictus  episcopus,  ecclesiam 
B.  Amaloris,  ex  officio  railii  injuncto  et  apostolicæ  auctoritatis  niandato,  cum  illis 
possessionibus,  quas  canonici  regulares  tune  tenebant,  ecclesiæ  S.  Satyri  in  per- 
petuurn  concedo,  salvis  institulionib us  tjuæ  sunt  inter  ecclesiam  S.  Amatoris  et 
B.  Stepbani,  et  ea  conditione  ut  per  episcopum  prior  ibi  de  domo  ilia  constitua- 
nt!’, et  ibidem  juxta  consuetudinem  et  disciplinant  prænominatæ  ecclesiæ  vivat, 
et  cum  suis  fratribus,  adjuvante  gratia  Domini,  ordinem  B.  Augustini  teneat,  et 
cum  l'uerit  constitutus,  nisi  per  episcopum  non  amoveatur.  Ne  qua  vero  deinceps 
inter  episcopum  et  canonicos  controversiæ  oriatur  occasio,  constitutum  est  meo 
et  eorum  assensu,  ut  de  vineis  episcopi  in  quibus  canonici  décimant  requirebant, 
episcopus,  singulis  annis,  duodecim  modios  persolvat,  decem  de  rubeo  et  duos  de 
albo;  in  terra  vero  quæ  Cunemine  dicitur  episcopi,  quotiens  culta  fuerit,  cano- 
nici decimam  habeant.  Facta  est  aulem  hæc  consti tutio,  in  octavis  B.  Stepbani, 
in  capitulo  Autissiodorensi,  Guidone  præposito,  Rainaudo  archidiacono,  Rodulpho 
thesaurario,  Stephano,  cantore  præsentibus  et  assistentibus  ; sub  assensu  etiam 
totius  capituli,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  l°  xiii°  ; domino  AlexandroIII 
sunirno  pontifice;  Ludovico,  rege  Francorum  ; Willelmo  juniore,  comité  Niver- 
nensi. 

Galba  Christiana,  t xn,  preuves  du  diocèse  d'Auxerre,  n8  xxxix. 

En  1159,  l’évêque  d'Auxerre  et  son  chapitre,  s’adressant  à I abbé  de  Saint-Laurent- 
l’ Abbaye,  lui  avaient  concédé,  pour  son  église  de  Saint-Eusèbe  d’Auxerre,  le  droit 
de  jouir,  pendant  l'année  de  la  vacance,  des  fruits  de  chaque  prébende  vacante 
dans  l'eglise  cathédrale. 

Lebeuf,  Mém.  sur  l’Hist.  d'Auxerre , t.  n,  Pr.  n°  34, 1"  édition. 


XIIe  SIÈCLE. 


143 


(XXXI 1. 

DÉCLARATION  DU  COMTE  DE  NEVERS  AU  SUJET  DES  TERRES  DE  DIRES 

ET  D’ESCAMPS. 

(An  1163). 

Le  comte  Guillaume  déclare  que  les  actes  faits,  ou  par  lui-même,  ou  par  son  fils  ou  ses 
hommes,  du  temps  de  la  guerre  qu’il  eut  avec  Narjot  de  Toucy,  Guillaume  de  Dampierre 
et  Gibaud  de  Saint-Verain,  ne  peuvent  lui  constituer  un  droit  sur  les  terres  d’Escamps 
et  de  Diges  qui  dépendent  de  l’abbaye  Saint-Germain. 

Ad  cavendas  que  per  successionem  fiunt  calumpnias,  litteris  tradere  curavi- 
mus  quoniamquerela  erat  inter  Willermum,  comitem  Nivernensem,  et  Arduinum, 
abbatem  S Germani  Autissiodorensis,  de  quibusdam  consuetudinibus  quas  habet 
idem  cornes  in  villis  S.  Germani,  Digia  et  Escanno,  salvo  jure  ecelesie,  et  salvis 
consuetudinibus  comitis.  Concessit  idem  cornes  ut  ea  que,  vel  ipse , vel 
bomines  sui,  seu  filius  ejus,  vel  sui,  tempore  guerre  sue  quam  habuit  cum  Nar- 
galdo  de  Tociaco,  et  AVillelmo  de  Donna-Petra,  et  Gibaldo  de  S.Verano,  in  eisdem 
villis fecerant,  vel  aliquomodo  ceperant,  nnllam  vim,  vel  ad  jus  constituendum, 
vel  ad  faciendam  consuetudinem  obtinerent.  Concessit  etiam  ut  augmentatio 
ilia  que,  in  curia  de  Escanno,  ejus  consilio  et  assensu  a supradicto  abbate  facta 
est,  eadem  libertate  innitatur,  et  eisdem  consuetudinibus  consistât,  quibus  ante 
factam  augmentationem  prior  curia  consistebat.  Testes  Rainaldus,  Prior  de  Kari- 
late,  et  sexdecim  aîii  in  carja  notati. 

Cartul.  de  l’abbaye  de  St-Germain  , XIIIe  siècle  , f°  lvii,  Bibl.  d’Auxerre, Ms  n»  140. 

— Lebeuf,  i Hem.  sur  l'hisl.  d’Auxerre ; Preuves,  t.  iv,  n»  53,  2e  édition. 


CXXXIII. 

DONATION  PAR  LE  ROI  A L’ABBAYE  SAINT -MARI  EN  D’AUXERRE. 

(An  1163). 

Le  roi  Louis  VII  reconnaît  avoir  donné  à l’abbaye,  en  échange  d’une  terre  surnommée 
Campinole , qu’elle  possédait  sur  la  rivière  d’Yonne  près  d’Egriselles,  une  rente  de  2 muids 
de  froment  à prendre  sur  ses  moulins  de  Sens.  En  12G2,  saint  Louis  ratifia  la  cession 
queles  moines  de  Saint-, Marien  avaient  faite  de  cette  rente  à l’abbaye  Saint-Paul. 

Ludovicus,  Dei  gracia  Francorum  rex.  Notum  facimus  universis,  tam  presenti- 


144 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


bus  quant  futuris,  quod  nos  litteras  inclite  recordacionis  regis  Ludovici,  prede- 
cessoris  nostri,  vidimus  in  bec  verba  : In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis, 
amen.  Ego  Ludovicus,  Dei  gracia  Francorum  rex:  expedit  regie  discretioni  in 
administratione  regni  uti  temperamento  ut  ecclesie  neque  suo  jure  priventur, 
nequelaici,  ad  nostrum  spectantes  regimen,  nosalicujus  arguere  possint  importu- 
nitatis.  Siquident  ecclesia  Sancti-Mariani  Altissiodori,  ubi  est  canonia  ordinis 
Premonstratensis,  terrant  habebat  in  ripa  Icaune,  secus  Ecclesiolas  que  Campinole 
dicuntur,  et  nos  terrant  illarn  et  prata  accipientes  usque  ad  plantam  donavimus 
ad  herbergiendum,  per  assensum  ab bâtis  Milonis  et  communis  capiluli.  Notum 
auteni  facimus  universis  presentibus  pariter  et  futuris  quod,  pro  terra  ilia,  scilicet 
Cantpinolis,  ecclesie  Sancti-Mariani  et  fratribus,  in  ntolendinis  nostris,  Senonis, 
donavimus  duos  modios  frumenli  ltabendos  annuatim  infra  octabas  Sancti- 
Andree  ; tali  quidem  tenore  quod,  si  terra  ilia  reverteretur  in  vastitatem,  aliqua 
occasione,  eu;:  on  ici  nobis  guerpirent  ntolendinis  nostris  assignatam  annonam,  et 
eandem  terrant  cum  pratis  rehaberent  canonici.  Set  et  si  molendina  quoquomodo 
dirai  con tigerit,  predictum  frumentum  Senonis  in  granaria  nostra  canonici  réci- 
pient. Quod  sane  excambium  ralunt  esse  volentes,  conscribi  fecintus  et  nostri 
sigilli  auctoritate  corroboravimus,  subter  inscripto  nostri  nominis  karactere. 
Actum  publiée,  Senonis,  anno  incarnait  Verbi  m°  c°  lxiii0;  astantibus  in  palacio 
nostro  quorum  apposita  sunl  nomina  et  signa  : S.  comitis  Theobaldi.  dapiferi 
nostri  ; S.  Guidonis,  buticularii  ; S.  Matliei,  camerarii  ; constabulario  nullo.  Data 
per  titan  uni  Ilugoms  cancellarii  et  episcopi  ( monogramme ) Suessionis. 

Cum  autem  abbaset  conventus  ecclesie  Sancti-Mqriani  Autissiodorensis  supra- 
nominate,  Premonstratensis  ordinis,  vendiderint  et  concesserint  imperpetuum, 
abltati  et  contentai  Sancti  Pauli  Senonensi,  ejusdem  ordinis,  duos  ntodios  frumenti 
supradictos,  pro  trecentis  liltris  Turonensibus  quas  ab  eisdem  abbate  et  conventu 
Sancti-Pauli  se  récépissé  dicebanl  in  pecunia  numerata,  prout  in  eorurn  litteris 
super  dicta  venditione  confectis  vidimus  contineri,  nos  venditionem  eandent,  ad 
requisitionem  sepedictorum  abbatis  et  conventus  Sancti-Mariani,  quantum  in 
nobis  est,  volumus,  concedintus  et  auctoritate  regia  confirmamus,  salvojure  in 
omnibus  alieno.  Quod  ut  raturn  et  stabile  permaneat  in  futurum,  présentes  litte- 
ras sigilli  nostri  fecintus  impressione  muniri. 

Actum  apud  Yillam-Novam-super-Yonam,  anno  Domini  m»  cc°  sexagesimo 
secundo,  ntense  ntaio. 


Bibl.  imp.,  Vidimus , charte  orig.  sur  parchemin  autrefois  scellée,  carton,  1811. 


XIIe  SIÈCLE. 


145 


CXXXIV. 

CONFIRMATION  DE  DONATIONS  PAR  ALAIN,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  EN  FAVEUR 
DE  L’ABBAYE  SAINT-MARIEN. 

(An  1163). 

L’évêque  confirme  les  libéralités  faites  par  son  prédécesseur,  l’évêque  Hugues,  aux  cha- 
noines de  Prémontré  qu'il  avait  établis  dans  l’église  de  Saint-Marien  à Auxerre,  savoir  : 
l’église  Saint-Marien,  celle  de  Saint-Salve  ; un  moulin  sur  le  Beaulche  ; l’église  Notre-Dame 
hors  la  ville,  et  une  prébende  au  chapitre  Saint-Etienne.  Il  déclare  avoir  confirmé  ces 
dons  à la  prière  du  comte  Guillaume,  qui  depuis  s’est  fait  chartreux.  Il  y ajoute  enfin 
l’église  de  Taingy. 

In  nomine  sanctæ  et  individuæ  Trinitatis.  Ego  Alanus,  Autissiodorensis  epis- 
copus.  Quoniam  certnm  est  episcopum  Christi  vicarium  esse,  ejusdem  Christi 
pauperum  debet  necessitatibus  subvenire.  Eapropter  prædecessor  noster  Hugo, 
Autissiodorensis  episcopus,  plurima  largitus  est  canonicis  regularibus  Præmons- 
tratensis  ordinis,  quos,  zelo  religionis  succensus,  apud  Autissiodorum  in  ecclesia 
S.  Mariani  ibidem  Deo  servituros  instituit.  Siquidem  donavit  eis  prænominatam 
ecclesiam  S.  Mariani,  cum  quibusdam  eidem  ecclesiæ  appendentibus  vineis ; eccle- 
siam  S.  Martini  ; ecclesiam  S.  Salvii,  et  sedem  molendini  super  Belcham  fluvium, 
cum  terra  et  censu  pertinentibus  ad  molendinum.  Donavit  etiam  eis  ecclesiam 
B.  Mariæ  in  suburbio  sitam,  cum  censibus  et  vineis,  terris,  decimis,  pratis,  servis 
et  ancillis  et  omnibus  appendentibus  prope,  longeve  positis  ; et  præbendam  inté- 
grant in  ecclesia  S.  Stepliani.  Hæc  omnia  canonici  de  manu  episcopi  accipientes, 
ea  tamen,  seu  simplicitate,  seu  nimia  donantis  confidentia,  sigillo  episcopali 
non  confirmantes,  nunc  a nobis  deposcunt  ista  confirmari.  Ne  igitur  de  bis  ali- 
quam  in  futurum  sustineant  calumniam,  ipsa  eadem  quæ  donavit,  assensu  et 
concessione  totius  capituli  Sancti-Stephani,  et  precibus  Willelmi,  comitis  Niver- 
nensis,  postea  Carthusiæ  conversi,  nos  etiam,  laudante  ipso  capitulo,  donamus  ; 
quibus  etiam  donis,  ex  episcopali  benignilate,  ecclesiam  de  Tangiaco  donantes 
adjungimus.  Et  ut  rata,  inconvulsaque  eis  permaneant,  conscribi,  sigillorumque, 
nostri  videlicet  et  communis  capituli  S.  Stephani,  caracteribus  fecimus  consi- 
gnari. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Dornini  m°  c°  lxiii”. 

Gallia  Christiana,  t.  xii,  Preuves  du  diocèse  d’Auxerre,  n°  xxxvtn. 


II 


19 


1 46 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CXXXV. 

CHARTE  DE  LOUIS-LE-JEIJNE  POUR  L’ABBAYE  SAINT-MARIEN  D’AUXERRE. 

(An  1163). 

Le  Roi,  par  cette  charte,  exempte  le  monastère  de  toute  taxe  dans  sa  terre  pour  les 
objets  nécessaires  à l’usage  de  la  maison,  tant  en  nourriture  qu’en  vêtements. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Ego  Ludovicus,  Dei  gracia 
Francorum  rex.  Omnibus  regni  nostri  fidelibus,  specialiter  tamen  pauperibus 
Christi  qui  in  Dei  servitio  assidue  commorantur,  debemus  subvenire.  Notum 
itaque  facimus  universis,  tam  futuris  quam  presentibus,  quod  ecclesie  Sancti- 
Mariani  Altisiodorensis  et  fratribus  ibidem  Deo  servientibus,  ex  regia  concessi- 
mus  benignitate,  in  quantum  ad  nos  perti net,  ut  ubique  per  terrain  nostram, 
excepta  mercandisa  de  proprio,  sale  et  coriis,  et  de  aliis  rebus  omnibus  que  ad 
proprium  eorum  usum  pertinent,  tam  in  victu  quam  in  vestitu,  penitus  quieti 
sint,  et  nullam  de  cetero  donent  consuetudinem. 

Quod  ut  ratum  sit  in  posterum,  scripto  commendari  et  sigillo  nostro  commu- 
niri  precepimus,  addito  karactere  nominis  nostri. 

Actum  Senonis,  anno  Verbi  incarnati  m°  c°  lx°  iii°  ; astantibus  in  palacio 
quorum  apposita  sunt  nomina  et  signa  : S.  comitis  Teobaldi,  dapiferi  nostri  ; 
S.  Guidonis,  buticularii  ; S.  Mathei,  camerarii;  constabularionullo.  (Monogramme). 

Data  per  manum  Ilugonis,  cancellarii.’ 

Original,  scellé  du  sceau  du  roi  ; Arch.  de  l’Yonne,  F.  Saint-Marien,  L.  n,  s.-l.  2e. 


CXXXVI. 

SENTENCE  RENDUE  PAR  GEOFFROY,  ABBÉ  DE  CLA1RVAUX,  ET  IDA,  COMTESSE 
DE  NEVERS,  POUR  L’ABBAYE  DE  CR1SENON. 

(An  1163). 

Les  juges,  statuant  sur  une  contestation  élevée  entre  les  monastères  de  Crisenon  et  de 
Reigoy,  au  sujet  des  quatre  moulins  d’Arcy,  déterminent  les  droits  respectifs  des  parties 
sur  ces  moulins. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Alanus,  Dei  gratia  Autissiodo- 


XIIe  SIÈCLE. 


147 


rensis  episcopus,  et  ego  Willelmus,  Nivernensis  cornes,  notuni  esse  volumus 
presentibus  et  futuris  quod  inter  ecclesias  de  Regniaco  et  de  Crisennone,  de 
molendinis  de  Arseiocontroversia  orta  est,  sedpermanum  Gaufridi,  Clarevallcnsis 
abbatis,  et  Ide,  comitisse  Nivernensis,  utriusque  partis  assensu,  taliter  terminata 
est  : ut  de  tota  possessione  ilia  quam  ibi  moniales  tenebant,  scilicet  de  quatuor 
molendinis,  et  uno  fullone  cum  piscaria,  et  omnibus  aliis  ad  eosdem  molendinos 
pertinentibus,  duas  partes  in  omni  jure  et  in  omni  proficuo,  ecclesia  de  Crisen- 
none perpétua  deinceps  pace,  sine  ulla  reclamatione  possideat;  tertiam  autem 
partem  similiter  in  omnibus  predictis  ecclesia  Regniacensis  obtineat  : molendi- 
narios  autem  moniales  de  Crisennone  duos  ibi  ponant  ûdeles  homines  et  qui 
fidelitatem  jurent  etiam  Regniacensibus  : similiter  Regniacenses,  vel  qui  ab  eis 
eorum  partem  habuerit,  unum  fidelem,  et  qui  fidelitatem  juret  monialibus  ; si  ser- 
vitium  datum  fuerit,  sive  vel  inde  dividatur  similiter,  ut  illi  tertiam  partem 
habeant,  ille  duas  : si  querelam  habuerint,  vel  ulrique,  vel  quelibet  pars  adversus 
molendinarios  de  redditibus  suis,  in  ipso  loco  pariter  convenientes  judicabunt,  et, 
reddito  capitali,  de  emendatione  habebunt  illi  partem  tertiam,  ille  duas.  Si  pro 
reparatione  aliqua  ibi  expensas  fieri  oportuerit  in  ecclesiis  vel  molendinis,  ponent 
similiter  illi  tertiam  partem,  ille  duas  : si  autem,  ad  summationem  monachorum, 
moniales  expensas  ministrare  noluerint,  monachi,  si  voluerint,  vel  qui  pro  eis 
partem  eorum  tenuerint,  expensas  facient  et  totum  redditum  possessionis  illius 
pro  capitali  récipient,  donec  rehabeant  quicquid  expenderint.  Similiter,  si  ad 
summationem  monialium,  pars  altéra  expensas  ministrare  noluerit,  ipse,  si 
voluerint,  expensas  faciant,  et  totum  redditum  pro  capitali  recipiant  usque  ad 
plenam  restitutionem  expensarum  : similiter  de  censu  moniales  duas  partes  per- 
solvent,  monachi  vero  tertiam  ; si  Regniacenses  partem  suam  pro  pecunia  vendere 
voluerint,  habebunt  eam  moniales,  si  tantumdem  dederint,  quantum  alter  obtu- 
lerit  : si  vero  pro  terra,  vel  aliqua  possessione  eandem  partem  suam  voluerint 
commutare,  habebunt  eam  moniales,  si  dederint  eis  equeplacitam  possessio- 
nem  : sin  autem,  libéré  cui  voluerint,  partem  suam  Regniacenses  tradent  cum 
omni  integritate  possideridam  sicut  concessa  est  eis.  Similiter,  de  partibus  suis 
moniales  erga  monachos  eandem  tenebunt  legem  ut,  si  eas  voluerint  vendere, 
non  liceat,  nisi  monachis,  si  tantum  voluerint  dare  quantum  alter  obtulerit.  Hanc 
compositionem  Ascelinus,  Regniacensis  abbas,  cum  toto  conventu  suo,  et  Agnes, 
abbatissa  de  Crisennone,  cum  toto  similiter  laudaverunt  suo  conventu  et  appro- 
baverunt:  quam  in  presentia  nostra  recognitam,  ad  petitionem  utriusque  partis, 
etiam  nos  approbavimus  et  laudavimus  ; et  ut  deinceps  inviolabilem  habeat  firmi- 
tatem,  testium  subscriptione  et  sigillorum  nostrorum  impressione,  cum  sigillis 


148 


CARTULA1HE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

eorum  per  quos  hæc  facta  est  compositio,  et  sigillis  utriusque  ecclesiæ,  præsen- 
tem  cartam  signa  ri  fecimus  et  muniri.  Testes  bujus  compositionis  : Gaufridus, 
abbas  Clarevallensis  ; Ricardus,  Alquerus,  Bartbolomeus,  Jacobus,  monachi  ; 
Ida,  comitissa,  et  Guido  puer,  filiusejus;  Stepbanus,  cautor  Autissiodorensis  ; 
Slephanus  arcbipresbyter;  Radulpluis,  capellanus  comitisse  ; Gaufridus,  clericus 
ejusdem  ; Obertus  de  Mairri,  clericus;  de  militibus  quoque  : Herbertus  deMairri  ; 
Bauduinus  Grossus;  Bauduinus  de  Migi  ; Gaufridus  de  Monte-Regali  ; Nicolaus 
de  Malliaco  ; de  servientibus  : Raaldus  Autissiodorensis;  Milo,  præpositus  de 
Mailli;  Stepbanus  de  Baissi;  Rainaldus,  filius  ejus. 

Actum  est  hoc  a nobis,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m.  c.  lxiii  ; indictione 
xi,  epacta  xn r,  concurrente  i ; Alexandro  tertio  Romano  pontifice  ; Ludovico,  rege 
Francorum. 

Lebeuf,  Mém.  sur  l'Hist.  d’Auxerre,  t.  iv.  Preuves,  2e  édit.  n°  54,  d’après  les  ar- 
chives de  Reigny. 

CXXXVII. 

PRIVILÈGE  DU  PAPE  ALEXANDRE  Ht,  POUR  L'ABBAYE  DES  ESGHARL1S. 

(An  1163). 

Le  pape  étant  à Sens,  et  s’adressant  à Thibaud,  abbé  des  Escharlis,  déclare  prendre  ce 
monastère  sous  sa  protection,  et  il  énumère  les  biens  qui  en  dépendent,  parmi  lesquels 
on  remarque  le  lieu  même  des  Escharlis  ; la  grange  des  Vieux-Escharlis  ; l’usage  dans  la 
forêt  de  Wevre;  les  granges  d 'Herbeio,  de  Chailleuse,  de  Vaumorin,  de  Taloan,  de  Vau- 
lune  -,  des  vignes  à .toigny  et  à Château-Renard,  etc. 

Alexander  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  filio  Theobaudo,  abbati 
inonasterii  de  Scarleiis,  ejusque  fratribus,  tara  presentibus  quara  futuris,  regu- 
larem  vitam  professis,  in  perpetuum.  Desideriuin  quod  ad  religionis  propositum 
et  ad  salutem  animarum  pertinere  monstratur,  auctore  Reo  sine  aliqua  est  dila- 
tione  complendum.  Eapropter,  dilecti  in  Deo  tilii,  vestris  justis  postulationibus 
clem enter  annuimus,  et  prefatum  locum,  ad  exetnplar  patris  et  predecessoris 
nostri,  sancte  recordationis,  Eugenii,  pape,  in  quo  divino  mancipati  estis  obse- 
quio,  subbeati  Pétri  et  nostra  protectione  suscipiraus,  et  presentis  scripti  privi- 
legio  communimus;  in  primis  siquidem  statuentes  ut  ordo  monasticus  qui 
secundum  Dei  timorem  et  beati  Benedicti  regulam  et  institutionem  fralrum  in 
eodem  loco  inslitutus  esse  dinoscitur,  perpetuis  ibidem  teraporibus  inviolabiliter 
observetur.  Preterea,  quascunque  possessiones,  quecunque  bona  idem  monaste- 
riura,  impresentiarum  juste  et  canonice  possidet,  aut  in  futurura  concessione 


XIIe  SIÈCLE. 


149 

pontificum,  liberalitate  regum  vel  principum,  oblatione  fidelium  seu  aliis  justis 
modis,  Deo  propitio,  poterit  adipisci,  firma  vobis,  vestrisque  successoribus  et 
illibata  permaneant.  In  quibus  liée  propriis  duximus  exprimenda  vocabulis  : 
locum  ipsum  de  Scarleiis  cum  adjacentibus  terris,  aquis,  silvis,  pratis  et  omni- 
bus pertinentiis  suis  ex  donoSeguini  Grossi,  Balduini  F uisnard  i et  Seguin  i Ru  fin  i ; 
— grangiam  que  dicitur  Veteris-Scarleie,  cum  adjacentibus  terris,  pratis  et  per- 
tinentiis suis,  ex  dono  Viviani  de  Firmitate  et  Seguini,  filii  ejus  ; — libéra  usuaria 
ad  omnia  animalia  vestra  in  nemore  eorum  quod  Wevra  dicitur,  extra  bayas;  — 
grangiam  de  Herbeio,  cum  adjacentibus  terris,  silvis  et  pertinentiis  suis,  ex  dono 
Willermi  Botelu;  — grangiam  de  Chalosa,  cum  adjacentibus  terris,  silvis,  vineis 
et  pertinentiis  suis,  ex  dono  Stephani  À 1 b i et  filiorum  ejus,  Milonis,  Gualteri  et 
Stephani,  et  Leterici  Jalardi  et  Gualteri  Fol  lis,  atque  Hardiardis,  matris  ejus;  — 
grangiam  de  Valle-Morini,  ex  dono  Ludovici,  regis  Francorum  et  Ludovici  regis, 
tilii  ejus,  cum  adjacentibus  terris,  pratis,  molendino  et  pertinentiis  suis;  ex 
dono  predicti  Ludovici,  regis  Francorum,  grangiam  de  Taloan,  cum  adjacentibus 
terris,  pratis,  silvis  et  pertinentiis  suis,  et  libéra  usuaria  per  omnia  nemora  regia, 
ad  omnia  necessaria  vestra  ; — ex  dono  Hugonis  de  Bunone,  Isembari  de  Gel  la  et 
Berte,  sororis  ejus  ; Girardi  de  Orfavilla  et  Gualteri  Broepiper,  grangiam  de 
Valle-Lune,  cum  adjacentibus  terris,  pratis,  silvis  et  pertinentiis  suis  ; — ex  dono 
Gualteri  de  Confessi,  terrain  Pinnardi,  cum  pertinentiis  suis;  — vineas  vestras 
de  Castello-Rainaldi  ; — nemus  vestrum  de  Belcirro  cum  adjacentibus  pratis  et 
decimis,  ex  dono  Ludovici,  regis  Franco  um  ; — portum  de  Pomonio,  cum  gordo 
et  exclusa  vestra  ad  pisces  capiendos,  parvos  et  magnos  ; — vineas  vestras  de 
Joviniaco. 

Sane  laborum  vestrorum  quos  propriis  manibus  aut  sumptibus  coütis,  sive  de 
nutrimentis  vestrorum  animalium,  nullus  a vobis  décimas  exigere  présumât. 

Prohibemus  etiam  ut  nulli  fratrum  vestrorum,  post  factam  in  eodem  loco  pro- 
fessionem,  aliqua  levitate,  sine  a la  bâtis  et  capituli  sui  licentia,  fas  sitde  claustro 
discedere.  Discedentem  vero  absque  communium  litterarum  cautione,  nullus  reti* 
nere  audeat.  Paci  quoque  et  tranquill itati  vestre  paterna  sollicitudine  providentes, 
auctoritate  apostolica  prohibemus  ut  infra  clausuras  locorum  seu  grangiarum 
vestrarum  nullus  violentiam,  vel  raptum,  sive  furtum  committere,  vel  combustio- 
nem  facere,  seu  hominem  capere,  vel  interficere  audeat.  Decernimus  ergo  etc.,  ut 
supra,  p.  1 37  ). 

Ego  Alexander,  catholice  ecclesie  episcopus,  subscripsi;  — Benevalete. 

(Suivent  les  signatures  de  treize  cardinaux.) 

Datum  Senoriis,  per  manum  Hermanni,  sancte  Romane  ecclesie  subdiaconi  et 


150 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

notarii,  xn°  kalendas  novembris,  indictione  xia;  Incarnationis  dominice  anno 
m°  c°  lxo  ni";  pontifieatus  vero  domini  Alexandri  pape  ni,  anno  v<>. 

Original,  scelle  autrefois;  Archives  de  l’Yonne,  Fonds  de  l'abbaye  des  Escharlis, 
L.  i,  s.-l.  lr«. 


CXXlVIII. 

CHARTE  DE  GUILLAUME  IV,  COMTE  DE  NE  VERS , POUR  L’ABBAYE  DE  MOLÈME. 

(An  1163). 

Le  comte  rapporte  que  Guilencus,  abbé  de  Molême,  et  Herbert  de  Merry  avaient  eu  un 
procès  au  sujet  de  la  possession  des  villages  de  Nitry  et  de  Lichères,  procès  qui  avait  été 
jugé  à Auxerre  par  l’archevêque  de  Sens  et  l’évêque  d’Auxerre.  Après  cela,  Herbert  vint 
devant  le  comte  et  déclara  renoncer  entièrement  à ses  prétentions.  Outre  le  gîte,  la  garde 
et  l’avouerie  avec  diverses  exactions  auxquelles  il  avait  renoncé,  il  abandonna  encore 
certains  serfs,  et  le  fief  d’Hervé  de  Frêne. 

Ego  Willermus,  cornes  Nivernensis,  tara  presentibus  quam  f'uturis  sancie 
ma  tri  s Ecclesie  filiis,  notum  fieri  volo  quod  venerabilis  Willencus,  Molismensis 
abbas  et  Herbertus  de  Merriaco,  pro  querela  ilia  de  Nentriaco  et  Lescberiis,  et 
earumdem  villarura  potestate,  que  inpresentia  doinni  Hagonis  Senoaensis  archie- 
piscopi  et  domni  Alani,  episcopi  Autissiodorensis,  eorumdem  juditio  apud 
Autissiodorura  terminala  erat,  in  presencia  mea  vénérant,  et  idem  Herbertus 
predictam  querelam,  quant  adversus  ecclesiam  Molisraensem  habuerat,  supra- 
dictorura  pontificum  juditio  terminatam,  me  présente,  se  ■penilus  reliquisse 
eidem  ecclesie  post  judiciura  recognovit.  Reclaraaverat  enira  hactenus,  in  pre- 
dictis  villis  gislum,  custodiara,  advoariam,  et  bec  omnia  cura  ceteris  exactionibus 
que,  ut  dictum  est,  in  presentia  pontificum  penitus  reliquerat,  exceptis  quibus- 
dam  servis  suis,  cum  pasnagio  eorumdem  et  forestagio,  et  casamento  Hervei  de 
Fraaxino,  me  audiente,  omnino  prefate  ecclesie,  sub  bona  pace,  idem  Herbertus 
dimisit  : quo  facto,  rogatu  et  pia  prece  ejusdem  Herberti,  in  manu  mea  accepi 
quod  si  pro  querela  ista  ipse,  vel  aliquis  pro  eo,  Molismensi  ecclesie  aliquam 
deinceps  inferret  molestiam;  que  facta  sunl  me  audiente,  et  pontificum  predic- 
torum  terminata  sunt  juditio,  eum  fideliter  tenere  et  inviolabiliter  cogerem  obser- 
, vare.  Eapropter,  si  dominum  Herbertum,  vel  pro  eo  aliquem,  ista  infringere 
aliquo  casu  contigerit,  quia  in  manu  mea  accepi  ecclesiam  Molisraensem,  super 
liiis  manutenere,  et  ei  me  coadjutorem  esse  deinceps  diligenter  concedo.  Ut  autem 
bec  rata  et  inconcussa  permaneant,  presentis  scripti  paginam  sigilli  mei  aucto- 


XIIe  SIÈCLE. 


ritale  confirmo.  Huic  facto  présentes  adfuemnt  lestes  : magister  Stephanus, 
cantor  Autissiodorensis;  Petrus,  capellanus  comitis  et  raulti  alii. 

Actum  est  hoc  apud  Autissiodorum,  anno  ab  Incarnatione  Doinini  m»  c°  lx» 
tercio. 

Cartulaire  de  Molème,  t.  u,  Ms  du  XI l Te  siècle  ; Rxxxiv  r ; Archives  de  la  Côle-d’Or. 


CXXXIX. 

CHARTE  D’ALAIN,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  POUR  L’ABBAYE  DE  RE1GNY. 

(An  1163). 

L’évêque  y atteste  la  donation  faite  par  Herbert  de  Merry  de  la  moitié  de  la  vallée  du 
Rouvre.  Autissiodora,  mère  d’Herbert,  ratifia  ensuite  ce  don  à Bessy  ; et  sa  femme  Reine 
l’approuva  également  à Cravan.  — Nombreux  témoins. 

Ego  Alanus,  Dei  gratia  Autissiodorensis  episcopus,  notum  fieri  volo  tam  pre- 
sentibus  qttam  futuris  quod  Herberius  de  Merriaco  dédit  ecclesiæ  Regniaci 
partem  suatn  de  tota  terra  quæ  est  in  valle  Roboris,  hoc  est  medietatem  totius 
vallis. 

Hujus  donationis  testes  sunt  : Gaufridus,  abbas  Clarævallis  ; Richardns,  Bar- 
Miolomeus,  Jacolms,  Alcherus,  monachi  ; de  militibus,  Gaufridus  de  Monteregali  ; 
Guido  de  Asneriis. 

Hoc  quoque  donum  postea  concessit  domina  Autisiodorensis,  mater  ipsius 
Herberti,  apud  Bassiacum,  coram  lus  testibus  : Gaufrido  Gemello,  canonico 
Autisiodorensi ; Gaufrido  de  Monteregali;  Guidone  de  Asneriis,  et  Galterio  ser- 
viente  ipsius.  Hoc  ipsum  laudavit  Regina,  uxor  ipsius  Herberti,  apud  villam  de 
Creven,  presentibus  bis  testibus  : Gaufrido  Gemello,  canonico  Sancti-Stephani 
Autisiodorensis;  Guillelmo  Bugro,  milite  de  Raveriis  ; Gaufrido  de  Monteregali; 
Guidone  de  Asneriis. 

Copie  du  XVIIe  siècle  ; Archives  de  l’Yonne;  Fonds  Reigny,  L.  1,  s.-l.  lrc. 

Guillaume  IV,  comte  de  Nevers,  attesta  aussi  un  don  fait  à l’abbaye  de  Reigny  par 
Herbert  de  Merry  d'une  partie  de  la  rivière  de  Cure  qu’il  possédait  en  commun 
avec  l'abbaye  de  Vézelay,  à prendre  depuis  la  fontaine  du  Rouvre  jusqu’à  sa 
maison  de  Baisse  (Bessy),  moyennant  5 sous  de  cens.  — Ibid.,  liasse  2e. 

En  1180,  Girard,  abbé  de  Vézelay,  et  Galo,  abbé  de  Reigny,  transigèrent  au  sujet  de 
leurs  droits  sur  les  prés  du  Rouvre  près  de  la  Cure,  et  sur  la  pêche  dans  celte 
rivière.  L’abbé  de  Vézelay  abandonna  le  tout  à celui  de  Reigny  à condition  qu’il 
paierait  8 sous  monnaie  d’Auxerre  de  rente  au  prieur  de  Bessy.  — F.  de  Reigny , 
liasse  xxix.  s.-l.  2e. 


«V 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


52 


CXL. 


DONATION  PAR  GEOFFROY  DE  SAINT-VERAIN  A L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(An  1163). 

Alain,  évêque  d'Auxerre,  atteste  par  la  présente  charte  que  Gibaud  et  Renaud  de  Saint- 
Verain  ont  confirmé  l’abbaye  de  Reigny  dans  tout  ce  qu’elle  possédait  au  finage  de  Toire  ; 
territoire  qui  fut  désigné  par  des  limites  précises.  La  femme  et  les  enfants  du  donateur 
ont  reçu  différentes  sommes  en  présent , et  ceux-mêmes  qui  étaient  au  berceau  ne 
furent  pas  oubliés. 

Ego  Àlanus,  Dei  gratia  Autissiodorensis  episcopus,  notuin  fieri  volo  tam  pré- 
sentons quam  futuris  quod  Gibaudus  de  S.  Yerano,  et  frater  ejus  Rainaldus, 
concesserunt  et  laudaverunt,  per  manurn  Radulpbi,  venerabilis  abbatis  de  Fon- 
teneto,  présenté  Theobaldo,  abbate  de  Scarliis,  et  Willelmo,  ejusdein  loci  quon- 
dain  abbate,  lune  rnonaebo  Fonteneti,  et  Gaufrido  de  Monte-Regali,  et  Rainaldo 
de  Ratille,  militibus,  Deo  et  B.  Marie  de  Regniaco,  et  Ascelino,  ab bâti  ejusdem 
loci  et  fratribus  ejus  in  perpetuum,  quicqnid  fratres  illi  acquisierant  in  terra  de 
Toire,  sive  propriura  in  manu  eorum,  sive  de  casainento  eorum  esset,  perceptis 
per  hoc  quingentis  solidis  et  equouno;  et  gistum  quod  ad  censum  dederunt 
pro  dimidio  modio  avene  annuatim  persolvendo,  deportandoque  ad  Sanctum- 
Veranum,  inter  festum  S.  Remigii  et  Natale  Dornini,  et  reddendo  eis  ad  mensu- 
ram  que  tune  temporis,  cum  liée  adeensuatio  lieret,  eurrebat  Autissiodori;  pro 
tali  videlicet  parte  terre  quam  ipsi  fratres  habebant,  que  clauditur  bis  terminis  : 
videlicet  a quercu  de  Cainpo-Senix  sic  divisa  est  per  metas  et  signa  per  devexum 
montis  Viennensis,  et  tendit  ad  terrain  de  Annay,  et  per  desubter  villam  sitam  ad 
terrain  de  Soeriis,  usque  ad  concisum  de  Aquosis,  et  inde  per  et  desuper  puteum 
de  Passeleriis,  sieut  indicium  vie  demonstrat,  que  tendit  a Fossa-Gelet,  ad  eccle- 
siam  de  Soeriis,  et  sieut  partitur  communitatibus  de  Passeleriis,  et  tendit  ad 
locum  qui  vocatur  Posticiolum,  inter  terrain  Regniacensium  et  terrain  S.  Marie 
de  Monasteriis,  et  inde  usque  ad  predictum  quercum  de  Campo-Senix,  sieut 
demonstrant  posite  mete.  Si  autem  predictum  censum  vendere,  vel  a se,  vel  aliquo 
modo  alienare  vellent,  quandiu  ecclesie  Regniacensis  tantumdem  dare  vellet, 
quantum  alter  obtulisset,  non  possent  ipsum  censum  alieri  vendere,  dare,  vel 
aliquo  alio  modo commutare,  nisi  ecclesie  Regniacensi.  flanc  autem  donationem, 
vel  adeensuationem  laudavit  uxor  dornini  Gibaudi,  que  pro  bac  re  marebam 
argenti  accepit , et  filius  ejus  Gaufridus,  qui  quinque  solidos,  et  filia  ejus  Sara, 


XIIe  SIECLE. 


153 

que  duos  solidos  habuit.  Nam  celeris  liliis  ejus  qui  in  cunabulis  erant,  el  needum 
loqui  poterant,  singulis,  duôdecim  denani  pro  liac  re  dalisunt.  Cujus  laudationis 
testes  sunt  : Johannes  Roberti  ; Guillelmus,  filius  Guidonis  Rufi;  Gaufridus 
Barellus;  Atoez,  prepositus;  Gaufridus  Ferratus;  Theobaldus  Saunerius;  Richar- 
dus  de  Leinsec.  Ut  autem  donatio  el  adcensualio  ista  rata  in  perpetuum  et  firma 
habeatur,  sigilli  nostri  auctoritate  roboramus. 

Facta  sunt  bec  anno  ab  Incarnatione  Domini  nostri  millesimo  centesimo  sexa- 
gesimo  tertio,  indictione  undecima,  concurrente  primo,  epacta  vigesima-quinta  ; 
pontificatus  vero  Domini  nostri  Alexandri  pape  tertii . anno  quinto. 

Original  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l'Yonne,  L.  xxvi,  s.-l.  l'e.  — Lebeuf,  Mém.  sur 
l’hist.  d’Auxerre,  2e  édition,  t.  iv,  preuves  n°  52. 


CXLI. 

BULLE  DU  PAPE  ALEXANDRE  III  POUR  LE  CHAPITRE  DE  SENS. 

(Vers  l'an  1163). 

Le  pape,  s’adressant  à Eudes,  doyen  du  Chapitre  de  Sens,  déclare  confirmer  ce  corps 
dans  la  possession  de  droits  de  patronage  sur  33  églises  qu’il  énumère. 

Alexander  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  liliis  Oddoni,  decano,  et 
capitulo  Senonensis  ecclesie,  salutem  et  apostolicam  benedictionem.  Justis 
petentium  desideriis  dignum  est  nos  facilem  prebere  consensum,  et  vota  que 
orationis  tramite  non  discordant,  efl'ectu  sunt  prosequenle  complenda.  Eapropter, 
dilecti  in  Domino  filii,  veslris  justis  postulation ibus  grato  concurrentes  assensu, 
ecelesiam  de  Anjorra,  ecclesiam  de  Jolna,  ecclesiam  deBraio,  ecclcsiam  de  Mon- 
cellis,  ecclesiam  de  Moisio,  ecclesiam  de  Breisola,  ecclesiam  deEvrio,  ecclesiam  de 
Ponte-Siriaco  cum  ecclesia  Sancti-Egidii  de  Nemore  (1)  et  appendiciis  suis,  eccle- 
siam d&  Branai,  ecclesiam  de  Verun,  ecclesiam  de  Sancto-Albino,  cum  capellis 
de  Melers,  ecclesias  de  Evrolla,  ecclesiam  de  Blanniaco,  ecclesiam  de  Chamlot, 
ecclesiam  de  Mersi,  ecclesiam  de  Curia-Monunculi,  ecclesiam  de  Sociaco,  eccle- 
siam de  Sancto-Martino,  ecclesiam  de  Gumerio,  ecclesiam  de  Sancto-Hylario 
infra  muros  urbis,  ecclesiam  Sancti-Mauricii  inira  duos  pontes,  ecclesiam  de 
Frateio  et  de  Cantugalli,  ecclesiam  de  Amiliaco,  ecclesiam  de  Dainmonte,  eccle- 
sias de  Brueria,  cum  capella  Sancti-Victoris,  ecclesiam  de  Borovilla,  ecclesias 
de  Roemvillari  et  de  Nange-Villa,  ecclesiam  de  Villerario,  in  ea  libertate  in  qua 

(t)  Prieuré  Saint-Gilles-aux-Bois  sur  Pont. 

20 


154 


CA.RTULA.IRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 

eas  bone  memorie  Hugo,  et  predecessores  ejus  Senonenses  arcliiepiscopi,  vobis 
rationabiliter  concesserimt,  videlicet  ut  presentationes  presbilerorum  in  prescri- 
ptis  ecclesiis  liabeatis  ; et  eedem  ecclesie  ab  omni  exactione,  collecta,  hospitiis, 
circadis,  synodiset  abomni  summonitione  et  justitia  tam  arcliidiaconorum  quam 
archipresbiterorum  penitus  sint  immunes.  Et  si  predicti  presbiteri  aliquid  contra 
ordinem  egerint,  ab  archiepiscopo  vestro,  de  penitentia  lantummodo  corrigantur, 
devotioni  vestre  auctoritate  apostolica  confirmamus  et  presentis  scripti  communi- 
mus.  Decernimus  ergo  ut  nulli  omnino  hominum  liceat  banc  paginam  nostre 
confirmationis  infringere,  vel  ei  aliquatenus  contraire.  Si  quis  autem  hoc  atlemp- 
tare  presumpserit,  indignationem  omnipotentis  Dei  et  beatorum  Pétri  et  Pauli 
apostolorum  ejus,  se  noverit  incursurum. 

Daturn  Tusculani,  x kalendas  septembris. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne,  F.  du  Chapitre  de  Sens,  L.  lrc. 

La  charte  de  l'archevêque  Hugues,  portant  confirmation  de  la  possession  du  droit  de 
patronage  sur  toutes  les  églises  ci-dessus,  est  de  l'an  1162.  — Ibid. 

En  1187,  l’archevêque  Gui  confirma  le  Chapitre  dans  la  possession  des  églises  énon- 
cées plus  haut,  et  y ajouta  les  suivantes  : Villenaux.Compigny,  avec  la  chapelle  de 
de  Montigny  ; Neuilly,  Taloan,  Notre-Dame  de  Villeneuve,  Aillant,  Bois  le-Roi, 
Màlay  le-Vicomte,  Chancueil,  le  Chàtelet-en-Brie,  avec  les  chapelles  de  Saint- 
Germain  et  d’Escrinières  et  Uéglise  de  Lorris.  Celles  d’ Aillant  et  de  Chancueil  sont 
destinées  à l’entretien  d’une  prébende  qu’il  fonde  dans  son  chapitre.  — Gallia. 
t.  xu,  Preuves  de  Sens,  suppl.,  n°  vi. 


CXLII. 

CHARTE  D’HUGUES,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  SAINT-JEAN. 

(An  11G3). 

L’archevêque  rapporte  comment  un  chevalier,  nommé  Daimbert,  prenant  l’habit  reli- 
gieux dans  l’abbaye  Saint-.Iean-lez-Sens,  a donné  à cette  maison  tout  ce  qu’il  possédait  à 
Granges  et  üi  Voisines  en  hommes  et  en  biens-fonds.  Après  la  mort  de  Daimbert,  Floria,  sa 
femme,  qui  jouissait  par  droit  dotal  desdits  hommes,  les  donna  en  mariage  à sa  fille  Gila 
qu’elle  eut  d’un  second  mari.  Mais, au  moment  de  sa  mort,  elle  voulut  restituer  aux  moines 
les  hommes  dont  son  premier  mari  leur  avait  fait  présent;  etc. 

Ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  notura  omnibus  facio  et 
presentibus et  futuris,  quod  Daimbertus, miles, cumin ecclesiatn  Sancti-Johannis 
sesc  ad  religion em  transtulisset,  et  ex  ea  ordinem  et habitum  canonicum  suscepis- 
set,  doimvit  eidem  ecclesie  quicquid  habebat  apud  Grancbias  et  \ i c i n a s , tam  in 


XIIe  SIÈCLE. 


155 


hominibus  quara  in  terris  seu  nemoribus,  atque  in  perpetuum  habere  et  possidere 
concessit,  et  ex  tune  eadem  ecclesia  Sancti-Johannis  terras  et  nemora,  ex  ipsius 
dono,  liabuit  et  quiete  possedit;  liomines  vero  predictos,  Floria,  ejusdem  Daim- 
berti  uxor,  ex  jure  dotalicii  tenebat  post  mortem  ejusdem  viri  sui,  eosque  filiæ 
suæ  Guillæ,  quam  postea  ex  alio  marito  Alberico  de  Marolio  habuit,  ejusdem 
mariti  instinctu,  in  matrimonium  donavii.  Porro,  longo  post  tempore,  cura  p re- 
dicta Floria  diem  mortis  sibi  inminere  (sic)  sen tiret,  timuit,  et  corara  dilecto 
nostro  Guillelmo,  qui  tune  ecclesiæ  Beati-Johannis  abbas  presidebat,  resipui t 
et  donum  quod  priraus  maritus  suus,  Daimbertus,  eidem  ecclesiæ,  ipsalaudante 
et  concedente  fecerat,  recognovit.  Dono  itaque,  tara  ex  confessione  ejusdem  Floriæ 
quam  atlestatione  aliarum  personarum,  cognito  et  manifesto , ecclesia  Beati- 
Johannis  supradictos  liomines  tanquam  suos  ad  se  vocavit  et  de  illis  se  inves- 
tivit.  Verum  Gaufridus,  qui  ex  matrimonio  predictæ  Guillæ,  uxoris  suæ,  liomines 
predictos  tenuerat,  reclamavit  et  ecclesiam  Sancti-Joliannis,  propter  hoc  perse- 
quendo,  quantum  potuit  infestavit.  Tandem  Gaufridus,  super  hoc  a nobis,  aliis- 
que  probatis  viris  sepius  admonitus  et  rogatus,  omnes  supradictos  liomines  cum 
sororibus  et  progeniebus  eorum,  videlicet  quos  liabebat  apud  Grangias  et  Vicinas, 
et  quicquid  ibidem  tenebat  ex  matrimonio  predictæ  uxoris  suæ  Guillæ,  Guarinium 
etiam  de  Fluriniaco,  exceptis  hominibus  de  Villanova,  predictæ  ecclesiæ  Sancti- 
Joliannis,  coram  nobis,  uxore  suaGuilla  laudante  cum  Alberico  pâtre  suo,  adstante 
etiam  et  laudante  Salone  vicecomite  qui  liomines  illos  de  feodo  suo  esse  dicebat, 
una  cum  Guarino,  filio  suo,  benigne  dimisit  et  ecclesiæ  Sancti-Joliannis  in  per- 
petuum habere  concessit. 

Aetum  est  in  presentia  nostra  , Senonis,  anno  ab  Incarnatione  Domini 
m°c°  lx°  ni",  pontificatus  autem  nostri  xx°  11»;  adsistentibus  quibusdam  de  per- 
sonis  ecclesiæ  noslræ  et  canonicis  et  aliis  religiosis  viris  : Stephano,  abbate 
Sancti-Remigii,  et  Milone,  monacho,  fratreejus  ; Willelmo,  preposito,  fratre  meo; 
Udone,  decano  ; Simone,  cellerario;  Teone,  canonico;  Petro,  canonico;  Erlebaudo 
dePlasseio;  Terrico,  iilio  ejus;  Otranno  de  Plasseio  ; Salone  de  Dongione; 
Guiardo  de  Fossato;  Milone  Crochu;  llugone,  monacho  , Gosberto  de  Bugnone; 
Tebaudo,  preposito  regis;  llugone,  filio  Manerii;  Petro,  maiore  Sancti-Johannis, 
et  Vitale,  serviente  abbatis  Sancti-Johannis.  Quod  ut  ratum  esset,  presenti 
pagina  et  sigilli  nostri  auctoritate  fecimus  roborari.  Data  per  manum  Fromundi, 
notarii. 

Original,  scelle  autrefois;  Archives  de  l'Yonne,  Fonds  de  l'abbaye  Saint-Jean-lez- 
Sens.  — Voisines. 


156 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CXLIII. 


PRIVILÈGE  DU  PAPE  ALEXANDRE  III  POUR  L’ABBAYE  DE  VAULUÏSANT. 

(An  1163,  22  novembre). 

Le  pape  prend  le  monastère  sous  sa  protection  et  énumère  les  biens  qui  en  dépendent: 
le  lieu  où  s’élève  le  monastère  ; les  deux  granges  de  Beauvoir  et  de  Touchebœuf  ; les  biens 
donnés  par  les  sires  de  Traîne!,  de  Vareilles,  de  Lailly,  deThorigny,  Isnard,  vicomte  de 
Joigny,  en  ces  divers  lieux  ; des  granges  à Bernières,  à Cérilly,  à Armentières  ; des  vignes 
à Sens,  etc.  — Bulle  datée  de  Sens. 

Alexander,  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  filiis  Petro,  abbati  tnonas- 
terii  de  Vallelucenti,  ejusque  fratribus,  tam  presentibus  quam  futuris,  regularem 
vitam  professis,  in  perpetuam  memoriani. 

Desiderium  quod  ad  religionis  propositum  et  animarum  salutem  pertinere 
monslratur,  sine  aliqua  est  dilatione  complendum.  Ea  propter,  dilecti  in  Domino 
tilii,  etc.  (Suit  l’énumération  des  biens  de  l’abbave). 

In  quibus  bec  propriis  duximus  exprimenda  vocabulis  : locum  ipsum  in  quo 
abbatia  vestra  fundata  est,  cum  omnibus  pertinentiis  suis,  et  duabus  grangiis  que 
dicuntur  Belveerum  et  Tuchebovem,  et  terris  cultis  et  incultis,  pratis,  nemoribus 
et  pascuis.  — Ex  dono  dompni  Anselli  de  Triagnio,  quicquid  liabebat  in  eodem 
loco.  — Ex  dono  Pbilippi,  qui  dicitur  Bibens-Secanam,  quicquid  liabebat  in 
terris,  pratis  ac  nemoribus  in  riveria  Iegye,  ab  utraque  parte  aque,  prope  vel 
longe,  a villa  scilicet  que  dicitur  Lallelium,  usque  ad  aliam  que  dicitur  Curgene- 
tum.  — Ex  dono  Hugonis  de  Yarellis,  quicquid  possessionis  tenebat  in  agris  et 
silvis,  a villa  Lalliaco  usque  ad  villam  que  dicitur  Curgenetum,  retenta  sibi 
silva  que  dicitur  Lanceia;  usuarium  ejusdent  silve  omni  tempore  liberum,  in 
omnibus  vobis  necessariis,  laudante  hoc  Petro  de  Yarellis  et  Bovone,  fratre  sno. 
— Ex  dono  Fulconis  de  Lalleio,  terras  quas  liabebat  a grangia  usque  ad  abbatiam, 
et  in  utraque  ripa  aque,  et  quandam  partem  terre  que  erat  inter  grangiam  et 
Lalleium  desuper  viam  ; et  quicquid  liabebat  in  terris  communibus  et  silvis,  et 
commune  quod  liabebat  in  valle  Putinei  cum  Helya  de  Balneolis,  et  in  silva  que 
dicitur  Luatum,  rétro  abbatiam,  et  quandam  partem  terre  quam  liabebat  subter 
vallem  Putinnei,  et  quicquid  liabebat  in  bosco  qui  dicitur  Sorleinus,  et  in  Trern- 
bleio  qui  est  desuper  vallem  Putinnei.  — Ex  dono  ejusdem,  terrain  que  est  prope 
fontem  citra  Lalleium,  et  pratum  sibi  adjacens,  et  aliud  pratum  ex  alia  parte 


XIIe  SIÈCL15. 


157 


aque;  et  ultra  abbatiam  pratum  quod  dicitur  Sancti-Pa uli  ; et  illud  quod  est 
j u x t a salices,  secus  pratum  Oberti  de  Curgeneto.  — - Quicquid  habetis  de  Stepliano 
Espanello  in  parrocliia  Curgeneti,  et  a Lalleio  usque  Poseium,  quod  erat  de 
feudo  suo.  — Quicquid  habetis  de  Stepliano  de  Toriniaco,  inter  Lalleium  et 
Curgenetum,  quod  erat  de  feudo  suo;  et  duos  particulas  terre,  quaruin  una  est 
super  pratum  quod  tenent  homines  de  Molinuns,  et  altéra  super  pratum  quod 
lenebatGuiardus de  Lalleio.— Ex  dono  Ànselli,  lilii  Odonis  deFontevene,  quicquid 
habebat  in  territorio  Flasceii,  in  piano  et  bosco,  in  pratis  et  aquis.  — Ex  dono 
Otranni  de  Marcelleio,  quicquid  habebat  de  feudo  dompni  Ilavini  de  Tran- 
quel,  in  territorio  Curgeneti  in  piano  et  bosco,  et  in  omnibus  aliis  nemoribus 
usuarium  porcorum.  — Ex  dono  Guerrici  de  Buceio,  quicquid  habebat  in 
piano  et  bosco  de  feudo  quod  tenebat  de  Amelina  de  Fontevene.  — Ex  dono 
Hauvini  de  Tranquel,  quicquid  habebat  a vado  Orreis  usque  ad  abbatiam, 
ex  utraque  parte  aque,  et  quicquid  habebat  inter  Curgenetum  et  Lalleium. 

— Ex  dono  Guarnerii  de  Ulmis,  omnem  terrain  quam  habebat  in  territorio 
Curgeneti  et  Poisi,  prêter  ilia m quam  tenebant  homines  sui.  — Ex  dono  Pétri, 
tilii  Holdieri  Senonen  is,  quicquid  habebat  in  territorio  Curgeneti,  in  terris  et 
pratis.  — Ex  dono  Pétri  de  Lumni,  quicquid  habebat  de  feudo  Berengarii,  fratris 
Guerrici  de  Buci,  ubicunque  esset,  et  apud  Yillam-Novam,  et  in  riveria  legie,  in 
bosco  et  piano.  — Ex  dono  Stephani  AIbi  de  Firmitate,  quicquid  terre  habebat  in 
territorio  Lallelii.  — Ex  dono  Raaldi  de  Lanis,  quicquid  habebat  in  territorio 
Lallelii,  in  piano  et  bosco.  — Ex  dono  Mauricii  de  Lanis,  quicquid  habebat  in 
eodem  territorio,  in  piano  et  bosco.  — Ex  dono  Balduini  Senonensis,  quicquid 
habebat  in  terris,  pratis  et  silvis,  a Fusseio  et  ultra  versus  Vallemlucentem.  — 
Ex  dono  Ansaldi  de  Marcelleio,  pratum  quoddam  desuper  abbatiam  ; — Gran- 
giam  que  dicitur  Luvania,  cum  omnibus  appenditiis  suis.  — Ex  dono  Garnerii 
de  Rumeleio,  omne  territorium  quod  apud  Francam-villam  possidebat,  conce- 
dente  Ansello  ad  cujus  dominium  pertinebat.  — Ex  dono  Odonis  Peiure,  quic- 
quid habebat  in  terris,  pratis  et  silvis,  in  territorio  Curgeneti  et  ubicumque  in 
circuitu  ejus.  — Ex  dono  Hugonis,  filii  Helye  de  Balneolis,  quicquid  habebat  in 
silva  que  dicitur  Sorleium  ; et  parlera  quam  habebat  in  Luvania  ; et  quicquid 
habebat  in  campis  et  pratis,  a Luvania  usque  ad  petram  que  dicitur  Doelena. 

— Ex  dono  Ochini  de  Poseio,  quicquid  habebat  in  territorio  Poseii,  in  terris  et 
nemoribus. — Ex  dono  Rainaudi  militis,  quicquid  habebat  in  terris  et  nemoribus 
que  dicuntur  Heredum;  et  totum  feudum  quod  tenebat  de  Symone  de  Nogento  ; 
et  alodium  quod  habebat  cum  participibus  et  cognatis  suis.  — Ex  dono  Damerun, 
domine  de  Poseio,  unam  hastam  terre  que  jacet  inter  terras  Hugonis  Paltunerii. 


158 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


— Ex  dono  Isnardi,  vicecomitis  Joviniaci,  quicquid  habebat  in  area  quadam  ad 
ntolendium  hedificandum,  que  est  desuper  vadura  Orreis.  — Ex  dono  Garnerii  de 
Fusseio,  quicquid  habebat  in  area  eadem  ; et  aquara  ad  piscandum  usque  Moli- 
nuns,  ab  utroque  vobis  concessam.  — Ex  dono  Helisabeth,  fdie  Teeelini  de  Villa- 
ntauri,  quicquid  habebat  in  territorio  Poseii,  in  bosco  et  prato.  — Ex  dono  Gau- 

terii  de  Fonteneto,  quicquid  habebat  in  territorio  Pois piano,  Mai- 

nardo  de  Villamauri,  et  uxore  ejus  ad  quos uxore  ejus  Agne  de 

quorum  leudo  erat,  et  Itero,  iilio  eorum  concedentibus.  — Ex  dono  Symonis.  . . 

ad  ulnium  Poseii  ; et  aliam  in  valle  de  Euceio Damerum  de 

de  Poseio,  portiunculam  terre  que  erat  inter  terras  Vallis-Lucentis  ; duas  parti- 

culas  terre  que  sunt Noas,  et  alibi  dimidiam  ochiàm  que  est  inter 

Poseium  et  Noas;  et  omnem  terrant  quant  habebat  a petra  que  dicitur  Doellena 
usque  ad  terrant  libérant  Poseti.  — Ex  dono  Gauteri  Chaillou  quandant  partent 
terre,  a semita  ntolendini  usque  ad  terras  prefate  ecclesie.  — Ex  dono  Richerii 
Li  Curteis,  ontnent  terrant  quant  habebat  arabilem  in  terra  Hereduni;  et  sarta- 
menta  que  fecerat  in  nentore  sanctimoniàlium  de  Paraclito.  — Ex  dono  Dame- 
rum,  tv  portiunculas  terre,  duas  scilicet  juxta  petrani  que  dicitur  Doelena,  cum 
prato  ibidem  posilo,  et  duas  in  loeo  qui  dicitur  ad  Noam.  — Ex  dono  Josberti , 
cognomento  Truia,  usuarium  in  omnibus  terris  et  nemoribus  suis  que  sunt  juxta 
villant  que  dicitur  Avum.  — Ex  dono  Emberti  de  Triagnio,  terrain  quant  habebat 
apud  Poseium,  ex  parte  conjugis  sue.  — Ex  dono  Garnerii  de  Avenz,  quicquid 
terre  habebat  in  finibus  Poesei.  — Ex  dono  Milonis  de  Toriniaco,  et  Bernardi  et 
Renaudi,  fratris  ejus,  quicquid  juris  habebant  in  comntuni  hereditate  de  Tori- 
niaco. — Ex  dono  Holrici  de  Toriniaco  ; Radulfi  et  Gileberti,  fratris  ejus  ; 
Dieti  et  Hugonis,  fratris  ejus  ; Girardi,  filii  Garini  ; Johannis  de  Plasseio  ; Enime- 
■'line  de  Triagnio;  Josberti  Hayron;  Isnardi  de  Missereio ; et  Johannis  Morellis 
quicquid  juris  habebant  in  predicta  hereditate;  grangiam  que  dicitur  Bernerias 
cum  omnibus  appenditiis  suis.  — Ex  dono  Godefridi  de  Capella,  quandant  terrant 
desuper  Bernerias  et  viant  que  est  ab  eadem  terra  usque  ad  terrant  Berneria- 
rum,  ad  extrahendam  marnant  ; et  pratuin  quod  est  inter  prata  Berneriarum  ; et 
quicquid  ecclesia  vestra  de  suo  jure  et  feudo  tenebat.  — Ex  dono  Roberti 
Bohor..,  omma  prata  que  habebat  in  riveria  Berneriarum.  — Ex  dono  Teobaldi 
Carrio,  gordum  unum  apud  Bernerias.  — Ex  dono  Gaufridi  Ridel,  terrant  quant 
habebat  apud  Bernerias.  — Ex  dono  Mauricii  de  Marneio,  quicquid  possidebat 
in  finibus  Berneriarum  in  terris  et  pratis.  — Ex  dono  Renaudi,  D 'ogonis, 
Hugonis,  Michabelis,  Dieri  fil ie  et  Baronis  de  Berneriis,  quicquid  habebant  in 
finibus  Berneriarum  in  terris  et  pratis.  — Ex  dono  Gaufridi,  filii  Seguini  de 


XIIe  SIÈCLE. 


159 

ISogento , quandam  particulam  terre  apud  vineam  Godefridi. — Exdono  Regine, 
tilie  Freheri,  pratum  quod  est  inter  prata  Berneriarum.  — Grangiam  que  dicitur 
Cirilliacum,cum  omnibus  appendi tiis  suis. — Ex  dono  Manesserii  de  Villamauri, 
et  Odonis  filii  ejus,  et  Pontii  de  Triagnio  et  aliorum,  quicquid  habebant  in 
predicto  loco,  in  terris  et  nemoribus. — Exdono  Bovonis  de  Varellis,  Pontii  de 
Triagnio,  Hugonis  Pauperis  de  Cussigneio,  et  Josberli  de  Regneio,  quicquid 
habebant  in  territorio  Cirillei.  — Exdono  Girardi  Berengarii,  Drogonis  Strabonis, 
et  uxoris  sue,  et  filiorum  suorum,  et  Josberli  Magni,  quicquid  habebant  in 
nemore  quod  dicitur  Faygarnere.  — Ex  dono  Philippi  de  Rumilleio,  et  Hugonis, 
et  Houduini  fratrum,  et  Hugonis  Pautonerii,  grangiam  que  dicitur  Armentarias, 
cum  omnibus  appenditiis  suis.  — Et  vineas  quas  babetis  in  civitate  Senonensi,  et 
in  Castro  comitis  Henrici  quod  dicitur  Chalete. 

Sane  laborum  vestrorum  etc.,  [ut  supra,  p.  137). 

Ego  Alexander,  catholice  ecclesie  episcopus,  subscripsi. 

Datum  Senonis,  per  manum  Hermanni,  sancte-Romane  ecclesie  subdiaconi  et 
notarii,  x halendas  decembris , indictione  xi  ; Incarnationis  dominice  anno 
m°  c°  Lx°m°;  pontifîcatus  vero  Alexandri  pape  ni,  anno  v°. 

Original,  (le  sceau  manque),  Bibl.  de  Sens,  liasse  de  pièces  concernant  l’abbaye  de 
Vauluisant. 

Le  même  pape,  par  une  lettre  datée  de  Latran,  aux  Ides  de  mars,  adressée  à l’arche- 
vêque de  Sens,  déclare  que  les  religieux  de  Vauluisant  sont,  comme  les  autres 
moines  de  l’ordre  de  Cileaux,  exempts  de  dîmes  sur  les  biens  qu'ils  cultivent  par 
leurs  propres  mains.  — Ibidem. 

CXL1V. 

CHARTE  DU  ROI  LOUIS -LE -JEUNE  POUR  L’ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

An  1163). 

Le  roi  déclare  avoir  donné  à l’abbaye  de  Vauluisant  l’exemption  de  toute  coutume  et 
péage  sur  ses  terres  pour  les  objets  nécessaires  à l'usage  ou  à la  vie  des  religieux. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen. 

Ego  Ludovicus,  Dei  gratia  Francorum  rex.  Regie  administrationis  est  eis  pro- 
videre  et  benignitalem  exbibere  qui  in  servitio  Dei  spiritaliter  occupati  sunt,  ut 
per  eorum  meritum  in  nostra  temporali  occupatione  veniam  consequamur.  Ilaque 
sciant  universi,  présentes  et  fnturi,  quod,  pro  amore  Dei,  transversa  et  consue- 
tudines  terre  nostre,  que  ad  nos  pertinent,  de  omnibus  quecumque  sunt  ad  usum 


160 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  i/YONNE. 


fratrum,  tam  in  victu  quarn  in  vestitu,  sive  mercatura,  Petro  et  domui  de  Valle- 
lucenti,  in  elemosinam  donavimus.  Pro  immobili  memoria  et  fîrmitate,  sigillo 
nostro  corroboravimus,  subter  inscripto  karactere  nostri  nominis. 

Actum  publiée,  Senonis,  anno  incarnati  Verbi  m°colx°iii0;  astantibus  in 
palatio  nostro  quorum  apposita  sunt  nomina  et  signa  : S.  comitis  Tbeobaldi, 
dapiferi  nostri  ; S.  Guidonis,  buticularii  ; S.  Mathei,  camerarii;  constabulario 
nullo.  Data  per  manum  Hugonis,  cancellarii. 

Bibl.  impériale  n»152,  Carlul.  de  Vauluisant,  page  71  ancienne,  auj.  fol.  38,  r°. 

En  1158,  le  roi  approuva  le  don  fait  par  le  vicomte  Gisbert,  de  l'exemption  de  tout 
péage  à Corbeil,  en  faveur  de  l’abbaye  de  Vauluisant,  pour  tous  les  objets  néces- 
saires à la  vie.  — Ibid.,  f>  38  r°. 

Les  moines  de  Vauluisant  étaient  exempts  du  péage  du  sel  que  leur  réclamaient  les 
religieux  de  Notre-Dame  de  la  porte  Saint-Léon  de  Sens,  suivant  une  sentence  de 
l’archevêque  Guillaume  de  Champagne  (1168-1176  . — Ibid.,  f°  44  r°. 

CXLV. 

PRIVILÈGES  DE  LORRIS  DONNÉS  PAR  LE  ROI  AUX  HABITANTS 
DE  VILLENEUVE -LE -ROI. 

(An  1163). 

Le  roi  Louis-le-Jeune  annonce  qu’il  a acquis  des  religieux  de  Saint-Marien  d’Auxerre 
une  terre  située  près  d’Egriselles,  pour  y fonder  une  ville,  laquelle  a le  nom  de  Ville- 
franche-du-Roi.  Et  pour  qu’elle  s’accroisse  rapidement,  il  lui  a donné  les  privilèges  de 
Lorris. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Ego  Ludovicus,  Dei  gracia 
Francorum  rex.  Notum  facimus  universis,  presentibus  et  futuris,  quod  quandam 
terrain  Sancti-Mariani  Altisiodorensis,  secus  Eglesiolas,  acquiremus  ad  faciendam 
inibi  novam  villam  que  et  Villa-Franca-regia  dicitur.  Ut  autem  villa  cresceret  in 
brevi,  et  quia  volebamus  multos  ibi  esse  Dabi tatores,  ipsis  concessimus  omnes 
consuetudiues  Lorriaci,  et  intra  villam  et  extra  villam.  Quod  ut  cognitum  sit  et 
ratum  inposterum,  conscribi  fecimus  et  sigilli  nostri  impressione  confirmavimus, 
subter  insculpto  karactere  nostri  nominis. 

Actum  publiée,  Senouis,  anno  dominice  Incarnacionis  m°  c°  lxiii0  ; astantibus 
in  palacio  nostro  quorum  apposita  sunt  nomina  et  signa  : S.  comitis  Tbeobaldi, 
dapiferi  nostri  ; S.  Guidonis,  buticularii  ; S.  Mathei,  camerarii  ; constabulario  nullo. 

Data  per  manum  Hugonis,  cancellarii.  (Monogramme). 

Copie  du  1er  avril  1467.  signée  Eslienne  Davril,  seigneur  de  Perreux,  prévôt  de 
Villeneuve-le-Roi ; Arch.  de  l’Yonne,  F.  Saint-Marien.  — Ordoun.  t.  vu,  p.  57. 


XIIe  SIÈCLE. 


161 


CXLVI. 

PRIVILÈGE  DU  PAPE  ALEXANDRE  III  POUR  LES  LÉPREUX  DU  POPELIN. 

(An  1163,  23  décembre). 

Le  pape,  étant  à Sens,  confirme  les  malades  du  Popelin  dans  la  possession  de  leurs  biens, 
et  les  prend  sous  sa  protection. 

Alexander  episcopus,  servus  servorunt  Dei,  dilectis  filiis  infirmis  fratribus 
domus  de  Popelino,  salutem  et  apostolicam  benedictionem.  Justis  petentium 
desideriis  dignumest  nos  facilem  prebere  consensum,  et  vota  que  a rationis  tramite 
non  discordant  elfectu  sunt  prosequente  complenda.  Eapropter,  dilecti  in  Domino 
filii,  veslris  justis  postulationibus  grato  concurrentes  assensu,  prefatam  domum, 
in  qua  divino  mancipati  estis  obsequio,  sub  beali  Pétri  et  nostra  prolectione 
suscipimus,  et  presenlis  scripli  patrocinio  communimus;  statuentes  ut  quascum- 
que  possessiones,  quecumque  bona  eadem  domus  in  presentiarum  juste  et  ratio- 
nabiliter  possidet,  aut  in  futurum,  justis  modis,  procurante  Domino,  poterit 
adipisci,  firma  vobis,  vestrisque  successoribus  et  illibata  permaneant.  Sane  nova- 
lium  vestrorum,  que  propriis  manibus  aut  sumptibus  colitis,  sive  de  nutrimentis 
animalium  vestrorum,  décimas  a vobis  nullus  présumât  exigere. 

Decernimus  ergo  ut  nulli  omnino  hominum  liceat  prefatam  domum  temere 
perturbare,  seu  quibuslibet  vexationibus  molestare.  Si  quis  aulem  id  attemptare 
presumpserit,  indignationem  omnipotentis  Dei  et  beatorum  Pétri  et  Pauli  apos- 
tolorum  ejus  se  noverit  incursurum. 

Datum  Senonis,  x kalendas  januarii. 

Cartulaire  du  Popelin  de  Sens,  f°  i°  ; Ms  de  l’an  1220  environ;  Archives  de  l’Hôtet- 
Dieu  de  Sens. 

Le  même  pape  Alexandre  III,  par  une  bulle  datée  de  Tusculum,  aux  nor.es  de  fé- 
vrier, prit  de  nouveau  les  lépreux  de  Sens  sous  sa  protection,  et  les  exempta 
absolument  de  tout  droit  de  dîmes  sur  leurs  bestiaux,  sur  les  produits  de  leurs 
jardins  et  sur  les  fruits  de  leurs  arbres.  Il  leur  donna  aussi  le  droit  d’avoir  un 
cimelière  particulier  pour  eux  et  leurs  serviteurs.  — Ibidem,  f°  t,  v». 

Le  pape  Célestii;  TIf  confirma  les  privilèges  ci-dessus  énoncés  par  une  bulle 
adressée  à ses  chers  fils  les  lépreux  du  Popelin  de  Sens  et  datée  du  Odes  calendes 
de  juillet  l'an  septième  de  son  pontificat  (26  juin  1197).  — Ibidem,  f°  n,  r" 

La  charte  la  plus  ancienne  que  renferme  le  cartulaire  du  Popelin,  est  de  l’an  1150 
environ.  Hugues,  archevêque  de  Sens,  y confirme  la  donation  faite  par  Jehan 
Trosse-bacon  mourant,  aux  lépreux  du  Popelin,  pour  le  repos  de  son  âme,  de  tout 
ce  qu’il  pos’-édait  aux  gués  de  Baum.  Renaud  le  Gras  ou  le  Gros  ratifia  ce  don, 

21 


ii 


462 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 

comme  seigneur  féodal.  Les  principaux  dignitaires  de  l'église  de  Sens  assistèrent 
à la  publication  de  la  charte  de  l’archevêque.  Ils  sont  les  mêmes  que  ceux  de  la 
pièce  n°  S31,  Cartul.  gén.  de  l’Yonne,  t.  1.  — Ibidem,  f>  xv,  r\ 

CXLVII. 

SENTENCE  ARBITRALE  RÉGLANT  LES  DIFFICULTÉS  ÉLEVÉES  ENTRE  L’ABBAYE 
DE  SÀÏNT-M ARIEN  ET  ÉTIENNE  DE  PIERRE-PERTUIS. 

(Entre  1163  et  1167). 

Trois  arbitres  règlent  les  différends  élevés  entre  les  parties  sur  la  terre  de  Bassou.  Ils 
ordonnent  que  le  chemin,  qui  d’ancienneté  passait  par  le  lieu  où  est  la  grange  des  moines, 
soit  remplacé  par  celui  que  les  moines  ont  ouvert  à côté  de  leur  grange.  Les  arbitres 
fixent  également  les  droits  des  parties  sur  les  dîmes,  le  moulin  et  la  pêcherie. 

Ea  que  inter  aliquos  légitimé  contracta  sunt,  iccirco  scripto  commendari 
oportet,  ne  processif  temporum  a memoria  dilabantur.  Notum  sit  igitur  presen- 
tibus  et  fu  tu  ri  s q u od  nos  G.,  prepositus  ecclesie  Beati-Slephani  Autissiodorensis  ; 
Stephanus,  canlor;  S.,  arcbipresbiter  Autissiodorensis,  pro  sedanda  discordia  que 
vertebatur  inter  canonicos  Sancti-Mariani,  et  nobilem  virum  Stephanum  de  Petra- 
pertus,  intuitu  pietatis  et  caritatis,  in  unum  venientes,  utriusque  partis  assensu, 
hoc  modo  inter  eos  pacem  refornîlvimus. 

Provisum  quidem  est  a nobis  ut  pro  via  ilia  qua  antiquitus  transiebatur  per 
locuni  ilium  in  quo  nunc  est  grangia  canonicorum  sita,  aliam  illam  viam  quam 
idem  canonici  extra  grangiam  fecerant,  dominus  Stephanus  patienter  concédât, 
sufferat.  De  decimis  eliam  pro  quibus  discordia  erat  inter  eos,  ita  providimus  : 
quod  si  homines  qui  ultra  aquam  Icaunensem,  ex  parte  Basso  morantur,  terras 
que  sunt  citra  aquam  grangie  ex  parte  excoluerint,  medietatem  decimarum  que 
inde  pervenerint  canonicis,  et  medietatem  domino  Stephano  reddant.  Illi  autem 
qui  citra  aquam  ex  parte  grangie  morantur,  si  in  terris  que  sunt  ultra  aquam,  ex 
parte  Basso,  agriculturam  fecerint,  eodem  modo  décimas  persolvant.  Sed  si 
homines  ex  parte  grangie  commorantes  in  terris  que  sunt  in  parte  laboraverint, 

omnes  décimas  canonicis  persolvant.  De  labonbus fuerint  in  propriis 

terris  canonicorum  que  sunt  ultra  aquam  ex  parte canonici,  sine  recla- 

matione  aliqua,  omnes  décimas  intégré  habeant,  sicut  idem  homines  domini 
Stepliani  testificati  sunt  ante  nos.  — In  molendino  quoque  et  piscaria,  quorum 
due  partes  sunt  canonicorum  et  très  domini  Stephani,  molendinarius  qui  substi- 
tuendus  eril,  si  fuerit  homo  secularis,  a canonicis  cligatur,  et  domino  Stephano 
presentetur,  ut  ei  tideli tatem  faciat.  Si  vero  fuerit  de  conversis  Sancti-Mariani  ab 


XIIe  SIÈCLE. 


163 


ejusdem  loci  converso  per  obedientiam  precipiat  ut  domino  Stephano 

très  partes  redditus  molendini  et  piscarie  fideliter  persolvat.  Sed  et  si  pro  impensa 
vel  opéré  quod  canonici  operibus  congruis  piscarie  impendere  debeant,  dominas 
Stephanus  dampnum  reddet,  ipsi  canonici  dampnum  restituant. 

liée  omnia  etiam,  sicut  prescripta,  tam  dominus  Stephanus  quam  canonici 
bona  fide  se  observaturos  spoponderunt  ; et  ut  firma  in  perpetuum  haberentur, 
sigillo  domini  Hugonis,  archiepiscopi  Senonensis  , et  Alani,  Autissiodorensis 
episcopi,  et  Willelmi,  comitis  Nivernensis,  sigillari  concesserunt. 

Original,  Arch.  de  l’Yonne,  F.  Sainl-Marien,  L.  n,  s.-l.  3;  scellé  de  trois  sceaux, 
savoir  : au  milieu,  celui  de  l’archevêque  de  Sens,  ogival,  le  prélat  debout, 
tenant  sa  crosse  et  un  livre;  à sa  droite,  celui  de  l’évêque  d’Auxerre,  de  même 
forme,  l’évêque  figuré  bénissant  et  tenant  sa  crosse;  et  à sa  gauche,  celui  du 
comte,  orbiculaire,  le  comte  représenté  à cheval,  la  tance  à la  main. 


CXLVIII. 

BREF  DU  PAPE  ALEXANDRE  lit,  A L’ÉVÊQUE  D’AUXERRE. 

(1163  (64)  13  février). 

informé  par  Févèque  que  quelques-uns  de  ses  hommes  de  corps  se  sont  soustraits 
à sa  seigneurie  pour  reconnaître  d’autres  seigneurs,  et  que  ces  derniers  refusent  de  lui 
rendre  ces  hommes,  à moins  qu’il  ne  prouvât  par  le  duel  qu’ils  étaient  bien  siens,  le 
pape  réprouve  ce  mode  de  justice  et  prescrit  qu’on  emploie  les  témoins,  la  procédure 
et  les  autres  moyens  légaux  pour  reconnaître  la  vérité. 

Alexander  episcopus,  servus  servorum  Dei,  venerabili  fratri  episcopo  Auiissio- 
dorensi  salutem  et  apostolicam  benedictionem.  Ex  parte  tua  fuit  proposilum 
coram  nobis  quod,  cum  contingat  interdum  aliquos  liominum  tuorum  de  corpore, 
se  a tuo  dominio  subtrahendo,  ad  loca  transferri  alterius  jurisdictionis  subjecta, 
locorum  ipsorum  redores  et  domini  præfatos  liomines  non  eos,  le  repetente, 
volant  res tit uce,  nisi  per  duellum  probes  eos  tuos  boulines  extilisse,  in  tuum 
præjudicium  non  modicum  et  gravamen.  Quare  nobis  humiliter  supplicasti,  ut, 
cum  ex  hoc  tam  tu  quam  ecclesia  tua  gravent  susti neatis  pluries  læsionem,  pro- 
videre  super  lioc  indemni tati  tuæ,  ac  ipsius  ecclesiæ  paterna  sollicitudine  cura- 
remus.  Cum  igitur  monomachia  sacris  sit  canonibus  interdicta,  nos,  tuis  suppli- 
cationibus  inclinati,  ut  contra  prædictos  testibus,  instrumentis  et  aliis  probatio- 
nibus  legitimis  uti  libéré  valcas,  auctoritate  tibi  præsentium  indulgemus,  etc. 

Datum  Viterbii,  idi bus  februarii,  pontificatus  nostri  anno  iv. 


Rallia  Christiana,  t.  xn  ; Preuves  du  diocèse  d’Auxerre,  n°  xxvit. 


m 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CXLIX. 


SENTENCE  ARBITRALE  RELATIVE  AUX  CONTESTATIONS  ÉLEVÉES  ENTRE 
L’ÉVÊQUE  ET  LE  COMTE  D’AUXERRE. 

(An  1164). 

L’évêque  rappelle  et  confirme  la  sentence  prononcée  par  saint  Bernard  entre  l’évêque 
Hugues  et  l’aïeul  du  comte.  Il  déclare  que  l’emplacement  du  marché  est  commun  entre 
eux;  que  celui  des  Calendes-Mai  appartient  à l’évêque  exclusivement.  Il  n’est  pas  permis 
aux  officiers  du  comte  de  mettre  en  réquisition  les  chevauchées  des  hommes  de  l’évêque. 
Suivent  d’autres  détails  sur  les  droits  respectifs  des  hommes  des  deux  parties. 

Ego  Godefrcdus,  episcopus  quondam  Lingonensis,  notum  fieri  volo  tam  præ- 
sentibus  et  futiiris  quod  de  quibusdam  querelis  quæ  inter  dominum  Alanum, 
venerabilem  episcopum  Autissiodorensem,  et  Willelmum,  illustrem  comitem 
Nivernensem,  agitabantur,  auxilianle  Deo,  per  manum  noslram  et  Wichardi, 
Pon tin iacensis , et  Gaufridi , Clarevallensis  abbatum,  de  jure  et  consuetu- 
dinibus  prædictorum  episcopi  videlicet  et  comitis,  inquisita  diligentius  veri- 
tate,  tali  modo  amicabi I i facta  est  compositio.  Salva  igitur  in  pri mis  et  appro- 
bata  carta  quam  inter  prædecessorem  hujus  dominum  Hugonem  episcopum,  et 
avum  istius  comitis,  comitem  scilicet  de  Carthusia,  sanclæ  memoriæ  Bernar- 
dus,  Clarevallensis  abbas,  composuit,  statutum  est  a nobis  ut  quidquid  in  ea 
difinitum  est,  et  ipsorum  sigillis  firmalum,  ratum  habeatur,  et  tam  ab  episcopo 
quam  a comité  cunctis  diebus  inviolabilité!'  observetur.  Igitur  de  terra  mercati, 
quæ  tam  episcopi  quam  comitis  communis  est,  cognitum  est  quia  neutri  eorum 
eam  dare  alicui,  vel  aliquid  ibi  facere  sine  assensu  alterius  licet,  excepto  quod 
cornes  in  ea  stalla  concedere  solis  cambiatoribus  potest,  tantummodo  ad  cam- 
biandum,  quæ  tamen  ab  eis  ad  alios  usus  transfer  ri  non  possunt  : ita  duntaxat 
ut,  si  pretium  exinde  cornes  habuerit,  episcopus  medietatem  habeat  ; de  theloneo 
quod  episcopus  et  vicecomes  accipiunt,  ministeriales  comitis  nihil  se  inlromit- 
tere  debeant.  Terra  quæ  Kalende-Maii  appellatur,  liquet  quia  episcopi  est,  unde 
cornes  nihil  ibi  facere  debet,  et  quod  in  ea  construxerat  ædificium  cadat.  Simili- 
ter  domus  juxta  pontem,  quia  cognitum  est  et  manifestum  constructam  eam  esse 
super  aquam  quæ  a ponte  inferius  juris  episcopi  est,  cadat.  Equitaturas  homi- 
num  episcopi  vel  ecclesiarum,  ministerialib us  comitis  capere  ad  aliquid  facien- 
dum,  vel  alicubi  mittendum  non  licet,  sed  et  pro  munitionibus  faciendis,  vel 


XIIe  SIÈCLE. 


165 


refîciendis  nihil  ab  hominibus  episcopi  vel  ecclesiarum,  est  exigendum.  Aliquo- 
ciens  homines  episcopi  apud  ministeriales  comitis  conqueruntur,  et  eis  justitiam 
facere  nolunt,  nisi  pro  ipsis  se  justilient  ; etiam  hi  quidem  non  debent,  nisi  de 
mercato  viventes,  unde  manifestum  est  quia  ideonon  est  eis  justitia  subtrahenda, 
seu  neganda.  Præterea  contingere  solebat  quod  homines  comitis  hominibus 
episcopi  sua  credebant,  et,  cum  non  possent  crédita  rehabere,  propter  hoc  res 
aliorum  hominum  episcopi  capiebant,  quod  dictum  est  omnino  fieri  nondebere; 
credentiæ  enim  a nullo,  nisi  ab  eo  cui  sunt  crédit®,  sunt  requirendæ.  Récogni- 
tion est  præterea  quod  in  feodatis  servientibus  quos  episcopus  liabet  Autissiodori, 
vel  alibi,  etiamsi  de  mercato  vivant,  cornes  nullam  omnino  in  foro,  aut  alio  in 
loco,  pro  aliquo  forisfacto,  nisi  per  episcopum,  liabet  justitiam  seu  potestatem.  lit 
igitur  præscripta  compositio  rata  et  inconcussa  perpetuo  maneat,  episcopi,  comi- 
tis et  nostro  sigillo  eam  confirmavimus,  notatis  testibus  qui  nobiscum  præsentes 
interfuerunt  : Henricus,  venerabilis  Trecensis  episcopus,  et  Girardus  ejusdem 
archidiaconus  ; Guido,  Autissiodorensis  præposilus;  Willelmus,  decanus;  Ste- 
phanus,  cantor;  Stephanus,  cellarius;  Garnerius,  senescallus;  Stephanus  de 
Petrapertusa,  milites;  Stephanus,  episcopi  præposilus;  Raaudus,  burgensis 
Autissiodori. 

Actum,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°c°  lx°  iv°;  régnante  Ludovico,  Fran- 
corum  rege  Christianissimo. 

Gallia  Christiana,  t.  xn,  preuves  du  diocèse  d'Auxerre,  n°  xl.  — D.  Viole,  Histoire 
des  évêques  d’Auxerre,  t.  11,  f»  140;  Bibl.  d’Auxerre,  M5.  n°  127. 


CL. 

CHARTE  DE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-JULIEN. 

D’AUXERRE. 

(An  1164). 

L’archevêque  rapporte  toutes  les  phases  qu’a  éprouvées  un  procès  élevé  entre  Héloïse, 
abbesse  de  Saint-Julien,  et  liainard,  comte  de  Joigny,  au  sujet  de  quatre  hommes  que 
l’abbesse  avait  établis  ses  agents  à Migennes.  Le  pape  Alexandre  lit  étant  à Sens,  le  comte 
avait  porté  l’affaire  devant  lui.  Enfin  le  comte  renonça  à ses  prétentions  sur  ces  hommes 
tant  qu’ils  seraient  les  serviteurs  de  l’abbesse.  Il  renonça  aussi  à ses  réclamations  sur  la 
forêt  de  Saint-  Julien-en-Othe,  à la  prière  de  sa  sœur,  religieuse  dans  le  monastère  de 
Saint-Julien. 

Nos  Hugo,  Dei  gracia  Senonensis  archiepiscopus,  et  Humbaudus,  Hostiensis 


166 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  i)E  l’ïONNE. 

episcopus,  et  Odo,  dyaconus  cardinalis  Sancti-Nicholai-in-Carcere-TuIIiani, 
notum  fieri  volumus  presentibus  et  futuris  quod  inter  Agnetem,  abbatissam 
Sancti-Juiiani  Autissiodorensis,  et  Rainardum,  comitem  Joignaci,  controversia 
agitabatur  super  quatuor  hominibus,  Gosberto,  Anulto,  Rainardo,  Horrico,  os 
predicta  abbatissa  in  potestate  Migannie  servientes  suos  constituerai.  Que  con- 
troversia, cum  per  querelam  predicte  abbatisse  ad  audienciam  unius  nostruin, 
Hugonis  Senonensis  archiepiscopi,  deducta  f'uisset,  predictus  cornes  ad  audien- 
ciam domini  pape  Alexandri,  qui  tune  Senonis  erat,  appellavit.  Cum  autem 
u traque  pars,  pro  eadem  appellatione,  ad  presenciam  domini  pape  convenisset, 
dominus  papa  eandem  causant  nobis  Humbaudo,  Hostiensi  episcopo,  et  Odoni, 
cardinali,  audiendam,  terminandamque  commisit.  Post  diutinam  autem  et  pro- 
lixam  ejusdem  cause  ventilacionem,  causa  ilia  per  concordiam  et  transactionem 
hoc  modo  fi n i ta  et  determinata  est. 

Quod  cornes  predietos  quatuor  homines  et  uxores  eorum  et  liberos,  imperpe- 
tuum  liberos  et  absolutos  dimisit  abbatisse  et  monasterio  Sancti-Juiiani,  ita  ut 
in  eis  nullam  habeat  justiciam,  exactionem  seu  requisitionem,  seu  in  uxoribus 
sive  liberis  eorum,  quandiu  servientes  fuerint  et  ministeriales  predicti  monasterii 
extiterint;  cum  autem  servientes  seu  ministeriales  esse  desieriat,  habeat  in  eis, 
sicut  in  propriis  hominibus  Sancti-Juiiani. 

Confessus  est  etiam  et  protestants  predictus  contes,  in  presencia  nostra,  se 
nicltil  (liabere)  in  nemore  San  c l i7  J u 1 i a n i quod  est  in  Otlia,  excepta  grueria  ; quod 
autem  predictus  contes  a controversia  ilia,  tant  supra  predictis  hominibus  quant 
supra  nemore  omnino  discessit. 

Hoc  fecit,  i n lui  tu  sororis  sue  que  in  eodern  erat  monasterio,  et  respectu  gracie 
et  arnoris  abbatisse  ejusdem,  et  nostrarum  eciam  precum  interventu. 

Hujus  autem  transactionis  sérient  presentis  scripti  pagine  jussimus  annotari , 
et  sigillorum  nostrorum  impressione,  ex  ntaudato  utriusque  partis,  jussimus 
insigniri.  Hujus  rei  testes  sunt  : Stephanus,  abbas  Sancti-Remigii  Senonensis  ; 
Guillermus,  Senonensis  ecclesie  prepositus  ; Guido,  Sa ncti-Stephani  Autissiodo- 
rensis prepositus  ; Stephanus,  Autissiodorensis  archipresbiter;  magister  Henri- 
cus,  Autissiodorensis  canonicus  ; Obertus  de  Madriaco  ; Petrus  Rusellus, 
capellanus  abbatisse  ; Odo,  maior  abbatisse  ; Rainaudus  Chenevox.  Ex  parte  vero 
comitis  : Garinus,  fil  i us  vicecomitis  Senonensis;  Odo  li  Boz;  Stephanus  Coentz  ; 
Hugo,  prepositus  Joigniaci  ; Guillelntus  Burgaudus. 

Actum  est  hoc  publiée,  Senonis,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lx°  iv<>  ; 
Alexandro  papa  présidente;  régnante  Ludovico,  rege  Francorum;  Hugone,  archie- 
piscopo  Senonensi. 


XIIe  SIÈCLE.  167 

Exir.  du  Cartulaire  de  Saint-Julien,  Ms  du  Aille  siècle  : Arcn.de  l’Yonne,  F.  Saint- 
Julien. 

Entre  1181-1185,  le  pape  Ltice  ill,  par  une  bulle  adressée  à l'abbesse  Héloïse,  con- 
lirma  à sa  prière  l’accord  prononcé  ci-dessus.  — Archives  de  l’Yonne,  Cartul. 
Saint-Julien,  f°  2,  r°.,  et  Gallia,  t.  xii. 


eu. 

CHARTE  DE  LOUIS- LE -JEUNE  POUR  I/ABBAYE  SAINT- M ARIEN  D’AUXERRE. 

(An  1164  . 

Le  roi,  étant  à Sens,  déclare  avoir  fait  un  échange  avec  les  religieux  de  Sàint-Marien, 
d’une  parLie  de  la  terre  de  Taioau,  pour  une  autre  que  son  prévôt  de  Sens  avait  d’abord 
achetée,  puis  cédée  auxdits  religieux. 

In  nomine  sanctæ  et  individuæ  Trinitatis,  amen.  Ego,  Ludovicus,  Dei  gracia 
Francorum  rex.  No  lu  ni  facimus  universis  lam  presentibus  quam  fuluris  quod 
terrain  de  Taloan,  quæ  fuit  Pétri  Balceni,  émit  Hugo,  prepositus  noster  Senonen- 
sis,  a fil io  ejus,  Fuleone  Balceno.  Postmodum  Ilugo,  per  precem  nostram  et  per 
assensum  dominorum,  ut  dicebat,  eandem  terrain  vendidii  eanonicis  Sancti- 
Mariani  Àltisiodorensis.  Et,  quoniam  idem  canonici  quicquid  de  terra  ilia  et  de 
alia  infra  Plancam  et  Icaunam  habebant,  nobis  ad  herbergiendum  contulerunt, 
tam  in  terris  quam  in  pratis,  et  etiarn  censum  vin  solidorum  quem  ibi  exigebant, 
nobis  quitum et  sinecalumpnia  reliquerunt:  nos,  in  recompensationem,  reliquam 
partent  terræ,  a Planca  versus  domos  suas,  et  quicquid  ultra  Plancam  habent, 
tam  in  terris  quam  lu  pratis  et  in  aliis  rebus,  eis  laudamus  et  concedimus;  et,  ut 
inde  in  perpetuum  in  pace  remaneant,  sigilli  nostri  auctoritate  confirmamus, 
salvo  omni  alicno  jure,  subter  inscripto  nostri  nominis  karactere. 

Actum  publiée,  Senonis,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  lx°  iiii°  ; astantibus  in  pala- 
tio  nostro  quorum  apposita  sunt  nomina  et  signa  : S.  comitis  Tbeobaldi,  dapiferi 
nostri;  S.  Guidonis,  butieularii  ; S.  Mathei,  camerarii  ; constabulario  nullo. 

(Monogramme). 

Data  per  maman  Hugonis,  cancellarii  et  episcopi  Suessionis. 

Original,  scellé  du  sceau  du  roi  figurant  ce  prince  assis  sur  un  siégé  à têtes  de 
chien,  tenant  une  fleur  de  la  main  droite  et  appuyant  le  sceptre  sur  son  genou 
gauche  : légende  . LVDOVICVS,  DE!  GRATTA  FRANCORVM  REX  ; Archives  de 
l’Yonne:  F.  Saint-Marien,  L.  n,  s -1.  1". 


168 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CLII. 

CHARTE  DE  GUILLAUME  IV,  COMTE  DE  NEVERS,  POUR  L’ABBAYE  SAINT- MARIEN. • 

(An  1164). 

Le  comte  atteste  la  vente  faite  à l’abbaye  Saint-Marien  d’Auxerre  d'une  partie  des  mou- 
lins de  Brichou,  par  Guillaume  de  Chau,  dit  le  Gros. 

f In  nomine  sanctæ  et  individuæ  Trinitatis,  ego,  Willelmus,  cornes  Nivernen- 
sis.  Cum  terre  nus  princeps  pacern  querit  et  providet  ministris  sanctæ  Ecclesiæ, 
Deum  honorât  et  saluteni  operatur  animæ  suæ.  Notificari  volo  proinde  universis 
quod  Willelmus  de  Chau,  cognomento  Crassus,  per  laudem  et  concessionem 
meam,  canonicis  Sancti-Mariani  vendidit  et  habendum  in  perpetuum  concessit 
quicquid  habebat  in  molendinis  que  vulgo  molendina  de  Brecbolt  appellantur. 
Et,  ut  emptio  firmior  et  stabilior  baberetur,  me  ipsum  erga  canonicos  fidejussorem 
tenende  conventionis  posuit.  Preterea  quod  alii  in  ipsis  molendinis  de  ipso  in 
casamento  tencbant,  eisdem  canonicis  adquircndum  et  jure  perpeluo  possiden- 
dum,  me  présenté,  laudavit  atque  concessit.  Ne  igilur  de  bac  emptione  calumpnia 
scu  controversia  canonicis  in  postemm  oriretur,  eam  scripto  commendari,  sigil- 
lique  mei  imp  essione  feci  communiri.  Hujus  rei  lestes  sunt:  Garnerius  sanes- 
cals  [sic)  ; Isnardus  de  Joviniaco;  Fornerius  de  Druia  ; Raaudus. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°c°  lx°  iiii°. 

Original,  scellé  du  sceau  équestre  du  comte  Guillaume  IV,  Archives  de  l’Yonne,  F. 

Saint-Marien,  L.  xx. 


CLIII. 

DONATION  PAR  RAINARD,  COMTE  DE  JOIGNY,  AUX  RELIGIEUX  DE  DILO. 

(An  1 164). 

Le  comte  exempte  de  toute  justice  séculière  la  maison  des  moines  sise  à Joigny,  les  dis- 
pense de  tout  ban  pour  la  vente  de  leurs  vins  en  ce  lieu,  etc.  En  échange  de  ce  don,  le 
nom  du  comte  sera  inscrit  sur  le  calendrier  du  monastère,  lsnard,  vicomte  de  Joigny,  leur 
a concédé  le  même  privilège,  en  tant  que  cela  le  louchait. 

Quia  Christi  servitus  sumrna  ingenuitas  comprobalur,  et  Deo  servire  regnare 
est,  juslum  est  ut  qui  Dei  servicio  dediti  liberi  facti  sunt,  quatenus  id  liberius 


XIIe  SIÈCLE. 


169 

agere  valeant,  facilitâtes  quoque  suas  libéras  et  quietas  possideant.  Eapropter, 
ego  Rainardus,  cornes  Joviniacensis,  canonicis  de  Deiloco  concedo  quatinus 
domus  eorum  que  est  apud  Joviniacum,  cum  adjacenti  terra,  libéra  sit  ab  omni 
seculari  justicia.  Quod  si  contigerit  ut  vinum  meum  vel  heredum  meorum,  seu 
cujuslibet  alterius,  cum  banno  vendatur,  sub  ipso  temporis  articulo  vendant 
suum  si  voluerinl,  vendat  illud  sine  timoré  cuicnmque  preceperint,  nec  eorum 
domus,  sive  cellarium  edicto  quolibet  arceatur;  sed  eat  securus  ad  vinum  et 
mittat  qui  voluerit,  nec  sit  qui  prohibeat  vel  calumnietur.  Similiter  et  quamcun- 
que  rem  ibi  vendere  vel  emere  voluerint,  cum  omni  libertate  id  faciant,  ita  ut 
vendentes  eis,  vel  ab  eis  ementes,  nullam  consuetudinem  solvant.  Si  autem  ipsam 
domum  homini  seculari  custodiendam  commiserint,  si  ipse  et  uxor  ejus  aliquid 
emerint  vel  vendiderint,  ipsi  similiter  ab  omni  consuetudine  sive  banno  liberi 
sint.  Veruntamen  hospes  ille  non  sit  de  hominibus  meis.  Similiter  in  foro  Jovi- 
niaci,  vel  alibi,  in  omni  terra  mea,  vendentes  vel  ementes  non  minagium,  sive 
theloneum,  vel  aliam  consuetudinem  solvant.  Caveant  tamen  et  fratres  et  hospes 
ut  non  nisi  sua  vendant  vel  emant.  Domus  autem  et  hospes  et  adjacens  terra 
Deilocensis,  ecclesie  tantum  justicie  subjaceat.  Eo  pacto  eis  hoc  in  elemosina 
concessi  ut,  post  mortem  meam,  obitus  meus  annotetur  in  kalendario  capiluli 
sui.  Eandem  libertatem  concedit  eis  Isnardus,  vicecomes,  in  eo  quod  ad  ipsum 
pertinet. 

Actum  est  anno  ab  Incarnatione  Domini  c°  lx°  iiiio;  régnante  Ludovico  in 
Francia.  Hujus  rei  testes  sunt  : Rainaudus,  capellanus;  Monachus,  canonicus 
Autissiodorensis  ; Stephanus  Coenz  ; Odo  Bufo;  Huo,  prepositus;  Guillermus 
Burgauz;  Galterus,  marescaldus;  Johannes,  portarius. 

Original,  scellé  du  sceau  équestre  du  comte  de  Joigny;  Archives  de  l’Yonne,  F. 
de  l’abbaye  de  Dilo,  L.  i. 


CLIV. 

RÉGLEMENT  POUR  LA  MAISON -DIEU  DE  TONNERRE. 

(An  1164). 

Gautier,  évêque  deLangres,  réuni  à l’abbé  de  Molême  et  à Uarchidiacre  de  Tonnerre,  et 
de  l’avis  de  son  Chapitre,  ordonne  que  la  Maison-Dieu  de  Tonnerre  aura  le  tiers  des 
oblations  qui  se  feront  à son  autel  par  les  paroissiens  de  Saint-Aignan  qui  habitent  depuis 
la  porte  Rahaut  jusqu'à  la  rivière  d’Armançon,  etc. 

Ego  Galterus,  Dei  gracia  Lingonensis  episcopus,  notum  facio  tam  futuris  quam 


n 


170 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


presentibus  quod  ego  et  domnus  Yivolus,  abbas  Molismi,  et  dominus  Girardus 
de  Montissalione,  Tornodori  archidiaconus,  consilio  Lingonensis  capituli  freti, 
necnon  hoc  ipsum  Molismensi  laudante  capitulo,  decrevimus  ut  Domus-Dei 
Tornodori  terciam  partem  oblationum  que  ad  altare  suum  oblate  fuerint  a 
parrochianis  Sancti-Aniani  qui  manent  a muro  porte  Rahaut,  deforis,  usque  ad 
aquam  que  dicitur  Hermenezuns,  in  perpetuum  obtineat,  salvo  jure  Sancti- 
Aniani.  Adnectimus  etiam  quod  Molismensis  ecclesia  illud  idem  juris  sui  ibidem 
habebit  perpetualiter  et  parrochialiter,  quod  babet  et  obtinet  in  ecclesia  Sancti- 
Petri.  El  sciendum  est  quod  monacbi  Sancti-Aniani  consimilem  babebunt  partem 
in  prefate  Domus-Dei  ecclesia  quam  habent  in  ecclesia  Beati-Petri,  sicut  in  cartis 
eorum  continetur.  Notandum  vero  preterea  quod,  si  ecclesia  Domus-Dei  sacer- 
dote  vacaverit,  monacbi  Sancti-Aniani  libéré  et  absolute  sacerdotem  exigent  in 
predicta  domo  mansurum,  ipsumque  abbati  Molismensi  presentabunt,  et  abbas, 
more  debito,  eumdem  capellanum  presentabit  decano,  ac  ipse  abbas  et  prior 
Sancli-Aîiiani  illam  eamdemque  justiciam  quam  babent  in  capellano  Sancti- 
l'etri  babebunt,  et  in  isto,  retento  jure  nostro,  et  a consuetudinibus  quas  Lingo- 
nensis episcopus  babet  in  aliis sacerdotibus.  Elut  ratum  et  inconcussum  deinceps 
babeatur,  sigilli  mei  auctoritate  munio  et  lestium  confirmo  annotatione. 

Actum  est  lmc  ab  Incarnatione  Domini  anno  m°  c°  l\°  iui°.  Testes  : dominus 
Godefridus, quondam  Lingonensis  episcopus;  Pontius  de  Revel;  Fulco;  Hugo  et 
multi  alii. 

Cartul.  de  Molème,  Ms  du  XIIIe  siècle,  1. 11.  f°  lxi,  v°;  Arch.  de  la  Côte-d’Or. 

CLV. 


CHARTE  D’HUGUES,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1164). 

L’archevêque  rapporte  que  Salon  de  Bouilly,  sa  femme  et  ses  enfants  ont  confirmé  l’ab- 
baye dans  tous  les  biens  provenant  d’eux-mèmes  ou  de  leurs  parents,  qu’elle  possédait  à 
Sainte- Porcaire,  à Beuçnon,  à Champtrouvé,  à Crécy  et  à Duchy,  suivant  le  chemin  de 
Saint-Florentin  à Bellechaume  par  le  pont  d’Avrolles  et  le  cours  de  l’Armançon. 

In  nomine  sanctæ  et  individuæ  Trinitatis.  Ego  Hugo,  Dei  gralia  Senonensis 
archiepiscopus,  noturn  tîeri  volo  omnibus  hominibus,  presentibus  et  futuris,  quod 
Salo  de  Boiliaco  et  uxor  ejus,  Aimelina,  et  filii  ejus,  Milo  et  Guillelmus  et  Gil- 
duinus,  et  Ermeniardis  et  Alpazia,  filiæ  ejus,  laudaverunt  et  concesserunt  Deo  et 
ecclesiæ  Pontiniacensi  quicquid  eadem  ecclesia  hodie  possidet  de  possessionibus 


XIIe  SIÈCLE. 


171 


ad  eundem  Salonem  spectantibus  et  antecessores  ejus,  sive  apud  Sanctam-Por- 
cariam,  sive  apud  Bunionem,  sive  apud  Campum-Reperlum,  et  specialiter  in 
territorio  Creciaci  et  Ducliei,  sicut  via  vadit  de  Sancto-Florentino  ad  Bellam- 
Chaumam  per  pontem  Evrolæ,  et  sicut  filum  Hermenzonis  bodie  portât.  Quod  si 
forte  ipsa  aqua  Hermenzonis  cursum  suum  aliquando  mutaverit,  non  idcirco 
Pontiniacenses  de  suis  possessionibus  aut  suis  pratis  aliquid  perdent,  nec  Salo 
de  suis.  Volumus  autem  ut  sciant  omnes  quod  omnia  prata  Campi-Berthaldi  et 
salicetum  de  Portu-Agullonis  sunt  in  parte  fratrum  Ponliniacensium.  Sciendum 
tamen  quod  predictus  Salo  census  suos  sibi  retinuit.  Hujus  concessionis  et  latr 
dation is  testes  sunt:  Guillelmus,  prepositus  Sancti-Slephani,  fraler  noster;  Odo, 
decanus;  Guido  de  Saliniaco,  archidiaconus  Senonensis;  Théo,  cellerarius;  Ma- 
nasses  de  Villamauri , archidiaconus  Trecensis;  Lebaudus,  presbiter  ; Galo, 
canonicus  ; Fromundus,  capellanus;  magisler  Pelrus  de  Sanclo;  Theobaudus  de 
Provins  ; Milo  Buxons  ; Giraudus,  decanus  de  Sancto-Florentino. et  Petrus,  capel- 
lanus Sancli-Florentini,  et  Dumus,  serviens  noster. 

Actum,  anno  dominice  lncarnalionis  m°  c°  lx°  mi». 

Original,  scellé  aulrefois  ; Arch  de  l'Yonne;  Fonds  Pontigny,  L.  xiv,  s.-l.  l,e. 

En  1168,  Alain,  évêque  d'Auxerre,  aitesta  que  Seguin  de  Seignelay.  Gurric,  son  fils, 
Salon,  son  frère,  l.uce  sa  mère,  et  Sy bille,  sa  sœur,  ont  confirmé  les  moines  de 
Pontigny  dans  tout  ce  que  l'abbaye  possédait  sur  le  territoire  de  Sainte-Porcaire, 
provenant  de  leur  père  et  époux.  Auvato,  seigneur  de  Seignelay.  ratifia  ce 
don.  — Fonds  Pontigny,  L.  xlix. 


CLVÏ. 

PRIVILÈGE  DU  PAPE  ALEXANDRE  III,  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(An  1164). 

Le  pape  prend  l’abbaye  sous  sa  protection  et  énumère  les  nombreux  domaines  qui  en 
dépendent,  savoir:  les  granges  de  Fontemoy,  Oudun,  Essert,  Charbonnières,  Liohères, 
Chaux,  Beauvoir,  la  maison  de  Champlevis,  le  cellier  de  Vaux,  et  divers  domaines  donnés 
par  des  personnes  qui  sont  dénommées  dans  la  charte. 

Alexander episcopus,  servus  servorum  Dei,  di  lectis  filiis  Ascelino,  abbati  Begma 
censis  monasterii,  ejusque  fra tribus,  lam  præsentibus  quarn  futuris,  regularem 
vitam  professis,  in  perpetuum.  Rcligiosis  desideriis  dignum  est  facilem  præbere 
consensum,  ut  fidelis  devotio  celerem  sortiatur  effectum.  Eapropter,  dilecti  in 
Domino  filii,  vestris  justis  postulationibus  clenienler  annuimus,  et  præfatum 
monasterium  in  quo  divine  mancipati  estis  obsequio,  sub  B.  Pétri  et  nostra  pro- 


172 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


tectione  suscipmtus,  et  presentis  scripti  privilegio  communimus  ; in  primis  si- 
quidem  statuentes  utordo  monasticus,  qui  secundum  Dei  timoremet  Beati  Bene- 
dicti  régulant,  atque  Cisterciensium  fratrum  institutionem  in  ipso  monasterio 
institutus  esse  dinoscitur,  perpetuis  ibidem  temporibus  inviolabilité!’  observetur. 
Præterea  quascumque  possessiones,  quæcumque  bona  idem  monasterium  intpræ- 
sentiarum  juste  et  canonice  possidet,  aut  in  futurum  concessione  pontificum, 
largitione  regum  vel  principum,  oblatione  fidelium,  seu  aliis  justis  modis,  pres- 
tante  Domino,  poterit  adipisci,  firma  vobis,  vestrisque  successoribus  et  illibata 
permaneant.  In  quibus  hæc  propriis  duximus  exprimenda  vocabults  : locum  in 
quo  ipsa  abbatia  sita  est,  cum  grangia  quæ  in  eodem  territorio  est,  et.  aliis  gran- 
giis,  Fontismo  videlicet,  Ulduno,  Essarz,  Carboneriis,  Lescheriis,  Calez,  Bello- 
videre  ; — domum  de  Campoleviæ;  — cellariumde  Vallibus,  cum  omnibus  appen- 
ditiis  suis;  — domum  de  Vaureta;  — quicquid  ex  dono  Willelmi,  Nivernensis 
comitis,  rationabiliter  possidetis,  terram  scilicet  cultam  et  incultam,  sicut  divisa 
est;  totam  aquam  a fonte  Roboris  usque  ad  aquain  Milonis  de  Noeriis,  cum  vinea 
de  Ecclesiolis  ; — Ex  dono  Hugonis  de  Caslro-Censurii,  totam  terrain  ejusdem 
territorii,  sicut  divisa  est;  — Ex  dono  R.inaldi  Caprarii,  quicquid  habebat  in 
Bruhalt,  terram  cultam  et  incultam,  et  quicquid  habebat  in  molendino  de  Re- 
gniaco  ; — Ex  dono  Ascelini  de  Castro-Censurii,  uxoris  suæ  Autissiodore  et  filio- 
rum  ejus,  totam  terram  suam  quæ  est  in  valle  Porliaci  ; totam  terram  de  Essarz 
tam  planam  quant  montuosam,  nemorosam,  et  omnes  aisantias  in  tota  terra  sua 
quæ  est  inter  Coram  et  Sedunam  fluvios,  tam  planam  quant  nemorosam,  sine 
damno  pastionum,  pratorum  et  segetum,  ita  quod  ulterius,  secundum  quod  sta- 
tutum  est  ab  ipsis  vel  heredibus  suis,  seu  ab  aliquo  hominum  domus,  vel  ltabi- 
tatio  in  prescripla  terra  non  fiat,  exceptis  quæ  ibi  modo  sunt  ; pratum  deRobore 
cum  terra  culta  ei  adjacente;  terram  vallis  Roboris;  totam  aquam  suam  quant 
liabebant  contmuneni  cum  monacliis  Veziliacensibus  a fonte  Roboris  usque  ad 
domum  suam  de  Basseio;  — Ex  dono  Josceiini  de  Arsi,  terram  suam  de  Regniaco  ; 

— Ex  dono  Hulduerii  de  Saci,  partent  alodii  sui  de  Saci  subtus  villam  quæ  dici- 
tur  Sancti-Quintini  ; — Ex  dono  Anserici  de  Avalone  et  Guidonis  de  Nuceriis, 
quicquid  liabebant  sine  ulla  retentione  in  terra  de  Fontismo  quædicitur  S.  Pétri  ; 

— Ex  dono  Landrici  de  Praiz  et  filiorunt  ejus,  totam  terrant  suant  de  Elduno,  cum 
omnibus  appenditiis  suis,  tant  planis  quant  netnorosis,  sine  ulla  retentione  ; — 
Ex  dono  Norigaudi,  quicquid  habebat  in  terra  Huiduni  ; — Ex  dono  Stephani  de 
Poliaco,  quicquid  habebat  in  terra  Hulduni  ; — Ex  dono  Beliardæ,  uxoris  Gauterii 
de  Turre  et  filiorunt  ejus,  totam  terram  quant  liabebant  in  sylva  de  Ervial,  tant 
planam  quam  nemorosam,  et  pratum  inter  duos  boscos  ; — Ex  dono  Hugonis  de 


XIIe  SIÈCLE. 


173 

Praiz  et  fratrum  suorum,  omnia  prata  quæ  iidem  f rat  res  habebant  ad  villam  de 
Praiz,  sicut  divisa  sunt.  — Ex  dono  Gaufredi  de  Donziaco  et  filiorum  ejus  Hervei, 
Gaufridi,  et  Guidonis  de  Vergeioet  fratrum  suorum  etHugonis  de  Montc-Sancti- 
Johannis,  terram  grangiæ  de  Lescheriis,  cum  omnibus  appenditiis  suis  tam  in 
nemoribus  quam  in  terris  planis,  cultis  et  incultis,  et  omnes  aisantias  in  tota 
castellania  Caslri-Censurii,  tam  in  nemoribus  quam  in  terris,  sine  damno  pastio- 
num,  pratorum  et  segetum  ; — Ex  dono  canonicorum  Castri-Censurii  et  Widonis 
de  Asneriis  et  ceterorum  heredum,  terram  de  Bergeriis  et  alias  terras  quas  ab 
ipsis  habetis,  tam  in  nemoribus  quam  in  terris  planis,  cultis  et  incultis;  — Ex 
dono  Hugonis  de  Porta  et  fratrum  ejus,  sylvam  quæ  dicitur  de  Caulibus;  — Ex 
dono  eorumdem  et  Gaufridi  de  Villari  et  Johannis  Roberti,  prata  quæ  habetis 
super  tluviolum  de  Ausum;  — quicquid  juris  habetis  in  terris  quas  dédit  vobis 
Rainaldus  Adens  ; — Ex  dono  Anserici  de  Monte-Regali,  Willelmi  Fortis  et  Theo- 
baudi  de  Scutinei,  terram  in  qua  sita  est  grangia  et  domus  de  Carbonepiis;  — - 
Ex  dono  ejusdem  Anserici,  et  Ivonis  de  Avalone,  terram  juxta  grangiam  de  Car- 
bonneriis.  — Ex  dono  ejusdem  Anserici,  pratum  quod  est  inter  vadum  et  grossum 
boscum,  et  omnes  aisantias  in  terra  sua;  prata  de  Cochereto,  de  Radice  et  de 
Vaurella;  — Ex  dono  Theobaldi  de  Catinei  et  Willelmi  Fortis,  omnes  usus  et 
aisantias  in  bosco  de  Vaurella  ad  pascua,  focum  et  edificia  construenda  ; — Ex 
dono  Niardi  de  Montegeleni  et  filiorum  ejus  et  filiorum  Aicardi,  terram  a rivo  de 
Montegeleni  usque  ad  fontem  de  Cavannis,  et  usque  ad  rivum  de  Grassaut  pratum 
de  Stanno  ; — Ex  dono  Framundi  de  Rufi  et  Comitissæ,  uxoris  ejus,  et  Thibergæ 
de  Maniaco,  totam  terram  quam  habebant  in  terri torio  de  Cavannis  ; — terram 
quam  habetis  a Gaina  de  Monte-Regali  et  Galeranno,  nepote  ejus,  et  Gautero,  filio 
Nivardi , quæ  dicitur  Foresta  Guinnemanni; — Ex  dono  Landrici  de  Draci, 
domum  in  civitate  Autissiodorensi  et  terram  subtus  eamdem  domum,  juxta  murum 
civitatis;  — prata  quæ  habetis  a canonicis  Sancti-Lazari  de  Avalone;  — terram  de 
grangia  de  Morvent,  quæ  dicitur  Calz,  cum  omnibus  appenditiis  suis,  in  terris 
cultis  et  incultis,  sicut  eas  acquisivistis  ; — Ex  dono  Odonis,  ducis  Burgundiæ, 
filii  ejus;  Artaudi  deCasteluz  et  uxoris  ejus  Rachelis,  omnes  aisantias  in  cunctis 
nemoribus  suis  quæ  sunt  inter  Coram  et  Cosam,  ad  pasturam  pecorum  et  por- 
corum  sine  omni  pretio  et  pasnagio  ; — Ex  dono  Willelmi  de  Turre,  quicquid 
juris  habebat  in  terra  quam  Niardus  de  Monte-Regali  vobis  concessit  ; — grangiam 
de  Bellovidere  cum  omnibus  appenditiis  suis  ; — terram  de  Anuai,  prata  de  Vau- 
reta,  terram  quam  habetis  a Ricardo  de  Lenset, Iterii  Jocerii  et  fratre  ipsius;  — Ex 
dono  Gibaudi  de  Sancto-Verano,  Rainaudi,  fratris  ejus,  et  filiorum  suorum,  gix- 
tum  quod  habetis  in  terra  de  Thori,  quantum  pertinet  ad  grangiam  de  Bellovi- 


174  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L YONNE. 

dere,  et  quidquid  de  feodo  ipsorum  in  terra  de  Thori  habetis,  sicut  predictæ 
possessiones  divisæ  sunt.  Præterea  antiquas  et  rationabiles  consuetudines  ac 
immunitates  (que)  a dilccto  filio  nostro  Ludovico,  illustri  Francorum  rege,  et  comité 
Henrico,  vobis  indullæ  sunt,  sicut  in  aulhenticis  eorum  scriptis  exinde  factis 
continelur,  nicliilominus  vobis  confirmamus.  Sane  laborum  vestrorum,  quos  pro- 
priis  manibus  aut  sumptibus  colitis,  sive  de  nutrimenlis  vestrorum  animalium 
décimas  a vobis  nullus  præsumat  exigere. 

Si  qua  vero  etc.,  [ut  supra  p.  1 37 .) 

f Ego  Aleaandek,  catholicæ  ecclesiæ  episcopus,  subscripsi. 

(Suivent  les  signatures  de  douze  Cardinaux). 

Fatum  Bituricis,  per  manum  Hermanni  S.  Romanæ  ecclesiæ  subdiaconi  et 
nota  ri  i , iv  idus  maii,  indictione  xm,  Incarna  t i o n i s dominicæ  m°  c°  l°  x°  iv°,  pon- 
tificatus  vero  domni  Alexandri  papæ  ni,  anno  vi. 

Original;  Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  Reigny,  Liasse  i.  — Gallia  Christiana,  t.  xiu 
Preuves  du  diocèse  d Auxerre,  n°  xliii. 

CLVII. 


DONATION  PAR  1VON  D’AVALbON  A L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(An  1164). 

Par  la  charte  ci-dessous,  fvon  d’Uallon  a donné  à Ascelin,  abbé  de  Reigny,  tout  ce 
qu’il  possédait,  provenant  de  sa  première  femme,  entre  le  tuisseau  de  Graissaut  et  celui 
de  Montjalin.  Anseric  do  Montr  éal  attesta  la  donation  comme  seigneur  du  fief  ; ses  fils  et 
sa  femme,  et  d’autres  personnes  la  ratifièrent  également. 

Quoniam  obi  i vio,  noverra  mémorisé,  pleraque  facta  solet  abolere,  decretum  est 
communi  commodo  quod  quisque  ratum  et  inconcussum  tenere  voluerit  cyro- 
grapho  commendari  Noium  sit  igitur  lam  præsentibus  quam  futuris  quod  Ivo 
de  Avalone,  quicquid  habebat  inter  rivum  de  Graissaut  et  rivum  de  Montegalein 
et  nemus  domini  Anserici  de  Monleregali,  et  quicquid  habebat  ultra  predictum 
rivum  de  Graissaut,  in  pace  etquiete  possidendum  ab bâti  Ascelino  de  Regniaco, 
et  ceteris  ejusdcm  loci  fra  t ri  bus,  eorumque  successorbius,  ad  laudem  beredura 
suorum  quos  ex  prima  uxore  liabuil,  Willelmi  videlicet,  filii  sui,  et  filie  sue 
Armengardis  et  nepotum  suorum  Galerani,  Teobaudi  et  Ivonis,  et  sororura 
eorumdem  Petronillæ  et  Comitissæ,  dederit,  imposito  tapi  en  ibidem  annuali  censu 
videlicet  uno  anno  tribus  quartallis  l'rumenti  et  alio  totidem  tremesii.  Hujus  rei 
testes  sunt  : Ansericus  de  Monteregali,  quo  mediante  factum  est  hoc;  et  de  cujus 


XIIe  SIÈCLE. 


17o 

casamento  totum  lioc  est,  in  cujus  manu  ipsesuo  de  lmc  ipso  tenendo  tidem  dédit, 
eundemque  obsidem  raisit,  et  cujus  sigillo  ad  testimonium  hæc  firmatur  cartula  ; 
Ansericus,  filius  ejus,  qui  de  hoc  ipso  tenendo  similiter  posl  ejus  decessum  lu t u- 
rus  est  obses  ; Johannes,  minor  frater  ejusdem,  et  eonim  mater  Aalidis;  Heluis, 
filiaejus;  Letardus,  preshiter;  Seguinus  de  Crus;  Joshertus  de  Bar  ; Gibaudus 
Milo,  prepositus  de  Alonteregali  ; Bernardus  de  Insula,  prepositus  de  Veteri- 
Castro;  Petrus  de  Berri,  ejusdem  Ivonis  homo  et  Ohertus,  clericus. 

Hoc  etiam  laudavit  secunda  uxor  ejus,  Mahila;  cujus  laudationis  testes  sunt 
hi  : Hugo,  canonicus  de  Sedeloco;  Ohertus,  clericus  de  Monteregali;  Petrus, 
prepositus  de  Veteri-Castro  ; Martinus  de  Porta;  Humbertus  de  Monte-Sancti- 
Johannis  ; Ranulfus,  scriptor,  de  Yermenton. 

Factum  est  hoc,  anno  ah  Incarnalione  Domini  m°c°  lx°  iv°;  epacta  sexta,  indic- 
tione  duodecima,  concurrente  tertio. 

Copie  du  XVIIe  siècle  , Archives  de  l'Yonne,  Fonds  de  I abbaye  de  Reigny,  Liasse  i, 
s.-l.  1". 


CL  VIII. 

CHARTE  D’HUGUES,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  LES  RELIGIEUX 
DE  SAINT-JEAN  DE  SENS. 

(Vers  l’an  1164). 

L’archevêque,  à la  prière  des  cardinaux  Humbert  et  Albert,  confirme  la  donation  faite, 
d u temps  de  l’archevêque  Henri,  par  le  chapitre  de  Sens,  à l'abbaye  Saint-Jean,  du  revenu 
annuel  d’une  prebende  dans  la  cathédrale,  concédée  d’abord  aux  quatre  chanoines  de 
Notre-Dame. 

Ego  Hugo,  Dei  gracia  Senonensis  arehiepiscopus,  notum  lacio  cunctis  præ- 
senlibus  et  futuris  quod  Willermus,  prepositus,  totusque  conventus  Senonensis 
ecclesie,  tibi,  dilecte  fili  Willerme,  et  ecclesie  Beati-Johannis,  cui,  Deo  auctore, 
présidés,  fratrihusque  ibidem  Deo  scrvieni ibus,  pro  venerabilium  dominorum 
nostrorum  cardinalium,  Humhaudi  scilicet  Sancte-Crucis,  et  magistri  Alberti 
S.  Laurentii-in-Lucina  interventu,  unum  animale,  quod  solum  de  annualibus 
præbendarum  Beati-Stepliani  nondum  vobis  concessum  fuerat,  donaverunt,  atque 
in  perpetuum  concesserunt.  Cum  enim  canonici  Beati-Stephani,  tempore  præde- 
cessoris  nostri  Henrici,  pie  memorie,  annualia  prebendarum,  pro  remedio  anima- 
rum  suarum,  ad  vestre  paupertatis  sustentacionem  largirentur,  annuale  unius 
tantum  prebende  quatuor  canonicis  Beate-Mârie  prius  concesse  vobis  nullatenus. 


170 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


nisi  de  graluita  ipsorum  canonicorum  donatione,  dare  potuerunt;  quod  quia 
usque  ad  tempora  nostra  nondum  fecerant,  modo,  propler  reverendam  domino- 
nim  nostrorum  predictorum  cardinalium  intervencionemet  ecclesie  Beati-Johan- 
nishonestam,  etDeo  amabilem  religionem  predictorum  canonicorum  Beate-Marie, 
Leobaudi  scilicet,  Hugonis,  Jaconis  et  Galonis  assensu,  omnes  unanimiter,  Deo 
volente,  annuerunt.  Ne  aulem  temporum  diuturnitate,  aut  pravorum  hominum 
inquietudine,  liujus  donationis  institutio  quassari  valeat  aut  turbari,  nos  eam 
pontilicali  auctoritate  confirmamus,  et  sigilli  nostri  munimine  corroboramus. 

Original,  scellé  autrefois;  Bibl.  de  Sens,  Fonds  Saint-Jean.  — Gallia  Christiana, 
t.  xii,  Preuves  du  diocèse  de  Sens.  n°  liv. 

En  1164,  le  Chapitre  de  Sens  et  le  prévôt  Guillaume  contirmèrenl  également  la 
donation  contenue  dans  la  charte  ci-dessus.  — Gallia,  t xii,  Preuves  dij  diocèse  de 
Sens,  suppl.  n°  îv. 

eux. 

BULLE  DU  PAPE  ALEXANDRE  III,  A PROPOS  DE  LA  DÉDICACE  DE  L’ÉGLISE 
DE  SAINTE -COLOMBE  DE  SENS. 

(An  1164). 

Le  pape,  assisté  des  archevêques  de  Sens  et  des  Daces,  et  de  trois  évêques  d’Italie  et  de 
quinze  cardinaux,  etc.,  consacre  l’église  du  monastère  de  Sainte-Colombe.  Il  accorde  vingt 
jours  de  remise  sur  la  pénitence  qu’ils  auront  encourue,  à ceux  qui  viendront,  chaque 
année,  pendant  six  jours,  à la  fête  de  la  dédicace  de  ladite  église. 

Alexander  episcopus,  servus  servorum  Dei,  universis  sanctæ  matris  Ecclesiæ 
filiis,  tam  præsentibus  quam  futuris,  salutem  et  apostolicam  benedictionem. 
Notum  sit  universitati  vestræ  quod,  ea  die  qua  dedicavimus  ecclesiam  Beatæ- 
Columbæ  atque  altare  majus  in  ea  consecravimus,  coa'djuvantibus  duobus  archie- 
piscopis  Hugone  videlicet , archiepiscopo  Senonensi,  et  Dacorum  archiepiscopo, 
et  tribus  episcopis  Ostiensi,  Portuensi,  Sisiensi  ; adsislentibus  in  eodem  loco 
quindecim  romanæ  curiæ  cardinalibus,  et  multis  ali is  nobilib us  personis,  confi- 
dentes de  beati  Pétri  apostoli  meritis  et  beatæ  Columbæ  virginis,  et  beati  Lupi 
archiepiscopi  et  confessons,  concessimus  omnibus,  per  sex  dies  annuatim  ad 
dedicationem  ecclesiæ  venientibus,  de  injuncta  pœnitentia  viginti  dierum  relaxa- 
tionem,  cujuscumque  professionis  sint  aut  conditionis.  Abbas  vero,  et  religioso- 
rum  hominum  ibi  Deo  devote  servientium  congregatio,  au thoritate  nostra  omnes 
annuatim  ad  dedicationem  venientes,  missarum,  vigiliarum,  orationum,  omnium 
bonorum  quæ  fiunt  in  eadem  ecclesia  optant  et  constituunt  fieri  participes. 


XIIe  SIÈCLE.  177 

Facta  est  autem  dedicalio  ista,  anno  ab  Incarnalione  Domini  millesimo  cen- 
tesimo  sexagesimo  quarto,  sexto  calendas  maii. 

Dom  Cottron,  d’après  l’original;  Ilist.  de  l’abbaye  Sainte-Colombe  de  Sens;  Bibl. 
d’Auxerre,  M5  n°  116,  p.  241. 


CLX. 

CHARTE  D’HUGUES,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  DILO. 

(An  1165) 

Par  cet  acte  l’archevêque  règle  les  contestations  existant  entre  l’abbaye  et  le  curé  de 
Theil,  au  sujet  des  dîmes  des  terres  dites  de  Sainte-Colombe. 

Ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  notum  omnibus  esse  volo, 
et  præsentibus  et  futuris,  quod  controversia  erat  inter  Theobaldum,  decanum, 
sacerdotem  de  Tilio  et  canonicos  Deiloci  pro  décima  de  terris  quas  vocant  teri'as 
Sanctæ-Columbæ,  quas  Fulco,  decanus,  emerat  et  ecclesiæ  Deiloci  adcensiverat: 
quæ  ante  nos  delata  est  et  pacificata  hoc  modo.  Canonici  pro  décima,  singulis 
annis,  infra  octabas  Sancti-Martini,  solvent  sacerdoti  de  Tilio  unum  sextarium 
frumenti,  alterum  siliginis,  tertium  tremesii  ad  mensuram  Senonensem  ; et  quo- 
niam  quædam  postea  acquisivisse  dicebanturin  eadem  decimatione,  pacis  gratia, 
donaverunt  ecclesiæ  Sancti-Martini  de  Tilio  terrain  Theobaudi  quæ  sita  est  ad 
crucem  Yallis-Mauri.  Si  igitur  terræ  quas  modo  canonici  possident,  ab  eis  vel  a 
quibuslibet  cultæ  fuerint,  sive  incultæ  remanserint,  décima  minui  non  poteril  nec 
augeri.  Sed  si  ulterius  infra  permissionem  aliquid  acquisierint,  decimam  dabunt 
secundum  consuetudinem  terræ. 

Aclum  est,  anno  dominicæ  Incarnationis  millesimo  centesimo  sexagesimo 
quinto  ; pontificatus  autem  nostri  vigesimo  tertio.  Et  ne  hoc  in  posterum  dissol- 
vetur,  sigilli  nostri  authoritate  fecimus  roborari  sub  chirographi  divisione.  Datum 
per  manum  Fromundi,  notarii. 

Extrait  d’un  Recueil  de  chartes  copiées  au  XVIIe  siècle;  Archives  de  l’Yonne;  F. 

Dilo,  L.  xx. 


Il 


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178 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CLXI. 

CHARTE  D’HUGUES,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DES  ESCHARLIS. 

(An  U 65). 

L’archevêque  atteste  la  donation  faite  par  Henri,  fils  de  l’Exilé,  de  Châteaurenard,  à 
l’abbaye  des  Escharlis,  du  droit  de  curer,  dans  toute  sa  terre,  le  biez  du  moulin  de  Ville- 
franche,  mais  sans  en  endommager  les  bords. 

Ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  notum  facio  omnibus  pre- 
sentibus  pariter  et  futuris,  quod  Henricus,  filius  Exulis,  de  Castroreinardi,  pro 
anima  patris  sui,  concessit  in  elemosinam,  fratribus  de  Escarleis,  jure  perpetuo, 
curafionem  aque  molendini  sui  quod  liabent  apud  Yillam-Francam,  per  totam 
lerram  suam,  ubicunque  illuc  circumjacentem,  sine  destructione  riparum;  ita 
scilicet  quod  curamenta  super  ripas  liinc  et  inde  ponerentur,  et  postea  in  loca 
denominata,  in  viam  scilicet  juxta  crucem,et  in  quoddam  spinetum  quod  inferius 
est  in  prato,  sicut  antea  solitum  fuerat,  deportarentur.  Querelam  quoque  de 
quadam  terre  particula  quant  infra  clausuram  predicti  molendini  idem  Henricus 
clamabat,  omnino  et  in  perpetuum  sopitam  dimisit.  Habuit  autem  propter  hoc, 
de  benelîcio  ecclesie,  quinquaginta  solides.  Hoc  totum  laudaverunt  Maria,  mater 
sua,  et  fratres  Sevinus,  Reinardus,  Buccardus,  et  sorores  Susanna  et  Elisabet. 

Factum  est  hoc  per  rnanurn  Buccardi  Aganonis,  qui  hoc  totum  stabile  et  perpe- 
tuo ratum  fore  manucepit.  Hujus  rei  testes  sunt  isti  : Gauterius,  abbas  Fontis- 
Johannis;  Leinardus,  prior  Cas  tri  reinardi , et  presbiteri  Teobaudus,  de  Diciaco 
et  Gaufridus,  de  Françavilla;  Sevinus  Infans;  Gaufridus  Trucltebesone ; Hugo  de 
Roerto.  Quod  totum,  ut  in  perpetuum  ratum  maneat  et  inconvulsum,  sigilli 
nostri  auctoritate  contirmavimus. 

Actum,  anno  ab  Incarnatione  Dornini  millesimo  c°  lx°v°. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Y'onne;  Fonds  de  l’abbaye  des  Escharlis. — 
Villefranche. 


XIIe  SIÈCLE. 


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CLXII. 

PRIVILÈGE  DU  PAPE  ALEXANDRE  III,  POUR  L’AUTEL  SAINT-PIERRE 
DE  LA  CATHÉDRALE  DE  SENS. 

(An  1165,  6 avril!. 

Le  pape,  étant  à Sens,  le  jour  anniversaire  de  la  consécration  du  maître-autel  de  la 
cathédrale,  et  voulant  subvenir  aux  besoins  de  cette  église  qui  venait  d’être  construite 
et  était  encore  en  grande  partie  inachevée,  déclare  avoir  consacré  cet  autel  en  l’hon- 
neur de  Notre-Dame  ; et  il  accorde  20  jours  d’indulgences  aux  personnes  qui,  à la  fête  de 
la  dédicace  ou  trois  jours  avant  ou  après,  viendront  invoquer  l’intercession  des  apôtres 
saint  Pierre  et  saint  Paul,  et  faire  quelque  aumône  pour  aider  à l’achèvement  de  l’église. 

Alexander  episcopus,  semis  servorum  Dei,  universis  Christi  fidelibus,  in 
anniversario  die  consecrationis  altaris  Senonensis  ecclesie  convenientibus,  salu- 
teœ  et  apostolicam  benedictionem.  Officii  nostri  nos  hortatur  auctoritas  et  debi- 
tum  exigit  caritas  operibus  pietatis  ferventer  intendere,  et  Christi  fideles  ad  hoc 
ipsum  propensius  invitare.  Presentibus  siquidem  litteris  uni versitati  vestre 
volumus  innotescat  quod  nos,  ejusdem  ecclesie  que  de  novo  conslruitur,  et  ex 
majori  parte  sui  adhuc  imperfecta  existât  necessitatem  attendentes,  prescriptum 
altare  ibidem,  in  octavis  Pasce  ad  honorera  beate  Marie  consecravimus,  et,  de 
beatorum  apostolorum  Pétri  et  Pauli  meritis  confidentes,  bis  qui  in  codera  termino, 
vel  tribus  diebus  precedentibus  aut  sequentibus,  illuc  convenerint,  ad  operis 
consuramationem  aliquid  dehelemosinis  suis  contulerint,  viginti  dies  deinjuncta 
sibi  penitentia,  annis  singulis,  relaxavimus.  Inde  utique  estquod  nos,  remissionem 
illara  auctoritate  apostolica  in  perpetuura  confirmantes,  universitatem  vestram 
per  apostolica  scripta  rogamus,  moveraus  et  exhortamur  in  Domino,  atque  in 
remissionem  vobis  peccatorum  injungiraus,  quatenus  ad  tara  sanctum  et  pium 
opus  complendura  aliqua  de  bonis  vobis  a Deo  c.ollatis,  pietatis  intuitu,  confera- 
tis,  ut  ipsum  vestris  adjutum  suffragiis  ad  finem  propositum  valeat  militer  per- 
venire,  et  vos  eterne  rétributions  premium  possitis  exinde  féliciter  optinere. 

Datum  Senonis,  vin  idus  aprelis  [sic). 

Original,  scellé  autrefois  ; Bibl.  de  Sens;  Fonds  du  grand  Chapitre  ; Indulgences. 


180 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CLXIII. 

PRIVILÈGE  DU  PAPE  ALEXANDRE  III,  POUR  LE  CHAPITRE  DE  SENS. 

(An  1165,  7 avril'. 

Le  pape,  étant  à Sens,  prend  l'église  cathédrale  sous  sa  protection  et  celle  de  saint 
Pierre.  Il  approuve  le  statut  fait  par  l’archevêque  Henri  au  sujet  du  revenu  des  prébendes; 
le  privilège  que  le  roi  Louis-le-Jeune  a donné  au  Chapitre,  de  clore  le  cloître  par  deux 
portes  et  de  l’entourer  de  murs  et  de  fossés  ; et  les  droits  reconnus  au  Chapitre  sur  le 
choix  du  doyen  de  la  collégiale  de  Bray.  Enfin  le  pape  énumère  les  églises  ou  chapelles 
sur  lesquelles  le  Chapitre  exerce  son  droit  de  patronage  : elles  sont  au  nombre  de  28. 

Alexander  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  filiis  canonicis  ecclesie 
Beati-Stephani  Senonensis,  tam  presentibus  quant  futuris  in  perpeluum.  Quo- 
tiens  illud  a nobis  petitur  quod  religioni  et  honestati  debeat  convenire,  aninto 
nos  decet  libenti  concedere,  et  petentium  desideris  congruum  impertiri  suffra- 
giurn.  Eapropter,  dilecti  in  Domino  tilii,  vestris  justis  postulationibus  clementer 
annuimus,  et  prefatam  ecclesiam,  in  qua  divino  mancipati  estis  obsequio,  sub 
beati  Pétri  et  nostra  protectione  suscipimus,  et  presentis  scripti  privilegio  com- 
munimus;  statnentes  ut  quascunque  possessiones , quecumque  bona  eadent 
ecclesia  in  presentiarum  juste  et  canonice  possidet,  aut  in  futurum  concessione 
pontificum,  largitione  regum  vel  principum,  oblatione  fidelium,  seu  aliis  justis 
ntodis,  procurante  Domino,  poterit  adispisci,  firrna  vobis,  vestrisque  successori- 
bus  et  illibata  permaneant.  Præterea  constitutionem,  quant  pari  voto  et  contmuni 
assensu,  lempore  Henrici,  quondant  arcltiepiscopi  vestri,  fecistis,  videlicet  ut 
canonici  qui  apud  Senonensent  ecclesiant  habitant,  et  in  ipsius  servitio  conto- 
rantur  prebendarum  suarum  fructum  intégré  et  sine  diminutione  percipiant;  illi 
vero  qui  licentia  capituli  in  scolis  aut  in  peregrinatione  fuerint,  aut  infirmitate 
detenti,  nichilominus  accipere  debeant,  alii  vero  qui  extra  ecclesiant  commoran- 
tur  eteidem  ecclesie  assidue  non  deserviunt,  viginti  solidos  tantum  percipiant,  ad 
exemplar  predecessorum  nostrorum  felicis  memorie  Innocentii  et  Adriani,  romano- 
rum  pontilicum,  apostolice  sedis  auctoritate  firmamus,  et  eandern  constitutionem 
ratant  etinconcussam,  futuris  temporibus,decernimus  perntanere.  Porro,si  aliquam 
idoneam  personant  conmtunis  fratrumvoluntas,  vel  pars  sanioris  consilii  ut  eccle- 
sie vestre  canonicus  fiat,  elegerit,  juxta  consuetudinem,  vobis  a sede  apostolica 
roboratam,  de  beneficio  ecclesiastico  prepositus  eum  investiat  ; archiepiscopus 


XIIe  SIÈCLE. 


181 

autera  vester,  gratis  et  sine  exactione  atque  symonia  concédât.  Preterea,  karissi- 
nms  in  Christo  fîlius  noster,  Lodoicus,  illustris  Francorum  rex,  ad  exemplar  patris 
sui,  duas  portas,  quas  in  claustro  ecclesie  antiquilus  solebatis  liabere,  stabiles 
manereconstituit  et  ut  in  duobus  introitibus,  quos  in  eodeni  claustro  apertos  etsine 
portis  liabebatis,  portas  facere  vobis  concessit.  Addidit  etiam  vobis  ut  claustrum 
ipsum  muro  et  vallo  et  quacunque  clausura  vobis  placeret  clauderetis,  et  liberum 
penitus  illud  idem  ab  omni  cujuslibet  hominis  et  potestatis  violentia  perpetua- 
liter  optineretis.  Quod  vobis  scripto  suo  autentico  roboravit.  Unde  nos  eandem 
libertatem,  sicut  in  autentico  scripto  ejus  exinde  facto  continetur,  vobis  auclori- 
tate  apostolica  confirmamus.  Ad  banc  compositionem,  que  inter  vos  et  canoni- 
cos  ecclesie  de  Braio,  in  presentia  venerabilis  fratris  nostri  Hugonis,  Senonensis 
archiepiscopi  et  personarum  ejusdem  ecclesie,  et  in  presentia  dilecti  filii  nostri, 
nobilis  viri,  comitis  llenrici,  et  quorumdam  clericorum  et  militum  suorurn,  de 
assensu  utriusque  partis,  rationabiliter  facta  est,  sicut  in  autentico  scripto  ejus- 
dem comitis  continetur,  vobis  nichilominus  confirmamus.  Que  utique  in  bunc 
modum  facta  est,  ut  ille  videlicet  qui  communi  consilio  canonicorum  de  Braio 
in  decanum  eligendus  fuerit,  non  nisi  de  canonicis  Senonensibus  assumatur,  et 
electus  Senonensi  capitulo  presentetur,  et  a preposito,  vel  ab  eo  qui  vices  ejus 
gerit,  investiatur,  et  sic  fidelitatem  jurabit  Senonensi  capitulo  ; deinde  archie- 
piscopo  presentetur,  curam  animarum  ab  eo  suscepturus.  Clericus  autem,  en i in 
ecclesia  de  Braio  a decano  et  capitulo  prebenda  fuerit  concedenda,  a preposito, 
vel  ab  eo  qui  vices  prepositi  gerit,  investiatur,  et  Senonensi  capitulo  fidelitatem 
jurabit.  Fidelitas  vero  decani  et  canonici  substituti  liée  erit  : quod  in  omnibus  et 
per  omnia  capitulo  Senonensi  fideles  existent,  et  nullo  modo  patientur  quod  deca- 
nus  vel  canonicus  subrogatus  aliquod  beneficium  in  eadem  ecclesia  de  Braio 
accipiat,  donec  eo  modo,  sicut  supra  scriptum  est,  Senonensi  capitulo  presente- 
tur. Nichilominus  etiam  libertatem  quam  predictus  frater  noster  Hugo,  archi- 
episcopus  vester,  rationabiliter  vobis  concessit  in  ecclesia  Beati-Mauritii  Seno- 
nensis, que  inter  duos  pontes  sita  est;  — in  ecclesia  Sancti-Hylarii  infra  nuiros 
civitatis;  — in  ecclesia  de  Sociaco  ; — in  ecclesia  Sancti-Martini-super-Orosam  ; 
— in  ecclesia  de  Gumiliaco;  — in  ecclesia  de  Curmononcli;  — in  ecclesia  de 
Anjorra;  — in  ecclesia  de  Braio;  — in  ecclesia  de  Jolna;  — in  ecclesia  de 
Moncellis; — in  ecclesia  deMosi; — in  ecclesia  Pontis-Siriaci,  cum  ecclesia 
Sancti-Egidii  de  Nemore;  — in  ecclesia  de  Amiliaco;  — in  ecclesia  de  Bruerra, 
cum  capella  Sancli-Victoris  ; — in  ecclesia  de  Berovilla;  — in  ecclesia  de  Nan- 
givilla  ; — in  ecclesia  de  Cantugalli;  — in  ecclesia  de  Freti;  — in  ecclesia 
de  Brahanai;  — in  ecclesia  de  Yillarciei  ; — in  ecclesia  de  Verone;  — in 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’yüNNE. 


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ecclesia  de  Ebrola.  cuin  capella  de  Chanlo,  el  capella  de  Messei  ; — et  in  ecclesia 
Sancti-Albi ni,  cum  capella  de  Melers  ; sicut  ex  testimonio  ejus  viva  voce 
cognovimus,  et  in  autentico  ejus  scripto  confirmatuni,  vobis  aucioritate  sedis 
apostolicecorroboramus.  Que  videlicet  libenas  talis  est,  quod  in  omnibus  predictis 
ecclesiis  presentationes  habebitis  sacerdotum,  qui  medietatem  beneficiorum 
vobis  persolvent,  et  ab  omni  exact ione,  collecta,  et  hospitiis,  circatis  etiam  et 
synodis,  et  ab  omni  submonitione  et  justitia  archidiaconorum,  et  archipresbite- 
rorum  penitus  sint  immunes.  Si  vero  ipsi  sacerdotes  in  ordine  suo  deliquerint, 
respondere  super  boc  soli  arcbiepiscopo  teneantur;  et  si  archiepiscopus  aliquid 
ab  eis  propter  hoc  receperit,  tertia  parle  archidiaconus  non  fraudetur. 

Decernimus  ergo  ut  nulli,  etc.,  [ut  supra , p.  137.) 

Ego  Alexander,  catliolice  ecclesie  episcopus,  subscripsi.  — Bene  valete. 

(Suivent  les  signatures  de  treize  cardinaux  dont  trois  évêques,  quatre  prêtres  et  six 
diacres). 

Datum  Senonis,  per  manum  Hermanni,  sancte  Romane  ecclesie  subdiaconi  et 
notarii,  vu  idus  aprilis,  indictione  xm;  Incarnationis  dominiceanno  m°  c°lx°vo  ; 
ponlificatus  vero  domini  Alexandri  pape  ni,  anno  vi. 

Original,  scellé  autrefois, — Ribl.  de  Sens;  Fonds  du  Chapitre  cathédral. 


CLXIV. 

DON  FAIT  PAR  GUÉRIN,  VICOMTE  DE  SENS,  A L’ABBAYE  SAINTE-COLOMBE. 

(An  1165). 

Guérin,  après  un  exorde  pompeux,  déclare  renoncer  à divers  droits  qu’il  exerçait  sur 
l’abbaye  : il  lui  donne  une  noue  entre  Villeperrot  et  Evry  ; 60  sous  de  rente,  et  le  droit 
de  protection  sur  les  hommes  du  monastère. 

In  nomine  sancte  el  individue  Trinitatis,  amen.  Apostolo  dicente,  refrigescit 
caritas  et  valde  crescit  iniquitas,  in  tantum  scilicet  quod  aller  alterius  possessio- 
nem  diripit  et  vi,  vel  alio  quolibet  ingenii  modo  subtrahit;  verum  quia,  juxta 
eundem  apostolum,  omnes  astabimus  ante  tribunal  Christi,  sive  bonum,  sive 
malum,  prout  gessimus  in  corpore,  recepturi;  ego  Garinus,  Senonensis  vice- 
cornes,  sciens  et  credens  digne  retributionis  premio  a Deo  remuuerari,  si  aliquid 
impendatur  locis  servitio  ejus  mancipatis,  notum  fieri  volo  existentium  memorie 
et  futurorum  posteritati  quod,  ob  remedium  animæ  meæ,  patrisque  mei  etante- 
cessorum  meorum,  rcddo  et  dono  ecclesie  Sancte-Columbe  quedam  que  de  jure 


XIIe  SIÈCLE. 


183 

ipsius  ecclesie  erant,  que  utcumque  antecessores  ntei  juste  est  inter  V i 1 1 a ni — 
Patrici  et  Evri,  quant  Odo  ejusdem  ecclesie  abbas  patri  rneo  tali  tenore  dederat, 
ut  postejus  decessum  ad  ecclesiam  rediret.  Donc  etiam  imperpetuum  sexaginta 
solidos  quos  in  eadent  ecclesia,  in  festo  Sancti-Lupi,  capiebam  ; dimilto  etiam 
commendationem  quant  in  hontinibus  Sancte-Columbe  antecessores  ntei  habe- 
bant.  Et  ne  hoc  aliqua  temporis  vetustate  ntutari  vel  infringi  possit,  scripto 
commendari  et  sigilli  ntei  impressione  corroborari  precepi. 

Actum  est  hoc,  anno  Incarnationis  dominice  m°  c°  lx°  v°. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne,  F.  de  l'abbaye  Sainte-Colombe 
de  Sens.  — Titres  généraux.  ' 


CLXV. 


RÉUNION  OE  L’OFFICE  DE  LA  PRÉVÔTÉ  AU  CORPS  DU  CHAPITRE  D’AUXERRE. 

(An  1166). 

L’évêque  Alain,  voulant  qu’après  sa  mort  on  célèbre  son  anniversaire  dans  son  église, 
réunit  au  corps  du  Chapitre  l’office  de  la  Prévôté,  et  ce  après  la  mort  du  titulaire.  Il  met 
le  Chapitre  en  possession  de  cet  office  parle  dépôt  d’un  livre  sur  l’autel  de  Saint-Etienne. 

In  noraine  Dontini  nostri  Jesu-Christi . Notant  sit  presentibus  et  futuris  quod 
ego  Alanus,  Dei  gratia  Autissiodorensis  episcopus,  convocatis  personis,  scilicet 
Petro,  archidiacono  ; Willelmo,  decano;  Rodulpho,  thesaurario;  Stephano,  can- 
lore;  et  ceteris  canonicis  Autissiod.  ecclesie,  ipsius  utiiitati  et  paci  cupiens  in 
posterum  providere,  dedi  et  concessi  preposituram  cuni  ont n i jure  suo,  tolius 
capituli  communitali  post  decessum  Guidon is  prepositi,  si ve  morte,  sive  habitus 
mutatione,  sive  dignitatis  promotione;  ut  post  decessum  nteunt  singulis  annis 
anniversarium  nteunt  faciant  : hoc  quoque  canonici  laudaverunt,  et  tant  persone 
quant  alii  qui  adfuerunt,  se  boita  ftde  observaturos,  et  ulterius  preposilutn  non 
elect  tiros  nec  assensum  élection  i prebituros  juraverunl.  Accraantavi  etiam  in 
capilulo  canonicis,  et  in  verbo  veritatis  statui , quod  a personis  et  canonicis 
extunc  substituendis,  idem  juramentum  fieri  facerem  ; quod  qui  facere  noluerit, 
tara  diu  beneftcio  prebende  careat,  donec  hujus  nostre  institutionis  formant,  sicut 
alii  juraverunt,  se  observaturum  juret.  Ut  autem  liée  nostra  instilutio  firmior  in 
posterum  habeatur,  hujus  rei  donum  per  impositionem  libri  super  altare 
B.  Stephani,  præsentibus  Ascelino,  abbate  Regniacensi,  et  Johanne,  abbate 
Rupium,  et  Gaufrido,  priore  S.  Eusebii,  et  tant  personis  quant  canonicis  S.  Ste- 
hani  feci,  ac  ipsis  presentibus  ontnes  illos  qui  hoc  juramentum  aliquontodo 


184 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

infregerint,  et  huic  instilutioni  contrarie  temptaverint,  ego  et  predicti  abbates, 
et  alii  sacerdotes  ecclesie,  vinculo  anathematis  innodamus. 

Actum  est,  hoc  solemniter,  in  capitulo  Autissiodorensi,  anno  Incarnationis 
Dornini  m°  c°  la0  yi°  (1)  ; pridie  Kalendas  maii,  presentibus  Ascelino,  abbate 
Regniacensi  ; Johanne,  abbate  Rupinm;  Gaufrido,  priore  S.  Eusebii  ; et  de  cano- 
nicis  ecclesie  Sancti-Stephani  : Petro,  archidiacono  ; NVillelmo,  decano  ; Rodulfo, 
thesaurario  ; Stephano,  cantore  ; Roberto,  lectore;  Rainaudo,  camerario;  Ger- 
mano,  succentore,  et  multis  aliis. 

- K—.*,  (r  /n<5 

Original  ; Arch.  de  l’Yonne,  F.  du  Chapitre,  L.  1,  s.-l.  3e.  — Lebeuf,  Mém.  sur  l'Hist. 
d’Auxerre,  t.  iv,  2e  édit.,  Preuves,  n°  59. 

CLXVI. 

CHARTE  DE  L’ÉVÊQUE  ALAIN,  AU  SUJET  DE  L’ÉGLISE  DE  SAINT -LOUP 

D’AUXERRE. 

(An  1166). 


L’évêque  rapporte  qu’il  a confirmé  l’abbaye  Saint-Germain  dans  le  droit  de  patronage 
sur  l’église  Saint-Loup.  Il  donne  à l’abbaye  100  sous  de  rente  sur  cette  église  pour  fonder 
son  anniversaire;  etc. 

In  nomine  Pa l ris  et  lilii,  et  Spiritus-Sancti.  Ego  Alanus,  Dei  gratia  Aulissio- 
dorensis  episcopus,  notum  fieri  volo  omnibus,  tam  futuris  quam  presentibus, 
quod  in  ecclesia  S.  Lupi,  que  ad  nionasterium  S.  Germani  Autissiodorensis  per- 
tinere  dignoscitur,  electionem  seu  presentationem  presbyteri,  el  quarumdam 
festivitatum  oblationes  eidem  monasterio,  sicut  hactenus  habuit,  concedimus  et 
conlirmamus,  salvo  tamen  jure  episcopali  ; et  quoniam  presentis  vite  status  incer- 
tus  est,  nos  in  ea  seminare  cupientes,  quod  in  luturo  cum  gaudio  metamus,  in 
prefata  S.  Lupi  ecclesia,  de  beneficio  illo  quod  ad  sacerdotem  pertinere  videba- 
tur,  centum  solidos  pro  anniversario  nostro  faciendo,  predicto  B.  Germani  monas- 
terio annuatim  persolvendos  concessimus.  Yerumtamen,  quoniam  magister 
Stephanus,  cantor  B.  Stephani  Autissiodorensis,  eandem  tenet  ecclesiam,  pre- 
sentatus  a venerabili  fratre  nostro  Arduino,  prenominati  monasterii  abbate,  hi 
centum  solidi  persolvi  non  poterunt,  nisi  per  voluntatem  ipsius  magistri  Ste- 

(1)  Cependant,  eu  1176,  le  titulaire  Gui  prenait  encore  le  titre  de  prévôt.  (V.  Fonds 
Saint-Marien  ; Archives  de  l’Yonne,  donations  diverses). 


XIIe  SIÈCLE. 


185 


phani,  donec,  eo  de  medio  sublato,  aul  morte,  aut  religiosi  habitus  assumptione, 
extunc,  salvo  jure  antiquo,  prefatum  beneticium  centum  solidorum,  monaslerium 
B.  Germani  percipiet;  reliquum  vero  sacerdos  habebit  ex  integro.  Hoc  autem  ut 
firmiter  et  inviolabiliter  teneatur,  sigilli  nostri  impressione  firmavimus.  Hujus  rei 
testes  sunt  : Arduinus,  abbas  Ripatorii;  Themannus,  capellanus  noster;  Bartlio- 
lomæus,  archidiaconus  Autissiodorensis  ; Steplianus,  sa  cri  s ta  ; Rainaudus; 
Richardus.  — De  monachis,  Constantius,  prior;  Ravelano,  thesaurarius  ; Ber- 
nardus,  infirmarius,  et  multi  alii  fratres  qui  tune  présentes  in  capitulo  erant. 

Actum  est,  anno  ab  Incarnatione  Domini  millesimo  centesimo  sexagesimo 
sexto. 

Cartul.  de  l’abbaye  de  St-Germain  , XIIIe  siècle , f°  lxii,  r“  ; Bibl.  d'Auxerre,  M*. 
n°140.  — Lebeuf,  Mém.  sur  l’Hisloire  d’Auxerre  ; 2e  édition,  Preuves,  t.  iv,  n»  58. 


CLXVII. 

CHARTE  DE  L’ABBÉ  DE  CHAUMES  POUR  L’ABBAYE  DE  PREUILLY. 

(An  1166). 

Anseau,  abbé  de  Chaumes,  approuve  la  vente  faite  par  Etienne,  abbé  de  Saint-Itemy  de 
Sens,  à l’abbaye  de  Preuilly,  d’une  partie  du  bois  de  Plainseuil. 

Noverit  tam  presens  etas  quam  futura  posteritas  quatinus  Ansellus,  venera- 
bilis  abbas  de  Calmis,  ejusdemque  æcclesiæ  conventus  ventionem  quam  Stepha- 
nus,  abbas  Sancti-Remigii  Senonensis,  Pruliacensi  cenobio  fecit  : portionem 
videlicet  quam  prefala  Calmensis  æcclesia  in  luco  de  Plenseul  habebal,  laudavit 
et  absolute  concessit. 

Et  ne  aliqua  falsitate  interveniente  turbaretur,  testes  satis  actorizabiles  (sic)  ex 
utraque  parte  affuisse  manifestum  est  : Ex  parte  Calmensis  ecclesie,  Stephanus, 
Milidunensis  abbas;  Henricus,  frater  ejusdem;  Hugo,  prior;  Gunmotelmus; 
Symon;  ceterique  fratres,  et  testes  et  laudatores  fuerunt:  Gislebertus,  Robertus 
que,  frater  ejus  Berniderii  hoc  testificantur. 

Ex  parte  vero  Pruliacensis  æcclesiæ  : Godefridus,  cellerius;  Teodericus,  mona- 
chi  ; Gauterius , presbi ter  de  Danamaria  ; Teobaudus  de  Dontili  et  Arnulfus,  miles 

ejusdem  ville Hubertus,  medicus,  testificantur.  Anno  mcarnati  Verbi 

millesimo  centesimo  sexagesimo,  vi°,  actum  est. 

Original,  scellé  autrefois  ; Bibl.  de  Sens,  Fonds  Preuilly. 


II 


24 


186 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CIXVIII. 

DONATION  PAR  GEOFFROY  STRABON  DE  VILLEMAUR  A L’ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

(An  1166). 

Henri,  comte  de  Troyes,  rapporte  qu’une  contestation,  élevée  entre  Geoffroy  et  l’abbaye 
de  Vauluisant,  a été  terminée  devant  lui,  dans  sa  cour,  en  présence  de  ses  barons.  Geof- 
froy a abandonné  à l’abbaye  tout  ce  qu’elle  avait  acquis  de  son  oncle  Josbert,  savoir  : 
la  forêt  des  Sièges  et  celle  de  Fay-Garnen.  Geoffroy  et  son  père  Dreux  ont  reconnu  qu’ils 
avaient  à tort  inquiété  l’abbaye. 

Approbate  consuetudinis  est  et  equitatis  offîcio  convenit  ea  quæ  inter  æccle- 
siasticas,  secularesve  personas  sollempniter,  concorditerque  acta  sunt.neprocessu 
temporum  in  oblivionem  deveniant,  aut  alicujus  infringantur  calumpnia,  fidei 
committere  litteraruni.  Eapropter,  ego  Henricus,  Treccnsium  palalinns  cornes, 
universis,  presenlibus  et  futuris,  notum  facio  contentionem  quæ  inter  æcclesiam 
Yallislucentis  et  Godefridum,  fîlium  Drogonis  Strabonis  de  Villamauri,  versaba- 
tur,  in  præsentia  mea,  Trecis,  terminatam  esse  hoc  modo. 

Si  quidem  predictus  Godefridus  Petro,  abbati  et  æcclesiæ  Yallislucentis,  solutum 
et  quictum  concessit,  in  curia  mea,  coram  baronibus  meis,  quicquid  eadem 
æcclesia  comparaverat  a patruo  ejusdem  Godefridi,  Josberto  scilicet  Mabile, 
laude  etconsensu  patris  sui  Drogonis;  nemus  scilicet  quod  dicitur  Eschegiarum 
et  nemus  Faygarnem,  necnon  et  quicquid  eadem  æcclesia  lune  temporis  posside- 
bal  de  feodo  patris  sui  in  nemoribus,  planis,  pratis,  terrisque  cultis  vel  incultis. 
Hæc  omnia  iterum  coram  me  laudavit  pater  ejusdem  Godefridi,  Drogo;  et  reco- 
gnovit  quod  ipse  et  predictus  filius  suus  æcclesiam  Vallislucentis  injuste  vexa- 
bant. 

Ut  hæc  autem  omnia  memoriter  tenerentur,  et  in  statu  suo  rata  permanerent, 
litteris  commendata  sigilli  mei  impressione  confirmare  et  communire  curavi. 
Cujus  rei  testes  sunt  : Ansellus  de  Triagnio;  Ansericus  de  Monteregali;  Hugo  de 
Rumelleio  ; Petrus  Bursaudus  ; Drogo  Bristaudus;  Willelmus,  marescaldus  ; 
Laurentius,  clericus  comitisse. 

Actum  est  hoc  Trecis,  anno  ab  Incarnatione  Domini  \i°  c°  lx°  vi°. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  de  Vauluisant, 


XIIe  SIÈCLE. 


187 

Par  une  charte  sans  date,  en  forme  de  notice,  Emmeline,  sœur  de  Girard  Béranger, 
donne  à son  frère  les  droits  qu’elle  avait  dans  le  Fay-Garnen  ; lequel  frère  les  con- 
céda aux  moines  de  Vauluisant  par  l’intermédiaire  de  l’abbé  Norpaud,  à Ville- 
maur,  dans  sa  propre  maison  ; avec  l'approbation  de  Dreux  Strabon,  etc.  — Cartu- 
laire  de  Vauluisant.  f°  78,  r>:  Bibi  impériale,  n°  152. 


CLXIX. 

ACCORD  PASSÉ  DEVANT  R A IN  Ah  D , COMTE  DE  JOIGNY,  ENTRE  L’ABBAYE 
SAINT  -MARIEN  ET  FROMOND  DE  BÉON. 

(An  1167). 

Il  s’agit  dans  cet  acte  de  la  propriété  du  quart  du  territoire  de  Valprofonde.  Sur  la 
plainte  portée  devant  le  comte  des  vexations  de  Fromond,  qui  voulait  reprendre  aux 
moines  ce  que  son  père  leur  avait  donné  avant  son  départ  pour  Jérusalem,  Rainard  fit 
à ce  dernier  des  représentations,  ensuite  de  quoi  Fromond  renonça  à ses  prétentions. 
Le  comte  se  rendit  garant  de  Rengagement  et  le  confirma  par  sa  charte. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Rainardus,  cornes  Joveniaci, 
universis  fidelibus,  posteris  et  presentibus,  volo  notiticari  per  justiciam  mee  curie 
querelam  terminatam  esse  que  inter  canonicos  Sancti-Mariani  Autissiodorensis, 
et  Froniundum  deBaium,  Fraerii  filium,  diu  habita  fuerat,  pro  quarta  parte  tolius 
territorii  Yallis-Profunde.  Siquidem  canonicide  ipso  Fromundo  clamorem  ad  me 
fecerunt,  unde  dere  bac  die  assignata,  utrique  présentes  affuerunt,  acluri  erga  se 
invicein,  prout  justicia  dictaret.  Denique,  Dei  gratia  disponenle,  virorum  pru- 
dentium  consilio  mediante,  ad  hoc  res  ipsa  perducta  est. 

Quod  predictus  Fromundus,  me  audiente,  cognovit  quam  injuste  prefatos 
canonicos  pro  bac  querela  vexaverat,  quia  pater  ejus,  priusquam  iret  in  Jérusa- 
lem, hoc  totum  quod  requirebat,  ipsis  canonicis  perpetuo  possidendum  in  ele- 
mosinam  dederat;  ipse  vero  et  soror  ejus  donum  patris  sui  laudando  concesse- 
rant.  Preterea  pepigit  canonicis  quod,  si  quis  eos  de  re  bac  deinceps  vexare 
temptaret,  ipse  Fromundus,  prout  jus  et  ratio  dictaret,  garandiam  portaret.  De 
hoc  etiam  pacto,  ut  firmum  haberetur,  me  lîdejussorem  posuit;  et,  ut  modus  et 
ordo  pacis  inter  eos  reformate  sigilli  mei  munimine  firmaretur,  precando  depo- 
poscit. 

Ego  igitur  precavere  volens  ne  pro  bac  querela  in  posterum  canonici  dampnum 
paterentur,  feci  rei  geste  ordinem  litteris  annotari,  sigillique  mei  impressione 
consignari,  subter  ascriptis  eorum  nominibus  qui  mecum  bujus  rei  geste  testes 


188 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


sunt,  et  querele  interfuerunt,  scilicet  : Inardus,  vicecomes;  Rainaudus,  cogno- 
raento  Maliacus  ; Hugo,  prepositus  meus  et  alii  quamplures. 

Actum  Joveniaci,  anno  Incarnationis  dominice  m°  c°  lx°  vii°. 

Original,  scellé  du  sceau  équestre  du  comte  de  Joigny  dont  il  ne  reste  qu’un  frag- 
ment; Arch.  de  l’Yonne  ; F.  Saint-Marien,  L.  xli,  s.-l.  lrC. 

CLXX. 


ÉCHANGE  ENTRE  LES  MOINES  DE  DILO  ET  CEUX  DE  SA1NT-CYDR01NE. 

(An  1167). 

Raoul,  prieur  de  la  Charité,  déclare  avoir  donné,  à titre  d’échange,  à l’abbaye  de  Dilo, 
les  terres  que  l’église  de  Saint-Cydroine  possédait  à Paroy,  entre  la  grange  de  Maurepas  et 
la  voie  de  Cruseilles;  et  un  cens  à Villepied,  près  du  chemin  de  Joigny,  etc. 

Ego  Rodulfus,  prior  de  Caritate,  notum  tieri  volo  tam  presentibus  quam  fu- 
turis  quod,  consilio  fratrum  nostrorum,  pacis  et  amicicie  gratia,  ecclesie  et 
fratribus  de  Deiloco  donavimus  in  eschambium  [sic)  terras  quas  ecclesia  Sancti- 
Sidronii  possidebat  in  parrocbia  Parreti,  inter  grangiam  Mali-Repasti  et  viam 
de  Crussillis,  que  ducit  ad  cormerium  Girberti.  Donavimus  etiam  duo  solidos  et 
sex  denarios  census  in  eodem  territorio  et  terram  quam  liabebamus  in  terriiorio 
Yillepei,  juxta  viam  que  ducit  ad  Joviniacum.  Donaverunt  et  ipsi  in*  eschanbium 
terram  quam  habebant  in  valle  Cimitana  et  terram  quam  liabebant  juxta  viam 
que  ducit  Joviniacum,  inter  Paretum  et  grangiam  Yalle-Revennie,  et  terram  quam 
habebant  inter  Montemcegon  et  acensivam  que  est  juxta  plasseium  grangie  Yalle- 
Revennie,  et  duo  solidos  census  et  sex  denarios  apud  Sanctum-Sidronium.  Scien- 
dum  tamen  est  quod  Galterus  et  Guiardus,  frater  ejus,  possident  terciam  partem 
terre  que  est  in  valle  Cimitana  et  terre  quam  habebant  predicti  fratres  de  Deiloco 
juxta  viam  que  ducit  ad  Joviniacum.  Si  qua  igitur  de  exchambio  nostro  fratri- 
bus de  Deiloco  illata  fuerit  controversia,  per  omnia  jure  adquictabimus.  Et  ne 
hoc  facile  deleret  oblivio,  sigillo  nostro  firmare  curavimus. 

Actum  est  hoc  publiée,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lx°  vii». 

Original,  en  forme  de  charte-partie;  Arch.  de  l'Yonne,  Fonds  de  I abbaye  de  Dilo, 
L.  xvii,  s.-l.  lre. 


XIIe  SIÈCLE. 


189 


CLXXI. 

DONATION  PAH  AUGALO  DE  SEIGNELAY  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1167). 

L’archevêque  de  Sens  atteste  qu’Augalo  de  Seignelay  a confirmé  l’abbaye  de  Pontigny, 
à cause  de  l’affection  qu’il  avait  pour  cette  maison,  dans  tout  ce  qu’elle  possédait  dans 
ses  domaines  et  dans  ses  fiefs. 

Ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  notum  omnibus  esse  volo,  et 
presentibus  et  futuris,  quod  Augalo  de  Silliniaco,  pro  pace  et  dilectione  quam 
habere  volebat  erga  Pontiniacensem  ecclesiam,  in  rernissioneni  peccatoruni  suo- 
runi,  ae  pro  anima  patris  sui,  laudavit  eidem  ecclesie  Pontiniacensi  et  concessit 
quicquidipsa  ecclesia  impresentiarum  possidet  de  dominioejus  atquecasamentis. 
Laudaverunt  hoc  pariter  Eludia,  uxorejus,  et  Agnes,  soror  ipsius. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lx°  vu»,  pontificatus  vero 
nostri  xx°  vi°,  Guarino  in  eadem  ecclesia  existenle  abbate.  Inde  testes  sunt  : Salo 
de  Boolli , monachus 'ejusdem  ecclesie,  et  Gerinus,  conversus;  Guillelmus  de 
Pruneto;  Ansellus  de  Merliniaco  ; Milo  de  Boolli  ; Guiardus  de  Laagni  ; Guillel- 
mus, filius  Salonis.  Ut  autem  hoc  ratum  esset  et  firmmn,  presenti  scripto  et  sigilli 
nostri  auctoritate  fecimus  roborari. 

Datum  per  manum  Fromundi,  capellani  et  notarii  nostri. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l’Yonne  ; Fonds  Pontigny,  L.  xiv,  s.-l.  1". 


CLXXI1. 

CHARTE  D’HUGUES,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1167). 

L’archevêque  rapporte  que  les  deux  fils  d’un  nommé  Philippe,  qui  se  fit  moine  à Vau- 
luisant,  renoncèrent'à  tout  ce  qu’ils  réclamaient  à l’abbaye  de  Pontigny  dans  le  territoire 
de  Mauvières  et  qui  avait  été  donné  à l’abbaye  par  leur  père. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis 
archiepiscopus,  notum  fieri  volo  omnibus  hominibus,  presentibus  et  futuris, 


190 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


quod  Terricus  et  Petrus,  tilii  Philippi  qui  factus  est  monachus  Vallislucentis, 
concesserunt  et  laudaverunt  fratribus  et  domui  Pontiniacensi,  jure  perpetuo  pos- 
sidendum,  quicquid  calumniabantur  in  toto  territorio  de  Malveriis,  sive  planum 
sive  nemus  sit  ; quod  pater  eorum  Philippus  quondara  dederat  Pontiniacensi 
ecclesie,  ita  ut  in  illo  territorio  nichil  ulterius  se  requisituros  aut  calumniaturos 
promiserint,  quod  ecclesia  Pontiniacensis  antea  possedisset,  scilicet  eidem  eccle- 
sie totum  dimiserint  libéré  et  quiete,  jure  perpetuo  possidendum. 

Actum,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m»  c°  vif,  in  manu  nostra,  presen- 
tibus  testibus  : domino  Guillelmo,  fratre  nostro,  Autissiodorensi  electo  ; Odone, 
decano  Senonensi;  Omero,  monacho  Vallislucentis  ; Garnerio  de  Fusseio;  Petro 
de  Varelleis;  Iterio  de  Flacei,  filio  Joffridi  et  Hugone,  quondam  Senonensi  pre- 
posito. 

Original,  scellé  du  sceau  de  l’archevêque  de  Sens;  Arch.  de  l’Yonne;  F.  Pontigny, 
L.  xxii,  s.-l.  lr0. 

CLXXIII. 

CHARTE  DE  GUILLAUME  IV,  COMTE  DE  NEVERS , POUR  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1167). 

Le  comte  rapporte  qu’il  avait  fait  don  aux  religieux  de  Grandmont  d’une  partie  de  la 
forêt  de  Gontest,  dite  de  Saint-Etienne,  pour  y établir  leur  demeure;  mais,  comme  les 
moines  de  Pontigny  avaient  des  droits  en  cet  endroit,  le  comte  leur  donna  en  échange  le 
bois  Guibaud,  limité  par  le  ruisseau  de  Sinecon  et  jusqu’au  chemin  de  Maligny. 


Notum  sit  omnibus,  tam  presenlibus  quam  futuris,  sancte  matris  Ecclesiæ 
tiliis,  quod  ego  Guillelmus,  cornes  Nivernensis,  donavi  et  concessi  fratribus 
Grandimontis,  in  nemore  quod  dicitur  Contest,  partem  illam  nemoris  quod  dici- 
lur  nemus  Sancti-Stepbani,  ad  eorumdem  habitationem,  sicut  ambitus  eorum 
claudit  per  circuitum,  jure  perpetuo  possidendum.  Sed  quia  monacbi  Pontinia- 
censes  in  ilia  parte  nemoris  quam  eis  ad  habitandum  donaveram,  partem  suam 
habebant,  dedi  eis  in  conchanbium  (sic)  forestam  Guibaudi,  sicut  rivus  de  Sinecon 
dividit,  usque  ad  viam  Merleniaci,  et  usque  ad  terrain  que  Communia  dicitur;  et 
erit  deinceps  strata  inter  nemus  Merliniaci  et  forellam  islam. 

Huic  donationi  et  concessioni  mee  interfuerunt  Odo  de  Villiaco  et  Osmundus 
de  Merliniaco,  qui  etiam  hoc  quod  habebant  in  forella  predicta,  rogatu  meo, 
inonachis  Pontiniacensibus  laudaverunt  et  in  perpetuum  habere  concesserunt. 


XIIe  SIÈCLE. 


191 

Hoc  etiam  uxores  eorum  laudaverunt  Helisabed  et  Ermengardis  ; hoc  filii 
Osmundi,  Petrus,  Acelinus  et  Odo,  clericus,  et  filie  Adelina  et  Hersendis  lauda- 
verunt. Hoc  lauda vit  Adam  de  Fiai,  de  cujus  casamento  Osmundus  partent  suant 
tenebat.  Guido,  fratermeus,  hoc  laudavit,  et  Aanor,  uxor  mea.  Ut  autem  hoc  in 
posterum  ratum  habeatur,  litterarum  mearum  annotatione  et  sigilli  mei  impres- 
sione  presentem  paginant  confîrmavi. 

Si  quis  vero  de  donatione  mea  monachos  Pontiniacenses  inquietaret,  vel 
calumniam  faceret,  eos  in  pace  mitterem,  et  donunt  meum  illis  in  perpetuum 
vendicarem. 

Hujus  rei  testes  sunt  : Johannes,  vicecomes  Lagniaci;  Guillelmus  de  Chou; 
Ricltardus  Venator;  Johannes  Bossellus  ; Odo  de  Monte-Buillionis  ; Symon  de 
Silviniaco ; Stephanus  Godardus,  prepositus  Lagniaci;  Johannes  Brisebarrus  ; 
Gaufridus,  clericus  qui  hanc  cartam  composuit. 

Actum  est  hoc,  Lagniaci,  anno  ah  Incarnatione  Domini  m«  c°  lx°  vii;  anno  illo 
perrexit  cornes  in  Jérusalem. 

Original  scellé  du  sceau  équestre  du  comte,  de  forme  orbiculaire,  et  portant  pour 
légende;  SIGILLVM  W1LLELMI  , COMITIS  NIVERNENSIS  ; Archives  de 
l’Yonne;  F.  Pontigny,  L.  v,  s.  1.  lre. 


CLXXIV. 

CHARTE  DE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  POUR  L’ABBAYE  DE  PREU1LLY. 

(An  1167). 

L’archevêque  ratifie  une  vente,  faite  par  l’abbé  de  Saint-Remy  de  Sens  à l’abbaye  de 
Preuilly,  du  tiers  du  bois  de  Pleinseuil. 

Ego  Hugo,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  notum  esse  volo  presentibus 
pariter  et  futuris  quod  Stephanus,  ahbas  Sancti-Remigii  Senonensis,  vendidit 
æcclesiæ  Pruliacensi  terciam  partem  nemoris  quod  dicitur  Pleinsul.  Hoc  au- 
tem capitulum  ejus  concorditer  laudavit , testihus  his  qui  interfuerunt  : 
Galifrido  scilicet,  archidiacono,  qui  vice  nostra  aderat;  Fromundo,  capellano 
nostro;  Leterico,  clerico  predicti  Gaufridi;  Isembardo,  priore  Vallis-Lucentis. 
Quia  vero  suprascripta  portio  nemoris  ad  jus  Calmensis  æcclesiæ  pertinebat, 
Ansellus  abbas,  et  conventus  ipsius  æcclesiæ  hanc  venditionem  laudaverunt  et 
sigillo  suo  firmaverunt.  Hujus  rei  testes  sunt  (ut  in  carta  anni  1166,  n°CLxvn). 


11)2 


CARTULAI RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Sciendum  aùtem  quod  abbas  Sancti-Remigii  in  eadera  venditione  perdonavit 
raonachisPruliacensibusxn  denarios  de  censu  décimé,  scilicetde  xn  solidis  quos 
antea  solvebant  pro  quadam  parte  décimé  Yillænovæ;  simulque  concessit  eis,  et 
perpetuo  possitlendum  laudavit  quicquid  acquisierant  sub  censu  æcclesiæ  suæ, 
salvo  tamen  censu  ipso. 

Hoc  totum  capitulum  ejus  laudavit  ; et  presentibus  Pruliacensi  abbate  Hugone, 
Tbeoderico,  monacho,  et  Malgerio  converso,  firmum  esse  decrevit. 

Testes  qui  interfuerunt 

Ut  autem  bec  immobilem  obtineant  firmitatem,  sigilli  nostri  auctoritate  sunt 
confirmata. 

Actum,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lx°  vii°.  Data  per  manum  Fro- 
mundi,  notarii  et  capellani  nostri. 

Original,  scellé  autrefois;  Bibl.  de  la  ville  de  Sens,  Fonds  Preuilly 


CLXXV. 

DONATION  PAR  GUÉRIN,  VICOMTE  DE  SENS,  A L’ABBAYE  SAINT-PIERRE -LE -VIF. 

(An  1167). 

Le  vicomte  reconnaît  que  c’est  à tort  qu’il  contestait  à l’abbaye  des  droits  d’usage  dans 
sa  forêt  d’Othe.  Il  accorda  aussi  aux  habitants  de  Mâlay  la  permission  de  prendre  des 
branchages  pour  clore  leurs  héritages,  et  droit  d’usage  pour  leurs  troupeaux  ; etc. 

Ego  Garinus,  Dei  gratia  Senonice  urbis  vicecomes,  omnibus  ad  quos  littere 
iste  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Noverint  universi  quod  quedam  controver- 
sia  inter  nos  et  abbatem  Sancti-Petri-Vivi,  Odonem  nomine,  diu  emerserat  super 
quibusdam  consuetudinibus  quas  in  foresta  nostra,  Hotta  nomine,  se  et  ecclesiam 
suam  habuisse  reclamabat.  Nos  vero,  causa  amoris  Dei,  ipsius  rei  veritatem  ab 
hominibus  nostris  requirentes,  consilio  prudenlium  virorum,  in  unum  conveni- 
mus  et,  rei  veritate  comperta,  consuetudines  illas  quas  prefatus  abbas  in  foresta 
nostra  reclamabat  agnovimus  et  in  posterum  ipsi,  ejusque  successoribus  in  pace 
possidere  concessimus  ; quarum  bec  estsumma  : ad  opus  vel  opéra  jamdicti  rao- 
nasterii  et  omnium  domorum  vel  ofticinarum  infra  portas  ejusdem  loci  suarum, 
omne  genus  lignorum  majorum  vel  minimorum  in  ipsa  foresta  babere  conces- 
simus; insuper  bominibus  ejusdem  loci  in  villa  Malliaci  commorantibus,  ad 
clausuram  segetum  suarum  et  ad  omne  opus  sibi  congruum,  omne  lignum  vivum 


XIIe  SIÈCLE. 


193 


quod  pugillo  comprehendi  potest,  et  omne  mortuum  habere  concessimus;  et,  ad 
victum  bestiarum  suarum,  ovium,  caprarum,  boum  et  omnium  animalium, 
usuarium  cotidianum  et  commune.  Item,  ad  edificia  domorum  suarum  concedi- 
mus  eis  et  ad  ardendum,  omne  lignum  mortuum.  Si  vero  ipsi  homines  ultra 
statutum  usuarium  aliquid  accipientes  a forestar iis  capti  fuerint,  duodecim 
denarios  persolvent  ; sed  ultra  lios  nichil  ab  eis  exigetur.  Quod  si  se  minime 
offendisse  cognoverint,  juramento  tantum  liberabuntur.  Iterum  siquidem  querela 
erat  inter  nos  et  jam  dictum  abbatem,  super  Mainardo  de  Grunno  et  uxore  sua, 
quos  nostros  esse  putabamus  : abbasvero  suos  esse  testabatur.  Super  hoc  ergo, 
veritate  inquisita,  nichil  ali ud  in  eis  invenimus,  nisi  quod  ex  commendatitio  eos 
tenebamus  ; quos  etiam  a commendatitio  quitatos,cum  familia  sua,  predicte  eccle- 
sie  donavimus.  Et  ut  hoc  ratum  permaneat,  scripto  commendari  et  sigillo  nostro 
muniri  precepimus.  Hec  omnia  laudavit  uxor  mea  E.,  vicecomitissa  ; affuerunt 
autem  de  militibus  nostris  : Salo  de  Mallet;  Guiardus  de  Fossez;  Sevinus  de 
Toriniaco  ; Fulco,  prepositus  noster. 

Acta  sunt  hec,  anno  incarnati  Yerbi  \i°  c°  lx°  vu". 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l'Yonne  ; Fonds  de  l'abbaye  Saint-Pierre-le- 
Vif  de  Sens,  manse  conventuelle.  — Forêt  d’Othe. 

CLXXYI. 

CHARTE  D’HENRI,  COMTE  DE  TROYES,  POUR  L’ABBAYE  SAINT-PIERRE-LE-VIF 
DE  SENS.  — RELIQUES  DONNEES  PAR  L’ABBÉ. 

(An  11G7). 

Le  comte  rapporte  comment,  étant  allé  à Sens,  par  dévotion,  dans  l’église  de  Saint- 
Pierre-le-Vif,  invoquer  les  saints  martyrs  Savinien,  Potentien  et  Altin,  l’abbé  Eudes  et  les 
moines  lui  firent  don  de  saintes  reliques  des  martyrs  Potentien  et  Altin  qu’il  transporta  à 
Troyes  et  déposa  dans  l’église  Saint-Etienne.  En  reconnaissance,  il  donna  à l'abbaye  Saint- 
Pierre  deux  maisons  à Provins  et  tout  ce  qu’il  possédait  à Naud,  à l’exception  des  fiefs. 

Ego  Henricus,  Treccnsium  cornes  palatinus,  universis  tam  presentibus  quant 
futu ris,  notum  fieri  volo  quod,  cum,  orationum  causa,  Senonis,  æccIesiamSancti- 
Petri-Vivi  et  beatos  martires  Savinianum,  Potencianum  et  Altin utn  adiissem, 
placuit  domino  Odoni,  tune  ejusdem  loci  abbati,  et  fratribus  ejus,  quod  mihi  de 
sacrosanctis  reliquiis  predictorum  martyrum  Potenciani  scilicet  et  Altini  darent; 
quas  Trecis,  in  ecclesia  beati  prothomartiris  Stephani,  cum  summa  veneratione 
et  débita  reverentia,  collocavi.  Hujus  itaque  rei  gratia,  et  propter  amorern  quem 
erga  prefatam  ecclesiam  ego  et  antecessores  mei  ab  antiquo  habueramus,  eidern 


il 


194 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


æcclesiæ  Sancti-Petri-Yivi  Senonensis  et  æcclesiæ  de  Naudo,  pro  animabus  patris 
et  matris  meæ,  et  antecessorum  meomm,  et  pro  remissione  peccatorum  meorum, 
quicquid  apud  Naudum,  et  in  parrocliia  ejusdem  villæ,  tam  in  hominibus  et  cen- 
sibus  quant  in  justicia  et  rebus  ali is,  exceptis  casantentis,  habebam,  in  perpé- 
tuant elentosinam  libéré  possidendum  donavi.  Hoc  etiam  de  prefala  donatione 
mihi  et  lteredibus  meis  retinui,  quod  predictarum  rerum  custodia  et  advocatio  in 
aliam  quant  in  meant  et  lieredum  meorum  manum  transfert  non  poterit. 

Concessi  etiam  prefatæ  æcclesiæ,  apud  Pruvinum,  domos  duas  libéras  a justicia 
etab  omni  exactione  et  consuetudine  ad  me  pertinenti  : domurn  videlicel  quæfuit 
Joltannis  filii  Almanni,  sitam  in  vico  Sancti-Johannis,  et  domurn  Hugonis  Bri- 
deili,  que  sila  est  juxta  Sanctum-Teobaldum. 

Que  ut  nota  permaneant  et  in  statu  suo  rata  perseverent,  litteris  annotata  sigilli 
mei  impressione  ftrmavi,  sub  testibus  istis  quorum  liée  sunt  nontina  : magister 
Stepbanus,  Pruvinensis  æcclesiæ  prepositus  ; dominus  Nicholaus,  capellanus 
meus;  Ansellus  de  Triagnello;  Odo,  constabularius  ; Hugo  de  Planceio  ; Rober- 
tus  de  Milliaco  ; Drogo  de  Pruvino;  Petrus,  frater  ejus;  Deymbertus  de  Braio  ; 
Girardus  Eventalus;  Guillelntus,  ntarescallus  et  Artaldus,  camerarius. 

Acta  sunt  liée,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°lx°  vh°;  data  Trecis,  per  manum 
Guillelmi,  cancellarii. 

Original,  scellé  du  sceau  du  comte  (brisé),  à lacs  de  soie  rouge  et  verte  ; Arch.  de 
l'Yonne,  F.  Saint-Pierie-le-Yif  de  Sens. 

En  1174,  le  comle  Henri  fit  don  à l’abbaye  Saint-Pierre-le  Vif  d'une  rente  de  20  li- 
vres, sur  le  pé3ge  de  Bray,  qu’il  avait  donnée  précédemment  à son  frère  l’archevê- 
que de  Sens.  — Missicn  de  Versailles;  Fonds  Saint-Pierre-le- Vif,  Yonne,  L.  iv. 


CLXXVII. 

CHARTE  D’HENRI,  ÉVÊQUE  D’AUTUN , POUR  LES  HOSPITALIERS  D’ACRE. 

(An  1167). 

Hugues  Chatin,  Lore  sa  femme  et  leurs  enfants  ratifient  la  donation  faite  par  Chalon 
d’Avallon  et  Agnès  de  Beyrouth,  sa  femme,  à l’hôpital  d’Acre  au-delà  de  la  mer,  de  terres, 
moulins  et  maisons,  pour  lesquels  ils  reçurent  200  marabotins. 

Ante  legiem,  et  sub  lege,  et  sub  gratia,  in  adquisitionibus  ecclesiasticorum  seu 
secularium  bonorum,  testificatio  litlerarum  exquiritur,  ul  si  forte  erga  adquisi- 
lores  de  adquisitis  orta  fuerit  dissensio,  litterarum  testificatione  quiescat,  et 
quiescendo  adquisitiones  firme  et  stabiles  per  succedentia  tempora  permaneant. 
Ideoque  noverit  omnium  sancte  Dei  Ecclesie  fidelium,  tam  presentium  quant  et 


XIIe  SIÈCLE. 


195 

futurorum  generalis  humanitas,  quam  Hugo  Chatinus  et  Lora,  uxor  ejus,  et  li- 
beri  eorum,  laudaverunt  donationem  quam  Chalo  de  Avalone  et  Agnes,  uxor 
ejus,  de  Baruth,  donaverunt  Deo  et  domui  hospitalis  Iïierusalem  trans  mareapud 
Acliram,  videlicet  tam  in  terris  quam  in  molendinis  et  domibus,  et  in  perpetuo 
quiele  concesserunl  habendam,  et  inde  habuerunt  ipsi  ducentos  marbutinos. 

Hujus  rei  testes  sunt  : Godefridus, Bartholomeus  Aspociis  ; Odo  de 

Maroil;  Olricus  de  Asneriis;  Rocelinus,  filins  domine  Sabuoth  ; Symeon,  Johan- 
nes, capellani  Rubei-Montis ; Petrus  Chegnarz  et  Petrus,  fdius  ejus;  Bernardus 
de  Barrex  ; Bruno,  presbiter;  Margarita,  abbatissa.  Hec  laudatio  facta  fuitapud 
Rubeum-Montem.  Item  hoc  ipsum  laudavit  apud  Pontem-Herberti,  Odo,  tîlius 
predicti  Hugonis  Chatini,  videntibus  et  audienlibus  istis  : Arnulfo,  magistro 
Pontis-Herberti  ; Gauterio,  ejusdem  domus  capellano  ; Poncio  de  Arconce,  fratre  ; 
fratre  Odone,  cellerario;  Gucrrico,  canonico  de  Avalone;  Pelro  de  Montiniaeo, 
Amaberto,  Johanne,  presbiteris  ; Guillermo  de  Campo-Pagani  ; Gaufrido,  fratre 
suo;  Riolenth,  chamerario  (sic)  lien rici  episcopi. 

Actum  est  hoc,  anno  m°  c°  lx°  vu»  ab  Incarnatione  Domini  ; Alexandro,  papa, 
residente  in  cathedra;  régnante  Lodovico,  rege  Francorum  ; Hugone,  duce  Bur- 
gundie.  Ut  autem  hoc  firmurn  et  ratum  permaneat,  ego  Henricus,  Eduensis  epis- 
copus,  testificor  et  sigilli  mei  impressione  confirmo. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  CYonne  ; Fonds  de  la  coinmànderie  de  Pon- 
lauhert.  L.  i. 


CLXXVIIL 

CHARTE  D’HENRI,  ÉVÊQUE  DE  TROYES,  POUR  L’ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

;An  1167). 

L’évêque  atteste  qu’Itier  de  Courceaux  a donné  aux  moines  de  Vauluisant  droit  d’usage 
dans  ses  bois  situés  sur  le  finage  de  Thorigny  ; cet  acte  a été  ratifié  par  les  seigneurs  féo- 
daux, en  présence  d’un  grand  nombre  de  témoins. 

Ego  Henricus,  L)ei  gratia  Trecensis  episcopus,  notum  facio  presentibus  et  fu- 
luris  quod  Iterius  de  Curcellis  dédit  in  elemosinam,  monachis  de  Valle-Lucenti, 
usuarium  in  nemoribus  suis  que  sunt  in  finibus  Toriniaci,  videlicet  herbam  et 
glandem,  et  quicquid  ad  pasturam  péri  inet  universi  generis  animalium.  Dédit 
etiam  eis  et  rametam,  tam  ad  opus  animalium  quam  ad  opus  custodum  eorum. 
Et  sunt  testes  ; Manasses,  archidiaconus  ; magister  Girardus  et  magister  Bernar- 
dus, clerici  nostri  ; affuerunt  etiam  huic  rei  milites  nonnulli,  et  similiter  testes 


196 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

extiterunt  : dominus  videlicet  Andréas , cornes  Breniensis,  gener  Anselmi 
de  Veneseio,  per  cujus  manum  hoc  factum  est;  Seguinus  de  Fonte-Vene;  Gode- 
fridus  de  Yilla-Mauri.  Hoc  postmodum  laudavit  Philippus,  pater  supradicti  Iterii 
et  Eremburgis,  uxor  ejus,  et  Gollanda  que  et  Galiena  uxor  Iterii.  Testes  inde 
fuerunt  : Arnulfus,  capellanus,  de  Lintione  ; Petrus,  presbiter,  nepos  ejusdem  ; 
Seguinus  supradictus,  de  Toriniaco;  Mainardus  de  Roseriaco  ; Ansellus  de  Cur- 
cellis  ; Bovo  Glavianus  ; Guilelmus  de  Lintione;  Johannes  Lupus,  et  alii  plures. 
Postremo  hoc  ipsum  totum  laudaverunt  supranominatus  dominus  Andréas  de 
Veneseio  et  Guido  Guastable,  de  quorum  casamento  sive  feodo  predicta  nemora 
erant,  attestante  Glarembaldo  de  Villa-Mauri  ; Godefrido  de  eadem  villa  ; Teo- 
baldo  Garus;  Milone  Crocheu  ; Ansello  de  Curcellis  ; Garino  de  Miliduno. 

Actum,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  lx°  vu0.  Et  quia  predictus  Iterius  noster 
parrochianus  esse  probatur,  et  prenominata  nemora  in  Senonico  pago  habentur, 
placuit  prediclis  monachis  ut  impressione  sigilli,  tam  domini  patris  nostri  Hu- 
gonis,  Senonensis  archiepiscopi,  quam  nostri  presens  cartula  confirmaretur,  ad 
assertionem  perpetue  veritatis.  Quod  sic  fieri  annuimus,  amen. 

Original,  scellé  encore  du  sceau  de  l’archevêque  de  Sens;  Arch.  de  l’Yonne,  Fonds 
Vauluisant,  L.  xlvi,  s.-l.  unique. 

En  1192,  Itier  de  Mauni,  chevalier,  étant  à l’extrémité,  donna  à Vauluisant,  une 
rente  d’un  muid  de  grains  à prendre  sur  la  dîme  de  Thorigny,  savoir  : 3 setiers 
de  froment,  3 setiers  de  seigle  et  l’autre  moitié  du  muid  en  tramois  — Ibidem. 


CLXXIX. 


CHARTE  DE  GUILLAUME,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  POUR  L’ARBAYE  DE  SAINT-GERMAIN. 

(1167  à 1180). 

Herbert  de  Merry  reconnaît  que  tout  ce  qu’il  possède  ;\  Irancy  est  du  fief  de  l’abbaye 
Saint-Germain,  et  il  le  lui  engage  pour  cinq  ans  moyennant  60  livres.  Le  marc  d’argent 
valait  alors  A2  sous. 

Ego  Willelmus,  Dei  gratia  Autissiodorensis  episcopus,  notum  fieri  volo  presen- 
tibus  et  futuris  quod  Herbertus  de  Marri  recognovit  quia  quicquid  habebat  in 
territorio  et  potestate  de  Irenci,  de  casamento  abbatis  Sancti-Germani  erat  ; 
et  usque  ad  quinque  annos  pro  Lxlibris  totum  eidem  abbati  et  monachis  in  wage- 
ria  posuit  : ita  tamen  quod  post  illos  quinque  annos  ipse  Herbertus,  aut  uxor 
ejus,  aut  filii  aut  filie  ejus,  si  redimere  voluerint,  licebit  eis,  et  nichilominus  de 
casamento  predicti  abbatis  erit.  Hoc  autem  laudavit  uxor  predicti  Herberti, 

Regina,  et  ipse  Herbertus  ; et  juramento  promisit  quod  filiis  suis  et  filiabus,  eu 


XIIe  SIÈCLE. 


197 

ad  intelligibilem  venii  ent  etatern,  faceret  laudare,  si  tamen  usque  ad  predictorum 
etatem  abbas  et  monachi  wageriam  tenuerint.  Hoc  vero,  ut  ratum  et  firmum 
imposterum  habeatur,  sigillo  nostro  confirmaviums. 

Sciendura  autem  quod  tempore  illo,  quo  bec  facta  sunt,  marcha  argenti  xl  et 
duos  solidos  comparabatur,  ad  cujus  valenciam  predicta  pecunia  reddetur, 
si  tamen  aliqua  occasione  contingeret  monelam  mutari. 

Ad  cujus  rei  ceriitudinem,  utraque  pars,  tam  abbas  quant  Herberius,  nos  roga- 
vit  ut  sigillo  nostro  confirmaremus.  Hujus  rei  lestes  sunt  octo  in  carta  nominati. 

Grand  Cartul.  de  Saint-Germain,  XIIIe  siècle,  f°  lxxiii,  r°;  Bibl.  d’Auxerre,  Ms. 
n°  140. 


CLXXX. 

DONATION  FAITE  A L’ABBAYE  SAINT-  M ARIEN  D’AUXEltRE  PAR  LETHERIC 
BAILLEDART,  MILON,  SON  FRÈRE,  ET  SEGUIN. 

(An  1168). 

Guillaume,  évêque  d’Auxerre,  donne  une  charte  pour  constater  une  donation  qui  com- 
prend des  prés,  situés  entre  le  chemin  public  qui  conduit  à Eglény  et  le  moulin  des  cha- 
noines de  Saint-Marien,  situé  sur  le  ru  de  Beauche  ; l’emplacement  et  la  cour  dudit 
moulin  ; etc.  Lethéric  renonce  aussi  à ses  prétentions  sur  ce  que  les  chanoines  avaient 
changé  de  place  leur  moulin  de  Brichou. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Que  bene  gesla  creduntur,  sepe  a 
pravis  hominibus  pervertuntur.  Eapropter  ego  Guillelmus,  Dei  gracia  episcopus 
Autissiodori,  notificandum  propono  universis,  presentibus  et  posteris,  quod 
Lethericus  Bailledart,  et  Milo,  frater  ejus,  et  Seguinus,  qui  cognominatur  Chavoth, 
quasdam  possessiunculas  pro  quibus  inter  eos  et  canonicos  Sancti-Mariani  orta 
contenlio  fuerat,  predictis  canonicis  in  perpetuum  possidendas,  me  présente  et 
audiente,  laudantes  concesserunt.  Laudavit  hoc  uxor  Seguini,  audientibus  Ber- 
nardo,  archipresbitero  Autissiodori  et  Herberto,  nepote  thesaurarii,  quos  ad  eam 
pro  capienda  lande  transmisi.  Laudaverunt  etiam  et  hoc  mater  predicti  Letherici 
et  uxor  ej us  et  liberi  ; presentibus  istis,  videlicet,  Magistro,  presbitero,  Aulissio- 
dorensi  archidiacono,  et  Roberto  de  Digione,  loco  mei  ibidem  constitutis. 

Yerum,  ne  de  ipsis  possessiunculis  ambiguitas  ilerum  controversiam  facial 
suboriri,  scripto  eas  volui  denotari  : est  igitur  tertia  pars  illius  prati  quod  inter- 
jacet  viam  publicam  ducentem  ad  Agliniacum  et  molendinum  ipsorum  canonico- 
rum,  super  Belcbe  fluvium  situm.  Item  curia  molendini  et  fossatum  quo  curia 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


198 

clauditur.  Item  terlia  pars  illias  excambii  qaod  predicti  canonici  exceperunt 
a leprosis  pro  excambio  nemoris.  Item  xxn  denarii  censuales  quos  donnus 
Agano,  presbi ter,  antequam  moreretur,  ipsis  canonicis  dimisit.  Item  emptiones 
tam  domorum  quam  vinearum  quas  canonici  in  vicinia  Sancti-Martini  emerant, 
Letbericus,  pro  quanta  parte  de  casamento  suo  erant,  laudare  nolebat. 

Denique  idem  Letbericus  calumpniabatur  quod  canonici  molendina  sua  de 
Brecholt  de  priori  situ  moverant,  et  inferius  restituerant.  Ista  babebantur  in 
querela. 

Ut  igitur  bec  omnia  canonicis  in  perpetuum  permaneant  absque  calumpnia, 
salvo  tamen  jure  censuum  et  consuetudinum  nummorum,  et  annone  predicti 
Lether ici,  feci  ordinem  rei  geste,  ut  vidi  et  audivi,  litleris  annotari,  sigillique 
mei  impressione  consignari. 

Actum  Autissiodoro,  in  domo  mea,  anno  Incarnalionis  dominice  m°  c°  lx° 
viii°  ; episcopatus  mei  secundo;  audientibus  istis  qui  mecum  sunt  testes:  Ber- 
nardo,  arcbipresbitero  ; Rainaudo,  cognomine  Richardo  ; Herberto,  nepote  tbe- 
saurarii. 

Original,  scelle  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne;  Fonds  Saint-Marien,  L.  xxxvii, 
s -I.  lrC. 

CLXXX1. 

ACCORD  ENTRE  ERARD,  COMTE  DE  BRIENNE  ET  LE  CHAPITRE  DE  CHABLIS. 

(An  1168). 

Par  cet  acte,  le  comte  reconnaît  que  les  contestations  qui  existaient  entre  lui  et  le 
chapitre,  au  sujet  du  village  de  Préhy,  ont  été  terminées  de  manièrequece  lieu  est  déclaré 
commun  entre  eux,  à certaines  conditions.  Henri,  évêque  de  Troyes,  auteur  et  témoin  de 
cet  accord,  le  scelle  de  son  sceau,  ainsi  que  le  comte. 

In  nomine  sancle  et  individue  Trinitatis,  amen.  Ego  Herardus,  Brenensis 
cornes,  notum  facio  presentibus  et  futuris  quod  eontroversia  emerserat  inter  me 
et  canonicos  Chableie  de  villa  Prailh,  que  in  hune  modum  pacis  conquievit.  Con- 
cessum  est  et  recognitum  ulrobique  quod  prefata  villa  mibi  et  canonicis  Chableiæ 
per  omnia  communis  est,  excepto  cbynagio  quod  ei  cedit  in  liberum  et  décima 
quæ  ad  capitulum  Turonensem  et  ad  preposilum  Chableiæ  spectat.  Maiorcanoni- 
corum,  salvo  jure  et  dignitale  eorum,  mibi  fidelitatem  faciet  ; ei  meus  maior  eis 
simili  ter.  Caducum,  quocumque  modo  acciderit,  inter  me  et  ipsos  canonicos  per 
commune  dividetur,  tam  de  propriis  servis  meis  quam  de  propriis  servis  eorum. 


XIIe  SIÈCLE. 


199 


De  cetero  exactiones  quascumque  facere,  terrain  emere,  equitatum  aut  carrugium 
requirere  non  presumam;  nec  ipsi  similiter.  Carrugium  tamen  conceditur  raihi 
paceium  et  cum  pro  annona  quæ  est  de  redditibus  Praith,  et.  canonicis  eodem 
modo  Chableium. 

Pacis  et  pactionis  hujus  auctor  et  testis  est  domnus  episcopus  Trecensis,  Hen- 
ricus,  in  cujus  presentia  causa  ventilata  est  et  terminata;  et  proprio  sigillo  suo, 
necnon  et  sigillo  capituli  Beat i-Petri  Treeorum  pacis  exequutio  confirmata  est. 
Ego  quoque  Herardus,  Brenensis  cornes,  ut  pax  prescripta  ratam  et  mansuram 
haberet  stabilitatem,  proprio  sigillo  meo  eam  confirmavi,  laudante  et  volente 
uxore  mea,  Agnete.  Ex  parte  domni  Henrici,  episcopi  Treeorum,  testes  sunt  cum 
eo  : arcli idiaconi  Girardus,  Guirricus,  Bernardus,  Petrus  eanonicus  Trecensium. 
Ex  parte  mea,  monacbi  Clarevallenses,  Galcberus  et  Rainaldus;  milites  An[dreas 
frater]  meus;  Bartholomeus,  sororius  meus  ; dominus  Guajorrin;  Airardus,  domi- 
nus  de  Ribiel  ; Iterus,  Venator;  item  Iterus  de  Curcellis;  Raimbaldus  de  Yila- 
mauro. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  noslri  Jliesu-Cli risti  m°  c«  lx<* 
viii°;  régnante  Ludovico,  rege  Francorum,  anno  regni  ejus  xxx«  uii°  ; imperante 
Alexandro  papa  m. 

Original;  Archives  de  l’Yonne,  F.  du  chapitre  de  Chablis,  L.  vi,  Préhy. 

Cet  accord  fut  confirmé  en  1174,  par  Mathieu,  .évêque  de  Troyes,  juge  délégué  par 
le  pape.  — Ibidem. 


CL XXXI J 

CtÎARTE  DE  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  DILO. 

(1168  à 1177). 

L’archevêque  atteste  que  Léothéric,  fils  de  Bauderic,  a donné  à l’abbaye  de  Dilo,  deux 
boisseaux  de  mouture  à prendre  sur  le  moulin  de  Sanevières  à Brienon. 

Willelmus,  Dei  gratia  Senonensis  archi episcopus,  apostolice  sedis  legatus, 
omnibus  ad  quos  littere  iste  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Veniens  ante  nos 
Leothericus,  filius  Balderici  qui  in  quodam  molendino  Briennonis  quod  vocatur 
Saneveres,  de  quindecim  busellis  molture  duo  percipiebat  busella,  ilia,  divine 
pietatis  intuitu,  ecclesie  de  Deiloco,  fratri  suo  Milone,  clerico,  et  uxore  sua, 
laudantibus,  in  perpetuam  dédit  elemosinam,  et  de  jure  ubicunque  posset  garen- 
tire  promisit.  In  hujus  tamen  beneficii  memoriam  et  recordationem,  ecclesia  de 
Deiloco  ipsi  Leotherico  octo  libras  denariorum,  sicut  pro  certo  accepimus,  dona- 


200 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


vit.  Ut  ergo  donatio  ista,  coram  nobis  rationabiliter  facta,  rata  et  inconcussa  in 
posterum  permaneat,  eam  presentis  scripti  attestatione  et  sigilli  nostri  auctoritate 
confirmamus;  statuentes  et  sub  anathemate  inhibentes  ne  quis  lmic  nostre  con- 
firmationis  pagine  obviare  présumât,  salva  in  omnibus  sedis  apostolice  aucto- 
ritate. 

Original  ; Arch.  de  l'Yonne;  F.  de  l’abbaye  de  Dilo,  Liasse  vu. 

CLXXXIII. 

CHARTE  DE  PIERRE,  COMTE  DE  NEYERS,  POUR  LES  MOINES  DE  FONTENAY. 

(An  1168). 

Le  comte  rapporte  que,  pour  le  repos  de  l’âme  de  Philippe,  seigneur  dTssoudun,  son 
beau-frère,  il  a donné  au  monastère  de  Fontenay,  Jean  de  Gigny  et  ses  héritiers  et  ses 
biens,  exempts  de  toutes  charges  ; ledit  Jean  et  ses  hoirs  seront  sujets  à la  coutume  de 
Tonnerre. 

Noverint  universi  ad  quorum  notitiam  présentes  litteræ  pervenerint,  quod  ego 
Petrus,  cornes  Nivernensis  (1)  pro  amore  Dei  et  remedio  animæ  Philippi,  domini 
Exolduni,  charissimi  sororii  mei,  qui  cognomine  Odo  vocabatur,  donavi  abbati  et 
monacliis  Sanctæ-Mariæ  Fonteneti,  Jobannem  de  Geigny,  et  beredes  ejus,  cum 
universis  rebus  suis,  tam  acquisitis  quam  acquirendis,  ab  omnibus  consuetudi- 
nibus,  videlicet  a festatione  domorum,  et  decimis  vini  et  bladi  et  ab  omni  che- 
vauchia  et  exercitu,  et  a custodia  villæ,  et  mûri,  et  fossati,  liberos  et  absolutos,  in 
perpetuum  possidendos.  Et  si  aliquo  casu  de  aliquo  forefacto  accusati  fuerint, 
causa  forefacti  abbati  vel  monacliis  revertetur,  etabbatevel  monacliis  presentibus 
prædictus  Johannes  et  beredes  ejus  secundum  leges  et  usus  Tornodori  judica- 

buntur Ne  quis  banc  cartam  infringere  présumât  ; sed  ut  hoc  ratum  elincon- 

cussum  permaneat  in  posterum,  sigilli  mei  impressione  feci  muniri.  Hujusquoque 
rei  testes  sunt  : Letericus  de  Altissiodoro  ; Milo,  fraterejus;  Petrus  de  Corcon; 

Radulphus,  capellanus  meus;  Hemo,  presbiter  ; Nicholaus  et  Yuillelmus  de 

prepositus  Erasiaci. 

Actum  apud  Tornodorum,  anno  dominice  Incarnationis  m°  c°  lx°  viii°,  mense 
maio.  Sola  restât  corrigia. 

Cartul.  de  Fontenay  ; Archives  de  la  Côte-d’Or,  M5.  5. 

(1)  La  date  de  la  charte  donnée  par  ce  Pierre,  comte  de  Nevers,  ne  concorde  pas  avec 
l’époque  à laquelle  tous  les  historiens  ont  placé  Pierre  de  Courtenay,  comte  de  Nevers. 


XIIe  SIÈCLE. 


201 


CLXXXIV. 

CHARTE  D’HENRI,  COMTE  DE  TROYES,  POUR  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1168). 

Le  comte  rapporte  que  Manassès,  comte  de  Bar,  a confirmé  l’abbaye  de  Pontigny  dans 
tout  ce  qu'elle  possédait  dans  l’étendue  de  son  domaine  ou  de  son  fief.  Mais  si  le  seigneur 
de  Champlost  occupe  une  partie  du  fief  que  possède  Seguin  de  Saint-Florentin,  l’abbaye 
paiera  au  sire  de  Champlost  les  12  livres  de  cens  qu’elle  doit  à Seguin,  et  ce  tant  que  le 
sire  de  Champlost  sera  caution  de  Seguin. 

Ego  Henricus,  Trecensium  palalinus  cornes,  uni versis  præsentibus  et  futuris 
notum  facio  quod  Manassès,  cornes  Barri,  laudavit  et  concessit  Pontiniacensi 
ecclesiæ,  libéré  et  quiete  perpetuo  possidendum,  quicquid  eadem  ecclesia  usque 
ad  hoc  tempus  tenebat  et  habebat  ubicumque,  de  dominio  aut  de  casamento 
ipsius.  Veruni,  si  dominus  de  Cbanloth  ad  feodum  quod  tenet  Sewinus  de  S.  Flo- 
rentino,  se  verteret,  Pontiniacensis  ecclesia  xn  libras  de  censu  quas  debet  præ- 
dicto  Sewino,  ipsi  domino  deChanlot  redderet  quandiu  ille  adversus  ipsum  Sewi- 
num  vel  hæredes  ejus  exinde  garenteiam  portaret.  Hoc  laudavit  et  concessit 
Theobaldus,  frater  ejusdem  Manasse.  Ego  quoque,  rogatu  ipsius,  hoc  ipsum  lau- 
davi  et  litteris  annotatum  sigilli  mei  impressione  firmavi.  Suntautem  liujus  rei 
testes  : Girardus  Eventatus  ; Guillelmus,  marescallus;  Àrtaudus,  camerarius;  ex 
parle  vero  domini  Manasse;  Milo,  clericus  ejus;  Manassès  de  Yillamauri;  Jos- 
bertus  Mabile  ; Ànsellus  de  Marlenniaco;  Milo  de  Boalliaco;  Evrardus  de  Villa- 
mauri  et  Petrus  Yitalis  de  Cbanloth. 

Actum,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°c°  lx°viii°.  Datum  Trecis,  permanum 
Guillelmi,  cancellarii. 

Copie  du  grand  Cartulaire  de  Pontigny,  Ms  du  XVIIIe,  p.  117  ; Arch.  de  l’Yonne. 


CLXXXY. 

CHARTE  DE  GUI,  COMTE  DE  NEVERS,  POUR  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(1168  à 1175). 

Le  comte  atteste  que  Geoffroy,  préchantre  de  l’église  de  Sens,  a fait  don  à l’abbaye  de 
tous  ses  droits  de  dîmes  sur  la  grange  de  Beauvoir  (Grange-Sèche)  et  la  terre  de  Toire.  La 
ii  26 


2021  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

charte  donne  des  détails  sur  l’étendue  et  les  limites  de  ce  dîmage.  Il  est  fait  ensuite  men- 
tion des  ratifications  de  tous  les  ayants-droit  et  de  la  présence  de  nombreux  témoins;  etc. 

Ego  Guido,  cornes  Nivernensis,  noturn  fieri  volo  presenlibus  et  futuris  quod 
Gaufridus,  precentor  Senonensis,  décimant  de  tota  terra,  ubicumque  sit,  quant 
fratres  de  Regniaco  acquisierunt  in  grangia  cui  nomen  est  Belluntvidere,  et  quant 
de  jure  sue  decimationis  esse  dicebat,  fratribus  de  Regniaco  quittavit  et  concessit 
jure  perpetuo  possidendam.  Sciendum  autem  quuni  in  decimatione  de  Toire 
totain  décimant  clamabat,  ettotam,  absque  retentione  aliqua,  quittavit  ; in  omni- 
bus aliis  decimationibus  medietatem  quant  sui  juris  esse  dicebat  similiter  quitta- 
vit. Porto  terra  supradicta,  que  sub  juris  lege  decimationis  continetur,  sic 
dividitur  : A quercu  de  Cantposenix,  sicut  divisa  est  per  mêlas  et  signa,  per 
devexunt  montis  -Viennensis  et  tendit  ad  terrain  de  Annaio,  que  tota  de  jure  fra- 
trunt  Regniacensiunt  est,  ubicumque  sit,  et  per  desubter  Villam-Siccam  ad  terras 
de  Soeriis  usque  ad  concisum  de  Aquosis,  et  inde  per  desuper  puteum  de  Passe- 
leriis,  sicut  inditium  vie  demonstrat  que  tendit  a Fossagelet  ad  ecclesiam  de 
Soeriis,  et  sicut  partitur  connnunitatibus  de  Passaleriis,  et  tendit  ad  locum  qui 
vocatur  Posticiolum,  et  inde  usque  ad  predictam  quercum  de  Camposenix,  sicut 
demonstrant  posite  rnete.  Divisio  ista  spectat  ad  territorium  de  Toire,  cujustotam 
décimant,  ut  diximus,  predictus  Gaufridus  quittavit,  prêter  terrant  de  Annaio, 
cujus  decimam  similiter  quittavit,  necnon  et  décimant  terre  de  Petra  Sancti- 
Germani  que  partitur  communitatibus  de  Passellariis  et  terre  Sancte-Marie. 
Porro  jamdictus  precentor,  veniens  ante  presentiam  meam,  rogavit  me  et 
insuper  precepit  mihi  ut  hujus  concessionis  et  quittationis  responsor  extiterem, 
et  eandem  decimam,  in  manu  mea  et  protectione  susceptam,  predictis  fratribus 
garen  tirent. 

Hujus  rei  testes  sunt  ; Willelmus  de  Barris  ; Iierbertus  de  Marri  ; Gaufridus  de 
A'rseio,  milites,  et  Rahaudus,  burgensis.  Hujus  vero  decinte  quittationem  predic- 
tus Gaufridus,  precentor,  Regniacum  veniens,  in  conspectu  tocius  conventus,  ad 
majus  altare  obtulit,  présente  et  laudante  Gaufrido  de  Maricornia,  qui  a me  in 
casamenlo  decimam  tenebat  ; qui  etiam  eant  in  ontni  loco  pro  jure  se  garentire 
promisit.  Hujus  rei  testes  sunt  : Sebaudus  de  Yermenton  ; Benedictus  deMalliaco, 
capellani  ; Bauduinus  Grossus  et  Hugo  de  Bosco,  milites.  Hoc  etiam  laudaverunt 
Agano,  fi  1 i u s Gaufridi  de  Maricornia  et  uxor  ejusdem  Aganonis,  nomme  Agnes. 
De  laude  Aganonis  testes  sunt  : magister  Odo,  abbas  Sancti-Petri  Autissiodo- 
rensis;  Willelntus,  decanus;  Hugo,  arcltidiaconus  Senonensis  et  cantor  ecclesie 
Autissiodorensis,  et  Stephanus  de  Escan,  sacrista.  De  laude  vero  Agnetis,  uxoris 
ejus,  testes  sunt  : Matheus  et  Burchardus,  fratres  predicti  Aganonis,  et  Notran- 


XIIe  SIÈCLE. 


203 

nus  de  Tociaco;  Gilo,  gener  ejus  et  Hugo  de  Draciaco,  milites.  Denique  sepe- 
d ictus  Gaufridus,  precentor,  prefate  décimé  quittationem  fecit , laudante  pâtre 
suo  Girardo,  monaclio  ; laudantibus  etiam  fratribus  suis,  Burdino,  Symone, 
eorumque  uxoribus  Adelina,  uxore  Burdini  et  Hildeade,  uxore  Symonis.  De 
lande  Girardi,  monacbi,  et  Symonis,  fratris  sui,  et  Adeline,  uxoris  Burdini  et 
Hildearde,  uxoris  Symonis  testes  sunt  : Hugo,  cantor  Autissiodorensis  ; Salo, 
filins  Gaufridi  de  Maricornia  ; Urricus,  clericus  et  Gimo  Richardi.  De  lande 
Burdini  testes  sunt:  Willelmus,  episcopus  Autissiodorensis;  Gaufridus,  abbas 
deRupibus;  Hugo,  cantor  Autissiodorensis.  De  laude  Girardi,  filii  Burdini,  testes 
sunt  : Gilbertus,  presbiter  de  Tore  ; Urricus,  cellarius;  Adam  et  Arnulfus,  filius 
ejus.  De  laude  Isave  et  Marie,  filiarum  Burdini,  testes  sunt  : Gimo  Richardi  et 
Willelmus  Breuns.  De  laude  Mathei,  filii  Burdini  et  Girardi,  filii  Symonis  et  filia- 
rum ejusdem  Symonis,  Juliane,  Ainors,  Adeline,  testes  sunt  : Urricus,  clericus; 
OdoBuibelle;  Gimo  Richardi  ; Rainaudus  de  Biferia.  Ut  igitur  predicta  décima 
et  décima  de  communitatibus  de  Passeleriis  pertinens  ad  jamdictam  acquisitio- 
nem,  et  quecunque  alia  continentur  in  bac  acq uisitione,  rata  et  firma  perpetuo 
fratribus  de  Regniaco  maneat,  presentis  scripti  patrocinio  et  sigilli  mei  auctori- 
tate  confirmo;  et  quia  eadem  décima  de  casamento  meo  est,  pro  salute  anime  mee 
et  antecessorum  meorum,  supramemorate  ecclesie  de  Regniaco  laudo. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Reigny,  L.  n, 
s.-l.  lre. 

Il  existe  dans  la  même  liasse  une  charte  de  Guillaume  IV,  comte  de  Nevers,  qui 
règle  une  contestation  élevée  entre  l’abbaye  de  Reigny  et  Pierre  Bernard  qui 
avait  donné  aux  moines,  à titre  de  cens,  la  partie  du  territoire  de  Toire  qu'il 
possédait  indivis  avec  six  autres  personnes.  Bernard  prétendait  qu  i I ne  recevait 
pas  la  même  redevance  que  ses  co-prcpriétaires.  Il  reconnut  son  erreur  et  le 
comte  en  fut  garant.  Pétronille,  femme  de  Bernard,  ayant  ratifié  I acte,  reçut  une 
truie  en  présent.  Son  fils  et  ses  deux  filles  reçurent  quatre  deniers  ; « Gilo  vero 
« eorum  filius,  quia  minimus  erat,  nec  poterat  loqui,  laudare  non  potuit,  sed,  in 
* testimonium  facte  laudalionis,  nutrix  ejus  très  denarios  inde  habuit.  » 

En  1162  et  1163,  l’évêque  d’Auxerre,  Alain,  donna  six  chartes  distinctes  relatant  la 
cession  faite  par  les  propriétaires  respectifs  du  dîmage  de  Toire  ; c’étaient  : « do- 
« mina  JubilinadeChessein,  Gibaudus  de  Sancto-Verano  et  frater  ejus  Rainaldus; 
« Jobertus  Rufus  et  Petrus  Bernardi,  milites  de  Tociaco  ; Hugo  de  la  Forest; 
« Hugo  Gallus  de  Valle  et  Philippus  Rolandus  ; nobilis  homo  Narjolus,  Alexander 
« de;Tociaco  ; Ricliardus  de  Leinsec  ; Maria,  filia  domini  Amaldi  de  Tociaco.  » — 
Archives  de  l’Yonne  ; F.  Reigny,  L.  xxvt. 


m 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CLXXXVI. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  UN  CHANOINE. 

(1168-1177). 

Le  prélat  maintient  un  chanoine  nommé  Ilbert  dans  la  possession  d’une  maison,  sise 
proche  l’église  de  Saint-Benoît,  laquelle  lui  contestaient  devant  la  cour  de  l’archevêque 
itier  et  Guillaume  de  Mauni,  frères. 

Willelmus,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  apostolice  sedis  legatus, 
omnibus  ad  quos  littere  iste  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Noveril  universitas 
vestra,  quod  cum  Iterius  de  Malonido  et  Willelmus,  frater  ejus,  querelam  super 
quadam  domo  quam  Ilbertus,  canonicus  Senonensis,  prope  ecclesiam  Sancti- 
Benedicti  possidet,  in  curia  nostra  moverint,  auditis  allegationibus  bine  inde, 
cum  predicti  fratres  de  jure  procedere  non  possent,  prefatus  Ilbertus  in  posses- 
sione  prememorate  domus  quiete  et  pacilice  remansit.  In  cujus  rei  testimonium 
et  memoriam,  presentem  paginam  scribi  precipimus  et  sigilli  nostri  auctoritate 
roborari. 


Original,  scellé  du  sceau  de  l’archevêque,  assis  ; Archives  de  l’Yonne;  F.  du  Chapitre 
de  Sens. 


CLXXXVII. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  SAINT-PIERRE- 

LE-VIF. 

(Entre  1168  et  1176). 

• 

L’archevêque  rapporte  qu’à  la  prière  d’Eudes,  abbé  de  Saint-Pierre-le-Vif,  il  a conféré  à 
Jean  de  Saint-Florentin,  clerc,  l’église  Saint-Michel  d’Arces.  Il  règle  les  droits  de  dîmes  et 
les  offrandes  dus  au  curé. 

Willelmus,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  apostolice  sedis  legatus, 
omnibus  ad  quos  littere  iste  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Noverit  universitas 
vestra  quod,  ad  presentacionem  dilecti  filii  nostri  Odonis,  abbatis  Sancli-Petri- 
Vivi,  Johanni,  clerico,  de  Sancto-Florentino,  ecclesiam  Sancti-Michaelis  de  Arceia, 
divine  pietatis  intuitu,  concessimus  et  donavimus.  Idem  autem  abbas  eidem 
ecclesie  dimidium  modium  annone,  medietatem  videlicet  ivernagii  et  medieta- 
tem  tremesii  pro  mistiva,  in  perpetuum  assignavit.  Nos  autem  qui  medietatem 
ville  habemus,  similiter  dimidium  modium  annone,  medietatem  ivernagii  et 


XIIe  SIÈCLE. 


m 

niedietatem  tremesii  assignavimus.  Et  præter  hoc,  ab  his  qui  terrain  in  eadem 
parrochia  cum  bobus  excolu nt,  habebit  unum  bichetum  frumenli  ; et  de  bis  qui 
terrant  fodiunt,  unum  bichetum  tremesii  ad  mensuram  de  Sancto-Florentino. 
Habebit  etiam  ornnes  minutas  décimas  ville,  tara  de  nostra  quant  abbatis  parte, 
excepto  quod  abbas  canabum,  pisa  et  fabas  de  parte  sua  ad  opus  suunt  retinet. 
Tum  vero  Johannes  omîtes  oblationes  que  in  altari  tient,  in  vita  sua  habebit,  et 
triginta  solidos  inde  prediclo  abbati  persolvet.  Post  obitum  autern  ejus,  totum 
ecclesie  beneficiunt  inter  abbatem  Sancti-Petri-Vi vi  et  presbiterum  dividetur. 
(Jue  ut  rata  in  posterum,  fixaque  permaneant,  presenlis  scripti  attestacione 
et  sigilli  nostri  auctoritate  contirmamus. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l'Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  Saint-Pierre-le-Vif 
de  Sens,  rnanse  conventuelle.  — Arces. 

CLXXXVIII. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  SAINT-REMY. 

(Entre  1168  et  1176). 

L’archevêque  fait  don  de  rentes  sur  les  églises  de  Vaudeurs  et  des  Sièges. 

Willelmus,  Dei  gracia  Senonensis  archiepiscopus  et  sedis  apostoüce  legatus, 
omnibus  ad  quos  littere  iste  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Universitati  vestre 
notum  fieri  volumus  quod  dilecto  filio  nostro  Stepbano,  abbati  Sancti-Remigii, 
pertinet,  pro  parte  ilia  quam  annuatim  ibi  ltabere  debent,  sexaginta  solidos  con- 
cedintus  et  donari  singulis  annis  precepimus.  In  ecclesia  vero  de  Scabiis,  que 
ad  eosdem  pertinere  dinoscitur,  xl  solidos  simili  ter  et  eodem  modo  conce- 
dimus. 

Ouod  ut  ratum  et  inconvulsum  in  posterum  permanent,  sigilli  nostri  auctori- 
tate precepimus  corroborari,  et  presenti  pagina  commendari. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne;  Fonds  Saint-liemy  de  Sens,  manse 
conventuelle. 


CLXXXIX. 

RÉCEPTION  DE  DAME  HOUDARDE,  A TITRE  DE  PENSIONNAIRE,  PAR  L’ABBAYE 

DE  VAULUISANT. 


(Vers  1168). 

Dame  Houdarde  donna  à l’abbaye  tout  ce  qu’elle  possédait,  montant  à 600  livres.  Et, 
afin  de  vivre  sans  grever  le  monastère,  elle  acheta  d’une  partie  de  cet  argent  des  terres  à 


206  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  LYONNE. 

Bernières,  et  employa  le  reste  de  la  somme  dans  la  grange  acquise  des  moines  de  l’Arri- 
vour.  D’un  autre  côté  les  moines  de  Vauluisant  lui  firent  une  rente  en  grains,  en  vins,  en 
fromages,  huile,  sel,  bois,  etc.  11  fut  dit  en  outre  qu’il  n’habiterait  dans  sa  maison  que  les 
deux  sœurs  de  l'abbé.  Ses  enfanls  seront  élevés  jusqu’à  l’âge  de  raison  et  seront  reçus  au 
nombre  des  moines.  Dans  le  cas  où  ils  ne  le  voudraient  pas,  il  sera  rendu  100  livres  à leur 
mère  qui  les  leur  partagera  à sa  volonté;  etc. 

Quoniam  humana  memoria  labilis  est  et  quod  constituunt  présentes  latet 
futuros,  utile  duximus  ntemorie  mandate  quod  domina  Holdeardis  quicquid 
liabebat  contulit  ecclesie  Yallis-Lucen lis,  ad  precium  sexcentarum  librarum.  Ut 
autem  sine  gravamine  ecclesie  viveret,  de  predicta  pecunia  émit  terrant  monaclto- 
rum  Sancte-Marie  de  Pontibus,  que  est  in  territorio  Berneriarum,  pro  centurn  et 
quindecim  libris,  et  in  grangia  quant  emeruni  fratres  Vallis-Lucentis  a fratribus 
de  Ripatorio  posuit  quadringentas  libras  et  octoginta  quinque,  unde  et  ego  frater 
Petrus,  abbas  predicte  ecclesie,  et  alii  fratres  statuimus  ei  unoquo({ue  anno  de 
predictis  duos  modios  frumenti  et  sex  scxtarios  siliginis  et  tria  ordei,  duo  de 
pisis,  et  unum  de  fabis  et  viginti  modios  vini  in  vineis  Vallis-Lucentis  ; equos 
vero  et  equas  quas  securn  adduxit,  usque  ad  \xx,a  sex  predicte  ecclesie  contulit 
ut  de  fructuearum  reddent  ei  singulis  annis  ccntum  solidos  : in  Pasclia  videlicet 
quinquaginta  solidos;  in  festum  Sancti-Remigii,  qninquaginta  solidos.  De  annona 
vero  que  sibi  debetur  statutum  est  ut  reddatur  ei  in  Livannia  et  apud  Yallent- 
Lucentem  molatur,  et  quoquatur.  Insuper  dabuntur  ei  annuatim  quinquaginta 
casei  in  eadcrn  grangia,  et  duo  sextarii  olei,  sal  quoqueet  ligna,  et  cetera  hujus- 
modi  viclui  necessaria,  quantum  sibi  necesse  fuerit.  Nulla  autem  femina  in  dorno 
sua  contra  voluntatem  suant  manebit,  exceptis  duabus  sororibus  domni  Pétri, 
abbatis.  De  tiliis  vero  suis  ordinavimus  quod  faceremus  eos  instruere  usque  ad 
annos  intelligibiles,  et  tune  fient  monaclti.  Quod  si,  suadente  diabolo,  quod  absit, 
votum  deserere  quandoque  ante  susceptum  habitum  voluerint,  de  pretaxata  pecu- 
nia reddentur  matri  centum  libri  ut  ipsa  eis  ad  voluntatem  suant  distribuât,  vel 
fratribus  Vallis-Lucentis,  si  malucrit,  restituât.  Quandiu  vero  lilia  ipsius  cum 
ipsa  manserit,  domus  Vallis-Lucentis  ei  necessaria  providebit.  Insuper  ei  dabit 
per  singulos  annos  quinque  modios  vini  cl  quinque  sextarios  frumenti,  et  vesti- 
menta,  quantum  necesse  fuerit.  Si  aillent,  in  posterum,  in  donto  sua  aliqua  occa. 
sione  quiete  vivere  non  poterit,  vel  si  ad  ali  uni  locum  religionis  se  transferre 
voluerit,  abbas  et  predicti  fratres  nicliilontinus  reddent  ei  per  singulos  annos  que 
superius  determinata  sunt,  et  ex  propriis  sumptibus  in  dorno  religionis  quant 
elegerit  eam  ad  suant  pacem  collocabunt.  Si  vero  usque  ad  mortem  sustinere 
voluerit,  in  cimiterio  Vallis-Lucentis,  loco  unius  fundatricis  sepelietur,  etei  omne 


XIIe  SIÈCLE. 


207 

beneficium,  sicut  uni  ex  fratribus,  persolvetur.  Quod  si  abbas  et  predicti  fratres 
que  statuta  sunt  ei  reddere  noluerint,  reddent  ei  libéré  et  absolute  quicquid  in 
emenda  grangia  posuit.  Et  pecuniam  quam  in  terris  Berneriarum  posuit  pro 
suniptibus  quos  in  eam  fecerint  dimittet.  Hujus  autem  pactionis  testes  sunt  : 
Urricus,  prior ; Fulco,  subprior;  P.,  cantor;  Ysembardus;  Guido,  succentor; 
Reignerius  ; Robertus  deRegni  ; Eraaudus  ; Willelmus  deStampis;  Hugo  Rufus; 
Girardus  Herbertus,  cellararius  ; Radulphus  ; de  conversis  : Reinaldus  ; Aubertus; 
Stephanus;  Andréas  ; Galterus,  sutor;  Ricliardus,  pelliparius;  Galterus,  Verricus, 
rotarii.  Ne  autem  predicta  deliberatio  per  negligentiam  aut  oblivionem  depereat, 
sigillis  abbatum,  domni  videlicet  Alexandri,  abbatis  Cisterciensis  et  domni  Hugo- 
nis,  Pruliacensis,  et  domni  Harduini  de  Ripatorio,  et  domni  Pétri,  abbatis  Vallis- 
Lucentis  confirmata  est,  necnon  et  assensu  capituli  confirmata. 

Cariul.  de  Vauluisaat,  anc.  pages  47  et  48  ; auj.  fol.  xxvi.  r°et  v»,  pièce  92;  Bibl. 
impériale  n*  152. 


cxc. 

ACCORD  ENTRE  L ''ABBAYE  DE  SAINT-GERMAIN  ET  MILON  D’AUXERRE. 

(Ad  1169). 

Guillaume  IV,  comte  de  Nevers,  atteste  que  Milon  d’Auxerre,  chevalier,  a renoncé,  en 
faveur  des  moines  de  Saint-Germain,  au  droit  de  dîmes  sur  la  forêt  de  Beletain  qui  dépend 
des  églises  de  Venoy  et  de  Bligny.  Milon  leur  fit  également  don  d'un  pré  sis  à Beine  qu’il 
leur  avait  pris,  et  il  reçut  d’eux  il  livres  10  sous,  monnaie  d’Auxerre. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  ego  Willelmus,  Dei  gracia  Autisio- 
dorensis  episcopus,  notum  facio  presentibus  et  fuluris  quod  controversia  ilia 
que  versabalur  inter  dominum  Arduinum,  venerabilem  abbatem  Sancti-Germani 
Au tisiodorensis , et  Milonem,  militera  Autisiodorensem,  super  décima  silve  que 
dicitur  Beletains,  que  eciam  ad  ecclesias  Beati-Germani  de  Yenneto,  de  Blania 
spectat,  hoc  modo  terminata  est  : 

Prefato  etenim  abbate  et  multis  in  presencia  nostra  adstantibus,  idem  miles, 
culpara  suam  cognoscens,  eandera  decimam,  monasterio  Sancti-Germani,  fratri- 
busque  ibidem  Deo  servientibus  imperpetuum  possidendam  in  pace  concessit  ; in 
terra  videlicet  culta  et  inculta  , extirpata  vel  extirpanda  ; et  contra  omnes 
calumpniatores,  si  qui  forte  emerserint,  se  garanliam  laturum  in  curia  prenomi- 
nati  abbatis  spopondit;  et,  si  forte  aliquid  idem  abbas  aut  fratres,  hac  de  causa 
perdiderint,  ipse  illud  ex  integro  se  persolvere  promisit.  Quoddam  eciam  pratum 


208  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

quocl  apud  Bainam  Sancto-Germano  abstulerat  guerpivit,  et,  pro  reraedio  anime 
sue  et  anniversario  patris  et  ma  tris  sue,  a monachis  Sancti-Germani  f'aciendo, 
eisdem  illud  nichilominus  concessit;  et  pro  bis  omnibus,  de  bonis  ecclesie, 
xi  libras  et  x solidos  Autissiodorensis  monete  accepit.  Laudavit  boc  Humbau- 
dus,  clericus,  frater  ejus,  et  Autissiodora,  uxor  ipsius. 

Actum  est  hoc  Autisiodoro,  anno  ab  Incarnatione  Domini  mu  c°  lx°  viiii0. 
Testes  sunt  decem  in  carta  notati. 

Cartul.  de  l’abbaye  Saint-Germain,  XIIIe  siècle;  f°  lxxii,  v°,  n 5 ; Bibl.  d’Auxerre, 
M\  n°  140. 

CXCI. 

CESSION  PAH  L’ABBÉ  DE  SAINT-GERMAIN  A CELUI  DE  REIGNY. 

(An  1169). 

Ilardouin,  abbé  de  Saint-Germain,  abandonne  à l’abbé  de  Reigny  quatre  arpents  de  vi- 
gnes situés  à Irancy,  à condition  que  celui-ci  lui  paiera  pour  droit  de  dîmes  un  muid  de 
bon  vin,  chaque  année. 

Notum  sit  omnibus  presentibus  et  futuris  quod  ego  Harduinus,  Sancti-Ger- 
mani Autissiodorensis  abbas,  Deoct  Beale-Marie,  Ascelino  abbati  et  fratribus  de 
Regniaco  quatuor  arpenta  vinearum  et  obolatam  que  predicti  loci  fratres  in  terri- 
torio  delrenci  tenebant,  consilio  et  assensu  fratrum,  nostrorum,  ita  concessi  pos- 
sidenda  quod,  pro  jure  decimationis,  de  fructu  earumdem  vinearum  fratres  de 
Regniaco,  per  singulos  annos,  tempore  vindemie,  tenebuntur  reddere  ecclesie 
Sancti-Germani  modium  boni  vini.  Hoc  autem  factum  fuit  per  manum  Bartholo- 
mei,  archidiaconi  Autissiodorensis,  et  Raaudi  burgensis,  anno  ab  Incarnatione 
Domini  m°c°  lx°  ix°.  Hujus  rei  testes  sunt  : Conslancius,  prior  Sancti-Germani 
et  quatuor  alii  in  carta  notati. 

Cartul.  de  l’abbaye  Saint-Germain,  XIIIe  siècle,  f’  lxxii,  v°,  n°  tv;  Bibl.  d’Auxerre, 
Ms.  n°  140. 


CXCII. 


CESSIONS  PAR  ISEMBERT-LE-DIABLE  A L’ABBAYE  SAINT-MAR  IEN  D’AUXERRE. 

(An  1169). 

Rainard,  comte  de  Joigny,  atteste  qu’Isembert-le-Diable  a renoncé,  en  faveur  de  l’ab- 
baye, ;\  divers  droits  qu’il  réclamait , savoir  : à Egriselles,  sur  un  pré  dépendant  de  la  terre 


XIIe  SIÈCLE. 


209 

que  les  religieux  ont  accensée  au  roi  pour  y bâtir  une  ville,  etc.  il  leur  accorda  aussi  des 
droits  d’usage  dans  la  forêt  de  Palteau  et  la  permission  de  défricher  une  partie  de  cette 
même  forêt  ; etc. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Universis  presentibus  pariter  et 
futuris,  volo  notificari  ego,  Rainardus,  Joviniacensis  cornes,  quant  Isembardus, 
qui  appellatur  Diabolus,  très  denarios  censuales  quos  canonici  Sancti-Mariani 
Autissiodori  ei  debebant  de  prato  quod  a Jofrido  de  Iglisiola  ente  tant,  eisdem 
canonicis,  me  présente,  remisit  et  in  perpetuum  possidendos  concessit.  Pari 
modo  remisit  eis,  et  concessit  perhenniter  habendos,  duos  denarios  quos  ei  debe- 
bant de  quodam  prato  quod  est  in  ilia  terra  quant  canonici  régi  ad  edificandam 
villam  suant  adcensierunt.  Item  concessit  eis  et  laudavit  ltabendant  terrant  in  qua 
sitiirn  est  molendinunt  eorum,  que  erat  de  casamento  suo  ; et  si  quid  aliud  juris 
habebat,  quocunque  ntodo  haberet,  in  ontni  possessione  canonicorum  que  est  a 
Planca  que  dividit  terrain  quant  régi  adcensierunt  a terra  ilia  quant  in  proprio 
suo  retinuerunt,  usque  ad  terrain  ntonachi  de  Secru,  tant  in  fundo  vallis  quant  in 
costis,  bine  et  inde  dependentibus. 

De  nemore  vero  de  Palestel,  pro  tali  parte  que  ei  ex  hereditario  jure  uxoris 
sue  noscitur  devenisse,  concessit  eis  per  omîtes  domos  suas  domesticas  cunctas 
suas  utili tâtes  facere,  salvo  tamen  jure  ltominunt  qui  usuaria  sua  liabent  in 
nentore.  Exceptunt  est  etiam  hoc  quod  canonicis  nec  dare  nec  vendere  nemus 
licebit.  Concessit  etiam  isdem  Isenbardus  eisdem  canonicis  de  ipso  nentore 
disrumpereet  excolere,  si  agros  suos  vellent  adcrescere.  Ad  victus  vero  omnium 
animalium  suorunt  omîtes  pastus  nemoris  pari  modo  concessit. 

Hec  omnia,  sicut  distincte  sunt  scripta,  ident  Isembardus  erga  canonicos  se 
servaturum  plenivit  suant  lldem  ; uxor  vero  ejus  laudans  concessit.  Laudaverunt 
etiam  eorum  liberi.  l!t  igilur  liée  omnia  canonicis  intemerata  permaneant,  utro- 
rumque  ntonilu,  canonicorum  videlicet  et  Isembardi,  feci  ea  litteris  annotari, 
sigillique  ntei  impressione  consignari. 

Actum  Jov  iniaci,  anno  Incarnationis  dontinice  m°  c°  lx°  ix°,  subtestibus  istis: 
Petro,  capellano  de  Sancto-Jolianne  ; Gilduino,  vicecomite  Joviniaci  ; Odone 
Luboth;  Rainaudo  Malliaco  ; Ilugone,  preposito. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  F.  Saint-Marien,  L.  xli,  s.-l.  re. 

Isenibard,  dit  le  Diable,  fit  pardevant  l’archevêque  de  Sens  les  mêmes  donations 
relatées  dans  l’acte  ci-dessus,  témoins  : Pierre,  curé  ( capellanus ) de  Saint-Jean,  et 
Renaud,  curé  de  Notre-Dame  de  Joigny  ; Fromond,  chapelain  de  l’archevêque  ; 
Thibaud,  prévôt  royal,  et  Hugues,  ancien  prévôt  de  Joigny.  — Fonds  Saint-Ma- 
rien,-  ibidem,  charte  sans  date. 


II 


27 


210 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE- 

Les  moines  de  Saint-Marien  ont  reçu,  au  xiic  siècle,  plusieurs  autres  chartes,  au 
sujet  de  la  forêt  de  Palteau  : 

Par  Hugues,  archevêque  de  Sens,  qui  atteste  qu'Hélias,  fils  de  Gautier  Vialor,  leur 
accorda  le  droit  de  prendre  du  bois  dans  la  partie  de  cette  forêt  qu’il  possédait,  à 
condition  de  n’en  donner  ni  d’en  vendre.  Réservé  le  droit  des  habitants  des  villa- 
ges voisins.  — Permis  aux  moines  d'en  défricher.  Guilla,  surnommée  Dameruns, 
sœur  d’Hélias,  approuva  ce  don  ; 

Par  le  même  prélat,  qui  rapporte  les  mêmes  dispositions  faites  par  Humbaud  et 
Gaubert,  fils  d’Etienne,  dit  Belena  ; par  Etienne,  dit  Coctanum;  par  Fromond  de 
Joigny,  dit  Quartier,  qui  leur  interdit  d’y  faire  de  la  cendre  et  de  l’écorce  ; 

Par  Guillaume,  archevêque  de  Sens,  qui  constate  une  autre  donation,  faite  dans  les 
mêmes  termes  que  la  précédente,  par  Renaud  Charentuns  et  Foulques,  son  frère. 
Donné  à Sens,  en  1173,  au  palais  pontifical,  témoins  : Odo,  doyen  de  Sens  ; Geof- 
froy, préchantre  ; maitre  Raoul  Brito  et  Jean  de  Bourges; 

Par  Guillaume,  comte  de  Joigny,  qui  déclare,  en  1188,  que  Jean,  dit  Brunchefol,  a 
renoncé  à ses  prétentions  sur  la  forêt  de  Palteau.  — F.  Saint-Marien,  ibidem. 


CXCIII. 


CHARTE  DU  ROI  LOUIS  - LE -JEUNE  POUR  L’ABBAYE  DE  DILO. 

(Entre  1169  et  1180). 

Par  cet  acte,  le  roi  fait  abandon  perpétuel  aux  moines  de  Diio  de  la  terre  de  Grollois 
moyennant  cinq  sous  de  cens.  Les  moines  abandonnent  au  roi  la  joncheraie  qui  est  près 
de  Fossemaure. 

In  nomine  sancte  el  individue  Trinitatis,  amen.  Ego  Ludovicus,  Dei  gratia 
Francorum  rex.  Equitas  regie  majestatis  est,  ut  que  auctoritate  ejtis  fiunt,  nul- 
lius  temporis  anliquitate  deleantur.  Inde  est  quod  universis,  tant  presentibus 
quam  futuris,  notum  fieri  voltimus  quod,  causa  Dei,  et  ad  petilionem  abbatis  de 
Deiloco  et  fratrum  ejus  et  eorum  qui  tune  nobis  assistebant  precum  instantiam, 
concessimus  eidem  abbati  et  conventui  de  Deiloco  totana  terrain  ascensitani 
quamdiu  a nobis  tenuerant  sub  censu  quinque  solidorum,  in  Groleto,  inter  fores- 
tam  Vallismauri  et  vallem  de  Varellis,  et  sub  eodem  censu,  scilicet  quinque 
solidorum,  in  perpetuum  coneedimus.  Abbas  autem  et  conventus  donant  nobis 
junclierium  quod  est  juxta  tontes  Mauri,  quod  erat  de  aloclio  preclicte ecclesie,  et 
nobis  quietum  relinquunt.  Quod  ut  notum  sit  et  ratum  in  posterum,  presentem 
paginam  sigillo  nostro  muniri  precepimus. 

Actum  Senonis,  astantibus  in  palatio  nostro  quorum  nomina  et  signa  subscripta 


XIIe  SIÈCLE.  21  1 

sunt  : signum  comitis  Theobaldi,  dapiferi  nostri;  signum  Mathei,  camerarii; 
signum  G.,  buticularii;  signum  R.,  constabularii. 

Data  per  manum  (Monogramme)  H.  cancellarii. 

Original  ; Archives  de  l’Yonne;  F.  Dilo,  Liasse  ire. 

CXCIV. 

CONFIRMATION  DES  DROITS  DU  PRÉCHANTRE  SUR  LES  ÉCOLES  DU  DIOCÈSE, 

PAR  L'ARCHEVÊQUE  DE  SENS. 

(An  1169-1176). 

L’archevêque,  considérant  que  la  charge  d’écolàtre  appartient  à l’office  du  préchantre, 
le  confirme  dans  cette  fonction,  tant  pour  les  écoles  de  grammaire  que  pour  celles  de 
chant  et  de  psautier.  Il  désigne  les  villes  et  les  châteaux  soumis  à la  juridiction  du  pré- 
chantre. 

Willelmus,  Üei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  apostol ice  sedis  legatus, 
dilecto  filio  Gaufrido,  Senonensis  ecclesie  precentori,  in  perpetuum....  Quoniam 
justa  petitio  repulsam  abborret,  juri  enim  obviare  nefas  esse  ducimus;  iccirco, 
dilecte  fili  Gaufride,  tue  juste  petitioni  non  immerito  acquiescimus  et  uignitatem 
scolarum  que  ad  jus  precentorie  pertinent,  sicut  ex.  testimonio  dilecti  fratris 
nostri  Mathei,  Trecensis  episcopi  et  personarum  et  canonicorum  Senonensis 
ecclesie,  justum  esse  didicimus,  tibi  et  successoribus  tuis  precentoribus  conce- 
dimus  in  perpetuum  et  confirmamus  : videlicet  ut  nulli  liceat,  nisi  assensu  et 
liccnlia  precentoris,  scolas,  cujuscumque  modi  sint,  regere,  sive  in  arte  gram- 
matica  edocenda,  sive  in  cantu,  sive  in  psalteriis  edocendis,  in  civitate  Seno- 
nensi  ; nec  in  burgo  Sancti-Petri-Yivi  ; nec  in  aliquo  suburbio  predicte  civitatis; 
nec  in  aliquo  loco  infra,  intra  et  extra  castella  determinata,  quorum  nomina  bec 
sunt:  Joviniacum,  Curtiniacum,  Moretum,  Musterolium,  Merrole,  Braicum,  Tria-  ^ 
gnellum  et  Villamauri,  nisi  forte  aliquis  canonicorum  Senonensis  ecclesie  de 
divina  pagina,  vel  decretis,  vel  legibus  legere  voluerit.  Ab  bac  tamen  conditione 
Sanctum-Julianum-de-Saltu  excipimus.  Inhibemus  igitur  sub  anathematis  in- 
tentatione  ne  quis  Unie  nostre  confirmationis  pagine  in  aliquo  obviare  présumât, 
salva  in  omnibus  sedis  apostolice  auctoritate. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  FYonne;  F.  du  grand  Chapitre  de  Sens,  L.  î.  — 

La  Gallia,  t.  xn,  n"  61,  porte  la  date  de  1 176  ; on  ne  sait  sur  quel  document  elle 
s’appuie  pour  cela^y 

f Ûn  accord,  passé  en  1171,  entre  l’abbé  de  Saint-Benoît-sur-Loire  et  l’archevêque  et 
( le  Chapitre  de  Sens,  au  sujet  de  leurs  droits  respectifs  sur  l’église  de  Lorris,  con- 

’ ; . /n*ur>/  ù';  Û? C / l 5), 

( Z. 


313 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


tient  cette  mention  : « donationes  scolarum  uno  anno  habebimus;  archiepiscopus 
vero  alioanno  easdem  habebit.  » — Bibl.  de  Sens,  chapitre  cathédral,  cures  unies. 

cxcv. 

ACCORD  ENTRE  LE  CHAPITRE  DE  SENS  ET  L’ARBAYE  DE  LA  POMMERAIE. 

(An  1169). 

Guillaume,  prévôt,  et  le  chapitre  de  Sens  concèdent  aux  religieuses  de  la  Pommeraie  les 
droits  qu’avait  l’église  de  Sens  sur  les  dîmes  de  la  forêt  Rahaud. 

Ego  Guillelmus,  prepositus,  et  universum  capitulumSenonensis  ecclesie,  notum 
fieri  volumus  lam  presentibus  quani  futuris  quod  controversia  diu  habita  est  inter 
nos  et  ecclesiam  de  Pomereto,  de  medietate  deciraarum  de  nemore  Raaldi,  que 
ad  nostram  spectabat  ecclesiam.  Scilicet,  precibus  domini  cardinalis  Jacincusti 
et  Hugonis,  archiepiscopi  nostri,  et  aliorum  virorum  religiosorum,  concessimus 
ecclesie  de  Pomereto  in  perpetuum  habendam  medietatem  predictam  decimarum. 
Quod  uthocratumfieret,  sigilli  nostri  corroboravimus  auctoritate.  Hujus  rei  testes 
fuerunt  : Guillelmus,  prepositus;  Odo,  decanus;  Hugo,  archidiaconus  ; Matheus, 
thesaurarius;  Teo,  celerarius  ; Simon,  archidiaconus Meludunensis;  Hugo,  archi- 
diaconus Stampensis  ; Hirbertus;  magister  Pctrus;  Teobaldus;  Odo;  Salo  ; Rai- 
naldus  ; Guido  et  alii  multi. 

Data  per  manum  Galfridi,  precenloris  et  cancellarii,  anno  ab  Incarnatione 
Domini  m°  c°  lx°  ix°. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  Notre-Dame  de 
Sens,  L.  x.  H 7??- 


CXCVL 

CONFIRMATION  PAR  LE  ROI  LOUIS  VII,  DE  DONS  FAITS  AUX  LÉPREUX 

DU  POPELIN. 

(An  1169). 

Le  roi,  étant  à Sens,  ratifie,  comme  seigneur  féodal,  les  donations  faites  aux  lépreux  du 
Popelin  par  Salon,  vicomte  de  Sens  et  son  fils  Guérin,  de  210  sous  sur  le  péage  de  Pont,  et 
de  deux  muids  de  grains  de  rente  sur  leur  moulin  de  la  Vanne. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trini tatis,  amen.  Ego  Ludovicus,  Dei  gratia 
Fr  ancorum  rex.  Notum  facimus  omnibus  futuris  et  presentibus  quod  Salo,  vice- 
cornes  Senonensis,  infirmisdePopuleio  in  elemosinam  donavit  centum  etquinque 


XIIe  SIÈCLE. 


213 

solidos  in  pedagio  de  Ponte,  et  unum  rnodium  frumenti  in  molendino  suo  super 
Vanam.  Salonis  vero  filius,  Garinus,  elemosinam  ampliavit  et  jamdicte  domui, 
in  eodem  pedagio,  de  parte  sua,  dédit  centum  et  quinque  solidos;  et  in  eodent 
molendino  unum  modium  frumenti.  Cum  vero  res  de  feodo  nostro  sit,  peticione 
Garini,  et  suant  et  patris  sui  Salonis  elemosinam  dicte  domui  litteris  et  sigillo 
nostro  firmavimus,  subter  inscripto  nominis  nostri  karactere. 

Acturn  Senonis,  anno  incarnati  Verbi  m»  c°  lx°  viiii0  ; astantibus  in  palatio 
nostro  quorum  apposita  sunt  nornina  et  signa  : S.  comitis  Theobaldi,  dapiferi 
nostri;  S.  Guidonis,  buticularii;  S.  Matbei,  camerarii;  S.  Radulfi,  constabularii. 

Data  per  manum  Hugonis,  cancellarii. 

(Monogramme). 

Cartulaire  du  Popelin  de  Sens,  fu  xi,  v0,  M\  de  Pan  1220  environ;  archives  de 
l’Hôlel-Dieu  de  Sens. 

CXCVII. 

DONATION  PAR  HERVIN  DE  RAZARNE  A L’ABBAYE  DE  RE1GNY. 

(Vers  l’an  1170). 

Narjot  de  Toucy  atteste  qu’Hervin  de  Bazarne  a donné  à l’abbaye  de  Reigny  deux 
pièces  de  vignes  situées  à Tourbenay,  et  des  cens  sur  le  boutoir  de  La  Villotte  et  le  village 
de  Saint-Benoît. 

Ego  Narjodus  de  Tociaco  notum  fieri  volo  presentibus  et  futuris,  quod  Hervinus 
de  Baserna  dédit  et  concessit  in  elemosina,  Deo  et  Beate-Marie  et  fralribus  de 
Regniaco,  duas  pecias  vinearum  apud  villam  Torbenai,  libéré  et  jure  perpetuo 
possidendas,  et  très  solidos  census,  de  quibus  decern  et  octo  denarii  sedent  in 
boteor  de  La  Vilete;  alii  decern  et  octo  in  villa  Sancti-Benedicti.  Laudavit  hoc 
Blanca,  uxor  ejusdem  Hervini  et  Galterus  Barart,  frater  ejusdem  Hervini.  De 
laude  Blance  et  Galterii  de  duabus  peciis  vinearum  testes  sunt  : Girardus  de 
Bosco  et  Augalo  de  Sallennai,  milites;  et  Robertus,  maior  de  Sancto-Cirico. 
Item  de  laude  Blance  et  Galterii  in  tribus  solidis  census,  testes  sunt  : Petrus  de 
Barris  et  Johannes  Agnetis  de  Malliaco.  Ut  autem  ista  rata  et  inconcussa  per- 
maneant,  ego  Narjodus  de  Tociaco,  proprio  sigillo  confirmari  et  corroborari 
dignum  duxi. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  de  Reigny,  L. 


XXXIII. 


m 


CA.RTULA.IRE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 


CXCYIII. 

PRIVILÈGE  DU  PAPE  ALEXANDRE  III,  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE  SA1NT-PIERRE- 

LE-VIF  DE  SENS. 

(An  1170,  23  janvier). 

Le  pape  confirme  l’abbaye  dans  tous  ses  privilèges  et  exemptions,  et  donne  l’énuméra- 
tion de  ses  principaux  domaines  : ceux  que  lui  a légués  Téodéchilde,  fille  de  Clovis,  sa  fon- 
datrice; puis  les  églises  d’Auxon,  de  Saint-Sancien,  de  Saint-Savinien  ; la  cella  de  Mau- 
riac en  Auvergne;  le  droit  sur  les  poids  de  Troyes  et  de  Bar-sur-Aube ; liberté  de 
commerce  aux  foires  du  bourg  de  Saint-Pierre  ; la  villa  d’Arces,  deux  muids  de  froment 
sur  les  moulins  de  la  vicomté;  des  biens  et  droits  à Naud,  et  deux  maisons  à Provins. 

Alexander  episcopus,  servus  servoruni  Dei,  dilectis  filiis  Odoni,  abbati  ntonas- 
terii  Senonensis,  quod  in  honore  apostolorum  Pétri  et  Pauli  situm  est  in  vicoqui 
dicitur  Yivus,  ejusque  fratribus  tant  præsentibus  quara  futuris  regulariter  sub- 
slituendis  in  perpetuum.  Adhoc  universitatis  ecclesiæ  cura  nobis  a provisore 
omnium  bonorura  Deo  commissa  est,  ut  religiosas  diligamus  personas,  et  bene- 
placentem  Deo  religionem  studeamus  modis  omnibus  propagare.  Nec  enim  Deo 
gratus  aliquando  famulatus  impenditur,  nisi  et  caritatis  radice  procedens  a 
puritate  religionis  fuerit  conservatus.  Oportet  igitur  omîtes  christianæ  lidei  ama- 
tores  religionem  diligere,  et  loca  venerabilia,  cum  ipsis  personis  divino  servitio 
mancipatis,  attenti us  confovere,  ut  nullis  pravorum  hominum  inquietentur 
molestiis  vel  importunis  angariis  fatigentur. 

Quamobrem,  dilecte  in  Domino  fili,  Odo,  abbas,  tuis  ralionabilibus  postula- 
tionibus  assensum  præbentes,  monasterium  beatorum  apostolorum  Pétri  et  Pauli, 
in  quo,  divina  sullVagante  clemenlia,  præesse  dinosceris,  cum  omnibus  ad  ipsum 
pertinentibus,  ad  exemplar  prædecessorum  nostrorum  beatæ  memoriæ  Pasclialis, 
Honorii,  Innocentii,  Lucii,  romanorum  pontificum,  sub  beat i Pétri  et  nostra 
protectione  suscipimus,  et  præsentis  scripti  privilegio  communimus  ; quod  vide- 
licet  monasterium  ltonæ  memoriæ  Thecliildis,  Clodovei  regis  lilia,  fundasse  et 
rerum  suarum  ntuneribus  ditasse  cognoscitur. 

Statuimus  itaque  ut  quascumque  possessiones,  quæcumque  boita  præfata 
Thecliildis  eidem  monasterio  de  suo  jure  contulit,  quæcumque  etiam  alia  bona 
idem  monasterium  in  presentiarum  juste  et  canonice  possidet,  aut  in  futurum 
concessione  pontificum,  largitione  regum  vel  principum,  oblatione  fidelium,  seu 
al  iis  justis  modis,  præstante  Domino,  poterit  adipisci,  firma  vobis,  vestrisque 
successoribus  et  ilübata  permaneant. 

In  quibus  hæc  propriis  duximus  exprimeuda  vocabulis  : scilicet  altare  quod 


XIIe  SIÈCLE. 


215 

est  in  page  Senonico,  in  villa  quæ  vocatur  Ausonis,  in  honore  Sancti-Petri  decli- 
catum,  qnod  olim  Egil,  borne  mémorisé  Senonensis  archiepiscopus,  eidem  ntonas- 
terio  dédit.  — Tria  quoque  altaria  quæ  Sewinus,  quondam  archiepiscopus,  vestræ 
contulit  ecclesiæ  et  suis  litteris  confirmavit:  videlicet  in  villa  quæ  vocatur  San- 
ceias,  altare  sancti  Sanctiani  martyris;  altare  quod  distat  a crypta  prædicti 
monasterii  quinquaginta  dex tris,  in  honore  sancti  Saviniani  martyris  atque  pon- 
tificis  consecratum  ; in  pago  Pruvinensi,  in  villa  quæ  vocatur  Naudus,  altare 
Sancti-Lupi  ; altare  Sancti-Hylarii  quod  est  in  villa  quæ  vocatur  Honorisiacus  ; 
ut  eo  jure  quo  tria  altaria  a jamdicto  Sewino  quondam  archiepiscopo  collata 
possidet  et  istud  possideat.  Hæc  quinque  'altaria,  cum  suis  pertinentiis,  sicut 
a præfatis  præsulibus  concessa  sunt , monasterium  vestrum  omni  tempore 
possideat,  absque  alicujus  servi tii  administratione,  et  in  eis  fideles  sacerdotes  ad 
serviendum  Deo  constituât.  — Sane  Mauriacensem  cellam  in  Arvernico  pago 
constitutam,  su  b jure  semper  et  ditione  monasterii  vestri  permanere  sancimus, 
cum  rebus  omnibus  et  possessionibus  ad  ipsam  pertinentibus  vestro  monasterio 
confirmamus.  — Pensum  Trecensis  civitatis  et  Barri-super-Albam,  quemadmo- 
dum  ab  Hugone  comité  illustris  memoriæ,  ac  postmodum  a nobili  viro  Theo- 
baldo,  Blesensium  comité,  nepote  ejus,  ubi  et  eidem  monasterio  confîrmatum  est 
et  scripto  firmatum  ; — Quicquid  præterea  immunitatis,  quicquid  libertatis  seu 
donationis  a Senonensis  ecclesiæ  archiepiscopis,  vel  catholicis  regibus  monas- 
terium vestrum  hactenus  obtinuisse  cognoscitur,  ratum,  firmumque  rnanere  san- 
cimus. — Omnes  vero  libellâtes  et  tuitiones  quas  borne  memoriæ  Lodovicus 
Francorum  rex,  et  karissimus  in  Christo  filius  noster,  Lodovicus,  illustris  filius 
ejus,  vestro  monasterio  habendas  concessit,  et  script i sui  munimine  confirmavit, 
ratas  vobis  et  in  perpetuum  firmas  esse  decernimus,  videlicçt  ut  nullus  suorum 
minislrorum,  judex  publicus  seu  quilibet  al  i us,  in  burgo  nec  in  villis,  sive  in  viis 
vel  terris  ejusdem  ecclesiæ,  sine  licentia  abbatis,  vel  minislrorum  ejus,  ullam 
consuetudinem  accipere,  neque  quamlibet  alicui  injuriant  seu  violentiam  inferre 
præsumat;  nec  rotaticos,  aut  pedaticos,  nec  theloneos  vel  cujuscu nique  generis 
negotiato  res  infra  terrant  prædictæ  ecclesiæ  commorantes,  sive  per  eant  trans- 
euntes,  audeat  disturbare,  nec  homines  ipsius  ecclesiæ  ubicumque  manentes 
distringere,  tant  serves  quant  ingenuos,  neque  ullas  redhibitiones  aut  illicitas 
occasiones  audeat  vendicare.  Sancimus  autem  ut  negotiatores  sive  nundinatores, 
undecumque  venienles,  consuetudinario  jure  per  burgunt  et  per  terrant  vestri 
monasterii  transeuntes,  in  ipso  burgo  tantum  in  qua  parte  burgi  voluerit  abbas 
præfatæ  ecclesiæ,  ut  vobis  et  monasterio  vestro  a prænominatis  regibus  conces- 
sunt  est,  semper  hospitentur.  — Porro  villam  quamdam  ejusdem  ecclesiæ  in 


216  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

foresta  Othe,  Domine  Artias,  in  tempore  istius  regis  constructam,  cum  omnibus 
ejus  pertinen tiis  in  pace  el  sine  omni  inquietudine  ab  eodem  rege  vobis  et  per  vos 
monasterio  vestro  concessam,  ut  perpetuo  quiete  et  libéré  possideatis  decerni- 
rnus.  — Duos  denique  modios  frumenti  in  molendinis  Vicecomitatus,  quæ  sunt 
de  feodo  præfati  regis,  annuatim  in  perpetuum  a prænominato  rege  ecclesiæ 
vestræ  concessos  et  sigillo  suo  confirmatos,  perpetuis  temporibus  ecclesiæ  vestræ 
quietos,  pacificosque  esse  jubemus.  — Décimas  quoque,  quas  a quadraginta 
rétro  annis  usque,  nunc  pacifice  possedistis,  vobis  auctoritate  apostolica  confîr- 
mamus,  præter  donationem  ponderis  librarum  Barri  et  Trecarum,  quant  nobilis 
vir  Henricus,  Trecensium  cornes,  et  Hugo,  quondam  patruus  ejus,  pro  animabus 
suis  et  parentum  suorum  præfatæ  ecclesiæ  Sancti-Petri-Yivi  et  Sancti-Saviniani 
fratribus  ibi  Deo  servientibus,  fecerunt  et  sigillis  suis  confirmaverunt  ; et  quic- 
quid  apud  Naudum  et  in  parrochia  ejusdem  villæ,  tant  in  hominibus  et  censibus 
quant  in  justitia  et  rebus  aliis,  exceptis  casamentis,  præfatus  cornes  in  perpétuant 
elemosinam  libéré  possidendam  donavit,  vobis  nicliilominus  confirmamus.  — 
Duas  denique  dornos,  apud  Pruvinum,  libéras  a justitia  et  ab  omni  exactione  et 
consuetudine,  ad  præfatum  comitem  spectantes,  quas  vobis  concessit,  unam  quæ 
fuit  Johannis  filii  Alamanni,  sitam  in  vico  Sancti-Johannis,  et  aliant  Hugonis 
Bridelli,  quæ  est  sita  juxta  Sanctum-Tlieobaudum,  perpetuo  ecclesiæ  vestræ 
habendas  esse  sancimus. — Obeunte  vero  te  nunc  ejusdem  loci  abbate,  vel  tuo- 
rum  quolibet  successorum,  nullus  ibi  qualibet  subreptionis  astutia  seu  violentia 
præponatur,  nisi  quem  fratres  communi  consensu  vel  fratrum  pars  consilii  sanio- 
ris,  secundunt  Dei  timorem  et  beati  Benedicti  régulant,  in  Domino  providerint 
eligendunt.  Decernimus  ergo  ut  nulli  ontnino  hominum  liceat,  etc. 

Ego  Alexandek,  catholicæ  ecclesiæ  episcopus  : subscripsi. 

(Suivent  les  signatures  de  quatorze  Cardinaux). 

Daturn  Benevenli,per  manunt  Gratiani,  Sanctæ-Romanæ  ecclesiæ  subdiaconi  et 
notarii,  x kalendas  februarii,  indictione  tertia,  Incarnationis  dominicæ  anno 
m°  c°  lx°  vmi°;  pontilicatus  vero  dontini  Alexandri  papæ  tercii  anno  undecimo. 

D.  CoUron,  d'après  l’original,  Histoire  de  l’abbaye  Saint-Pierre  le-Yif  de  Sens; 
Bibl.  d'Auxerre,  Ms.  n°156,  f°  dcxxxi,  et  suiv. 

Le  pape  llonorius  II  (1124  à 1130  , par  une  bulle  datée  de  Latran,  aux  ides  de  jan- 
vier, prit  l’abbaye  sous  sa  protection  ; la  confirma  dans  tous  ses  biens,  et  notam- 
ment dans  Auxon,  Naud,  Sanceias  et  Mauriac.  — Ibid.  p.  579. 

Une  bulle  du  pape  Innocent  II  de  l’an  1137,  adressée  à l’abbé  Herbert,  confirma 
aussi  l’abbaye  dans  la  possession  des  églises  relatées  dans  la  bulle  d’Honorius,  et 
dans  des  droits  sur  les  poids  de  Bar-sur-Àube  et  de  Troyes.  Une  seconde  bulle  du 
pape  Luce  II,  de  l'an  1144,  contient  également  les  mêmes  énonciations.  — D. 
Cottron,  ibid . , p.  592  et  602,  d'après  les  originaux. 


XIIe  SIÈCLE. 


217 


CXCIX. 

DONATION  PAR  JOCELIN  DE  BAZARNE  A L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(Vers  l’an  1170  . 

Jocelin  de  Bazarne  fait  don  à l’abbaye  de  Reigny  de  5 sous  de  cens  sur  sa  terre  située 
devant  la  maison  des  Lépreux  de  Bazarne  ; sa  femme,  ses  six  fils  et  sa  fille  ratifient  ce  don. 

Notum  sit  presentibus  et  futuris  quod  dominus  Jocelinus  de  Baserna  dédit  et 
concessit  in  elemosina.  Lieu  et  Beate-Marie  et  fratribus  de  Regniaco,  qninque 
solidos  census  in  terra  que  est  ante  domum  leprosorum  de  Baserna,  reddendos 
annuatim  in  Annunliatione  dominica,  que  est  in  martio,  et  jure  perpetuo  possi- 
dendos.  Et  sciendum  est  quod  eosdeni  quinque  solidos  reddere  tenebitur  fratri- 
bus de  Regniaco,  annuatim,  libéré  et  absque  retentione,  in  jamdicta  Annunliatione 
dominica  quisquis  habebit  et  recipiet  censum  de  terra  que  est  ante  domum  le- 
prosorum de  Baserna.  Hoc  totum  laudavit  Amengarz,  uxor  ejusdem  Jocelini,  et 
filii  eorum  Guillelmus,  Jocelinus,  Johannes,  Galterius,  Hervinus,  Robertus,  et 
Maria  tilia.  Hujus  rei  testes  sunt.  : Hervinus  de  Baserna;  Gaufridus  Achefreiz  et 
Robertus,  frater  ejusdem  Gaufridi,  militis,  et  Robertus,  maior  de  Sancto-Cirico. 
Ut  autem  istud  ratum  et  inconcussum  permaneat,  ego  Narjodus  de  Tociaco  pro- 
prio  sigillo  confirmait  et  corroborari  dignum  duxi. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l’Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  de  Reigny,  L.  x. 


cc. 

CHARTE  DE  GUI,  COMTE  DE  NEVERS,  POUR  L’ABBAYE  SAINT-MAR1EN  D’AUXERRE. 

(An  1170). 

Le  comte,  par  la  charte  ci-dessous,  exempte  les  moines  du  droit  de  poids  pour  les  mar- 
chandises qu’ils  achèteront.  Il  confirme  les  libéralités  qui  leur  ont  été  faites  par  ses  pa- 
rents. Suit  l’énumération  des  biens  que  possède  l’abbaye,  en  vertu  de  ces  dons  : la  terre 
des  Vieux-Prés  que  les  moines  nomment  la  Chapelle  ; le  moulin  de  Praien  ; droit  de  chauf- 
fage dans  les  forêts  de  Bar  et  du  Tureau  ; un  moulin  sur  le  Beauche;  un  jardin  sur  le  bord 
de  l’Yonne  ; des  étaux  dans  leur  maison  située  près  la  porte  Fiscalis ; droit  de  pâturage 
dans  ses  terres  pour  les  bestiaux  de  leurs  granges,  etc. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Boni  filii  est  indicium  boni  patris 
imitari  studium.  Idcirco  ego,  Deilargitione,  Guido  Nivernensis  cornes,  pro  modulo 
il  ' 28 


218  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 

mee  devotionis  majorum  meorurn  emulator  existens,  canonicis  Premonstratensis 
ordinis,  in  suburbio  Autissiodorensi  Deo  servientibus,  concedo  ut,  de  consuetudi- 
nario  redditu  illins  mei  ponderis  quo  venalia  ponderantur,  nihil  reddant;  sed, 
quantumcumquead  suos  usus  necessarios  emerint,  absque  illius  pretii  reddi Lione 
pondèrent.  Omnia  etenim  bénéficia  que  ab  avo,  et  pâtre,  et  fratre  meo  ante 
terapus  consulatus  mei  eisdem  canonicis  collata  sunt,  quatenus  quiete  in  perpe- 
tuurn  possideant  laudans  stabilio,  et  stabiliens  laudo.  Verum,  ne  eorumdem  bene- 
ficiorum  alicuj us  prava  subreptione  pars  aliqua  possit  imminui,  et  sic  pax  cano- 
nicorum  a me  stabilita  perturbari,  volui  ipsa  bénéficia  litteris  annotari,  et 
prémisse  eleemosync  subtus  ascribi  : terrant  scilicet  certis  limitibus  diffinitam  in 
loco  quem  vulgus  Vetera-Prata  appellare  consuevit,  nunc  autem  ipsi  fratres 
cognominant  Capellam  ; molendina  cuæ  stagno  et  terrant  in  territorio  quod 
dicitur  Praien,  certis  finibus  terminatam.  Quod  si  de  predictis  eident  terre  adja- 
centibus  hominibus  qui  possidebunt  quid  acquirere  poterunt,  si  pratorum  census 
comitis  fuerit,  absque  censu  possidebunt.  lient  in  nemoribus  quorum  nomina 
sunt  liée  : Bar  et  Tltol,  arbores  int'ructuosas  que  ntortuum  nentus  appellantur,  ad 
comburendum.  Preterea,  super  fluvium  Belclte,  sedent  unius  ntolendini  et  aque 
exclusam  per  terrant  suant  superius  et  inferius  molendinunt  necessariam,  ac 
terrant  jacentem  inter  exclusant  aque  superiorent  et  prata  inferius  posita,  et 
viant  ad  molendinunt  ducentem  ; ex  dono  fratris  mei  suunt  eliant  hortum  olerunt, 
quem  ipsi  fratres  tenent  et  excolunt  prope  eos  super  Ycaune  fluvium,  et  quasdant 
consuetudines  denariorunt  et  annone,  quas  ex  quibusdam  possessionibus  suis 
reddere  consueverant  ; estallos  eliant  ad  vendenda  venalia  in  ilia  area  dontus 
quant  prope  portant  Fiscalent  acquisierunt.  Denique  concedo  eis  ut,  ubicuntque 
grangie  eoruni  infra  posse  meum  site  sunt,  animalia  ipsorum,  sicut  vicinarum 
gentium  animalia  communiter,  nullo  prohibente,  utantur  pastura;  sed  etsi  terras 
meas,  aut  villas  alicui  dedi  aut  dedero,  eoruni  tarnen  vel  rerunt  suarunt  custo- 
diam  nulli  attribuo,  nec  in  quib uslibet  eorum  possessionibus  dominium  aut  jus- 
titiam  aliquam  alicui  habere  permitto.  Ut  igitur  liée  rata , inconvulsaque 
pennaneant,  feci  ea  litteris  annotari,  sigillique  ntei  impressione  muniri. 

Acta  sunt  liée,  apud  Autissiodorum,  anno  Incarnationis  Domini,  m°  c°  lxx«  ; 
consulatus  vero  mei  secundo;  astantibus  in  aula  ntea  Garnerio,  senescltallo  ; 
Stephano  de  Petra-Pertusa,  Johanne,  preposito  comitis;  Johanne  Petro,  maiore 
Sancti-Gervasii  ; Raaudo,  numntulario;  Syntone  Vezeliaci . 

Lebeuf,  Mém.  sur  LHist.  d’Auxerre,  2e  édition,  t.  iv,  Preuves,  nü62. 

Le  comte  Gui,  par  une  autre  charte,  datée  de  l’an  1171,  fit  don  à l'abbaye  de  Saint- 
Marien  d’une  partie  de  la  forêt  de  Bar,  située  depuis  l’étang  des  religieux,  « usque 


XIIe  SIÈCLE.  219 

« ad  lacum  Mulsum,  sicut  via  publica  que  ducit  Autissiodurum  a nemore  Sancti- 
« Stepbani.  » — Lebeuf.  Preuves  de  l'histoire  d Auxerre,  l.  îv,  n«  63. 


CCI. 

LETTRE  DE  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  AUX  RELIGIEUSES  UE  CRISENON. 

(An  1170). 

L’archevêque  ordonne  que  le  nombre  des  religieuses  de  Crisenon  ne  dépassera  pas  cent, 
attendu  que  les  revenus  du  monastère  ne  sont  pas  en  rapport  avec  l’affluence  des  person- 
nes qui  veulent  y être  admises. 

Willelmus,  Dei  gratia  Senonensis  ai'chiepiscopus , apostolice  sedis  legatus, 
dilectis  in  Christo  filiabus,  priorisse,  totique  capitulo  de  Crisenone,  salutem  in 
Domino.  Ex  nuiltorum  relatione  cognovimus  quod  redilus  vestri  multitudini  que 
ad  vos  confluit,  nullatenus  sufficere  possunt.  Volentes  autem  utilitati  ecclesie 
vestre  providere,  statuimus  ne  numerus  sanctimonialium  ultra  centenarium  ali- 
quomodo  in  ecclesia  vestra  protendatur.  Inhibemus  ergo,  sub  anathematis  inten- 
tatione,  ne  quis  huic  nostre  institucioni  ausu  lemerario  obviare  présumât,  salva 
in  omnibus  sedis  apostolice  auctoritate. 

Bibl.  imp.,  Cartul.  154,  fol.  x.  v\  pièce  17.  Gallia  Christiana,  t.  xn,  Preuves  du 
diocèse  d’Auxerre,  n°  4 5. 

En  1182,  Seguin,  abbé  de  Chàtelcensoir,  accorda  aux  religieuses  de  Crisenon  le 
revenu  de  chaque  prébende  de  son  chapitre,  pendant  l’année  de  la  vacance. 

Témoins  : Guérin,  chanoine  d’Avallon;  Chrétien,  chapelain  de  Saint-Bris;  etc.;  ce 
qui  fut  confirmé  par  le  pape  Luce  III,  (1182  à 1185;.  Bibl.  imp.,  Cart.  154,  f“  v, 
r°.  — Gallia,  xii,  Preuves  du  diocèse  d'Autun,  n°  lix. 

CCII. 

CHARTE  DE  PIERRE  DE  COURTENAY  POUR  L’ABBAYE.  DES  ESCHARLIS. 

(An  1170). 

Pierre  de  Courtenay  atteste  que  Gautier,  dit  Bouteloup,  a donné  à l’abbaye  des  Fscharlis 
la  moitié  de  ce  qu’il  possédait  dans  la  forêt  de  Guillens,  jusqu’aux  haies  de  Montcorbon; 
etc.  Pierre  de  Courtenay,  comme  seigneur  du  fief,  Elisabeth,  sa  femme,  et  son  fils  Pierre, 
ont  ratifié  ce  don. 

EgoPetrus,  Curtiniaci  dominus,  notum  facio  omnibus,  præsentibus  pariter  et 
futuris,  quod  Walterius,  cognomento  Butelus,  laudante  uxore  sua  Aalede,  cunc- 
tisque  liberis  suis,  dédit  in  eleemosynam  ecclesiæ  Escarliensi  medietatem  suæ 


220  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 

partis  totius  terræ  et  nemoris  quod  vocatur  Guillens,  sicut  ipsc  cum  suis  partici- 
pibus  possidebat,  videlicet  octavam  partent  usque  ad  haias  villæ  quæ  dicitur 
Mons-Corbun,  exceptis  segetibus,  et  pratis,  et  mansionibus,  quæ  jarn  datæ  fue- 
rant  tali  eonditione  : quod,  si  possessores  illas  a se  alienare  voluerint,  et  idem 
Walterius  sibi  retinere  noluerit,  nulli  nisi  fratribus  prædictæ  ecclesiæ,  pretio 
mediante,  manum  mittere  licebit.  Quod  si  forte  fratrum  animalia  segetibus  aut 
pratis  damnum  intulerint,  lege  nemorum  débitant  estimationem  iidem  fratres 
restituent.  Post  pratorum  autem  sectionem,  et  segetum  niessionem,  ipsorunt 
anintalia  ubique  sine  contradictione  pascent.  Hoc  totum  prædiclus  Walterius  et 
Willelmus,  ftlius  ejus,  laudaverunt,  et,  in  manu  Gilonis  de  Terneau,  ftdei  suæ 
sacramento  firmaverunt,  etdebitam  garantiam,  quandiu  viverent,  fideliter  promi- 
serunt.  Habueruntque,  de  beneficio  ecclesiæ,  Walterius  triginta  libras,  Willel- 
mus,  tilius  ejus,  equunt  ununt,  uxor  vero  ejus  et  cæteri  liberi  duas  vaccas  cum 
vitulis  et  tribus  agnis.  Hujus  rei  testes  sunt:  Dodo,  abbas  de  Ferreriis  ; Garne- 
rius,  abbas  Caslri-Landuni  ; Paganus,  notarius  ; Gilo  de  Terneau  ; Vilanus  de 
Certin  ; Landricus  de  Quercu-Arnulfi;  Stephanus  de  Campinol;  Reynaudus 
Blains;  Reynaudus,  præpositus  ; Milo,  mercator ; Garnerius  de  Feritate  ; Joce- 
1 i n u s Foresterius;  Rerodus;  Isembardus  de  Pontesia  ; Hugo  de  Roortoy.  Hoc 
totum  laudavi  ego  Petrus,  quia  de  meo  feodo  erat,  habuique  propter  hoc  decent 
libras.  Laudavit  hoc  et  uxor  mea  Elisabeth,  et  Petrus,  filius  meus. 

Quod  ut  ratuni  et  stabile  perseveret  in  perpetuum,  sigilli  mei  impressione 
confirmavi,  anno  ab  Incarnatione  Dontini  ntillesimo  centesimo  septuagesimo. 

Du  Bouchet,  Hist.  généal.  de  la  Maison  de  Courtenay  ; Preuves,  p.  8. 

Guillaume,  archevêque  de  Sens,  attesta  la  même  donation  en  1170. 

D’autres  donations  du  territoire  de  Guillens  ont  été  faites  : 

En  1176,  par  Brulledus  de  Duchy  ; 

En  1178,  par  Guillaume  de  Oratorio  ; 

En  1 180,  par  Henri-le-Bègue,  de  Châteaurenard  . suivant  des  chartes  données  par 
l’archevêque  de  Sens.  — Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  des  Escharlis. 


CCIII. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  l/ABBAYE  DE  DILO. 

(An  1169  (70),  mars). 

L’archevêque  atteste  que  Boson  de  Champlost  et  Itier,  son  frère,  ont  donné  à l’abbaye 
deDilotoutce  qu’ils  possédaient  dans  la  forêt  de  Pretain  pour  le  défricher  et  le  mettre  en 
culture,  à condition  de  six  setiers  de  grains  de  cens  à chacun  d’eux.  Les  donateurs  ont 
promis  qu’après  leur  mort  l’abbaye  ne  paierait  plus  à leurs  héritiers  que  la  moitié  de  la 


XIIe  SIÈCLE.  22 1 

redevance  et  qu’ils  seraient  enterrés,  eux,  leurs  femmes  et  leurs  enfants  dans  le  cimetière 
de  l’abbave. 

Willelmus,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus  et  apostolice  sedis  legalus, 
omnibus  ad  quos  li itéré  iste  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Volumus  ut  inno- 
tescat  tam  futuris  quant  presenlibus  quod  Boso  de  Chanlosto,  et  Iterius,  Ira  ter 
ejus,  donaverunt  ecclesie  Beate-Marie  Deiloci  quicquid  habebant  in  foresta  que 
Prêta  dicitur,  ad  extirpandum  scilicet  et  colendum,  sieut  ecclesia  voluerit  et 
potuerit,  eo  tamen  tenore  quod  annuo  censu  eanonici  ejusdem  ecclesie  dabunt 
Bosoni,  quamdiu  vixerit,  sex  sextarios  laudabilis  frumenti  et  sex  laudabilis  tre- 
illes i i , ad  mensuram  Sancti-Florenlini,  infra  octabas  Natalis  Dontini.  Simili 
modo  dabunt  annuatim  lterio,  quamdiu  vixerit,  in  predictis  octabis,  sex  sestarios 
laudabilis  frumenti  et  sex  laudabilis  tremesii.  De  bac  censuali  annona  donat  posl 
obitum  suum  predictus  Boso,  ecclesie  pretaxate,  très  sestarios,  medietatem  fru- 
menti et  medietatem  tremesii.  Sim iliter  et  Iterius  donat  eidem  ecclesie,  de  parte 
sua,  1res  sestarios,  medietatem  frumenti  ei  medietatem  tremesii;  et  obitus  eorum 
in  kalendariis  canonicorum  scribentur,  et  corpora  eorum,  et  uxorum  et  filiorum 
suorurn  in  cimiterio  ecclesie  honoritice  sepelientur,  si  illuc  deportata  fuerint, 
nisi  excommunicati  fuerint  vel  nominatim  interdicti.  Et  si  alibi  sepulturam  habue- 
rint,  debitum  pro  eis  tiet  servicium.  Reliquam  vero  annonam,  videlicet  decem  et 
octo  sextarios  heredibus  eorum  annuatim  ecclesia  reddet,  nisi  et  heredes  terrain 
predictam  adversus  omnes  omni  jure  adquietabunt.  Boso,  nec  Iterius,  nec  heredes 
eorum  prefatam  annonam  alteri  ecclesie  poterunt  dare  in  elemosinam,  nec  alicui 
vendere,  aut  vadimonio  tradere  licebit,  nisi  ecclesie  Deiloci,  excepto  domino  ad 
cujus  casamentum  terra  pertinet,  et  heredibus  qui  ei  jure  hereditario  succedere 
debent,  si  tamen  eanonici  ejusdem  ecclesie  propter  hoc  taie  precium  dare  volue- 
rintqualeab  aliis habere poterint  (sic).  Laudaverunt  etiam  brocias  quas  Stephanus, 
frater  eorum,  eidem  ecclesie  pro  anima  sua  donaverat.  Si  vero  in  liiis  omnibus 
ecclesie  Deiloci  controversia  illata  fuerit,  prefati  fratres  Boso  et  Iterius,  se  jure 
adquietare,  et  sine  fraude,  in  presentia  nostra,  super  sanctas  reliquias  juraverunt, 
assistentib us  et  presentibus  Odone,  decano  Senonensis  ecclesie  ; Rerico,  Meldensi 
archidiacono  ; magistro  Lumbardo;  Galtero  de  Boi,  cantore;  Sevino  Emblechien 
et  Ansello  Surdo,  militibus,  ei  aliis  multis.  Dec  omnia  laudaverunt  Roszaidis, 
uxor  Bosonis  et  Stephanus,  tilius  ejus  et  tilia  ejus  Elisabeth  et  Mathildis,  uxor 
Iterii.  Manasses  et  frater  ejus  Theodbaldus,  dornini  de  Chanlosto,  de  quorum 
feodo  predicta  foresla  est  illud,  idem  laudaverunt,  hac  tamen  conditione  quod,  si 
de  militibus  predictis  feodumsuum  saisirent,  predicti  eanonici  illis  deredditibus 
prefatis  respondere  habeant,  sal vis  semper  ex isten tibus  paclionibus. 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


Ne  igitur  lioc  factum  in  posterum  a memoria  deleatur,  litteris  annotare  et 
sigilli  nostri  auctoritate  confirmare  curavimus. 

Actum,  apud  Briennonem,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lx°  ix°;  sacre 
nostre  anno  primo,  mense  martio. 

Original,  scellé  autrefois  -,  Arch.  de  l'Yonne,  Fonds  de  l'abbaye  de  Dilo,  L.  vu. 

CCIV. 

CHARTE  DE  P.  DE  COURTENAY  POUR  L’ABBAYE  DE  FONTAINE-JEAN. 

(An  1170). 

Pierre  de  Courtenay,  frère  du  roi,  donne  par  cet  acte  à l'abbaye  de  Fontaine-Jean  un 
clos  de  vigne,  planté  par  les  moines,  situé  à Montargis  dans  des  terres  cultivées  qui  furent 
autrefois  la  forteresse  du  château,  avant  qu’il  fût  entouré  de  murs  -,  et  un  terrain  où  ils 
ont  bâti  un  cellier  ; etc.  Isabelle,  femme  du  comte  et  Pierre,  son  fils  aîné,  (qui  fut  comte 
d’Auxerre)  approuvèrent  cette  donation. 

Ego  Petrus,  regis  frater  et  Curtiniacensis  dominus,  omnibus  notum  esse  volo 
quod,  præ  cæteris  locis  religiosis  qui  in  terra  mea  sunt,  monasterium  Fontis- 
Johannis  ad  Dei  servitium  augere  et  amplificare  proposui.  Unde,  præter  bénéficia 
quæ  eidem  loco  jam  contuli,  in  præsentia  nominatim,  ad  Dei  honorent  et  meam 
meorumque  salutem,  etiam  in  manu  domini  Gelduini,  abbatis,  fratribus  illius 
loci  dono,  in  eleemosinam  absolutam  ab  omnt  exactione  in  perpetuum,  totum 
clausum  vineæ  quod  ipsi  fecerunt  et  in  fosseio  cinxerunt  in  planchetio  meo,  quod 
quondam  fuit  firmitas  castelli  Montisargi,  antequam  muro  clauderetur.  Concedo 
eis  etiam,  eadeni  libertate,  terrain  in  qua  cellarium  construxerunt,  scilicet  sedem 
ipsius  cellarii,  cum  tota  oscliia  ilia  quam  Ramigrandus  ante  eos  tenuerat.  Con- 
stituo  etiam  ut  quemcumque  in  suo  cellario  hospitem,  vel  liospitatorein  posuerint, 
nemo  ex  meis  super  eurn  potestatem  habeat,  nisi  per  abbatem,  nec  in  aliquo  ei 
violentiam  faciat,  quando  per  monachos  se  ad  justitiam  verterit.  Similiter  volo  ut 
qui  per  eos  in  eo  cellario  vinum  vendiderit,  nec  a præposito,  nec  ab  alio  ser- 
vante meo  arguatur  contra  voluntatem  vel  utilitatem  suam;  vel  ipsum  vinum 
credere,  vel  bladunt  accipere,  vel  acceptum  invito  reddere  cogatur;  sed  libe- 
rum  eis  sit  hoc  donum  meum,  ut  dictum  est,  ab  omni  injuria.  Laudavit  hoc  et 
concessit  uxormea  Isabel  et  primogenitus  meus  Petrus,  etc. 

Actum  est  publiée,  in  aula  mea  ad  Monteargis,  anno  ab  Incarnatione  Domini 
m°  c°  lx°  x°. 

Recueil  de  chartes  sur  les  comtes  d’Auxerre,  D.  Viole:  Archives  de  l'Yonne  — Hist. 
généalog.  de  la  maison  de  Courtenay;  Preuves,  p.  7. 


xir  SIÈCLE. 


223 


CCV. 

CHARTE  DE  GUI,  COMTE  DE  NEVERS,  POUR  L’ABBAYE  DE  MOLÈME. 

(An  1170). 

Le  comte  ratifie  la  donation  faite  à l’abbaye  de  Molême  par  son  frère  Guillaume,  qui  est 
mort  en  Terre-Sainte,  des  terres  qu’il  avait  à Crusy.  Ida,  sa  mère,  Mathilde,  sa  femme,  et 
Renaud,  son  frère,  ont  également  approuvé  cet  acte. 

Ego  Wido,  cornes  Nivernensis,  notum  fieri  volo  tam  futuris  quant  i nstanti bus 
quod  dominus  Willelmus,  frater  meus,  qui  Hierosolimis  obiit,  pro  Dei  amore  et 
remedio  anime  sue,  suas  tercias,  quashabebat  in  terragio  de  Crusiaco,  dédit  et 
concessit  ecclesie  Beate-Mai'ie  Molismensi,  eo  modo  quo  possidebat  eas  tune 
temporis.  Hoc  donum  a domino  Willelmo,  fratre  meo,  factum,  Ego  Guido,  cornes 
Nivernensis,  laudo  et  coniirmo.  Hoc  idem  laudavit  domina  Ida,  mater  mea,  et 
uxor  mea,  Medaldis,  et  Reinaldus,  frater  meus.  Quod  ut  perpetue  stabililatis 
obtineat  munimentum,  sigilli  mei  impressione  roboravi,  anno  ab  Incarnatione 
Domini  m°  c°  lx°  x°  ; militie  mee  primo.  Hujus  rei  testes  sunt  : Balduinus 
Grossus;  Rainaldus  Malus  ; Damianus  ; Reinaldus,  tune  temporis  senescallus 
Nivernensis;  Robertus,  capellanus  comitis;  Thomas,  clericus  comitis:  Lamber- 
tus,  camerarius  Molismensis  ; Hugo,  helemosinarius  Molismensis. 

Hoc  autem  actum  est,  Nivernis,  in  ipso  die  anniversarii  Willelmi  comitis,  auc- 
toris  muneris. 

Cartul.  de  Molême,  1. 1,  p.  I‘i7  et  t.  ir,  f°  ix,  v°  ; Archives  de  la  Côte-d'Or. 


ce  vi. 

PRIVILÈGE  DONNÉ  PAR  LE  SEIGNEUR  DE  MONTRÉAL  A L’ÉGLISE  NOTRE-DAME 

DU  MÊME  LIEU. 

(An  1170). 

Anseric  de  Montréal  déclare  qu’il  n’a  aucun  droit,  aucune  coutume  sur  l’église  Notre- 
Dame  de  Montréal,  que  ses  ancêtres  ont  fondée  et  dotée  de  leurs  propres  biens.  Il  est  seu- 
lement chargé  de  sa  protection,  etc.  Les  hommes  de  l’église  ont  droit  d’usage  dans  la  forêt 
d’Ilervaux.  Les  chanoines  peuvent  imposer  une  taille  sur  les  hommes  de  l’église.  Il  donne, 


2-4-  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

pour  le  repos  de  son  aine,  à l’église  Notre-Dame  le  tiers  des  dîmes  de  Sainte-Colombe  et 
d’Athies,  et  pour  le  repos  de  l’âme  de  sa  femme  Adélaïde,  une  rente  de  deux  muidsde 
grains  sur  son  moulin  de  Montréal;  etc. 

Ego  Ansericus  de  Monteregali  præsentibus  et  futur'is  notum  facio  quod  neque 
in  terra,  neque  in  juribus  ecclesiæ  Beatæ-Mariæ,  quant  antecessores  mei  funda- 
verunt  et  bonis  propriis  dotaverunt,  usum  vel  coustumam  aliquam  habuerunt, 
nec  ego  babeo,  quod  plane  cognosco.  Nihil  in  prædicta  terra,  nec  prædictis  homi- 
nibus  antecessores  inei  sibi  retinuerunt,  nec  ego  retineo,  nisi  quod  eos  salvos 
facere  et  custodire,  ut  advocatus,  debeo.  Cognosco  iterum  et  verum  est  quod 
quilibet  hominum,  a domino  Montisregalis  vel  Insulæ  casamenta  tenentium,  de 
iisdem  casamentis  pro  voluntate  sua  prædictæ  ecclesiæ  libéré  dare  potest;  i ta 
quod  i 1 1 11  d non  adeo  procédât  donum,  quod  in  eodem  casato  dominus  prædictus 

servitium  vel perdat.  Furnum  autem  bannale  in  villa  Sivriaci  et  de  villis 

corveis  prædictæ  ecclesiæ  et  eisdem  canonicis  ita  quod  nullus  alius  in  eis 
deinceps  possit  furnum  alium  habere  ; et  usuarium  omnibus  hominibus  ejusdem 
ecclesiæ  ad  omnia  necessaria  sua  in  nemore  de  Ervial,  præter  hoc  quod  fagum, 
vernum  stantes  non  succidant,  concedo.  Canonici  prædictæ  ecclesiæ  deservientes, 
in  ejusdem  ecclesiæ  hominibus  talliam  et  quicquid  in  eis  et  volunt  et  habere 
libéré  habent.  Pro  redemptione  animæ  meæ  et  præde  cessorum  meorum,  do  et 
concedo  eidem  ecclesiæ,  et  eisdem  canonicis  tertiam  partem  decimæ  Sanctæ- 
Columbæ,  et  tertiam  (partem)  decimæ  de  Àtheis.  Do  iterum  eisdem,  pro  sainte 
animæ  Alaydis,  uxoris  meæ,  duos  modios  annonæ,  singulis  annis,  unum  frumenti, 
alium  grossæ  molturæ,  in  molendino  meo  de  Monteregali,  ita  quidem  quod,  si 
non  plus  quam  hos  duos  modios  lucrabitur  molendinum,  illos  habeant.  Canonici 
vero  oleum  de  nucibus  in  lampade  una,  nocte  et  die,  ante  altare  Beatæ-Mariæ, 
pro  ejusdem  Alaydis  anima,  ardere  facient.  Et  autem  nihil  eorum  remaneat  quo 
successores  mei  prædictam  ecclesiam  inquietare  valeant,  quatuor  fœminas  meas 
hominibus  ejusdem  ecclesiæ  maritatas,  uxorein  Guillermi,  uxorem  Ervei,  sororem 
Barbini,  duas  Hugonis  Piscatoris  tilias,  uxorem  Benaudi  præpositi  et  uxorem 
Bobet,  cum  hæredibus  earum,  ego  qui  bono  et  puro  corde  pacem  ecclesiæ 
desidero,  eidem  ecclesiæ  et  canonicis  quittas  clamo.  Prædictæ  vero  ecclesiæ 
canonicis  in  perpetuum  eas  et  Radulfum  de  Insula,  duas  ejus  uxores,  filias 
Bei'ingerii,  et  quod  inRenaudo  filio  Sede  de  Monteregali  habent,  donavi  etquittos 
clamavi.  Hoc  autem  totum,  tam  factum  quam  cognitum,  laudo  et  concedo  et 
sigilli  mei  impressione  confirmo.  Laudat  et  Alaydis,  uxor  mea  et  Ansericus  et 
Johannes,  filii  mei,  et  Sybilla,  predicti  Anserici  uxor.  Hujus  rei  testes  sunt  : 
Josbertus  de  Barro;  Hugo  et  Guido,  lilii  sui  ; Philippus  dePrait;  Gibaudus  et 


XIIe  SIÈCLE.  225 

Bruno,  fratres  ejus;  Galeranus  ; Aimo  Chauce-Chiens  ; Hugo,  filins  domini 
Aabaudi;  Gaufridus,  filius  Hugonis  de  Digun  ; Guido  Fardellus'. 

Factum  est  hoc,  anno  ah  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxx°  ; Alexandro,  summo 
pontifice;  Ludovico,  Francorum  rege  ; Guichardo,  Lugdunensi  archiepiscopo  ; 
Stephano,  Eduensi  episcopo. 

Copie  de  l’an  1660,  d’après  l'original;  Arch.  de  l’Yonne,  F.  du  Chapitre  de  Mon- 
tréal, Liasse  i. 


CCVIL 

DONATION  PAR  JOCEL1N  D’AVALLON  A L’ABBAYE  DE  RE1GNY. 

(An  1170). 

L’évêque  d’Auxerre  annonce  que  Jocelin  d’Avallon  a confirmé  l’abbaye  de  lteigny  dans 
la  propriété  des  prés  qu’elle  possédait  à Tormancy,  laquelle  terre  était  du  fief  de  Jocelin. 
Parmi  les  témoins  figure  maître  Robert  Abolanz. 

Ego  Willelmus,  Dei  gracia  Aulissiodorensis  episcopus,  notum  lieri  volo  pre- 
sentibus  et  futuris  quia,  cum  Jocelinus  de  Avalone  villam  Tromanci  et  territo- 
rium  ejus  in  vadimonio  accepisset  a domina  nomihe  Guiomart,  et  liliis  ejus, 
quant  de  casàmento  suo  prefatus  Jocelinus  esse  dicebat,  prata  que  ecclesia  Rei- 
gniacensis  longo  tempore  ibidem  quiete  possèdent,  aliaqueque  de  novo  acquisie- 
rat  idem  Jocelinus,  quia  nunquam  laudaverat,  reclamavit.  Igitur,  post  multas 
altercaiiones,  sic  inter  eos  convenit,  quod  prefatus  Jocelinus,  in  presencia  nostra, 
prata  ilia,  pro  salute  anime  sue  et  antecessorum  suorum,  ecclesie  Reigniacensi 
laudavit  et  sigillo  nostro  peciit  conlirmari,  perceptis  de  beneficio  domus  vulibras 
Divionenses  : Pratum  videlicet  de  Vado  Arrabili  usque  ad  Quercum  ; aliud  quod 
vocatur  Caperum  etduas  alias  partes  Chôme,  monachiet  Iterii,  conversi;  pratum 
de  Meneillis,  salvo  tamen  ejus  annuo  censu.  Ilujus  rei  testes  sunt:  magister 
Robertus  Abolans;  Sabaudus,  capellanus  de  Vermenlum;  dominus  Gaufridus  de 
Arsi,  qui  laudavit  et  pro  jure  garantire  promisit  domine  Ocliede.  Hoc  etiam 
Arnica,  uxor  predicti  Joscelini,  laudavit.  Laudaverunt  et  lilii  ejus  Jocelinus, 
Matheus,  Auvinus.  Cujus  rei  testes  sunt  : Sebaudus  de  Vermentum;  Martinus, 
subcapellanus  de  Arsi  ; Stephanus,  clericus;  Colins,  frater  domine  Ocliede; 
Seguinus  de  Magni  ; Paganus,  maritus  domine  Sanse,  milites. 

Ut  igitur  istud  raturn  et  firmum  perpetuo  habeatur,  presenti  scripto  et  sigilli 
nostri  munimine  confirmavimus.  Actum,  anno  Domini  m°  c°  lxx°. 

Copie  du  XVIe  siècle,  d'après  l’original  ; Arch.  de  l’Yonne  ; F.  de  Reigny,  L.  i. 

Par  une  autre  charte,  donnée  par  Etienne,  évêque  d’Autun  (1171-1188),  on  voit  que 

29 


ii 


1226 


CA  RT  U LAI  RE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 

Reinaud  de  Tormancy  a donné  à l'abbaye  de  Reiguy  un  préapurf  TmmenciaoHn. 
— Ibidem. 

CCÎIII. 

LETTRE  1)11  ROI  LOIJIS-LE-.IEUNE  POUR  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS. 

(An  1170). 

Par  cette  pièce,  le  roi  déclare  faire  remise  au  prélat  du  droit  de  procuration  et  de  gite 
qu’il  avait  à Saint-.Tul;en-du-Sault. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Ego  Ludovicus,  Dei  gracia 
Francoi'um  rex.  Antecessoribus  nostris,  regibus  Francie,  familiaris  semper  extiiit 
eonsuetudo  non  tantum  ecclesias  potestatis  sue  benefici is  ampliare,  verum  etiam 
earum  oppressionibus  subvenire  et  iniquas  consueludines  resecare.  Ilac  igitur 
consideratione  nos,  ab  eorum  vi is  non  déclinantes,  notum  facimus  universis, 
presentibus  et  futuris,  quod,  intuitu  divini  amoris  et  interventu  Wil.lelmi,  vene- 
rabilis  arch iepiscopi  Senonensis  et  aposiolice  sedis  legati,  sororii  nostri,  procu- 
rationem  et  gistam  quam  apud  Sanctum-Julianum  de  Salice  annuatim  habeba- 
mus,  quietam  et  absolutam  dimisimus  ; decernentes  quod  nullus  successorum 
noslrorum  eam  capere  présumât.  Et  ideo  archiepiscopi  Senonensis,  tampresens 
quam  futuri,  preposito  nostro  Senonensi  centum  solidos  monete  que  Senonis 
curret,  singulis  annis,  infra  septimanam  Pentecostes,  persolvent. 

Ouod  ut  ratum  sit  in  posterum,  carta  et  sigillo  nostro  confirmari  precipimus. 

ActumParisius,  anno  incarnati  Yerbi  millesimo  centesimo  lxx°  ; astantibus  in 
palacio  nostro  quorum  subscripta  sunt  nomina  et  signa  : S.  comitis  Theobaldi, 
dapiferi  nostri;  S.  Guidonis,  buticularii  nostri;  S.  Mathei,  camerarii  ; S.  Radul- 
phi,  constabularii.  Datum  per  manum  llugonis,  cancellarii. 

Signum  : Ludovicus. 

Original.,  scellé  autrefois;  Bibl.  de  la  ville  de  Sens;  Fonds  de  l'Archevêché  ; — 
Copie  sur  papier,  XVU  siècle  ; Arch.  de  l’Yonne  ; Fonds  de  l'Archevêché  de  Sens. 

CCIX. 

CHARTE  DU  DOYEN  ET  DU  CHAPITRE  DE  SENS. 

(An  1170). 

Cet  acte  contient  un  accord  passé  entre  deux  chanoines,  au  sujet  d’une  maison  et  d’un 
terrain.  — Réversion  au  Chapitre  après  décès. 


In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Odo,  decanus  et  universuin  capi - 


XI  f SIÈCLE. 


227 

tu!  tint  Senonensis  ecciesic,  notum  volumus  fieri  omnibus,  tam  futuris  quam  pre- 
sentibus,  quod  Rainauldus,  canonicus  noster,  vend idit  Hirberto,  concanonico 
nostro,  quicquid  habebat  in  chaînera  de  Sancto-Benedicto  et  in  area  que  ei  ad- 
hæret  ; ita  quod  Guido,  Rainandi  cognatus,  chameram  quandiu  vivet  habebit  ; 
artam  quoque,  si  Herbert  us  prior  ipso  obierit,  obtinebit  ; si  vero  idem  Guido 
prior  decesserit,  Hirbertus  chameram  cum  area  possidebit ; et,  post  obitum  illo- 
l'um,  prefata  possessio  in  jus  et  proprietatem  ecclesie  nostre  revertetur.  Hoc 
i laque  pacto  empta  est  area  ilia  ut  a chaînera  in  aream  non  fiat  egressus. 

Et  ut  hoc  inviolabilité!’  ratiim  si t et  ne  aliqua  Hirbertus  in  posterum  inde 
calumpnia  vel  inquietudine  perturbetur,  sigilli  nostri  a uctoritate  munivimus. 
Hujus  roi  lestes  sont  : Odo,  decanus;  Hugo,  archidiaconus  ; Hilduinus,  thessau- 
rarius;  Gaufridus,  precentor  ; Teo,  cellerarius  ; Saquinus  ; Martinus;  Hirbertus; 
Teobaudus  ; Odo;  Petrus;  Garnerius  ; Salo  ; Bartolomeus  ; Hernaudus;  Enge- 
nulfus. 

Original,  en  forme  de  cyrographe,  scellé  du  sceau  oblong  du  Chapitre,  représen- 
tant un  buste  de  saint  Etienne:  Arch.  de  l’Yonne;  F.  du  Chapitre  de  Sens. 


OCX. 

ACCORD  ENTRE  L’ABBAYE  SAINT-PIERRE -LE- VIF  ET  LE  CHAPITRE  DE  SENS. 

(An  1170). 

Eudes,  abbé  de  Saint-Pierre,  déclare  avoir  fait  un  accord  avec  Eudes,  doyen,  et  le 
Chapitre  de  Sens,  au  sujet  d’un  homme  de  son  abbaye,  nommé  Guibert  !e  drapier,  qu’il  a 
donné  au  Chapitre  en  échange  d’une  femme  nommée  Agnès,  épouse  d’Hugues,  fils  de 
Robert  de  Seppes.  Cet  acte  fut  attesté  par  les  moines  au  nombre  de  22  et  par  9 novices. 

Ego  0.,  L>ei  gratia  abbas  Sancli-Petri-Vivi,  et  totum  capitulum  æcclesiæ  nostræ 
notum  facimus  cuoc-tis,  presentibus  et  futuris,  quod  inter  nos  et  dominum  Odo- 
nem,  æcclesiæ  Sancti-Stephani  decanum,  etejusdem  æcclesiæ  capitulum,  conve- 
nimus  et  ita  ad  invicem  concordavimus  quod  ununt  hominem  nostrum,  Guiber- 
tum  scilicet,  draperium,  prêtât»  æcclesiæ  Sancti-Stephani,  cum  rebus  suis,  jure 
perpetuo  habendum  donavimus,  et  quietum  clamavimus,  promisimusque  per 
omnia  ipsum  guarenlire  permanum  domini  arch iepiscopi , eteum  obsidem  posai- 
mus  quod  predictæ  æcclesiæ  responderet,  si  inde  eam  aliquatenus  penam  vel 
laborem  subire  contingeret.  Supradictus  autem  decanus  et  capitulum  Sancti- 
Stephani,  in  excambio  hominis  nostri  quem  eis  dederamus,  donaverunt  nobis 
quandam  feminam,  Agnetem  noinine,  uxorem  Hugonis,  filii  Roberti  de  Seppe, 


228 


C4KTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

perpetuo  habendara,  quæ  ipsorum  ancilla  erat;  ipsam  nobis  omnino  quietam 
clamaverunt,  nichil  in  ea  vel  in  ejus  liberis  retinentes,  simili  pactione,  feminam 
ipsam  promittentes  guarentire  per  manum  ejusdem  domini  arcbiepiscopi  nostri 
quem  super  hoc  nobis  obsidem  posuerunt. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxx°  ; tempore  Ludovici, 
nobilissimi  regis Francorum,  et,  Willelmi  venerabilis  Senonensis  arcbiepiscopi  et 
apostolicæ  sedis  legati.  lit  autem  hoc  ratum  esset,  fratrum  nostrorum  nominibus 
et  sigilli  nostri  auctoritate  roborari  decrevimus  : Andréas,  prior  ; — monachi  : 
Johannes,  Philippus,  Arnaldus,  Petrus,  Salo.  Willelmus,  Fulco,  Galterius,  Gau- 
fridus,  Ilenricus,  Galterius,  Johannes,  Bernardus,  Teobaldus,  Bovo,  Adam, 
Herveus,  Petrus,  Stephanus,  Gosbertus,  Johannes.  — Pueri  : Hugo,  Bobertus, 
Hugo,  Gaufredus,  Ansellus,  Gaufridus,  Milo,  Gaufridus,  Huldierius. 

Original,  scellé  autrefois  ; Bibl.  de  Sens;  Fonds  du  grand  Chapitre  de  Sens.  — 
Titre  : Chapitre,  chanoines,  etc. 


CCXI. 

CHARTE  DE  L’ARCHEVEQUE  DE  SENS  POUR  LES  LÉPREUX  DE  SOISY. 

(An  1170). 

L’archevêque,  s’adressant  aux  habitants  de  Soisy,  rapporte  qu’étant  en  tournée  dans  leur 
paroisse,  il  a reçu  de  quelque  s-uns  d’entre  eux  une  requête  afin  qu’il  pourvût  les  lépreux 
de  ce  lieu  d’un  chapelain.  Il  les  informe  qu’il  a en  conséquence  prescrit  à l’abbé  de  Saint- 
Jean  de  désigner  un  homme  propre  à ces  fonctions. 

Willelmus,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  apostolice  sedis  legatus, 
omnibus  parrochianis  de  Soisiaco  salulem.  Nuper  hum  essemus  apud  Soisiacum, 
venerunt  ad  nos  quidam  vestrum,  rogantes  ut  leprosis  de  Soisiaco  capellanum 
assignaremus.  Nos  ergo,  paci  et  concordie  canonicorum  et  vestre  providentes,  et 
magis  etiam  leprosorum  utilitatem  considérantes,  volumus  et  precipimus  ut  abbas 
Sancti-Johannis,  vir  prudens  et  honestus,  capellanum  ibi  quem  idoneum  judica- 
verit,  constituât,  accepta  ab  ipso  fidelitate.  Ita  siquidem  et  vobis,  et  canonicis,  et 
leprosis  etiam  satisfiet,  quum,  si  canonici  leprosos  vel  capellanum  eorum  odio 
haberent,  nocere  eis  in  mullis  prevalerent. 


Original,  scellé  autrefois:  Bibl.  de  Sens;  Fonds  de  l’abbaye  Saint-Jean  de  Sens. 


XIIe  SIÈCLE. 


m 


CCXIi. 

CHARTE  D’ÉLISABETH,  DAME  DE  TOUCY,  POUR  LES  RELIGIEUX  DE  VIEUPOU. 

(An  1170). 

Elisabeth,  mère  du  seigneur  de  Toucy,  donne  aux  Bons-Hommes  demeurant  près  de 
Saint-Maurice,  20  sous  sur  le  cens  de  Champlay,  et  la  moitié  d’un  muid  de  froment  et  la 
moitié  d’un  muid  d’orge  sur  la  grange  du  même  lieu. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  notum  tieri  volo  tani  presentibus 
quam  futuris  quod  ego  Helizabet,  mater  doiniiii  de  Thocyaco,  concessi  Bonis- 
Hominibus  de  Magno-Monte  qui  sunt  juxta  Sanctum-Mauricium,  viginti  solidos 
in  censiva  Canliaci  et  dimidium  modii  frumenti  et  dimidium  modii  ordei  in  gran- 
gia  Canliaci,  et  super  totam  terram  meam  de  la  Moree,  singulis  annis  percipien- 
dos.  Hoc laudaverunt  : Narjotus  de  Tliociaco,  et  Regnauldus  de  Pogiaco  et....;  et 
Regnaldus  et  Gauterius,  archidiaconi  Trecenses.  Hujus  rei  testes  sunt  : Droco  de 
Melloto  ; Gaufridus  de  Sancto-Verano  ; Steplianus  de  Landa  ; Girardus  Grossus; 
Regnaudus  Raffardi  ; Girardus  de  Canlaio.  Ego,  ad  bec  tenenda,  obligavi  bcredes 
et  successores  nieos  qui  grangiam  tenebunt  et  terrarum  partent  gubernabunt. 

Datum,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxx°. 

Copie,  vidimée  en  1404  par  le  doyen  de  la  chrétienneté  de  Courtenay  ; Archives  de 
l’Yonne;  Fonds  du  prieuré  de  Vieupou.  — Champlay. 


CCXIII. 

CHARTE  DE  GUI,  COMTE  DE  NEVERS,  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT -GERMAIN. 

(An  1171). 

Gui,  comte  de  Nevers.  confirme  la  donation  du  droit  de  sauvegarde  de  la  terre  de 
Diges,  faite  par  son  frère  Guillaume,  dont  le  corps  repose  à Béthléem.  Il  approuve  éga- 
lement la  donation,  faite  par  son  père,  de  la  moitié  de  Villeneuve-Saint-Salve,  du  droit 
d’hospitalité  qu’il  avait  au  même  lieu  de  Diges  et  de  60  sous  de  cens  h Saint-Gervais.  Il 
déclare  aussi  n’avoir  aucun  droit  de  garde,  ni  d’hospitalité  à Escamps.  Renaud,  son  frère, 
approuva  tous  ces  dons. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Guido,  cornes  Nivernensis,  laudo 
et  presenti  scripto  confirmo  salvamentum  de  potestate  Digie  monasterio  Sancti- 
Germani  Autisiodorensis,  fratribusque  ibidem  Deo  servientibus,  quod  bone  mémo- 


230 


CARTULAIKE  GÉNÉRAL  UE  l’yONJSE. 

rie  Guillelmus,  cornes,  frater  meus,  qui  apud  Bethleem  requiescit,  eidem  monas- 
terio  predictisque  fratribus,  pro  remedio  anime  sue  et  sancte  recordacionis 
Guillelmi,  patris  mei,  in  capitulo  Beati-Germani  sepulti,  aliorumque  antecessorum 
nostrorum,  legavil  et  imperpetuum  possidendum  donavit.  Confirmo  eçiam  et  laudo 
elemosinam  prenominati  patris,  medietatem  scilicel  Ville-Nove,  cum  appendiciis 
suis  ; item  arberiagium  de  prefata  potestate  Digie;  sexaginta  solidos  apud  Sanc- 
tum-Gervasium,  de  censu,  pro  anniversario  ejusdem.  Recognosco  iterum  quod 
infra  firmitatem  seu  municionem  de  Escaut  neque  salvamentum  neque  arberia- 
gium habeo.  Idipsum  Rainaudus,  frater  meus,  laudavit. 

Actum  est  hoc,  Autisiodoro,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  septuagesimo 
primo  ; Ludovico,  rege  régnante  ; Guillelmo,  presule  Auîisiodori  ; me  ipso  quoque 
Guidone,  Nivernensi  comité. 

il u j us  rei  testes  sunt,  ex  parte  comitis,  Robertus,  capellanus  comitis  et  qua- 
tuor alii  in  carta  notati  ; ex  parte  Sancti-Germani,  Johannes,  camerarius  et 
quinque  sequentes  in  carta  notati,  et  muiti  alii. 

Carlul.  de  l'abbaye  Saint-Germain,  XIIIe  siècle,  f 56,  r,  ir  vi , Bibl.  d’Auxerre,  M* 
n°  140. 

Le  pape  Alexandre  tll  confirma  la  charte  ci-dessus  par  une  bulle,  datée  du  3 des 
calendes  de  juin.  — Ibidem,  f°  17,  r,  n°  xxxix. 


CHARTE  DU  COMTE  DE  NEVERS,  RELATIVE  AUX  RÉPARATIONS  FAITES 
A L’ABBAYE  SAINT-GEBMAIN. 

An  1171). 

Des  gens  armés  du  comte  ayant  voulu  loger  dans  le  fort  d’Escamps  dépendant  de  l’ab- 
baye Saint-Germain,  et  les  habitants  de  ce  lieu,  craignant  les  suites  de  cette  hospitalité, 
s’y  étant  opposés,  furent  violemment  maltraités  et  même  quelques-uns  d’entre  eux  furent 
tués.  L’abbé  s’étant  plaint  au  comte  de  cette  injure  et  de  la  mort  des  innocents,  celui-ci 
reconnut  la  justice  des  plaintes  et.  voulant  y faire  droit  et  réparer  le  dommage,  donna 
à l'abbaye  Guillaume  de  Montmercv  sa  femme,  son  frère  et  leurs  biens. 

In  nomine  sancte  et  individue  Tri nitatis.  Ego  Guido,  cornes  Nivernensis,  omni- 
bus tam  presentibus  quam  futuris,  nota  fieri  volo  ea  que  sequntur.  Servientes 
mei  in  munitionem  de  Escano,  quam  esse  constat  propriam  ecclesie  B.  Ger- 
mani,  cum  armata  manu,  hospitandi  causa,  cupientes  violenter  irrumpere,  cum 
homines  loci  sibi,  suisque  timeutes,  violencie  illorum  obsistere  conarentur,  quos- 
dam  eorum  occiderunt,  quosdam  multis  contossos  vulneribus,  reiiquere  semine- 


J ! Ie  SIÈCLE. 


ces.  Pro  tam  evidenti  sua,  eéblesiëque  sue  injuria,  venerabilis  ahbas  ejusdera 
eeclesie,  Arduinus,  presentiam  raeam  semel  et  iterum  adiit,  immanitatem  factî T 
et  innocenlium  mortem,  damnumque  eeclesie  conquerendo  exponens.  Ego  igitur, 
querelam  ejus  justissimam  esse  considërans,  babito  cum  hominibus  meis  consi- 
lio,  et  pro  damni  recompensatione,  simulque  satisfactione  de  tant  gravi  injuria, 
et  pro  sainte  anime  patris  mei  et  parentum  meorum,  dedi  absolute  et  libéré,  Deo 
et  eeclesie  B.  Germani,  Guillelmum  rie  Monte-Marcii  et  uxorem  ejus,  et  fratrem, 
et  heredes  eorum,  et  totum  tenementum  ubicunque  illud  babeant,  cum  omnibus 
acquisitis  ab  eis  vel  acquirendis.  Quicquid  etiam  querelabam  in  uxorem  Guar- 
nerii  Cambcrlenci,  et  in  lilios,  vel  filias,  seu  in  tenementum  ilîius,  totum  guer- 
pivi,  et  dedi  libéré  et  absolute  Deo  et  jamdiclo  beato  confessori,  ut  eo  modo  et 
ea  conditione  qua  vel  ego,  vel  antecessores  mei  predictum  Willelmum  et  uxorem, 
et  fratrem  ejus,  et  heredes,  et  res  mobiles  vel  immobiles  eorum  habuerant  et  pos- 
sederant,  babeat  illos  ecclesia  S.  Germani,  jure  perpetuo.  Testes  sunt  : Garne- 
rius  senescballus,  et  xvi  alii  in  carta  notati.  Hoc  autem  donum,  ut  ratum  et 
inconvulsum  jamdicte  eeclesie  omni  etate  permanent,  présentent  cartam  sigillo 
meo  muniri  precepi. 

Actum  publiée,  Autissiodori,  anno  ab  Incarnatione  Domini  millesimo centesimo 
septuagesimo  primo,  régnante  Ludovico,  piissimo  rege  Francorum. 

Ex.  Cariul.  S.  Germani,  f°  56,  rr  v;  B i b ! . d'Auxerre,  Ms.  iio  1 40.  — Lebouf,  Méii»_ 
sur  l’Hisloire  d’Auxerre,  Preuves,  t.  i v,  n ' 65,  2e  édition. 


(XXV. 


CHARTE  DE  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  AU  SUJET  DE  LA  CHEVECER1E 

DE  SON  CHAPITRE. 

'Vers  l'an  1171). 

Cet  acte  contient  un  règlement  concernant  l’office  dala  Chevecerie  du  Chapitre  de 
Sens  laquelle  est,  tout-à-fait  distincte  de  Ja  trésorerie.  — Cierges  des  autels. 

G...,  Dei  gracia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  présentes  littere 
pervertérint,  in  Domino  salutem.  Noverint  tam  présentes  quam  postcri  quod  con- 
troVérsia  vertebatur  inter  dilectos  filios  nostros,  canonicos  eeclesie  Senonensis  et, 
Hilduinum,  ejusdem  eeclesie  tesaurarium,  super  capiceria  cjusdem  eeclesie  quam 
prefatus  tesaurarius  tenet.  Dicebant  enim  canonici  quod  capiceria  dignitas  erat 
alia  et  omniib'odo  divisa  a tesauraria,  et  quod  quicunque  haberet  capiceriam, 
singulis  anbis  dëb&bat  computare  cum  cânonicis  de  redditibos  capicerie,  acceptis 


CARTULAtRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


232 

redditibus  sibi  assignatis,  et  quod  superesset,  consilio  illorum,  in  negociis  ecclesie 
debebat  expendere.  Sed  tandem  inter  illos,  coram  nobis,  compositum  est  hoc 
modo  : quod  tesaurarius,  pro  capiceria  quamhabet,  loco  candele  que  solebat  in 
diebus  ferialibus  ardere  in  medio  clioro,  in  matulinis,  cereum  dimidie  libre  admi- 
nistrabit,  et  post  malutinas  clero  vel  clericulo  dabitur  pes  manualis  candele  et 
cereus  tesaurario  remanebit.  In  duobus  autem  candelabris  que  sunt  ante  altare, 
in  diebus  ferialibus,  in  quibus  solebant.  ardere  duo  cerei  de  tercio  libre,  adminis- 
trabit  duos  cereos  utrumque  unius  libre,  tam  in  matutinis  quam  in  aliis  lioris. 
Similiter  quatuor  cerei,  qui  solebant  ardere  in  missa,erunt  quisque  dimidie  libre. 
Loco  autem  candele  que  solebat  ardere  ante  majus  altare,  administrabit  duos 
cereos,  utrumque  unius  libre,  qui  omni  eo  tempore  ardebunt  quo  candela  ardere 
solebat.  Diebus  dominicis  et  diebus  novem  lectionum,  ardebunt  ante  altare  très 
cerei  in  matutinis  et  in  vesperis,  ejusdem  ponderis  cujus  solebant  esse  duo  cerei 
qui  ante  ardere  solebant;  et  super  altare  ardebunt  duo  cerei,  utrique  dimidie 
libre.  In  rnissa  vero  ardebunt  super  altare  v cerei  dimidie  libre;  in  festis  v et  vii 
cereorum  et  in  festis  annalibus  ardebunt  tôt  cerei  in  rnissa  et  ejusdem  ponderis 
quot  et  cujus  ponderis  ardebunt  in  vesperis  et  matutinis.  Quicunque  autem  capi- 
cerie  administrationem  de  cetero  habebit,  liecomniain  perpetuum  administrabit, 
et  cetera  que  de  consuetudine  ministrare  consuevit. 

Original,  scellé  autrefois  ; Bibl.  de  Sens. 


CCXVI. 

CHARTE  D’EUDES,  DOYEN  DE  SENS. 

(An  1171). 

Arrangement  entre  l’église  de  Sens,  l'abbaye  Saint-Germain  d’Auxerre  et  l’église  de 
Celles  de  Troyes,  au  sujet  des  dîmes  de  vin  d’A  vrolles. 

In  nomine  et  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Odo,  decanus,  etuniversum 
capilulum  Senonensis  ecclesie,  notumfieri  volumus  tam  presentibus  quam  futuris 
quod  controversia  diu  versata  est  inter  ecclesiam  Scnonensem  et  ecclesiam 
Sancti-Germani  Autissiodorensis  et  ecclesiam  Celle  Trecensis,  super  quibusdam 
decimis  vinorum  de  Ebrolia,  quas  ex  integro  possidere  volebat  ecclesia  Senonen- 
sis, jure  parochiali,  quia  intra  fines  parrochie  sue  erant  vinee  ex  quibus  predicte 
décimé  debebantur.  Monachi  vero  sequentes  parrocliianos  suos,  quia  vineas 
colebant,  medietatem  decimarum  requirebant.  Terminata  est  tandem  hec  contro- 
versia, mediante  venerabili  domino  noslro,  archiepiscopo  Willelmo  et  apostolice 


XIIe  SIÈCLE. 


233 

sedis  legato;  et  assensu  totius  capituli  nostri,  talis  facta  est  compositio  : quod 
ad  décimas  colligendas  singulis  annis,  duo  constituerentur  legilimi  homines, 
assensu  communi,  qui,  fidelitatem  ecclesiis  facienles,  décimas  vinearum,  quas 
parrocliiani  de  Sancto-Florentino  habent  intra  fines  Ebrolie,  recipiant  apud 
Sanctum-Florentinum  et  reponant;  similiter  décimas  vinearum  quas  parrocliiani 
de  Ebrolia  possidenl  apud  Sanctum-Florentinum,  colligant  et  rccondant  apud 
Ebroliam.  Illas  enim  ratione  eadem  exigimus.  Parrocliiani  enim  de  Ebrolia 
vineas  apud  Sanctum-Florentinum  colunt,  ex  quibus  décimé,  jure  parrocbiali, 
debentur.  Decimis  igitur  bine  et  inde  diligenter  et  fidclilcr  colleclis,  ecclesia 
Senonensis  duas  partes  percipiat,  allé  vero  ecclesie  inter  se  tertiam  possideant. 

Et  ut  hoc  inviolabiliter  ratum  sit,  sigilli  nostri  auctori tate  munivimus.  Huj  11S 
rei  testes  sunt:  Odo,  decanus  ; Hugo,  arcbidiaconus  ; Hilduinus,  thesaurarius  ; 
Galfridus,  precentor;  Teo,  celerarius  ; Guido,  arcbidiaconus  Gastinensis;  Hugo, 
archidiaconus  Stampensis  ; Martinus,  presbiter  et  canonicus;  Hirbertus, 
Teobaldus.  Odo,  Petrus,  Garnerius,  diaconi  et  canonici  ; Arnaudus,  Stcplianus, 
Engenulfus,  Rainaldus,  Salo,  Bartholomeus,  subdiaconi  et  canonici. 

Data  per  manum  Galfridi,  precentoris  et  cancellarii,  anno  ab  lncarnalione 
Domini  m°  c°  lxx°  i°. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  F.  du  Chapitre  de  Sens. 

CCXVI1. 

CHARTE  DU  ROI  LOUIS-LE- JEUNE  POUR  L’ARRAYE  SAINT-PIERRE-LE- VIF. 

(An  1171). 

Dans  cet  acte,  le  roi  rapporte  que  Girard  de  Joigny  avait  quatre  terrains  sur  le  bord  de 
la  Vanne,  sur  lesquels  il  fit  construire  quatre  moulins  à foulon  à scs  propres  frais,  et  fit 
abandon  au  roi  de  la  moitié  des  revenus. 

Le  roi,  en  récompense,  ordonna  que  ses  bourgeois  de  Sens,  et  les  autres  hommes  qui 
étaient  régis  par  son  prévôt,  iraient  moudre  à ces  moulins. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Ludovicus,  Dei  gracia  Fran- 
corum  rex,  notum  facimus  universis  presentibus  et  futuris  quod  Girardus  de 
Joviniaco,  in  flumine  Vanne  quatuor  areas  habebat,  in  quibus  de  suo  proprio 
quatuor  molendinos  fullonarios  conslruxit,  et  nos  et  heredem  nostrum  in  medie- 
tatem  reddituum,  per  omnia  recepit;  ila  etiam  quod  de  communi  custodicntur 
et  reparabantur.  Nos  vero  tam  ipsi  quam  heredi  suo  concessimus  quod  proprii 
homines  nostri  Senonenses,  et  alii  qui  per  prepositum  nostrum  se  justiciabunt 

30 


ii 


234 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


molendinos  illos  per  bannum  adibunt,  talem  penitus  donando  consueludinem 
qualeni  in  aliis  molendinis  dare  consueverant  uno  anno  antequam  isti  essent 
constructi.  Quod  ut  ratum  sit  et  inconvulsum,  scribi  et  sigillo  nostro  confirmari 
precepiraus. 

Actum  Miliduni,  anno  Verbi  incarnati  millesimo  centesimo  septuagesimo 
primo,  astanlibus  in  palatio  nostro  quorum  nomina  subscripta  sunt  et  signa  : 
si  gnu  m comitis  Teobaudi,  dapiferi  nostri  ; signum  Mathei,  camerarii  ; signum 
Guidonis,  buticularii;  signum  Radulfi,  eonstabularii. 

Data  per  manum  Hugonis,  cancellarii  et  Suessionensis  episcopi. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  Saint-Pierre-le-Vif 
de  Sens,  L.  xvn. 

Girard  ayant  vendu  à l’abbaye  Saint-Pierre-le-Vif  son  droit  de  propriété  sur  les 
moulins  mentionnés  en  la  charte  ci-dessus,  le  roi  confirma  les  conditions  de 
l'association  en  faveur  des  nouveaux  propriétaires.  — Arch.  de  l’Yonne,  ibidem. 


CCXVIII. 

CHARTE  DE  L’ÉVÈQUE  D’AUTUN  POUR  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(Entre  1171  et  1188). 

L’évêque  atteste  qu'Àrtaud  de  Chastelux  a fait  don  à l’abbaye  de  tout  ce  qu’il  possédait 
à Busson,  à Busai  et  à Nemais,  jusqu’au  torrent  qui  coule  vers  Quarré. 

Ego  Stephanus,  Dei  gralia  Eduensis  episcopus,  notum  fieri  volo  presentibus 
et  futuris  quod  dominus  Artaudus  de  Chateluz  dédit  Deo  et  Beate-Marie  et  fratri- 
bus  de  Reiniaco,  pro  salute  anime  sue  et  antecessorum  suorum,  sine  alla 
retemptione  [sic),  quicquid  habebat  in  terris,  in  pratis,  in  nemoribus,  in  aquis,  in 
toto  finagio  de  Busson  et  de  Buscei,  et  de  Nemais,  usque  ad  torrentem  qui  defluit 
sub  Quarreia. 

Hujus  rei  testes  sunt:  Girardus,  presbyter  de  Quarreia;  Ansericus,  dominus 
, de  Monteregali,  de  ctijus  casamento  hoc  totum  erat  ; et  ipse  hoc  laudavit  et  Hugo 
de  Chateluz.  Hoc  totum  laudavit  Reinaldus,  filius  prefati  Artaldi.  Cujus  laudationis 
testes  sunt  : Constancius,  presbyter  Castri-Censurii  ; et  Johannes,  capellanus  de 
Lescheriis.  Et  hoc  ipsum  laudavit  Agnes,  filia  ipsius  domini  Artaudi,  et  maritus 
ejusHavinus;  et  pro  hoc  habuerunt,  de  beneheio  domus,  lx  solidos.  Ejusdem 
laudationis  testes  sunt  : Guido,  presbyter  de  Rovreio,et  Guarnerius,  presbyter  de 
Sancto-Andrea. 


XIIe  SIÈCLE.  235 

Ut  autem  hoc  ratura  et  firmum  perpetuo  maneat,  presentis  scripti  et  sigilti 
nostri  auctoritate  roboraraus. 

Pièce  originale,  scellée  du  sceau  de  l’évêque  d'Autua;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds 
Reigny,  L.  11,  s.-l.  3“. 


CCXIX. 

CHARTE  D’ÉTIENNE , ÉVÊQUE  D’AUTUN  , POUR  L’ARBAYE  DE  REIGNY. 

(Entre  1171  et  1188). 

L’évêque  rapporte  qu’Hugues  de  la  Porte  avait  fait  don  à l’abbaye  de  cens  sur  les  prés 
d’Ablon  et  la  forêt  de  Chau,  qu’il  offrit  ce  cens  sur  l’autel  même  de  l'abbaye  et  qu’i^ 
reçut  21  livres  en  récompense,  mais  que  dans  le  même  temps  Etier.ne  Letard  avait 
racheté  ce  droit  d’Hugues,  à l’insu  des  moines.  Alors  ceux-ci  l’ayant  traduit  en  jugement, 
il  renonça  à son  usurpation  en  recevant  toutefois  25  livres,  monnaie  de  Souvigny,  deux 
bœufs,  une  vache  et  un  taureau. 

Ego  Stephanus,  Dei  gratia  Eduensis  episcopus;  notum  fieri  volo  prescntibus 
et  futuris  quod  Ilugo  de  Torta,  fratribus  de  Regniaco,  pro  anima  sua  et  anlcces- 
sorum  suorum,  in  elemosina  perpetuo  quittavit  xxx  solidos  censuales  quorum  xvi 
solidi  pro  pralis  de  Ablon,  et  residuixiv  solidi  pro  foresta  de  Callibus  debebantur. 
Ipse  vero  Hugo,  Regniacum  cum  filio  suo  Guidone  veniens,  in  conventus  mona- 
eborura  presentia,  predictara  quitalionem  et  donura  super  altare  obtulil  et  fideliter 
tenendum  conpromisit,  et  xxi  libras  de  beneficio  domus  Regniacensis  habere 
debuit. 

Porro  Stephanus  Letardi,  eodem  tempore,  fratribus  inconsultis,  sub  predicto 
precio  donum  factum  et  conventionem  intravit,  et  in  casamentum  a prefato  Hu- 
gone  accepit.  Cum  igitur  prefatus  Stephanus  super  tara  injusto  facto  apredictis 
fratribus  in  causam  et  judicium  traheretur,  penitentia  ductus,  fratribus  de 
Regniaco,  in  eiemosinam,  habitis  tamen  de  beneficio  domus  xxv  libras  Solvinia- 
censium  et  duobus  bobus  et  vacca  una  et  uno  tauro,  censura  jamdictum  resigna- 
vit,  et  uxoris  sue  consensu  perpetuo  laudavit. 

Hoc  etiam  laudavit  Hugo  de  Porta.  Cujus  rei  testes  sunt  : Guido  Magnus  et 
Isembardus,  canonici  Castri-Censurii.  Laudavit  hoc  uxor  prefali  Hugonis,  nomine 
Tecia,  et  filii  eorum  Guido  et  Gaufridus.  De  laude  uxoris  et  filii  ejus  Guidonis 
lestes  sunt  : Guido  Magnus,  canonicus  Castri-Censurii,  et  Ilerius,  prepositus 
Malliaci,  et  Dodo  Senis,  filius  prepositi.  De  laude  Gaufridi  testes  sunt  : predictus 
Guido  Magnus;  Duran  Moteez;  Stephanus,  famulus  Isembardi,  canonici;  Milo, 


236  CARTULAIRF,  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

filins  Duranni  Gasun.  Ut  igitur  istud  ra’um  et  firmum  perpetuo  liabeatur,  pré- 
senti  pagina  et  sigilli  nostri  muniminc  roboramus. 

Original,  scellé  du  sceau  de  l'évêque  d’Autun,  figuré  assis  et  bénissant  : légende  : 
S1GILLVM  ST  E Pli  AN  I,  EDVENSIS  EPISCOPI;  Archives  de  l’Yonne,  F.  Reigny, 
L.  xv,  s.-l.  lrc. 


eexx. 

CHARTE  D’ADÈLE,  COMTESSE  DE  JOIGNY,  POUR  L’ABBAYE  DE  DILO. 

(An  1172). 

La  comfesie  confirme  la  donation  faite  par  son  mari,  le  comte  Rainard,  à l’abbaye  de 
Dilo,  delà  moitié  du  droit  de  salage  à Joigny.et  delà  permission  de  pêcher  dans  la  rivière, 
pendant  8 jours  par  an,  avec  deux  bateaux. 

Ego  Adelaidis,  comitissa  Joviniaci,  notuni  facio  tam  presentibus  quam  futuris 
quod  dominus  meus,  Rainardus  cornes,  mari  lus  meus,  pro  sainte  anime  sue,  dédit 
et  concessit  ecclesie  Deiloci  medietatem  totius  salagii  quod  Joviniacum  habebat 
et  su  i j ii  ri  s erat.  Concessit  eliam  predicte  ecclesie  piscaturam  per  totam  aquam 
suam,  octo  diebus  per  annum,  cuin  duabus  navibus.  Ut  aulemhoc  ratum  perma- 
nent, sigilli  mei  caractère  fecimus  communiri.  Hujus  rei  testes  sunt  : Petrus, 
prior  Joviniaci;  Tbeobaudus  Crispeinsis  ; Jolduinus,  vicecomes;  Adallelmus  de 
Chanval un  ; Gautori lis,  marescallus. 

Actum  est  hoc,  a p u d Crispeium,  anno  ab  Incarnationc  Domini  m°  c°  lxx°  ii°. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne:  F.  de  l’abbaye  de  Dilo,  L.  I. 

Celte  donation  fut  confirmée  par  Guillaume  de  Champagne,  archevêque  de  Sens.  — 
Ibidem,  L.  xvi  ; s.  1.  lre. 


CCXXI. 

DONATION  PAR  L’ABBÉ  DE  VÉZELAY  A L’ABBÉ  DE  QUINCY. 

(An  1172,  30  novembre). 

Girard,  abbé  de  Vézelay,  annonce  avoir  donné  à Gautier,  abbé  de  Quincy,  une  vigne 
située  à Chablis,  que  Pierre,  autrefois  doyen  de  Chablis  et  chapelain  de  Vézelay,  avait 
donnée  A l’abbaye  de  Vézelay. 

Ne  res  geste  décidant  a memoria,  litteris  commendare  humana  constievit 
industria.  Sciant  igitur  tam  présentés  quam  futuri  quod  ego  Girardus,  abbas,  et 
universus  ecclesie  Vizeliacensis  conventus  dedimus  et  concessimus  quandam 


XIIe  SIÈCLE. 


237 

vineam  quam  Petrus,  quondam  decanus  de  Chableïo,  et  capellan us  Vizeliacensis, 
nobis  apud  Chableium  donaverat,  venerabili  fratri  nostro  Gauterio,  abbati,  et 
ecclesie  Qninciaci  eu i i pse  precrat  ; nobisque  tam  ipse  quam  fratres  ejusdem 
ecclesie  devota  familiarilate  et  familiari  devotione,  in  temporalibus  et  in  spiritua- 
libus  obligati  tenebuntui*. 

Aclum  est  hoc,  in  capitule  Vizeliaccnsi,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c° 
lxx°ii°;  in  lesto  Sancli-Andree,  et  nostrorum  munimine  sigillorum  corroboratum. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l'Yonne,-  F.  Quincy. 


CCXXII. 

SENTENCE  DES  ABBÉS  DE  PONTJGNY  ET  DE  CLAIRVAUX  SUR  DES  CONTESTATIONS 
ÉLEVÉES  ENTRE  LES  ABBAYES  DE  RE1GNY  ET  DE  BOURAS. 

(An  1172). 

Les  arbitres,  en  présence  do  trois  autres  abbés,  décidèrent  que  la  grange  de  Vaurcta, 
bâtie  par  les  moines  de  Reigny,  serait  conservée.  Ils  fixent  les  limites  que  les  troupeaux 
de  cette  abbaye  ne  devront  plus  franchir.  Les  moines  de  Bouras  ne  pourront  établir  des 
tentes  ù moins  d'une  demi-lieue  de  celles  de  Ileigny,  sauf  accord  réciproque  : etc. 

Ego  Garinus,  Pontiniaccnsis  et  ego  Giraldus,  Clarevallensis  abbates,  notum 
fieri  volumus  presenlib us  et  futuris  quod  d iscordia  que  versabatur  inter  fratres 
de  Bono-Radio  et  fratres  de  Rcgniaco,  pro  nova  grangia  eoruin  et  pasturis  et  pratis 
de  Yaurcta,  ex  a ucioritate  et  mandato  capituli  Cisterciensis  convenientes,  pre- 
sentibns  coabbalibus  nostris  Gislcberto  de  Fonte-Moriniaci,  Helia  de  Callovio, 
Stephano  de  Pétris,  assensu  ulriusque  partis,  amicabili  compositione  terrainavi- 
mus.  Decrevimus  in  primis  ut  grangia  ipsa  fratrum  Regniacensium  permaneat. 
Ceterum,  de  pasturis,  intuitu  pacis  et  racionis,  statuimus  ut  nec  fratres  de  Bono- 
Radio,  neque  Regniacenses,  ultra  sarratas  que  tendunt  a Montemedio  usque  ad 
Petrosam,  aliquo  tempore,  pcc.ora  sua  ad  pascendum,  nisi  communi  assensu 
utriusque  partis,  bine  inde  transducant,  excepto  quod  Regniacenses,  hiemis  tem- 
pore  pecora  sua  ad  hiemandum  ultra  sarratas  hoc  modo  transducere  licebit;  quod 
viarn  que  tendit  a Sano-Puteo  usque  Verrerias  et  inde  usque  Interannis,  versus 
grangiam  de  Cavanniaco  non  transeant.  Sane  Regniacenses  tentoria  sua  con- 
struere  poterunt  in  villa  que  dicitur  Fargies,  vel  ubicunque  voluerint,  extra  pre- 
dictam  viam,  ita  tamen  quod  tantum  distabunt  a via  quantum  villa  de  Fargiis 
distare  videlur.  Porro  fratres  de  Bono-Radio  infra  terminos  suos,  ubi  voluerint, 
construere  tentoria  sua  poterunt,  extra  similiter  ubi  voluerint,  ita  tamen  quod 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


remota  erunt  per  dimidiam  leugam  a tentoriis  Regniacensibus,  nisi  communi 
utriusque  partis  assensu  propinqiiiora  fiant  ; hoc  nichilominus  observato,  ne  infra 
prata  de  Vaureta  et  tentoria  Regniacensia,  ilia  de  Bono-Radio  fiant.  Qtiecunque 
vero  fratres  Regniacenses,  sive  in  pratis,  sive  in  terris,  in  presentiarnm  possi- 
dent,  intégré  eisdem  permaneant,  ita  quod  de  eetero  terras  ad  excolendum 
versus  grangiam  de  Cavanniaco  infra  duas  leugas  non  acquirant,  nec  prata  infra 
unam.  Extra  vero,  ubi  commodius  viderint,  sine  contradiciione,  quantum  volue- 
rint,  acquirant.  Hanc  igitur  prescriptam  compositionem  fccimus,  prescnlibus 
abbatibus  Willelmo  de  Bono-Radio,  Ascelino  de  Regniaco,  ipsisque  laudantibus, 
sigillis  nostris  munivimus,  supposilis  testibus  monachis  scilicet  de  Bono-Radio 
et  de  Regniaco:  Humbaldo,  cellerario  ; Gauterio  de  Corbignei  ; Petro  Blanco,  de 
Bono-Radio;  Giraldo,  suppriore;  Teoinanno  , cantore;  Arnaldo,  liospilali  de 
Regniaco. 

Actum  est  boc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxx°  ii°. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l'Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  de  Reigny, 
L.  xxvi,  s.-l.  lre. 


CCXXIII. 

DONATION  D’ÉGLISES  PAH  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  A L’ABBAYE  DE  SAINT-JEAN 

DE  CETTE  VILLE. 

(An  1172). 

L’archevêque  s’adressant  à l’abbé  Garmond,  déclare  avoir  donné  à l’abbajm  Saint-Jean 
les  églises  de  Molinons,  de  Villeneuve-sur-Vaane,  de  Theil,  de  Vaumort,  de  Serbonnes, 
de  Montbarrois  et  de  Bois -Commun. 

Willelmus,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus  et  apostolice  sedis  legatus, 
dilectis  filiis  Garmundo’  abbati,  totique  capitule  ecclesic  Sancti-Johannis  Seno- 
nensis, in  perpetuum.  Justa  desideria  justum  est  adimplere,  et  pietatem  sectan- 
tibus  materia  ministranda  pictatis.  Eapropter,  dilecte  in  Domino  iili,  Garmunde, 
tibi  et  fratribus  tuis  Domino  tecum  famulanlibus,  quorum  ut  npud  bomines 
opinio  sic  apud  Deum  devotio  creditur  approbari,  conccdimus  in  perpcluum  et 
assignamus  ccclesiam  de  Molendinoleonis  et  ecclesiam  de  INova-A  i lia  que  sita 
est  super  Vennam,  et  ecclesiam  de  Tellio,  et  ecclesiam  de  Vallemauri  et 
ecclesiam  de  Serbona,  et  ecclesiam  de  Montebarrcs,  et  ecclesiam  de  Boscummun, 
cum  omnibus  appendiciis  earum.  Ad  tuam  igitur  et  successorum  tuorum  dili- 
gentiam  perlinebit  predictas  ecclesias  libéré  et  intégré  passidere,  ibique  cano- 


XIIe  SIÈCLE. 


nicos  qui  parrochias  regant  ponere  et  omnia  prout  res  exigere  videbitur  disponere, 
salvo  dumtaxat  pontificali  jure  et  subjectione  noslra. 

Actum  Senonis,  in  pontificali  domo,  annoablncarnationeDomini  m°  c°  lxx°ii°; 
astantibus  de  clericis  nostris,  Hugone,  archidiacono  ; Hilduino,  tessaurario; 
Odone,  decano;  Goffrido,  prccentore  ; Teone,  cellerario;  Guidone,  archidiacono; 
Symone,  archidiacono  ; Hugone,  archidiacono. 

Original,  scellé  autrefois;  Bibl.  de  Sens;  Fonds  de  l’abbaye  de  Saint-Jean  de  Sens.. 

Le  pape  Alexandre  III  confirma  la  charte  ci-dessus  par  une  bulle  datée  d’Anagni, 
le  îv  des  calendes  de  mars  — Ibidem. 

CCXXIV. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  LE  CHAPITRE 
DE  SAINT-MARTIN  DE  TROYES. 

(1172-1176). 

L’archevêque  confirme  à l’abbé  Vital  le  droit  de  présentation  de  l’église  de  Neuvy,  et  la 
jouissance  de  la  moitié  des  revenus  qui  en  dépendent. 

Willelmus,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  apostolice  sedis  legatus, 
dilectis  filiis,  Yitali,  abbati,  lotique  capitulo  Beati-Marlini  Trecensis,  salutem  in 
Domino.  Paci  et  quieti  vestre  providere  cupientes  vobis,  etecclesievestre,  medie- 
talem  beneficiorum  ecclesie  de  Noviaco,  que  ab  antecessoribus  nostris  vobis 
collata  est,  cum  appenditiis  suis  et  cum  presentatione  presbiteri  ejusdem  eccle- 
sie in  perpetuum  possidendam  donamus,  et  presentis  scripti  attestatione,  et 
sigilli  nostri  auetoritate  confirmamus;  statuentes  et  sub  analhemateprohibentes 
ne  quis  liuic  nostre  confirmationis  pagine  in  aliquo  contraire  présumât,  salva  in 
omnibus  aposiolice  sedis  auetoritate. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Aube;  Fonds  de  l’abbaye  Saint-Martin  de 

Troyes. 


ccxxv. 

PRIVILEGES  ACCORDÉS  AUX  HABITANTS  DE  VILLENEUVE -L’ARCHEVÊQUE 
PAR  LES  ARCHEVÊQUES  DE  SENS. 

(1172  et  1197). 

Guillaume,  archevêque  de  Sens,  voulant  aider  à l’accroissement  de  la  Ville-Neuve  à 
laquelle  l’ont  associé  les  moines  de  l’abbaye  Saint  - Jean,  donne  aux  habitants  les  cou- 


m) 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  I»E  L’YONNE. 

tûmes  de  Lorris.  En  1197,  .Michel  de  Corbeil,  son  successeur,  et  Ansaut  dcTrainel donnent 
une  nouvelle  charte  aux  habitants. 

Ge  Guillaume,  par  la  grâce  Dieu  arcevcsque  de  Senz  et  légat  dou  siège  de 
Rome,  faisons  savoir  à touz  cels  qui  sont  et  qui  à venir  sont  que  por  la  Nœve-Vile 
estre  acreuee  en  laquele  l’iglisede  Saint-Jehan  de  Senz,  de  l’otroi  de  l’abbé  et  de 
tout  le  chapitre,  nos  avoit  acompaigniez,  avons  olroic  à touz  les  demoranz  iki 
et  conformé  lez  coustumes  que  li  home  de  Lorriz  ont  en  telle  manière  : que  qui- 
cunques  aura  maison  en  la  parroisse  de  la  Noeve  Vile,  por  sa  maison  et  por  un 
arpent  de  terre,  se  il  l’a  en  cele  parroche,  sis  deniers  de  cens  paiera  tant  seule- 
ment, et  se  il  acquiert  iceli  au  cens  de  sa  maison  le  tiegne;  nus  lions  de  la 
parroisse  de  la  Noeve-Yile  1 lion  lieu  ou  autre  costume  rende  de  sa  norreture,  ne  de 
sa  Idée  que  il  aura  de  son  labour  ou  du  labour  de  scs  bestes  quelcs  que  il  soient, 
rende  minage;  et  de  son  vin  que  il  aura  de  ses  vignes,  onques  ne  rende  forage. 
Nus  d’els  en  besoigne,  n’en  chevaucliic  aille  se  il  ne  veut  revenir  celi  jour  à sa 
maison;  et  quicunques  en  la  parroisse  de  la  Noeve-Yile  aura  sa  possession,  nule 
chose  de  cele  perdra  por  nul  forfait  que  il  face,  s’en  vers  nous  ou  en  vers  l’iglise 
Saint-Jehan,  ou  aucun  de  nos  hostes  aura  forfait.  Nus  à la  foire  ou  au  rnarchié 
de  la  Noeve-Yile,  venant  ou  alant,  soit  pris  nec  destorbez,  se  il  n’a  forfait  celi  jour  ; 
et  nus  en  jour  de  rnarchié  ou  de  foire  de  la  Noeve-Yile  gage  de  son  plege  prei- 
gne,  s’en  jour  semblable  cele  plevine  n’a  esté  laite  , et  le  forfait  de  soisanlc  sols 
à cint  sols,  et  le  forfait  de  cint  sols  viegne  à douse  deniers,  et  la  clameur  du  pré- 
vost  à quatre  deniers.  Et  nul  d'aus  avec  nos  ou  avec  l’abbé  issc  de  la  Noeve-Yile 
tenir  plcz.  Nus,  ne  nous  ni  autre,  ans  homes  delà  Noeve-Yile  tailliée,  ne  toile,  ne 
prière  face  ; et  nus  en  la  Noeve-Yile  vin  à ban  vende.  A la  Noeve-Yile  nos  aurons 
créance  en  viandes  à nostre  cels  ou  de  l’abbé  ad  quinse  jors  acompliz  estre  paiée. 
Et  se  aucuns  de  cels  homes  aura  eu  nostre  gage,  ou  de  l’abbé,  ou  d’autre,  il  nel 
tendra  pas  outre  huit  jors,  fors  de  son  gré.  El  se  li  uns  vers  l'autre  aura  cncoru 
immistié,  et  il  se  soient  accordé  sanz  enfrainte  cl  cri  dou  chastel  ou  du  bore,  le 
prévost  ne  mie  fait  : nule  chose porcc  à nos  ni  à nostre  prévost  il  amendera;  et 
se  clameur  sera  fete,  de  ce  il  leur  list  accorder  els  de  que  il  auront  paié  le  droi- 
ture jugiée;  et  se  li  un  de  l’autre  ara  fet  clameur  et  li  autre  envers  l’autre  nule 
amende  aura  fet,  nule  chose  por  ce  à nos  ni  a nostre  prcvosl  il  ierl  à amender;  et 
se  li  uns  à l’autre  ara  deu  ferc  sairement,  il  li  list  pardoncr  li.  El  se  les  homes  de 
la  Noeve-Yile  auront  doné  gages  de  bataille  folcmcnt  et  de  l’otroi  du  prévost, 
ançois  que  li  ostages  soient  livré,  se  seront  acordé  : l’un  et  l’autre  pait  deus 
sols  et  sis  deniers;  et  se  li  ostages  auront  esté  doné,  set  sols  et  sis  deniers  pait 
l’un  et  l’autre  ; et  se  de  loiaus  homes  aura  esté  faite  la  bataille,  les  ostages  dcl 


XIIe  SIÈCLE. 


241 

veincu  cent  et  douse  sols  paieront.  Nul  de  cels  nos  face  corvée  ; li  vilain  la  busche 
à nostre  cuisine  et  de  l’abbé  amèneront.  Nul  de  cels  soit  tenu  pris  se  il  puet  doner 
piège  de  venir  à droit.  Et  chescun  d’aus  vende  ses  choses  se  il  les  veut  vendre  et 
ses  ventes  rendues,  se  il  se  veut  de  la  vile  départir,  franc  et  quite  se  départe,  se  en 
la  vile  n’aura  forfait  fet.  Et  quicunques  en  la  parroisse  de  laNoeve-Vile  aura  mes, 
se  cri  l’aura,  soi  et  par  nos  et  par  le  prévost  aura  voulu  fere  droiture,  franc  et 
quite  ilec  demeurt,  se  il  ne  l’aura  voulu  fere,  desques  à lieu  seur  ait  nostre  conduit. 
Et  nus  avec  aucun  pledera  fors  que  por  cause  de  suire  sa  droiture  et  de  recevoir. 
Es  noces  de  la  Noeve-Vile  li  crieur  aura  nule  chose  par  costume,  ne  la  guete.  Et 
nul  gaeigneur  de  la  parroche  de  la  Noeve-Vile  qui  terre  coutit  à charrue,  plus  que 
une  mine  de  froment  à touz  les  serganz  de  la  Noeve-Vile  doinst  par  costume  quant 
meisson  sera.  Et  se  chevalier  aucun  ou  sergant  les  chevaus  ou  les  autres  bestes 
des  homes  de  la  Noeve-Vile  in  nos  bois  aura  trové,  il  nés  doit  pas  mener  fors 
qu’au  prévost  de  la  Noeve-Vile;  et  se  aucune  beste  de  la  parroisse  de  la  Noeve- 
Vile,  chaciée  de  toriaus  ou  contrainte  de  mosches,  aura  entré  nostre  forest 
ou  haie,  nule  chose  por  ce  devra  au  prévost  amender  celi  qui  la  beste 
sera,  se  il  puet  jurer  que,  malgré  la  garde,  fust  ilec  entrée.  Et  se  aucun 
gardant  li  à escient  i sera  trovée,  douse  deniers  por  li  dorra.  Et  se  pluseurs, 
autre  tant  por  chescune  pait.  Es  fors  de  la  Noeve-Vile  ne  seront  pas  porteurs  par 
costume,  ne  les  gueteurs  ne  seront  pas  par  costume.  Et  les  homes  de  Noeve-Vile 
le  bois  mort  à lor  us  hors  la  forest  preignent.  Et  quicunques  el  marchié  de  la 
Noeve-Vile  achètera  aucune  chose  ou  vendra,  et  par  oubliance  son  tonlieu  aura 
retenu,  enprès  huit  jors  le  pait  sanz  aucune  acheison,  se  il  puet  jurer  que  il  ne 
l’eustmie  retenu  à escient.  Et  se  aucun  des  homes  de  la  Noeve-Vile  aura  esté 
acusé  d’aucun  et  il  ne  porra  estre  prové  par  tesmoig  {sic)  contre  la  provance 
del  demandant,  par  sa  seule  main  se  descoupera.  Nus  de  cele  parroisse,  de 
quelque  chose  que  il  vendra  sus  semaine,  ou  achètera  en  jor  de  marchié,  en  ce 
marchié  por  son  us  nule  costume  dorra.  Por  ce  nos  avons  establi  que  toutes  les 
foiz  qu’en  la  vile  sera  muez  li  prévost,  l’un  emprès  l’autre  jurt  soi  establiement 
garder  toutes  ces  costumes,  e ensement  li  novel  toutes  les  foiz  que  li  sergant 
seront  muez.  Que  ce  soit  dès  or  en  avant  ferme  et  estable  à touz  jors,  nos  avons 
commandé  escrire  ceste  présente  page  et  afermer  la  de  l’autorité  de  nostre  scel. 
Ce  fut  fet  communément  à Senz,  el  palais  l’arcevesque,  l’an  de  l’Incarnation 
Nostre-Seigneur  mil  et  cent  et  soisante  et  douse. 

Et  plus  bas  : 

Michiel,  par  la  grâce  Dieu,  arcevesque  de  Senz  et  Ansiauz  de  Trainel,  à touz 
cels  à cui  ces  lettres  venront,  salut  en  Nostre-Seigneur.  Nos  volons  fere  à savoir 

h 31 


242  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE, 

que  cuni  entre  nos,  d’une  part,  et  les  homes  de  la  Vile-Noeve-sus-Venne,  de  l’au- 
tre, demandé  fust  tornée  des  contes  avoir  par  costume  et  de  nostre  vin  amener 
à leurs  cherretes  et  de  la  moisson  avoir  de  leur  terres,  et  des  costumes  des 
molins.  Les  costumes  diligamment  enquises  qui  sont  gardées  à lor  uz  en  ces 
manières  de  cas,  nos  avons  olroié  as  devandiz  homes  celes  meismes  costumes  à 
estre  gardées,  c’est  à savoir  que  nos  n’aurons  nules  contes  de  costume,  et  se  nos 
aurons  volu  vin  amener  lesdiz  homes  le  vin  de  nos  vignes  et  de  noz  rentes  de 
l’espace  de  quatorse  liées  ou  là  environ,  à leur  ehevaus  qui  traihent  seront  tenuz 
amener,  se  par  nostre  volenté  et  par  la  leur  ne  nos  auront  doné  deniers,  mes  à 
ce  ne  porront  estre  contraint.  Enseurquetout  nulborgoisde  cele  meisme  Vile- 
Noeve  devra  moisson,  se  il  ne  tient  terre  de  vilennage.  Les  gaaigneurs  de  terre  qui 
seront  hors  de  vile  devront  moisson  as  serganz.  Li  monniers  de  cele  vile  sera 
tenu  de  costume  porter  le  blé  et  raporter,  et  vaner,  et  les  revanes  seront  celi  qui 
le  blé  sera.  Se  li  monniers  n'aura  volu  fere  si  comme  nos  avons  dit  devant,  il 
porront  moudre  à quelque  molin  que  il  voudront.  Que  ce  soitferm,  (sic)  nos  avons 
fet  con fermer  la  présente  charte  dou  garnissemenl  de  nos  seaus.  Ce  fut  fet  l’an 
de  Nostre  Seigneur  mil  et  cent  et  quatre  vinz  e disset. 

Traduction  française  de  fan  1250  environ,  sur  une  pancarte  en  parchemin  sans 
vidimus  d’aucune  espèce  ; Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’archevêché  de  Sens. 
— Villeneuve-l’Archevêque. 

CCXXVI. 

CHARTE  DE  FONDATION  DIJ  PRIEURÉ  DE  YIEUPOU  PAR  DREUX  DE  MELLO 

ET  SA  FEMME. 

(An  1172). 

Dreux  de  Mello  et  sa  femme  Ermengarde  déclarent  avoir  donné  aux  religieux  de  Gram- 
mont,  qui  habitent  la  forêt  située  auprès  de  Saint-Maurice,  tout  le  terrain  compris  dans 
l’enceinte  du  fossé  qui  circonscrit  leur  couvent.  Gui  de  Dampierre  ; Milon,  son  frère,  et 
Guillaume,  fils  des  donateurs  et  autres  ont  approuvé  ce  don.  La  charte  contient  en 
outre  l’énumération  d’autres  libéralités  faites  par  diverses  personnes  aux  religieux. 

Sciant  tâm  présentes  quam  posteri  quod  ego  Drogo  deMerlo  et  et  Ermengardis, 
nxor  mea,  dedimus  Deo  et  Beate-Marie  et  fratribus  Grandimontensis  ordinis,  qui 
morantur  in  nemore  juxta  Sanctum-Mauricium,  quicquid  habuimus  infra  cingu- 
lum  fossati  sui,  laude  et  assensu  dornini  Guidonis  de  Dampetra  et  domini  Mil o- 
nis,  fratris  sui,  et  Guillelmi,  filii  nostri  et  ceterorum  heredum  nostrorum  ; et 
dominas  Pet  rus  Bernardi,  si  quid  habebat  infra  fossatum  predictorum  fratrum 


XIIe  SIÈCLE. 


m 


quitavit  eis.  Hoc  approbavit  dorninus  Humbaldus,  abbas  Sancti-Germani,  et 
commune  capitulum  ejusdem  ecclesie,  et  quicquid  dorninus  Guillelmus  de  Blairi 
in  hoc  dono  habebat  ipse,  et  heredes  sui,  et  uxor  ejus  eis  dederunt;  et  donum 
laudaverunt  et  dorninus  Hato  de  Insula  similiter.  Item  dorninus  Matheus  Vanne 
et  dorninus  Stephanus  Putet  dederunt  eisdem  fratribus  censum  manus  firme, 
cum  omni  justicia  et  dominatione,  et  cum  excassura,  si  forte  evenerit.  Preterea, 
dorninus  Robertus,  sacerdos  de  Charmoi,  dédit  predictis  fratribus  duos  modios 
vini  in  vinea  sua  ad  Chicheri,  et  quatuor  sextarios  annone  de  terris  suis,  duos 
scilicet  sextarios  frumenti  et  unum  sextarium  siliginis,  et  alterum  ordei  ; et  jussit 
ut  quicunque  essent  terras  suas  vel  predictam  vineam  tenentes,  annuatim  redde- 
rent  sepedictis  fratribus  et  vinum  et  annonam,  sicut  prescribitur.  Qui  si  reddere 
desierint,  predicti  fratres  ad  terras  et  ad  vineam  revertentur.  Fraaldus,  maior  de 
Eglini,  et  uxor  ejus,  et  filii  ejus  dederunt  eis  duos  solidos  et  sex  denarios,  annua- 
tim in  domo  Joliannis  Ogeri  recipiendos.  Dédit  etiam  eis  dorninus  Saudagueit 
sex  denarios  ad  Mormund,  annuatim  ad  Albam-Spinam.  Dorninus  Reinardus 
Ratfard  dédit  prescriptis  fratribus  duodecim  denarios  annuatim  recipiendos  in 
molendino  maioris  de  Eglini,  ad  pontem  Sancti-Mauricii-Veteris,  quos  de  censu 
habebat.  Dorninus  Hugo  Ralbus  dédit  eis  annuatim  xviii  denarios,  quos  habebat 
in  uxore  Pétri  le  Limozin,  de  abunagio.  Ut  autem  hoc  ratum  pernianeat  futuris 
temporibus,  sigillorum  nostrorum  impressione  confirmavimus. 

Actum,  anno  Domini  m°  c°  lxx°  n°. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  F.  prieuré  de  Vieupou,  L.  rc. 


CCXXVI1. 

CONFIRMATION  PAR  LE  ROI  D’UN  ACCORD  PASSÉ  ENTRE  LE  COMTE  DE  NEVERS 
ET  LE  CHAPITRE  D’AUXERRE. 

;An  1173). 

Le  roi  rapporte  que  le  comte  de  Nevers  a engagé  au  Chapitre,  moyennant  500  livres  de 
Souvigny,  le  droit  de  gîte  qu’il  avait  à Pourrait!  et  à Chichery.  Le  comte  s’est  obligé  en 
outre  à ne  pas  réclamer  l’exercice  de  ce  droit  avant  de  rembourser  cette  somme  au  cours 
de  la  monnaie  d’alors;  et  à cette  époque,  Zi8  sous  d’argent  valaient  un  marc  d’argent  au 
poids  de  Troyes;  etc. 

Ego  Ludovicus,  rex  Francorum,  notum  facio  tant  presentibus  quam  futuris 
quod  compositio  inter  Capitulum  Autissiodorense,  et  Guidonem,  comitem  Niver- 
nensem,  in  hune  modum  facta  est.  Pro  capitalibus  Capituli  Autissiodorensis  vio- 


244 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE, 
lenter  ablatis  a comité,  invadiavit  cornes  eidem  Capitulo,  pro  quingentis  libris 
Silviniacensis  monete  gistas  potestatis  Pulvereni  et  Chichiriaci.  Concessum  est  et 
firmatum,  ex  parte  comitis,  quod  in  illis  gistis  invadiatis,  nihil  omnino  cornes 
Nivernensis  accipiet,  nisi  prius  reddiderit  quingentas  libras  predicte  monete,  in 
illo  valore  in  quo  tune  erat  moneta  ilia  Tune  enirn  quadraginta  et  octo  solidi 
talis  monete  valebant  marcham  argenti  ad  pondus  Trecense.  Concessum  est  etiam, 
ex  parte  comitis  et  ex  parte  Capituli,  quod  si  forte  cornes  vadium  redimere  volue- 
rit,  redditis  quingentis  libris  ejusdem  monete  in  prefato  valore,  et  iterum 
gistas  voluerit  accipere  ultra  unam  per  annum  in  predictis  balliis,  res  in  illo 
puncto  erit  in  quo  fuit  ante  invadiationem,  id  est,  persona  comitis  sub  excommu- 
nicatione,  et  terra  ipsius  sub  interdicto.  In  curia  etiam  regis  sub  eodem  statu 
erit  in  quo  erat,  donec  controversia  ista  debitum  finem,  mediante  justitia,  sortia- 
tur.  Quod  utique  ut  ratum  et  inconcussum  permaneal,  ad  instantiam  precum 
comitis,  in  manu  accepimus,  et  présentent  paginam  sigilli  nostri  munimine  con- 
firmavimus.  Condictum  etiam  fuit  et  bine  inde  concessum,  sicut  ab  utraque  parte 
accepimus,  quod  cornes  eandem  paginam  appositione  sigillorum  Senonensis 
archiepiscopi  et  Autissiodorensis  episcopi  sui  faceret  confirmari. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Dornini  m°  c°  lxx'  iii°. 

Lebeuf,  Mém.  sur  l'Histoire  d'Auxerre,  t.  îv.  Preuves,  n°  67,  2e  édition,  d’après 
l’original. 

CCXXVIII. 

JUGEMENT  DE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE  DE  SAINT-JULIEN 

D’AUXERRE. 

(An  1173;. 

L’archevêque  maintient  l’abbesse  de  Saint-Julien  dans  le  droit  de  présenter  deux 
prêtres  distincts  pour  les  cures  de  Migé  et  de  Charentenay,  malgré  l’opposition  d’Étienne, 
curé  de  ces  deux  paroisses. 

YVillelmus,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus , apostolice  sedis  legatus, 
omnibus,  tam  fu t u ris  quam  presentibus,  in  perpetuum.  Universitati  vestre  notum 
fieri  volumus  quod,  cum  queslio  coram  nobis  verteretur  inter  Agnetem,  abbatis- 
sam  Sancti-Juliani  Autissiodorensis  et  Stephanum,  presbyterum  de  Migeio,  super 
presentatione  ecclesie  de  Charantenai,  eo  quod  idem  Stephanus  assereret  se  in 
ecclesiis  de  Migeio  et  de  Charantenai  simul  presentatum  fuisse,  et  ideo  utram- 
que  ecclesiam  velle  possidere  : et  abbatissa  idipsum  omnino  negaret;  ad  ulti- 
uiuid  cognitum  et  fide  probatum  quod  ipse  Stephanus  in  ecclesia  tantum  de 


XI  C SIÈCLE. 


245 

Migeio  ab  abbatissa  presentatus  fuerat,  et  non  in  ecelesia  de  Charantenai.  Quia 
vero  presentaliones  presbyterorum  tara  de  Charentene  quara  de  Migeio  ad  eccle- 
siam  Sancti-Juliani  pertinere  dignoscuntur,  presentationera  quam  abbatissa 
postea  in  ecelesia  de  Charentenai  de  alio  presbytero  fecerat,  ratam  esse  decrevi- 
mus.  Et  quod  deinceps  illi  liceat,  tam  apud  Charantenai  quam  apud  Migeium, 
presbyterum  presentare  recognoscentes,  et  jus  suum  et  dignitatem  ecclesie  sue 
conservare  cupientes,  idipsum  presenti  pagine  commendavimus  et  sigilli  nostri 
auctoritate  firmaviraus. 

Actum  apud  Autissiodorurn,  in  presentia  nostra,  anno  ab  Incarnatione  Domini 

m°  c°  LXX°  111°. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l'Yonne  ; Fonds  de  l ahhaye  Saint-Julien 
d’Auxerre,  L.  ni,  s.  I.  3e. 


CCXXIX. 

DONATION  PAH  GUI,  COMTE  DE  NEVERS,  A L’ABBAYE  UE  CRISENON. 

(An  1173). 

Le  comte  donne  aux  religieuses  une  rente  d’un  bichet  de  glane  à prendre  chaque 
semaine  sur  ses  moulins  d’Auxerre.  Ce  revenu  lui  était  échu  d’Étienne  Chenau;  etc. 

Sciant  présentes  et  posteri  quod  ego  Guido,  cornes  Nivernensis,  pro  Dei 
amore  et  animarum  patris  et  fratris  mei,  et  antecessorum  meorum  remedio,  et 
mee,  dedi  et  concessi  in  elemosynam  monialibus  de  Crisenone  unum  bichetum 
gleni  in  molendinis  suis  de  Autissiodoro,  qui  michi  exciderat  de  Stephano  Chenau, 
quem  idem  Stephanus  in  prefatis  molendinis  habebat  pro  factura  lignei  operis 
quam  in  molendinis  adhibebat,  et  singulis  hebdomadis  ilium  capiebat.  Hune 
bichetum  qui  michi  de  homine  meo  per  excasuram  excidit,  ego  Guido,  cornes, 
dedi  in  elemosynam,  et  quitavi  prediclis  monialibus.  Quod  ut  ratum  et  incon- 
cussum  permaneat  in  futurum,  publico  legitimorum  hominum  testimonio  confir- 
mavi,  et  sigilli  mei  impressione  roboravi.  Hujus  rei  testes  sunt:  Regnaudus  de 
Marchia;  Theobaudus  de  Gonnossa;  Regnaudus  Malis  ; Fainerius  de  Droia  ; 
Petrus  de  Churcum  ; Milo,  tune  prepositus  Autissiodori  ; Raadus;  Robertus, 
capellanus  comitis  ; Petrus  de  Sancto-Peregrino,  et  alii  plures. 

Actum  est  hoc,  Autissiodori,  anno  Verbi  incarnati  m°  c°  lxx°  iii°,  régnante 
Ludovico,  rege  Francorum  ; Willelmo,  episcopo  Autissiodori. 

Cartul.  de  Crisenon,  fol.  xv,  v°  ei  xvi,  r,  pièce  44;  Bibl  impériale.  — Gai  lia  Chris- 
tiana,  t.  xn,  Preuves  du  diocèse  d’Auxerre,  n»  47. 


m 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DK  L’YONNE. 


ccxxx. 

ABBAYE  DE  VÉZELAY. 

(De  1173  à 1199). 

Les  archives  du  célèbre  monastère  de  Vézelay  ont  été  détruites  dans  les  guerres  de 
religion,  et  il  ne  reste  qu’un  petit  nombre  de  chartes  antérieures  au  xive  siècle.  Nous 
en  avons  déjà  publié  quelques-unes.  Les  collections  de  bulles  papales  nous  ont  conservé 
cependant  quelques  privilèges  des  papes  et  notamment  d’innocent  III.  Ces  pièces  sont 
sous  forme  de  lettres  et  confirment  les  abbés  ou  l’abbaye  dans  leurs  privilèges  ; nous 
allons  en  publier  l’analyse.  Nous  y joindrons  l’indication  d’autres  actes  qui  n’existent 
plus. 


An  1173. 

» Vidimus  d’une  charte  de  Gui,  comte  de  Nevers,  touchant  la  garde-gardienne  de 
l’abbaye  de  Vézelay  ; Seguin,  étant  abbé  dudit  lieu.  Présens  I.,  mère  du  comte  ; Thibaut, 
doyen  de  Nevers;  Narjot  de  Toussy  ; Pierre  de  Curchon  ; Thomas,  clerc  du  comte  ; Venant 
de  Decize,  clerc;  Acbery,  doyen  de  Corbigny  ; etc.  Fait  à Vézelay,  audit  an  1173,  Louis, 
régnant  : Etienne,  estant  évesque  d’Autun  ; Bernard,  évesque  de  Nevers,  et  Guillaume, 
évesque  d’Auxerre.  » N"  1269A.  — Extrait  des  titres  de  Nevers. 

An  1182. 

Lettre  du  pape  Luce  111,  qui,  à la  demande  des  évêques  et  des  cardinaux,  accorde  à G., 
abbé  de  Vézelay,  l’usage  de  la  mitre.  « Datum  Laterani,  Vidus  januarii.  » — Bréquigny,  t. 
m,  p.  3A,  à la  date  du  11  novembre  1182. 

1186  14  juillet. 

Lettre  d'Urbain  III,  sur  le  même  sujet.  (Bréquigny,  t.  ni,  288).  « Usum  mitræ,  chiro- 
« thecarum  et  annuli  tibi,  fili  abba,  tuisque  successoribus  indulgemus.  » 

An  1187,  18  janvier. 

Lettre  du  pape  Clément  III  à Girard,  abbé  de  Vézelay,  qui  l'autorise  à se  servir  de 
sandales:  « Usum  sandaliorum  tibi  fili  abba,  tuisque  successoribus  infra  tuas  ecclesias 
« indulgemus.  » — Bréquigny,  t.  tv,  p.  92. 

An  1195. 

Lettre  de  G.,  archevêque  de  Lyon,  vidimaut  une  autre  lettre  de  Pierre,  comte  de  Nevers, 
et  d’Agnès,  son  épouse,  touchant  l’obligation  qu’ils  avaient  sur  l’église  de  Vézelay,  à la  fête 


XIIe  SIÈCLE.  247 

de  Pâques  et  à la  fête  de  la  Madeleine,  faite  pour  le  prix  de  1300  marcs  d’argent  du  poids 
de  Troyes.  Fait  à Châtillon,  au  mois  d’avril.»  — N°  3â63.  Extr.  des  titres  de  Nevers. 

An  1198,  22  mai. 

Lettre  d’innocent  III  à Hugues,  abbé  de  Vézelay,  par  laquelle  il  confirme  son  élection 
et  l’exhorte  à se  montrer  ferme.  — Bréquigny,  t.  iv,  p.  288.  — Lettres  d’innocent  III.  t.  i, 
partie,  p.  10A. 


An  1198,  avant  le  mois  de  mai. 

Lettre  d’innocent  III  à l’abbé  Girard,  par  laquelle  il  confirme  les  privilèges  de  l’abbaye 
et  accorde  à l’abbé  le  droit  d’excommunier,  au  lieu  et  place  du  pape,  ceux  qui  feraient  du 
mal  à l’abbaye,  au  cas  où  les  évêques  mettraient  de  la  négligence  à prononcer  l’excom- 
munication. — Bréquigny,  t.  îv,  p.  287. 

An  1198. 

Lettre  d’innocent  III,  par  laquelle  il  rappelle  que  ni  les  archevêques  ni  les  évêques  ne 
doivent  conduire  avec  eux  un  trop  grand  nombre  de  gens  à leur  suite,  dans  la  visite  des 
églises.  — Bréquigny,  t.  iv,  p 257. 

An  1198,  avant  le  mois  de  mai. 

Lettre  d’innocent  III  à l’abbé  Girard,  par  laquelle  il  révoque  un  privilège  accordé  aux 
chanoines  de  Châtel-Censoir,  à cause  du  dommage  que  ceux-ci  ont  causé  à l’abbave  de 
Vézelay.  — Bréquigny,  t.  iv,  257. 

An  1198,  avant  le  mois  de  mai. 

Lettre  du  pape  Innocent  III,  confirmative  de  la  convention  faite  par  l’abbaye  avec  Pierre, 
comte  de  Nevers,  et  Agnès,  sa  femme,  par  les  soins  du  légat  O.,  évêque  d’Ostie,  et  grâce  à 
la  médiation  du  roi.  Cette  convention  est  relative  à deux  procurations  réclamées  parle 
comte,  à Pâques  et  à la  Madeleine.  — D.  Bouquet,  t.  xix,  p.  35fi. 

An  1198,  5 mai. 

Lettre  d’innocent  III  à l’abbé  Girard,  par  laquelle  il  déclare  prendre  l’abbaye  sous  sa 
protection  et  en  renouvelle  les  privilèges,  et  notamment  l’indépendance  de  l’évêque 
d’Autun.  — Bréquigny,  t.  iv,  p.  282. 

An  1198. 

Lettre  d’innocent  III,  confirmative  des  droits  et  privilèges  de  l’abbaye.  — Bréquigny,  t. 
iv,  p.  257. 


248 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


An  1198. 

Lettre  d’innocent  III  à l'archevêque  de  Sens,  et  aux  évêques  d’Autun,  Langres,  Auxerre 
etNevers,  par  laquelle  il  leur  prescrit  de  lancer  une  sentence  d’excommunication  et  d’in- 
terdit contre  Pierre,  comte  de  Nevers,  pour  le  forcer  à observer  la  convention  faite  avec 
Vézelay  au  sujet  des  procurations.  — Bréquigny,  t.  iv,  p.  257. 

An  1198. 

Lettre  d’innocent  III,  par  aaquelle  il  défend  aux  archevêques  et  évêques  de  forcer  les 
chapelains  ou  frères  de  Vézelay  d’accepter  leur  jugement  pour  les  choses  temporelles. 
Mais  ils  les  recevront,  s’ils  se  présentent  volontairement.  — Bréquigny,  t.  iv,  p.  257. 

An  1199,  5 novembre. 

Lettre  d’innocent  III  à l’abbé  de  Vézelay,  accordant  AO  jours  d’indulgences  à ceux  qui 
se  confes:eront  à Vézelay,  le  jour  de  Sainte-Marie  Madeleine.  — Bréquigny,  t.  îv,  p.  268. 

CCXXX1. 

BULLE  DU  PAPE  ALEXANDRE  III,  POUR  L’ÉGLISE  SAINT-PÈRE  D’AUXERRE. 

(An  1174,  25  février). 

Le  pape  confirme  le  changement  fait  par  l’évêque  d’Auxerre  du  titre  de  doyenné  que 
portait  cette  église  en  celui  d’abbaye,  sous  la  règle  de  saint  Augustin.  11  confirme  la  pos- 
session de  l’église  de  Venouseet  de  la  chapelle  de  Rouvray  au  profit  du  monastère. 

Alexander  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dileclis  filiis  O.,  abbati  et  fratribus 
S.  Pétri  Autissiodorensis,  salutem  et  apostolicam  benedictionem.  Ea  quæ  ad 
honorent  et  profectum  ecclesiarum  rationabili  providentiastatuuntur,  approbare.et 
ut  débitant  obtineant  firmitatem,  auctoritate  apostolica  roborare  nos  decet.  Audi- 
vimus  autem  quod  venerabilis  frater  noster,  Willelntus,  Autissiodorensis  episco- 
pus, ad  preces  vestras  et  venerabilis  fratris  nostri,  Senonensis  arcliiepiscopi, 
apostolicæ  sedis  legati,  ecclesiara  vestrara  de  decanatu  in  abbatiam  mutavit,  et  ut 
in  ea  abbas  de  cætero  et  non  decanus  ordinaretur  firmiter  instituit  observandum. 
Quant  quident  insti tutionem,  sieut  rationabiliter  facta  est,  nos  ratant  et  firmant 
habentes  eant  præsentis  scripti  munimine  roborantus;  statuentes  ut  ordo  cano- 
nicus  qui  in  eadent  ecclesia,  secundunt  Deunt  et  B.  Augustini  régulant,  noscitur 
institulus,  perpetuis  ibidem  temporibus  inviolabiliter  observetur.  Niliilontinus 
ecclesiant  de  Venosa  cunt  capellania  de  Rouvre,  sicut  etiam  in  præsentiarum 
rationabiliter  possidetis,  vobis  et  per  vos  ecclesiæ  vestræ  auctoritate  apostolica 


XIIe  SIÈCLE. 


m 


confirmamus.  Decernimus  ergo  ut  nulli  omnino  hominum  liceat  liane  paginant 
nostræ  constitutionis,  etc.  Datum  Anagniæ,  v câlendas  rnartii,  indictione  vu. 

Gallia  christiana,  t.  xii,  Preuves  du  diocèse  d’Auxerre,  n°  xlvui.  — D.  Viole,  Hist. 
des  évêques  d’Auxerre,  t.  u,  f°  182,  r°  . B i b 1 . d’Auxerre,  Ms.  n°127. 

CCXXXII. 

CHARTE  DU  ROI  LOUIS- LE- JEUNE  POUR  LE  CHAPITRE  D’AUXERRE. 

(An  1174). 

Le  roi  rapporte  qu’après  l’accord  fait  entre  Je  Chapitre  et  le  comte  Gui,  par  Rengage- 
ment des  droits  de  gîte  à Pourrain  et  à Chichery  moyennant  5C0  livres  de  Souvigny,  les 
gens  du  comte  ont  de  nouveau  ravagé  les  terres  du  Chapitre.  Alors  pour  indemniser  le 
Chapitre  le  comte  ajouta  100  livres auxerroises  aux  500  livres  ci-dessus:  50 sous  d’Auxerre 
valaient  un  marc  d’argent  du  poids  de  Troyes. 

Ego  Ludovicus,  rex  Francorum,  notum  tieri  volumus  presentibus  et  futuris 
quod,  post  compositionem  que  inter  canonicos  Aulissiodorenses,  et  Guidonem, 
comileni  Nivernensem,  facta  est  per  invadiationcm  gistarum  Pulvereni  et  Chiclii- 
riaci  erga  canonicos,  pro  quingenlis  libris  Silviniacensis  monete  ab  ipso  comité 
factam,  contigit  servientes  comitis,  ex  precepto  ejus,  item m terrant  canonicorum 
depredatos  fuisse;  sed  tandem,  pro  ipsius  parte  restauranda,  cutn  eisdem  cano- 
nicis  cornes  convenit,  et  prioribus  quingenlis  libris  centuni  li bras  Autissiodo- 
rensis  monete  cum  ipsis  reddendas  adjunxit,  ut  sexcente  libre  in  vadimonio 
essent.  Cum  vero  ad  solution is  tempus  ventum  fuerit,  illecentum  libre  Aulissio- 
dorenses in  il lo  valore  reddentur,  in  quo  erat  moneta  ilia.  Tune  enim  quinqua- 
ginta  solidi  talis  monete  valebant  marcam  ai gen li  ad  pondus  Trecense.  (Juod 
utique  ut  ratum  et  inconcussum  permaneat,  ad  instantiam  precum  comitis  Niver- 
nensis,  et  comitisse,  et  Senonensis  archiepiscopi,  presentem  paginant  sigilli 
nostri  munimine  confirmavimus. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnalione  Domini,  m°  c°  lxx°  iv°. 

Lebeuf,  Mém.  sur  l tlist.  d’Auxerre,  2e  édition,  t,  iv,  Preuves,  n°  68. 


CCXXXIII. 

TRAITE  DE  PAIX  ENTRE  LE  DUC  DE  BOURGOGNE  ET  LE  COMTE  DE  NEVERS. 

(An  1174). 

Par  cet  acte,  le  comte  de  Neversse  reconnaît  homme-lige  du  duc,  pour  certains  fiefs 
qu’il  tient  de  lui,  mais  il  fait  une, réserve,  au  profit  du  roi,  au  sujetdes  fiefs  de  la  comtesse, 

32 


it 


250  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

etc.  En  cas  de  contestation  sur  les  fiefs,  les  parties  s’en  rapporteront  à quatre  personnes, 
Anseric  de  Montréal,  Hugues  de  Mont-Saint-Jean  et  les  abbés  de  Citeaux  et  de  Clairvaux  ; 
etc.  Les  forteresses  d’Argenteuil,  de  Saint-Cyr,  de  Bar  et  toutes  les  fortifications  élevées 
dans  le  gué  et  autour  du  gué  (?)  de  Vézelay,  au  temps  de  l’abbé  Gérard,  seront  détruites. 

Usus  litterarum  receptus  est  propter  memoriam  renini  : inde  est  quod  ea  que 
in  futurum  rata  et  inconcussa  esse  decernimus,  litterarum  memorie  commenda- 
mus.  Quamobrem  ego  Hugo,  dux  Burgundie  et  ego  Guido,  cornes  Nivernensis, 
per  presenlem  cartam  notificamus,  tam  presentibus  quam  futuris,  pacem  quant 
invicem  fecimus  et  formam  pacis  quam  firmamus.  Ego  siquidem  Guido,  contes 
Niverncnsis,  in  ltominium  ducis  veni,  et  ego  Hugo,  dux  in  dominiunt  redii,  sicut 
feoda  mea  requirent,  quæ  contes  pro  pâtre  suo  et  pro  uxore  sua  de  me  tenere 
debet.  Hoc  aillent  dicintus,  quamquant  pro  feodo  uxoris  suæ  cornes  de  feodo 
homo  meus  ligius  erit,  salva  ligitate  domni  regis  ; et,  si  forte  feoda  in  ltæredes 
dividerentur,  qui  terrant  matris  haberet,  ligius  esset.  Ego  autem  Guido  ,Niver- 
nensis  contes,  j u ravi  et  Hugo  dux  idem,  quamdiu  ad  justiciam  mihi  per  te  ipsum 
steteris  in  locis  antique  consuetudinis,  sicut  feoda  requirunt;  tibi  aut  terræ  tuæ 
nequaquam  malefaciam.  Ouando  quidem  aliquo  casu  de  lioc  ipso  lis  oborta  fue- 
rit,  supra  quatuor  personas  litis  contentio  terminanda  poneretur,  videlicet  supra 
Ansericum  de  Monteregali  et  super  Hugoncm  de  Monle-Sancli-Johannis,  homines 
nostros,  et  super  abbalem  Cislercii  et  abbatem  Clarevallis,  in  huncmodum; 
quod  de  iis  qui  laici  sunt  jurabunt  et  qui  abbates  sunt  in  verbo  veritatis  promit- 
tent,  quod  controversiam  litis  secundum  rationem  moderabunt.  Itemque,  si  forte 
fortuito  isti  quatuor  inter  se  discordaverint,  quandiu  in  curia  dornini  regis  mei 
dux  ad  justiciam  steteris,  sit  in  curia  dornini  Henrici,  sopita  tamen  contenlione 
que  est  inter  me  et  comitem  Hcnricum,  sicut  predictum  est  tibi  dux  aut  terre  tue 
malum  non  faciam.  Si  vero  hoc  ordine  lis  oborta  composita  non  fuerit,  ad  cartas 
nostras  recurreretur  et  secundum  tenorem  cartarum,  remota  omni  contenlione, 
lis  ex  integro  pacificabitur  et  si  nec  sic  lis  posset  pacificari,  donec  transactis 
quadraginta  diebus  post  diffidentiam  tibi  dux  vel  terre  tue  malum  non  faciam. 
Hec  omnia,  sicut  hic  continenlur;  ex  parte  mea  ego  Guido,  cornes,  j u ravi  et 
perinde  de  duobus  millibus  marcis  argenti  obsides  posui,  dominisque  Lingo- 
nensium,  Eduensium,  Àutissiodorensium,  Nivernensium  episcopis  precepi,  quod  si 
predictam  formam  pacis  non  tencrem,  de  me  et  terra  mea  justiciam  ecclesiasticam 
facerent.  Ego  quoque  Hugo,  dux,  liane  formant  pacis,  sicut  tu  mihi,  ita  et  ego 
tibi,  ad  majorem  dilectionis  tenorem,  pro  honore  et  reverentia  lui,  cornes,  ex  inte- 
gro juravi,  excepto  quod  obsides  perinde  non  posui,  nec  justiciam  ecclesiasticam 
de  me  aut  de  terra  mea  fieri  precepi.  Slatutum  est  eliam  quod  firmitates  de 


XIIe  SIÈCLE. 


Ârgenleolo,  de  Sancto-Cyrico,  de  Barreio  et  quicquid  firmitatis  factum  fuerat  in 
vado  vel  circa  vadum  Yirzeliaci,  in  tempore  abbatis  Gerardi,  omnino  diruantur, 
ita  quod  in  eis  nulla  penitus  defensionis  remaneat  machina,  nec  deinceps  alicubi 
reedificentur.  Et  sciendum  quod  saeramentum  vicissim  fecimus,  tant  pro  nobis 
quam  pro  hominibus  et  coadjutoribus  nostris,  et  extraneos  malefactores  neutri 
nostrum  in  terrain  alterius  vel  suorum  transire  patietur.  De  bac  tandem  pacis  forma 
inter  nos  in violabil i ter  tenenda  pari  assensu  in  invicem  nobis  responsales  posui- 
mus,  dominum  scilicet  Karolum,  regent  ; dominum  W.,  arcbiepiscopum  Senonen- 
sern  ; Henricum,  comitcm  Trecensem;  Theobaldum,  comitem  Blesensem.  Et  ut 
hoc  ratumet  inc-oncussum  in  futurum  habeatur,  testimonio  sigillorum  nostrorum 
presentem  cartam  muniri  fecimus.  Dec  autem  pacis  concordia  facta  est  per 
manum  Humberti,  Bellijoci  domini,  prudentissimi  vi ri , et  i n presentia  multorum 
quorum  nontina  subscripta  surit.  Hujus  rei  testes  surit  : Gallerus,  Lingonensis 
episcopus  ; Bernardus,  Nivernensis  episcopus  ; Theobaldus,  Niveruensis  deca- 
nus;  Ansericus  de  Monteregali  ; Gerardus  de  Reun  ; Guido  de  Vergiaco  ; Hugo  de 
Monte-Sancli-Johannis  ; Nargodus  de  Thoci  ; Stephanus  de  Petra-Pertusa;  Chal- 
dero  de  Ferreia;  Gibaudus  de  Sancto-Yerano;  Renaudus  de  Marchia;  Hugo  de 
Petra-Pertusa;  Petrus  de  Corcum. 

Actum  est  apud  Belnam  castrum,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  i.xx»  iv°. 

Pérard,  Recueil  de  chartes  Bourguignonnes,  p.  247. 


CCXXXIV. 

SENTENCE  DE  L’ÉVÊQUE  DE  TROYES,  AU  SUJET  DE  LA  TERRE  DE  PRÉHY. 

(An  1174). 

L’évêque,  chargé  de  juger  une  contestation  élevée  entre  le  prévôt  et  les  chanoines  de 
Chablis,  d’une  part,  et  flérard,  comte  de  Brienne,  de  l’autre,  au  sujet  de  la  terre  de  Préhy, 
rapporte  d’abord  une  ancienne  sentence  rendue  sur  le  même  sujet,  laquelle  déclare  que 
cette  terre  est  commune  entre  les  parties,  excepté  certains  droits  désignés.  Les  maires 
respectifs  des  parties  prêteront  serment,  celui  de  Saint-Martin  au  comte,  celui  du  comte 
au  prévôt.  L’eschoite  sera  commune.  Et  comme  il  restait  certains  points  douteux,  l’évêque 
les  explique. 

Di  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Matheus,  Dei  gratia  Trecensis 
episcopus,  lam  futuris  quam  presentibus  notum  facimus  quod  dominus  papa 
Alexander  causant  que  versabatur  inter  venerabilem  prepositum  Cableie,  Gosle- 
num,  et  pretate  ville  canonicos,  et  nobilem  virum,  comitem  de  Brenna,  lierai- 


252  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

dum,  quam  nobis  terminanda  commisit,  ad  pacem  et  concordiam  in  hune  modum 
reduximus.  Olim  iidern  canonici.'in  presentia  venerabilis  Henrici  episcopi,  ante- 
cessoris  nostri,  adversus  eundem  comitem,  super  consuetudinibus  ville  de  Prait, 
que  communis  illorum  erat,  sicut  ex  autentico  prefati  comitis  scripto  cognovi- 
mus,  questionem  moverant  que  in  hune  modum  terminata  fuit.  Concessum  et 
recognitum  fuit  utrobique  quod  prefala  villa  de  Prait  comiti  de  Brennaet  canoni- 
cis  Cableie  per  omnia  communis  est,  excepto  ebinagio  quod  ei  cedit  in  liberum, 
et  décima  que  ad  capitulum  Turonense  et  ad  prepositum  Cableiense  spectat. 
Maior  canonicorum,  salvo  jure  et  dignitate  eorum,  comiti  fideli tatem  faciei  et 
maior  comitis  eis  similiter.  Cadueum,  quocumque  modo  acciderit,  inter  comi- 
tem et  canonicos  per  commune  dividetur  tam  de  propriis  servis  comitis  quam  de 
propriis  servis  canonicorum.  De  cetero  exactionem  quameunque  facere,  lerram 
ernere,  equitatum  aut  carrugium  requirere  cornes  non  potest  nec  canonici 
similiter.  Carrugium  tamen  concordatur  comiti  paceium  et  tantum  pro  aunona 
que  est  de  redditibus  de  Prait  quam  canonicis  eodem  modo  Cableiam.  Nos  itaque, 
paci  ecclesie  et  comitis  intendentes,  de  consilio  domini  Manasse,  Liugonensis 
decani,  et  domini  Manasse  de  Pugeio,  ejusdem  ecclesie  archidiaconi,  ut  cornes 
de  Brenna  scriptum  suum  firmum  et  stabile  conservaret  statuimus.  Et  quoniam 
in  eodem  scripto  quedam  obscurius  dicta  fuerant,  nos  eadem  in  lucem  manifes- 
tari  deducentes,  ne  canonicis  aut  comiti  terminos  quos  eis  ponimus  transgredi 
liccat,  scilicet  ne  carrugium  aut  furnum  admodiare,  si ve  talliam  servienlium 
facere,  vel  factam  condonare,  aut  non  factam  subportare  alteri  parti  sine  altéra 
liceat,  sub  anathemate  observari  utriusque  partis  conscnsu  in violabili ter  decre- 
vimus.  Volebat  prelerea  cornes  ad  duos  communes  prefalæ  villæ  servienles 

tercium addere.  Quod  quia  neque  ei  licere,  neque  ecclesie  expedire 

cognovimus,  ne  de  cetcro  presumatur,  et  hoc  sub  anathemate,  de  consensu  comi- 
tis, prohibuimus;  nichilominus  quod  ne  in  eadem  villa  sine  consensu  utriusque 
partis  aliquid  novi  addi,  vel  i nvetera te  consuetudinis  slatum  immutari  de  corum- 
dem  consensu  presumatur  modis  omnibus  interdicimus.  Ne  ergo  hujus  nostre 
compositionis  institntio  alicujus  pravitalc,  fuluris  temporibus,  violelur,  presentis 
scripti  munimine  et  tam  sigilli  comitis  de  Brenna  quam  nostri  auctoritate  robo- 
rare  curavimus.  Hujus  rei  testes  sunt  : Bainaudus  etM  Bernardus,  archidiaconi  ; 
Girardus,  abbas  Cellensis;  Galterus,  abbas  Arremarensis  ; M.  Nicholaus  ; Alexan- 
der, capellanus  domini  episcopi;  Herbertus,  cantor;  Galterus,  camerarius  ; 
M.  Hugo;  M.  Bainaudus;  Andréas,  frater  comitis;  Erardus,  nepos  ejus  de  Cha- 
cenaio;  Garnerus  de  Triagnello;  Iterus  de  Corcel  lis  ; Bigotus,  socius  comitis; 
Ugerus,  prefectus  de  Pigneio;  Willelmus,  maior  comitis,  de  Prait. 


XIIe  SIÈCLE. 


253 


Actum  Trecis,  in  palatio  pontificali,  anno  incarnati  Verbi  m»  c°  lxx°  iiip; 
Alexandro  papa  quarto  in  ecclesia  romana  residente;  Ludovico,  rege  Francorum, 
Ludovici  regis  filio,  régnante. 

Original,  scellé  de  deux  sceaux  dont  l’un  a disparu  et  l’autre  est  à demi  brisé  et 
représente  le  comte  de  Brienne  à cheval  et  sans  contre  sceau  ; Arch.  de  l’Yonne  ; 
Fonds  du  Chapitre  de  Chablis.  — Préhy. 

ccxxxv. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  D1LO. 

(An  1174). 

Pierre  de  Vareilles  accorde  aux  religieux  de  Dilo  la  faculté  de  défricher  la  forêt  de  Vau- 
mort,  en  se  réservant  toutefois  pour  lui  et  ses  hommes  d’usager  tant  que  la  forêt  serait 
debout. 

Willermus,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  sedis  apostolice  legatus, 
omnibus  sancle  malris  Ecclesiæ  filiis,  lam  futuris  quam  præsenlibus,  in  perpe- 
tuum.  Noverit  universitas  vestra  quod  Petrus  deVarellis  querelam  quam  habebat 
adversus  canonicos  Deiloci  de  usuali  quod  habebat  in  foresta  Val lis-Mauri , in 
pace  dimisit  : eo  videlicet  tenore  quod  fratres  ejusdem  loci  prædictam  forestam, 
quando  voluerint,  per  se  et  per  alios  libéré  extirpare  et  ad  culturam  redigere 
poterunt.  Sed  Petrus  et  homines  illius  ex  codem  nemore  quod  sibi  necessarium 
invenerint,  capere  poterunt,  quandiu  nemus  duraverit.  Ümnes  etiam  querelas 
quas  adversus  Deiloci  ecclesiam  habebat,  de  jure  uxoris  suæ,  in  pace  dimisit. 
Laudavit  hoc  Ermensendis,  mater  ejusdem  Pelri  et  Odelina,  uxor  ejus  et  Slepha- 
nus,  filius  ejus.  Quod  ut  ratum  et  inconcussum  permaneat,  præsentis  scripti 
attestatione  et  sigilli  nostri  authoritate  confmnari  et  corroborari  fecimus. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°c°  lxx°  iiü°. 

Extrait  d’un  recueil  de  chartes,  copie  du  XVIIe  siècle,-  Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  de 
Dilo,  L.  xx. 


CCXXXVI. 

DONATION  PAR  ANSERIC  DE  MONTRÉAL  A L’ABBAYE  DE  MOLÊME. 

(An  1174). 


Anseric  de  Montréal  déclare  avoir  renoncé,  en  faveur  de  l’abbaye  de  Molême,  à la 


254 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

protection  qu’il  exerçait  sur  les  hommes  de  Nitry  qu’il  avait  reçus  dans  sa  seigneurie,  et 
il  promet  de  ne  plus  en  recevoir  à l’avenir,  ni  de  Lichères,  ni  de  Nitry. 

Ego  Ansericus  de  Monteregali  tam  presentibus  quam  futuris  nolum  facio 
quod  de  controversia  que  inter  me  et  Thomam,  abbatem  de  Molesmes  super 
commendaliciis  hominum  quos  de  Nantriaco  receperam,  versabatur,  talis  com- 
positio  facta  est  : quod  eos  plane  dimisi  et  absolvi,  et  deinceps  neque  de  INantriaco, 
vel  de  Lescheriis,  aliquem  recipiam.  Factum  est  autem  hoc  in  Castro  quod  dici- 
tur  Insula,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°c°  lxx°  un»,  Cujus  rei  testes  sunt  : 
Bernardus  de  Rovra  et  Tebondus  de  Gresigni,  monachi,  et  Galannus  de  Moles- 
mes ; Milo,  prepositus  de  Monteregali  ; Willelmus,  prepositus  de  Insula. 

Cartu I . de  Molême  : M‘.  du  XIII»  siècle , t.  u.  f°  xxxv,  r“;  Archives  de  la  Côte-d’Or. 

CXXXXV1I. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  PREU1LLY. 

(An  1174). 

L’archevêque  atteste  que  Narjod  de  Cérilly,  ayant  reçu  20  livres  parisis  de  l’abbaye  de 
Preuilly,  lui  a donné  une  maison  contigüe  à la  tour  du  Roi  à Sens. 

Willelmus,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  apostolice  sedis  legatus, 
omnibus  sancle  matrisEcclesie  filiis,  tam  futuris  quam  presentibus,  in  perpetuum . 
Quod  per  volumina  temporum  vetustatis  antiquat  edacitas,  scripture  commenda- 
tio  réparât  et  reformat.  Inde  est  quod  scripto  commendari  dignum  duxitnus,  ut 
veslre  notum  lieret  un iversitati  quod  Narjotus  de  Cirilliaco,  acceptis  de  pecunia 
ecclesie  Prulliacensis  xx  libras  parisiensis  monete,  donavit  eidem  ecclesie  de 
duabus  domibus  quas  Senonas  habebat,  prope  turrim  regis,  illam  que  propiu- 
quior  est  eidem  turri,  cum  platea  ante  domum  et  rétro  usque  ad  fossam  turris, 
sicut  domus  comportât,  ea  seilicet  conditione  quod  ecclesia  Pruilliacensis  in 
festo  Sancli-Remigii  pro  ipsa  domo,  in  vita  ejusdem  Narjoti,  solvet  ei  sex  dena- 
rios  censuales,  et  post  mortem  ejus  heredibus  suis  solummodo  duos  denarios. 
Super  hoc  autem  in  omnibus  juste  garantiam  se  portaturum  promisit,  necnon  et 
fiduciavit,  et  Salonem  de  Dunjun  et  Gaufridum  Bollenum  in  hoc  fidejussores  et 
plegios  dédit.  Idipsum  laudavit  uxor  ejus  Sorella,  coram  testibus  subscriptis  qui 
et  donationi  et  laudationi  inlerfuerunt  : Bartholomeus  dapifer  noster,  Petrus  de 
Orbez,  Milone  Josleno,  et  magistro  Meliore.  Quod  ut  perpetue  stabilitatis  obti- 
neat  munimentum  scripto  annotari  et  sigilli  nostri  auctoritate  precepimus  con- 
firmari. 


xir  siècle.  255 

Aetum  Senonis,  in  palacio  pontifîcali,  anno  al)  Incarnatione  Domini  m»  c»  i.xx° 
nu».  — Nota  Alani. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  de  Preuilly.  — 
Sens. 


ccxxxvm. 

ACCORD  ENTRE  PIERRE  DE  OOURTENAY  HT  I/ARCIEVÈQÜE  DE  SENS. 

(An  1174). 

Pierre,  seigneur  de  Courtenay,  frère  du  roi,  reconnaît  que  l’archevêque  possède  la 
moitié  des  revenus  de  la  terre  de  Bussy-Ie-Uepos  et  d’Ardilliers  et  lui  l’autre.  Il  déclare 
qu’un  village  y sera  fondé  A la  tète  duquel  il  sera  mis  un  prévôt  qui  lui  fera  serinent  de 
fidélité  ainsi  qu'à  l’archevêque.  Si  quelqu’un  des  hôtes  et  de  la  communauté  de  ce  lieu 
fait  quelque  délit  dans  ses  haies,  il  l’amendera  de  60  sous  ; etc. 

Ego  Pctrus,  dominus  Curleniaci,  l'raier  domini  regis  Francorum,  notum  facio 
universis,  tam  presentibus  quam  l'uturis,  quod  controversia  que  inter  me  et  domi- 
num  Willermum,  venerabilem  Senonensis  ecclesie  arcbiepiscopum,  apostolice 
sedis  legalum,  vertebatur  super  hiis  omnibus  que  ego  ab  Henrico  Infante  eme- 
ram  apud  Bussiacum  et  apud  Ardillos,  que  de  feodo  ejusdem  archiepiscopi  erant, 
in  hune  modum  pacificata  est.  Statutum  est  ut  medietalem  omnium  reddituum  et 
proventuum  territorii  de  Bussiaco  et  de  Ardillos  idem  archiepiscopus  et  succes- 
sores  ejus  perpetuo  possideant,  et  ego  alteram  similiter  medietalem  percipinm, 
exceptis  omnibus  decimacionibus  quas  ipse  et  successores  ejus  liabebunt  in  per- 
petuum.  Villa  ibidem  construelur,  et  prepositus  in  ea  assensu  archiepiscopi  et 
meo  ponetur,  qui  ipsi  et  michi  fîdelitatem  faciet.  Si  quis  autem  hospilum  et  com- 
munitatis  ipsius  ville  in  ha  iis  meis  aliquid  forefeeerit,  pro  forefaclo  sexaginta 
solidos  persolvet  ; quorum  medietas  archiepiscopi  erit  et  ego  aliam  medietalem 
obtinebo.  Prepositus  vero,  vel  alius  non  poterit  relaxare  nec  minuere  forefactum 
illud  nisi  per  arcbiepiscopum  aut  per  me,  aul  per  ministeriales  suos  aut  meos. 
Quod  ut  raturn  sit  et  inconvulsum  in  perpetuum,  composicionem  islam  scripto 
commendari  et  sigilli  mei  impressione  corroborari  precepi. 

Actum  Senonis,  in  palacio  archiepiscopi,  anno  ab  Incarnacione  Domini  m°  c° 

LXX°  1111°. 


Cartulaire  de  l’archev.  de  Sens,  tom.  i,  64,  r°  ; Bibl.  impériale. 


256 


CARTULA IRE  GÉNÉRAL  DK  L’YONNE. 


CCXXXIX. 

ASSOCIATION  ENTRE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  ET  L’ABBÉ  DE  BONNKVAL  POUR 
LA  SEIGNEURIE  DE  ROUSSON. 

(An  1174). 

L’abbé  de  Bonneval  fait  connaître  que  l’archevêque  de  Sens  a acheté,  dans  la  terre  de 
Rousson,  qui  appartient  A l’église  de  Saint-Sauveur  de  Bray,  la  justice  que  les  vicomtes  de 
Sens  y avaient  longtemps  usurpée  sur  cette  église,  ainsi  que  douze  ouches  de  terre  et  des 
prés,  et  qu’il  a mis  le  tout  en  commun  avec  l’abbaye.  L’abbé  déclare  que  tous  les  revenus 
de  la  terre  seront  communs  entre  son  monastère  et  l’archevêque. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Herbertus,  ecclesie  Boneval- 
lensis  humilis  minister,  totumque  ejusdeni  ecclesie  capilulum,  notum  fieri  volu- 
mus  tam  presentibus  quant  futuris  quod  dominus  noster  Willelmus,  Senonensis 
arcliiepiscopus,  apostolice  sedis  legatus,  in  terra  nostra  apud  Rossom,  ecclesie 
Sancti-Salvatoris  Braiacensis  pertinente,  justiciam  quam  vicecomites  Senonenses 
supra  dictant  ecclesiani  diu  vexando  occupaverant,  alque  duodecini  oschias  terre 
cum  aliquot  pratorum  arpennis  episcopo  Senonensis  ecclesie  acquisivit;  quibus 
acquisitis,  terrain,  justiciam,  et  oninia  que  ibi  acquisierat  commune  facere  tam 
sibi  quam  nobis  pariter  complacuit.  Quod  ita  factum  est  et  ab  ipso  archiepiscopo 
et  capitulo  noslro  Bonevallensi  concessum  pariter  atque  perpeluo  confirmatum; 
ut  omnes  redditus  terrarum,  ecclesiarum,  hominum,  atque  justiciarum,  totius 
omnino  terre  profectus,  quoiiuomodo  perveniat,  inter  arcbiepiscopum  Senonen- 
sem,  quicumque  fuerit,  et  nos  equaliter  atque  fideliter  per  medium  dividatur. 
Kullam  dominationem  super  nos  in  eadem  terra  arcliiepiscopus  habebit  ; neque 
nos  super  eum.  Sed  omnia  equalia  inter  nos  erunt  atque  communia.  Nihil  in  toto 
terri torio,  seu  in  potestate  ilia  archiepiscopo  sine  nobis,  neque  nobis  sine  archie- 
piscopo  licebit  acquirerc;  sed,  si  quid  acquirendum  occurrerit,  pariter  acquire- 
mus  impensis  equaliter  dalis  utrinque.  Servientem  enim  nostrum  in  terra  ilia 
habebimus,  atque  arcliiepiscopus  suum  qui  fidelitatem  nobis  faciet  ; nosterque 
similiter  faciet  ei  ; eadem  parilitas  quam  supra  diximus  inter  servientcs  erit  ; et 
que  ad  famulalum  pertinebunt,  inter  se  equaliter  atque  fideliter  partientur. 
Douios  vero  noslras  cum  omni  accinctu,  edificia  propria  continente,  sicut  antea, 
in  eternum  libéré  et  quiete  possidebimus.  Si  autem  arcliiepiscopus  in  eodem 
territorio  domos  edificare  voluerit,  tantum  spatium  quantum  nos  liabemus  ei 
occupa re  licebit.  Justiciam  autem  tam  sibi  quam  nobis  arcliiepiscopus  semper 


XIIe  SIÈCLE. 


257 

garentizabit  ; et  cum  specialiter,  atque  nominatim  pro  juslicia  terre  illius  parti- 
cipem  eum  fecimus;  ex  quo  eam  garentizare,  aut  noluerit,  aut  non  poterit;  ex 
tune  in  eadem  terra  nicliil  habebit,  neque  aliqaid  in  ea  reclamare  poterit. 

Actum,  anno  dominice  Incarnationis  m°  c°  lxx°  iiii°.  Testes  afluerunt  quidam 
ex  monacliis  nostris  qui  présentes  erant  : Cliristianus,  tune  prior  ; Gaufridus, 
subprior;  Richardus,  armarius;  Andréas  de  Castro-Rainaldi  ; Willelmus  censa- 
rius  ; et  Adam,  tune  prior  Sancti-Sal vatoris  ; et  alii  plures. 

Pièce  originale,  scellée  autrefois  ; Bibl.  de  la  ville  de  Sens. 

L’archevêque  de  Sens  donna  une  charte  semblable:  Arcli.  de  l'Yonne;  F.  de  l’Arche- 
vêché, copie  du  XVR  siècle. 


CCXL. 

CHARTE  D’HENRI  I,  COMTE  DE  TROYES,  POUR  E’ARBAYE  DE  SAINT- PIERRE- 

LE -VIE  DE  SENS. 

(An  1174). 

Le  comte  maintient  les  religieux  de  Saint-Pierre  dans  la  jouissance  exclusive  du  droit 
de  poids  à Bar  et  à Troyes.  Il  défend  sous  peine  d’amende  de  porter  ailleurs  qu’au  bureau 
des  poids  de  l’abbaye  les  marchandises  à peser  ; et  charge  ses  officiers  de  publier  cet  édit 
au  commencement  des  foires. 

Ego  Henricus,  Trecensium  cornes  pal atinus,  nolum  facio  presentibus  et  futu- 
ris,  quod,  cum  æcclesia  Sancti-Petri-Vivi  Senonensis  pondus  Barri  et  Trecarum 
de  elemosina  antecessorum  meorum  et  mea  tencret,  donnus  Odo,  prefatæ  æccle- 
siæ  abbas,  conquestione  sua  michi  monstravit  quod  magna  pars  rerum  quæ  pon- 
derari  debebant,  non  ad  pondus  suum  veniebant,  sicut  ab  antiquo  consuetudo 
erat,sed,  ponderis  sui  consuetudinem  évitantes,  aliodeferebantur.  Unde  conques- 
tioni  ejus  salisfaciens,  institui  ut  nullus  omnino  ltominum  res  ponderari  solitas 
alio  quant  ad  pondus  ejus  déférât  ponderandas.  Et  si  quis  alibi  quam  ad  pondus 
dicti  abbatis  ponderando  deprehensus  vel  pondérasse  convictus  fuerit,  mea  prius 
habita  emendatione,  sicut  a ministerialibus  meis  diffinitum  fuerit, deinde  per  duos 
solidos  emendatio  abbati  fiet,  salva  etiam  ponderis  sui  consueludine.  Meis  iîa- 
que  ministerialibus  et  nundinarum  mearum  custodibus,  ad  quoscumque  présen- 
tes litteræ  pervenerint  precipio,  ut,  secundum  institutionem  meam  presenti  pagina 
consignatam,  super  hoc  bannum  clamari  nundinis  incipientib us  faciant,  et  si 
quis  bannum  fregerit,  mihi  forisfactum  meum  et  abbati  suum  cum  ipsius  consuetu- 
dinis  jure  faciant  habere;  ita  quod  nec  domus  libéra,  nec  locus  alius  liber  inde 

33 


n 


258  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

conférât  alicui  defensionem  quin  predicta  æeclesia  ponderis  sui  consuetudinem 
ubicumque  eam  solet  accipere  habeat,  et  sic  res  omnes  ponderis  consuetudinem 
debenles  ad  pondus  prefatæ  æcclesiæ  de  jure  debito  deferantur.  Hec  autem 
ornnia,  ut  rata  permaneant  et  inconvulsa  teneantur,  litteris  annotata  sigilli  mei 
impressione  tîrmavi.  Affuerunt  autem  hujus  rei  testes  : Drogo  de  Pruvino,  Dairn- 
bertus  de  Ternantis  ; Girardus  Eventatus;  Salo  de  Senonis;  Milo,  filius  prefati 
Deimberti;  Josbertus  Siccus  de  Pruvino. 

Actum  Trecis,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  lxx°ihio.  Data  per  manum  Guillelmi, 
cancellarii. 

Original,  scellé  autrefois  ; Bibl.  de  Sens  ; F.  Saint-Pierre-le-Vif. 


CCXLI. 

CHARTE  DE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINTE-COLOMBE. 

(An  1174). 

L’archevêque  adjuge  à l’abbaye  Sainte-Colombe,  contre  le  Chapitre  de  Sens,  la  moitié  de 
la  dîme  des  vignes  que  les  habitants  de  Fontaines  avaient  à Villeperrot.  Il  y avait  eu  enquête 
sur  les  droits  des  parties  et  le  Chapitre  n’avait  pas  pu  trouver  quatre  hommes  pour  jurer 
qu’il  avait  raison. 

AVillel mus , Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  apostolice  sedis  legatus, 
omnibus,  tam  futuris  quant  presentibus,  in  perpeluum.  Noverit  universitas  vestra 
quod  quedam  querela  inter  canonicos  Beati-Stepbani  Senonensis  et  Gilonem, 
abbalem  Sancte-Columbe  et  Salonem  de  Maslai,  militem,  diu  in  presentia  noslra 
ventilata  est.  Dicebant  enim  canonici  se  debere  babere  medietatem  décimé  vini 
vinearum  quas  liomines  de  Fontibus  habebant  in  decimatione  de  Villaparred. 
Cum  vero  idem  abbas  et  Salo  diu  restitissent,  tandem  bine  et  inde  concessum 
fuit  quod,  si  canonici  quatuor  liomines  idoneos  de  Fontibus  babere  possent  qui 
jurarent  idipsum  ita  debere  esse,  sicut  canonici  asserebant,  ratum  et  firmum 
baberetur;  sin  autem,  abbas  et  Salo  quatuor  liomines  de  Villaparred  producerent, 
quorum  juramenlo  pars  utraque  staret.  Quia  vero  canonici  quatuor  liomines  qui 
pro  illis  jurarent  producere  non  potuerunt,  abbas  et  Salo  quatuor  liomines  de 
Villaparred  produxerunt,  in  quos  bine  et  inde  compromissum  fuit.  Nos  autem, 
attestationes  ipsorum  quatuor,  cum  juramento  susceptas,  approbantes,  totam 
querelam  prefate  ecclesie  Sancte-Columbe  et  Saloni  adjudicavimus,  et  eisdem 
canonicis  super  boc  perpetuum  silentium  indiximus,  boc  tamen  tenore,  quod 
ecclesia  Sancte-Columbe  duas  parles  ipsius  querele  perpetuo  possideat,  et  Salo 


XIIe  SIÈCLE.  259 

terciam  parlera  similiter  habeat.  Quod  ut  ratura  et  inconcussum  permaneat,  pre- 
sentis  scripti  attestatione,  et  sigilli  nostri  auctoritate  confirmavimus. 

Actuui  Seuonis,  in  palacio  pontificali,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxx° 
iiii°. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  I abbaye  de  Sainte- 
Colombe  de  Sens.  — Villeperrot. 

CCXLII. 

PRIVILEGE  DE  GUI,  COMTE  DE  NEVERS,  POUR  LES  BOURGEOIS  DE  TONNERRE. 

(An  1174). 

Le  comte  fait  remise  aux  habitants  de  Tonnerre  de  la  taille  qu’il  percevait  sur  eux,  à 
condition  qu’ils  lui  paieront  la  dîme  de  leurs  récoltes  en  grains,  en  légumes  ou  en  vip. 
Chacun  d’eux  paiera  pour  son  faîte  de  maison  cinq  sous  de  rente  annuellement.  Les 
étrangers  qui  n’auront  aucune  propriété  et  qui  demeureront  à Tonnerre  paieront  égale- 
ment cinq  sous  par  an. 

Le  comte  s’engage  à ne  pas  retenir  à Tonnerre  les  hommes  de  ses  villages,  sinon  ceux 
qu’il  aura  désignés. 

Les  juifs  mariés  paieront  vingt  sous  pour  eux  et  cinq  sous  par  faîte  de  maison. 

Le  comte  se  réserve  ses  autres  revenus  et  sa  justice;  le  ban  du  vin  pendant  deux  mois 
par  an  ; son  droit  de  chevauchée  pendant  la  guerre,  etc. 

In  noraine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Usus  litterarum  repertus  est 
propter  raemoriam  rerara;  inde  est  quod  ea  que  memoriter  retineri  volumus,  litte- 
rarum meraorie  commendamus,  quatinus  hoc  quod  fragili  non  poterat  retineri 
raemoria,  vjvacj  conservaretur  in  littera.  Hune  igitur  raorem  sequutus,  ego  Guido, 
cornes  Nivernensis,  quasdam  conventiones  et  consuetudines  quas  hominibus  meis 
de  ïornodoro  invilla  Tornodori  constituti,  scripto  presenti  annotari  feci,  lias  vide- 
licet:  talliatn  raeam,  quam  de  hominibus  Tornodori  accipere  et  liabere  solebam, 
eis  reraisi  et  condonavi  in  perpetuura,  hoc  modo  : boulines  predicti  décima  ni  par- 
tent annone,  quecumque  fuerit,  quam  de  agricultura  sua  babuerint,  sive  legumi- 
nis,  et  decimam  partent  vini  quod  de  vineis  babuerint  sine  emptione,  singuli 
singulis  annis  mihi  reddent  ; et  in  electione  mea  erit  decipere  annonam  in  ger- 
bis,  aut  cum  excussa  fuerit;  etvinum  similiter  accipiam  in  cupis,  si  voluero,  aut 
in  cellario  bominum;  et  jurabunt  singuli  quod  neque  de  annona,  neque  de  vino 
scienter  mentientur,  neque  veritatem  reticebunt,  quando  ab  eis  annona  vel 
vinum  requiretur.  Si  quis  autem  convictus  foret  quod  de  jure  meo  me  in  aliquo 
delraudasset,  capitale  emendabitur,  cum  emendatione  legis  unde  viveret  : si 


260 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


liber  erit,  septem  solidos  ; si  servus,  in  très  solidos  emendabitur.  Si nguli  insuper 
hommes,  pro  unoquoque  fastio  domus  sue  que  erit  habitata,  quinque  solidos 
annis  singulis  niibi  reddent  ; bomines  vero  advene  qui  de  cetero  in  villa  remanere 
voluerint,  si  nec  domos,  nec  vineas,  nec  terram  habuerint,  quinque  solidos  per 
annum  tantum  reddent;  cum  vero  domos  habuerint,  quinque  solidos  pro  se,  et 
quinque  solidos  pro  fastio  domus  sue,  et  decimam  partem  omnis  annone  sue, 
aut  vini,  si  habuerint,  sine  emptione.  In  villa  Tornodori  non  retinebo  bomines 
meos  de  aliis  villis  meis,  nisi  quos  voluero.  De  judeis  quoque  dictum  est 
quod  singuli  qui  familiam  tenebunt,  viginti  solidos  pro  se,  et  quinque  solidos 
pro  fastio  domus  sue,  et  decimam  partem  vini  et  annone,  si  habuerint,  sine 
emptione.  Judei  quoque  advene  in  villa  rémanentes,  secundum  alias  judeorum 
de  villa  consuetudines  erunt.  Hos  ita  redditus  determinatos,  bomines  Tornodori 
milii,  singulis  annis,  reddent,  pro  tallia  quant  eis  condonavi,  salvis  tamen  aliis 
redditihus  et  consuetudinibus  meis,  quas  in  villa  Tornodori  habere  solitus  eram, 
et  salva  j usticia  mea.  Forifactis  tamen  ita  determinatis,  de  maauria,  sive  percu- 
tione,  et  de  bello  erit  einendatio  lx  solidorum;  de  raptu  quod  dicitur  adulterium, 
de  muliere  infortiata,  de  homicidio  et  de  latrocinio,  erit  in  voluntate  mea  ; de 
minutis  forifactis  emendabunt  secundum  legern  sue  conditionis  : liber,  septem 
solidos  ; servus,  très  solidos  emendabit. 

Dictum  est  eliam  et  concessum  quod  ego  cornes  bannum  meum  de  vino  ven- 
dendo  liabebo  Tornodori,  per  duos  menses  in  anno;  sciücet,  rnense  marcio  vei 
aprili,  vel  maio,  in  illo  de  bis  tribus  quem  voluero,  et  in  augusto. 

De  chevauehiis  dictum  est  quod  singuli  ibunt  in  expeditionem  meam  aut 
mitlent  pro  se  servientem  idoneum,  quotiens  eos  faciam  submoveri  ; et  qui  non 
ibit,  nec  mittet  pro  se  servientem,  idoneum  conducet  servientem,  quamdiu  dura- 
bit  expeditio,  et  secundum  legem  sue  conditionis  emendabit. 

Concessi  etiam  quod,  cum  lieres  meus  ad  annos  discrelionis  pervenerit,  lias 
conditiones  et  pacliones  se  tenere  jurabit,  et  ego  faciam  ei  jurare.  Quod  si 
forte  contingeret  Regnaudum,  fratrem  meum,  habere  Tornodorum  in  dominio 
vel  dono,  vel  excambio,  antequam  de  villa  investiretur,  bas  consuetudines  et 
conventiones  a me  constitu tas  juraret  se  inviolabilité!’  observare  et  tenere;  dic- 
tum est  etiam  quod  quicumque  erit  prepositus  Tornodori  jurabit  lias  consuetu- 
dines se  inviolabilité!’  observare.  Has  autem  consuetudines  et  conventiones, 
inter  me  et.  homines  Tornodori  constitulas,  laudavit  et  concessit  Malildis,  comi- 
tissa,  uxor  mea,  et  sigillum  suum,  in  testimonium  laudationis  et  attestationis, 
presenti  charte  apposait.  Ad  majoris  etiam  confirmationis  et  attestationis  asser- 
tionem,  rogavi  dominum  Lingonensem  G.,  de  eu  j us  feodo  villa  Tornodori  est,  et 


XIIe  SIÈCLE. 


361 

dominum  H.,  Autissiodorensem  et  dominum  K.,]Nivernensem  episcopum,  uthas 
consuetudines  et  pactiones  in  manu  acciperent;  et  precepi  eis  ut,  quantum  ad 
eos  pertineret,  justiciam  facerent  de  me,  si  ab  lus  pactionibus  sive  convenlioni- 
bus  resilirem  ; et  liuic  presenti  charte,  in  signum  confirmationis,  sigilla  sua 
apponerent.  Et  ne  quis  de  cetero  liane  nostre  attestaiionis  cartam  infringere 
præsumat,  et  ut  hoc  ratum  et  inconcussum  de  cetero  habeatur,  ego  Guido,  cornes 
Nivernensis,  propria  manu  juravi  quod  lias  pactiones  et  consuetudines  teneri 
facerem,  et  presentem  chartam  auctori tate  sigilli  mei  roborari  feci.  Juravit  quo- 
que  mecum  dominus  Garnerius,  senescallus  meus,  quod  hoc,  sic-ut  dictum  est, . 
proposse  suo  tenere  faciet  ; simili  ter  Narjotusde  Tuciaco  juravit  ad  bonum  et  ad 
fidem,  similiter  Stephanus  de  Pelriolis;  Milo  de  Noeriis;  Augalo  de  Selenniaco  ; 
Guichard  us  de  Selenniaco;  Caldorenus  de  Ferteis  ; Renauldus  de  Castellione? 
Ebo,  vicecomes  Nivernensis  ; Petrus  de  Curchino;  Columbus,  tune  prepositus 
Tornodori.  Isti  omnes  juraverunt  quod  ad  bonum  et  ad  fidem  lias  suprascriptas 
pactiones  et  convenliones  tenere  facient  proposse  suo.  Hujus  rei  testes  sunt 
isti  supra  nominati  et  plures  alii  : Clarenbaudus  de  Noeriis;  Huo  de  Argentolio; 
Johannes,  vicecomes  de  Lcngniaco;  Manasses;  Petrus  Ehodaus  ; Gauterus  Ber- 
nardi  ; Damianus;  Antonius  Thomas,  clericus  meus  ; David,  cambellarius  ; Gim- 
bertus,  magister  meus. 

Actum  est  hoc  publiée,  Tornodori,  anno  dominice  Incarnationis  c°  lxx°  un 0 
régnante  Ludovico,  rege  Francie;  Galtero,  Lingonensi;  H.,  Autissiodorensi  ; K., 
Nivernensi  episcopis. 

Original;  Archives  de  la  ville  de  Tonnerre.  — Ordonnances  des  rois,  t.  xi,  p.  217.. 
— Chartes  et  titres  anciens  des  habitants  de  Tonnerre,  etc  , à Auxerre,  1630,  in- 
12,  p.  3. 

Cette  charte  a été  confirmée  par  Robert,  comte  de  Nevers,  en  1180;  témoins  ; 
« Guido  de  Garlandia;  Symon  de  Neaûia  ; Stephanus  de  Petra-Pertuis  ; Gilo  de 
« Torneello;  Petrus  de  Toquin  ; Odo  de  Gonessa  ; Miles  de  Tornodoro  ; Guido  de 
« Tornodoro,  Silvester,  tune  prepositus  Tornodori  ; Theobaldus,  capellanus  comi- 
« lis;  Petrus,  ahbas  Ponliniaci  ; Guermundus,  abbas  Quinciaci.  Datuin  per  manum 
« Pétri,  cli-rici  comilis.  » — Charles  et  litres  anciens,  etc.,  p.  17. 

Et  par  Philippe-Auguste,  en  1180.  Le  roi  ajoute  ; « Volumus  etiain  quod  cornes  Niver- 
« nensis  burgenses  itlos  per  prohos  hominesde  patria  ilia  judic et,  si  quando  aliqui 
« eorum  fuerint  judicandi.  » — Ordonn.,  ibid. 

Le  comte  Pierre  de  Courtenay  confirma  également  cette  charte  en  1192.  — Original; 
Archives  de  la  ville  de  Tonnerre;  — Chartes  et  litres  anciens  des  habitants  de  Ton- 
nerre, etc.  Auxerre,  1630,  in-12,  p.  24. 


26'2 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CCXLIIÏ. 

CHARTE  DE  RAERIUS,  VICOMTE  DE  SAINT-FLORENTIN,  POUR  L’ABBAYE 

SAINT-GERMAIN. 

(An  1175). 

Le  vicomte  de  Saint-Florentin  déclare  avoir  donné  aux  moines  de  Saint-Germain  qui 
habitent  à Saint-Florentin  la  chapelle  qu’il  a construite  dans  sa  maison  de  cette  ville, 
et  ce,  à la  prière  de  sa  femme  Ada  et  de  son  fils  Guillaume.  En  reconnaissance  l’abbé  et 
les  moines  de  Saint-Germain  d’Auxerre  l’ont  admis,  ainsi  que  toute  sa  famille,  à participer 
au  bénéfice  des  prières  qui  se  disent  dans  toutes  leurs  églises. 

In  nomine  Patris  et  Filii  et  Spirit us-Sancti,  amen.  Ego  Raerius,  vicecomes 
Sancti-Florentini,  notum  fieri  volo  omnibus,  tam  præsentibus  quam  futuris,  quod 
capellam  quam,  dono  et  consensu  domini  W.,  Senonensis  archiepiscopi,  intra 
ambitum  domus  meæ  de  Sancto-Florentino  ædificaveram,  ad  preces  venerabilis 
Adæ,  conjugis  nostræ  (1),  assensu  etiam  et  voluntate  filii  nostri  Willelmi  et  uxo- 
ris  suæ  Agnetis,  monaslerio  Beati-Germani  Autissiodorensis  libéré  et  absolute, 
sicut  eam  dominus  Senonensis  rnilii  donaverat,  dono  dedi,  et  monachis  ejusdem 
monasterii,  apud  Sanctum-Florentinum  degentibus,  perpetuo  possidendam  con- 
cessi.  Luminaria  vero  in  eadem  capella  de  meo  proprio  administrabunlur.  Pro 
hoc  itaque  beneficio  meo,  venerabilis  Humbaudus,  Sancti-Germani  abbas,  totus- 
que  conventus  omnium  bonorum  quæ  apud  ipsos  et  in  omnibus  locis  ipsorum 
fiunt,  me  et  uxorem  meam  Adam,  et  Willelmum  filium  nostrum,  et  Agnetem 
conjugem  suam  et  omnem  progeniem  nostram  parlicipem  effecerunt,  et  scripti 
sui  au thoritate  firmaverunt.  Sed  et  decem  et  octo  denarios  quos  eis  annuatim 
debebam,  mihi  in  perpetuum  dimiserunt. 

Hoc  autem,  ut  ratum  et  firmum  habeatur,  præsentium  authorita te  et  sigilli 
mei  impressione  firmatum  est. 

Extrait  de  la  copie  du  Cartul.  du  prieuré  de  Saint-Florentin.  Ms.  du  XVIIe  siècle  ; 

Archives  de  l’Yonne;  F.  Saint-Germain,  L.  xxin. 

(1)  C’est  par  erreur  que,  dans  le  sommaire  de  la  charte  de  l’an  115 h-,  u°  353,  du  tome  1" 
du  Cartulaire,  on  a fait  Ada  épouse  de  Hugues  de  Saint-Florentin  ; c’est  sa  mère. 


XIIe  SIÈCLE. 


263 


CCXL1V. 

ECHANGE  ENTRE  DREUX  DE  MELLO  ET  LES  RELIGIEUX  DE  VIEUPOU,  D’UNE  PART, 
ET  L’ABBÉ  DE  SAINT-GERMAIN,  DE  L’AUTRE. 

(Entre  1172  et  1187). 

Il  résulte  de  la  notice  ci-dessous  que  l’abbé  de  Saint-Germain  a donné  à Dreux  de 
Mello  et  aux  Bons-Hommes  de.  Grammont  qui  demeurent  près  de  Saint-AIaurice,  une 
Brosse  voisine  du  bois  de  Vieupou  ; et  en  échange  Dreux  céda  à l'abbaye  une  égale  quan- 
tité de  cette  Brosse. 

Notum  sit  omnibus,  lam  futuris  quam  presentibus,  quod  inter  venerabilem 
Humbaudum,  abbatem  Sancti-Germani  Autisiodori  et  dominum  Drogonem  de 
Merlo,  talis  conimutatio  facta  est  : scilicet,  quod  dominus  abbas  Humbaudus 
concessit  domino  Drogoni  et  Bonis-Hominibus  de  Grandimonte,  qui  prope  Sanc- 
tum-Mauricium  habitant,  brosciam  que  adheret  bosco  de  Vieilpoil,  et  dominus 
Drogo  concessit  abbati  et  ecclesie  Sancti-Germani,  de  residuo  broscie  tantum 
quantum  in  partem  Bonorum-Hominum  cessent,  ad  faciendum  de  eo  quicquid 
voluerint  : quod  uxor  domini  Drogonis  et  filii  ejus  laudaverunt.  Ex  parte  Drogonis 
testes  sunt  : Petrus  Bernardus,  miles;  Ato  Malus-Viciniis ; Guillermus  de  Ble- 
riaco;  Coldabbe.  Ex  parte  abbatis  : Humbaudus,  camerarius  ; Gaufredus,  deca- 
nus  ; Ignardus  ; Guillelmus  de  Charbuie  ; Garnerius,  chamblencus  ; Costinus. 

Original,  en  forme  de  cyrographe,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l'Yonne;  Fonds  du 
prieuré  de  Vieupou. 

CCXLV. 

CHARTE  DE  LOU1S-LE-JEUNE,  AU  SUJET  D’UNE  COMMUNE  A AUXERRE. 

(An  1175). 

Le  roi  déclare,  par  cette  charte,  qu’il  résulte  des  privilèges  donnés  par  les  comtes  de 
Nevers  qu’il  ne  peut  être  établi  de  commune  à Auxerre  sans  la  permission  de  l’évêque. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Ludovicus,  Dei  gratia  Fran- 
corum  rex.  Notum  facimus  universis,  presentibus  et  futuris,  quod  verbum  motum 
est  a comité  videliceL  Guidone,  cui  rei  cum  episcopus  Autissiodorensis  Guillel- 
mus, dilectus  et  fîdelis  noster,  instanter  reclamaret  et  contradiceret,  asserens 
penes  se  privilégia  esse  tam  predicti  comitis  quam  patris  sui  Willelmi  et  fratris 


CARTE LAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


264 

sui  “Willelmi,  quondam  comitum  Nivernensium,  in  quibus  continebatur  quod 
nullam  consueludinem  novara  poterant  Aulissiodero  constituera,  vel  introducere, 
prêter  ejus  assensum  et  voluntatem,  vel  suorum  successorum  episcoporum.  Nos 
eadem  privilégia  presentari  nobis  fecimus,  ac  cum  omni  diligentia  recitari.  Ex 
eorum  itaque  nioti  con linentia,  que  prenominati  comités  concesserant,  et  confir- 
maverant,  nos  quoque,  ad  petitionem  jamdicti  episcopi,  atnici  nostri,  concessi- 
mus.  Et  ne  fieri  possit  Autissiodoruin  communia  sine  ipsius  assensu  et  voluntate, 
vel  successorum  suorum  episcoporum,  présente  pagina  confirmamus. 

Quod  ut  inconcussum  et  stabile  maneat  in  perpetuum,  sigilli  nostri  karactere 
jussimus  communiri. 

Actum  publiée,  Parisius,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  lxx°  v°,  astantibus  in 
palalio  nostro  quorum  nomina  supposita  sunl  et  signa  : S.,  comitis  Tlieobaldi, 
dapiferi  nostri;  S.,  Guidonis,  buticularii;  S.,  Radulphi,  constabularii ; S.,  Regi- 
naldi,  camerarii.  Data,  vacante  cancellaria. 

Bil)l.  imp.,  M*.  Bourgogne,  3;  évêché  d’Auxerre,  in-folio  ; copies  de  chartes  tirées 
du  cartulaire  de  1 évêché.  — Gallia,  t.  xn,  Preuves  du  diocèse  d’Auxerre,  n«  l. 


CCXLVI. 

FONDATION  DANS  L’ÉGLISE  D’AUXERRE  PAR  IDA,  COMTESSE  DE  NEVERS, 

EN  FAVEUR  DE  SON  FILS  GUI. 

(An  1175). 

La  comtesse,  voyant  son  fils  Gui  sur  le  point  de  mourir,  touchée  d’affection  maternelle, 
lui  promit  de  fonder  pour  le  repos  de  son  Ame  une  rente  de  20  livres.  Elle  fit  don  pour 
celaàl'évêque  d’Auxerre  des  hommes  qui  dépendaient  d’elle  A Varzy.  En  reconnaissance, 
l’évêque  fonda  dans  l’église  Saint-Etienne  un  autel  avec  deux  prêtres  y attachés  et  char- 
gés de  dire  chaque  jour  la  messe  pour  le  repos  de  l’âme  du  comte  Gui  et  de  son  père. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  etc.  Ego  Ida,  comilissa  Nivernensis, 
per  présentent  paginant  tam  presentibus  quant  lu  taris  notum  facio  quod,  videns 
Guidonem  comitem  Nivernensem,  filium  meum,  in  extremis  laborantem,  materna 
pietate  commota,  prontisi  ei  me  daturam  xx  libras  in  redd itibus  de  terra  dotalitii 
mei,  pro  remedio  anime  sue  et  antecessorum  ejus;  quod  ipse  quidem  gratissi- 
mum  liabuit,  et  ut  hoc  ipsum  opéré  complerem  omnimoda  prece  postulavit.  Ego 
igitur,  ad  preces  illius,  liane  eandem  eleemosynam  volens  ordinare  salubriter,  ad 
ecclesie  tranquillitatem,  et  ad  anime  filii  mei,  et  antecessorum  nostrorum  salu- 
tem,  boe  modo  promissum  complevi  : boulines  quos  liabebam  tune  temporis 


XIIe  SIÈCLE.  265 

Varziaci,  cujusciimque  conditionis  essent  et  eorum  heredes  qui  ex  illis  nasce- 
rentur.in  perpetuum  possidendos  episcopis  Autissiodorensibus  donavi  et  concessi. 
Willelmus  vero  tune  temporis  episcopus,  in  presentia  Ludovici,  nobilissimi 
regis  Francorum,  et  Willelmi,  Senonensis  r.rcliiepiscopi,  pro  hac  eleemosyna 
sibi  collata,  in  ecclesia  B.  Siepliani  Autissiodorensis  alla re  novum  (I),  et  duos 
presbyteros  ab  omni  quæsiu  liberos  constituit,  qui  deinceps  vicissim  singulis 
diebus  missam  pro  remedio  anime  prefali  G.,  comitis,  lilii  mei  et  pa t ris  su i , et 
antecessorum  suorum  omnium  fidelium  defunctorum  celebraburit.  liane  siqui- 
dem  predicte  eleemosyne  donationcm  laudaverunt  et  concesserunt  Malbildis, 
comitissa,  uxor scilicet  G.,  predieti  comitis,  et  Reinaldus,  fra ter  ejusdem  comitis, 
filins  meus;  et  si  quid  j u ris  in  liominibus  de  Varziaco  habebant,  qniitaverunt  et 
Autissiodorensi  episcopatui  concesserunt.  Ut  autem  hujus  eleemosyne  donatio  et 
presbyterorum  instilutio  rate  et  inconcusse  permaneant,  banc  carlam  exinde 
fieri  precepi,  et  sigilli  mei  munirnine  roboravi,  sub  teslimonio  horum  quorum 
nomina  et  signa  subscripta  sunt  : Sig.  Odonis,  abbatis  S.  Pétri  Autissiodorensis; 
Sig.  Hugonis,  Senonensis  archidiaconi  ; Sig.  Theobaudi,  Nivernensis  decani  ; 
S.  Willelmi,  cantoi'is  de  Clamiciaco;  S.  Richard  i , vicccomilis  de  Clamiciaco; 
S.  Willelmi  Chaceboi  ; S.  Nicolai,  militis;  S.  Fornerii  de  Druia;  S.  Odonis 
Beraudi  ; S.  Simonis,  camerarii. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxx°v°. 

Item  consimilis  littera  G.,  arcl’.iepiscopi  Senonensis,  apostolice  sedis  legali,  de 
eodem.  — Item  similis  littera  Malbildis,  comitisse,  super  codem.  — Item  similis 
littera  regis  Ludovici  confirmatoris  super  eodem.  — Item  supereodem  littera  papa- 
lis  confirmatoria. 

Ga 1 1 ia  Christiana,  l.  xn.  Preuves  du  diocèse  d’Auxerre,  n°  51. 

L’évêque  Guillaume,  eu  exécutant  les  dispositions  de  la  fondation  ci  dessus,  donna 
aux  deux  prêtres  qui  en  furent  chargés  un  mu  kl  de  froment  de  rente  sur  la  lerre 
de  Gy  l’Evêque,  un  seplier  de  fèves,  12  inuids  de  vin,  6 de  rouge  et  6 de  blanc, 
sur  son  cellier  d’Auxerre,  et  6 livres  monnaie  d’Auxerre  sur  les  croix  de  \arzy  et 
10  livres  de  cire  sur  le'  foires  de  Tannet  2)  pour  servirait  luminaire  de  l’autel 
— Lebeuf,  Mém.  sur  l’Histoire  d’Auxerre,  Preuves,  t.  iv,  n°  69. 


(i)  Cet  autel  fut  élevé  par  l’évêque  anle  crucifixion.  — Lebeuf,  Preuves,  Hist.  d’Auxerre, 
n°  69. 

(2)  Ces  foires  étaient  établies  à Auxerre  sur  le  Mont-Artre. 


Il 


34 


266 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DK  L’YONNE. 


GCXLVII. 

DONATION  PAR  GUI,  COMTE  DE  NEVERS,  AU  PRIEURÉ  DE  SAINT -GERVAIS 

D’AUXERRE. 

(An  1175). 

Gui,  comte  de  Nevers,  déclare  avoir  donné  à l’église  de  Molêmeet  au  prieuré  de  Saint- 
Gervais,  kl  sous  de  cens  à Saint-Gervais  et  2 sous  de  cens  d’autre  part.  L’abbaye,  en 
échange,  lui  a fait  abandon  de  AO  sous  de  cens  que  le  comte  lui  devait  sur  le  château 
d’Auxerre. 

Ego  Guido,  INivernensis  cornes,  notum  facio  tam  presentibus  quant  futuris 
quod  ego  dedi  et  concessi  inperpetuam  elemosinam  ecclesie  Molismensi  et  prio- 
raïui  Sancli-Gervasii  xlvii  solidos  censuales,  cum  ventis  et  laudationibus  inde 
provenientibus  apud  Sanctum-Gervasium,  et  duos  solidos  similiter  censuales, 
cum  laudationibus  et  ventis,  quos  habebam  annuatira  de  teneura  ilia  quant  antea 
donaverant  Symoni  de  Sovegny.  Abbas  vero  Molismensis,  Stepbanus,  et  conven- 
tus  cjusdent  ecclesie  quictaverunt  nticlti  xl  solidos  quos  eis  debebant  atinuatim 
de  Castro  Aulissiodori.  Et  ut  hoc  ratum  habeatur  et  firmunt,  présentent  cartulam 
sigilli  ntei  munimine  roboravi. 

Actura  est  hoc,  in  Molismensi  capitulo,  anno  Dontini  m°  c«  lxx°  v°. 

Extrait  d’un  Cartulaire  du  prieuré  de  Saint-Gervais  d’Auxerre,  XVIe  siècle,  Liasse  î ; 
Archives  de  I Yonne. 

En  1210,  au  mois  de  janvier,  Pierre,  comte  d’Auxerre  et  de  Tonnerre,  confirma 
pour  le  repos  de  l'aine  de  la  comtesse  Agnès,  aux  religieux  de  Saint-Gervais,  la 
donation  mentionnée  ci-dessus.  — Ibidem. 

CCXLVIII. 

CHARTE  DE  GUI,  COMTE  DE  NEVERS,  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-GERMAIN. 

(An  1175). 

Le  comte  déclare  avoir  fait  don  à l’abbaye  du  droit  d’être  hébergé  lui  et  ses  chevaliers 
dans  la  terre  d’Escamps  et  de  Semilly.  Il  rappelle  qu’étant  malade  à Clamecy,  puis  à Ton- 
nerre, il  avait  déjà  fait  cette  libéralité  aux  religieux  de  Saint-Germain.  Sa  mère  Ida,  sa 
femme  Mathilde  et  son  frère  Renaud  confirment  cette  charte. 


In  nontine  sancte  et  individue  Trinitalis,  ego  Guido,  coûtes  INivernensis,  notum 
lieri  volo  omnibus,  tam  presentibus  quant  futuris,  quod  lterbergagium  sive  contes- 


XIIe  SIÈCLE. 


£67 

tionem  quam  habebam  mihi  et  militibus  meis  in  potestate  de  Escanno  et  de 
Similiaco,  concessi  et  imperpetuum  dimisi  Deo  et  monastcrio  Btati-Germani 
Autissiodorensis,  etmonachis  ibidem  Deo  famulantibus,  ob  remedium  anime  tnee 
et  antecessorum  meorum.  Hoc  autem  legalum,  quod  olim  quidem,  intirmitate 
gravatus,  apud  Clomaciacum  feceram,  denuo  apud  Tornodorum  propria  invale- 
fudine  laborans,  firmavi  in  presentia  venerabilium  episcoporum,  domini  videli- 
cet  Gauterii,  Lingonensis  et  domini  Willelmi  Aulisiodorensis  ; astantibus  eciam 
et  hoc  ipsum  laudanlibus  karissima  maire  mea  Ida,  comitissa,  et  uxore  mea 
Mathilde,  necnon  eciam  Rainaldo,  fratre  meo.  Pro  lioc  autem  tanio  beneficio 
rneo,  venerabilis  Humbaudus,  abbas,  et  fratres  ejusdem  monaslerii  statuerunt  ut 
una  missa  pro  anima  mea  et  omnium  antecessorum  meorum,  simul  eciam  pro 
uxore  mea  et  heredibus,  cunctis  diebus  decantetur  ibidem. 

Actum  est  hoc,  anno  incarnali  Yerbi  m°  c°  lxx°v°;  apud  Tornodorum,  presen- 
tibus  et  coram  posilis  domino  Nargaudo  de  Tociaco,  et  quinque  aliis  in  carta 
scriptis  et  aliis  mullis. 

Grand  Cartul.  de  Saint-Germain  d’Auxerre,  XIIIe  siècle,  f°  56,  v°,  d°  îx  ; Bibl. 
d'Auxerre,  Ms.  n»  140. 

Rubrique  : « Quitatio  Guidonis,  comitis.  de  Herbergagio  in  potestate  de  Escanno  et 
de  Similiaco. 


CCXLIX. 


CHARTE  DE  GUILLAUME,  EVEQUE  D’AUXERRE,  AU  SUJET  DE  DIGES. 

(An  1175). 

L'évêque  confirme  la  donation  faite  à l’abbaye  Saint-Germain  par  la  comtesse  de  Bou- 
logne du  droit  de  garde  à Diges  que  son  premier  mari,  Guillaume,  comte  de  Nevers,  mort 
à Jérusalem,  avait  donné  à cette  maison.  Son  second  mari,  le  comte  de  Beaumont,  y donne 
son  agrément. 

Ego  Willelmus,  Aulisiodorensis  episcopus,  notum  volo  fieri  tam  presentibus 
quam  futuris  quod  comitissa  de  Bolonia,  in  presencia  nostra  constituta,  de 
consensu  et  lande  mariti  sui,  comitis  de  Bello-Monte,  quitavit  et  imperpetuüm 
quiete  et  intégré  possidendum  concessit,  ecclesie  Beali-Germani  Au t isïodorensis, 
salvament.um  deDigia.quod  Willelmus,  venerabilis  cornes Nivernensis,  quondam 
maritus  suus,  qui  Jherosolimis  obiil,  eidem  ecclesie,  ob  remedium  anime  sue  et 
parentum  suorum,  dederat.  Quod  ut  raturn  et  inconcussum  perseveraret,  jam 
dicta  venerabilis  comitissa  etvirejus  sigilli  nostri  impressione  confirmari  pecie- 


268 


CARTULAtRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

runt,  et  uterque  eorum  sigillo  suo  munivit.  Hujus  rei  testes  sunt  : Hugo,  Seno- 
nensis  archid iacon us,  et  vu  alii  in  caria  notati  et  plures  alii. 

Actum  Legniaci,  in  caméra  comitisse,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxx° 
quinto. 

Carlul.  de  l’abbaye  de  Saint-Germain,  XUD  siècle,  f56,  v\  nu,  Bibl.  d’Auxerre, 
M».  n"  140. 

En  H85.  le  comte  Pierre  de  Nevers  reçut  de  l'abbaye  un  don  de  3 muids  d avoine 
de  rente  pour  garder  la  même  terre  de  Diges  envers  et  contre  tous.  — Ibidem, 
f°  67,  r“,  n°  xi. 


CCL. 

ACCORD  ENTRE  L'ABBÉ  DE  SAINT-GERMAIN  D’AUXERRE  ET  LE  SIRE 

DE  SEIGNELAY. 

(An  1175). 

Les  contestations  existant  entre  les  parties,  au  sujet  de  la  terre  de  Gurgy,  sont  réglées 
de  la  manière  suivante  : la  justice  entière  appartient  îi  l’abbaye  ainsi  que  les  épaves  et  la 
garde  des  héritages.  Lorsqu’un  voleur  sera  arrêté  hors  de  l’enceinte,  il  sera  livré  à 
Bochard,  sire  de  Seignelay,  pour  en  faire  justice  ; s’il  est  arrêté  dans  le  village,  il  sera 
jugé  par  les  officiers  de  l'abbaye.  Bochard  jouit  du  droit  de  sauvegarde  à certaines  condi- 
tions, et  de  certaines  redevances  sur  les  hommes  de  l’abbaye.  Les  hommes  libres  dépen- 
dent de  lui. 

rn  nomine  sancle  et  individue  Trinitatis.  Ego  Guillel mus,  cornes  Nivernensis, 
noliun  tieri  volo  tam  presentibus  quam  fu  tu  ris  S.  Matris  ecclesie  filiis  quod 
quei’da  ilia  que  erat  inter  Arduinum,  abbalem  S.  Germani,  et  dominum  Bocar- 
dum  de Seliniaco, super  justicia  et  quibusdam  consuetudinibus  de  terra  Gurgiaci, 
terni  inata  est  hoc  motlo  : dictum  est  a servientibns  meis  qui  verilatem  scicbant, 
qiiotl  pater  meus,  anlequam  salvamentum  terre  illius  Domino  Bucardo  dedisset, 
in  ea  habuerit,  quod  juslitia  de  potestate  Gurgiaci,  tam  parva  quam  magna,  in 
terra  B.  Germani,  etomnia  que  ad  justiciam  pertinents.  Germani  est.  Inventura 
in  terra  Gurgiaci,  et  custodes  agrorum  et  vinearurn  S.  Germani  sunt  : filii  et  filie 
Stepbani  Boerii  S.  Germani  sunt.  Si  vero  lalro  in  eadem  potestate  depreliensus 
fuerit,  vcl  convictus,  cum  rebus  suis  extra  atrium  repertis,  Domino  Bocardo,  vel 
servientibns  suis  tradetur  ad  ivdimendum,  sive  ad  puniendum  ; si  vero  convictus 
non  erit,  in  eadem  villa  et  nor  alibi  per  justitiam  Sancti-Germani  comprobabi- 
tur.  Salvamentum  babet  Dominus  Bucardus  in  och iis  illis  in  quibus  focus  est  ; 
que,  si  liospite  et  foco  vacuale  fuerint,  medielatem  salvamenti  eo  anno  tantum- 


XIIe  SIÈCLE. 


modo  habebit,  quo  seminibus  jadis  culte  fuerinl  ; omnes  ochias  hospite  et  f'oco 
vacuas,  carruca  S.  Germani  libère  excolet,  et  lune  de  illis  salvamenlum  non 
habebit;  si  item  n liospes  ibi  missus  fuerit,  salvamenlum  similiter  habebit; 
salvamenlum  est  mina  avene  in  ochia,  et  duo  denarii,  et  unus  panis  ivernagii  ; si 
panis  non  erit,  nummuspro  panedabitur.  Homines  illi  qui  debent  .salvamenlum, 
conducent  i 1 1 ad  Silliniacum  in  domum  domini  Bucardi,  et  ipse  dabit  eis  hesum. 
Si  salvamentum  statu lo  tempore  reddilum  non  fuerit,  dominus  Bucardus,  vel 
servientos  ejus,  vadia  accipient,  et  capitale  suum  absque  rectitudi ne  habebit. 
Trossam  feni  habet  dominus  Bucardus  in  hominibus  S.  Germani,  aut  in  prato, 
aut  in  domo;  si  in  doiïio  fenum  non  invenerit,  trossam  palee  accipiet  ; si  neu- 
trum,  nihil  accipiet.  Dictum  vero  est  quod,  si  homines  S.  Germani  pratum  vel 
tenaturam  emerint,  quod  trossam  debeat,  quandiu  vendilor  de  parte  ilia  quant 
retinet  trossam  reddiderit,  emploi’  immunis  eril;  si  n autern,  idem  pratum,  vel 
tenalura  trossam  reddet.  Sciendum  vero  est  quod  in  domo  maioris  S.  Germani, 
qui  manel  in  atrio,  et  aliorum  qui  in  atrio  manent,  Bucardus  nullam  trossam  acci- 
piet, vel  salvamenlum.  Si  homines  S.  Germani  se  commendaverint  Bucardo, 
quandiu  voluerint,  cominendati  su  i erunt,  et  cum  inde  exi  te  voluerint,  comrnen- 
dationcm  reddent,  et  postea  commendali  sui  non  erunt.  Hoc  dictum  est  de  illis 
qui  sunt  de  potesiate  Gurgiaci.  Liberi  homines  sunt  Bucardi  in  eadern  villa. 
Hujus  rei  testes  sunt  magister  Stephanus,  et  alii  deccrn. 

Actum  est,  anno  ab  Incarnalione  Domini,  r c°  lxx»  v«. 

Cartul.  de  l'abbaye  Saint-Germain,  XIIIe  siècle,  f°  lxi,  v°.  — Lebeuf,  Preuves  t.  îv, 
n»  77  bis,  Mémoires  sur  1 Histoire  il  Auxerre 


CCLI. 

CHARTE  DE  L’ABBÉ  DE  PONTIGNY  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-PIERRE  D’AUXERRE. 

(An  IJ 75). 

L’abbé  atteste  que  Jehan,  fils  de  feu  Jehan  de  Venouse,  et  sa  mère,  ont  donné  à l’église 
Saint-Pierre  d’Auxerre  huit  setiers  de  grains  de  rente,  à prendre  sur  la  dîme  de  Venouse, 
savoir  : cinq  d’avoine,  deux  de  seigle  et  un  de  froment.  Ils  donnèrent  encore  des  biens 
situés  à Venouse.  L'abbé  reçut  ensuite  au  nombre  des  chanoines  de  son  église  deux  fils 
dudit  Jehan.  Parmi  les  témoins  figurent  trois  anciens  abbés  des  monastères  de  Reigny,  de 
Gouras  et  de  Quincy. 

Ego  Willelmus,  abbas  Pontiniaci,  notum  fieri  volo  tam  presentibus  quam  futu- 
is  quod  Johannes  de  V enosa,  et  mater  sua,  assensu  Ivonis,  vitrici  sui  et  fratrum 


CA  RT  UL  Al  RE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


'370 

suorum.IteriielOdonis  et  so’oris  Aaledis,  dederuntet  in  perpetuum  concesserunt 
ecclesiæ  Sancti-Petri  Autisiodori  octo  sextarios  annonæ  in  décima  de  Venosa, 
quorum  quinque  sunt  avenæ,  duo  siliginis,  un  us  frumenti.  Dederunt  quoque 
domum  proximam  æcclesiæ  de  Venosa,  cum  virgulto  et  très  solidos  census,  cum 
venditione  sua  et  lande,  et  justicia  similiter.  Etiam  dederunt  pratum  quoddam 
quod  est  juxta  pratum  Beati-Petri  æcclesiæ  de  Venosa.  Abbas  autem  suscepit  in 
canonicos  Sancti-Petri  duos  tilios  memorali  Johannis.  Hoc  donum  laudaverunt 
omnes  predicti,  in  presentia  nostra,  astantibus  fratribus  nostris  Hugone,  cantore; 
Acelino,  quondam  abbate  Regniaci;  Rainardo,  olim  abbale  Boniradii  ; Gauterio, 
quondam  abbate  Quinciaci.  Affuerunt  etiam  milites  duo,  Herbertus  Evroart  de 
Chimili  ; Rainaldus  de  TJ nd ri . 

Actum,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  lxx°  v°. 

Original;  Arch.  de  I Yonne  : F.  du  Chapitre  d’Auxerre,  Liasse  xcu.  s.-l.  lre. 


CCLII. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1175). 

L’archevêque  rapporte  que  Gui,  comte  de  Nevers,  a donné  à l’abbaye  de  Pontigny,  pour 
le  repos  de  son  âme,  son  clos  de  Saint-Martin  d’Auxerre. 

Cette  donation  fut  ratifiée  â Auxerre  par  la  femme  du  comte  et  ses  autres  proches 
parents,  en  présence  d’un  grand  nombre  de  personnes  de  marque. 

AVillelmus,  Dei  gralia  Senonensis  arcbiepiscopus,  apostolice  sedis  legatus, 
omnibus,  ad  quos  1 i Itéré  iste  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Noverit  universités 
vestra  quod  Guido,  cornes  Nivernensis,  clausum  Sancti-Martini  quod  habebat 
apud  Autissiodorum,  ecclesie  de  Ponliniaco,  pro  remedio  anime  sue,  in  perpe- 
tuam  dédit  elemosinam.  Hanc  donationem  laudavit  et  concessit,  in  presentia 
nostra,  Mathildis,  uxor  sua  et  Rainaldus,  frater  ipsius  comitis,  et  Ida,  illorum 
mater,  matertera  nostra.  Facta  est  autem  bec  laudalio  apud  Autissiodorum,  in 
domo  episcopi  Willelmi,  venerabilis  fra tris  noslri,  anno  ab  Incarnatione  Domini 
m°  c°  i,xx°  v°;  astantibus  nobis  prefato  Willelmo,  Autissiodorensis  et  Bernardo, 
Nivernensis  episcopis  ; Milone,  abbate  Sa ncti-Mariani  ; Hugone,  Senonensi  archi- 
diacono  ; magistro  Girardo,  Trecensis  archidiacono  ; magislro  Boberto  Lum- 
bardo  ; magislro  Alexandro  Galensi  ; Angenull'o  de  Pruvino  ; Radulfo  et  Rogero, 
capellanis  nostris:  Garnerio  de  Triangulo,  senescallo  comitis  Nivernensis; 


XIIe  SIÈCLE.  271 

NarjoLto  de  Taciaco  ; Stephano  de  Petrapertusa  ; Petro  de  Cureione  el  aliis  plu- 
ribus. 

Quod  ut  ratum  et  inconcussum  perraaneat,  presenlis  seripti  auctoritate  et 
sigilli  nostri  impressione  confirmavimus. 

Original  ; Areh.  de  l’Yonne  ; Fonds  de  Pontigny,  L.  xi,  s.-l.  lr«. 


CCLIII. 

CESSION  DE  BIENS  PAH  LE  CHAPITRE  DE  SENS  A L’ABBAYE  SAINT-JEAN. 

(An  1175). 

Le  Chapitre  cède  aux  religieux  de  Saint-Jean  tout  ce  qu’il  possédait  à Brannay  et  à 
Lixy,  moyennant  16  livres  parisis  de  renie.  Le  Chapitre  a donné  ce  revenu  à Renaud  de 
Courtenay,  l’un  de  ses  membres,  parce  qu’il  a bâti  le  village  de  Brannay.  En  cas  de  non 
paiement,  il  sera  tenu  compte  des  intérêts. 

In  nomine  sancte  el  individue  Trinitatis.  Ego  Odo,  decanus  et  universum 
capilulum  Senonensis  ecclesie  Beali-Stepliani  notum  fieri  volumus  el  presenlibus 
et  futuris  quod,  de  communi  assensu  omnium  concanonicorum  nostrorum,  con- 
cessimus  et  donavimus  ecclesie  Beali-Johannis,  que  in  suburbio  nostre  ci vita lis 
silade  jure  capituli  nostri  est,  quicquid  babebamus  apud  Braannaicum  et  Lissia- 
cum,  tam  in  ecclesia  quant  in  reliquis  possessionibus  quibuslibet,  sub  hoc  lamen 
tenore  quod  ecclesia  predicta  Beati-Johannis  xvi  libras  parisien  sis  monete  annua- 
tim  capitulo  nostro  persolvet,  liiis  terminis  prefixis  : infra  octabas  Sancti-Au- 
gustini,  c.  solides;  infra  octabas  Natalis  Domini,  c.  solidos  ; infra  octabas 
Sancti-Johannis-ante^Portam-Latinam,  vi  libras.  Ilunc  censum  donavimus  Rai- 
naudo,  concanonico  nostro,  de  Curliniaco,  quia  villa m predictam  edificaverat, 
annuatim  habendum,  quamdiu  canonicus  noster  fuerit.  Quandocumque  vero 
canonicus  noster  esse  desierit,  predictus  census  in  jus  capituli  nostri  revertetur. 
Si  vero  aliquo  casu  predicta  pecunia  prefixis  non  fuerit  soluta  terminis,  ex  com- 
muni  consilio  et  assensu  capituli  predicte  ecclesie  Beati-Johannis  et  domini 
Willelmi,  archiepiscopi  et  apostolice  sedis  legati,  statutum  est  quod  predictam 
pecuniam  adusuram  mutuabimur,  et  prebendas  et  annualia  eorum  detinebimus 
quousque  pecuniam  el  usuratn  in  integro  persolvant.  Census  iste  ncc  augeri 
polerit  nec  minui,  quocunque  casu  predicta  villa  Braanaice  aut  melioretur  aut 
peioretur,  ex  precepto  nostro  et  communi  assensu.  Garmundus,  predicte  ecclesie 
Beati-Johannis,  tune  abbas,  pollicitus  est  prenominato  Bainaudo  predictam 
pecuniam  annuatim  persolvere,  quamdiu  predictus  R.,  canonicus  noster  fuerit. 


27$  CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  LYONNE. 

Ilnjus  donationis  et  pactionis  testes  fuerunt  : ego  Odo,  decanus  ; Hugo,  archi- 
diaeonus;  Hilduinus,  iliesaurarius;  Gaufridus,  precenlor;  Guide,  arcliidiaconus 
Gastinensis;  Simon,  arcliidiaconus  Mel udensis  ; Hugo,  arcliidiaconus  Stampen- 
sis;  Martinus,  Rogerius,  Jarinus,  presbiteri  et  canonici;  Petrus,  Ilbertus,  Tlieo- 
baldus.Odo,  Reinaudus, Gaulerais,  Steplianus,  Alexander,  Garnerius,  canonici  et 
diaconi  ; Ernaudus,  Simon,  Salo,  Guido,  Reinaudus,  Angenulplius,  Ansellus, 
Nicholaus,  Bartholomeus,  Guido,  subdiaconi  et  canonici. 

Actum  est  hoc  publiée,  in  capilulo  noslro,  ab  Incarnatione  Domini  m»  c°  lxx° 
y»  a n no. 

Ut  autern  hoc  ratura  et  inconcussum  permaneat,  sigilli  nostri  auctoritate  cor- 
roboravimus.  Data  per  manu  ni  Gauf'ridi,  precenloris  et  cancellarii. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arcli  de  1 Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  Saint-Jean  de  Sens, 
Liasse  i. 

La  même  année,  l'archevêque  de  Sens  confirma  l’acte  ci-dessus.  — Original,  Bibl. 
de  Sens;  F.  Saint- Jean. 


CCLIV. 

CHARTE  HE  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  PORTANT  FONDATION 
D’UN  NOUVEAU  VILLAGE  AU  TERRITOIRE  DE  ROUSSON. 

,'An  1175). 

L'archevêque  voulant  l'accroissement  de  son  église,  déclare  avoir  fondé  au  territoire  de 
r.ousson  un  village  doté  des  coutumes  de  Lorris.  La  charte  entre  dans  de  longs  détails  sur 
les  droits  et  les  charges  des  habitants. 

Willelmus,  Dei  gratin  Senonensis  archiepiscopus,  apostolice  sedis  lega tus, 
omnibus  lam  futurisquam  presenlibus,  in  perpetuum.  Notum  fieri  volumus  uni- 
versilati  vestre  quod,  ad  Senonensis  ecclesie  et  pontifiealus  nostri  augmentura, 
novam  in  terri lorio  de  Rosson  villam  ad  consueludines  Lorriaci  instruximus,  hoc 
excepto,  quod  quicumque  in  terri  lorio  illo  domum  habebit,  pro  domo  sua  et  pro 
arpenno  terre,  duos  solidos  de  asisa  per  annum  dabit.  Omnes  in  parrochia 
manentes  de  consuetudine  ad  furnum  et  ad  molendinum  nostrum  ibunt.  Nullus 
eorum  ibit  in  expedit  onem  vel  equitalionem  nisi  eadem  die  ad  domum  suam  si 
redire  volucrit  rodent  ; et  quicumque  in  villa  possessionem  suam  habueril,  nicliil 
inde  sibi  auferetur, nisi  nobis  vel  hospilibus  nostris  foretecerit.  Nullus  hominum 
de  parrochia  i psi  us  ville  tonleium,  neque  aliquam  consuetudinem  reddet  de  nutri- 
tura  sua,  neque  de  annona  sua  quam  de  labore  suo,  vel  de  labore  animalium 
suorum  habueri t,  minagium  reddet  ; neque  de  vino  illo  quod  de  vineis  suis 


XIIe  SIÈCLE. 


273 


habuerit,  forragium  solvet;nec  in  terra  nostra  alicubi  pedagium  vel  tonleium 
rediîet.  Nullus  ad  ferias  vel  mercatum  veniens  vel  rediens  capietur  vel  disturba- 
bitur  nisi  ipsa  die  forefecerit.  Nullus  in  die  mercati  vel  ferie  in  villa  vadium  plegii 
sui  capiet,  nisi  die  simili  plegialio  ilia  facta  fuerit.  Forefactum  de  sexaginta 
solidis  ad  quinque  veniet,  et  de  quinque  ad  duodecim  denarios,  et  clamor  pre- 
positi  ad  quatuor  denarios.  Nullus  eorum  nobiscum  placitaturus  a villa  exibit 
nisi  causa  christianitatis,  nec  nos,  nec  alius  pro  nobis  talliam  neque  rogam,  neque 
oblationem  faciet  in  villa.  Nullus  cum  edicio  vinum  suum  ibi  vendet,  nobis  ex- 
ceptis,  qui  nostrum  proprium  et  quod  in  territorio  crescet  vendemus.  Nullus 
eorum  servientibus  nostris  creditionem  faciet  nisi  voluntate  spontanea.  nobis 
tamen  exceptis,  sedet  nobis  non  credent  nisi  usque  ad  quindecim  dies.  Si  autem 
nostrum  vel  alterius  vadium  liabuerint,  illud  ultra  octo  dies  nisi  sponte  tenebunt. 

Si  unus  erga  aliurn  inimiciciam  incurrerit,  absque  ville  infractura  et  clamore  . 
preposita  non  facto  concordaverit,  nichil  ab  hoc  nobis  vel  preposito  nostro 
emendabit.  Si  unus  alii  sacramentum  debuerit,  condonare  ei  licebit ; et  si  illi 
homines  vadia  duelli  stulte  dederint  et  ex  assensu  prepositi  antequam  tribuantur 
obsides  concordaverint,  duos  soüdos  et  sex  denarios  uterque  persolvet,  et  si 
obsides  dati  fuerint,  septem  solidos  et  sex  denarios.  Si  vero  unus  de  alio  clamo- 
rem  fecerit  et  nullam  inde  emendationem  fecerit,  nil  ob  hoc  nobis  vel  preposito 
nostro  emendabit.  Si  autem  clamor  ad  prepbsitum  factus  fuerit,  licet  illis  con- 
cordare  ex  quo  districtum  persolverint.  Si  autem  de  legitimis  hominibus  duellum 
factum  fuerit,  obsides  devicti  centum  et  duodecim  solidos  persolvent.  Nullus 
etiam  eorum  corvatam  nobis  faciet,  nisi  semel  in  anno  ad  vinum  Senonis,  vel  ad 
alia  nobis  necessaria  adducenda  faciant,  et  cum  illuc  venerint,  a nobis  non  pro- 
curabuntur,  et  illi  hoc  facient  qui  equos  et  quadrigas  habent  et  submoniti  fuerint. 
Ad  villam  ligna  ad  culinam  nostram,  cum  in  eadem  villa  fuerimus,  adducent.  Nullus 
eorum  captus  tenebitur  qui  plegium  veniendi  ad  jus  dare  potuerit;  et  quilibet 
eorum  qui  res  suas  vendere  voluerit,  vendet,  et  redditis  venditionibus  suis,  si  a 
villa  recedere  voluerit,  liber  etquietus  recedet,  nisi  forefactum  fecerit.  Quicum- 
que  etiam  in  villa  predicta  uno  anno  et  uno  die  permanebit,  nullo  eum  sequente 
et  nullo  de  eo  rectitudinem  prohibente,  deinceps  liber  et  quietus  permanebit. 
Nullus  cum  aliquo  placitabil,  nisi  causa  rectitudinis  exigende  et  recipiende.  In 
nuptiis  preco  nil  pro  consuetudine  habebit  neque  excubitor.  Nullus  agricola  qui 
terrain  colit  cum  aratro  non  dabit  plus  quam  unum  minellura  siliginis  omnibus 
servientibus  nostris,  quando  messis  erit.  In  furnis  non  eruntportitores  consuelu- 
dine.  In  villa  ilia  non  sint  excubie  consuetudine.  Nullus  hominum  ipsius  ville 
dabit  demandationem  preposito.  Quicumque  in  mercato  ejusdem  ville  emerit 

35 


11 


274  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

aliquid  vel  vendiderit  et  per  oblivionem  lonleium  retinuerit,  post  dies  octo  illad 
sine  causa  reddet  si  jurare  poterit  quod  scienter  illud  non  retinuerit  ; et  si  aliquis 
eorum  super  aliquo  accusatus  fuerit  quod  per  idoneos  testes  probari  non  poterit, 
contra  probationem  irapetentis  soia  manu  se  licebit  purgare.  Quod  si  aliquis  illo- 
rum  in  villa  ilia  aliquid  insuper  septimana  vel  emerit,  vel  vendiderit,  nullam  ex 
hoc  dabitconsuetudinem;  neceliam  in  die  mercati  si  aliquid  ad  usum  suum  emerit. 
Preterea  volumus  quod  quociens  mutatio  prepositi  in  villa  ilia  facta  fuerit,  ille  qui 
substituetur  istas  consuetudines  inviolabilité!'  tenendas  jurabit;  et  servientes 
similiter  jurabunt  ; et  si  aliquis  eorum  hoc  facere  noluerit,  pro  eo  homines  nichil 
facient  donec  sacramenlum  fecerit.  Hec  igitur  omnia  rata  et  inconcussa  in  perpe- 
tuuin  permanere  volentes  ea  presenti  pagina  commendavimus  et  sigilli  nostri 
auctoritate  confirmavimus. 

Actum  publiée,  Senonis,  in  palatio  pontificali,  anno  ab  Incarnatione  Domini 
m°  c,°  lxx°  v°. 

Cette  charte  se  trouve  reproduite  dans  une  confirmation  émanée  de  l'archevêque 
Gauthier,  en  date  du  mois  de  décembre  1223.  — Archives  provenant  de  l'Arche- 
vêché: Bibl.  de  Sens. 


CCLY. 

ACCORD  ENTRE  LE  ROI  ET  DES  CHEVALIERS  AU  SUJET  DES  CENS 
DE  VILLENEUVE- LE-ROI. 

(An  1175). 

Le  roi  rapporte  les  termes  de  l’accord  intervenu,  au  sujet  des  censives,  entre  lui  et  les 
chevaliers  qui  possèdent  des  terres  sur  sa  Ville-Neuve.  Les  chevaliers  percevront  les  droits 
île  vente  des  maisons  et  des  terres  de  leur  censive  ; mais  la  crue  des  cens  appartiendra 
aux  bourgeois.  Les  chevaliers  ont  fait  remise  au  roi  des  lods  et  ventes  qu’ils  percevaient 
sur  les  maisons  situées  sur  le  bord  de  la  route.  Les  fraudes  commises  par  les  bourgeois, 
au  sujet  des  cens  de  Villeneuve,  seront  jugées  devant  la  cour  des  chevaliers  ; etc. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Ludovicus,  Dei  gratia  Fran- 
corum  rex.  Noturn  fieri  volumus  universis,  presentibus  pariter  et  futuris,  quod, 
cum  discordia  fuisset  inter  nos  et  milites  qui  terram  habebant  in  Villa  nosira 
Nova,  facta  est  concordia  et  compositio  in  hune  modum. 

Milites  vendiciones  habebunt  domorum  et  terrarum  suarum  censualium,  vide- 
licet  de  quibus  censum  percipiunt;  sed  incrementum  censuum,  burgensium  erit. 
Milites  in  pace  remiserunt  redditum  quem  pro  assensu  vendicionis  percipiebani, 
quem  appellabant  laudem  vel  laustum  domorum  quæ  super  publicam  stratam 


XIIe  SIÈCLE. 


275 

sunt,  et  quarum  exitus  est  in  via  nostra  et  chemino  quæ  suntin  censu  militum  ; 
duas  partes  vendicionum  habebunt  milites  et  nos  tertiam.  Si  de  censu  suo  foris- 
fecerint  homines  nostræ  Villæ-Novæ  militibus,  vel  de  vendicionibus,  in  curia 
militum  se  super  hoc  justiciabunt.  Infra  eandem  Villam-Novam,  in  molendino 
nostro  qui  Chaucepia  dicitur,  percipient  milites,  singulis  annis,  in  Pascha,  sex- 
larios  annonæ  x et  vin,  medietatem  frumenti  et  medielatem  multuragii,  et  nos 
eisjure  garanfiam  inde  prestabimus. 

Quod  ut  ratum  et  stabile  maneat  imperpetuum,  sigilli  nostri  auctoritate,  ac 
regii  nominis  subterinscripto  caractère  presentem  paginam  fecimus  communiri. 

Actum  publiée,  Senonis,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  lxx°  v°;  astantibus  in  pala- 
tio  nostro  quorum  supposita  sunt  nominaet  signa  : S.  comitis  Tbeobaldi,  dapi- 
feri  nostri;  S.  Guidonis,  buticularii  ; S.  Reginaldi,  camerarii;  S.  Radulphi 
conslabularii  ; vacante  cancellaria. 

(Monogramme  du  roi). 

D’après  une  copie  du  XVIII®  siècle,  tirée  d’une  autre  copie  datée  de  l'an  1536,  prise 
sur  l’original  ; Arch.  de  l’Yonne  ; F.  des  Célestins  de  Sens. 


CCLVI. 

DONATION  D'HUGUES,  DUC  DE  BOURGOGNE,  A L'ABBAYE  DE  SAINT-MARTIN 

D’AUTUN. 

(An  1176). 

Le  duc  fait  abandon  de  tous  ses  droits  sur  la  moitié  de  l’étang  d’Avallon,  à l’abbé  de 
saint-Martin  dAutun  et  au  prieur  d’Avallon.  Si  on  bâtit  un  moulin  à la  tête  de  l’étang, 
le  tiers  en  appartiendra  au  duc,  le  tiers  au  prieur  et  le  tiers  au  constructeur.  Le  duc 

donna  aussi  aux  moines  de  Saint -Martin  le  four  du  Vieux-Marché  que  son  père  avait  fait 
construire. 

» 

Quoniam  que  scripto  commendantur  certius  ad  memoriam  reducuntur,  ea- 
pt opter  ego  Hugo,  dux  Burgundie,  notum  fieri  volo  quod  medietatem  stagni 
Avallonis,  quam  abbas  S.  Martini  de  Edua  atque  prior  de  Avallone  sui  juris 
esse  dicebant,  pro  remedio  anime  mee  et  antecessorum  meorum,  monasterio 
S.  Martini  in  peipetuum  concessi,  atque  in  manu  Achardi,  venerabilis  abbatis, 
prorsus  guirpivi.  De  molendino  vero,  si  in  capite  stagni  factum  fuerit,  sic  defini- 
tum  est  : quod  tertia  pars  eril  mea,  tertia  pars  prioris  Avallonis,  tertia  pars 
molendinarii  qui  fecerit  molendinum.  Quam  vero  partem,  neque  dono,  neque 
casamento,  neque  alio  modo,  a me  aut  a meis  alienare  potero,  nisi  ecclesie  jam 


276 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

dicti  S.  Martini,  Furnum  quoque,  quem  pater  meus  in  veteri  foro,  infra  parocliia- 
tum  monachorum,  fieri  feeit,  eisdem  monachis  similiter  in  perpetuum  concedo  ; 
et.  ut  in  posterum  ratum  liabeatur,  sigilli  mei  inipressione  contirmo.  Hujus  rei 
testes  sunt  : Boso,  prior  Avallonis ; Nicholaus,  capellanus  meus;  Gwirricus  de 
Champain,  canonicus  Avallonensis  ; Ansellus,  famulus  meus;  Wiardus  de 
Sancto-Juliano. 

Actum  est  lioc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxx°vi°. 

Essai  hist.  sur  l'abbaye  Saint-Martin  d’Autun.  par  fiulliot,  t.  ir,  p.  44. 

CCLVII. 

ACCORD  ENTRE  LE  CHAPITRE  D’AUXERRE  ET  LES  CHANOINES  DE  SAINT-MARIEN. 

(An  1 176,  13  mars). 

Gui,  prévôt,  et  Guillaume,  doyen  de  Saint-Etienne,  attestent  que  la  contestation  exis- 
tant entre  les  deux  chapitres  au  sujet  du  dîmage  du  terrage  de  Landry- le-Roux,  qui  s’étend 
au-delà  du  ruisseau  de  Jonches  du  côté  de  Champigny,  a été  réglée  de  manière  que  le 
Chapitre  de  Saint-Etienne  en  aura  les  trois  quarts  et  les  chanoines  de  Saint-Marien  Pautre 
quart. 

Ea  que  inter  aliquos  légitimé  contracta  sunt  iccirco  scripto  commendantur,  ne 
processu  temporum  a memoria  elabantur.  Inde  est  quod  ego  Guido,  Sancti-Ste- 
phani  prepositiis,  et  ego  W.,  decanus,  noturn  facimus  presentibus  et  futuris  quod 
discordia  que  vertebatur  inter  canonicos  Sancti-Stephani  et  canonicos  Sancti- 
Mariani,  pro  decimis  terragi i Landrici  Rufi  que  sunt  ultra  rivum  de  Junchis 
versus  Campiniacum,  ex  assensu  utriusque  capituli,  tali  modo  sedata  est: 
scilicet  ut  canonici  Sancti-Stephani  ipsarum  decimarum  très  partes  babebunt 
etcanonici  Sancti-Mariani  quartam.  In  ilia  vero  parte  terragii  que  est....  rivum 
versus  Altissiodorum  décimé  per  medium  dividentur,  quia  de  ipsis  non  questio 
fuerat. 

Et  ut  predicta  composilio  fîrmior  baberetur,  sigilli  nostri  capituli  appositione 
munivinuis.  Hujus  rei  testes  sunt  : Stephanus,  sacrista;  magister  Ericus  ; Rai- 
naudus,  camerarius  ; Narjodus.  Ex  parte  Sancti-Mariani  : Milo,  abbas;  frater 
Petrus  Sancti-J uliani  ; frater  Josbertus  et  nnilti  alii. 

Actum  est  hoc  in  capitulo  Altissiodori,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  r.» 
lXx°  vi°:  iii°  idus  martii. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l'Yonne:  Fonds  de  l’abbaye  de  Saint- 
Marien,  L.  v,  s.-l.  2e. 


X i Ie  SIÈCLE. 


tn 

CCLVIII. 

ASSOCIATION  DU  COMTE  DE  SANCERRE  DANS  LA  JOUISSANCE  DE  LA  TERRE 
DE  PONNESSANT,  PAR  L’ABBÉ  DE  SAINT- GERMAIN. 

(An  1176). 

Par  la  charte  ci-après,  le  comte  de  Sancerre  est  associé  dans  la  jouissance  de  la  terre 
de  Ponnessant;  il  percevra  la  moitié  des  revenus  de  ce  qui  appartient  à l’abbaye  qui  par- 
tagera également  avec  lui  dans  ses  propres  possessions.  Les  officiers  de  la  terre  seront 
communs  aux  deux  parties  ; etc. 

• 

In  nomme  sancte  et  individ ae  Trinitatis,  notum  sit  omnibus,  tam  presentibus 
quam  futuris  quod  Humbaudus,  ecclesie  Sancti-Germani  Autissiodorensis  vene- 
rabilis  abbas,  et  ejusdem  ecclesie  capitulum,  comiti  Stepbano  Sacricesaris, 
potestatem  Pontis-Nascentis  communicaverunt,  ita  scilicet  quod  in  omnibus  ad 
predictam  ecclesiam  pertinentibus  medietatem  predictus  cornes  babebit.  Quicquid 
veto  ipse  vel  heredes  ejus  in  predicta  potestate,  ernpcione  vel  edificio,  vel  alio 
quocumque  modo  adquisierit,  propriis  sumptibus  faciet,  et  monachi  medietatem 
habebunt.  In  edificiis  eciam  proprios  sumptus  usque  ad  fructus  percipien- 
dos  cornes  impendet.  Cum  vero  fructus  perceperint,  communiter  deinceps  mitteut 
et  communiter  accipient.  Utrorumque  vero  est  ut,  ubicumque  voluerint,  pro- 
priam  sibi  edificent  mansionem.  Servientes  autem,'  sive  ministri  predicte  potes- 
tatis  communiter  utrimque  mittentur  et  communiter  utrique  parti  fidelitalem 
facient  et  justiciam  utrique  debebunt.  Quicquid  vero  pro  balliis  ministri  dederint, 
commune  erit,  et  quicquid  de  redditibus,  sive  de  forisfactis  seu  de  justicia,  quo- 
cunque  modo  habuerint,  similiter  commune  erit.  Si  quid  denique  ministri  defrau- 
daverint,  vel  ad  justiciam  abbatis  seu  capiluli  subterfugerint,  predictus  cornes  ex 
quo  exinde  conventus  fuerit  infra  quadraginta  dies  restitui  faciet. 

Sciendum  preterea  quod  sepedictus  cornes  Stepbanus,  vel  heredes  ejus,  pre- 
dictam potestatem  alicui  dare  vel  de  manu  sua  alienare  nullo  modo  poterunl, 
nisi  forte  predicte  ecclesie  Beati-Germani  darent  in  elemosinam  quin  communi- 
cationem  istam  ille  qui  dominus  fuerit  Firmitatis-de-Loperia  semper  optineat. 
Hoc  autem  ut  ratum  et  firmum  haberetur,  idem  cornes  se  ita  fideliter  observatu- 
rum,  in  capitulo  Sancti-Germani,  juravit,  et  heredes  suos  qui  presignatam  Fir- 
mitatem  obtinuerint  similiter  juraturos  concessil.  Hujus  rei  testes  sunt  ex  utra- 
que  parle  xxxm  in  carta  conscripli. 


2 78  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 

Actum  est  hoc,  anno  Incarnationis  dominice  m°  c°  lxx°  vi°,  publiée,  apud 
Autissiodorum,  in  capitulo  Sancti-Germani. 

Gartul.  de  l’abbaye  Saint-Germain,  XIIIe  siècle;  f°84,  r°  n°  i;  Bibl.  d’Auxerre.  M». 
n°  140. 

Guillaume  de  Champagne,  archevêque  de  Sens,  confirma  la  charte  ci-dessus,  et 
menaça  d’excommunication  son  frère,  le  comte  de  Sancerre,  et  ses  successeurs, 
en  cas  d'infraction.  — Carlul.,  ibid.  n°  ii,  f°  84. 

ceux. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  POUR  L’ARBAYE  S A INT- M ARIEN. 

(An  1176). 

Le  prélat  énumère  les  libéralités  de  ses  prédécesseurs  et  les  siennes.  L’évêque  Hugues  a 
donné  à ce  monastère  les  églises  de  Saint-Marien,  de  Saint-Martin  et  de  Notre-Dame-la- 
d’Hors,  la  petite  église  de  Saint-Salve  et  un  sault  de  moulin  sur  le  Beaulche,  et  une  pré- 
bende à la  cathédrale.  L’évêque  Alain  adonné  l’église  de  Taingy.  Quant  à lui,  il  a donné 
à l’abbaye  l’église  de  Vincelles,  le  droit  de  patronage  sur  les  diverses  églises  ; etc. 

In  nomine  sanctc  atque  individue  Trinitatis.  Ego  Willelmus,  Altissiodorensis 
episcopus.  Brevi  hominum  vite,  labilique  memorie  utiliter  antiquitas  consulit 
([lie  res  bene  gestas  mandari  lilteris  edocuit,  ne  aut  oblivione  delerentur,  aut 
perversorum  calumpniis  et  fraude  maligndntium  cassarentur.  Universitati  igitur 
hominum  notifiçari  volumus  quoniam,  ea  omnia  que  predecessores  nostri  episcopi, 
dunnus  [sic]  videlicet  Hugo,  ejusque  successor,  dunnus  Alanus  canonicis  regulari- 
busPremonstratensis  ordinis  donaverunt,  nos  cis  laudamus,  eaquein  perpetuum 
quiete  possidenda  concedimus.  Yerum,  ne  et  ipsa  in  aliqua  sui  parte  quoquo- 
niodo  minuantur,  distincte  denominala  subscribimus  : 

Siquidem  domnus  Hugo  donavit  eis  ecclesiam  Beati-Mariani  ; — ecclesiam 
Sancti-Martini,  cum  decimatione  ad  ipsam  pertinente;  — ecclesiolam  Sancti-Salvii 
et  sedem  molendini  super  Belcbam  fluvium,  cum  terra  et  censu  pertinenli bus  ad 
inolendinum.  — Donavit  etiam  eis  ecclesiam  Beate-Marie  in  suburbio  sitam, 
cum  censibus  et  vineis,  terris,  decimis,  pratis,  servis  et  ancillis  et  omnibus 
appendentibus,  prope,  longeve  positis  ; et  prebendam  intégrant  in  ecclesia 
Sancti-Stephani. 

Dunnus  vero  Alanus  donavit  eisdem  ecclesiam  de  Tengiaco. 

[Nos  autem,  ex  episcopali  benignitate,  donavimus  eis  ecclesiam  de  Wincellis, 
et  ijuandam  terre  portiunculam  inter  ecclesiam  Beate-Marie  et  murum  sitam. 


XIIe  SIÈCLE. 


m 

Concessimus  etiam  eis  presentationem  presbiterorum  in  prenominatis  ecclesiis. 
Et  sciendum  quoniam  inter  nos  et  ipsos,  présente  et  laudanle  capitulo  Sancti- 
Stephani,  quoddam  excambium  fecimus  pro  quo  donavimus  eis  et  in  perpetuum 
quiete  possidendum  concessimus  quicquid  in  parrochia  Tengiaci  possidebamus. 
Remisimus  etiam  eis  xm  solidos  et  m denarios  censuales  quos  nobis  debebant; 
insuper  et  censum  domus  Amalrici  de  claustro  dedimus  eis.  Ipsi  vero  e contra 
nobis  dederunt,  et  perpetuo  in  pace  possidendum  concesserunl  pratum  suum 
quod  est  prope  Appenniacum,  et  bomines  quos  habent  apud  villam  Flaiacum,  in 
parrochia  Sancti-Petri  de  Montibus,  et  in  villis  circa  positis,  et  quicquid  aliud 
ibidem  possidebant.  Remiserunt  etiam  nobis  mi  solidos  quos  reddebamus  eis 
annualim  in  Assumptione  Beate-Marie  pro  stacione  quam  amodo  de  suo  facient 
proprio. 

Ut  igitur  hec  omnia,  sicut  sub  distinctione  prescripta  sunt,  et  nobis  et  ipsis 
inconcussa  permaneant,  in  presenti  carta  conscribi  fecimus,  eaque  sigillorum, 
nostri  scilicet  et  capituli  Sancti-Stephani  impressione  communivimus. 

Actum  Altissiodori,  anno  Incarnationis  dominice  m°c°  lxx°  vi°,  astantibus  his 
in  ecclesia  Beati-Stephani  personis  : Willelmo,  decano;  Hugone,  cantore  ; altero 
Rugone,  tesaurario;  régnante  Ludovico  orthodoxe  fïdei  rege  catbolico. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne;  F.  de  l’abbaye  Saint-Marien,  L.  n, 
s.-l.  3». 

Par  une  autre  charte  de  l’an  1180,  l’évêque  Guillaume  a fait  don  à l’abbaye  de  Saint- 
Marien  des  droits  de  patronage  sur  les  églises  de  Leugny  et  de  Moulins.  — Ibid, 
et  Lebeuf,  Preuves  de  l'Hist.  d’Auxèrre  t.  tv,  n°72. 

CCLX. 

ACCORD  ENTRE  CES  RELIGIEUX  DE  DILO  ET  L’ABBESSE  DE  SAINT-JULIEN. 

(An  1176). 

Les  parties  règlent  par  cet  acte  leurs  droits  respectifs  à Villepied,  où  toutes  deux  ont 
une  grange. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Notum  sit  omnibus  inter  ecclesiam 
Deiloci  et  ecclesiam  Sancti-J uliani  Autissiodorensis  molas  fuisse  querelas.  Eccle- 
sia Sancti-Juliani  calumpniabatur  in  territorio  Ville-pedis  partent  lerrarum  juxta 
viam  ab  umfraculo  üsqiie  ad  terras  in  monte,  rétro  vineam,  et  partem  terre  in  qua 
curia  et  porta  sita  erat.  Et  ecclesia  Deiloci  querebatur  quedam  alia.  Super  his 
inter  ecclesias  tali  modo  pax  reformata  est  : ecclesia  Deiloci  dédit  Sancto-Juliano 
terram  que  erat  inter  terras  ejus  circiter  tria  vel  quatuor  jugera,  ex  ea  parte  vie 


280  CARTUI.AIRE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 

in  qua  grangïa  Sancti-J aliani  sita  est.  Disposilumque  est  quod  via  erit  meta  inter 
ecclesias  in  his  que  sunt  juxta  viam,  et  ex  utraque  parte  vie  eo  modo  tenebitur 
quo  in  reformatione  paeis  tenebatur.  Ut  autem  hoc  in  perpetuum  ratum  esse  pos- 
sit,  cirographum  factum  est,  cujus  ea  pars  quam  fratres  habent  Deiloci  sigillo 
Sancti-Juliani,  ea  pars  quam  ecclesia  Sancti-Juliani  habet,  sigillo  Deiloci  firmata 
est.  Hujus  rei  testes  sunt,  ex  parte  Deiloci,  Symon,  decanus  de  Ebrola;  Guido, 
prior  Sancti-Mariani,  frater  Petrus  Sancti-Juliani.  Ex  alia  parte,  Stephanus, 
sacrista  Autissiodorensis,  Petrus,  capellanus  Sancti-Marlini  ; Stephanus  prepo- 
situs  Sancti-Juliani.  Factum  est  hoc  per  manum  Hugonis,  abbatis  Deiloci,  et 
Elvidis,  abbatisse  Sancti-Juliani,  assensu  utriusque  capituli,  anno  ab  Incarna- 
tione  Domini  c°  lxx°  vi°. 

Original  cyrographe,  scellé  autrefois;  hibl.  de  la  ville  de  Joigny,  .Liaooc  spéciale 
ami  Dito- 

CCLX1. 

DONATION  PAR  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  A L’ABBAYE  DE  D1L0. 

(An  1176). 

L'archevêque,  ayant  égard  à la  régularité  de  la  vie  des  moines,  à leur  foi  et  à leur  dé- 
votion, et  à l'affection  qu’ils  ont  pour  lui,  leur  fait  don  des  églises  de  Bussy  et  de  Paroy  ; 
celle-ci  leur  avait  été  donnée  précédemment  par  l’archevêque  Hugues. 

Willelmus,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  apostolice  sedis  legatus, 
dilectis  tiliis  abbati  et  fratribus  de  Deiloco,  in  perpetuum.  Considérantes  ordinis 
et  religionis  vestre  honestatem,  et  fîdei  constantiam,  et  dévotion is  quam  erganos 
gcritis  sinceritatem  attendcntes,  volais,  divine  pietatis  intuitu,  ecclesiam  de  Buis- 
siaco  liberam  et  quietani  ab  omni  exactione  et  consuetudine,  tam  nostra  quam 
archidiaconi  Senonensis  vel  etiam  decani,  presbiterorum  excepto  synodo  et  cir- 
cada,  donamus,  et  in  perpetuum  pacifice  possidendam  concedimus.  Ecclesiam 
etiam  de  Parelo,  quam  bone  memorie  Hugo,  archiepiscopus,  predecessor  noster, 
vobis  donavit,  eo'dem  tenore  in  posterum  habendam  concedimus.  Ne  autem  super 
eisdem  ecclesiis  aliqua  vobis  de  celero  molestia  vel  injuria  possit  inferri,  eas 
presenlis  scripti  attestatione,  sigilli  nostri  auctoritate  vobis  et  ecclesie  vestre 
confirmamus,  statuentes  et  sub  analhemate  prohibentes  ne  quis  vobis  et  ecclesie 
vestre  confirmationi  in  aliquo  contraire  présumât,  salva  in  omnibus  aposlolice 
sedis  auctoritate. 

Vctum,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxx°  vi°. 

Original,  scellé  autrefois,  Arcb.  de  l'Yonne;  Fonds  de  I abbaye  de  Dilo,  L.  n. 


XIIe  SIÈCLE. 


281 


CCLXI1. 

VfiCORU  PRONONCÉ  PAR  MATHILDE,  COMTESSE  DE  NEVERS,  EN  FAVEUR 
DE  L’ABBAYE  DE  MOLÊME. 

(An  1176). 

La  comtesse  raconte  comment  depuis  la  mort  du  comte  Oui,  son  mari,  noble  homme 
Herbert  de  Merry  et  son  fils  envahirent  la  maison  des  moines  de  Molême  à Nitry,  et  les 
en  chassèrent  violemment.  Sur  les  plaintes  de  l’abbé,  la  comtesse  ayant  fait  faire  une  en- 
quête, il  fut  établi  que  Herbert  avait  eu  tort  dans  ses  actes.  Celui-ci  le  reconnut  égale- 
ment et  renonça  à toute  prétention  sur  les  terres  de  Lichères  et  de  Nitry,  où  il  n’avait  que 
quelques  serfs.  Il  se  transporta  à Nitry,  fit  amende  honorable  , mit  sept  deniers  dans  la 
main  de  l’abbé  et  répara  les  dommages  causés  par  son  envahissement. 

Ego  Mathildis,  Nivernensium  comilissa,  notuni  facio  presentibus  et  lut  11  ris 
quod  nobilis  vit  Herbertus  de  Merriaco,  cum  fdio  suo,  defunciojam  viro  meo 
Gnidone  Nivernensi  comité,  domum  monachorum  de  Nentreio  invasit  et  eos 
inde  violenter  ejecit,  pro  quibusdam  occasionibus  quas  adversus  eamdem  villam 
quærebat.  Veniens  autem  poslea  abbas  Molismensis  coram  me,  super  hoc  con- 
questus  est.  Unde,  convocatis  hominibus  meis  et  ipso  Herberto,  et  causa 
utriusque  partis  diligenter  inquisila,  accepi  quod  idem  Herbertus  lioc  injuste 
fecisset,  nec  eo  tempore  quo  prefatus  cornes,  vit*  meus,  fîdejussionis  interposi- 
tione  in  manu  accepit,  quod  juramentum  monachis  a memoralo  Herberto  pro 
mutuis  conventionibus  de  quibus  ipsi  monachi  cartarum  munimenta  optinent, 
domini  videlicet  Senonensis  archiepiscopi  et  domini  Autissiodorensis  episcopi  et 
ejusdem  comilis  factum  inviolabilité!'  teneii  imposterum  faceret  adhuc  ipse 
Herbertus  heredem  habuisset.  Cum  ergo  in  hoc  se  injuste  egisse,  nicbilque  juris 
in  villis  de  Nentreio  et  Lescheriis  et  in  polestate  earum,  prêter  quosdam  servos 
suos  cum  pasnagio  porcorum  eorumdem  et  forestagio  et  casamento  Hervei  de 
Fraxino  post  juramentum  sibi  retinuisse  coram  me,  et  hominibus  meis,  Columbo, 
Tornodori  preposito,  Silvestro,  preposito  de  Cruseio,  multisque  aliis,  sepedictus 
Herbertus  recognovisset,  et  ut  se  abbati  et  ecclesie  componeret,  diligenter  con- 
sidéré curavi.  Qui  mihi  benigne  acquiescens,  apud  Nentreium  profectus,  jam 
dicto  abbati  coram  multis,  in  signum  et  recognitionem  commissi,  emendationem 
fecit,  pro  qua  eliam  legem  septem  denariis  taxatam  in  manu  abbatis  dédit; 
darnpna  propter  invasionem  liane  factam  domui  monachorum  a custodiis  suis 
illata  plene  resti Luit.  Hac  itaque  compositione  apud  Nentreium  coram  abbate  et 

36 


h 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


hominibus  ipsius  facta,  ut  magis  imposterum  rata  habeatur,  eam,  rogatu  ejusdem 
abbatis  et  fratrum  suorum,  sigilli  mei  impressione  confirmare  curavi. 

Actum  est  hoc,  anno  Verbi  incarnati  m°  c°  lxx°  vi<>,  testibus  hiis  : Gaufredo  de 
Arseio;  Hugone  de  Noiers  ; Hugone  de  Argentai  ; AVillelmo  de  Lisiniis,  mililibus, 
multisque  aliis. 

Cartul.  de  Molême  ; M‘.  du  XIII*  siècle,  f,J  xxxiv,  v”;  Archives  de  la  Côte-d’Or. 

CCLXIII. 

CHARTE  DE  MATHILDE,  COMTESSE  DE  NBVERS,  POUR  LA  FONDATION 
DE  I/ANNIVERSAIRE  DE  SON  MARI. 

(An  1176), 

Par  cet  acte,  la  comtesse  fonde  îi  Pontigny  l’anniversaire  du  comte  Gui,  son  mari,  et 
donne  aux  moines  une  femme  et  un  homme  de  Tonnerre,  les  fils  de  cet  homme  et  leurs 
biens. 

Notmn  sit  omnibus,  tam  presentibus  quam  futuris,  <| uod  ego  Mathildis,  comi- 
tissa  Nivernensis,  pro  amoreDei  etremedio  anime  Guidonis,  comitisNivernensis, 
quondam  domini  et  mariti  mei,  donavi  et  concessi  et  in  perpetuum  quittavi 
Ermengardem  Rossel  de  Tornodoro,  cum  possessione  sua,  et  maritum  suum  et 
Stephanum,  filium  ejus,  Deo  et  ecclesie  Pontiniacensi  et  fratribus  ibidem  Deo 
servientibus.  Hoc  aulcm  donavi  pro  anniversario  domini  mei  G.,  in  memorata 
ecclesia,  singulis  annis  faciendo  ; stabiliens  ut,  si  sepedicta  mulier  et  maritus 
vel  lilius  ejus  aliquod  forisfactum  fecerint,  non  justiciabunt  se  per  preposilum 
me.um  vel  per  aliquem  hominem  ; monachi  vero  Pontiniacenses  eos  liabebunt  ad 
justiciam,  cum  ipsi  super  hoc  requisiti  fuerint. 

Otiod  ut  ratum  et  inconcussum  habeatur,  p resentis  scripti  patrocinio  et  sigilli 
mei  impressione  roboravi.  Hujus  rei  testes  sunt:  Columbus,  prepositus  Tornodo- 
rensis;  Renaudus,  clericus  ; Hauduinus  de  Lani. 

Actum  est  hoc  publiée,  Tornodori,  anno  Verbi  incarnati  m°  c°  lxx°  vi°. 

Bibl.  impériale,  Cartul.de  Pontignj,  fol.  cclxxxiii. 


CCI XIV. 

CHARTE  D’HENRI  I,  COMTE  DE  TROVES,  POUR  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS. 

(An  1176). 


Le  comte,  à la  prière  de  son  frère  Guillaume,  archevêque  de  Sens,  l’autorise  à établir 
un  marché  à iîrienon  et  permet  que  les  hommes  de  sa  terre  y viennent  en  sécurité,  à 


XIIe  SIÈCLE.  283 

condition  que,  pendant  la  vacance  du  siège,  le  serviteur  du  roi  qui  régira  Brienon  jurera 
de  lui  rendre  bon  compte  du  produit  du  marché. 

Ego  Henricus,  Trecensium  cornes  palatinus,  noturn  facio  presentibus  et  futuris 
quod,  ad  preces  domini  et  fratris  mei  Willelmi,  Senonensis  archiepiscopi,  apos- 
tolice  sedis  legati,  et  ob  reverentiam  beati  prothomartyris  Stephani,  eidem  fratri 
meo  et  successoribus  ejus,  in  perpetuum  concessi  ut  mercatum  fiat  apud  Brien- 
nium,  et  ut  liomines  de  terra  mea  et  de  feodo  meo  secure  et  libère  eant  ad  idem 
mercatum,  tali  videlicet  tenore  quod,  sicut  in  privilegio  domini  regis  continetur, 
quotienscumque  vacaverit  archiepiscopatus  Senonensis  et  in  manus  domini  regis 
devenerit,  serviens  qui  ex  precepto  regio  Briennii  custodie  prefïcietur,  fidelitatem 
faciet  mihi,  vel  lieredi  meo,  quod  redditus  illos  tantum  qui  de  mercato  Briennii 
provenerint,  nominato  die  quo  mercatum  sederit,  servienti  meo  vel  heredis  mei 
fideliter  reddet.  Quod  ui  noturn  permaneal  et  ratum  teneatur,  litteris  annotatum 
sigilli  mei  impressione  firmavi.  Affuerunt  autem  hujus  rei  testes:  Dominus  An- 
sellus  de  Triagnelio;  Garnerus,  frater  ejus;  Hugo  de  Planciaco  ; Willelmus 
Marescallus  ; Deimbertus  de  Ternantis  ; Girard  us  Eventatus;  Ertaudus,  camera- 
rius;  Petrus  Lingonensis  ; Milo  de  Pruvino  ; Petrus  de  Castcllione  ; Petrus  de 
Bazoa. 

Actum  Pruvini,  anno  incarnali  Verbi  m°  c°  lxx°  vt°.  Data  per  manum  Stephani 
cancellarii  ■ — Nota  Willelmi. 

Original  ; Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l'archevêché  de  Sens.  — Brienon. 


CCLXV. 

CHARTE  DE  LOUIS -LE- JEUNE  AU  SUJET  DU  MARCHÉ  DE  BRIENON. 

(An  1176). 

Le  roi  approuve  que,  pendant  la  vacance  du  siège  archiépiscopal  de  Sens,  l’officier 
royal  qui  aura  la  garde  de  Brienon,  fasse  serment  au  comte  de  Troyes  de  lui  rendre  un 
compte  fidèle  des  revenus  du  marché  de  ce  lieu. 

In  nomine  sanctæ  et  individu*  Trinitatis,  amen.  Ludovicus,  Dei  gratia  Fran- 
corum  rex.  Noverint  universi,  præsentes  et  futuri,  quod,  quotiescunque  vacaverit 
archiepiscopatus  Senonensis  et  in  manu  regis  devenerit,  serviens  qui  ex  præ- 
-cepto  regio  Brien i i custodie  prefïcietur  fidelitatem  faciet  comiti  Trecensi  quod 
redditus  illos  tantum  qui  de  mercato  Brienii  provenerint,  nominato  die  quo  mer- 
catum sederit,  servienti  comitis  Trecensis  fideliter  reddet.  Quod  nos  ratum 


284  CARTULAIRF.  GÉNÉRAI.  DE  L’YONNE. 

habentes  et  inviolabiliter  observari  volentes,  sigilli  nostri  authoritate  eontirmari 
et  nominis  nostri  karactere  subter  annotato  precepimus  insigniri. 

Actum  Parisius,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxx°  vio  ; astantibus  in 
palatio  no'tro  quorum  nomina  supposita  sunl  et  signa  : comitis  Tlieobaldi,  dapi- 
feri  nostri;  Guidonis,  buticularii;  Reginaldi,  camerarii  ; Radulphi,  conslabularii. 
— Data,  vacante  cancellaria. 

Chantereau- Lefebvre,  Traité  des  fiefs.  Preuves,  p.  5,  d'après  le  Carlulaire  de  Cham- 
pagne. 


CCLXVI. 

CHARTE  DE  LOUIS-LE-JEUNE  EN  FAVEUR  DE  L’ÉGLISE  DE  SENS. 

(An  1176.) 

F.e  roi  déclare  avoir  fait  don  à l’archevêque  et  à l’église  de  Sens,  de  tous  ses  droits  sui- 
tes moulins  que  le  vicomte  de  Sens  possède  au  faubourg  de  cette  ville.  D’autre  part  l’ar- 
chevêque et  son  Chapitre  ont  cédé  au  roi  le  fief  que  le  vicomte  tenait  d’eux  A Sens,  à con- 
dition que  celui-ci  possédera  son  fief  au  même  titre  qu’auparavant.  Le  roi  approuve  en 
outre  l’échange  fait  entre  le  Chapitre  et  l’archevêque  de  la  terre  d’ Avrolles  pour  celle  de 
Villenauxe. 

In  nomine  sanctc  cl  individue  Trinitatis.  Ludovicus,  Dei  gralia  Francorum 
rcx.  Notum  facimus  universis,  presentibus  pariter  ac  futuris,  nosquicquid  liabe- 
bamus  in  feodo  et  dominio  in  molendinis  que  vicecomes  Senonensis  in  suburbio 
ci vitatis  tenebat,  amico  et  fideli  nosiro  Willelmo,  Senonensi  arehiepiscopo  et 
eeclesie  similiier  Senonensi,  in  feodum  et  dominium  perpctuo  concessisse  possi- 
dendum,  ot  super  boc  litteras  nostras  auctenticas  sigillo  nostro  et  nominis  nostri 
confirmatas  karactere  ipsis  assignasse.  Predictus  vero  archiepiscopus  et  ejusdem 
eeclesie  capitulum,  feodum  quod  prefatus  vicecomes  ab  ipsis  habebat  Senonis, 
tam  in  terris  quant  in  vineis,  nobis  et  heredibus  nostris  in  perpetuum  possiden- 
dum  concesserunt,  eo  tcnore  quod,  sicul  illud  vicecomes  ab  ipsis  tenebat,  ita  a 
nobis  et  heredibus  nostris  de  cetcro  tenebit.  Nichilominus  commutationem  ville 
Ebrole,  cum  omni  potesta te  ejusdem,  quam  capitulum  Senoncnse  cum  eodem 
arcbiepiscopo  pro  villa  de  Velonessa  et  ejusdem  potestate,  laudamus,  a pproba- 
mus  et  ratam  et  inconcussam  volumus  permanere.  Que  ut  perpetue  mancipentur 
stabilitali,  sigilli  nostri  aucloritate  precepimus  communiri. 

Actum  Parisius,  anno  incarnaii  Verbi  m°c°  lxx°  vi°;  astantibus  in  palacio 
nosiro  quorum  nomina  supposita  sunt  et  signa  : S.  comitis  Tlieobaldi,  dapiferi 


XI  l'  SIÈCLE.  '285 

nostri  ; S.  (tu idonis,  buticularii;  S.  Kadulfi,  eonstabularii.  — Vacante  cancellaria. 

(Monogramme  du  roi). 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  F.  du  Chapitre  de  Sens.  — Sens, 
Moulins  du  Roi. 


CCLXVII 

ÉTABLISSEMENT  DE  QUATRE  MARGUILL1ERS  LAÏCS  DANS  LA  CATHÉDRALE 
DE  SENS  PAR  L’ARCHEVÊQUE  GUILLAUME. 

(An  1176.) 

L’archevêque  règle  le  service  des  Marguilliers  et  leur  nourriture  dans  sa  maison.  Cha- 
cun d’eux  recevra  en  outre  60  sous  par  an,  en  deux  fois  ; deux  sous  pour  chacune  des 
douze  fêtes  annuelles  pour  l’aide  qu’ils  donneront  à la  sonnerie  des  cloches.  Les  doyens 
venant  au  synode  leur  paieront  chacun  12  deniers.  Les  Marguilliers  auront  le  droit  exclusif 
de  louer  les  écus  de  bataille  dans  la  cour  archiépiscopale.  Pour  les  jugements  par  l’eau, 
ils  iront  chercher  la  cuve,  et  auront  pour  cela  6 deniers.  Ils  ont  le  pain  et  le  vin  aux 
bénédicUons  des  abbés.  Celui  qui  fait  la  fête  du  bâton  leur  doit  cinq  sous.  Ils  ont  des 
droits  aux  anniversaires  et  sur  la  trésorerie. 

Willermus,  Dei  gracia  Senonensis  archiepiscopus,  apostolice  setlis  legatiis, 
omnibus,  tam  futuris  quam  presentibus,  in  perpetuum.  Noveril  universilas  veslra 
quod  nos  in  ecclesia  Senonensi  cujus  curam  divina  favente  gracia  geremus  et 
quam  de  bono  in  melius  reformare  modis  omnibus  studuimus,  quatuor  consti- 
tuimus  malricularios  laicos  ut  campanas  puisent  et  négocia  ipsius  ecclesie  dili- 
genter peragant  et  sludiose  procurent.  Quibus  procurationem  noslram  omnibus 
diebus  donavimus  et  conccssimus,  duobus  scilicel  in  domo  nostra  comedenlibus 
et  duobus  alternatim  per  ebdomadas  in  ecclesia  remanentibus,  qui  singulis  die- 
bus liabebunt  très  quat^rnas  de  vino  nostro  et  quatuor  panes,  et  nobis  absenli- 
bus  duo  fercula  de  coquina  nostraj  nobis  vero  presentibus,  toi  lercula  liabebunt 
quot  et  clerici  de  mensa  nostra.  Prêter  bec,  unicuique  ipsorum  quatuor,  triginta 
solidos  in  pascha  Domini  et  triginta  in  festo  Sancti-Rcmigii  annuatim  reddendos 
assignavimus.  Concessimus  eéiain  eis,  in  unoquoque  duodeciin  festorum  annjla- 
lium,.duos  solidos  pro  auxilio  ad  campanas  pulsandas.  liée  autem  omnia,  tam  a 
nobis  quam  a successoribus  nostris  Senonensibus  archiepiscopis,  eisdem  ma t ri- 
culariis  ip^ierpetuum  persolvenda  donavimus  et  concessimus.  Insuper  stabili*''/ 
mus  ut  ipsi  matricularii  a decanis  habeant  pro  formis  in  quibus  sedent  in  sinodo 
.xicsolidos,  scilicet  ab  unoquoque  decano,xn.denarios.  Nullus  prêter  eos  locare 
poterit  scuta  ad  bella  facicnda  in  curia  nostra.  Ad  judicia  aque  facienda  querent 


â8t)  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

ipsi  cuvam  et  inde  sex  denarios  habebunt.  In  benedictionibus  abbatum  panera  et 
'in lira  oblatum  habebunt.  Ab  illo  eéiam  qui  facit  festum  baculi,  quinze  solidos  . 
d^^cipient.  Capitulum  vero  Beati-Stephani  eis  per  raanum  nostram  concessit  ut  in 
quolibet  anniversario  tantum  accipiant  quantum  et  duo  canonici.  Thesaurarius 
quoque  in  unoquoque  ann^ali  festo,  quando  ipsi  ornant  eeclesiam  paleis  vel 
'*11-  tapetis,  eis  Auotteeira  denarios  persolvet,  Ét  prêter  liée  in  Nativitate  Doraini  reddet 

• vl-  eis  sex  solidos,  et  in  Penijfecosten.xxn, solidos,  deuariis  minus,  et  sex  , X. 

libras  cere. 

Ut  autera  bec  orania  perpétue  robar  obtineant  firraitatis,  ea  laudante  et  con- 
cedente  prefato  capitulo  Beati-Stephani,  presentis  privilegii  patrocinio  et  sigilli 
nostri  auctoritate  confirmavimus  : statuentes  et  sub  anathemate  prohibentes  ne 
quis  buic  nostre  confirmation  ifin  aliquo  présumât  contraire,  salva  in  omnibus 
apostolice  sedis  auctoritate. 

Actum  publiée,  Senonis,  in  palacio  pontificali,  anno  ab  Incarnatione  Doraini 
m°  c°  lxx°  vi°,  astanlibus  nobilibus  personis  et  canonicis  Senonensis  ecclesie: 
Hugone,  archidiacono  ; Ililduino,  thesaurario;  Odone,  decano  ; Gaufrido,  precen- 
tore;  et  Ilaicio,  cellerario  ; Guidone  vero/-  G asti  nen  sip,  Hugone/ Stampensis  et 
y Simone  Mebddunensis,  arch idiaconis  ; Martino  vero,  Roger^o  et  Jaequino  presbi- 
teris  et  canonicis;  magistro  Stephano  ; raagistro  Petro;  magistro  B&rnardo  ; 

^ magistro  Alexandro  ; H^rberto,  Garnerio,  Odone  et  Raginaldo  diaconis  ; Her- 

«/„/  ma(fdo/'etiam,  Salomone,  Raginaldo,  Guidone,  Ki^olao  et  Willelmo  subdiaconis, 
etpluriiusaliis.^  ^ ^ I,  „ . if 

Copie  du  commencement  du  XVIe  siècle,  faite  sur  l’original  ; Arch.  de  l'Yonne  ; 

Fonds  du  Chapitre  de  Sens,  litres  généraux,  liasse  vin. 

Le  pape  Alexandre  111,  par  une  bulle  adressée  aux  Marguilliers  de  l’église  Saint- 
Etienne  de  Sens  et  datée  de  Venise,  le  8 des  ides  de  juin,  confirma  les  dotations 
faites  en  leur  faveur  dans  la  charte  ci-dessus.  — Ibidem. 


CCLXVIII. 

ATTESTATION  PAH  L’AHCHEVÈQUE  GUI  D’UNE  DONATION  FAITE  A L’ÉGLISE 

DE  SENS. 

(Entre  1176  et  1193). 

L’archevêque  Gui  rapporte  un  accord  passé  entre  le  Chapitre  de  Sens  et  Guérin  de 
Munella  et  ses  frères,  au  sujet  de  ia  forêt  de  Villeroy  et  de  la  vigne  de  Crotlepied,  aux- 
quelles les  ayants-droit  renoncèrent. 

Guido,  Dei  gracia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  presen- 


\ne  SIÈCLE. 


287 


tes  pervenerint,  in  Domino  saiutem.  Notum  fieri  volumus  quod  conlroversia  verte- 
balur  inter  capitulnm  ecclesie  Senonensis  et  Garinum  de  Mnnella  etfratres  suos, 
super  quodam  nemore  de  Vilereio  quod  dieitur  Boscus  de  Lerber,  et  super  vinea 
de  Crollapede  que  fuit  defuncti  Martini,  canonici  ecclesie  Senonensis,  et  super, 
domibus  ejusdem  Martini,  que  site  sunt  juxta  Domum-Dei  ; in  quibus  prefatus 
Garinus  jus  suum  se  dicebat  habere  pro  uxore  sua  que  fuit  neptis  deluncti  Mar- 
tini. Tandem  vero,  in  presentia  nostra,  inter  illos  compositum  est  hoc  modo  : 
Prefatus  G.,  et  fratres  sui,  et  uxores,  et  filii,  et  filie  illorum,  si  quid  juris  habe- 
bant  in  predictorum  nemore,  vel  in  predicta  vinea,  vel  domibus,  omnia  ecclesie 
Senonensi  intégré  in  perpetuum  quitaverunt.  Similiter  Leotericus,  et  frater  suus, 
et  Nicolaus  Carnifex,  et  Teobaudus,  frater  ejus,  et  Saunerius  jus  clamabant  in 
predictis  domibus  defuncti  Martini,  et  in  vinea  de  Crollapede;  set  tandem  ipsi,  et 
uxores,  et  filii,  et  filie  eorum,  intégré  quitaverunt  in  presentia  nostra  quicquid 
juris  ibi  clamabant  ecclesie  Senonensi,  in  perpetuum,  fide  firmantes  quod  ipsi 
garentiam  ferrent  ecclesie  Senonensi,  sicut  jus  exigit,  si  aliquis  forte  ecclesiam 
super  predictis  domibus  et  vinea  vexaret. 

In  cujus  rei  memoriam,  présentent  cartam  scribi  et  sigilli  nostri  auctoritate 
fecimus  roborari. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne:  F.  du  Chapitre  de  Sens.  — Yilleroy. 

CCLXIX. 

» 

ASSOCIATION  DU  ROI  A LA  TERRE  DR  LIXY  PAR  LES  MOINES  DE  SAINT-JEAN 

DE  SENS. 

(An  1176). 

Le  roi  déclare  que  l’église  de  Saint-Jean  qui  éprouvait  de  graves  dommages  de  la  part 
des  voisins  de  sa  terre  de  Lixy,  désirant  en  être  préservée,  l’a  associé  dans  la  jouissance  des 
revenus  qui  en  provenaient. 

In  nomine  sanctæ  et  individu*  Trinitatis.  Ludovicus,  Dei  gratin,  Francorum 
rex.  Notum  facimus  universis,  presentibus  et  futu ris,  quod  ecclesia  Sancti-Johan- 
nis  Senonensis  quandam  villam  habebat,  Lixiacum  nomine,  in  mala  vicinia  affli- 
gebalur  graviter  et  vastabatur;  obtentu  defensionis  et  considerationis  in  posterum 
emendationis,  abbas  ejusdem  loci,  Renardus,  assensu  capituli  sui,  collegit  ad 
medietatem  totius  ville  nos  in  quibuscumque  reddï tibus,  undecunque  sint,  seor- 
sum  retentis  herbergagio  suo,  ecclesia  et  décima  tota  et  duobus  arpentis  prati  et 
usuario  nemoris  ad  opus  ejusdem  domus,  et  iterum  ad  opus  domus  Sancti-Agi- 


288 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


fl ii  de  Bosco;  in  omnibus  aliis  quecumque  ibidem  surit  et  deinceps  futura  sint, 
medietatem  unam  canon  ici,  et  nos  atque  successores  noslri  alteram  habebimus 
medietatem.  Hac  servata  immobiliter  conventione,  quod  régie  liberalitati  non 
Jiceat  suam  medietatem  donare  alteri  personæ  vel  ecclesiæ,  nullusque  omnino 
regiam  parlem  habere  nisi  ecclesia  Sancti-Johannis  valeat.  In  villa  autem  eadern 
nos  et  ecclesia  communiter  servantes  constituemus  qui  nobis  et  ab bâti  pariter 
faciant  fidelilalem.  Quod  ut  ratum  si t in  posterum,  sigilli  nostri  auctoritate  et 
nominis  nostri  cbaractere  subtus  annotato  fecimus  confirmari. 

Actum  apud  Boscum-Commune,  anno  dominicæ  Incarnationis  m»  c°  i.xx°  vi», 
adstantibus  in  palatio  nostro  quorum  nomina  supposita  surit  et  signa  : S.,  comitis 
ïheobaldi,  dapiferi  nostri;  etc. 

Copie  tirée  du  Cartulaire  de  l’abbaye  de  Saint-Jean  de  Sens,  écrite  en  1069  ; L.  iv  ; 
Arcb.  de  l'Yonne 

Un  acte  semblable  fut  passé  entre  le  roi  et  l’abbaye  pour  la  terre  de  Cbéroy, 

( Chesiacum sous  l’abbé  Gilbert.  La  copie  porte  la  date  de  1155.  — Ibidem. 

En  1190  le  pape  Clément  III  s’adressant  à l’abbé  Pierre,  confirma  un  accord  du 
même  genre  passé  entre  la  reine  Adèle  et  I abbaye  Saint-Jean  au  sujet  des  trois 
villages  de  Cbéroy  Lixy  et  toux. 

CCLXX. 

CHARTE  D’HENRI  1,  COMTE  DE  TROYES,  POUR  L’ABBAYE  DE  VAULU1SANT. 

(An  1176). 

Le  comte  atteste  quTlardouin,  abbé  de  l’Arrivour,  a vendu  à Pierre,  abbé  de  Vaului- 
sant,  moyennant  650  marcs  d’argent  fin  du  poids  de  Troyes,  la  maison  de  Chevroy  avec  , 
ses  dépendances  et  la  maison  d’Anscber,  le  bouclier,  à Sens.  Il  fut  dit  aussi  que  le  bois 
de  Servins  serait  cédé  aux  moines  de  Vauluisaut  au  prix  qu’il  avait  coûté  A ceux  de 
l’Arrivour. 

Suit  l’analyse  de  divers  actes  relatifs  au  même  sujet. 

Ego  Henricus,  Treceusium  cornes  palalinus,  nolum  t'acio  presenlibus  et  luturis 
quod  Ilarduinus,  abbas  de  llipp  atoria,  tolumque  ejusdem  domus  capitulum, 
Petro,  abbati  Vallis-Lucen lis  et  omnibus  ejusdem  domus  frairibus,  universisque 
eorum  successoribus,  dimiserunt  domum  suam  de  Clievereîo,  cum  omnibus 
appendiciis  ejusdem  domus,  terris  videlicet,  p ra lis,  nemoribus etpascuis;  domum 
quoque  et  quicquid  ex  dono  Anscheri,  carnificis,  vel  aliunde,  Senouis  habebant. 
Si  qua  sunt  etiam  alla  juris  su i , sueque  proprietatis,  ad  eandem  domum  pe.  ti- 
nentia,  eis  quiete  et  pacifice  perpeluo  possidenda  concesserunt  cl  unanimiter 


XII  SIECLE. 


289 

1 au  (laver  unt  ; ea  quidem  conditione  quod  ncmus  quod  vulgo  dicitur  Cervins, 
ceteraque  censualia  ad  predictam  domum  pertinentia,  sul)  eodem  pretio  quo  illi 
de  Rippatorio  ea  acquisierunt  eis  dimiserint;  pro  reliquis  omnibus  sexcenias  ei 
quinquaginta  marcas  fini  argenti  ad  pondus  Trecense  recipientes. 

Ne  autem  processu  temporum  aut  pravorum  perversitate  hujus  venditionis 
pactio  impediri  possit  vel  turbari,  presenti  scripto  cum  sigilli  mei  impressione 
eam  confirmare  curavi.  Affuerunt  autem  hujus  rei  testes  : dominus  Ansellus  de 
Triagnello;  Garnerus,  frater  ejus  ; Willelmus  Marescallus;  Hugo  Eventatus; 
Gaufridus  Eventatus;  Girardus  Eventatus;  Ertaudus,  camerarius. 

Actum  Trecis,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  lxx°  vi°.  Data  per  manum  Stephani, 
cancellarii.  — Nota  Willelmi. 

Original,  scellé  du  sceau  équestre  du  comte  Henri  : Archives  de  l’Yonne  ; Fonds 
Vauluisant,  L.  xli,  s.-I.  lr5. 

Vers  1160,  Geoffroy  Bollenus  donna  en  aumône  aux  moines  do  l’Arrivour  ses  plaines 
de  Cervins  qu'il  tenait  d’Hugues  de  Véron  à 12  deniers  de  cens,  et  Hugues  l’Eventé 
leur  fit  don  de  la  terre  de  Vators. 

En  1160,  le  Chapitre  de  Sens  donna  aux  moines  de  l’Àrrivour  la  dîme  de  la  moitié 
du  bols  Rahaud,  à condition  que  si  ce  bois  passait  en  la  possession  d'un  autre 
ordre  que  celui  de  Citeaux,  la  dîme  lui  en  serait  payée  de  nouveau. 

Eu  1165,  Guiard,  fils  d Erlebaud  du  Plessis,  donna,  en  présence  de  l'archevêque  de 
Sens,  aux  frères  de  Chevroy,  tout  ce  qu’il  réclamait  sur  ce  lieu  pour  le  pacage  des 
porcs.  Il  renonça  également  à sa  terre  de  Charni,  à celle  de  Geoffroi  Bullen,  au 
bols  de  Cervins,  etc.  Témoins  : Thibaud,  prévôt  du  roi.  etc 

En  1178,  le  pape  Alexandre  II)  confirma  l’abbaye  de  Vauluisant  dans  la  possession 
de  la  grange  de  Chevroy  avec  le  bois  et  la  terre  de  Cervins,  la  terre  de  Valons  et 
une  partie  des  bois  et  de  la  terre  de  Rahaud. 

En  1178,  Gui,  archevêque  de  Sens,  atteste  le  don  fait  à l’abbaye  par  Pierre  de  Cour- 
Ion,  de  tout  ce  qu’il  possédait  dans  la  forêt  de  Cervins,  moyennant  un  muid  de 
froment  de  rente,  mesure  de  Sens. 

En  1180,  Foulques  de  Yareilles,  chevalier,  abandonne  ses  droits  sur  le  terrain  de 
la  forêt  de  Cervins  ; sa  femme  Helisabeth  et  ses  enfants  Henri  et  Hermensende  et 
son  frère  Pierre  ratifièrent  cet  acte. 

En  1186,  Hugues  de  Véron,  chevalier,  et  Seguin,  son  fils,  donnent  12  deniers  de 
cens  à Cervins  et  Chevroy. 

En  1194,  Garnier,  fils  de  Geoffroy  Chauderon  de  Trancaut,  et  Thierry,  son  frère, 
font  don  de  quatre  setiers  de  grains  de  rente  qu’ils  avaient  sur  le  terragede  Pailly, 
en  froment,  seigle  et  tramois.  Hugues,  prévôt  de  Villeneuve-sur- Vanne,  témoin. 

En  1190,  Hugues  l’Evenlé  fit  abandon  de  tout  ce  qu’il  réclamait  sur  les  bois  appelés 
Bois-Rabsud,  et  d’un  muid  de  grain  de  rente  sur  la  terre  de  Yalors.  11  se  réserva 
le  droit  de  chasser  dans  les  bois  ; mais,  après  la  chasse,  les  moines  pourront  enle- 
ver les  haies. 

En  1202,  Milon  de  Ternantes  renonce  à tout  droit  dans  le  bois  de  Cervins,  et  Geoffroi 
l’Eventé,  du  Plessis,  chevalier  également. 


Il 


37 


290 


CARTU LAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


En  1204,  Pierre  de  Gourion,  chevalier,  fait  don  de  deux  seliers  de  froment  sur  la 
grange  de  Cervins. 

En  1207,  les  moines  obtiennent  des  habitants  de  Saint-Martin-sur-Oreuse  l’abandon 
du  chemin  passant  par  les  terres  nouvellement  défrichées  de  la  grange  de  Cervins 
aux  Essarts  de  Valières  ; et  ils  leur  cèdent  le  vieux  chemin  qui  passe  devant  les 
Poiriers  des  Fossés. 

En  1209,  Maurice  de  Pailly  donne  une  terre  dans  la  vallée  de  Villenois. 

En  octobre  1211,  Jean  de  Courlon  fit  remise  de  vingt  sous  de  cens,  sur  la  terre  de 
Cervins,  et  en  novembre  1212,  de  deux  seliers  de  froment  en  déduction  des  dix 
qu’il  percevait  sur  la  même  grange. 

En  1227,  Milon  de  Teinantes,  chevalier,  vendit  trois  seliers  de  froment  de  rente  à 
prendre  sur  la  grange  de  Cervins,  et  un  demi  arpent  de  pré,  moyennant  dix  livres 
de  Provins.  — Ibidem. 


CCLXXI. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  POUR  L’ABBAYE  DE  GRISENON. 

(An  1177). 

L'évêque  rapporte  qu’Aremburge  de  La  Ferté,  mère  d’Hervé,  cellérier  de  Saint-Etienne 
d’Auxerre,  avait  donné  à l’abbaye  de  Crisenon  tous  ses  droits  sur  un  four  situé  à Auxerre, 
à la  porte  Féchelle.  Hervé  approuva  cette  libéralité,  à condition  que  ses  deux  sœurs  reli- 
gieuses à Crisenon  jouiraient  du  revenu  de  ce  four  pendant  leur  vie. 

Ego  Willelmus,  Aulissiodorensis  episcopus,  notum  facio  presentibus  et  fuluris 
quod  Arembui'gis  de  Finuitate,  mater  Hervei,  cellerarii  Sancti-Stephani  Autissio- 
dorensis,  ob  remedium  anime  sue  et  antecessorum  suorum,  eoncessit  et  in 
elemosinam  dimisit  ecclesie  de  Crisennone  quicquid  habebat  in  furno  de  Forta 
Fesseel,  cujus  eleemosine  donalioncm  prenominatus  Herveus  in  presentia  nostra 
laudavit  et  eoncessit,  tali  condilione  : quod  due  sorores  sue,  Arenburgis  scilicet  et 
Lucia,  moniales  predicte  ecclesie,  redditum  prescripti  furni  babeant,  quoadusque 
vixerint;  altéra  autem  earum  decedente,  in  alterius  cedet  possessionem  ; post 
decessum  vero  anibarum,  ad  ecclesiam  reverletur  imperpetuum,  paciftce  et  libéré 
possidendum.  Quod  ut  ratum  et  immobile  permaneret,  ad  preces  ejusdem  Her- 
vei, scripto  mandari  et  sigilli  nostri  auctoritate  muniri  fecimus  Hujus  rei  testes 
sunt  : Reinaldus  Richardi  ; Bonamicus,  arcli i presbiter  Autissiodori  ; Narjotus  de 
Sarmasia  ; Stephanus  Ollant;  Gaufridus  de  Chanquolia;  Isanbardus,  diaconus; 
Gauterus,  canonicus  de  Abbatia  ; Johannes  de  Prato-Gileberti,  et  plures  alii. 

Àctum,  anno  Doinini  m°  c°  lxx°  vii°. 

Cartul.  de  Crisenon,  fol.  xn , r°  et  v°,  pièce  29  ; B i b 1 . impériale.  — D.\  iole,  Hist.  des 
évêques  d’Auxerre,  l.  n,  f“  184,  r°  ; Bibl.  d’Auxerre.  M’.  n',127. 


XIIe  SIÈCLE. 


291 


En  1175,  Gui,  comte  de  Nevers,  rapporte  qu’Hervé,  qui  avait,  repris  aux  religieuses 
de  Crisenon  le  four  donné  par  sa  mère,  le  leur  restitua  à sa  prière.  — Ibidem, 
Carlulaire. 


CCLXXII. 


CHARTE  DE  GUILLAUME,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  POUR  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(An  1177). 

L’évêque  confirme  l’accord  passé  entre  les  moines  de  Reigny  et  Brunon  de  Mailly,  au 
sujet  de  la  dîme  que  ce  dernier  réclamait  sur  la  grange  de  Beauvoir,  sur  laquelle  il  per- 
cevait une  rente  en  froment,  blé  d’hiver  et  avoine.  Il  est  fait  mention  de  nombreux  témoins. 

Ego  Willelmus,  Dei  gratia  Autissiodorensis  episcopus , notum  fieri  volo  pre- 
sentibus  el  futuris  quod  Bruno  de  Molli,  assistens  in  presentia  nostra  A utisio- 
doi’i,  recognovit  cum  pace  convenisse  cum  fratribus  de  Regniaco  de  décima  quant 
reclamabat  ipse  et  filiaster  ej us  Johannes,  in  grangia  que  dicitur  Bellum-Yidere. 
Porto  rogavit  me  quod,  sicut  continebatur  in  scripto  matris  Nivernensis  comi- 
tisse  de  eadem  compositione,  sic  scripto  commendarem,  et  nostre  auctoritatis 
munimine  confirmarem.  Hnjus  rei  testes  sunt  : Humbaudus,  abbas  Sancti-Ger- 
mani  ; Gaufridus,  abbas  de  Rupibus  et  Gaufridus,  abbas  Sancti-Petri  A u tisiodo- 
rensis  ; Gauterius  Berars;  Damianus  de  Malli,  milites,  et  Fornerius  de  Droia. 
Modus  autem  composi tionis,  prout  vidimus  in  scripto  matris  Nivernensis  comi- 
tisse,  talis  fuit  quod  Bruno  de  Malli  et  Johannes,  filiaster  ejus,  decimam  quam 
reclamabant  in  grangia  que  dicitur  Bellum-Yidere,  fratribus  de  Regniaco  ita  per- 
petuo  concesserunt  babendam  quod,  in  feslo  Sancti-Remigii,  vel  inde,  usque  ad 
festum  Omnium-Sanctorum,  xn  bicbetos  frumenti,  xn  de  ivernagio,  tria  sextaria 
avene,  ad  mensuram  Autissiodorensem  qua  solet  emi  et  vendi,  Brunoni  et  liere- 
dibus  ejus,  et  filiaslro  ejus  Johanni,  et  sorori  ejus,  pro  tali  parle  quam  unusquis- 
que  eorum  in  jamdicta  décima  constiterit  liabere,  infra  predictam  grangiam  ad 
eorum  requisitionem  reddentur.  Ipse  autem  Bruno,  et  Johannes,  et  heredes 
eorum,  hujus  décimé  calumpniatores,  omnino  a gravamine  Regniacenses  jure 
garantiam  portando  cessare  facient.  Alioquin  jamdictum  censum  fratres  eis  red- 
dere  non  tenebuntur.  Cum  autem  postea,  dampnis  restitutis  et  gravaminibus,  ad 
plenitudinem  pacis  fratres  pervenerint,  ex  tune  de  futuris  annis  censum  persol- 
vent.  Iïoc  totum  laudavit  uxor  Brunonis,  Sibilla,  et  filie  ejus,  Mabilla,  Alpars, 
Emengardis.  Hujus  rei  testes  sunt  : Benedictus,  presbiter  de  Malli-Villa;  Gaute- 
ius  Berart;  Damianus  de  Malli,  milites;  Iterius,  prepositus  ; Rainaudus  Bos- 


CARTULAIItE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


292 

cheres.  Ut  igitur  istud  ratum  et  firmum  perpetuo  habeatur,  presentis  scripti 
munimine  et  sigilli  nostri  auctoritate  feci  roborari. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c»  lxx°  vii°. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l'Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Reigny, 
L.  xxvt,  s.  1.  De. 

L’évêque  Guillaume  de  Toucy  attesta  encore  1°  l’abandon  fait  aux  moines  de  Reigny 
par  I lier  de  Charni  de  tous  les  droits  qu’il  réclamait  sur  le  dîmage  des  terres  de 
Sougères  ; témoins  : Hugues,  archidiacre  de  Sens  et  chantre  d’Auxerre,  Bernard, 
archiprêtre  d’Auxerre,  etc.  (Sans  date.) 

2°  La  ratification  donnée  par  Geoffroy  de  Chasen  de  l’accensement  fait  par  Jubilina, 
sa  mère,  de  sa  terre  de  Toire,  où  est  bâtie  la  grange  de  Beauvoir,  lequel  accense- 
ment  est  relaté  dans  une  charte  de  l’évêque  Alain  ; témoins  : Fornerius  de  Droia, 
Rahaudus,  burgensis  Autissiodorensis.  (Sans  date.)  — Ibidem. 


CCLXXIII. 

CHARTE  DE  LOUIS- LE- JEUNE,  AU  SUJET  DE  VILLENEUVE -SUR - VANNE. 

(An  1177). 

Le  roi  déclare  qu’Ansaut  de  Trainel  tient  en  fief  de  lui  la  moitié  de  la  forteresse  de 
Villeneuve-sur-Vanne,  et  l’autre  moitié  de  Henri,  comte  de  Troyes,  à condition  de  fidélité 
réciproque  pour  cette  forteresse. 

In  Domine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Ludovicus,  Dei  gratia  Fran- 
coruin  rex.  Notuni  fieri  volumus  universis,  présentions  pariter  ac  futuris,  quod 
Ansellus  de  Triangulo  medietatem  firmitatis  Yille-INove-super-Yennain  tenet  de 
nobis,  et  altérant  medietatem  tenet  de  amico  et  fideli  nostro  Henrico,  comité 
Trecensium,  sub  tali  condition©  quod  nec  nos,  nec  heredes  nostri,  de  eadem 
firmitate,  comiti  Henrico  vel  heredibus  ejus  forifacere  poterimus,  nec  cornes 
Henricus,  vel  heredes  sui  poterunt  inde  nobis  vel  heredibus  nostris  forifacere, 
suivis  tamen  justiciis  et  servitiis  que  idem  Ansellus  nobis  inde,  et  comiti  Hen- 
rico et  heredibus  nostris  exhibebit.  Quod  ne  in  posterum  valent  immutari,  pre- 
senlem  cartam  sigilli  nostri  auctoritate,  ac  régi i nominis  subter  inscripto  karac- 
tere  jussimus  communiri. 

Actum  Parisiis,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxxuvii°;  astantibus  in 
palatio  nostro  quorum  supposita  sunt  nomina  et  signa  : S.  comitis  Theobatdi, 
dapiferi  nostri;  S.  Guidonis  buticularii  ; S.  Reginaldi,  camerarii;  S.  Radulphi, 
constabularii  ; vacante  canceilaria. 

Chanlereau-Lefebvre,  Traité  des  fiefs,  Preuves,  p.  5 ; d'après  le  Carlulaire  de 
Champagne. 


XIIe  SIÈCLE. 


293 


CCLXXIV. 

BULLE  DU  PAPE  ALEXANDRE  III,  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE  DE  MOLÈME. 

(Vers  l’an  1175,  20  avril). 

Le  pape  confirme  l’abbaye  dans  la  possession  de  ses  biens,  savoir  : l’église  de  Saint- 
Aignan  et  les  chapelles  de  Saint-Pierre  et  Saint-Micomer  de  Tonnerre  ; — droit  d’étalage 
au  marché  de  cette  ville,  etc. 

Alexander  episcopus,  semis  servorum  Dei,  dilectis  abbali  et  fratribus  Molis- 
niensis  salutem  et  apostolicam  benedictionem.  Justis  petentium  desideriis  decet 
nos  facilent  prebere  consensiini,  et  vota  que  a rationis  tramite  non  discordant 
effectu  sunt  prosequente  coniplenda.  Eapropter,  dilecti  in  Domino  filii,  vestris 
justis  postulation ilvus  annuentes,  ecclesiam  Sancii-Aniani  apud  Tornodorum  cas- 
trum  sitam,  cum  capella  Sançli-Petri  et  ceteris  capellis  que  sunt  in  eodem  Castro, 
et  capellam  Sancti-Micomeris  extra  castrum,  et  cuncta  ad  ipsam  perlinencia, 
omnes  scilicet  decimationes,  oblationes  quoque  et  sepultiiras,  silvam  eliam  et 
terras,  et  aquarum  decursus,  et  piscationem  aque  que  dicilur  Blismodis,  sicut 
canonici  qui  in  eadem  ecclesia  precesserunt  antea  obtinebant  ; et  salagium  de 
mercato,  et  virgultum  Guillelmi,  comilis  Tornodorensis,  et  quecunque  bona  eccle- 
sie  vestrea  bonememorie  Roberto  et  Joeerando,  Lingonensis episcopis  et  comiti- 
bus  Nivernensis  colla  ta  sunt  et  firmata,  sive  que  in  futurum,  prestante  Domino, 
justis  modis  adipisci  poteritis,  vobis  auctoritate  apostolica  confirmamus,  et  pre- 
sentis  script i patrocinio  communimus;  statuentes  ut  nulli  omnino  liominum  li- 
ceat  liane  nostre  confirmationis  paginam  infringere,  vel  ei  aliquatenus  contraire. 
Si  quis  autem  lioc.  attemptare  presumpserit,  indignationem  omnipotentis  Dei 
et  beatorum  Pétri  et  Pauli  apostolorum  ejus  se  noverit  incursurum. 

Datum  Verulis,  xn  kalendas  maii. 

Cartul.  de  Molême,  M5.  du  XIIIe  siècle;  t.  u,  f°  lxiiî,  v»  ; Archives  de  la  Côte-d'Or. 

Le  pape  Clément  III,  par  une  bulle  datée  de  Latran,  le  7 des  ides  de  juillet,  l’an 
3e  de  son  pontificat,  accorda  aux  moines  de  Molême  qu’il  ne  serait  élevé  aucun 
oratoire  dans  l’étendue  de  la  paroisse  de  Saint  Aignan  de  Tonnerre  sans  l’appro- 
bation de  l’évêque  diocésain  et  leur  consentement. 

Par  une  bulle  donnée  à Anagni,  le  16  des  calendes  de  mars,  la  sixième  année  de  son 
pontificat,  le  pape  Innocent  III  fit  la  même  défense.  — Cartul.  de  Molême,  ibid. 


*294 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CCLXXV. 

BULLE- PRIVILÈGE  DU  PAPE  ALEXANDRE  III  POUR  L’ABBAYE  DE  QUINCY. 

(An  1178,  16  mars). 

Le  pape  confirme  l’abbaye  dans  tous  ses  biens,  parmi  lesquels  on  remarque  : le  lieu  où 
elle  est  fondée,  les  granges  de  Beauvoir,  de  Quincy,  de  Balan,  de  Carmo,  de  Chaserey,  de 
Semont,  de  Pecoul,  d’Ervy,  deLangy,  de  Marsul  ; droits  de  pâturage  à Saint-Martin,  Com- 
missey,  Bugny,  Tanlay,  Baon,  Thorey,  Molôme,  Saint-Vinnemer,  Egriselles,  Langy, 
Etourvy,  Prusy,  Montfucier,  Coussegré;  des  terres,  prés  et  vignes  en  divers  lieux.  Il  fait 
défense  que  personne  exige  de  dîmes  des  moines  pour  les  biens  qu’ils  cultivent;  qu’un 
moine  reçu  à Quincy  puisse  être  reçu  ailleurs  sans  l’agrément  de  l’abbé;  etc. 

Alexander  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  liliis  Garmundo,  abbati 
monasterii  Sancte-Marie  Quinciacensis,  ejusque  fratribus,  tam  presentibus  quant 
futuris,  regularem  vitam  professas,  in  perpetuum.  Religiosant  vitam , etc. 

Suit  une  formule  de  protection  du  monastère  en  usage  dans  les  bulles  du  pape  Alexandre 
111,  et  on  lit  ensuite  la  liste  des  biens  du  monastère  : 

Locum  ipsum  in  quo  prefatum  monasterium  constructum  est,  cum  omnibus 
pertinentiis  suis  ; — Grangiam  de  Bellovisu,  cum  terris,  pratis,  nemoribus  et 
pasturis  ; — Pascua  de  Sanclo-Martino,  de  Cumissiaco,  de  ïluinni,  de  Tanlaio, 
de  Baon,  de  Toi  ri , de  villa  Melundenensi,  de  Sancto-Winomaro  et  per  totam 
terrain  comitis  Nivernensis  ; — Pasturas  de  Ecclesiolis,  de  Langia  ; — Grangiam 
de  Quinciaco,  cum  pertinentiis  suis  ; — Grangiam  de  Balano,  cum  pertinen- 
tiis suis,  et  pasturas  de  Barneolis,  de  Bracagenulli  ; — Grangiam  de  Carmo,  cum 
pertinentiis  suis  et  pasturas  de  Largensa  de  Parguisa  ; — Grangiam  de  Cbasere, 
cum  pertinentiis  suis  et  pasturas  de  Atorviaco,  d.e  Prusi,  de  Montefulcerii,  de 
Corchegre; — Grangiam  de  Arviaco,  cum  pertinentiis,  ex  dono  nobilis  vir 
comitis  Henrici  Trecensis  et  Milonis  militis,  et  patris  ejus;  — Grangiam  d’Espi- 
nolio,  cum  pertinentiis  suis  ; — Dornos  quas  apud  Tornodorum  liabetis,  cum 
tennemento  quod  fuit  Constantii  ; — Grangiam  de  Langio,  cum  appenditiis  suis 
et  pasturas  de  Langi,  de  Balo,  de  Salmis  ; — Grangiam  deMarsel,  cum  pertinen- 
tiis suis  et  pasturas  de  Negellis  et  de  Jouenzi,  de  Chameso,  deJormis,  de  Colum 
])arjjs;  — Grangiam  de  Semont,  cum  pertinentiis  suis  et  pasturas  de  Brevimuro, 
et  per  totas  parroebias  Sancti-Medardi  et  Masneri  ; — Grangiam  de  Pecoalt,  cum 
appenditiis  suis,  et  pasturas  de  Marsjtlio,  de  Balano,  de  Vallibus,  ex  dono  et 
emptione  comitis  Gerardi  ; — Salariant  Larni  (?),  sicut  in  ejus  scripto  aulentico 


XIIe  SIÈCLE. 


295 

continetur;  — Bomum  quam  habuistis  a fratribus  Ponti niacensib us  monasterii 
apud  Chablies;  — Prata  et  vineas  in  territorio  ejusdem  castri  ; — Dornurn  quam 
habelis  apud  Trecas;  - — Vineas  de  Sancto-Britio  ; — Piscationem  aque  de  Her- 
mentone  quam  dédit  vobis  nobilis  vir  Teobaldus,  cornes  de  Barro,  sicut  in  ejus 
scripto  autentico  exinde  facto  continetur  ; — Ex  dono  boue  memorie  W.,  comitis 
Nivernensis  et  Guidonis,  fratris  ejus,  piscaturam  in  aqua  de  Ecclesiolis  ; — Ex 
dono  Oderi,  militis,  piscaturam  in  predicta  aqua  Hermentionis  ; — Terram  quam 
dédit  vobis  Robertus,  miles,  de  Asi,  sicut  continetur  in  litteris  Lingonensis  epis- 
copi  exinde  factis  ; — Terram  quam  tenetis  apud  Sanctum-Medardum,  a Stepbano 
episcopo  Eduensi,  et  ex  concessione  capituli  sui;  pro  qua  eidern  episcopo  unum 
modium  bladi  et  viginti  solidos  annuatim  solvitis. 

Sane  laborum  vestrorum  quos  propriis  manibus,  aut  sumptibus  colitis,  sive 
de  nuîrimentis  animalium  vestrorum,  nullus  omnino  a vobis  décimas  exigere 
présumai.  Liceat  quoque  vobis,  clericos  vel  laïcos  e seculo  fugientes,  liberos  et 
absolutos,  ad  conversionem  recipere,  et  in  veslro  monasterio  sine  contradictione 
aliqua  retinere.  Prohiberons  insuper  ut  nulli  fratrum  vestrorum  post  factam  pro- 
fessionem  in  loco  vestro,  fassit  de  eodem  lcco,  aliqua  levitate  ductus,  sine  licen- 
tia  abbatis  sui,  discedere.  Discedentem  vero  sine  commun i litterarum  vestrarum 
cautione  nullus  audeat  retinere.  Paci  quoque  et  tranquillitati  vestre  paterna  solli- 
citudine  providere  volentes,  auctoritate  apostolica  prohibemus  ut  infra  clausuras 
locorum  seu  grangiarum  vestrarum  nullus  violentiam  vel  rapinam,  sive  furtum 
committere,  aut  ignem  apponere,  seu  hominem  capere  vel  interficere  audeat. 

Decernimus  ergo  ut  nulli  omnino  hominum  liceat  prefatum  monasterium  per- 
turbare,  etc.;  [ut  supra,  p.  137.) 

Ego  Alexander,  catholice  ecclesie  episcopus  subscripsi. 

(Suivent  les  signatures  des  Cardinaux). 

Datum  Laterani,  per  manum  Alberti,  sancte  Romane  ecclesie  presbyteri  cardi- 
nalis  et  cancellarii,  xvkalendarum  aprilis,  indictione  xn,  Incarnationis  dominice 
anno  m»  c°  lxx°  viii0  ; pontificatus  vero  domini  Alexandri  pape  tercii,  anno  xx°. 

(Au  bas  sont  figurés  le  double  cercle  et  le  monogramme.) 

Collatio  lit  ad  verum  originale.  Signé:  C.  Maceus  et  Letort. 

Cartul.  de  l’abbaye  de  Quincy  ; Bibl.  de  la  ville  de  Tonnerre,  fi  3,  recto. 

Une  première  bulle  d'Alexandre  III,  du  17  juillet  1163,  confirmait  déjà  l’abbaye 
dans  la  plupart  des  biens  ci-dessus  énumérés.  — Ibid.,  fi  4,  v°. 

Une  autre  bulle  spéciale  du  même  pape,  datée  de  Latran,  aux  ides  de  mars,  adres- 
sée aux  archevêques  de  Lyon  et  de  Sens  et  à leurs  suffragants,  contient  une 
défense  énergique  d'exiger  des  moines  de  Quincy  aucun  droit  de  dîmes,  sous  pré- 
texte de  novales.  — Ibid.,  fi  5,  v". 


CA RTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


296 


CCIXXVI. 

ACCORD  ENTRE  I/ABBAYE  DE  DILO  ET  DES  CHEVALIERS  DE  JOIGNY. 

(An  1178;. 

Après  de  longues  contestations  entre  l’abbaye  de  Dilo  et  Jérémie  et  Milon,  de  Joigny. 
chevaliers,  au  sujet  de  la  forêt  de  Vaux  dont  une  partie  était  déjà  défrichée,  l’archevêque 
de  Sens  mit  les  parties  d’accord,  et  statua  que  la  moitié  de  cette  forêt  appartiendrait  aux 
chevaliers  et  trois  parties  de  l’autre  moitié  aux  chanoines.  Il  régla  en  outre  le  mode  d’ex- 
ploitation de  la  forêt  et  des  terrains  défrichés. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  universis,  tam  presentibus  quam 
fuluris,  in  perpetuum.  Universitati  vestre  notum  fieri  volumus  inter  Deilocenses 
canonicos  et  milites  Joviniacenses,  Jeremiam  videlieet  et  Milonem,  non  modicam 
longo  tempore  fuisse  disceptationem  super  nemore  quod  Arallis  dicitur,  cujus  pars 
extirpata  jam  esse  monstratur.  Tandem,  in  presentia  nostra,  auditis  ulriusque 
partis  allegationibus,  et  examinatis  testibus,  talis  a nobis  est  promulgata  senten- 
cia  : in  ornni  prefato  territorio,  tam  nemoroso  quam  piano,  predicti  milites 
mediam  partem  et  pretaxati  canonici  1res  relique  medietatis  partes  habebunt;  et 
iccirco  canonici  in  ipso  nemore,  tanquam  in  suo,  omnia  sibi  necessaria  copient, 
tam  in  vi vis  quam  in  mortuis  arboribus,  quam  in  lierba  et  glandibus.  Ceterum, 
si  militum  forestarius  aliquos  emptores  in  nemore  posuerit,  infra  très  dies  fores- 
tario  canonicorum  notificabit,  et  ipsi  de  venditione  partem  suam  accipient.  Quod 
si  infra  très  dies  eis  notiticaium  non  fuerit,  et  in  nemore  carpentarios  invenerint, 
vadibus  acceptis,  tam  partem  suam  emptionis  quam  legetn  emendationis  ab  eis 
exigent.  Ex  bis  vero  campis  qui  jamdicti  territorii  de  terris  esse  noscuntur, 
cujuscunque  si n t vel  canonicorum,  vel  militum,  omne  lerragium  veniet  ad  pre- 
nominatorum  militum  Bussiacensem  grangiam;  ibique  tam  canonici  quam  mili- 
tes secundum  partem  nemoris  justam  accipient  poriionem,  ab  utrorumque  ser- 
vientibus  fidelitate  facta  ne  alterutri  jure  suo  fraudentur.  Ista  omnia  sic  erunt 
dum  commune  erit  territorium.  Quod  ne  diuturni  temporis  delere  possil  obli vio, 
vel  cujuspiam  immulare  malicia,  sigilli  nostri  impressione  firmavimus. 

Data  Senonis,  per  manura  magistri  Pétri,  anno  Yerbi  incarnati  m°  c«  lxx°  viii°. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  de  l'abbaye  de  Dilo,  Liasse 
irc,  s.-l.  3e. 


XIIe  SIÈCLE. 


297 


CCLXXV1I 

CHARTE  DE  MATHIEU,  ÉVÊQUE  DE  TROYES,  POUR  L’ARBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1176,  21  décembre). 

Eudes  de  Paisy,  sa  femme,  ses  enfants  et  ses  parents,  ratifient  le  don  fait  par  Richer 
Vitulus  à l’abbaye,  du  quart  de  la  forêt  de  Saint-Étienne  et  de  tout  ce  qu’il  possédait  de 
Cérilly  à Séant,  et  de  Séant  au  fossé  des  Sénonais  ; etc. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Matheus,  Trecensis  ecclesie 
minister  humilis.  Notum  fieri  volumus  tant  presentibus  quam  futuris  quod  Odo 
de  Paisi  et  uxor  ejus,  Helia,  et  filii  ejus,  Robertus  et  Johannes,  et  filie  ejus, 
Helisabet  et  Florentia,  nondum  enim  plus  genuerat,  et  soror  ejus  Beatrix,  et  filii 
Beatricis,  Johannes  et  Hugo,  et  filie  ejus,  Lora  et  Helisabeth,  et  vir  ejus,  Reim- 
baudus,  ecclesie  Pontiniacensi  concesserunt  et  in  presentia  noslra  laudaverunt 
quicquid  Richerus  Vitulus,  pater  predicti  Odonis,  eidem  donaverat  ecclesie,  quar- 
tam  videlicet  partent  nemoris  Sancti-Stephani  et  quicquid  possidebat  a Cerilli 
usque  Séant  et  a Séant  usque  ad  Fosse  Senonura,  et  exinde  usque  Challi;  et  in 
omnibus  nemoribus  suis  usuaria  ad  ornnia  necessaria  hominibus  et  animalibus. 
Concessit  iterum  predicte  ecclesie  prefata  Beatrix,  cum  viro  suo  et  filiis  et  filiabus 
suis  jant  predictis,  quicquid  Josbertus  Venator,  et  Guibertus,  et  Gibaudus,  et  Ite- 
rus,  fratres  Josberti,  Pontiniacensi  donaverant  ecclesie,  nemus  videlicet  Alodii  et 
medietatem  quarte  partis  nemoris  Sancti-Petri  et  usuaria  in  omnibus  nemoribus 
et  planis  suis  ad  ornnia  tant  in  hominibus  quam  animalibus  necessaria,  excepto 
quod  si  nemus  Alodii  in  terrain  redigatur  arabilem,  predicta  Beatrix  et  heredes 
ejus  ex  ea  lerragium  habebunt.  Hujus  rei  testes  sunt  : magister  Gerardus,  Tre- 
censis archidiaconus  ; Johannes,  Sancti-Petri,  canonicus  ; Thomas,  prior  Sancti- 
Quintini  ; Rainaudus,  decanus  Villemauri;  Nicholaus,  capellanus  Sancti-Bene- 
dicti;  Hato,  prepositus  Villemauri,  et  Garangisus  de  Villamauri,  et  Johannes, 
grangiarius,  et  Milo  de  Regniaco,  monachi  Pontiniacenses;  et  Odo,  conversus, 
magister  de  Burs.  Et  ne  processu  temporis,  pravorum  hominum  astutia  predicta 
aboleri  possint  vel  perverti,  presentis  scripti  attestatione  confirmamus  et  sigilli 
nostri  impressione  roboramus. 

Actum  est  hoc  Aquis,  in  domo  pontificali,  anno  ab  Incarnatione  Domini 
m°  co  lxx°  vn°,  xn  kalendas  januarii,  régnante  Ludovico,  rege  Francorum. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne,-  F.  Pontigny,  L.  xxii,  s.-l.  I". 

38 


n 


298 


CARTUL.4IRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CCLXXVIII. 

CHARTE  DU  CHAPITRE  D’AUXERRE  POUR  L’ARBAYE  DE  SAINT-MARIEN. 

(An  1178). 

Le  Chapitre  ratifie  la  donation  faite  aux  religieux,  par  le  cellérier  Hervé,  du  cours  d’eau 
qui  passe  par  l’écluse  du  moulin,  dit  Mi-l’Eau,  lorsque  ce  moulin  ne  travaille  pas  ou  que 
les  eaux  sont  abondantes. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Willelmus,  ecclesie  Sancti-Ste- 
pliani  Altissiodorensis  decanus;  Girardus,  archidiaconus  ; Ego,  thesaurarius  ; 
Ego,  cantor,  conventusque  nostri  capituli.  Qui  pauperes  Christi  fovet  et  sublevat, 
in  eorum  necessitatibus,  Christo  ministrat.  Eo  itaque  pietalis  respectu,  aque 
iransitum  quem  Herveus,  ecclesie  nostre  cellerarius,  perexclusara  molendinorum 
nostrorum  que  de  Media-Aqua  appellanlur,  canonicis  Sancti-Mariani,  ad  eorum 
usus  necessarios,  concessit  : videlicet  cum  molendina  non  moluerint,  vel  cum 
molentibus  aqua  habundaverit  ; nos,  cum  omni  capitulo  nostro  approbando, 
laudamus,  eisque  babendum  in  perpetuum  juxta  prescriptam  determinationem 
concedimus.  Verum  et  ne  de  boc  beneficio  nostro  aliqua  eis  in  posterum  calump- 
nia  oriatur,  ejusdemque  beneficii  nostra  apud  Deurn  retributio  minuatur,  rem,  ut 
a nobis  gesta  est,  litteris  fecimus  annotari,  sigillique  capituli  nostri  caractère 
eonsignari. 

Actum  publiée,  in  capitulo  nostro,  anno  Incarnalionis  dominice  m°c°  lxx°viii°; 
Ludovico,  rege  piissimo,  apud  Francos  régnante,  et  in  ecclesia  nostra  Willelmo 
episcopo  présidente. 

Original,  scellé  du  sceau  du  Chapitre,  de  forme  ogivale,  figurant  un  saint  Etienne 
debout  tenant  une  palme  et  un  livre  ; Arch.  de  l’Y'onne;  F.  Saint-Marien,  L.  xm; 
s.-l.  2e. 

A cette  pièce  sont  jointes  deux  autres  chartes  du  même  évêque  Guillaume,  l'une 
de  l'an  1178  portant  ratification  de  la  donation  ci-dessus,  et  l'autre  de  t’an  1180, 
contenant  don  aux  moines  de  Saint-Marien  de  l’écluse  qui  est  entre  le  moulin 
Mi-l’Eau  et  les  vignes  voisines. 

CCLXXIX. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  POUR  LES  RELIGIEUSES 

DE  GRISENON. 

(An  1178). 

L’évêque,  étant  dans  le  couvent  de  Crisenon,  approuve  l’emploi  que  les  religieuses  ont 


XIIe  SIÈCLE. 


299 

fait  de  leurs  revenus  de  Varzy,  pour  acheter  des  vêtements.  Il  rapporte  que  cela  s’est  fait 
pour  exécuter  les  intentions  de  dame  Garna,  sœur  de  feu  Itier  de  Toucy,  laquelle  est 
inhumée  à Crisenon.  Cette  dame,  après  avoir,  de  son  vivant,  comblé  le  monastère  de  bien- 
faits, lui  a donné,  en  mourant,  entre  autres  choses,  80  besans  et  18  marcs  d’argent,  pour 
en  employer  le  revenu  à l’entretien  de  la  vêture  des  religieuses. 

In  nomine  sanc.te  el  individue  Trinitatis.  Ego  Willelmus,  Autissiodorensis 
episcopus,  notum  volo  fieri  tant  presentibus  quant  futuris  quod,  cum  Crisenoni 
essemus  in  capitule,  conventus  ejusdem  loc.i  nobis  dixit  quod,  de  communi 
assensu,  omnes  moniales,  ad  emenda  vestimenta  sua,  deputaverant  omnes  red- 
ditus  quos  apud  Varziacum  habebant  vel  habiture  erant,  et  omnia  emolumenta 
carrucai'um  et  vinearum  suarum  ibidem  positarum,  exceptis  tantummodo  expen- 
sis  familie  sue  ibidem  commorantis,  et  vinearum  culturis.  Rogaverunt  etiam 
nos  eedent  moniales  quod  ltoc  scripto  mandari  et  sigillo  nostro  muniri  facere- 
mus,  ad  majoris  stabilitatis  et  firmioris  perseverancie  robur  etmunimen;  quod 
equidem  ad  preces  ipsarum  fecimus  sub  anathematis  pena,  interdicentes  ne  quis 
ullo  modo  res  predictas  in  alios  usus  expendere  présumât,  et  ne  alicui  successo- 
rum  liane  institutionem  mutare,  aut  in  irritum  ducere  liceat.  IIoc  aulem  totum 
factum  est  ob  memoriam  et  mandatum  cujusdam  nobilis  matrone,  Garne  nomine, 
sororis  defuncti  Iterii  de  Tuciaco,  in  eadem  ecclesia  quiescentis.  Nam  cum 
eadem  matrona  predicte  ecclesie  milita  bénéficia  contulisset  in  vila  sua,  in  exitu 
etiam  suo  quater-viginti  bixancios  et  decem  et  octo  marchas  argenti  ibidem  in 
elemosina  dédit  et  multa  alia;  rogans  et  precipiens  quod  ex  predicta  pecunia 
redditus  emerentur,  unde  annuatim  monialibus  vestimenta  providerentur.  T uni 
vero  temporis  ecclesia  ilia  magno  obligata  erat  debito;  et  consilio  autenticorum 
et  religiosorum  virorum,  débita  sua  reddiderunt  moniales  de  predicta  pecunia,  el 
in  reslitutionem  illius  beneficii  et  in  recompensationem  predictos  redditus  de 
Varziaco  constituerunt,  et  ad  majorent  firmitatem  tam  nostro,  quam  sigillo  earum 
firmatum  est. 

Actum,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxx°  viii°. 

Lebeuf,  Mém.  sur  l’Histoire  d'Auxerre,  t.  îv,  Preuves,  n°  71,  — Cartul.  de  Crise 
non,  fol.  lxxvii,  r°  et  v' , pièce  157  ; Bibl.  imp. 


CCLXXX. 


CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  POMMERAIE. 

(An  1178). 

L’archevêque  atteste  que  Gilon  de  Montguel,  Eudes  de  Saint-Pregts  et  les  deux  fils 


300  CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  l’YONNE. 

d’Héloïse  de  Missery  ont  vendu  aux  abbayes  de  Vauluisant  et  de  la  Pommeraie  le  bois 
appelé  Bois-Rahaut,  à certaines  conditions  détaillées  dans  la  charte. 

In  nomme  sancte  et  individue  Trinitatis.  Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archie- 
piscopus.  jNotum  fieri  volumus  tant  futuris  quant  presentibus  quod  Gilo  de 
Monte-Guelli  et  Odo  de  Sancto-Prejecto,  et  duo  filii  Heluise  de  Misseri,  Stephanus 
et  Milo,  vendiderunt  fratribus  de  Yallelucenti  et  sanciimonialibus  de  Pomereio 
nemus  quoddam  quod  dicitur  nemus  Ralialdi  et  terrant,  et  corant  nobis  lauda- 
verunt  : ita  tanten  quod  prescripti  Gilo  et  Odo,  et  lteredes  eorunt,  usuarium 
suuni  in  nemore  prefato  babebunt  uterquead  quadrigam  unam  ad  se  calefacien- 
dunt.  Nec  tanten  propter  usuarium  isturn  dimittent  fratres  de  Vallelucenti,  nec 
sanctimoniales  de  Ponterio  quin  nentus  illud  excidant  si  voluerint  et  extirpent,  et 
ad  agriculturam  redigant.  Reddent  autem  sanctimoniales,  singulis  annis,  prefato 
Giloni  et  heredibus  suis,  unum  sextarium  frumenti  ad  ntensuram  Braii,  nec  de 
pejori  nec  de  meliori,  in  grangia  de  nemore  Rahaud;  similiter  unum  sextarium 
frumenti  Odoni  de  Sancto-Prejecto  et  heredibus  suis,  et  unum  Stephano  et 
Miloni  de  Misseri  et  heredibus  eorunt.  Et  hii  très  sextarii  frumenti  suntdecensa. 
Yendicionent  quoque  predictam  laudaverunt  Gaufridus,  frater  prenominati 
Odonis,  et  Aelaisa,  uxor  prefati  Gilonis,  et  duo  filii  sui,  Milo  et  Guido,  et  duo 
fratres  predictorum  fratrum  Stephani  et  Milonis,  Gilo  et  Anselntus,  et  Agnes, 
soror  eorunt  et  Heluidis,  mater  eorum,  et  domines  Odo  de  Avelleio,  de  cujus 
feodo  nemus  illud  est.  De  hoc  testes  sunt  : Odo,  decanus  Senonensis  ; Gaufri- 
dus, precentor;  Stephanus,  abbas  Sancti-Remigii  ; Jakinus,  canonicus  Senonen- 
sis; Milo  de  Tarnantis,  Holdoinus  de  Basochis.  Quod  ut  ratum,  firmumque  per- 
maneat  in  posterum,  presentis  pagine  testimonio  fecimus  confirmari,  et  sigilli 
nostri  munimine  roborari. 

Actum,  anno  incarnati  Yerbi,  m»  c°  lxx<>  vin0. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l'Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  de  Notre-Dame  de 
Sens,  Liasse  x.  H ^ ^7 

CCLXXXI. 

DOT  DE  TROIS  RELIGIEUSES  DE  L’ABBAYE  DE  CRISENON  PAR  GUILLAUME, 

EVEQUE  D’AUXERRE. 

;An  1179). 

L’évèque,  en  reconnaissance  de  ce  que  les  religieuses  ont  reçu  parmi  elles  les  trois  filles 
de  feu  Pierre  de  Gurgy,  ayant  égard  à leur  zèle  et  à leur  grand  nombre,  leur  donna  20 


XIIe  SIÈCLE. 


301 

sous  de  cens  et  7 livres  de  cire  à prendre  sur  l’église  de  Monestreau,  et  la  présentation  du 
curé.  Il  y ajoute  50  sous  sur  le  tonlieu  d’Auxerre  et  un  muid  de  froment  pour  la  nourri- 
ture des  trois  religieuses  qu’il  a fait  admettre  à Crisenon. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Willelnius,  Autissiodorensis 
episcopus,  notum  facimus,  tam  presentibus  quam  futuris,  q uod  priorissa  et  con- 
ventus  de  Crisenone,  divine  pietatis  et  precum  nostrarum  intuitu,  receperunt  in 
moniales  très  filias  defuncti  Pétri  de  Gurgiaco.  Nos  vero  considérantes  earum 
erga  nos  devotionem  et  nimium  ipsarum  gravamentum  tam  de  receptu  predicta- 
mm  monialium  quam  de  immensa  mullitudine  aliarum,  eis  misericorditer  dedi- 
mus  et  concessimus  xx  solidos  censuales  et  vu  lihras  cere  annuatim  reddendos 
in  ecclesia  de  Monesterello,  et  presentationem  capellani.  Concessimus  etiam  quod 
si  forte  contigerit  eas  conventum  monialium  ad  predictam  ecclesiam  mittere  et 
ibi  morari,  totum  beneficium  ecclesie  accipiant  et  capellanum  suum  ecclesie  illi 
convenienter  deservire  faciant.  Dedimus  item  eisdem  monialibus  et  assignavimus 
l solides  annuatim  eis  reddendos  de  tbeloneo  nostro  Autissiodori  ad  procura- 
tionem  infirmarum,  donec  idem  redditus  a nobis  vel  a successoribus  nostris 
alibi  eis  oportune  assignetur.  Constituimus  preterea  nos  et  successores  nostros 
anfnuatim]  dare  unum  modium  frumenti  eidem  ecclesie,  ad  victum  trium  predic- 
tarum  monialium,  ita  quod,  una  earum  decedente,  quatuor  sextarii  de  predicta 
summa  cadent  ; secunda,  octo,  tertia,  totus  modius.In  vestibus  quoque,  quandiu 
vixerint,  nos  et  successores  nostri  tenebimus  providere  eisdem.  Vineas  etiam  et 
prata,  que  ex  morte  Willelmi,  capellani  de  Malliaco  nobis  provenerunt,  eidem 
ecclesie  in  perpetuum  possidenda  concessimus;  dedimus  quoque  eidem  ecclesie 
medietatem  minime  décimé  de  Lugniaco. 

Ut  autem  hoc  totum  ratum  et  immobile  perseveret,  presenii  scriplo  et  sigilli 
nostri  impressione  roborari  fecimus.  Hujus  rei  testes  sunt  : Gaufridus,  abbas 
Sancti-Laurentii  ; Bonainicus,  a rchipresbi ter  Autissiodori  ; Gaufridus  de  Clian- 
quoil  ; magister  Robertus;  Willelmus,  canonicus  Autissiodorensis. 

Actum  Crisennone,  in  capitulo,  anno  ab  Incarnatione  m°c°  lxx°  viiii°. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  de  Crisenon,  L.  (,  s.-l.  a». — 
D Viole,  Hist.  des  évêques  d’Auxerre,  t.  n,  f°  186. 

CCLXXXII. 

DONATION  PAR  BAUDOUIN- LE -GROS  A L’ABBAYE  DE  CRISENON. 

(An  1179). 

Ida,  comtesse  de  Nevers,  atteste  que  Baudouin-le-Gros,  de  Mailly,  a donné  à 1 abbaye 


302 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


de  Crisenon  une  partie  de  la  dîme  de  Mont-de-Foy  pour  le  repos  de  J’àme  de  sa  sœur 
Nazarie.  Ensuite  il  donna  à cette  maison  sa  part  des  dîmes  de  grains  et  de  vin  d’Arcy  pour 
le  repos  de  Pâme  de  son  fils  Hugues.  Et,  comme  il  est  prescrit  par  la  loi  qu’il  faut  deux 
témoins  pour  rendre  un  acte  authentique,  la  comtesse  en  relate  un  certain  nombre. 

Ego,  Ida,  mater,  comilissa  Nivernensis  tam  presentibus  quam  futuris  notum 
fîeri  volo  quod  dominus  Balderuinus  Grossus,  de  Malliaco,  partent  décimé  de  cant- 
pis  de  Mundefois  que  participatur  cum  domino  Guillelmo,  nepote,  et  presbytero 
de  Escolivis,  tam  in  vino  quam  in  segete,  dédit  monialibus  de  Crisenone,  pro 
anima  sororis  sue  Nazarie  , et  hoc  quidern  laudavit  uxor  ejus  Ermengerdis,  filii- 
que  ejus.  Deinceps  vero  predictis  monialibus  décimant  de  Arsi,  que  cum  eisdem 
participabatur,  in  vino,  scilicet  et  in  segete,  pro  redemptione  anime  filii  sui 
Hugonis  pcrpetuo  concessit  dono.  Quod  similiter  uxor  ejus  predicta  laudavit, 
cum  tîliis  suis.  Ut  autem  hoc  ratura  esset  et  inviolable,  predictaruni  monialiuin 
peticione,  presentia  scripta  muniri  feci.  Et  quoniant  in  lege  scriptum  est  quod 
duorunt  hontinum  testimonium  autenticum  sit,  testes  idoneos  qui  istis  interfue- 
runt  donis  ascribi  petierunt  : Benedictum,  presbiterum  de  Malliaco;  Joltannem; 
Robertum  de  Baserna  et  Guidonem,  nepotem  ejus;  Bernardum  de  Truci  ; Odo- 
nem  de  Sancta-Palaia  ; Galterium  Barart;  Nicbolaum  de  Pointa  ; Gaufridunt, 
fratrem  ejus;  Guillelmunt  nepotem;  Milonent  Halbergi ; Iterium,  prepositum ; 
Reignaldum  Boschere,  Robertum  de  Avalona;  Johannent  foresterium. 

Actum  est  autem  hoc,  antto  ab  Incarnatione  Dontini  m°  c°  lxx°ix°. 

Bibl.  imp.,  Cartul.  de  Crisenon,  n°  154. 


CCLXXXIII. 

DONATION  PAR  GUILLAUME  1er,  COMTE  DE  JOIGNY,  A L’ABBAYE  DE  DILO. 

(An  1179). 

Guillaume  I,  comte  de  Joigny  fait  don  à l’abbaye  de  AO  sous  de  cens  à prendre  à Joigny, 
en  échange  de  biens  au  lieu  dit  Beau-Casnet.  Les  religieux,  pour  reconnaître  cette  libéra- 
lité, l’ont  associé  à leurs  prières. 

Le  comte  déclare  en  outre  vouloir  être  inhumé  dans  l’abbaye. 

Ego  Guillelmus,  cornes  Joviniaci,  notum  facio  tara  presentibus  quant  futuris, 
quod  ego,  tam  pro  me  quam  pro  meis  et  antecessoribus  et  successoribus,  donavi 
Deo  et  ecclesie  Deiloci  xl  solidos  census  apud  Joviniacum,  libéré,  cum  ontni  jus- 
ticia,  cum  laudibus  et  venditionibus  ipsius  census  ; insuper  libertatem  et  justi- 
ciam  et  laudes,  et  venditiones  illius  census  quem  a pâtre  nteo  acceperant  in 


XIIe  SIÈCLE. 


303 

excambium  partis  quam  in  Bello-Casneto  habebant.  Ipsi  quoque  canonici  Deiloct 
concesserunt  mihi,  pro  bac  re,  fraternitatem  suant  et  ornni  tempore  missarn  in 
ecclesia  celebrandam  pro  me  et  pro  rneis. 

Laudavit  hoc  uxor  rnea  Aalaet,  et  frater  meus,  Gauclierus.  Concessi  etiam 
eis  corpus  meurn  in  ecclesia  Deiloci  sepeliendum.  Hujus  rei,  ex  parte  mea  testes 
sunt:  Renaudus,  decanus;  Renaudus  Mallis,  et  Renaudus,  lilius  ejus,  et  Galte- 
rus  Marescaudus  ; Ricardus,  camerarius;  ex  parte  comitisse  testes  sunt  : Milo 
de  Genesta;  Bovo  Farsitus  ; Galterus  Farsilus. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m»  c°  lxx°  ix<>. 

< ? 

Original,  scellé  autrefois  ; À-réh.  de  la  ville  de  Joigny,  liasse-spéoialo-sur-Rahbaye 
de-Dilo.  — Gallia  Christ.,  2e  édition,  t.  xii,  Inslr.  Sens,  n°ixv. 


CCLXXXIV. 

PRIVILÈGE  DU  PAPE  ALEXANDRE  III  EN  FAVEUR  DE  I/ARRAYE  SAINT-PIERRE- 

LE -VIF. 

(An  1179,  13  avril). 

Le  pape  confirme  le  monastère  dans  tous  ses  droits  sur  les  églises  de  Saint-Savinien  du 
bourg  Saint-Pierre,  de  Naud,  cl’Andrésy,  de  Saint-Pierre  du  Donjon,  de  Maillot,  de  Sali— 
gny  , d’Arces  et  de  Bot,  droits  concédés  par  Tarchevêque  Guillaume. 

Alexander  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  filiis  abbati  et  capitulo 
Sancti-Petri-Vivi  salutem  et  apostolicam  benedictionem.  Justis  petentium  deside- 
riis  dignum  est  nos  facilem  præbere  consensum  et  vota  que  a rationis  tramite  non 
discordant  effectu  prosequente  complere.  Eapropter,  dilecti  in  Domino  tilii,  vestris 
justis  postulationibus  grato  concurrentes  assensu,  præsentationein  presbiterorum, 
décimas,  oblationes  et  quicquid  in  ecclesiis  Sancti-Saviniani  de  Vico,  Sancti- 
Petri  de  Naudo,  Sancti-Hilarii  de  Andrisiaco,  Sancti-Petri  de  Dongione,  Sancte- 
Marie  de  Masleoto,  Sancti-Laurentii  de  Saligniaco,  Sancti-Michaelis  de  Arcia, 
Sancti-Martini  de  Boi,  et  Sancti-Petri  de  Auson  ; venerabilis  frater  noster  Wil- 
lelmus,  Remensis  archiepiscopus,  tituli  Sancte-Sabine  presbiter  cardinalis,  apos- 
tolice  sedis  legatus,  rationabiliter  doniui  vestre  concessit,  et  vos  pacifice  pos- 
sidetis,  sicut  in  ejusdem  arcliiepiscopi  autentico  scripto  habetur.  Vobis  eteidem 
domui  auctoritate  apostolica  confirmamus , etc.  — Datum  Laterani,  idibus 
aprilis. 

D.  Cottron,  Hist.  de  l’abbaye  Saint-Pierre-le-Vif,  d’après  l’original,  Bibl.  d’Auxerre, 
M\  n"  156,  p.  646. 


304 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CCLXXXV. 

BULLE  DU  PAPE  ALEXANDRE  III  POUR  L’ABBAYE  SAINT-MICHEL  DE  TONNERRE. 

(An  1179). 

Le  pape,  s’adressant  à l’abbé  Etienne,  prend  le  monastère  sous  sa  protection.  Il  énu- 
mère les  biens  qui  en  dépendent  : l’église  et  le  bourg  de  Saint-Michel  ; les  églises  d’Athie 
et  de  Ligny-la-Ville,  et  dépendances;  la  terre  de  Tissey  ; les  églises  de  Moulins,  Flogny, 
Vaupeltaine,  Sainte-Colombe,  Saint-Vinnemer,  Ancy-le-Serveux,  Pimelles,  Crusy,  Cous- 
segré,  Avreul,  etc.  Le  pape  ordonne  aussi  que  le  cimetière  du  monastère  soit  le  seul  où 
puissent  être  enterrés  les  paroissiens  de  Saint-Aignan  et  du  château  de  Tonnerre,  à moins 
d’intention  contraire  bien  exprimée. 

Alexander  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  fdiis  Stepliano,  abbati 
monasterii  S.  Michaelis  Tornodorensis  ecclesie,  ejusque  fratribus,  tara  præsenti- 
bus  quant  futuris,  regularem  vitam  professis  in  perpetuum;  etc. 

(Suit  la  description  des  biens  du  monastère  dont  le  pape  confirme  îa  possession.) 

In  quibus  hæc  propriis  duximus  exprimenda  vocabulis  : Ecclesiam  B.  Michae- 
lis et  cimiteriura,  cum  terris  ethominibus  in  eodem  burgo  commanentibus;  — 
Ecclesiam  B.  Ambrosii  de  Atheis,  cum  terris  et  decimis  et  aliis  pertinentiis  suis  ; 
— Capellam  et  villam  de  Tessiaco,  cura  pertinentiis  ; — Ecclesiam  de  Ligniaco 
villa  cum  pertinentiis  suis,  et  tertiam  partent  decimæ  de  Ligniaco-Castro  ; — 
Capellam  de  Melleniaco  cum  appenditiis  suis;  — ecclesiam  de  Vallepelletana, 
cum  terris  et  ntolendinis  ; — Capellam  de  Florigniaco,  cum  villa  et  molendino, 
cum  justitia,  terris  et  appenditiis  suis;  — Villant  quæ  Carriacus  dicitur,  cum 
ntolendinis,  terris  et  justitia  ; — Ecclesias  et  villam  de  Caniaco,  cum  justitia  et 
appenditiis  suis;  — ecclesiam  de  Episnolio,  cum  duabus  partibus  decintæ,  et 
décimant  molendini  Camelli  ; — Ecclesiam  S.  Coluntbæ,  cum  decimis  et  appen- 
ditiis suis  ; — Capellam  S.  Vinentari,  cunt  decimis  et  reddilibus  suis  ; — Eccle- 
siant  de  Ansiaco-Servili,  cum  tertia  parte  decimæ  et  tertia  parte  molendinorum,  et 
ntolendinum  quod  contra  castrum  est  ; — ecclesiam  de  Pimella,  cunt  appendi- 
tiis suis;  — décimant  finagii  de  Parson,  et  tertiam  partem  ejusdent  nemoris, 
cum  terris  et  justitia;  — Ecclesiam  de  Crusiaco,  cum  decimis  et  redditibus 
ejus,  et  ecclesiam  de  Putois  ; — Ecclesiam  et  villam  de  Cursegradu,  cum  justitia 
et  omnibus  appenditiis  ejus  ; — Ecclesiam  de  Ebroilo  et  medietatem  decimæ, 
tertias,  redditus,  cum  pertinentiis  suis;  — Ecclesiam  de  Turgeio,  cum  tertia 


XIIe  SIÈCLE. 


305 

parte  decimæ,  cum  terris,  pratis  et  silvis;  — Ecdesiam  S.  Laurentii  de  Con,  et 
tertiam  partem  decimæ;  — Usuarium  silvarum  de  Yanlai  et  de  Turgeio,  et  de 
Ebroilo,  ad  omnes  usus  ecclesiæ  et  officinarum;  — Ecclesiam  S.  Michaelis,  et 
molendina  de  burgo  Tornodori,  et  ad  omnes  usus  domus  et  furni  de  Curse- 
gradu,  et  pasturam  omnium  animalium  ejusdem  villæ  et  pascuaticum  lx  porco- 
rum;  — Duas  partes  decimæ  de  villa  quæ  dicitur  Viros;  — Medietatem  decimæ 
et  reddituum  ecclesiæ  deLentagio  ; — Ecclesiam  de  Pratoleno,  cum  tertia  parte 
decimæ,  terris,  et  possessionibus  suis;  — Ecclesiam  S.  Trinitatis  de  Barro- 
super-Sequanam,  cum  terliis  et  molendinis  ad  eandem  ecclesiam  pertinentibus, 
et  nundinis  festivitatis  S.  Trinitatis,  1 dominica,  2 et  3 feria;  et  tertiam  partem 
molendinorum  de  Yillamorini,  cum  terris  et  pratis  ; — Terras  et  redditus  de 
Valeriis,  de  Chaale,  et  de  Estorviaco;  — Terras  et  redditus  de  Sanctis-Virtuti- 
bus  ; — Capellam,  de  Monasteriolo,  cum  terris,  pratis,  silvis,  et  tertia  parte  justi- 
tiæ;  — Capellam  et  mediarn  partem  villæ  Campaniaci,  cum  justitia,  et  terris  et 
aquis  et  silvis  ad  eandem  villam  pertinentibus.  — In  episcopatu  Trecensi  eccle- 
siam S.  Pétri,  in  villa  quæ  Jassenna  dicitur,  cum  decimis  et  molendinis,  terris  et 
pratis,  et  omnibus  appenditiis  suis;  — Et  in  eadem  parrochia,  in  villa  quæ 
Trena  dicitur,  capellam  S.  Michaelis;  — Molendina  de  burgo  Tornodori,  et  de 
Burgo-Beraudi,  et  molendina  Boennerii,  et  duas  partes  sedis  molendini  quod 
Camelli  dicitur;  — Capellam  de  Cappa  et  totum  finagium  cum  justitia  et  vineis, 
et  terram  quæ  dicitur  Charron,  et  Campum-Rainfredi,  et  tertiam  partem  commu- 
niuin  et  justiliæ  Vallis-Planæ. 

Statuimus  prætereaut  quicumque  in  Castro  Tornodori  et  in  parrochia  S.  Aniani 
moriuntur,  non  alibi  quam  ad  vestrum  monasterium  deferantur  et  ibidem  sepe- 
liantur,  nisi  sui  compotes  alibi  elegerint  sepulturam.  In  parrochialibus  autem 
ecclesiis  quas  tenetis,  liceat  vobis  sacerdotes  eligere,  et  electos  episcopo  repre- 
sentare,  quibus  si  idonei  inventi  fuerint,  episcopus  ipsorum  curam  committat,  ut 
de  plebis  quidem  cura  iidem  sacerdotes  episcopus,  de  temporalibus  vero  vobis 
debeant  respondere.  Obeunte  te  vero  nunc  ejusdem  loci  abbate,  vel  tuorum  quo- 
libet successorum,  nullus  inqualibet  surreptionis  astutia,  seu  violentia  præpona- 
tur,  nisi  quem  fratres  communi  sensu  vel  fratrum  pars  consilii  sanioris  secun- 
dum  Deum,  et  B.  Benedicti  régulant  providerint  eligendum.  Decernimus  ergo,  etc. 

Ego  Alexander,  catholicæ  ecclesiæ  papa  ni. 

(Suivent  les  signatures  de  quatorze  cardinaux.) 

Datum  Laterani,  per  manum  Alberti,  S.  Romanæ  ecclesiæ  presbytcri  cardina- 
lis  et  cancellarii , iv  calendas  aprilis,  indictione  xm  ; Incarnationis  Domini 
anno  m°  c°  lxx°  ix°;  pontificatus  domini  Alexandri  papæ,  anno  xx. 
il 


59 


306 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


Gallia  Christiana,  t.  xn,  Preuves  du  diocèse  de  Langres,  n"  i.xxiv. 

En  1184,  le  15  septembre,  le  pape  Luce  III  donna  à l’abbaye  Saint-Michel  un  pri- 
vilège général,  adressé  à l’abbé  Aganon,  privilège  dans  lequel  il  rappela  la  bulle 
précédente  in  extenso,  et  y ajouta  le  don  fait  par  Guillaume,  fils  du  feu  comte  Gui 
de  Nevers  et  delà  comtesse  Mathilde,  de  divers  biens  dans  le  bourg  de  Saint- 
Michel.  — Bibl.  de  Tonnerre;  Cartul.  G.  de  l’abbaye  de  Saint-Michel,  f»  6,  v°. 

Le  pape  Clément  III,  par  une  autre  bulle  de  l’an  1190,  adressée  à l’abbé  Gui,  con- 
lirma  de  nouveau  l’abbaye  Saint-Michel  dans  ses  possessions.  — Ibidem,  Cartul. 
D , f°  t,  r°. 


CCLXXXV1. 

DONATION  PAR  GUILLAUME,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  A L’ABBAYE  DE  SAINT-GERMAIN. 

(An  1180). 

L'évêque,  ayant  égard  à la  sainteté  des  moines  de  Saint-Germain  et  à leur  zèle  pour  la 
réfection  des  moulins  de  Néron,  qu’Humbaud  Bailledard  avait  entreprise,  et  pour  fonder 
son  anniversaire  et  celui  de  son  frère  Hugues,  archevêque  de  Sens,  leur  donne  50  sous  de 
rente  sur  l’église  de  Bligny,  à recevoir  après  la  mort  d’Hervé,  cellérier. 

Ego  Willelmus,  Dei  gracia  Aulisiodorensis  episcopus,  notum  esse  volo  lu  tu  ris 
et  presentibus  quod  ego,  atteudens  sanctitatem  et  religionem  monasterii  Beati- 
Germani,  pro  resiauracione  moleudinorum  quos  Humbaudus  Baledarz  apud 
ÎNeron  inceperat,  et  ob  anniversarium  fratris  mei,  domni  Hugonis,  Senonensis 
arcliiepiscopi  et  nostrum,  singulis  annis  faciendum,  donavi  prenorainato  monas- 
terio  et  fratribus  ibidem  Deo  servie» libus,  in  ecclesia  eorum  de  Blagniaco, 
quinquaginta  solidos  post  raortem  dilccti  lilii  nostri  Hervei,  ceilerarii,  annuatim 
imperpetuum  percipiendos  ; prêter  illam  porcionem  oblacionuin  quam  in  eadem 
ecclesia  percipere  dinoscebantur.  Humbaudus  ilaque,  abbas  predicti  monasterii, 
et  lotus  ejusdem  loci  conventus,  peticionibus  nostris  grato  concurrentes  assensu, 
concesserunt  quod,  sicul  petebaraus,  anniversarium  domini  Hugonis,  quondam 
Senonensis  arcliiepiscopi,  et  nostrum  singulis  annis  facerent.  Hujus  rei  testes 
sunt  quinque  in  caria  nolati. 

Cartul.  de  l’abbaye  Saint-Germain,  XIIL  siècle,  f°  lxxviii,  r°  : Bibl.  d'Auxerre,  Ms. 
n°  140.  — D.  Viole,  Hist.  des  évêques  d’Auxerre,  t.  n,  f°  193  ; Bibl.  d'Auxerre,  M*. 
n*  127. 


XIIe  SIÈCLE. 


307 


CCLXXXVII. 

CHARTE  DE  GUILLAUME  I,  COMTE  DE  JOIGNY,  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-JULIEN 

D’AUXERRE. 

(An  1180). 

Le  comte,  voulant  réparer  les  dommages  que  ses  ancêtres  et  lui-même  ont  causés  à 
l’abbaye,  fait  don,  à l’abbesse  Héloïse,  de  l’étang  qui  est  situé  dans  la  forêt  d’Othe,  près  de 
la  maison  de  Saint-Ange. 

Ne  quod  in  presenti  agi tur  diuturnitate  temporum  a memoria  liominum  ela- 
batur,  ego  Willelmus,  Joviniaci  cornes,  presentibus  litteris  adnotari  etsigilli  mei 
testimonio  roborari  precepi  quod,  pro  amore  Dei  et  intuitu  pielatis  et  pacis, 
et  pro  anime  mee  et  parentum  meorum  sainte,  ego,  restitutione  dannoruin  (■sic) 
abbacie  Beati-J uliani  Autisiodorensis  per  me  vel  per  meos  illatorum,  concessi, 
quittavi  penitus  et  donavi  Eluis,  abbatisse,  et  toto  conventui  abbacie  Sancti- 
Juliani  Autissiodorensis,  stannum  de  Ota  quod  est  prope  donium  Sancti-Angeli, 
bona  fide  in  perpetuo  possidendum.  Hoclaudavit  Gaucberius,  frater  meus.  Hujus 
donacionis  et  laudacionis  lestes  sunt  : Joduinus,  vicecomes  Joviniaci;  Reinaudus 
Malis;  Reinardus  li  Boz;  Acariaz;  Andréas,  prepositus  ; Siguinus  de  Lageola  ; 
Stephanus  Goinuz  ; Urricus  de  Avalone  ; Amauricus,  capellanus  abbatisse;  Johan- 
nes, prepositus  ; Reinaudus  Coqus  ; Willelmus  de  Charbuia  ; Eeodegarius, 
clericus. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Saint- 
Julien  d’Auxerre,  Liasse  xv. 

Cette  charte  fut  confirmée  par  Gui,  archevêque  de  Sens.  — Ibidem. 

CCLXXXVIIÏ. 

ENQUÊTE  AU  SUJET  DE  LA  JUSTICE  D’USSELOT,  APPARTENANT  A L’ABBAYE 

DE  SAINT-MARIEN. 

(Vers  l’an  1180). 

Cette  pièce  est  une  suite  de  dépositions  de  témoins  dans  un  procès  qu’avait  l’abbaye  contre 
Etienne  de  Landa.  On  y voit  que  le  terrage  était  commun  entre  les  parties  et  qu’on  établit 
chaque  année  à Usselot  une  taille  qui  ne  peut  s’élever  à plus  de  trois  sous  par  personne. 
Chaque  partie  a en  outre  ses  hommes  particuliers  ; les  bois  et  la  justice  sont  communs. 

Josbertus,  canonicus  et  sacerdos,  juratus  dixit  quod  justicia  de  Usselot  corn- 


308 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


munis  erat  inter  abbatem  Sancti-Mariani  et  Stephanum  de  Landa.  — Dixit  etiam 
quod  terragium  territorii  illius  eis  commune  est,  excepto  quod  abbas  non  reddit 
Stephano  terragium  de  carrucis  suis,  nec  Stephanus  abbali  de  suis,  quandiu 
terras  excolunt;  — Postea  veto  terragium  commune  est.  Si  vero  quilibet  eorum 
ponit  prepositum,  idem  prepositus  non  reddet  terragium,  quamdiu  prepositus  est. 
Dixit  etiam  quod  faciunt  talliam  in  predicta  villa,  in  mense  marcio,  que  com- 
munis  est  eis  ; et  non  possunt  exigere  ab  aliquo  homine  plus  quant  très  solidos  ; 
— Addidit  etiam  quod  quisque  eorum  habet  proprios  in  villa  homines,  ubi  faciL 
talliam  pro  voluntate  sua,  et  ista  non  est  eommunis;  — Nemora  vero  ejusdem 
territorii  eis  communia  sunt  ; — Requisitus  de  jure  Stepbani,  dixit  quod  de  quo- 
darn  prato  recipit  censunt  qui  non  est  eis  eommunis;  — Juslicia  vero  eommunis 
est.  Preterea  addidit  quod,  si  aliquis  lionto  albanus  venerit  volens  in  villa  manere, 
uterque  eorum  potest  eumpro  se  retinere  et  ouchiam  dare  de  terra  communi,  que 
exinde  unicuique  cedet  in  proprium. 

Frater  Hugo,  conversus,  juratus  dixit  hoc  idem  quod  Josbertus  ; excepto  quod 
censum  prelibati  prati  dixit  esse  communem.  Dixit  etiam  quod  décimé  territorii 
illius  grossa  et  minuta  abbatis  sint.  Frater  Bernardus,  conversus,  juratus  dixit 
idem  quod  Hugo  conversus.  Dodo,  prepositus,  juratus  dixit  idem  quod  Bernar- 
dus, conversus.  Bruno  de  Villa-Nova,  juratus  dixit  idem  quod  Dodo,  prepositus  ; 
excepto  quod  iste  dixit  quod  de  tallia  de  marcio  vidit  accipere  x vel  v solidos  de 
quibusdam.  Dixit  etiam  quod  consuetudines  ouchiarum  quas  Dodo  dixit  esse 
cuilibet  eorum  proprias,  utrique  sint  communes.  Robertus  de  Valle-Floris,  jura- 
tus  dixit  idem  quod  Dodo,  prepositus.  Bovo  de  Uisselot,  juratus  dixit  idem  quod 
Robertus.  Tegerus  de  Uisselot,  juratus  dixit  idem  quod  Bovo.  Rainaudus  Parvus, 
juratus  dixit  idem  quod  Tegerus.  Constantinus  de  Uisselot,  juratus  dixit  idem 
quod  Rainaudus.  Odo  de  Uisselot,  juratus  dixit  idem  quod  Constantinus.  Hii 
sunt  testes  abbatis  Sancti-Mariani. 

Original,  du  XIIe  siècle,  scellé  autrefois;  Arcb.  de  l'Yonne  ; Fonds  Saint-Marien, 
L.  xxxii,  s.-l.  lre. 


CCLXXXIX. 

RELATION  DES  FONDATIONS  FAITES  DANS  L’ÉGLISE  DE  REIGNY  PAR  ARTAUD  II 

DE  CHASTELLUX. 


(Vers  l’an  1180). 

Après  la  mort  d’Artaud  de  Chastellux,  inhumé  à Avallon,  Rainaud,  son  gendre,  déclara 


XIIe  SIÈCLE.  309 

publiquement  qu’il  renonçait  à toutes  ses  prétentions  sur  ce  qu’Artaud  avait  légué  à 
l'abbaye  de  Reigny. 

Universum  capitulum  Avalonense  et  ego  Bernardus,  archipresbyter  et  thesau- 
rarius  Avalonis,  notum  fieri  volumus  presenlibus  et  futuris  quod,  cum  Artaudus 
de  Castrolucii,  pater  conjugis  Rainaldi,  fratris  domini  Jocelini,  apud  Avalonem 
fuisset  intumulatus,  postexequias  ejus,  predietus  Rainaldus  venit  corani  ntultis, 
tam  clericis  quam  laïcis,  et  quicquid  aliquando  reclamaverat,  adversus  fratres 
Regniaci,  de  beneficiis  quæ  predietus  Artaudus  et  antecessores  sui,  pro  salute 
animarum  suarum,  fratri bus  Regniaci  donaverant.  totum  aquitavit  ; et,  sicut 
scripta  eoruni  déclarant,  ita  eis  in  perpetuum  libéré  possidenduni  concessit. 

Hoc  totum  la udavit  Agnes,  uxor  ejus,  filia  jamdicti  Artaudi.  Hujus  rei  testes 
sunt  : Gaufridus  Clioe,  canonicus;  Hugo,  dominus  Castrilucii  ; Guillelmus  Ras- 
taus;  Bovo  de  Stabulis.  Ut  ergo  bec  omnia  inviolabili  firmitate  fratri  bu  s Regniaci 
permaneant  illibata,  presentem  cartulam  sigillis  nostris  volumus  roborari. 

Original,  scellé  autrefois  de  deux  sceaux  auxquels  les  cordelettes  sont  encore  atta- 
chées; Archives  de  l'Yonne:  F.  Reigny.  L.  u,  s.-l.  3e. 


ccxc. 

CHARTE  DK  GUILLAUME  I,  COMTE  DE  JOIGNY,  POUR  L’ABBAYE 
DE  SAINT-PIERRE-LE-VIF. 

(An  1180). 

Le  comte,  pour  le  repos  de  l’Ame  de  son  père,  fait  don  au  monastère  d’hommes  de  Paroy 
et  de  Villemer. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinilatis,  amen.  Ego  Willclmus,  cornes  Jove- 
niaci,  notum  fieri  volo  tam  presenlibus  quam  futuris  quod  dedi  et  quictavi 
ecclesie  Beati-Petri-Vivi  Senonensis,  pro  anima  patris  ntei,  Burgen  de  V i 1 1 a m a ri  s 
et  heredes  suos,  et  Burgen  de  Pariete,  uxorem  Odonis  cum  ipsa  in  manus  meas 
venerit.  Quod  ut  ratum  sit  et  confirmatum  sigilli  mei  karactere  et  testium 
subscripcione  confirmari  volui.  Hujus  rei  testes  sunt  ; Stephanus  Putauz  ; 
Regnardus  li  Boz;  Regnardus  Bosserius  ; Gauterus  Marescallus  ; Thounus,  pre- 
positus  ; Guibertus  Berricus. 

Original,  scellé  d'un  sceau  équestre  brisé  aux  3/4  ; Arch.  de  l’Yonne;  F.  Saint-Pierre- 
le- Vif,  liasse  de  Paroy.  — Recherches  sur  le  Tiers-Etat  au  moyen-dge,  etc.,  par 
M.Quantin,  p.  101. 


CAKTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  I.’yüNNE. 


-'MO 


CCXCI. 

FONDATION,  PAR  GEOFFROY  D’ARGY,  DE  LA  MAISON  DES  TEMPLIERS 

DE  SAINT-BRIS . 

(An  1180). 

Geoffroy,  après  un  exorde  solennel,  déclare  avoir  donné  au  Temple  qui  est  à Jérusalem 
et  aux  chevaliers  qui  y combattent  pour  le  Christ  divers  biens  situés  à Saini-Bris,  consis- 
tant en  maison,  terres  et  vignes,  et  des  droits  d’usage  dans  sa  forêt  d’Arcy. 

Il  veut  ensuite  que  le  prieur  des  Templiers  de  France  fasse  construire  une  maison  de 
pierre,  un  cellier  et  une  chapelle  à Saint-Bris.  11  lui  donne  pour  cela  son  clos  de  vignes 
sis  audit  lieu  et  qui  produit  cent  muids  de  vin  blanc. 

Yiro  venerabi li  fratri  A.,  priori  fratrum  Teuipli  qui  sunt  in  Galba  et  universo 
conventui  Fratrum,  Gaufridus  de  Arsi,  frater  domini  abbatis  Vezeliaci,  salutem  et 
fidele  obsequium  in  Christo  Domino.  Sedule  cogitaus  mecum  de  fallaci  jocundi- 
tate  liujus  labilis  vite,  et  nicliil  esse  considerans  qtiod  tam  veloei  fine  claudilur, 
conluli  me  ad  considerandum  quant  felices  sont  qui  Christo  militant,  quamillo- 
rurn  bonum  et  si  hic  per  exercicium  virtus  cum  amaritudine  permixtum  habet 
initium,  in  consumatione  félicitas  illorum  non  est  habitura  terminum.  Hi ne  est 
quod  milicie  Christi  particeps  fieri  cupiens,  licet  adhuc  mundi  hujus  negociis 
implicatus  detinear  in  seculo,  decrevi  in  possessione  mea  facere  milii  amicos 
(jui  me  recipiant  in  eterna  tabernacula. 

Do  itaqueTemplo  qui  est  Jerosolimis  et  militantibus  ibi  Christo,  in  perpetuum 
imam  carrucam  terre  quam  liabeo  apud  Sanctum-Priscum  et  imam  carrucam 
necessariis  b obus  instructam,  et  tria  jugera  vinearum  que  vulgo  dicuntur  tria 
arpenz,  et  torcular  unum  et  unam  domum  ad  vinum,  et  unam  grangiam  ad  bladum 
reponendum,  que  omnia,  Deo  propicio,  parata  erunt  ante  vindentiam;  et  aisan- 
ciam  in  nernore  meo  apud  Arsi,  scilicet  boscum  mortuum  ad  focurn  fratribus  ibi 
degentibus  et  paxillos  ad  opus  vinearum  quas  in  presenii  dedi  et  in  futuro  datu- 
rus  sum.  Et  quum  multis  ingruentibus  negociis  que  pretermitto,  ob  brevitatem 
cartule,  artha  pecuniarum  aliquantulum  exhausta  est,  et  ad  presens  deest  unde 
volum  meum  compleam,  ideo  su pplico  liberalitati  vestre  quatinus  ex  vestro  edi- 
ticetis  mansionem  fratrum,  scilicet  domum  unam  petrinam,  et  subtus  cellarium, 
et  capellam  honestam  ad  serviendum  Deo.  Et  trado  vobis  clausum  meum  qui  est 
apud  S.  Priscum  et  est  ferax  centum  modiorum  allai  vini,  ut  de  precio  vini  edifi- 
celur  domus,  cellarium  et  capella  ; et  tandiu  habete  clausum  donec  universas 


XIIe  SIÈCLE. 


3 î 1 

expensas  vestras  recipiatis.  Mittite  ergo  quemlibet  ex  vestris  virum  probum  qui 
elemosinam,  quam  devovi  Templo  pro  redemptione  anime  mee  etparentum  meo- 
rum  et  uxoris  et  natorum  meorutn,  recipiat,  et  opus  predictum  consummare 
acceleret.  Hogo  etiam  quatinus  in  medio  vestrorum  me  recipiatis  et  bénéficia 
ordinis  vestri,  mihi  sicut  uni  ex  vestris,  et  in  vita  et  in  morte  concedatis.  Et  si 
aliqua  occasio  vos  vel  ad  Villemosum  aocedere  vel  partibus  nostris  appropinquare 
fecerit,  mandate  mihi,  per  presentium  iatorem,  ubi  vobiscum  loqui  potero. 

Cartul.  Templiers  d’Auxerre;  Archives  de  l’Empire,  S.  5235.  — Lebeuf,  Mérn  sur 
l’Hisloire  d’Auxerre,  t.  iv,  n°  73,  2e  édition. 


CCXCII. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  SAINT- MA  10 EN 

D’AUXERRE. 

(An  1180). 

L'archevêque  rapporte  qu’Irbert,  chanoine  de  Sens,  mourant,  donna,  à l’abbaye  Saint- 
Marien  d’Auxerre,  une  grange  et  les  places  qui  en  dépendaient,  situées  devant  l’église 
Saint-Ber.oît  de  Sens  ; l’abbé  rendit  ces  héritages  aux  neveux  d’trbert  pour  en  jouir  pen- 
dant leur  vie;  et  Garnier,  l'un  d’eux,  y bâtit  une  maison  de  pierre  qui  appartiendra  à l’ab- 
baye après  sa  mort  et  celle  d’Anseau. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  Christi  fidelibus  quibus 
presens  pagina  pervenerit,  in  Domino  salutem.  Notum  lieri  volumus  tam  futuris 
quam  presentibus,  quod  Irbertus,  canonicus  Senonensis,  in  extrema  voluntate, 

granchiam  suam  ante  ecclesiam  Sancli -Benedicti  et  areas  gran- 

cliie  adjacentes,  pro  remedio  anime  sue,  et  pro  anniversario  suo  singulis  annis 
faciendo,  ecclesie  Sancti-Mariani  et  fratribus  ibi  Deo  servientibus  concessitet 
donavit.  Abbas  vero,  et  fratres,  ob  amorem  quem  erga  eundem  Irbertum  Iiabe- 
bant,  nepotibus  ejus  Garnerio  et  Ansello,  predictam  granchiam,  cuin  perti- 
nenciis  suis,  in  vita  sua  concesserunt  possidendam.  tali  siquidetn  eondicione 
quod  quicquid  ipsi  ibidem  edificaverint  vel  adquisierint,  ad  ecclesiam  Sanc- 
ti-Mariani, libéré  et  sine  eontradictione  revertetur.  Garnerius  autem  jam  ibi 
domum  lapideam  construxit,  quam  post  mortem  suam  et  Auselli,  fratris  sui, 
predicte  ecclesie  perpétua  possessione  concessit  et  donavit  habendam.  Et  pro 
investitura  eidem  ecclesie,  singulis  annis,  in  die  anniversarii  prefati  Irberti, 
idem  Garnerius,  vel  Ansellus,  quinque  solides  persolvet.  Quod  ut  ratum  maneat 


312  CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

et  inconvulsum,  presentis  scripti  attestatione  confirmari  fecimus,  et  sigilli  nostri 
munimine  roborari. 

Actum  Senonis,  anno  incarnati  Verbi  m°  c<>  lxxx°. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l'Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  de  Saint-Paul  de 
Sens. 

CCXCIIl. 

DONATION  PAR  GEOFFROY  D’ARCY  A L’ABBAYE  DE  CRISENON. 

(An  1180). 

Geoffroy  d’Arcy,  partant  pour  Jérusalem,  donne  à l’abbaye  droit  d’usage  dans  ses 
bois  d’Arcy,  pour  y prendre  chaque  jour  une  charretée  de  bois  mort,  si  cela  convient 
aux  religieuses. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Willelmus,  Dei  gratia  Autissio- 
dorensis  episcopus.  ÎNotiim  volumus  fieri  tant  presenlibus  (juam  futuris  quod 
Gaufridus  de  Arsiaco,  Jerosolimam  intrus,  ob  remediura  anime  sue  et  suorum,  in 
presentia  nostra,  dédit  et  concessit  in  perpetuum  domui  et  sanctinionialibus  de 
Crisenone  usuarium  morlui  nemoris  in  bosco  suo  de  Arsiaco,  ita  quod  singulis 
diebus  licebit  eis,  si  voluerint  et  potuerint,  capere  et  adducere  de  prediclo  nemore 
niortuo,  semel  in  die,  quantum  duo  equi  iu  una  quadriga  poterunt  ducere.  Con- 
cessit etiam  idem  Gaufridus  quod,  si  forte  quadrigam  monialium  in  prescripto 
bosco,  aut  in  eundo  vel  iude  redeundo,  frangi  con tigerit,  de  vivo  nemore  qua- 
drige fractioncm  posse  et  licere  reparari.  IIoc  totum  quoniam  opus  caritatis  et 
predicte  domui  valde  utile  et  necessarium  noverant,  laudaverunt  uxor  predicti 
G.,  lîlii  eorum,  filieque  ac  generi.  Utautem  firmiuset  certius  esset  donumistud, 
moniales  de  eo  investi  vit  sepedictus  G.  in  capitulo  suo.  IIoc  totum  ut  ratum  et 
immobile  imperpetuum  perseveraret,  ad  peticionem  utriusque  partis  scripto 
mandari  et  sigilli  nostri  munimine  roborari  fecimus.  Hujus  rei  testes  sunl  : Girar- 
dus,  abbas  Yizeliaci;  Gaufridus,  Beati-Petri  Autissiodori  et  Gaufridus  Sancti- 
Laurentii  abbates  ; Enjorreadus,  elemosinarius  Vizeliacensis  ; Udo,  monacbus  et 
presbiter;  Odo  de  Prato-Gilberti. 

Actum,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°c°lxxx°. 

B i b 1 . impér.;  Cartul.  de  Crisenon,  fol,  xxu  v°,  el  xxin  r”,  pièce  57.  — D.  Viole,  His- 
toire des  évêques  d’Auxerre,  t.  n,  fol.  cxxxvu  ; Bibl.  d'Auxerre,  M*.  n 1-27. 


XIIe  SIÈCLE. 


313 


CCXCIV. 

DONATION  PAR  GUILLAUME  DE  RAVIÈRES  AUX  RELIGIEUSES  DE  JULLY. 

(An  1180). 

On  voit  par  cet  acte  que  Guillaume,  seigneur  de  Ravières,  et  ses  prédécesseurs,  avaient 
fait  aux  religieuses  de  Notre-Dame  de  Juliy  certaines  aumônes  qu’Etienne  Villain,  son 
gendre,  contestait.  Enfin,  à la  sollicitation  de  personnes  nobles  et  prudentes,  ce  dernier 
les  reconnut  et  il  se  réserva  seulement  les  droits  de  justice  sur  les  étrangers.  Il  donna  en 
outre  aux  religieuses  ses  droits  sur  le  moulin  de  Tormancy. 

Ego  Man  asses,  Dci  gratia  Lingonensis  ecclesie  episcopus,  notum  facio  omni- 
bus tam  futuris  quam  presenlibus,  quod  Guillelmus,  Raveriarum  dominus,  ejus- 
que  antecessores,  quasdam  elemosinas  Sancte-Marie  de  Julleyo,  et  sanctimonia- 
libus  ibidem  Deo  servientibus  declaravit,  quas  Stephanus  Yillanus,  gêner  ejus, 
contradicebat.  Deinde  nobiüssimi  viri  et  prudentissimi,  cum  super  hoc  convene- 
rant,  et  ad  hoc  induxerunt  quod  elemosinas  a predictis  antecessoribus  Raveria- 
rum datas  a monticulo  Combe  Richardi-Jacet,  ut  mete  posite  fuerunt,  usque  ad 
introitum  nemoris  illius  quod  vocatur  Cliapulaine,  eidem  ecclesie  libéré  et  quiete 
possidendas  concessit,  excepta  justicia  quam  super  foreuses  sibi  retinuil.  Super 
familiam  vero  Julleii,  neque  super  res  earum,  neque  super  homines  ad  eas  per- 
tinentes, vel  qui  per  easdem  in  predicta  elemosina  erunt,  nullam  retinuit  justi- 
ciam.  lias  etiam  predictas  elemosinas  laudavit  ipse  et  concessit,  et  uxor  ejus, 
et  omnes  liberi  ejus,  et  filiastra  ejus  Coquille,  et  omnes  homines  qui  infra  metas 
de  ipsa  terra  aliquid  excolebanl,  omnes  laudaverunt.  Hoc  etiam  predictus  Stepha- 
nus  et  successores  ejus  contra  omnes  illos  qui  super  hoc  aliquid  calumniabunt 
garantire  debent  ; familia  vero  domus,  si  aliquid  in  predicta  forisfecerit,  chalal- 
lum  restituai u r sibi.  De  bac  ipsa  re,  de  domus  caritate,  cenium  solidos  et  sex 
denarios  habuit.  In  molendino  vero  de  Tormencey,  quicquid  habebat  sanctimonia- 
libus  Julleii,  in  elemosina  dédit  et  concessit,  in  mcnse  mardi,  pro  census  duo- 
bus  solidis  persolvendis.  Hujus  rei  testes  sunt  : Roberlus,  prior  Julliaci  (1), 
cujus  tempore  hoc  factum  fuit;  Anselmus,  camerarius  ; Rainaudus,  conversus 
de  Julleio;  Harduinus;  Garinus;  Ricardus,  Johannes,  Raveriarum  cappellanus  ; 

(1)  Il  y avait  alors  à Juliy  des  religieux  et  des  religieuses. 


II 


40 


314 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 

Jocelinus  de  Avalon,  qui  rem  istam  composuit;  Gaufridus  d’Arren  ; Petrus  Ail- 
lerez; Chavinus,  villicus  ejus;  Odo  de  Marmaigne. 

Actum  est  hoc,  (anno)  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxxx°. 

Copie  sur  papier  du  XVI®  siècle;  Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  du  prieuré  de  Jully. 

ccxcv. 

DONATION  PAR  GUILLAUME  I,  COMTE  DE  JOIGNY,  A L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1180). 

Le  comte  déclare  avoir  donné  aux  moines  de  Pontigny  la  permission  de  pêcher,  pen- 
dant dix  jours  et  dix  nuits,  dans  toutes  ses  rivières.  D y ajoute  l’exemption  de  tout  péage, 
tonlieu,  minage  et  coutumes  dans  ses  terres  pour  les  objets  qu’ils  y amèneront,  qu’ils 
achèteront  ou  vendront. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinilatis,  ego  Willermus,  cornes  Joviniaci, 
notum  facio  presentibus  et  futuris  quod  fratribus  in  Pontiniacensi  monasterio 
Deo  servientibus  in  elemosinam  dederim,  tam  pro  anime  mee  quant  parenlum 
meorum  sainte,  decem  diebus  et  totidem  noctibus  per  annos  singulos  plenarium 
piscationis  in  omnibus  aquis  meis,  quando  voluerintet  quot  voluerint  piscalorum 
ministerio.  IIoc  etiam  predictis  concessi  fratribus  ut  secura  liberlate  per  totam 
terrant  meam,  tam  in  terris  quant  in  aquis,  transeant,  vendant  et  entant,  absque 
omni  exactione  pedagioi  um,  theloneoruni,  ntinagiorum  et  quarumlibet  consue- 
tudinum  quas  pro  rebus  suis  reddere  tenebanlur.  Facta  sunt  autem  liée  apud 
Pontiniacum,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxxx°,  présente  venerabili 
pâtre  et  domino  Guichardo,  Lugdunensi  archiepiscopo,  et  universo  predictorum 
fratrum  conventu,  atleslantibus  Ilugone,  archidiacono  Senonensi  ; Odone  Le 
Bot;  Rainardo  Eschalei  ; Johanne  Jadrier;  Seguino,  filio  prepositi  ; Bichardo, 
chamerario  et  Brictio,  piscatore.  liée  vero  que,  ut  dictum  est,  apud  Pontiniacum 
sunt  facta,  postea  apud  Joviniacum  concessit  uxor  ntea  Aalait,  et  frater  meus 
Gaucherius,  presentibus  et  attestantibus  Arnaudo,  priore  de  Sancta-Maria  et 
ejusdent  cellarario  ; Gaufrido  ; Rainaudo,  decano;  Fromondo  Quarterio  ; Garino, 
filio  prepositi  de  Cesiaco  ; Galone,  magislro  Gaucherii  ; Fromondo  Balduini  et 
Milone,  clerico  de  Pontejon.  Ut  autem  hec  rata  semper  et  inconcussa  teneantur, 
ea  ipsa  in  presenti  cartula  conscribi  feci  et  sigilli  ntei  impressione  confirmavi. 

Actum,  tempore  Alexandri,  summi  ponlificis  ; Philippi,  regis  Galbe  ; Pétri, 
Pontiniacensis  abbatis. 

Original,  scellé  du  sceau  équestre  du  comte  de  Joigny;  Arch.  de  l’Yonne;  Fonds 
Pontigny,  L.  iv. 


XIIe  SIÈCLIî. 


315 


CCXCYI. 

DONATION  PAR  ANSERIC  DE  MONTRÉAL  A L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1180). 

Anseric  de  Montréal  déclare  avoir  donné  à l’abbaye  de  Pontigny  un  arpent  à prendre 
dans  sa  carrière  de  Valtournis;  ce  qui  fut  approuvé  par  Sibille,  sa  femme  et  ses  fils.  Le 
Chapitre  de  Montréal,  qui  ratifia  ce  don,  reçut  6 deniers  de  cens  de  l’abbaye. 

La  charte  porte  les  noms  de  huit  chanoines. 

Ego  Ansericus  de  Monteregio,  senescalchus  Burgundie,  notum  facio  presenti- 
bus  et  futuris  quod  Deo  et  Beate-Marie  Ponliniacensi  in  elemosinam  dedi  arpen- 
tum  unum  in  petraria  super  Valeisturneis,  jure  perpetuo  possidendum,  sed  et 
viam  securam  in  eundo  et  redeundo  ad  petraria  ni  per  totam  terrain  raeam,  tam 
fralrilnis  Pontiniacensibus  quam  quadrigis  et  omni  carreiamento  eorum.  Verum- 
tamen,  si  transeuntes,  euntes  et  redeuntes  damnum  alicujusmodi  aliquid  fecerint, 
restaurato  catallo,  fratres  et  res  eorum  in  pace  erunt  absque  oceasione  forisfacti. 
Hoc  concessi  et  laudavi  ego  et  uxor  mea,  nomine  Sibilla,  et  infantes  mei  Anse- 
ricus et  Johannes.  Idipsum  quoque  concessit,  bona  fide,  et  laudavit  totum  capi- 
tulum  canonicliorum  (sic)  de  Monteregio,  quibus  propter  hoc  a fratribus  Ponti- 
niacensibus vi  denarii  censuales,  singulis  annis,  in  festo  Sancti-Remigii  redden- 
tur.  Ut  autem  bec  elemosina  a me  domui  Pontiniacensi  facta  tirma  debeat  ac 
stabilis  permanere,  nomina  canonicliorum  qui  li oc  laudaverunt  feci  subscribi,  et 
sub  bac  confirmatione  mea  meo  sigillo  signa  ri  et  muniri  precepi.  Et  bec  sunt 
nomina  canonicliorum,  Robertus  ; Stepbanus  Werricus,  de  Avalone  ; Gilo  ; 
Adam;  Stepbanus  de  Maillei;  Stepbanus  de  Montemirabili;  Rainaldus  de  Ru- 
beomonte. 

Actum,  anno  ab  Incarnatione  m°  c»  lxxx<>,  tune  abbate  Pontiniaci  domno 
Petro. 

Original,  scellé  du  sceau  équestre  du  sire  de  Montréal;  Arch.  de  l’Yonne;  Fonds 
Pontigny,  L.  lxii,  s.-I.  lrc. 

CCXCVII. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  LA  POMMERAYE. 

(An  1180). 

L’archevêque  atteste  la  donation  faite  à l’abbaye  par  Gautier  de  Vimpelles  de  tout  ce 
qu’il  possédait  dans  la  dîme  de  Serbonnes. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  Cbristi  fidelibus  ad 


316 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


quos  presens  pagina  pervenerit,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  tam 
futuris  quant  presentibus  quod,  veniens  ante  nos,  Gauterius  de  Vimpola  concessit 
et  donavit  in  perpetuam  elemosinam,  ecclesie  de  Pomerio  et  monialibus  ibidem 
Deo  servientibus,  totam  decimam  qaam  apud  Serbonam  possidebat.  Hanc  autem 
elemosinam  laudavit  Beatrix,  nxor  ejus,  et  Emmelina,  filia  sua,  et  Radulfus, 
frater  suus,  de  Yimpola,  a quo  idem  Gauterius  prescriptam  decimam  tenebat,  et 
Guillelmus  Tuebof  a quo  tenebat  Radulfus.  Quod  ut  ratum  maneat  et  inconvul- 
sum,  presentis  scripti  attestatione  confirmari  fecimus  et  sigilli  munimine 
roborari. 

Actum  Senonis,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m«>  c»  lxxx°. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  Notre-Dame  de 
Sens,  L.  xii.  H il 


Il 


En  1198,  Guillaume  Tuebœuf  abandonne  aux  religieuses  de  la  Pommeraye,  les  dîmes 
qu’il  réclamait  sur  des  terres  sises  a Serbonnes,  qui  avaient  été  nouvellement 
défrichées.  Il  avait  été  longtemps  excommunié  à cause  des  réclamations  qu’il  avait 
faites  à ce  sujet.—  Ibidem. 

En  1208,  Geoffroy  de  Serbonnes,  chevalier,  donna  aux  religieuses  de  la  Pomme- 
raye  tous  ses  droits  sur  les  dîmes  de  Serbonnes.  Cet  acte  fut  ratifié  par  sa 
femme  Reribe,  par  Marthe  et  Marguerite,  ses  filles,  et  Geoffroy,  encore  enfant,  son 
fils  ; Renaud,  son  frère  et  ses  trois  sœurs  et  Félicité,  sa  mère.  Ensuite  le  même 
Renaud,  écuyer,  Guillaume  Tuebœuf  et  Hugues  de  Gisy,  chevalier,  et  Jobert 
Fauconnier,  se  rendirent  garants  de  cet  acte.  — Ibidem. 

En  1214,  le  lundi  avant  Saint-Luc,  noble  dame  Floria  de  Serbonnes,  Odin  et  Girard, 
ses  fils,  et  Girard  Paisloa,  chevalier,  ratifièrentdevant  l'official  de  Sens  la  donation 
faite  par  Geoffroy  de  Serbonnes,  chevalier,  fi  l’abbaye  de  la  Pommeraye,  d’une  cer- 
taine dîme  à percevoir  à Serbonnes  et  qui  était  du  fief  dudit  Girard.  — Ibidem. 

En  1219,  au  mois  de  juin,  Geoffroy  de  Serbonnes,  chevalier,  « fils  de  noble  dame 
Félicité  » donna  fi  ses  sœurs  Agnès, Alix  et  Marie,  religieuses  à la  Pommeraye.  la 
terre  qu’il  avait  achetée  de  Robert  Aalesim,  sauf  le  dioit  de  cens;  de  manière  que 
lesdites  religieuses  pourraient  disposer  de  cette  terre  à leur  volonté.  Si  par  une 
circonstance  imprévue  cette  terre  advenait  fi  son  frère  Renaud,  chevalier,  celui-ci 
la  tiendrait  dudit  Geoffroy. 


CCXCVIII. 

CHARTE  D'HUGUES,  DE  MONT-SAINT-JEAN,  POUR  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(An  1180) 


Hugues,  seigneur  de  Mont-Saint-Jean,  et  son  fils  Etienne,  ont  fait  abandon  aux  moines 
de  Reigny  de  la  quatrième  partie  des  terres  et  bois, laquelle  ils  leur  réclamaient  et  laquelle 


XIIe  SIÈCLE. 


317 

le  comte  Guillaume  leur  avait  donnée,  lorsqu’il  détenait  en  gage  la  partie  du  fief  de 
Châtel-Censoir  qui  leur  appartenait.  Les  moines  leur  ont  donné  en  récompense  65  livres 
de  Souvigny. 

Ego  Hugo,  dominus  Montis-Sancti-Johannis  et  ego  Stephanus,  fîlius  ipsius 
Hugonis,  notuin  fieri  volumus  presentibus  et  futuris  nos  acquitasse  et  in  perpe- 
tuuni  libéré  concessisse  fratribus  de  Reigniaco  quartam  partem  quam  reclama- 
bamus  in  terris  et  nemoribus  quæ  cornes  Guillernius  Nivernis  donavit,  cum  in 
vadimonio  partem  nostram  Castri-Censorii  a nobis  teneret. 

Acquitavimus  etiam  eis,  jure  perpetuo,  deinceps  libéré  possidendurn,  et  conces- 
sinnis  grangiam  Lescberiarum.cuni  omnibus  appendiciis  suis, terris  scilicet,silvis, 
pratis,  pascuis,  usuariis  et  aasanciis,  et  quidquid  juste  vel  injuste  adversus  jam 
dictos  fratres  de  Reigniaco  reclamabamus,  vel  reclamare  poteramusin  liiis  omni- 
bus quæ  prædicti  fratres  tenebant  vel  investit!  erant  mense  uno  antequam  redi- 
meremus  partem  nostram  Castri-Censorii  a comité  Bellimontis,  in  omnibus  fini- 
bus  Lescheriarum,  et  in  omnibus  que  pertinent  ad  castellaniam  Castri-Censorii. 
Hæc  omnia,  pro  sainte  animarum  nostrarum  et  antecessorum  nostrorum,  Deo  et 
Sanctæ-Mariæ  et  predictis  fratribus  de  Reigniaco  in  elemosynam  jure  perpetuo 
dedimus  et  concessimus,  et  ob  boc  etiam  a predictis  fratribus,  de  bénéficie 
ecclesiæ  Reigniaci,  xlv  libras  Silviniacenses  accepimus.  Hoc  enim  ab  Hugone, 
domino  Montis-Sancti-Jobannis,  concessum  est  et  laudatum  subtus  Montem- 
Sancti-.Tohannis. — Hoc  etiam  donum  a me  Stephano,  tilio  predicti  Hugonis,  et  a 
fratre  meo  Guillermo  concessum  est  et  laudatum  apud  Vizeliacum,  in  domo 
Aymonis  pelliparii,  et  positum  in  manu  abbatis  Reigniaci . Hoc  laudavit  Gila, 
uxor  mea,  apud  Noiers  castrum.  Hoc  totum  laudavit  Isabiaus,  uxor  mea,  et 
mater  tilii  mei  Stephani,  in  Castro  canonicorum  de  Yergi,  et  Johannes,  tilius 
meus.  Laudavit  hoc  Agnes,  filia  mea,  in  domo  de  Yergi.  Ut  igitur  istud  ratum  et 
firmum  perpetuo  habeatur,  præsentis  scripti  munimine,  et  sigilli  noslri  et  sigil- 
lorum  capituli  Sancti-Viventii,  et  capituli  canonicorum  de  Vergi  fecimus  roborari. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnalione  Domini  vi°  c°  lxxx0. 

Duchesne,  Hisi.  généal.  de  la  maison  de  Vergy  ; Preuves  du  liv.  m,  p.  165. 

Dans  une  autre  pièce  les  mêmes  personnages  rendent  compte  à l’évêque  d’Autun 
de  la  donation  qu’ils  ont  faite  a l’abbaye  de  Reigny,  et  le  prient  d’en  délivrer 
une  charte  approbative. 

Archives  de  l'Yonne  ; Fonds  Reigny,  Liasse  xv,  s.-l.  1”. 


318 


CARTULA1 RE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


CCXCIX. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  REIMS,  EN  FAVEUR  DU  CHAPITRE 

DE  SENS. 

(An  1180). 

L’archevêque  rapporte  comment  Guérin,  vicomte  de  Sens,  étant  mort  sans  enfants, 
Galeran,  son  beau  frère, voulant  se  mettre  à l'abri  des  vexations  auxquelles  il  était  exposé, 
abandonna  au  prélat  la  mo  tié  des  moulins  situés  sur  la  Vanne  (à  Sens)  qui  provenaient  du 
chef  de  sa  femme  et  se  soumit  à être  son  vassal  pour  le  reste.  L’archevêque,  désirant 
augmenter  le  nombre  des  p:  ébendes  de  l’église  de  Sens,  en  créa  une  qu’il  dota  des  revenus 
de  la  moitié  des  moulins  de  la  Vanne,  et,  du  consentement  du  Chapitre  de  Sens,  la  donna 
à maître  Girard,  archidiacre  de  Troyes. 

Willelmus,  Dei  gratin  Remoruni  archiepiscopus,  apostolicæ  sedis  legatus, 
omnibus  ad  ([nos  litteræ  présentés  pervenerint,  in  Domino  salulem.  Noverint  uni- 
versi  quod,  cum  curam  et  administrationem  Senonensis  ecclesiæ  gereremus,  et 
Garions  vicecomes  absque  liberis  dccederet,  Galerannus,  qui  defuncti  Garini 
sororem  in  uxorem  duxit,  propler  infestationes  et  molestationes  quæ  sibi  infere- 
bantur,  ut  nos  in  acquisilione  heredita tis  quæ  uxorem  suam  de  jure  contingebat 
sibi  patrocinium  præstaremus,  et  pro  relevatione  feodi  nostri  medietatem  molen- 
dinorum  super  Vannam  positorum,  quæ  hereditario  jure  ad  uxorem  suam  specta- 
bant,  nobis  et  successoribus  nostris,  assensu  uxoris  et  hæredum  suorum,  in 
perpetuum  possidenda  concessil.  Nos  autem,  numerum  præbendarum  quæ  in 
Senonensi  ecclesia  pauca  erant,  augere  desiderantes , de  præfata  medietate 
molendinorum  et  fructibus  inde  provenientium,  unam  ordinavimus  prebendam, 
quam,  assentienle  ejusdem  ecclesiæ  capilulo,  magistro  Girardo,  archidiacono 
Trecensi  assignavimus  ; hoc  tainen  tenore  quod  post  obilum  ipsius  Girardi,  ipsa 
niedietas  molendinorum  in  jus  commune  capituli,  vel  ad  ipsum  archiepiscopum 
revertatur,  dummodo  numerus  præbendarum  qui  per  nos  auctus  est  non 
decrescat. 

Copie  du  XVIIIe  siècle;  Archives  de  l’Yonne;  F.  Chapitre  de  Sens.  — Moulins  du 
Roi  à Sens. 


XII*  SIÈCLE. 


319 


ccc. 

SENTENCE  DE  L’ARCHEVÊQUE  GUI,  AU  PROFIT  DU  CHAPITRE  DE  SENS. 

(An  1180). 

L’archevêque  rejette  les  prétentions  de  Guillaume  de  Maulni,  qui  réclamait  la  propriété 
d’une  maison  située  près  de  l’église  Saint-Benoît  à Sens,  et  confirme  la  sentence  prononcée 
en  ce  sens  par  son  prédécesseur,  l’archevêque  Guillaume. 

Guido,  Deigratia  Senonensis  arcliiepiscopus,  omnibus  fidelibus  ad  quos  littere 
iste  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod  Willermus  de 
Malonido  queslionem  movit  in  presentia  nostra,  adversus  capitulum  Senonensis 
ecclesie,  super  domo  quadam  quam  Willermus  concanonicus  eorum  prope  eccle- 
siam  Sancti-Benedicti  possidet.  Canonici  vero  dicebant  se  nolle  inde  respondere, 
nec  litem  ingredi,  quia  tempore  Willermi,  tune  Senonensis  arcbiepiscopi,  nunc 
Remensis,  ab  eodem  Willermo  de  Malonido  et  Iterio,  fratre  ejus,  adversus  Irberlum 
canonicum  mota  fuit  questio;  et  cum  diu  causa  fuisset  inde  ventilata,  res  ad  hoc 
processit  quod  predictus  Irbertus  in  possessione  prescripte  domus  quiete  et  paci- 
fiée remansit,  et  inde  munimen  et  confirmacionem  prefati  arcbiepiscopi  obtinuit. 
Willermus  autem  de  Malonido  inficiabatur  inde  motam  fuisse  questionem  ; cum- 
que  canonici  testimonium  ütterarum  prefati  predecessoris  nostri  Willermi  inde 
présentassent  (1),  nos  eis  domum  sepedictam,  consilio  sapientum  virorum  qui 
nobis  assistebant,  adjudicavimus.  Ut  autem  boc  ratum  et  inconcussum  maneat, 
présentera  paginam  scribi  et  sigilli  nostri  auctoritate  fecimus  roborari. 

Actum  Senonis,  anno  incarnati  Verbi  millesimo  centesimo  octogesimo. 

Original,  muni  du  sceau  de  l’archevêque  Gui;  Arch.  de  l’Yonne  ; F.  du  Chapitre  de 
Sens. 


CCCI. 

STATUTS  DONNÉS  PAR  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  AUX  RELIGIEUX  DE  FLOTTIN, 
DÉPENDANT  DE  L’ABBAYE  DE  SAINT- JEAN. 

(An  1180). 

L’archevêque,  voyant  qu’il  existait  entre  l’abbaye  Saint-Jean  de  Sens  et  sa  nouvelle 
colonie  de  Flottin  quelques  dissentiments,  résolut  d’y  porter  remède.  Les  moines  de  Flottin 

'(1)  Voyez  ci-dessus  la  pièce  n°  CLXXXVI  de  l’an  1168-1177. 


320  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

avaient  rendu  leur  règle  plus  sévère.  Il  les  en  félicite  etles  autorise  à recevoir  de  nouveaux 
frères  sans  avoir  besoin  de  l’approbation  de  l’abbé  de  Saint-Jean.  11  règle  les  rapports  res- 
pectifs des  deux  maisons.  Puis  il  décrit  les  vêtements  et  la  nourriture  des  moines  et  l’en- 
semble de  leur  vie.  — Les  femmes  ne  doivent  pas  entrer  dans  le  monastère. 

In  nomme  sancte  et  individue  ïrinitatis,  ego  G.,  Dei  gratia  Senonensis 
arehiepiscopus,  dilectis  filiis  nostris  rétro,  abbati  ecclesie  Beati-Johannis  et 
fratri  Willelmo  de  Floten,  omnibusque  eorum  fralribus  tant  presentibus  quam 
futuris,  salntem  in  perpetuum.  Notum  est  ubique  et  scitum  ab  omnibus  quoniam, 
sien t res  parve  cito  per  concordiam  crescunt,  ita  et  maxime  ubi  subintrat  dis- 
cordia  brevi  dilabuntur.  Eapropter,  videntes  ecclesiam  Beati-Johannis,  ejusque 
plantacionem  novellam  adhuc  et  teneram,  ecclesiam  scilicet  Beate-Marie  de  Flo- 
ten, si  non  perverso,  averso  tamen  aliquantulum  tramite  incedentes,  ne  scintilla 
latens  in  cinere quandoque  per  negligentiam  subitum  exbalaret  incendium,  decre- 
vimus  eis  occurrere,  matremque  ad  filiam,  filiamquead  matrem  amice  el  concor- 
diter  revocare.  Communicato  ita<{ue  consilio  cum  dilecto  tilio  nostro  Willelmo) 
aliisque  fralribus  de  Floten,  simnlque  cum  venerabili  P.,  abbati  Sancli-Johannis 
et  fra tribus  suis,  cepimus  de  pace  et  concordia  eorum  sollicite  et  diligenter 
agere  et  providere.  Cum  ergo  audiremus  predictos  fratres  de  Floten  a bono  et 
primo  fundamcnlo  arctioris  vite  nolle  omnino  recedere,  sed  lenuem  victum, 
duramque  sibi  et  potus  abstinentiam  desideranter  amare,  grossamque  et  vilem 
vestium  consuetudinem,  tanquam  secularis  vite  veri  contemptores  et  Dei  ama- 
tores,  avide  sustinere,  simnlque  vigiliis,  oration i bus  et  psalmodiis  ardenter  insis- 
tentes,  bone  vite  propositum  quod  inceperant  nequaquam  mutare,  sed  velle  in 
melius  consummare,  multum  gavisi  sumus  et  de  numéro  fratrum  quem  ad  arnpli- 
ficandum  servicium  Dei  augeri  postulabant,  ego  et  tota  ecclesia  Beati-Johannis 
lelum  prebuimus  assensum.  Statuimus  itaque  et  decrevimus  quatinus  quos  et 
quantos  vellent  fratres  ad  servicium  Dei  faciendum,  pro  voluntate  sua  et  possi- 
bilitate  loci,  susciperent  sine  omni  contradictione  abbatis  et  capituli  Sancti- 
Johannis.  Porro  abbas  Sancti-Johannis  cum  voluerit  et  licuerit  ei,  veniet  ad 
locnm  ilium;  et  fratres  qui  suscepti  fuerint  debitam  ei,  tanquam  proprio  abbati, 
et  successoribus  suis  professionem  facient;  et  tune  ab  eo  in  eodem  loco  canoni- 
cam  benedictionem  suscipiant,  et  amplius  non  licebit  ei  eos  amovere  de  loco.  Si 
vero,  pro  culpa  sua,  aliquem  de  fratrib us  ille  prior  qui  preerit  loco,  tanquam  ino- 
bedientem  et  rebellem,  de  ecclesia  illaamoverit,  velipse  sponle  sua  sine  1 icentia 
prioris  inordinate  inde  exierit,  non  liceat  abbati  suscipere  ilium  in  ecclesia  Sancti- 
Johannis  sine  assensu  prioris  de  Floten  et  fratrum  suorum.  Addidimus  etiam, 
si  aliquis  canonicorum  ecclesie  Sancti-Johannis,  spiritu  Dei  tactus,  vilam  suam 


XIIe  SIÈCLE. 


321 

emendare  et  ordinem  supradicte  ecclesie  suscipere  voluerit,  ut  fratres  ejusdem 
loci  suscipiant  eum,  remota  omni  exactione  abbatis  et  capituli  Sancti-Johannis, 
ita  tamen  si  bone  et  laudabilis  vite,  liberque  et  absolulus  a prime  professionis 
subjeciione  fuerit.  Susceptus  autem  novam  abbati  Sancti-Johannis,  secundum 
morem  et  ordinem  illius  ecclesie,  professionem  faciet  et  stabilitatem  corporis  sui 
in  loco  illo  promittet.  Hoc  autem  ita  factum  est  et  utraque  parle  concessum,  ut 
quandiu  de  susceptis  fratribus  ecclesie  Sancti-Johannis  ibidem  vivi  très  inventi 
fuerunt,  quartus  non  suscipiatur  nisi  voluntate  et  spontanea  concessione  prioris 
et  fratrum  de  Flolen.  De  constitucione  autem  prioris  in  eodem  loco,  utriusque 
partis  assensu  ita  decretum  est  ut  fratres  de  Floten  liberam  electionem  habeant, 
et  unum  de  collegio  suo  quem  idoneum  cognoverint  priorem  constituant  cui 
omnes  alii  obediant;  ad  cujus  oflficium  et  arbitrium  pertinebit  cura  et  adminis- 
tracio  tocius  loci.  Cum  autem  abbas,  visitacion is  gratia,  locum  adierit,  sustitu- 
tum  (sic)  priorem  ei  presentabunt  quem  ipse,  cessante  contradictione,  suscipiet, 
eique  tocius  administracionis  curam  imponet.  Sivero  de  prioris  sustitucione,  ut 
in  talibus  consuetum  est,  discordia  suborta  fuerit  et  fratres  inter  se  convenire 
non  poterint,  abbas  Sancti-Johannis  ad  diem  eligendi  constitutum  vocabitur,  et 
si  fratres  tune  etiam  non  concordaverint,  abbas  meliori  et  saniori  parti  cedens, 
eorum  consilio  et  assensu,  priorem  ibidem  constituet.  Yestimenta  luijuscemodi 
erunt  : lineis  vestibus  exceptis  superpelliciis  et  femoralibus,  non  utentur;  pelli- 
cias,  tunicas  albas , pallia  candida,  capas  nigras  habebunt.  Simililer  et  lectis- 
ternia  eorum  culcitras  et  linea  stramenta  non  habebunt,  sed  cervicalia  tantum 
ad  relevationem  capitis.  Esus  carnis  et  sagiminis  apud  eos  nullus  omnino  erit, 
nisi  tantum  infirmis.  Ova  autem  et  caseos  comedendi  poteslas  indulgebitur  eis, 
excepta  quadragesima  ante  Natalem  Domini.  A festo  Sancte-Crucis  usque  ad 
Natalem  Domini  cotidie  jejunabunt,  excepta  festivitatc  Omnium-Sanctorum.  A 
Natali  Domini  usque  ad  Epiphaniam  licebit  eis  bis  comedere.  Ab  illo  die  usque 
ad  Pascha  jejunabunt,  excepta  Purificatione  Beate-Marie.  Di  ecclesia  semper 
silentium  tenebunt,  nisi  de  confessione.  In  mensa  nulli  fratrum  permittetur  loqui, 
nisi  soli  magistro,de  necessariis.  A complectorio  usque  ad  capitulum  posl  primam 
factum  silentium  ubique  tenebunt,  nisi  necessitate  compellente.  Ad  mensam 
eorum  mulieres  non  comedent  nec  consanguinee,  nec  extranee,  nec  infra  septa 
eorum  nocte  requiescent,  nec  otficinas  sine  legitimo  teste  ingredientur.  Animalia, 
terras  et  décimas,  et  quascunque  alias  possessiones  in  elemosinam  datas,  vel  quo- 
cumque  alio  modo  juste  adquisitas,  licebit  eis  habere,  ad  procurationem  fratrum 
pauperum  et  hospitum  sustentacionem.  Priori  et  fratribus  quibus  a priore  in- 
junctum  fuerit,  licebit  ire  et  equitare  secundum  regulam  Sancli-Augustini.  De 

41 


ii 


322  CA  RT  U LAI  RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

terris,  pratis  et  vineis,  aliisque  ecclesie  redditibus,  ne  priori  nec  fratribus  licebit 
aliquid  vendere  vel  invadiare,  sine  consilio  abbatis  et  capituli  Sancti-Joliannis, 
et  hoc  propter  majorera  loci  utilitatem  et  aumentacionem  [sic).  Fratres  vero  de 
Floten  viginti  solidos  conventui  Sancti-Joliannis,  die  festo  inferventis  olei,  annua* 
tira  persolvant.  Ut  autem  bec  omnia  supradicta  ad  honorera  Dei  et  perfectum  loci 
firmiter  et  fideli ter  in  perpetuum  observentur,  mandamus  et  precipimus  ; et  ne 
ultra  quod  a nobis  scriptum  et  institutum  est  altéra  contra  alteram  partem 
excedere  vel  inquirere  présumât,  sub  anatemate  probibemus,  nisi  de  nostro  et 
utriusque  partis  assensu.  Hec  autem  ut  rata  et  inconcussa  perraaneant,  pontifi- 
cal! auctoritate  et  sigilli  nostri  irapressione  confirraamus  et  corroboramus. 

Actum  publiée,  in  capitule)  Sancti-Joliannis,  ab  Incarnacione  Domini  m°  c° 

LXXX°. 


Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  F.  de  l’abbaye  de  Saint-Jean  de 
Sens.  — Prieuré  de  Flottin,  L.  i. 

CCCII. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  SAINT-PIERRE- LE -VIF. 

(An  1180). 

Ansauc  Bise-le-mène  donne  à l’abbaye  Saint-Pierre  tout  ce  qu’il  possédait  dans  les  dî- 
mes de  Paroy  et  des  Coutures,  et  des  cens  à Saint-Martin-sur-Oreuse.  L’abbé  lui  cède  en 
retour  tout  ce  que  le  monastère  possédait  à Gravon. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  Cliristi  fidelibus  ad 
quos  littere  iste  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  tara  futu- 
ris  quam  presentibus  quod  Ansellus  Bisalameine,  in  nostra  presentia  constitutus, 
totam  partem  suant  quam  habebat  in  décima  de  Pareto  et  de  Culturis,  concessit 
et  quitavit  in  perpetuum  Odoni,  abbati  Sancti-Petri-Vivi  et  monasterio  suo, 
manuque  propria  affiduciavit  quod  inde  garantiam  rite  per  omnia  portaret.  Id 
etiam  concesserunt  et  laudaverunt,  Joscelinus  de  Toiriaco,  de  cujus  feodo  id 
erat,  et  Hersendis,  uxor  predicti  Anselli,  de  cujus  jure  id  constabat  esse,  et 
Milo,  filins  ejus.  Concessit  preterea  et  donavit  predicto  abbati  et  prefato  monas- 
terio, assensu  et  laudalione  Hersendis,  uxoris  sue  et  Milonis,  filii  sui,  duodecim 
denarios  census  apud  Sanctum-Martinum-super-Horosam,  in  molendino  de 
Becberel,  singulis  annis,  in  crastino  Natalitatis  Domini  reddendos.  Abbas  vero 
assensu  et  voluntate  totius  capituli,  concessit  et  in  perpetuum  quitavit  supradicto 
Ansello,  et  beredibus  ejus,  quicquid  habebat  in  potestate  de  Gravaone,  tam  in 


XIIe  SIÈCLE. 


m 

terris  quant  in  pratis  et  in  aquis,  absque  corporibus  hominum  vel  feminarum.  Si 
vero  super  bis  labor  vel  calurapnia  ei  emergeret,  abbas  ei  garantiam  rite  porta- 
ret.  Concesserunt  etiani  eidem  Ansello  abbas  et.  conventus  quod  ipsam  terrant 
de  Gravaone  in  ltominium  acciperet  a Joscelino  de  Toiriaco,  de  cujus  feudo  (sic) 
erat  prescripta  décima.  Hoc  quoque  voluntus  sciri  quod  abbas  pro  excambio  islo 
dédit  prefato  Ansello  xxi  libras  Pruvinensis  monete.  Ansellus  vero  duo  casa- 
nienta  que  pro  duabus  particulis  prescripte  decinte  ab  ipso  tenebantur,  abbati 
et  conventui  in  perpétuant  concessit  et  quitavit.  Ut  ergo  id  raturii  nianeat  et  fir- 
ntunt,  presentis  scripti  testimonio  confirmai  fecintus  et  sigillo  nostro  ntuniri. 

Actunt  Senonis,  anno  incarnati  Verbi  m°  co  lxxx°;  data  per  manum  magistri 
Pétri. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  F.  de  l’abbaye  Saint-Pierre-le-Vif  de 
Sens,  manse  conventuelle.  — Paroy. 


CCCIiï. 

DONATION  PAR  NORMAND  DE  VILLEBLEV1N  A L’ABBAYE  DE  SAINT  - REMY 

DE  SENS. 

(An  1180). 

L’archevêque  de  Sens  atteste  que  Normand  de  Villeblevin,  chevalier,  et  ses  deux  gendres, 
ont  donné  à l’abbaye  Saint-Remy  de  Sens  le  droit  de  garde  qu’ils  avaient  sur  leurs 
hommes  de  Villeneuve,  de  la  Chapelle  et  de  Vinneuf. 

G.,  I)ei  gracia  Senonensis  arcltiepiscopus,  omnibus  ad  quos  litteræistæ  perve- 
nerint,  in  Dontino  salutem.  Universitati  vestre  notum  esse  voluntus  quod  Nor- 
man nus  de  Yillabuglen  et  duo  generi  sui,  Bartholomeus  de  Braetolis,  et  Milo 
Crocus,  milites,  ante  nos  vcnientes,  recognoverunt  quod.  ad  preces  dilecti  fdii 
nostri  Stepbani,  abbatisSancti-Remigii,  quandam  consuetudinem  quant  babebant 
in  Itominibus  suis  de  Yillanova  et  Capella,  et  de  Yiconovo,  que  consuetudo  cont- 
ntendisia  vocatur,  ecclesie  Beati-Remigii  dederant,  et  in  perpétuant  possidendant 
concesserant.  Dixerunt  etiani  quod  ltoc  donunt  super  altare  predicte  ecclesie  in 
elemosinant  obtulerant,  et  super  sancta  juraverant  quod  fîrmiter  tenerent  et  defen- 
sionent  et  guarentiam,  si  nécessitas  ingrueret,  portarent.  Hoc  itaque  predicli 
milites  ante  nos  laudaverunt  et  cum  eis  quidam  filius  supradicti  Normanni  et  due 
filie  sue,  predictorum  militum  uxores,  et  duo  ftlii  jant  dicti  Bartholomei,  Guido 
et  Guerricus.  Normannus  quoque  feodunt  illad  ad  dictant  ecclesiam  pertinere 
recognovit,  et  in  manu  nostra  dimisit.  Nos  vero,  per  manum  abbatis,  eident 


324 


CARTULATRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

ecclesie  illud  assignavimus,  et  tenendum  in  perpetuum  concessimus.  Data  per 
manum  Pétri,  notarii,  anno  incarnaii  Yerbi  m«  c°  lxxx0. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne:  Fonds  de  l’abbaye  Saint-Remy. 

CCCIV. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  POUR  L’ABBAYE  DE  VÉZELAY. 

(An  1180,  2 août). 

Geoffroy  d’Arcy,  devant  partir  pour  Jérusalem,  renonce,  entre  les  mains  de  l’évêque,  à 
la  moitié  des  dîmes  qu’il  possédait  à Mailly-le-Château  et  à Mailly— la-Ville,  du  consente- 
ment d’Agnès,  sa  femme,  et  de  ses  sept  enfants.  Il  donne  aussi  à l’abbé  de  Vézelav  deux 
places  dans  les  mêmes  villages  pour  reconstruire  les  granges  des  dîmes.  Geoffroy  reçut, 
en  reconnaissance,  de  l’abbaye,  200  livres,  monnaie  deSouvigny. 

In  nomine  sanctæ  et  individu*  Trinitatis.  Ego  Guillelmus,  Dei  gratia  Autissio- 
dorensis  episcopus,  notion  facimus  presentibus  et  i'uturis  quod  Gaufredus  de 
Arciaco,  Hierosolimam  profecturus,  laudantibus  et  concedentibus  uxore  sua 
Agnete,  et  filiis  suis  Gaufredo,  Girardo  et  Josselino,  atque  filiabus  Mabilla,  Dame- 
rum,  Agnete,  et  Loretta,  generisque  suis  Andrea  de  Monte-Barri,  Guillelmo  de 
Lesenniis  et  Joberto  de  Cuchiaco,  renunciavit,  in  manu  nostra,  illi  medietati 
decimarum  quam  possidebat  in  territorio  Malliaci-Castri  et  Malliaci-Yillæ,  tam  in 
vineis  quam  in  aliis  agriculturis,  quarum  altérant  medietatem  possidebant  Bruno 
Coquus  et  Johannes,  filiaster  ejus;  nos  vero,  ad  petitionem  prenominatorum 
Gaufredi,  uxoris  sue  et  filiorum  suorum,  investivimus  abbatem  Girardum,  fra- 
trem  ejusdem  Gaufredi  et  ecclesiam  Vezeliacensem  de  eadem  parte  decimarum, 
et  concessimus  in  perpetuum  possidendam.  Ipse  quoque  Gaufredus,  et  fil i i 
ejus,  in  presentia  nostra,  juraverunt  quod  nullam  de  predicta  parte  decimarum 
adversus  ecclesiam  Vezeliacensem  deinceps  calumniam  moverent,  nec  ab  aliquo, 
propossesuo,  moveri  sustinerent.  Propterea  duas  plateas,  unam  apud  Malliacum- 
Caslrum,  et  alteram  in  cimiterio  Malliaci-Villæ,  concesserunt  pro  grangiis  ab 
ecclesia  Yezeliacensi  reedificandis,  in  quibus  de  jure  et  consuetudine  utraque 
pars  predictarum  decimarum  débet  adjuvare.  Inde  est  quod  totum  stramen  utrius- 
que  partis  ad  eandem  ecclesiam  specialiter  pertinere  dignoscitur.  Pro  hujusmodi 
autem  donatione  facta,  idem  Gaufredus  habuit,  de  bonis  ecclesiæ  Vezeliacensis, 
ducentas  libras  Silviniacensis  monctæ. 

Actum  est  hoc  apud  Crisenonem,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°c°  octuage- 
simo,  secunda  die  mensis  augusti.  Et  ab  Abbone  de  Monte-Gaugerio,  a quo  idem 


XIIe  SIÈCLE. 


325 


Gaufredas  supradictas  décimas  in  casamento  tenebat,  apud  Arsiacum,  eadem 
die,  laudatum  el  concessum.  Nos  vero,  quieti  et  paci  ecclesiæ  Yezeliacensis 
providentes,  présentera  cartam  fieri  et  sigilli  nostri  caractère  precepiraus  confir- 
raari.  Hujus  rei  testes  sunt  : Gaufredus  de  Sancto-Laurentio,  et  Gaufredus  de 
Sancto-Petro  Autissiodorensi,  abbates;  Franco,  prior  Yezeliacensis  ; Anselius  de 
Pressiaco,  et  Stephanus  de  Andria,  priores  ; Angeliannus,  elemosinarius  ; Gau- 
fredus, hostalarius  ; Oddo  de  Sinemuro;  Benedictus  quoque  de  Malliaco-Yilla  ; 

Johannes  de  Malliaco-Castro de  Arsiaco  et  Odo  de  Sancta-Palladîa, 

sacerdotes;  Ric.bardus,  vicecoraes  de  Clamiciaco;  Balduinus  Grossus  ; Gauterius 
Berarde;  Girardus  de  Bocliello  ; Ossimundus  de  Planceis  ; Hugo  de  Meix;  Hugo 
de  Flaiaco  ; et  Gauterius  de  Montibus,  milites;  Pondus,  mariscalcus;  Lucius 
Galanus,  coquus  ; Bartholomeus  et  Rainerius,  farauli  abbatis  ; Iterius,  preposi- 
tus  deMalliaco;  Bruno,  coquus,  Renaldus  Bocquellus,  servientes  et  alii  plu  res . 

Sigillatum  in  duplici  cauda  cerea  alba. 

Copie  de  l’an  1645  sur  copie  de  l'an  1567;  Arch.  de  l'Yonne;  F.  Chapitre  deVézelay, 
L.  xvi. 


cccv. 

DONATION  PAR  GEOFFROY  DE  SAINT- VERA1N  A L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(1180-1192). 

Geoffroy  déclare  que  les  moines  l’ont  associé  au  bénéfice  de  leurs  prières  et  que,  sur  sa 
demande,  ils  lui  ont  promis  de  chanter,  chaque  année,  une  messe  du  Saint-Esprit,  pendant 
sa  vie,  les  années  où  se  comptent  366  messes,  et  après  sa  mort,  une  messe  des  morts,  pour 
le  salut  de  son  Ame.  En  reconnaissance,  il  leur  donne  8 sous  et  demi  de  cens  et  3 setiers 
d’avoine  qu’il  prenait  sur  leur  grange  de  Villesec  et  les  dîmes  de  leurs  vignes  de  Saint- 
Bris,  etc.  Geoffroy  a offert  ces  dons  sur  l’autel  de  l’église  de  Reigny. 

Ego  Gaufridus,  dominus  Sancti-Verani,  notum  fieri  volo  presentibus  et  futuris 
quod  abbas  Regniacensis,  Galo  noraine,  et  totus  conventus  fecerunt  me  parti- 
cipera omnium  orationum  suarura  et  beneficiorum  que  fièrent  in  Domino.  Conces- 
serunt  etiam  raihi,  ad  pelicionera  meam,  quod  pro  salute  mea,  quamdiu  vixero, 
cantabunt  missam  de  Sancto-Spiritu,  per  annos  singulos  ubi  confine ntur  ccclxvj 
misse;  ef  post  mortem  meam,  missam  pro defunctis.  Ego  autem,  respectu  divini 
amoris,  et  pro  anima  mea,  remisi  ecclesie  Regniacensi,  et  concessi  in  elemosina 
octo  solidos  censuales  et  dimidium  et  très  sestercias  avene,  quas  pro  grangia  de 
Villa-Sicca  et  tenementis  ejus  mihi  annuatim  debebant,  et  décimas  vinearum 


326 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


suarum  de  Sancto-Prisco,  perpetuo,  libéré  possidendas,  et  partem  mearn  census 
de  vinea  de  Malevaus.  Ut  autem  ista  rata  et  firraa  in  pace  perpétua,  et  absque 
ulla  contradictione  habeanlur,  super  majus  altare  Regniaci,  in  presentia  tocius 
eonventus,  ego  et  frater  meus  Hugo,  oblulimus,  et  jure  perhenni  eoncessimus. 
Hec  omnia  laudavit  uxor  mea  Agnes.  Ut  igitur  bec  ad  memoriam  posterorum 
plenarie  perveniant,  presenti  scripto  commendari  et  sigillo  proprio  volui  con- 
lirmari. 

Original,  scelle  autrefois  ; Arch.  de  l'Yonne;  F.  de  l’abbaye  de  Reigny,  Liasse  xxvi% 
s.-l.  ire. 

En  1191,  Hugues,  seigneur  de  Saint-Verain,  approuva  la  donation  faite  à l’abbaye 
de  Reigny  par  son  cousin  Renaud,  pour  le  repos  de  l’âme  de  son  père,  oncle 
d'Hugues,  de  trois  setiers  d'avoine  dus  pour  droit  de  cens  sur  la  grange  de 
Villasicca.  Renaud  fit  ce  don,  dans  l’église  de  Reigny,  par  le  dépôt  d’un  livre  sur 
l’autel.  Les  moines  ont  promis  de  dire  chaque  jour  une  messe  pour  le  repos  de 
l’âme  du  père  de  Renaud,  et  l’ont  associé  ainsi  que  sa  mère  Marthe  et  lui-même 
Hugues  à leurs  prières.  — Original  ; Ibidem. 

CCCVI. 

CHARTE  DE  MATHILDE,  COMTESSE  DE  NEVERS,  POUR  I/ABBAYE  SAINT-MICHEL 

DE  TONNERRE. 

(An  1179). 

La  comtesse  déclare  qu’Hugues  de  Dyé  et  Normand,  son  gendre,  ont  renoncé  à la  moitié 
de  la  justice  du  lieu  de  Cheney,  et  au  cens  de  3 deniers  sur  les  maisons  des  moines,  etc.; 
et  qu’ils  ont  reçu  en  échange,  de  l’abbé  de  Saint-Michel,  mille  sous,  monnaie  d’Auxerre. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Mathildis,  Dei  misericordia 
coniitissa  Nivernensis,  notuni  facio  presentibus  et  futuris  quod  controversia  exti- 
tit  inter  abbatem  et  monaclios  Sancli-Michaelis  et  Hugonera  de  Dieio,  et  Nor- 
mannum,  generem  cjus,  de  medietate  justicie  ville  que  dicitur  Caniacus,  et  censu 
l ri ti ni  denariorum  raansi  in  quo  donius  monacliorum  site  sunt,  et  de  quibusdam 
pratis  circumadjaeentibus  ; que  omnia  prefati  milites  calumpniabant,  et  abbas  et 
monachi  ea  inconcusso  tenore  possederant.  Que  controversia,  in  presentia 
mea,  tali  fine  decisa  est  : omnem  liane  calumpniam  justicie  in  villa  et  extra 
villarn,  et  prata  et  censum  quem  in  manso  monacliorum  requirebant,  dimiserunt 
Deo  et  ecclesie,  in  manu  abbatis  Sancti-Michaelis  ; et  abbas,  excondicto  nostro, 
dédit  eis  mille  solidos  Autissiodorensis  monete.  Testes liujus  rei  : Petrus,  decanus 


XIIe  SIÈCLE. 


327 

Tornodori;  Dominions,  decanus  de  Juniaco;  dominus  Andréas  de  Rameruco  ; 
Johannes,  vicecomes  Laniaci;  Relias,  filins  Joffredi  senescalci  ; Wiardus  Rufus, 
de  Erviaco;  Columbus,  prepositus  Tornodori;  Humbaldus  de  Porta;  Orulfus  et 
Marinus  sororgius  [sic]  ejus  ; Marinus,  villicus  Sancti-Michaelis  ; Üominicus  et 
Petrus,  Jacobus,  servi  Sancti-Michaelis. 

Actum  est  hoc,  anno  incarnati  Yerbi  millesimo  co  lxx°  nono. 

Pièce  tirée  du  Cartul.  I de  Saint-Michel  de  Tonnerre,  f°  13,  v°,  M«.  du  XVIe  siècle. 

1er  tiers;  Bibl.  de  Tonnerre. 

CCCVII. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-MARIEN. 

(An  1181  . 

L’évêque  constate  la  vente  faite  à l’abbaye  par  Garnier,  fils  de  messire  Robert,  prévôt, 
d’une  saunerie  située  au  marché  d’Auxerre,  moyennant  20  livres  monnaie  d’Auxerre. 
Ratification  en  est  faite  par  l’épouse  et  la  fille  du  vendeur  et  au  nom  de  son  frère  qui  est 
à Jérusalem. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Willelmus,  episcopus  Allissiodo- 
rensis,  presentibus  etposteris  volumus  notificari  quoniam  Garnerius,  filins  domni 
Roberti,  prepositi,  ante  nos  veniens,  cognovit  et  confessus  est  quandam  maitarn 
salinariam  et  locum  in  quo  si  ta  est  in  foro  Altissiodori,  se  canonicis  Sancti- 
Mariani,  pro  xx  libris  Altisiodorensis  monete,  vendidisse.  Uxor  vero  ejus,  que 
presens  affuit,  vendicionem  cognovit  et  laudavit;  filia  quoque  ejus,  Adelina, 
quum  plures  liberos  tune  non  habebat,  hoc  ipsum  laudavit.  DeRainaldo  quidem, 
fratre  suo,  qui  Jherosolimis  erat,  predictus  Garnerius  pepigit,  pactumque  confir- 
mando  fidem  suani  plenivit,  quum,  si  infra  tempus  vite  sue  veniret,  prescriptam 
vendicionem  eum  laudare  faceret,  et  quandiu  viveret  predictum  mercatum  gua- 
randiret.  Si  vero,  ante  fratris  adventum,  Garnerium  mori  contingeret,  ille  qui 
successor  ei  esset  et  que  suafuerant  possideret,  jam  diclam  vendicionem  fratrem 
advenientem  laudare  faceret. 

Hujus  rei,  quum  audivimus  et  interfuimus,  testes  sumus  : ego  Willelmus, 
episcopus  Altisiodori  ; Stephanus  Ollandi;  magister  Robertus  Abolant,  Ronus- 
Amicus,  archipresbiter ; Petrus,  buticularius. 

Ut  igitur  predicta  vendicio  canonicis  inviolata  permaneret,  precatu  eorum  et 
Garnerii,  fecimus  eam  litteris  commendatam  sigilli  nostri  caractère  consignari. 


328 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  I>E  l’yONN  E. 


Actum  est  hoc  Altissiodoro,  anno  Incarnacionis  Domini  \i°  c°  lxxx0;  primo 
anno  Philippi  regis,  filii  Ludovici. 

Original,  scellé  autrefois  : Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Saint-Marien, 
L.  xur,  s.  1.  2e. 


CCCVIII. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-MARIEN. 

(An  1181). 

L’évêque  rapporte  qu’il  a donné  à l’abbaye  Saint-Marien  les  mêmes  dîmes  de  Montbustel  . 
de  Vaucelle  et  de  Fayel  que  Guillaume,  curé  d’Ouanne,  avait  acquises  de  certains  cheva- 
liers et  lui  avait  remises. 

In  nomine  sancte  et  individue  Tri nitatis.  Ego  Willelmus,  Aulissiodorensis 
episcopus,  notuni  vol  u ni  us  fieritam  presenti  bus  quant  futuris  quod,  cum  AYillel- 
mus,  capellanus  de  Oona,  minutas  décimas  de  Alonbustel,  et  de  Vaucellis  et  de 
Faiel,  quas  milites  tenebant,  propriis  sumptibus  acquisisset,  ante  nos  veniens, 
cas  in  manu  nostra  resignavit.  Nos  vero,  pietatis  et  prccum  ejusdem  AV.  intuitu, 
predictas  décimas  donavimus  et  concessimus  ecclesie  Beati-Mariani  Autissiodo- 
rensis,  et  fratribus  ibidem  Deo  servientibus,  pacifice  et  quiele  in  perpeluum  pos- 
sidendas,  et  de  ipsis  militibus  abbatem  ejusdem  ecclesie  investivimus.  Ouod  ut 
ratum  et  firmum  in  perpetuum  perseveret,  presenti  scripto  et  sigilli  noslri  in- 
pressione  confirmare  fecimus.  II uj us  rei  testes  sunl  : magister  Odo,  canonicus 
Sancti-Petri  ; Gaudricus,  capellanus  Sancti  - Lupi  ; AA'illelmus,  nepos  meus  ; 
magister  Fromundus;  AVillelmus,  capellanus. 

Actum  Autissiodoro,  anno  a Verbo  incarnato  m»  c°  lxxx°  t°. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l'Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  Saint-Marien 
d'Auxerre,  liasse  xxxii,  s. -1.  5*. 

CCCIX. 

DONATION  PAR  GUILLAUME  V,  FILS  UNIQUE  DU  COMTE  GUI  DE  NEVERS, 

A L’ABBAYE  DE  CRISENON. 

(An  1181.) 

Guillaume  déclare  avoir  donné  à l’abbaye  80  breneaux  de  sel  à prendre  à Auxerre,  et 
une  charretée  de  bois  dans  la  forêt  de  Frétoy.  Il  annonce  qu’étant  encore  enfant,  il  n’a 
pas  de  sceau  et  qu’il  a prié  sa  mère,  la  comtesse  Mathilde,  desceller  la  charte  du  sien. 

In  nomine  sancte  et  individue  T rin itatis.  Amen.  Decurrenti  eo  tempore  ne 


XIIe  SIÈCLE. 


decurrant  que  gerunturin  tempore,  litterarum  soient  indiciis  eternari.  Eapropter 
noverint  universi,  présentes  pariter  et  futuri,  quod  ego  Guillelmus,  unicus  filius 
Guidonis  comitis  Nivernensis,  et.  Mathildis  comitisse,  amore  Dei  et  remedio 
anime  mee  et  pro  animabus  patris  et  matris  mee,  omniumque  antecessorum  et 
successorum  meorum,  dedi  in  perpetuum,  et  concessi  Deo  et  ecclesie  Beate- 
Marie  de  Crisinone  et  sanctimonialibus  ibidem  Deo  servienlibus  imXï  brunellos 
salis  apud  Autissiodorum.  Preterea  supradicte,  in  futurum,  concessi  ecclesie  in 
nemoremeo  de  Freteio  usagium  ad  unam  quadrigam,  videlicetin  nemoremortuo. 
Quod  ut  ralum  et  inconcussum  imposterum  habeatur,  cum  ego  Guillelmus,,  adhuc 
puer,  sigillum  non  habebam,  ad  preces  et  peticiones  meas,  Domina  mater  mea 
comitissa  Nivernensis,  banc  mee  donationis  cartulam  sigilli  sui  impressione  fecit 
communiri.  Hujus  rei  testes  sunt  : Dominus  Narjotus  de  Tucy;  Johannes,  vice- 
comes  Laniaci;  Gauterius  Berardi  ; Hervinus  fraler  ejus  ; Letericus  Balledar; 
Petrus  Clieossel  ; Iterus,  tune  prepositus  Malliaci  ; Brunus  Coqus  ; Reinaldus 
Bocherel  ; Reinaudus,  notarius  comitisse,  et  multi  alii. 

Actum  est  hoc,  anno  Verbi  incarnati  m°  c°  lxxx0  i°. 

Carlul.  de  Crisenon,  fol.  v,  v°,  pièce  9 ; Bibl.  impériale. 


cccx. 

DONATION  PAR  MATHILDE,  COMTESSE  DE  NEVERS,  A L’ABBAYE  DE  CRISENON. 

(An  1181). 

La  comtesse  donne  à l’abbaye  de  Crisenon  Anselin  de  Sainte-Pallaye,  qui  était,  avec 
ses  deux  frères,  exempt  de  toute  taille,  exaction  et  coutume. 

Noverint  universi,  présentes  pariter  et  futuri,  quod  ego  Matildis,  comitissa 
Nivernensis,  Anselinum  de  Sancta-Palladia,  qui  commendaticius  meus  extiterat, 
cum  duobus  fratribus  ejus,  ab  omni  tallia  et  exactione  et  consuetudine,  qui tavi 
Deo  et  ecclesie  Beate-Marie  de  Crisenone  et  sanctimonialibus  ibidem  Deo  servien- 
tibus.  Quod  ut  ratum  habeatur,  présentes  litteras  sigilli  mei  munimine  robo- 
ratas  inde  fieri  precepi.  Hujus  rei  testes  sunt  : Robertus,  capellanus  Basernie; 
Gauterius  Berardi;  Iterius,  prepositus  tune  Malliaci;  Brunus  Coqus;  Reinaudus 
Bocherel  ; Reinaudus,  tune  notarius  meus. 

Actum  est  hoc,  anno  Verbi  incarnati  m°c°  lxxx°  t<>. 

Cartulaire  de  Crisenon,  Bibl.  imp.  f°.72,  v°. 

En  1186,  la  comtesse  Mathilde  donna  encore  à l’abbaye  de  Crisenon  un  homme 

42 


il 


330 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’ïONNE. 

appelé  Josbert  Belœuvre,  qui  était  tenu  de  payer  annuellement  20  sous  de  Provins 
aux  religieuses. 

La  même  année,  Agnès,  comtesse  de  Nevers,  ratifia  cette  donation.  — Ibidem. 

# 


CCCXI. 

CONFIRMATION  DES  EXEMPTIONS  DE  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY,  PAR  LE  ROI 

PHILIPPE-AUGUSTE. 

(An  1181). 

Le  roi  prend  le  monastère  de  Pontigny  sous  sa  protection,  le  confirme  dans  tous  ses 
biens  et  privilèges,  et  l’exempte  de  taxes  et  d’impôts  de  toute  nature. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Philippus,  Dei  gralia  Franco- 
rum  rex.  Noverint  universi,  présentes  pariter  et  futuri,  quod  nos,  divine  pietatis 
intuitu  et  ob  remedium  anime  patris  nostri  et  predecessorum  nostrorum,  monas- 
terium  Pontiniacense,  cum  omnibus  pertinentiis  suis,  quecumque  et  ubicumque 
sunt  in  regno  nostro,  sub  cura  et  protectione  nostra  suscipientes,  universa  que 
in  presentiarum  possidcnt  vel  acquisituri  sunt,  salvo  alieno  jure,  eidem  monaste- 
rio  et  fratribus  ibidem  Deo  servientibus  et  deinceps  servituris,  benigne  concedi- 
mus  ; preterea  immunitates  eidem  monasterio  et  aliis  monasteriis,  ad  illud  per- 
tinentibus,  pia  liberalitate,  donamus  a predecessoribus  nostris  ipsis  concessas, 
videlicet  ut  nullus  publicus  judex,  nullus  prepositus,  nullus  insuper  ministeria- 
lium  nostrorum  exigat  vel  requirat,  sive  ab  ipsis,  sive  al)  eorumdem  famulis,  in 
propriis  scilicet  rebus,  pedagium,  rotagium,  theloneum,  vel  alias  aliquas  consue- 
tudines;  sed  liberi  et  quieti , tam  per  terrain  quam  per  aquam,  ab  omni  consue- 
tudine  cant  et  rcdeant.  Que  omnia  ut  perpétuant  stabilitatem  obtineant,  presen- 
tempaginam  sigilli  nostri  auctorilate,  ac  regii  nominis  karactere  subtus  annotato 
precipimus  confirmari. 

Actum  apud  Fontemblaaudi,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  lxxx°  i°,  regni  nostri 
annon;  astantibus  in  palatio  nostro  quorum  nomina  supposita  sunt  et  signa  : 
S.  comitis  Theobaldi,  dapiferi  nostri  ; S.  Guidonis,  buticularii  ; S.  Matliei,  came- 
rari;  S.  Radulphi,  constabularii.  Data  per  manum  Guidonis,  cancellarii. 


Copie  du  petit  Cartul.  de  Pontigny,  p.  228;  Arch.  de  l’Yonne. 


XIIe  SIÈCLE. 


331 


CCCXII. 

CHARTE  DE  LA  COMTESSE  MATHILDE  POUR  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1181'. 

Par  cette  charte,  la  comtesse  Mathilde  fait  don  au  monastère  de  Pontigny,  de  /i0  arpents 
de  bois  situés  dans  la  forêt  de  Bar,  pour  le  repos  des  âmes  de  son  mari  Gui  et  de  son  fils 
Guillaume. 

Ego  M.,  comitissa  Nivernensis,  noluni  facio  omnibus  ad  quos  littere  présentes 
pervenerint,  quod  donnis  Pontiniacensis  iiabet  et  possidet  in  nemore  juxta  Autis- 
siodorum  quod  dicitur  Barrum,  xl  arpenta  nemoris  ; quorum  xx  ego  M.  comi- 
tissa, pro  remedio  anime  boue  memorie  comitis  Guidonis  donavi  prefale  domui, 
sicut  idem  cornes  adhuc  vivens  disposuit  et  precepit;  reliqua  vero  xx  arpenta, 
pro  remedio  anime  Guillelmi,  filii  mei,  ego  comitissa  dedi  et  concessi  domui 
supradicte. 

Recueil  de  chartes  sur  les  comtes  d'Auxerre.  Ü.  Viole;  Archives  de  l'Yonne.  — Le 
roi  Philippe-Auguste,  étant  à Auxerre  la  même  année,  confirma  ce  legs.  Lebeuf, 
Histoire  d'Auxerre,  2°  édition,  t.  iv,  Preuves,  n°  74. 


CCCXIII. 

PRIVILÈGE  DE  PHILIPPE-AUGUSTE  POUR  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(An  1181). 

Le  roi  exempte  l’abbaye  de  toute  juridiction  séculière  et  de  toute  taxe,  de  péage,  etc. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Philippus,  Dei  gratia  Fran- 
corum  rex.  Noverint  universi,  présentes  pariter  et  futuri,  nos,  divine  pietatis 
intuitu,  et  ob  remedium  anime  karissimi  patris  nostri  Ludovici,  bone  memorie, 
et  predecessorum  nostrorum,  ecclesie  Regniaci  liane  immunitatem  donasse, 
atque  in  perpetuum  concessisse,  ut  nullus  publicus  judex,  nullus  prepositus, 
nullus  insuper  ministerialium  nostrorum  exigat,  vel  requirat,  sive  ab  inhabita- 
toribus  predicte  ecclesie,  sive  ab  eorumdem  famulis,  in  propriis  scilicet  rebus, 
pedagium,  rotagium,  theloneum  vel  aliquas  alias  consuetudines,  set  libri  et 
quieti,  tam  per  terrain  quant  per  aquam,  ab  omni  consuetudine  eant  et  redeant. 
Que  omnia  ut  perpetuum  robur  optineant,  présentent  paginant  sigilli  nostri  auc- 


332 


CARTULAIUE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 

toritate,  ac  regii  nominis  karactere  inferius  annotato,  coramuniri  precipimus. 

Actum  apud  Fontem-Blaaudi,  anno  incarnati  Yerbi  m°c°  lxxx°  primo,  regni 
nostri  secundo  ; astantibus  in  palatio  nostro  quorum  nomina  supposila  sunt  et 
signa:  signum  comitis  Teobaldi,  dapiferi  nostri;  signum  Guidonis,  buticularii  ; 
signum  Mathei,  camerarii;  signum  Radnlpbi,  constabularii. 

Data  per  manum  Hugonis,  cancellarii. 


(Monogramme). 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l'Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  de  Reigny,  liasse 
11,  s.-l.  ire. 

En  1185,  Hugues,  duc  de  Bourgogne,  fondant  son  anniversaire  dans  l’abbaye  de 
Reigny,  exempta  les  moines  de  tout  droit  de  prise  de  chevaux  et  charrettes  par  ses 
baillis,  prévôts,  et  autres  officiers,  et  leur  accorda  la  libre  circulation  de  toutes 
leurs  marchandises  dans  ses  domaines.  Le  duc  Eudes  ratifia  ce  privilège  en 
1217.—  Ibidem. 


CCCXIV. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  REIMS,  AU  SUJET  DES  DROITS 
DU  CHAPITRE  DE  SENS  A PONT. 

(An  1181.) 

L’archevêque  prononce  sur  les  débats  qui  existaient  entre  le  Chapitre  et  Hugues 
l’Éventé,  père  et  fils,  à Pont-s-Yonne.  Hugues  prendra  le  cinquième  du  minage  et  le  tiers 
du  fournage.  Le  Chapitre  pourra  amodier  sans  les  consulter  ces  deux  espèces  de  rede- 
vances ; mais  si  dans  la  huitaine  du  bail  Hugues  présente  un  individu  qui  en  offre  un  prix 
plus  élevé,  le  bail  lui  sera  adjugé.  Quant  au  bac  qui  servait  au  passage  avant  la  construc- 
tion du  pont,  s’il  rapporte  à l’avenir  quelque  revenu,  ce  produit  sera  partagé  par  moitié. 

Willelmus,  Dei  gratin  Remorum  archiepiscopus,  sancte  Romane  ecclesie  tituli 
Sancle-Sabine  cardinalis,  apostolice  sedis  legatus,  et  G.,  eadem  gralia  Senonen- 
sis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  présentes  littere  devenerint,  in  Domino 
salutem.  Noverint  universi  quod  multiplex  controversia  vertebatur  inter  dilectos 
nostros  canonicos  Beat i-Steplian i Senonensis,  et  Hugonem-Eventatum,  patrem,  et 
H u gonem,  filium  ejus.  Conquerebanlur  enim  predicti  Hugo,  et  filius  ejus,  super 
minagio  et  furnagio  in  villa  de  Pontibus  constitutis. 

Preterea  eonquerebantur  quia  usus  navis  portalorie  quam  in  eadem  villa 
habebant,  de  qua  sibi  singulis  annis  maximum  emolumentum  proveniebat, 
propter  pontem  ibi  constitutum  omnino  deficiebat.  Curn  itaque  super  bis  diu 
contendissent,  tandem  in  nos  compromiserunt.  Domini  autern  gratin  et  consilio 


XIIe  SIÈCLE. 


333 

preveniente,  inter  eos  composuimus  in  hnnc  modum.  Dominus  Hugo  et  lieredes 
ejus,  de  cetero,  de  minagio  quintam  partem  et  de  furnagio  terciam  percipient; 
eanonicis  autem,  eis  inconsultis,  licebit  minagium  et  furnagium,  pro  voluntate 
admodiare.  Si  tamen  infra  octo  dies  predictus  Hugo  et  lieredes  sui  invenerint 
aliquem  qui  minagii  et  furnagii  admodiationem  velit  augmentare  : in  mina- 
gio  unum  modium  annone,  in  furnagio  xxn  solidos  vel  amplius,  canonici 
confèrent  illi  admodiationem.  Si  vero  amodo  de  nave  aliquid  emolumentum  pro- 
venerit,  canonici  illius  medietatem  percipient.  Ad  furnos  autem  calefaciendos 
dominus  Hugo,  et  lieredes  sui , nemus  administraient  ad  arbitrium  domini 
Angenulfi,  canonici  Senonensis,  et  Gaufridi  Eventati.  Et  si  ipsi  in  liac  disposi- 
tione  non  potuerint  concordare,  Gilo,  abbas  Sancte-Columbe,  tercius  erit.  Et 
quod  illi  très,  vel  duo  illorum  ordinaverint  ratum  habebitur  ; nec  postea  licebit 
predicto  Hugoni,  aut  heredibus  suis,  nemus  quod  ad  furnos  calefaciendos  assi- 
tum  fnerit  vendere,  aut  in  alios  usus  transferre.  Hoc  autem  ordinate  pacis  et 
concordie  modum  Hugo-Eventatus,  pater,  et  Hugo,  filius,  fide  firmaverunt  tenen- 
dum.  Et  nos,  ne  malignantium  hominum  pravitate  posset  contirmari,  presentis 
scripti  patrocinio  confirmari  fecimus  et  sigillorum  nostrorum  impressionibus 
communiri. 

Actum,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m»  c°  octogesimo  primo. 

Original,  scellé  autrefois  de  trois  sceaux;  Bibl.  de  Sens  ; F.  du  Chapitre  de  Sens.  — 
Pont-sur-Yonne. 


cccxv. 


APPROBATION  PAR  LE  ROI  OU  MARIAGE  DE  LA  FILLE  DE  MILON  DE  CHAMPLOST. 

(An  1182). 

Le  roi  rapporte  que  Milon  de  Chatnplost  a donné  à Bernard,  l’Anglais,  sa  fille  Elisabeth 
en  mariage,  et  qu’il  l’a  dotée  de  la  moitié  de  ce  qu’il  possédait,  se  réservant  de  lui  laisser 
l’autre  moitié  de  sa  fortune  en  mourant.  Bernard  constitua  en  dot  à sa  femme  tout  son 
domaine  de  Doeletum  que  Galerand,  vicomte  de  Sens,  lui  avait  donné.  Le  roi  confirme  ces 
dispositions  et  promet  d’en  protéger  l’exécution. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Philippus,  Del  gratia  Fran- 
corum  rex.  Noverint  universi,  présentes  pari  ter  et  futuri,  quoniam  Milo  de  Chânlot 
Bernardo  Anglico,  filiam  suani  Elisabeth  dédit  in  uxorem,  et  cum  filia  sua  dédit 
in  matrimonium  quicquid  habet  terre  et  reddituum,  medietatem  scilicet  ad  pre- 
sens  et  aliam  medietatem  post  decessum  suum,  excepto  eo  quod,  ob  remedium 


334 


CA  HT  U LAI  RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

anime  sue,  rationabiliter  dabit.  Bernardus  autem  predicte  Elisabeth,  uxori  sue, 
dédit,  in  dotalium,  totum  lterbergagium  suum  cum  porprisia , situm  apud 
Doeletum,  et  medietatem  omnium  vadiorum  suorum  et  medietatem  totius  terre 
sue  site  apud  Doeletum,  cilra  aquam,  que  est  ad  duodeeim  denarios  de  censu, 
et  ultra  aquam  que  simili  ter  est  ad  duodeeim  denarios  de  censu.  Quant  quidern 
terrant  Galerannus,  vicecomes  Senonensis,  assensu  Ermensendis,  uxoris  sue  et 
privignorunt  suorum,  ei  dédit;  cujus  terre  altéra  pars  est  in  censiva  vicecomitis 
tantum,  et  altéra  pars  in  censiva  que  est  participaria  inter  nos  et  vicecomitem. 
Memoratas  itaque  convcnliones  bine  inde  tenendas  ntanucapimus,  et  si  vel 
vicecomes,  vel  alius  jamdictum  Bernardum  et  uxorem  suam  injuste  vexare,  vel 
in  causant  trahere  vellet  super  prefata  terra,  nos  eant  eis  rationabiliter  garanti- 
remus.  Que  omnia  ut  perpétuant  stabilitatem  optineant,  présentent  paginant 
sigilli  nostri  auctoritate,  ac  regii  nontinis  karaclere  inferius  annotato,  precepimus 
confirma  ri. 

Actum  apud  Fontem-Blaaudi,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  lxxx°ii°,  regni  nostri 
anno  quarto;  astantibus  in  palatio  nostro  quorum  nomina  supposita  sunt  et 
signa  : S.  comitis  Teobaldi,  dapit'eri  nostri;  S.  Guidonis,  buticularii  ; S.  Matbei, 
camerarii;  S.  Radulpbi,  constabularii. 

Data  per  manum  Uugonis,  cancellarii. 

(Monogramme  du  roi). 

Original,  scellé  autrefois,  Archives  de  l’Yonne;  pièces  historiques  diverses. 


CCCXYI. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1182). 

L'archevêque  rapporte  que  Lambert-le-Sourd,  de  Saint-Florentin,  et  sa  sœur,  ont  donné 
ù,  l’abbaye  8 arpents  de  prés,  situés  à la  grange  de  Champtrouvé.  En  reconnaissance,  les 
moines  ont  donné  à Lambert  A3  livres  de  Provins.  Cet  acte  fut  fait  en  la  forêt  de  Maupas, 
en  présence  d’un  grand  nombre  de  témoins. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Guido,  Dei  gracia  Senonensis  arcliie- 
piscopus.  iNotum  lîeri  volumus  omnibus,  tant  futuris  quant  presentibus,  quod 
Lambertus  Surdus,  de  Sancto-Florentino,  et  soror  cjus  Emnieliua,  dederunt  in 
elemosinam  Deo  et  ecclesie  Pontiniacensi  octo  arpenta  pratorum  que  sita  sunt 
apud  grangiam  de  Champtrove.  Quorum  pratorum  sex  arpenta  sita  sunt  ante 


XIIe  SIÈCLE. 


335 

eandem  grangiam;  alia  vero  duo  arpenta  sita  sunt  alibi  non  longe  a grangia, 
apud  locum  in  quo  est  Cesta.  Hujus  rei  gracia,  acceperunt  a monachis  Pontinia- 
censibus,  de  beneficio  Pontiniacensis  ecclesie,  prediclus  Lambertus  et  soror  ejus 
Emmelina,  xlv  libras  Pruviniensiura.  Lambertus  autem  in  manu  nostra,  fide  sua 
firmavit  hoc  ipsum  predicte  ecclesie,  ubicumque  necesse  fuerit,  jure  contra 
omnes  se  garantire.  Hoc  laudaverunt,,  in  presencia  nostra,  Ermengardis,  uxor 
Lamberti,  et  films  ejus  Reinaudus,  quem  tune  solum  habebat,  et  Joscelinus, 
frater  Lamberti,  et  Isabel  et  Petronilla,  sorores  predicte  Emmelinæ  et  sepedicti 
Lamberti.  Hujus  rei  testes  sunt  : Hugo,  abbas  Deiloci  ; Herveius,  canonicus  et 
cellararius  Autisiodorensis  ; Galterius,  cappellanus  noster;  Stephanus  de  Curti- 
niaco;  Vitalis,  decanus  de  Regniaco;  Simon,  decanus  de  Hebrola  ; Galerannus, 
cappellanus  deYenisiaco;  Odo,  cappellanus  de  Roolei  ;Rouchardus  de  Seleniaco  ; 
Symon  et  Herbertus,  filii  Seguini  de  Sancto-Florentino;  Hugo  Garra;  Isambar- 
dus  Barate.  De  monachis  Pontiniacensibus  affuerunt  Durannus,  grangiarius; 
Johannes,  cellararius;  Milo  de  Regniaco.  Hoc  autem  ut  ratum  maneat  et  incon- 
cussum,  presentis  scripti  attestacione  confirmari  fecimus  et  sigilli  nostri  impres- 
sione  muniri. 

Actum  est  illud,  in  presencia  nostra,  in  nemore  de  Maurepast,  anno  Incarna- 
tionis  dominice  m<>  c°  lxxx0  ii°.  — Data  per  manum  magisfri  Pétri. 

Original,  scellé  du  sceau  de  l’archevêque;  Archives  de  l'Yonne  ; Fonds  de  l'abbaye 
de  Pontigny,  L.  xxxi,  s.  1.  lie. 


CCCXV1I. 

CHARTE  DE  MATHILDE,  COMTESSE  DE  TONNERRE,  POUR  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

. ,'An  1182). 

Mathilde,  comtesse  de  Tonnerre  et  de  Mailly,  atteste  que  les  fils  de  Baudoin-le-Gros  ont 
donné,  à l’abbaye  de  Reigny,  droit  de  pâturage  et  d’usage  sur  le  territoire  d’Arcy.  Les 
moines  leur  ont  promis  en  reconnaissance  de  célébrer  pour  eux,  chaque  semaine,  pen- 
dant leur  vie,  une  messe  du  Saint-Esprit,  et,  après  leur  mort,  chaque  jour,  une  messe  des 
morts  pour  le  repos  de  leurs  âmes. 

Ego  Matildis,  comitissa  de  Tornodoro  et  Malliaco,  notum  fieri  volo  presenti- 
bus  et  futuris  quod  Gaufridus  et  Guerricus  Iterius,  filii  IJauduini-Grossi,  conces- 
serunt  Deo  et  Beate-Marie  et  fratribus  de  Reigniaco,  pro  salute  anime  sue,  et 
animabus  patris  et  matris  sue  et  antecessorum  suorum,  omnes  pasturas  et  aesan- 
tias  quas  habent  in  finagio  de  Arseio,  ultra  citraque  aquam  de  Cora,  jure  perpe- 


336  CARTULAtRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

tuo,  libéré  et  absque  alla  contradictione,  possidendas.  Porro  Gualo,  abbas,  et 
conventus  de  Reigniaco  concesserunt  eis,  omni  tempore  vite  sue,  missam  semel 
in  septimana  de  San cto-Spirit u dicendam,  et  post  mortem  eorum  missam  pro 
defunctis  per  singulos  dies,  pro  animabus  eorum  et  antecessorum  suorum  dicen- 
dam. lliijus  rei  testes  sunt  : magister  Nicolaus  de  Malliaco;  Gimo  Buguerel  ; 
Gaufridus  Escacbet. 

Ut  autem  istud  firmum  et  ratum  habeatur,  presenti  scripto  et  sigilli  nostri 
munimine  fecimus  roborari,  anno  al)  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxxx°  ii°. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  de  l'abbaye  de  Reigny,  L. 
ii,  s.-l.  2e. 


CCCXVIII. 

CHARTE  DE  LA  COMTESSE  MATHILDE,  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(An  1182). 

Par  cet  acte,  la  comtesse  voulant  réaliser  les  intentions  du  comte  Gui,  son  défunt  mari, 
donne  A l’abbaye,  pour  le  repos  de  son  âme  et  de  celle  de  son  fils  Guillaume  également 
défunt,  tout  le  cours  de  l’eau  qui  s’étend  entre  l’eau  des  religieux  et  celle  de  Narjot  de 
Toucy  et  d’Etienne  d’Argenteui)  (à  Reigny). 

Ego  Matildis,  comitissa  Tornodori  et  Mailliaci,  nolum  fieri  volo  presentibus  et 
futuris  quod  Guido,  cornes  Nivernensis,  maritus  meus  adhuc  viveos,  elemosinam 
pro  anima  ejus,  prout  milii  videreiur,  facere  precepit.  Quapropter  ego  dedi  et 
concessi  ccclesie  Regniacensi  et  fratribus  cjusdem  loci,  pro  sainte  anime  ipsius 
et  Willelmi  filii  mci  defunctorum,  et  pro  salute  anime  mee  et  antecessorum 
nostrorum,  in  elemosinam,  totam  aquam  que  est  inter  aquam  predictorum  fra- 
trum  et  aquam  domini  IS'arjoii  de  Tociaco  et  Slephani  de  Argentuil,  et  quicquid 
liabebam  in  ea,  libéré  et  absque  ulla  retentione,  perpetuo  jure  possidendam  ; ut 
inde  predicti  fratres  habeant  unde  illorum  et  meum,  uno  quoque  anno,  anniver- 
sarium  celebrare  potuissent.  II u j us  rei  testes  sunt:  Reinaldus,  clericus  meus; 
dominus  Gaufridus  de  Arsi;  Iterius,  prepositus  Malliaci.  Ut  igitur  istud  ratum  et 
firmum  perpetuo  habeatur,  presenti  scripto  et  sigilli  munimine  confirmavimus. 

Actum  est,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxxx°  ii°. 

Recueil  de  chartes  sur  les  comtes  d’Auxerre  par  D.  Viole  ; Arch.  de  l'Y'onne. 

La  même  année.  Agnès,  comtesse  de  Nevers,  étant  à îlailly,  confirma  la  donation 
ci-dessus  ; elle  ajoula  que  son  frère  Guillaume  était  enterré  à Tonnerre.  — Bibl. 
imp.,  coll.  Gaignières,  HL.  n°  181,  p.  3S9. 


XIIe  SIÈCLE. 


337 


CCCXIX. 

PRIVILÈGE  DU  ROI  PHILIPPE-AUGUSTE  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-PIERRE-LE-VIF. 

(An  1182). 

Le  roi  prend  l'abbaye  sous  sa  protection,  et  l'exempte  de  toute  justice  laïque,  de  toute 
taxe  et  de  tout  péage.  Il  veut  que  les  marchands  qui  viendront  aux  foires  du  bourg  de 
Saint-Pierre-le-Vif  y soient  en  sûreté.  Il  reconnaît  à l’abbé  le  pouvoir  de  changer  les 
chemins  et  les  ponts  dans  sa  terre  , et  confirme  l’abbaye  dans  la  possession  du  village 
d’Arces  bâti  dans  la  forêt  d’Othe,  du  temps  de  son  père. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Philippus,  Dei  gratia  Fran- 
corum  rex.  Quicquid immunilaiis  locis  Deo  mancipatis  et  rébus  ad  ipsa  contingen- 
lilnis,  predecessores  nostros  novimus,  Dei  intuitu,  et  rationabiliter  induisisse, 
regiam  decet  majestatem  incomniutatum  servare.  Noverint  ergo  présentes  pariter 
etfuturiquod,  inspecto  patris  nostri  bonememorie  Ludovici  privilegio,  in  quo  con- 
tinebatur  immunitasecclesiæBeati-Petri-Vivi  Senonensis  et  rebus  ejusdem,  tam  a 
pâtre  noslro  quam  a predecessoribus  suis  indulta,  ad  pelitionem  Galterii  vene- 
rabilis  dicti  loci  abbatis,  vestigiis  predecessorum  nostrorum  inberentes,  sicut  in 
memorato  patris  npstri  privilegio  continetur,  concedimus  et  in  perpetuum  confir- 
manius  quatenus,  ab  bac  die  in  futurum,  sit  omnis  terra  abbatiæ  Beati-Petri-Vivi 
Senonensis  contra  omnes  adversarios  quieta  ; sitque,  sub  nostra  defcnsione,  ab 
omni  strepitu  judiciariæ  potestatis  et  impulsione  immunis  et  libéra.  Nullus  etiam 
ministrorum  nostrorum  judex  publicus,  sive  quilibet  alius,  nec  in  burgo  nec  in 
viis,  nec  in  terris  ejusdem  ecclesie,  sine  licentia  abbatis  vcl  ministrorum  ej us, 
ullam  consuetudinem  accipere,  neque  aliquam  alicui  injuriam  seu  violentiam 
inferre  présumât;  nec  rotaticos  etiam,  vel  pedaticos,  vel  theloneos  accipere,  nec 
cujuscumque  generis  negotiatores  infra  terrain  predictæ  ecclesiæ  commoranles, 
sive  per  eam  transeuntes  audeat  disturbare,  nec  liomines  ipsius  ecclesiæ,  ubi- 
cumque  manentes,  tam  servos  quam  ingenuos  distringere,  neque  ullas  redliibi- 
tiones,  aut  illicitas  occasiones  audeat  vendicare.  Concedimus  etiam  et  confirma- 
mus  eidem  monasterio  ut  omnes  negotiatores,  sive  nundinatores,  undecunque 
venientes,  consuetudinario  jure,  per  burgum  et  per  terrant  ipsius  Sancti-Petri- 
Vivi  transeant  in  ipso  burgo,  tantum  in  qua  parte  burgi  voluerit  abbas  prefatæ 
ecclesiæ  semper  hospitentur.  Habeatque  licentiam  idem  abbas  mutandi  hospitalia 
a parie  una  burgi  in  partem  aliam,  prout  sibi  placuerit.  Itemque  concedimus 

43 


n 


338 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


prefato  abbati  et  omnibus  successoribus  ejus  quatinus  liberam  potestatem 
habeant  mutandi  et  transferendi  vias  terræ  suæ  et  pontes  aquæ  suædeloco  ad 
locum  intra  terminos  terræ  et  aquæSancti-Petri-Yivi,  quotiescumque  et  ubicumque 
voluerit.  Item,  villam  quamdam  ejusdem  ecclesiæ  in  foresta  Othe,  nomine  Arceas, 
(1)  tempore  patris  nostri  constructam,  cuiri  omnibus  ejus  pertinentiis,  in  pace  et 
sine  inquietudine  eis  habere  concedimus.  Ut  autem  hæc  omnia  in  perpetuum 
iîrma  ecclesiæ  Beati-Petri  Vivi,  et  in  ea  Deo  famulantibus,  sine  calumpnia  et 
impedimento  permanerent,  præsentem  paginam  sigilli  nostri  auctoritate,  et  regii 
nominis  karactere  inferius  annotato,  precepimus  communiri. 

Actum  Parisius,  anno  ab  Incarnatione  dominica  m°  c°  lxxx0  ii°,  regni  nostri 
anno  tertio  ; astantibus  in  palatio  nostro  quorum  nomina  supposita  sunt  et 
signa  : S.  comités Theobaldi,  dapiferi  nostri;  S.  Guidonis,  buticularii;  S.  Mathei, 
camerarii;  S.  Radulphi,  conslabulari. 

Data  per  manum  Hugonis,  cancellarii. 

(Monogramme  du  roi). 

D.  Cottron  , d’après  l’original.  Hist.  Ms.  de  l’abbaye  Saint-Pierre-le-Vif;  B i b I . 
d’Auxerre,  n°  156,  f°  64n  et  suiv.;  — Rallia  Cbrisliana,  t.  xn,  Preuves,  Sens. 

Ce  diplôme  a été  confirmé  par  le  roi  Louis  VIII.  — Ibid. 


cccxx. 

CHARTE  DU  ROI  PHILIPPE-AUGUSTE  POUR  I/ABBAYE  SAINT-PIERRE-LE-YIF. 

(Au  1182). 

Le  roi  ordonne  que  les  églises  dépendant  de  l’abbaye  Saint-Pierre-le-Vif  de  Sens  paieront 
les  dîmes  de  grain  et  de  vin  qu’elles  doivent. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Philip  pus,  Dei  gralia  Franco- 
rum  rex.  Quod  patrem  nostrumL.,  bone  mcmorie,  novimus  rationabiliter  prece- 
pisse,  inconvulsum  volumus  permanere.  Noverint  ideo  universi,  présentés  pariter 
et  futuri,  quia  concedimus  et  precepimus,  sicut  et  pater  noster  concessit  et  pre- 
cepit,  ut  omnes  quicumque  ecclcsie  [beati]  Petri-Vivi  Senonensis  décimas  sive 

vini  sive  annone  debent,  in  perpetuum  eas  cum  omni  integritate  et 

sine  omni  dilatione  et  subterfugio  solvant.  Quod  etiam,  pro  cavendo  danipno  et 

(1)  Le  pape  Honorius  III,  par  bulle  de  l’an  1220,  a confirmé  l’abbaye  dans  la  possession 
de  l’église  d’Arces.  (D.  Cottron,  p.  695). 


XIIe  SIÈCLE.  339 

Jabore  ejusdem  ecclesie  et  monachorum,  conscribi  et  sigillo  nostro  raandari 
fecimus. 

Actum  Parisius,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  co  l\xx°  u°,  regni  nostri 
anno  tercio.  Signum  comitis  Theobaldi,  dapiferi  nostri;  signum  Guidonis,  buti- 

cularii  ; signum  Mathei,  camerarii  ; signum  Radolfi 

Datum  per  manum  Hugonis,  cancellarii. 

Original  ; Archives  de  Saint-Pierre-le-Vif;  Bibl.  de  Sens. 

D.  Cottron,  Hist.  de  l’abbaye  Saint-Pierre-le-Vif;  Bibl.  d’Auxerre,  M\  n,j  156,  folio 
648,  v°.  — Delisle,  Catal.  des  actes  de  Philippe-Auguste,  n°  52. 


CCCXXI. 

CHARTE  DE  RENAUD  DE  NEYERS  POUR  L’ABBAYE  SAINT-MICHEL  DE  TONNERRE. 

(An  1182). 

Renaud  de  Nevers  déclare  avoir  ratifié  la  donation  faite  au  monastère  par  Mathilde, 
comtesse  de  Nevers,  pour  le  repos  de  l’âme  de  son  neveu  Guillaume. 

Ne  temporaliter  acta  vite  presentis  consumât  oblivio,  litterarum  soient  judi- 
ciis  eternari.  Eapropter  noverint  universi,  présentes  pariter  et  futuri,  quod  ego 
Renaudus  de  Nivernis  illam  devotionem  et  illam  elemosinam  quant,  amore  Dei  et 
remedio  anime  Guillermi,  nepotis  mei,  Matildis,  comitissa  Nivernis,  dédit  et 
concessit  Deo  et  ecclesie  Beati-Michaelis  Tornodorensis,  laudo  et  concedo. 

Quod  ut  ratum  et  inconcussum  in  posterum  habeatur,  présentes  litlcras  sigilli 
mei  impressione  munitas  inde  fieri  prcpepi.  Hujus  rei  testes  sunt  : Guillelmus 
de  Lisinis  ; Johannes,  vicecomes  Laniaci;  Guillermus  de  Malo-Nido;  Johannes 
de  Nessariis. 

Actum  est  hoc,  anno  Verbi  incarnati  m°  c°  lxxx°  ii«. 

(Signé  sur  le  Cartulaire  : Jazu,  De  la  Forge  et  Bertrand,  notaires.) 

Cartulaire  de  Saint-Michel  de  Tonnerre,  G.  ; Ms.  du  XVIe  siècle,  f°  xr,  r°  ; Bibl.  de 
Tonnerre. 

CCCXXII. 

ÉCHANGE  DE  SERFS  ENTRE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  ET  L’ABBÉ 
DE  SAINTE-COLOMBE. 

(An  1182). 

L’archevêque  donne,  à l’abbé  de  Sainte-Colombe,  Raoul,  fils  de  Noël  de  Nailly,  et  la  moitié 


340 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  LYONNE. 

de  ses  droits  sur  Douce,  sa  femme,  pour  la  moitié  des  droits  que  l’abbé  exerçait  sur  Oger . 
frère  d’Eudes,  curé  de  Nailly. 

Gniido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  perve- 
nerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod,  cum  medietatem  in  Oge- 
vio,  fratre  Odonis,  presbiteri  de  Naalli  haberemus,  et  abbas  Sancte-Columbe 
alteram  medietatem,  nos,  pro  excambio  ejusdem  Ogerii,  concessimus  abbati  et 
ecclesie  sue  Radulfum,  filium  Naeli  de  Naalli,  qui  totus  nostererat,  et  Dulciam, 
uxorem  ejus,  cujus  medietasad  nos  pertinebat,  perpetno  possidendos,  salvo  jure 
patris  et  fralrum  predicti  Radulfi.  Nos  autem  et  successores  noslri  habebimus 
Ugerium  et  beredes  ejus  in  perpetuum.  In  cujus  rei  testimonium,  présentent  car- 
iant notari  fecimuset  sigillo  nostro  muniri. 

Actum  Senonis,  anno  ab  Incarnatione  Dontini  m°  c°  lxxx°  iio. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l'Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  de  Sainte- 
Colombe  de  Sens,  pièces  générales.  — Doni  Cottron,  Hist.  de  l’Abbaye  Sainte- 
Colombe,  M\  p.  255. 


CCCXXIII. 

CHARTE  DE  L’EVÊQUE  HUGUES  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-  MARI  EN. 

(An  1183,'. 

L’évèque,  par  cet  acte,  atteste  que  les  trois  fils  de  messire  Raaud,  d’Auxerre,  ont  donné 
à l’abbaye  30  sous  de  rente  pour  le  repos  de  l'Ame  de  leur  père  ; ce  qu’ils  offrirent  par  l’hom- 
mage d’un  livre  sur  l’autel.  Vingt  sous  sont  assignés  sur  un  étal  situé  à la  porte  Fiscalis. 

Que  pro  rentedio  fiunt  animarum  et  salute,  majori  egent  opéra  et  firmiori  sta- 
bilitatc.  Proinde  ego  Hugo,  Dei  gracia  Autissiodorensis  episcopus,  notum  fieri 
volo  tant  futuris  quam  presentibus  quod  filii  dontni  Raaudi  Autissiodorensis, 
Johannes  scilicet  canonicus , Iterius,  Raaudus,  contulerunt  ecclesie  Sancti- 
Mariani  xx\  solidos  annui  redditus,  oli  remedium  anime  patris  sui , prefate  eccle- 
sie canonici  et  obtulerunt  singnli,  astante  conventu,  per  impositionem  libri  super 
altare.  Quorum  xx  Iterius  et  Raaudus  assignaverunt  super  estallum  porte  Fis- 
calis, quod  situm  est  in  censu  Jacobi  de  Sancto-Florentino  ; Johannes  vero 
reliquos  decem  solidos  super  domum  suam  que  est  in  foro.  Ut  autem  anni- 
versarius  dies  sollepnius  et  devotius  recolatur,  statutum  fuit  ut  in  vigilia 
anniversarii  predicta  elemosina,  singulis  annis,  reddatur;  si  vero  possessores 
estalli  de  persolvendis  xx  solidis  ad  prescriplum  diem  minus  solliciti  vel  négli- 
gentes extiterint,  canonici,  peracto  nichilominus  ex  more  anniversario,  de  esiallo 


XIIe  SIÈCLE. 


341 


se  vestirent  et  vestiti  erunt,  donec  eis  plenarie  satisfactum  fuerit.  Eadem  condi- 
tione  et  de  domo  Joliannis  se  vestient  canonici,  si  reliqui  decem  solidi  ad  predic- 
lum  terrainura  non  fuerint  persoluti . De  cetero,  si  prenominati  fratres  predictam 
elemosinam  in  aliis  rebus  assignare  voluerint,  ad  gratum  et  placitum  abbatis 
et  canonicorum,  cum  ratione  lanien  assignabunt,  et  sic  deinceps  doraura  et 
estallum,  sicut  prius,  libéré  possidebunt. 

Ut  auteni  que  prescripta  sunt  rata  et  illiba ta  imperpetuum  permaneant,  ad 
peticionem  utroruraque,  litteris  fecimus  annotari  et  sigilli  nostri  auctoritate 
inuniri,  anno  Incarnationis  dominice  m°  c°  lxxx°  iii°. 

Original,  scellé  autrefois;  Areh.  de  l’Yonne;  Fonds  de  Saint-Marien,  L.  v. 


CCCXXIV. 


CHARTE  DU  ROI  PHILIPPE- AUGUSTE  POUR  L 'ARCHEVÊCHÉ  DE  SENS. 

(An  1183). 

Par  cette  charte,  le  roi  ratifie  la  remise  faite  par  le  roi  Louis  son  père,  du  droit  de  gite 
et  de  procuration  à Saint-Julien-du-Sault,  à lui  dû  par  l’archevêque  de  Sens,  moyennant 
que  le  prélat  paiera  cent  sous  monnaie  de  Sens  à son  prévôt  de  cette  ville. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Philip  pus,  Dei  gratia  Franco- 
rum  rex.  Antecessoribus  nostris  regibus  Francie  familiaris  sernper  extiiii  consue- 
tudo  non  tamen  [tantum]  ecclesias  pietatis  sue  beneticiis  ampliare,  verum  etiam 
oppressionibus  earum  subvenire  et  i niquas  consuetudines  resecare.  Hac  igitur 
consideratione,  nos  ab  eorum  viis  non  déclinantes,  notum  facimus  universis, 
presentibus  et  futuris  quod,  intuitu  divini  antoris  et  interventu  Guillermi,  avun- 
culi  nostri,  tune  Senonensis  archiepiscopi,  nunc  Rcmensis,  genitor  noster  bone 
inemorie  Ludovicus,  procurationem  et  gistam  quant  apud  Sanctum-Julianum-de- 
Saltu  annuatim  habebat,  quietam  et  absolutam  dimisit,  decernens  quod  nullus 
successorum  suorum  eam  capere  presumet;  et  ideo  Senonensis  arehiepiscopus, 
tant  presens  quant  fut nri , Senonensi  preposito  regio  centum  solidos  monete  que 
Senonis  curreret,  singulis  annis,  infra  septimanam  Pentecostes,  persolveret.  Nos 
itaque  qui  patris  nostri  facta  nullomodo  volumus  immutare,  memoratam  procu- 
rationem et  gistam,  sicut  et  pater  noster  quittavit,  quittamus.  Quod  ut  apud  pos- 
teros  perpétuant  stabilitatem  obtineat,  présentent  paginant  sigilli  nostri  auctori- 
tate, ac  regii  nominis  caractère  subtus  annotalo,  precepimus  confirmari. 

Actum  apud  Fontem-Blaaudi,  anno  incarnati  Verbi  ji»  c»  lxxx°  ui°;  regni 


34-2 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

nostri  anno  quarto;  astantibus  in  palatio  nostro  quorum  nomina  supposi  ta  sunt 
et  signa  : S.  comitis  Theobaudi,  dapiferi  nostri;  S.  Guidonis,  buticularii  ; S. 
Mathei,  camerarii  ; S.  Rodulphi,  constabularii. 

Data  per  manum  Hugonis,  cancellarii. 

Carlulaire  de  l’archevêché  de  Sens,  u,  72,  vu.,  Bibl.  impériale,  Cartul.  n*  168.  — 
Catal.  des  actes  de  Philippe-Auguste,  Delisle,  n°  79. 


cccxxv. 

CHARTE  DU  ROI  PHILIPPE-AUGUSTE  EN  FAVEUR  DE  L’ARCHEVÊCHÉ  DE  SENS. 

(An  1183). 

Le  roi  confirme  la  charte  accordée  par  son  père  à l’archevêque  Gui,  au  sujet  de  la  dis- 
position des  revenus  de  l’archevêché  pendant  la  vacance  du  siège.  On  y lit  qu’il  ne  sera 
pas  levé  alors  une  taille  de  plus  de  60  livres  sur  les  vassaux,  et  ce  sera  au  profit  du  pré- 
vôt de  Sens.  On  ordonne  aussi  qu’il  ne  sera  pas  permis  de  pêcher  dans  les  viviers  de 
l'archevêché  sans  la  permission  du  roi. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Pliilippus,  Dei  gratia  Franco- 
rum  rex.  Necessarium  est  ut  beneficio  litterarum  acsi  bene  gestorum  memoria 
perpetuetur,  ne  ilia  qui  a prioribus  laudabiliter  acta  sunt,  a posteris  quos  ad 
mala  perpetranda  promptiores  fore  timemus,  perperam  retractentur.  Noverint 
itaque  universi,  présentes  pariter  et  futuri,  quod  dilectus  et  fidelis  nosler  Guido, 
arcliiepiscopus  Senonensis,  suorttm  precavere  volens  incommoda  subjectorum, 
gravamina  que,  vacante  arcbiepiscopatu,  homines  ejusdem  archiepiscopatus 
sustinere  consueverant,  patrem  nostrum  bone  memorie,  regem  Ludovicum 
humiliter  postulavit  ut  ea  justo  moderamine  temperaret.  Qui  ad  peticionem  et 
preces  ipsitts,  de  assensu  nostro,  antequam  in  regem  sublimaremur,  et  familia- 
rium  suorttm  consilio,  concessit  et  statuit,  intuitu  pietalis  et  devolionis  quant  ad 
Senonensem  habebat  ecclesiam,  ne  de  cetero,  quotiens  archiepiscopatus  vaca- 
verit,  sive  ipse,  sive  successores  sui  reges  Francie  in  tota  terra  prenominati 
archiepiscopatus  talliam  que  summam  sexaginta  librarum  excedat  uno  anno 
accipiant.  Tallia  vero  ista,  ad  considerationem  prepositi  Senonensis  regii  et  illius 
qui  prepositus  erit  archiepiscopi,  constituetur  et  capietur.  Preterea  voluit  nequis, 
nisi  de  mandato  suo  et  ad  opus  suum  vel  successorum  suorum  regurn  Francie, 
in  vivariis  ejusdem  archiepiscopatus,  quandiu  pastore  caruerit,  piscari  présumât. 
Nos  vero,  patris  nostri  vestigiis  inhérentes,  id  quod  genitor  noster  bone  devocio- 
nis  concessit,  concedimus:  et,  ut  perpetuam  obtineat  stabilitatem,  présentent 


XIIe  SIÈCLE.  343 

paginam  sigilli  nostri  auctoritate  ac  regii  nominis  caractère  inferius  annotato 
precipimus  communiri. 

Actum  apùd  Fontem-Blaaudi,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  octogesimo  tercio, 
regni  nostri  anno  quarto  ; astantibus  in  palatio  nostro  quorum  nomina  supposita 
sunt  et  signa  : S.  comitis  Theobaudi,  dapiferi  nostri;  S.  Guidonis,  buticularii  ; 
S.  Mathei,  camerarii;  S.  Radulphi,  constabularii. 

Datum  per  manum  Hugonis,  cancellarii. 

Bibl.  impér.;  Cartul.  de  l'archevêché  de  Sens,  I,  63,  v°  (Cartul.  n°  168). 

ûelisle,  Calai,  des  actes  de  Philippe-Auguste,  n°  80. 

La  charte  de  Louis-le-Jeune  que  confirme  le  roi  PhilipperAuguste  est  de  l’an  1179. 

— Ibid.,  f>  lxij,  r°. 


CCCXXVI. 

DONATION  FAITE  PAR  ETIENNE,  ABBÉ  DE  SAINT-REMY  DE  SENS,  A SON  MONASTÈRE. 

(An  1183). 

L’abbé  donne,  pour  l’entretien  des  moines  malades  qu’on  est  obligé  d’éloigner  du  monas- 
tère, 7 livres  de  rente  sur  l’église  de  Villeneuve-sur-Yonne,  et  60  sous  sur  celle  de  Vau- 
deurs,  pour  leur  acheter  des  chaussures  d’hiver,  etc.  Il  donne,  à l’église  Saint-Bond,  la 
moitié  du  moulin  de  Paron  et  la  moitié  des  oblations  de  la  Pentecôte,  afin  que  chaque 
jour  deux  moines  y disent  la  messe  des  morts  pour  lui  et  pour  son  frère  Geoffroy  Bullen. 

Stephanus,  Dei  gratia  abbas  Sancti-ltemigii  Senonensis,  omnibus  ad  quos 
littere  iste  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Nolum  tieri  volumus  quod  assensu 
domini  arcbiepiscopi  Guidonis  et  tocius  capituli  nostri,  ad  procurationem  mona- 
chorum  infirmorum  quos,  cogente  infirmilate,  a conventu  removeri  contigerit, 
septem  libras  perpetuo  percipiendas  in  ecclesia  de  Villanova-super-Equanam  (sic) 
concessimus  et  donavimus  sexaginta  etiam  solidos  quosdebet  ecclesia  de  Vaude- 
ria,  xl  pro  botis  hyemalibus,  et  xxü  pro  anniversario  nostro  singulis  annis 
faciendo,  reddendos  annuatim  statuentes,  concessimus  et  donavimus  ad  procura- 
tionem conventus.  Statüimus  etiam  quod  propter  hoc  panis  et  vinum  de  cellario 
monachorum  non  sublrahantur.  Très  solidos  quoque  quos  debet  Isanbardus,  ser- 
viens  noster,  de  censu,  pro  borto  suo  de  Yana,  distribuendos  eadem  die  in  pane 
pauperibus  donavimus.  Ceterum  sub  anatemalis  vinculo  inltibemus  ne  vu  libre 
neque  sexaginta  solidi  in  alios  usus  quam  prediximus  expendantur.  Donavimus 
quoque  itidem  medietatem  molendini  deParadone  ecclesie  Sancti-Baudi,  etillam 
medietatem  oblationum  quas  ibidem  percipiebamus  in  Pentecostem,  ut  in  prefata 


344 


CARTLLAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


ecclesia  duo  monachi,  jugiter  Deo  militantes,  unam  missam  defunctorum  singulis 
diebus  celebrent  pro  nobis  et  fratre  nostro  Gaufrido  Bullen. 

Quod  ratum  et  inconcussum  permansurum  cupientes,  présentes  litteras  sigillo 
nostro  roboratas,  ad  munimentum  donationis  hujus  servari  precepimus,  anno 
incarnati  Yerbi  m°  c°  lxxx°  tii». 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  de  Saint-Remy, 
manse  conventuelle,  liasse  i”. 


CCCXXVII. 

CHARTE  D'ANSAUT  DE  TRAINEE  POUR  L’ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

(An  1183). 

Ansaut  de  Trainel  reconnaît  qu’Ulric,  abbé  de  Vauluisant,  lui  a concédé,  ainsi  qu’ît 
l’archevêque  de  Sens,  tout  ce  qu’il  possédait  dans  la  paroisse  de  Villeneuve-sur-Vanne, 
excepté  une  maison  et  des  prés.  En  récompense,  Ansaut  s'engage  à payer  annuellement 
au  monastère  une  rente  de  A setiers  de  grain,  et  l’archevêque  en  paiera  autant. 

Ego  Ansellus  de  Triangulo,  omnibus  ad  quos  littcre  iste  pervenerint,  in 
Domino  salutem.  Noverit  universitas  vestra  quod  venerabilis  amicus  noster, 
domnus  Ulricus,  abbas  Yallis-Luccntis,  assensu  tocius  convcntus  sui,  concessit 
et  donavit  mil) i alque  successoribus  mcis  et  venerabili  Guidoni,  archiepiscopo 
Senonensi  atque  successoribus  ejus,  imperpetuum,  quicquid  habebat  infra  parro- 
chiam  de  Yillanova-super-Ycnnam,  excepta  domo  que  est  in  eadem  villa,  libéra 
et  sine  censu,  et  exceptis  pralis  Gaufridi,  militis,  de  Molinuns.  Ego  vero,  Ansel- 
lus, et  successores  mei  in  reconpcnsationem  reddemus,  singulis  annis,  infra 
octavas  Omnium-Sanctorum,  monasterioet  fratribus  Yallis-Lucentis  mi  sextarios 
annone,  mcdietatem  ibernagii  et  medietatem  tremesii  ; et  dominus  arcliiepisco- 
pus  Senoncnsis,  vel  quicumque  predictam  tenuerit  villa m , tantumdem  reddet. 
Quod  ut  ratum  maneat  et  firnium,  munimine  sigilli  nostri  feci  muniri. 

Actum  est  hoc,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c«  lxxx°  iiio. 

Original,  scellé  du  sceau  à demi-brisé  du  sire  de  Trainel,  figuré  à cheval,  de  face  et 
tenant  un  oiseau  sur  le  poing;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  Vauluisant,  L.  lui, 
s.-l . 2*. 

La  même  année,  le  sire  de  Trainel  rapporte  qu'il  a condamné  les  moines  de  Yaului 
sant  à payer  à Hermeneldis  et  à son  fils  Etienne,  de  Villeneuve,  50  livres  de  Pro- 
vins sur  les  cent  qu'ils  réclamaient.  — Cartulaire  de  Vauluisant  ; Bibl.  impér.,  f> 
xliv,  v°. 

En  1182,  Ansaut  de  Trainel  prononçant,  dans  sa  cour  de  justice,  sur  une  contes- 


XII*  SIÈCLE. 


345 

ration  élevée  entre  les  moines  de  Yauluisant  et  les  héritiers  de  Pouy,  au  sujet  de 
la  terre  de  Félix  Cape  et  de  Renaud,  chevalier,  etc.;  entendit  par  serment  dix 
personnes,  désignées  dans  la  charte,  qui  attestèrent  que  la  terre  appartenait  aux 
moines  et  il  la  leur  adjugea.  — Ibid.,  f°  xliv,  v°. 


CCCXXVIII. 

BULLE  DU  PAPE  LUCE  III,  POUR  L’ÉGLISE  COLLÉGIALE  D'AVALLON. 

(An  1184,  18  août). 

Le  pape  prend,  dans  cette  bulle,  la  collégiale  sous  sa  protection,  et  la  confirme  dans  ses 
droits  et  possessions  qu’il  énumère,  savoir  6 églises,  avec  droits  de  patronage;  des  biens 
û Avallon,  Changy,  Sainte-Magnance,  Magny,  Bussy,  F.taules,  Veliacum,  Provency,  Grély, 
Villars,  Athies,  etc  ; les  droits  dus  par  les  paroissiens  des  églises  de  Parcbiprêtré  d’Aval- 
lon  ; les  usages  de  l’ordre  des  chanoines  établis  dans  l’église  d' Avallon  depuis  quarante 
ans  au  moins. 

Lucius  episcopus,  servus  servorum  Dei , dileciis  fîliis,  Roberlo,  canton  et  cano- 
nicis  Avalonensis  ecclesiæ,  tara  præsentibus  quain  futuiis,  canon ice  substituendis, 
salutem  in  Cliristo  perpetuam.  Effectura  justis  postulationibus  indulgere  etvigor 
æqui tatis  et  ordo  exigit  rationis,  præsertim  quando  petenlium  voluntatem  et 
pietas  adjuvat  et  veritas  non  relin quit.  Eapropter,  dilecti  in  Domino  filii,  vestris 
justis  petitionibus  clementer  annuimus,  et  præfatara  ecclesiain  in  qua  dominico 
mancipati  estis  obsequio,  ad  exemplar  felicis  recordationis  Alexandri  papæ,  præ- 
decessoris  nostri,  sub  beati  Pétri  et  nostra  protectione  suscipiraus,  etpræsentis 
script i patrocinio  coniraunimus  ; statuentes  ut  quascuraque  possessiones,  quæ- 
cumque  bona  eadera  ecclesia  in  præsentiarura  juste  et  canonice  possidet,  vel  in 
futurum  concessione  ponlificum,  largilione  regum  vel  principum,  oblatione  lide- 
lium  seu  aliis  justis  modis,  præstante  Domino,  poterit  adipisci,  firma  vobis, 
vestrisque  successoribus  et  illibala  perraaneanl,  in  quibus  hæc  propriis  duximus 
exprimenda  vocabulis  : locuni  in  quo  ecclesia  memorata  sita  est,  cura  omnibus 
adjacentiis  et  aliis  quæ  ad  eandera  ecclesiain  pertinent;  — Ecclesiam  Montis- 
Bertaldi  et  Yetcris-Castri,  cura  suis  pertinen tibus  ; — Ecclesiam  Sancti-Petri  de 
Avalone,  cura  suis  pertinentiis  ; — Ecclesiam  de  Ateio,  cura  suis  pertinentiis ; — 
Ecclesiam  de  lelent  cum  suis  pertinentiis,  et  quæ  est  montis  Oddonis;  — Quæ- 
cumque  habetis  apud  Avalonem  et  apud  Changiacura,  et  apud  Sanctam-Magnen- 
tiam,  et  apud  Magniacum,  et  apud  Butiacura,  et  apud  Stabulas,  et  apud  Yelia- 
cum,  et  apud  I’roency,  et  apud  Prutiacum,  et  apud  Yillertum  et  apud  Ateas,  et 
apud  Selliacum,  et  apud  Yarres,  et  apud  Sanctum-Gerraanura  de  Carapis,  et 

44 


h 


346 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

apudTarrel  et  apud  Ieelend,  et  apud  Pontem-Arberti,  et  apud  Yallem-Oliniacr,  et 
apud  Boschet,  et  apud  Anneiacum,  et  apud  Frixiacum;  — Et  denarios  quia  paro- 
chianis  ecclesiarum  quæ  sunt  in  archypresbiteratu  Avalonensi  vobis  et  ecclesiæ 
vestræ  solventur  pro  crucibus  sicut  eos  canonice  percipere  consuevistis;  — Et 
quæ  liabetis  apud  Chanleias,  ex  dono  Josberti  de  Merlinacco,  videlicel  vineas  et 
grangiam;  — In  parochialibus  autem  ecclesiis  quas  liabetis,  liceat  vobis  sacer- 
dotes  eligere  et  ipsos  diœcesano  episcopo  præsentare,  etc. 

Datum  Yeronæ,  per  manus  Ilugonis,  sanetæ  Ronianæ  ecclesiæ  notarii,  xv 
calendas  septembris,  indictione  ni,  anno  Incarnationis  dominicæ  m°  c°  lxxxoiiii0, 
pontificatus  vero  domini  Lucii  papæ  ni,  anno  quarto. 

Original,  scellé  en  plomb,  Arch.  de  l'Yonne;  Fonds  du  Chapitre  d’Avallon,  L.  i. 


CCCXXIX. 

CHARTE  DE  MANASSÈS,  ÉVÊQUE  DE  LANGUES,  POUR  LE  CHAPITRE  DE  TOURS. 

(An  1184). 

L’évêque  atteste  un  accord,  passé  entre  Clarembaud  de  Nojrers  et  le  Chapitre  de  Tours, 
au  sujet  du  moulin  Doun.  Ce  moulin  sera  déplacé  et  porté  au  gué  ûammas , au  lieu  le 
moins  nuisible  aux  moulins  du  Chapitre.  11  n’aura  qu’une  seule  roue,  etc. 

Ego  Manasses,  Dei  gratia  Lingonensis  epîscopus,  notum  facio  presentibus  et 
futuris  quod  Clarenibaldus,  dominus  de  Noers,  voluit  et  precepit  ut  ad  majus 
robur  sigillarem  quoddam  pactura  quod  ipse  contraxerat  cum  capitulo  Beati- 
Martini  Turonensis  super  molendino  Doun.  Quod  taie  est  : predictum  molendi- 
num  removebitur  de  loco  in  <juo  erat  usque  ad  vadum  Damnias,  in  loco  in  quo 
minus  nocium  fuerït  molendinis  et  rebus  Beati-Martini,  et  unam  solam  habebit 
rotam  ad  molendum  vel  ad  alium  usum;  duos  solidos  reddet  censuales  canonicis 
de  Chableia,  et  in  omnibus  profectibus  et  in  molendinario  ponendo  et  removendo, 
mcdietas  molcndini  erit  prepositi  Cbableie  et  capituli  Beati-Martini  Turonensis. 
Hujus  rei  testes  sunt  : Gollenus,  prepositus  Cbableie;  Ulgerus,  succentor  Beati- 
Martini  ; Hugo  Calcians-canem  ; Villermus  de  Yillesio;  Wido  de  Jexia  ; Ilugo  de 
Poeli  ; Adam  de  Flaiaco,  et  plures  alii. 

Actum,  anno  incarnati  Verbi  Dei  millésime  centesimo  i.xxx0  quarto. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  la  prévôté  de  Chablis; 

L.  vin.  — Chablis. 


XIIe  SIÈCLE . 


347 


CCCXXX. 

CHARTE  DE  PHILIPPE-AUGUSTE  POUR  PIERRE  DE  COfiRTENAY. 

(An  1184). 

Don  par  Philippe-Auguste  à son  cousin,  le  comte  Pierre,  des  comtés  de  Nevers  et 
d’Auxerre.  Celui-ci  lui  abandonne  Montargis  en  échange.  Le  roi  lui  fait  épouser  aussi 
l’héritière  des  deux  comtés. 

In  nomine  etc.  Notum  etc.,  quod,  propter  milita  servitia  que  poleramus  habere 
a inultis  nobilibus  terre  nostre  pro  comitatu  Nivernensi  et  Altisiodorensi  qui  in 
manus  noslras  vénérant,  Petrus,  consanguineus  noster,  qui  mine  est  cornes 
Nivernensis,  concessit  et  quitavit  nobis  in  perpetuum  et  heredibus  nostris 
Montem-Àrgi,  cum  pertinentiis  suis,  in  incrementum  corone;  et  nos  donavimus  ei 
comitatum  Nivernensem,  et  dedimuscomitissam  in  uxorern,  tali  conventione  quod 
si  predictus  cornes  comitatum  perderet  morte  lieredis  sui  et  comitisse  interve- 
niente,  et  comitissa  moreretur,  nos  redderemus  comiti  Montem-Argi.  Quod,  etc. 

D.  Bouquet,  xvm,  251.  — D.  Martène,  Ampl.  Coll,  i,  1047.  — Del isle,  Catal.  des 
actes  de  Philippe-Auguste,  n°  100. 

Bibl.  impér.  A 66,  B 65  v°,  C 83,  D 177  et  E 144. 


CCCXXXI. 

CHARTE  DE  PHILIPPE-AUGUSTE  POUR  LES  CHANOINES  DE  CUDOT. 

(An  1184). 

Philippe-Auguste  confirme  le  don  dJun  muid  de  froment  de  rente  fait  par  sa  mère 
aux  chanoines  de  Cudot,  pour  le  repos  de  son  âme  et  de  celle  du  feu  roi  son  époux,  et  père 
de  Philippe-Auguste;  et  pour  l’amour  d’Alpaïs,  qui  y passa  une  vie  glorieuse. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Philippus,  Dei  gralia  Fran- 
corutn  rex.  Noverint  universi,  présentés  pariter  et  futuri,  quoniam  Adela,  mater 
nostra,  regina,  canonicis  Cudoti,  inluitu  Dei  et  ob  remedium  anime  sue  et  mariti 
sui,  patris  nostri,  bonc  memorie  regis  Ludovici,  et  pro  amore  Alpessie,  vitam 
iiiibi  ducentis  gloriosam  et  admirabilem,  dédit  et  concessit,  quamdiu  ipsa  vive- 
ict,  annualem  redditum  unius  modii  frumenti,  ad  mensuram  Yille-Nove  in 
molendinis  suis  de  Ville-Nova,  annualim  in  crastino  Purificationis  Beate-Marie, 


348 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


percipiendum  (1).  Quod  donum  nos,  intuitu  Dei  et  ob  remedium  anime  nostre  et 
memorati  patris  nostri  régis  Ludovici,  idem  donum  predicto  loco  ex  parte  nostra 
facimus  et  in  perpetuum  stal)ile  esse  precipimus.  Quod  ut  in  posterum  ratum, 
illibatumque  perijpneat,  présentera  paginam  sigilli  nostri  aucloritate  ac  regii 
nominis  caractère  inferius  annotato  precepimus  confirma». 

Actum  aput  Fontem-Bleaudi,  anno  incarnati  Verbi  m»  c°  lxxx0  mi°,  regni 
nostri  quinto,  astantibus  in  palatio  nostro  quorum  nomina  supposita  sunt  et 
signa  : S.  comitis  Teobaldi,  dapiferi  nostri  ; S.  Guidonis,  bulicularii  ; S.  Mathei, 
camerarii  ; S.  Radulphi,  constabularii.  — -Data  per  manum  Ilugonis,  cancellarii . 

Original  ; Bibl.  de  Sens;  Fonds  de  l’abbaye  de  Saint-Jean,  liasse  : prieuré  de  Cudot. 

— Delisle,  Catal.  des  actes  de  Philippe-Auguste,  n°  103. 

La  rente  donnée  par  Philippe-Auguste  a été  payée  jusqu’en  1789;  Arch.  de  l’Yonne; 

Fonds  de  l’abbaye  Saint-Jean. 


CCCXXXII. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  DILO. 

(An  1184). 

L’archevêque  atteste  la  confirmation  faite  par  Guillaume,  fils  de  Maurice  de  Seignelay, 
d’un  droit  donné  à l’abbaye  sur  le  moulin  du  Milieu,  situé  à Brienon,  et  de  diverses  rede- 
vances à Joigny  et  à Champlay. 

G.,  Dei  gratia  Senonensis  a rch iepiscopus,  omnibus  ad  quos  bec  caria  perve- 
nerit,  salutem.  Notum  si t omnibus  quod  Willelmus,  filius  functi  Mauricii  de 
Seleniaco,  laudavit,  in  nostra  presentia,  canonicis  Deiloci  acensivam  quam  fecerat 
pater  ejus  in  molendino  de  Briennone  quod  Medianum  dicitur,  videlicel  octavam 
partent  molendini  pro  xim  bicbetis,  x tremesii  et  quatuor  frumenti.  Donavit 
etiam  xv  denarios  census  apud  Joviniacum,  quos  Deilocenses  debebant  ei  ; ix  de 
vinea  Renardi  Escharlerii  ; ni  de  boschia  ; m de  vinea  decani.  Idem  etiam  qui- 
tavit  omnes  querelas  quas  habebat  tune  adversus  Deilocensem  ecclesiam.  Hec 
omnia  laudavit  uxor  ejus,  Autisiodora.  Prefatus  quoque  Willelmus,  in  nostra 
presentia,  concessit  ecclesie  Deiloci  quicquid  in  décima  deChanlaio  antecessores 
ejus  possederant. 

Actum  apud  Deilocum,  anno  Verbi  incarnati  m°  c°  lxxx0  iiii°.  Datum  per  me 
Petrum. 

Original,  scellé  du  sceau  de  l’archevêque;  Arch.  de  l'Yonne;  F.  de  1 abbaye  de 
Dilo,  L.  vit. 

(1)  La  charte  de  la  reine  Adèle,  alors  veuve  de  Louis  Vif,  est  ainsi  datée  ; « Actum  publiée, 
« incapella  Cudoti,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxxx°.  Datum  per  manum  Hervei.  » 
(Ibidem.) 


XIIe  SIÈCLE. 


349 


CCCXXX1II. 

DONATION  PAR  GUILLAUME,  VICOMTE  DE  SAINT-FLORENTIN,  A L’ABBAYE  DE  DILO. 

(An  1184). 

Le  vicomte  de  Saint-Florentin  annonce  qu’il  a fait  don  à l’abbaye  de  Dilo  de  10  sous  de 
cens,  à prendre  sur  le  climat  appelé  l’Espinoy,  et  sur  un  pré,  situé  devant  la  maison  des 
lépreux. 

Ego  Guillelmus,  vicecomes  S.  Florentini,  notum  facio  presentibus  et  futuris 
quod  ecclesiæ  Deilocensi,  pro  anima  mea  et  uxoris  meæ  et  antecessorum  nostro- 
rum,  donavi  decem  solidos  census,  annuatim  solvendos  et  in  perpetuum  possi- 
dendos  : videlicet,  sex  solidos  in  Spineto;  et  quatuor  solidos  quos  præfata 
ecclesia  debebat  Lamberto  Surdo,  proprato  quodam  ante  domum  Leprosorum, 
quos  ego  a jamdicto  Lamberto  emi.  Laudavit  hæc  omnia  Agnes,  uxor  mea,  et 
duo  filii  mei,  Guido  et  Johannes.  Laudavit  etiam  coram  nobis  præfatus  quatuor 
solidos  Lambertus  et  uxor  ejus  Emengardis,  et  filins  ejus  Rainaudus. 

Actum  apud  S.  Florentinum,  anno  Domini  ni0  c°  lxxx0  mi°. 

Cartui.  de  l’Hôtel-Dieu  de  Saint-Florentin,  d’après  l'original  tiré  des  archives  de 
Dilo. 


CCCXXXIV. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS  , POUR  L’ABBAYE  DE  DILO. 

(An  1184). 

L’archevêque,  ayant  égard  au  zèle  soutenu  pour  l’office  divin  des  religieux  de  Dilo,  dont 
l’église  est  la  propre  fille  de  son  église,  leur  donne,  du  consentement  de  son  Chapitre 
pour  fonder  son  anniversaire  solennel,  une  rente  d’un  muid  de  blé  qu’il  percevait  sur  leur 
grange  de  Thory.  L’abbé  Hugues  et  son  Chapitre  ont’accordé  que  ce  jour-là  il  serait  dépensé 
t\ 0 sous  pour  la  procuration  du  couvent. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  arcbiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  isie 
pervenerint,  salutem  in  Domino.  Noverint  présentes  et  futuri  quod  in  ecclesia 
Deiloci,  que  in  fundo  nostro  sita  est,  et  ecclesie  nostre  specialiter  est  fîlia,  con- 
sidérantes tant  constantiam  regularis  propositi  quant  divini  frequentationem 
officii,  donavimus  et  concessimus  prefate  ecclesie,  assensu  capituli  nostri,  unum 


m 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE- 

modium  bladi  quod  nobis  annuaiim  debebant  in  grangia  sua  Toriaci;  videlicet 
dimidium  modium  frumenti  et  dimidium  tremesii,  ad  mensuram  Sancti-Floren- 
tini,  et  hoc  pro  anniversario  nostro  sollenniter  faciendo,  a jamdicta  ecclesia 
volumus  in  perpetuum  possideri . Concessum  quoque  est  a domino  Ilugone, 
abbate,  et  capitulo,  quod,  in  die  anniversarii  nostri,  xl  solidos  in  procuratione 
conventus,  singulis  annis,  expendantur.  Quod  ut  ratum  sit,  sigilli  nostri  fecimus 
impressione  firmari. 

Actum  Deiloci,  anno  Verbi  incarnati  m°  c°  lxxx°  iiii°. 

Data  per  manum  magistri  Pétri. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  de  Dilo,  liasse  vu. 


cccxxxv. 


CHARTE  DE  DOT  DE  DEUX  RELIGIEUSES  A FOSSE  MORE. 

(An  13  84). 

Gui,  archevêque  de  Sens,  atteste  que  Mathilde,  veuve  d’Ithier  de  Champlost,  a fait 
remise  aux  religieux  de  Dilo,  en  reconnaissance  de  ce  qu’ils  ont  reçu  ses  deux  filles  reli- 
gieuses à Fossemore,  de  la  rente  de  neuf  setiers  de  grains  qu’elle  percevait  sur  leur 
grange.  Elle  leur  accorde  en  outre  un  setier  de  grains  à prendre  sur  son  moulin  d’Avrolles. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  iste 
pervenerint,  salutem  in  Domino.  Notum  fieri  volumus  quod  Malildis,  quondam 
uxor  Icterii  de  Chanlot,  considerans  honorem  sibi  a canonicis  de  Dilo  exhibitum, 
qui  d uas  filias  ej ns  apud  Fossam-Moram  in  sanctimoniales  receperunt,  quittos 
clamavit  eos  imperpetuum  novem  sextarios  annone  quos  ipsa  percipiebat 
annuatim  in  granchia  ipsorum  ; et  unum  sextarium  assignavit  eis  annuatim 
percipiendum  in  molendino  suo  Ebrolie,  medictatem  frumenti  et  medietatem 
alterius  annone. 

Hoc  autem  laudavit  filia  ejus,  Petronilla.  Ut  autem  hoc  ratum  sit,  sigilli  nostri 
auctoritate  confirmamus. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Dicarnatione  Domini  m°  c°  lxxx°  iiii°. 

Original,  scellé  du  sceau  de  l’archevêque  de  Sens;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de 
l'abbaye  de  Dilo,  L.  i. 

La  même  année,  Etienne,  fils  de  Boson  de  Champlost,  a fait  don  à l'abbaye  de  Dilo 
d’une  rente  de  neuf  setiers  de  blé  que  cette  maison  lui  devait  sur  sa  grange  de 
Thory.  Les  moines  avaient  déjà  racheté  cette  redevance  en  payant  20  livres  de 
Provins  à Humbert  Foard,  beau-frère  d’Etienne.  Ils  reçurent  ensuite  dans  te 


XIIe  SIECLE. 


351 


monastère  de  leurs  sœurs  (à  Fossemore)  Marie,  sœur  du  même  Etienne.  Damière 
et  Flore,  l’une  femme  et  l'autre  mère  d Etienne  ; Itier  et  Guillaume,  ses  frères  et 
Elisabeth,  sa  sœur,  avec  Herbert,  son  mari,  ont  ratifié  ce  don.  — Ibidem. 


CCCXXXYI 

DONATION  PAR  LE  SEIGNEUR  DE  LEZINNES  AUX  RELIGIEUSES  DE  CE  LIEU. 

(An  1184). 

Guillaume,  seigneur  de  Lezinnes,  donne  à l’église  de  la  Charité  de  ce  lieu  toute  la  terre 
qu’il  possédait,  depuis  la  route  de  Rougemont  jusqu’au  sentier  de  Pacy.  Il  y ajoute  le 
champ  dans  lequel  s’élève  le  monastère  même,  avec  tout  domaine  et  justice. 

Ego  Mantisses,  Dei  gratia  Lingonensis  episcopus,  omnibus  notum  facio  Wil- 
lermum,  dominum  de  Liesinis,  per  manum  meam  dédisse  in  eleeniosynam, 
Deo  et  Beatæ-Mariæ  de  Caritate  ad  Liesinas,  totam  terram  quant  liabebat  et 
continetur  a connnuni  strata  quæ  tendit  apud  Rubeum-Montem  usque  ad  semi- 
tam  quæ  tendit  Passiacutn,  a ponte  ad  vineas  Passiaci.  Adjecit  etiam  eidem 
eleemosynæ  campunt  in  quo  domus  ipsa  cum  appenditiis  suis  sedet,  cum  onini 
jure,  jurisdictione,  dominio  et  districtu  ; in  bis  nihil  sibi  reservans  præter  divi- 
nam  retributionem,  et  justitiam  in  casu  criminali  tantum.  Hanc  autem  eleemo- 
synam  laudavit  uxor  ejus;  laudavit  eleeniosynam  Theobaldus  de  Barro,  I rater 
meus,  de  cujus  casamento  erat  præfata  terra.  Testes  sunt  lui j us  rei  : Steplianus, 
archidiaconus  ; Walterus,  decanus  Montis-Barri  ; Philippus,  notarius  meus. 

Actum,  anno  incarnati  Yerbi  Dei  m°  c°  lxxx0  iv°. 

Gai I ia  Christiana,  l.  iv,  Preuves  du  diocèse  de  Langres,  n°  i.xxvui, d'après  l’original. 


CCCXXXVII. 

ACCORD  ENTRE  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY  ET  LE  SEIGNEUR  DE  VENISY. 

(An  1184). 

Manassès,  évêque  de  Troyes,  rapporte  qu’André  de  Venisy  a renoncé,  en  faveur  de 
l’abbaye,  au  droit  de  justice  qu’il  prétendait  dans  la  forêt  de  Saint-Etienne  et  a reconnu 
que  les  habitants  de  Venisy  n’y  avaient  aucun  droit  d’usage,  mais  les  habitants  de  Séant 
seulement.  André  a renoncé  également  à établir  un  étang  près  de  Sévis,  et  a approuvé 
les  défrichements  faits  à Chailley  et  à Sévis. 

Ego  Manassès,  Dei  gratia  Trecensis  episcopus,  tesiificor  et  confirmo  composi- 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


tiones  que  inter  fratres  Pontiniacenses  et  dominum  Andream  de  Venesiaco  facte 
sunt,  sicut  ab  ipso  Andrea  rogatus  sum.  Quod  si  ipse  Andréas,  veî  heres  ejus,  de 
his  pactionibus  resilire  voluerint,  plenam  justiciam  de  ipsis  facere  teneor.  In  pri- 
mis  igitur  justiciam  quant  aliquando  in  nemore  Sancti-Stephani  sibi  usurpaverat 
libérant  et  quictam  a se  et  lterede  suo  in  perpetuum  ecclesie  Pontiniacensi  relin- 
quit,  et  recognoscit  quod  ltontines  de  Venesiaco  in  predicto  nemore  nullam  usua- 
riant  liabent.  Soli  vero  ltontines  qui  in  villa  de  Séant  habitant,  ibi  usuariant 
habent,  sine  dare  et  vendere.  Deinde,  quia  aliquando  de  stagno  faciendo  prope 
Seviant  verbum  babuerat,  ne  illis  nocere  possit,  ontnino  relinquit.  Postea  concedit 
ut  ea  que  in  plania  de  Cltalleio  et  de  Sevia  de  eorum  nemoribus  jant  complanata 

eraut  eis  quieta  maneant ut  ultra  nietas  tune  factas  ipsa  nemora 

non  complanenL  Porro  de  nemore  qui  dicitur  li  d si  ibi  aliquid  acce- 

perit,  et  ipsi  similiter  jure  accipere  possunt,  alter  non.  Nam  de  bosco  Sancti- 
Petri  hoc  inter  eos  convenit  ut  neutra  pars  sine  alterius  assensu  ibi  exartare 
possit.  Hec  omnia,  sicut  dicta  sunt,  testificor  et  proprii  sigilli  impressione  con- 
firnto. 

Actum  est  hoc,  istis  rnilti  astantibus  : Willelmo,  capellano  etmagistro  Arberto; 
anno  ab  Incarnatione  Dontini  m°  c°  lxxx°  iiii°. 

Original,  scellé  du  sceau  de  l’évêque  de  Troyes;  Archives  de  l’Yonne;  F.  Ponligny, 
L.  liv,  s.-l.  lrc. 

Par  une  charte  de  la  même  année,  Garnier  de  Trainel  atteste,  comme  seigneur  du 
fief,  que  A.,  sa  cousine,  femme  d’André  de  Venisy,  a ratifié  le  don  de  la  forêt  de 
Saint-Etienne  fait  par  son  mari.  — Ibidem. 


CCCXXXVIII. 

CHARTE  DE  PIERRE,  COMTE  DE  NE  VERS,  POUR  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1184). 

Le  comte  annonce  dans  cette  charte  qu’il  a ratifié,  entre  les  mains  de  l’abbé  Mainard, 
et  à la  prière  de  la  comtesse  Mathilde,  sa  belle-mère,  les  donations  qu’elle  a faites, 
ainsi  que  Gui,  son  époux,  â l’abbaye  de  Pontigny,  pour  le  repos  de  leurs  âmes.  Ces  biens 
sont  les  suivants  : le  clos  de  Saint-Martin  d'Auxerre  et  AO  arpents  de  bois  dans  la  forêt  de 
Bar.  La  comtesse  Mathilde  et  les  principaux  vassaux  du  comte  furent  témoins. 

Ego  Petrus,  cornes  Nivernensis,  noverint  universi,  présentes  pariter  et  futur!, 
quod,  ad  voluntatem  et  peticionem  domine  Mathildis  comitisse,  socrus  mee,  con- 
cessi  et  laudavi  ecclesie  de  Pontiniaco,  in  manu  Mainardi,  abbatis,  quicquid 
cidem  loco,  pro  suis  animabus,  contulerant,  tam  Guido,  cornes,  vir  ejus,  quant 


XIIe  SIÈCLE. 


353 


ipsa.  Ipsa  autem  bénéficia  nominatim  sunt  hec  : Clausum  videlicet  Sancti-Martini 
quod  habebant  apud  Autisiodorum  ; deinde  xl  arpenta  nemoris  juxta  Autisiodo- 
rum,  in  nemore  quod  dicitur  de  Bars.  Ad  ultimum,  si  qua  alia  sorte  bénéficia 

me  comités  Nivernis  predicto  loco  indulserunt,  ego  quoque  laudo 

atque  confirmo. 

Ut  vero  presens  scriptum  ratum  liabeaturet  inconcussum,  proprii  sigilli  nostri 
impressione  munio,  et  testibus  subter  annotatis  corroboro  : Mathildis,  mater, 
comilissa;  Narjodus  deTociaco;  Drogo  de  Merlo  ; Guido  de  Guarlanda;  Hugo 
Godart  ; Johannes, -vicecomes  de  Legni  ; Pet  ru  s de  Curceun. 

Actum  apud  castrum  de  Clamici,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°c°lxxx°  11110. 

Original  ; Arch.  de  l’Yonne;  F.  Pontigriy,  L.  v,  s.-l.  l'e;  scellé  du  sceau  équestre  du 
comte  Pierre;  légende:  SIGILLVM  PETRI.  COMITIS  NIVERNENStS  ; et  au 
contre-sceau,  t’écu  chargé  de  trois  besans,  lég.  : f SECRETYM  MEVM  M1CHI. 

Par  une  charte  de  la  même  date,  donnée  également  à Clamecy,  Agnès,  comtesse  de 
Nevers,  confirma  le  don  ci-dessua  rapporté.  — thidem. 


CCCXXXIX. 

CHARTE  DE  PIERRE,  COMTE  DE  NEVERS,  POUR  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

{An  1184). 

Le  comle  rapporte  que  Jean  Maugendre  a fait  remise  à l’abbaye  de  Reigny  d’une  rente 
de  6 bichets  de  froment,  6 de  seigle  et  12  d’avoine,  mesure  d’Auxerre,  que  les  moines  lui 
devaient  sur  la  grange  de  Beauvoir.  11  reçut  en  présent  16  livres  de  Provins.  Les  ayant- 
droits  approuvent  tous  cette  donation  et  reçoivent  des  moines  divers  présents. 

Ego  Petrus,  Dei  gratia  cornes  Nivernensis,  notum  fie  ri  volo  presentibus  et 
futuris  quod  Johannes  Maufilaster  dédit  Deo  et  Beate-Marie  et  fratribus  de  Re- 
gniaco,  in  elemosinam,  vi  bichetos  frumenti,  vi  bichetos  siliginis,  et  xii  bichetos 
avene,  ad  mensuram  Autissiodorensem,  ut  solet  emi  etvendi,  quos  debebant  ei 
fratres  supradicti  pro  decimatione  territorii  grangie  que  dicitur  Bellum-Videre, 
habitis  de  bénéficie  domus  Regniaci  xvi  libris  Pruviniensibus.  Dédit  etiam  si  quid 
juris  habebat  in  medietate  agri  Furnerii,  quetn  Furnerius  moriturus  fratribus 
predictis  in  elemosinam  dédit.  Predictus  vero  Johannes,  veniens  ante  presentiam 
nostram,  donum  istud  recognovit  et  quod  garantiam  fratribus  predictis  portabit, 
in  manu  domini  Galfridi  de  Arsi,  fide  sua  interposita,  compromisit.  Laudavilhoc 
Elisabel,  uxor  predicti  Johannis,  que  inde  unam  vaccam  habuit  ; et  filie  eorum 
Maaud  et  Aaled,  que  singulos  denarios  inde  habuerunt.  Laudavit  etiam  Hermen- 
gardis,  soror  predicti  Johannis.  Testes:  Benedictus,  capellanus  de  Malli-Villa  ; 

45 


ii 


354- 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


Savericus,  miles;  Odo  de  Cruce.  Laudaverunt  etiam  hoc  Mabilia,  soror  predicti 
Johannis,  et  Ælerinus,  maritus  ejus,  et  Petrus,  filius  eorum,  et  Margarita,  filia 
eorum,  qui  inde  singulos  denarios  habuerunt.  Testes  : Galfridus,  presbiter  de 
Arsi;  Arbertus,  filius  Lucanie  et  Hugo  Campania.  Laudavit  etiam  hoc  Aupais, 
soror  predicti  Johannis  et  Martinus,  maritus  ejus,  et  Sibilla,  filia  eorum,  que 
inde  unum  denarium  habuit.  Testes  : Johannes,  presbiter  de  Malli-Castro  ; Adria- 
nus,  presbiter  de  Marri  et  Iterius,  prepositus.  Laudavit  etiam  hoc  Galfridus 
Archenfredus  et  Arnica,  uxor  ejus,  de  quorum  casamento  erat,  qui  inde  duas 
vacas  (sic)  habuerunt.  Galfredus  vero  Archenfredus  compromisit  se  fratribus 
predictis  garantiam  pro  casamento  portaturum.  Laudaverunt  hoc  filii  et  filie 
eorum,  Willelmus,  Elisabet,  Agnes  et  Gila,  qui  et  inde  singulos  denarios  habue- 
runt. Testes  : Johannes,  presbiter  de  Malli-Castro  ; Stephanus  de  Corvot,  miles; 
Humbaudus,  filius  Galfridi  militis.  Porro  predictus  Johannes  Malfilaster  hoc 
donum  et  lias  laudationes  sigillo  nostro  petiit  conlîrmari. 

Factum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxxx°  iiu°.  Ut  igitur  istud 
ratum  et  firmum  perpetuo  liabeatur,  presenti  scripto  et  sigilli  nostri  auctoritate 
roboravimus. 

Original,  scellé  aulrefois;  Archives  de  l'Yonne;  F.  Reigny.  L n,  s.-l.  lre. 


CCCXL. 

CHARTE  DE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  POUR  LES  LÉPREUX  DU  POPEL1N. 

(An  1184). 

L’archevêque  rapporte  comment  les  bouchers  de  Sens  ont  donné  aux  lépreux  de  cette 
ville,  pour  le  repos  de  leurs  âmes,  les  langues  des  bœufs  et  des  vaches  qu’ils  tueraient.  Les 
lépreux  s’engagent  en  reconnaissance  à célébrer,  c.:aque  année,  au  commencement  du 
carême,  une  messe  pour  les  confrères  défunts.  On  règle  en  outre  les  conditions  d’admis- 
sion, dans  la  léproserie,  d’un  des  bouchers  dans  le  cas  où  il  deviendrait  lépreux,  etc. 

Guido,  JDei  gratia  Senonensis  archiepiscopus  omnibus  ad  quos  littere  iste 
pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fîeri  volumus  quod  carnilices  Senonenses, 
pro  sainte  animarum  suarum  et  parentum  suorum,  donaverunt  imperpetuum 
leprosis  Senonensis  linguas  omnium  boum  et  vaccarum  quos  occident  cum  tota 
carne  capitis  sicut  eam  soient  ab  ossibus  separare.  Et  si  aliquis  eorum  ad  esum 
suum,  vel  alicujus  de  familia  sua,  linguam  unam  voluerit  retinere,  pro  lingua 
nummum  unum  reddet  leprosis  supradictis.  Si  vero  dare  linguam  voluerit  pro 
ea  duos  reddet  denarios.  Pro  isto  autem  bénéficie  celebrabitur,  singulis  annis,  in 


XIIe  SIÈCLE. 


355 


capite  Jejunii,  missa  una  cum  vigiliis  et  commendatione  pro  fratribus  defunctis 
istius  confrarie  ; et  qui  voluerint  de  confratribus  die  ilia  ibi  convenient.  Singulis 
vero  ebdomadis  cantabitur  ibidera  pro  salute  confratruni  viventium  missa  una. 
Si  autem  opus  fuerit  alicui  confratrum  precibus  leprosorum  erga  regem,  vel 
arcliiepiscopum,  sive  principem  aliquem,  leprosi  per  procuratorem  suum  eas 
facient.  Si  aliquis  confratum,  vel  aliquis  de  pueris  suis,  leprosus  fuerit,  ad  lauda- 
tionem  sex  virorum  legitimorum  de  confraria,  conferet  leprosis  de  substantia  sua 
ut  apud  eos  recipiatur.  Illi  vero  qui  infra  ambitum  civitatis  consistunt,  nec 
cymrtërium  habent,  si  sepulturam  apud  leprosos  sibi  elegerint,  sine  conlradic- 
tione  eam  ibi  habebunt,  nisi  nominatim  excommunicati  sive  interdicti  fuerint. 
Suburbani  vero  per  licentiam  presbiterorum  suorum  ibi  poterunt  sepeliri. 

Ut  autem  ratum  hoc  et  inconcussum  permanent,  presenti  scripto  fecimus  anno- 
tari,  et  sigilli  nostri  impressione  muniri. 

Actum  Senonis,  anno  Verbi  incarnati  m°  c°  lxxx0  iv°.  Data  per  manum  magistri 
Pétri,  cancellarii. 

Cartulaire  du  Popeün  de  Sens,  Ms.  de  l’an  1220  environ,  f»  îx,  v°;  Arcïiives  de 
l'Hôtel-Dieu  de  Sens. 

En  1196,  l’archevêque  Michel  confirma  la  charte  précédente.  — Ibidem,  f>  x,  ru. 


CCCXLI. 

CHARTE  DE  MANASSÈS,  ÉVÊQUE  DE  TROYES,  POUR  L’ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

(An  1184). 

L’évêque  rapporte  qu’Herbert  de  Payen,  chevalier,  renonça  aux  réclamations  qu’il 
faisait  à l’abbaye  sur  le  bois  du  Fay-Garnen  et  la  forêt  des  Sièges  ; en  échange  de  cette 
forêt  l’abbaye  lui  attribua  10  sous  de  rente  sur  les  masures  de  Séant;  etc. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Manasses,  Dei  gratia  Trecensis 
episcopus,  notum  facio  universis  christianis  quod  Herbertus,  miles,  de  Paianis, 
nondum  uxorem  habens,  in  presentia  mea,  astantibus  plurimis,  confessus  est 
quod  sepius  injuste  vexaverit  ecclesiam  Yallislucentis , calumpnians  nemus 
Pbais-Garnens  et  nemus  Escbegiarum;  pro  quo  nemore  Eschegiarum  ecclesia 
Yallislucentis  assignavit  eidem  Herberto  decem  solidos  Pruvinienses  in  masuris 
de  Soiant,  annuatim  accipiendos.  Hec  vero  nemora  prescripta  Herbertus  resipis- 
cens,  cum  terra  plana  ad  ilia  pertinente,  quieta  et  libéra  concessit  et  laudavit 
predicte  ecclesie  Vallislucentis.  Similiter  laudavit  antiquas  divisiones  quæ  vulgo 
lais  dicuntur,  inter  nemus  Cereille  et  nemus  Sancte-Marie  que  usque  bodie  per- 


356 


CARTULAIRË  GÉNÉRAL  DE  LYONNE. 


manent.  Feodum  quoque  de  Seuant  laudavit,  et  usuarium  in  parte  sua  nemoris 
quod  dicitur  Sancte-Marie,  tam  hominum  quant  animalium,  et  quicquid  aliud  de 
ejus  patrimonio,  dono  vel  emptione,  prefata  ecclesia  acquisierat.  liée  omnia  lau- 
daverunt  Gaufridus,  frater  Herberti , nondum  liberos  habens,  et  Helia,  soror  ejus 
et  liberi  sui,  Elisabeth,  Robertus,  Florentia  ; Mabila  quoque  et  filins  ejus  Johan- 
nes ; similiter  Elisabeth,  Alaidis  et  Margarita.  ïïujus  rei  testes  sunt  : frater 
Girardus,  monachus  Vallislucentis  ; Odo,  sacerdos  de  Haiis  ; magister  Petrus, 
potator;  Menasses  de  Villamauri;  Berengerius;  Galengisius,  tune  temporis  pre- 
positus  Yillemauri;  Ansellus  de  Fontevenne;  Michael  de  T ecis.  Et  ut  hoc  scrip- 
tum  omni  tempore  ratura  habeatur,  sigillo  raeo  feci  rauniri. 

Actum  Senonis,  anno  incarnati  Verbi  :\i°  c»  lxxx°  iiiiu. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l'Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  de  Vauluisant, 
L.  xxxn,  s.-l.  lro. 


CCCXLI1. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

(An  1184). 

L’archevêque  atteste  que  Humbert  de  Courlon  a vendu  à l’abbaye  de  Vauluisant 
6 arpents  de  prés  situés  près  de  la  rivière  d’Yonne,  moyennant  18  livres  parisis  et  6 sous 
provinois  de  rente  ; cette  vente  fut  approuvée  par  tous  les  intéressés. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Guido,  Dei  gratia  Senonensis 
archiepiscopus,  notifico  universis  presentibus  et  futuris  quod  Hurabertus  de 
Corloun  vendidi t ecclesie  Vallislucentis  sex  arpannos  pratorum,  in  riveria  Hiun- 
nie,  decera  et  octo  libris  parisiensium  nummorum  ; sic  tainen  quod  fratres 
Vallislucentis  annuatira  reddent  sex  nuramos  pruvinienses  censualiter  pro  eisdem 
pratis,  predicto  Humberto  ejusque  successoribus.  Hec  omnia  laudaverunt  Petrus, 
clericus,  de  Basseio;  Robertus,  frater  ejus,  et  Elisabeth,  soror  eorura  cura  filio 
suo  Boemundo  ; Nicholaus  quoque,  clericus  et  Stephanus,  miles,  fratres  predicti 
Humberti,  et  Boemundus,  pater  eorura,  de  cujus  feodo  prescripta  prata  sunt. 
Hujus  rei  testes  sunt  : Raynardus,  curie  Senonensis  officialis;  Petrus,  sacerdos 
de  Corloun;  Guillelmus  ; Gauterus,  monachi  Vallislucentis  ; Stephanus  quoque, 
Andréas,  Gauterus,  Opilio,  prefate  ecclesie  conversi  : et  Hodierus,  miles  de  Sar- 
bona.  Et  ut  hoc  scriptum  orani  tempore  ratura  habeatur,  impressione  sigilli  raei 
jussi  rauniri. 

Actum  est  hoc,  anno  Verbi  incarnati  m°  e°  lxxx°  i:n°. 


XIIe  SIÈCLE.  357 

Original,  scellé  du  sceau  de  l'archevêque  de  Sens  ; Archives  de  l'Yonne;  Fonds 
Vauluisant,  liasse  xliv,  s.-l.  1". 

En  1204,  le  même  Humbert  de  Gourion  Cortlouni',  chevalier,  donna  encore  à lab- 
haye  de  Vauluisant  3 arpents  et  un  quart  de  prés,  situés  sur  l’Yonne,  près  le 
village  de  Bachy.  Elisabeth,  sa  femme,  ses  quatre  fils  et  ses  cinq  filles  ratifièrent 
ce  don,  ainsi  qui1  Norbert  de  Bachy  et  Jean  de  Courlon,  seigneur  du  fief.  — Ibid. 

La  même  année,  Guillaume  Tuebof,  chevalier,  de  Serbonne,  donna  à Vauluisant 
2 arpents  de  prés  à Serbonne,  sous  Bachy,  pour  le  repos  de  son  âme.  Houdier, 
chevalier,  de  Serbonne,  ratifia  comme  seigneur  du  fief.  — Ibidem. 

En  1211,  Nicolas  de  Saint-Remy,  chanoine  de  Sens,  donna  à Vauluisant  13  arpents 
de  prés,  sis  à Courlon  (Colleum).  Humbert  de  Courlon  chevalier,  son  frère, 
Geotfroy  et  Etienne,  ses  fils,  ratifièrent  ce  don.  — Ibidem. 

CCCXLUÏ. 

DONATION  PAR  LES  SIRES  DE  TRAINEE  A L’ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

(An  1184). 

Ansaut et  Garnier  de  Traîne!,  frères,  confirment  l’abbaye  de  Vauluisant  dans  tout  ce 
qu’elle  possède  sur  leurs  terres  ou  leur  fief. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Ansellus  de  Triangulo,  et  ego 
Garnerus  de  Triagnello,  fra ter  predicti  Anselii,  laudamus  atque  concedimus  eeele- 
sie  Vallis-Lucentis,  pro  redeniptione  animarum  nostrarum.quicquid  de  patrimonio 
et  feodo  nostro,  dono  vel  emptione,  possidet  in  terris,  in  nernoribus,  in  pratis  et  in 
aquis.  Htijus  rei  testes  sunt  : Robertns,  prior  deBalneolis;  Gregorius,  clericus  ; 
Daimbertus  de  Sternantis  ; Seguinus  de  Toriniaco  ; Girardus,  miles,  de  Fox;  Hugo 
de  Plaiotro;  Andréas  de  Pruvino  ; Petrus,  prepositus  Villæ-Novæ;  Henricus  Cha- 
penruns.  Quod  ne  ecclesia  Vallis-Lucentis  pravorum  bominum  infestatione  super 
lus  in  posterum  vexari  poluisset,  présentent  paginant  duobus  sigillis  noslris 
roboravimus. 

Actum,  anno  ab  Incarnatione  Domini  .\i°  c°  lxxx°  mi°. 

Original,  scellé  autrefois:  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Vau- 
luisant, L.  xui , s.-l.  r>. 


CCCXLIV. 

DÉCLARATION  D’HOMMAGE  POUR  LA  TERRE  DE  GHENY,  PAR  LE  SEIGNEUR 
DE  SEIGNELAY  A L’ABBÉ  DE  SAINT -REMY. 


(Avant  1185). 

Augalo,  seigneur  de  Seignelay,  reconnaît  devoir  hommage  et  fidélité  à l’abbé  de  Saint- 


358 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

P.emy  de  Sens,  et  ne  pouvoir  percevoir  des  habitants  de  Cheny  plus  d'une  taille  chaque 
année.  L’abbé  pourra  bâtir  deux  moulins  sur  la  rivière,  à condition  de  laisser  le  passage 
libre  aux  bateaux.  Si  le  pont  (de  Cheny)  vient  à s’écrouler  et  qu’on  établisse  un  bac  à la 
place,  ce  sera  à frais  communs,  etc. 

Ego  Augalo,  dominus  de  Sellegniaco,  notum  omnibus  fieri  volo  quod  ego  et 
heredes  et  successores  mei,  omni  occasione  et  dilatione  remota,  debemus  liomi- 
nium  et  fidelitatem  faeere  abbati  et  ecclesie  Sancti-Remigii  Senonensis,  quo- 
cunque  modo  contingat  mutacio  abbatis  in  ecclesia  ilia,  vel  mulacio  domini  in 
çastello  memorato.  Concedo  etiam  quod  ab  bominibus  predicte  ecclesie  manen- 
tibus  ad  Caniacom,  non  nisi  semel  in  anno  collectant  exigarn,  et  ilia  in  rationa- 
bilent  capiam.  Similiter,  de  illis  concedo  qui  arnotlo  extra  Caniacum  ad  ntanen- 
dunt  ibunt  et  remanebunt,  quamdiu  predia  vel  edificia  que  ibi  liabent  tenere 
voluerint.  Illos  vero  qui  jam  recesserunt,  scilicet  ante  annum  Incarnationis  domi- 
nice  m°  c"  i,xxx°  v°,  de  collecta  deinceps  quietos  clarno.  Concedo  quoque  quod 
abbas  duo  molendina  in  aqua  facial,  uniirn  juxta  pontem  ad  curtanas  et  unum 
superius,  quocunque  modo  voluerit;  ita  tamen  quod  via  pro  navibus  transeunti- 
bus  ex  altéra  parte  aque  ad  mensuram  unius  tesie  remaneat.  Si  autern  pontem 
aliquo  casu  ruere  contigerit,  et  navem  ibi  fieri  necesse  fuerit,  ego  et  abbas  navern 
faciemus  et  admodiabimus,  et  redditus  admodiationis  similiter  capiemus.  Nauta 
vero,([uando  navem  recipiet,  quicunque  majorent  admodiationem  dare  voluit,  sive 
boir.o  meus,  sive  suus  fuerit,  et  mihi  et  abbati  fidelitatem  faciet  ; et  jurabit  quod 
si  quid  alicui  pro  nave  reci pienda  promisit,  unicuique  nostrum  medietatent 
dabit. 

Abbas  quoque  propter  hoc  redditus  quos  pro  pontonagio  habere  solet,  scilicet 
panent  unum  de  unaquaque  domo  que  est  in  villa  supradicta  minus  non  habebil. 

Ne  autern  super  bis  aliqua  memorate  ecclesie  a me,  vel  ab  aliquo  herede,  vel 
successore  rneo,  inferalur  molestia,  présentes  litteras  sigillo  meo  roboratas  ei 
tradidi. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  F.  de  l’abbaye  Saint-Pierre-le-Vif  de 
Sens,  inanse  conventuelle.  — Cheny. 


CCCXLV. 

CHARTE  DE  GUI.  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  SAINT-MAR1EN. 

(An  1185). 

L’archevêque  atteste  qu’Etienne  de  Pierre-Pertuis  a donne  aux  moines,  pour  le  repos 


XIIe  SIÈCLE. 


359 

de  son  âme  et  de  celle  de  son  fds  Gui,  AO  sous  de  rente  sur  le  péage  de  Basson.  Il  leur 
abandonna  aussi  les  prés  au-dessus  du  pont  de  Beaumont  dont  l'abbaye  et  lui  jouissaient 
en  commun. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  li itéré  iste 
pervenerint,  tant  presentibus  quant  fuLu ris,  salutem.  Noium  fîeri  volumus  quod 
dominas  Stephanus  de  Petra-Pertusa,  pro  anniversario  suo  et  anniversario  filii 
sui  Guidonis  faciendo,  concessit  et  dédit  in  elemosinam  canonicis  Sancti-Mariani 
xl  solidos  in  paagio  de  Basso,  annuatim,  in  Nativitate  Sancti-Johannis,  redden- 
dos,  et  très  solidos  censuales  in  censu  ejusdem  ville.  Quitavit  insuper  eis  prata 
({lie  simul  ipse  et  canoniei  supra  pontem  Bel limontis,  a parte  Ulmeti,  posside- 
bant,  et  sunt  in  censu  Agalonis  de  Sellenniaco. 

Hanc  elemosinam  laudaverunt  filii  ejus  Daimbertus,  arcliidiaconus  Autissio- 
dorensis  ; Stephanus,  miles.  Laudavit  etiam  cum  uxore  sua  predictus  Agalo,  de 
e a j n s ista  suntcasamento.  Quam  donationem  et  laudationem,  ut  rata  in  posterum 
perseveret,  ad  peticionem  utriusque  partis  lilteris  expressam,  sigilli  nostri  fieci- 
mus  impressione  muniri. 

Actum,  anno  Incarnacionis  Domini  m°  c°  lxxx°  v°. 

Original,  scellé  du  sceau  de  l’archevêque,  à demi  brisé  ; Archives  de  l’Yonne;  Fonds 
de  l’abbaye  Saiut-Marien,  liasse  xxvi. 


CCCXLY1. 


CHARTE  HE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  ÉTIENNE  DE  PIERRE-PERTUIS. 

An  1185). 

L’archevêque  reconnaît  avoir  autorisé  l’établissement  d’une  chapelle  dans  le  pourpris 
de  Bassou,  appartenant  à Etienne  de  Pierre-Pertuis,  son  frère. 

Guido,  Dei  gracia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  iste 
pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  tam  futuris  quam  presenti- 
bus quod,  ad  instanciam  precum  karissimi  fratris  nostri,  Stephani  de  Petra- 
pertusa,  concessimus  eiquod  capellam  haberet  in  porprisa  sua  de  Basso,  liberam 
et  immunem  ab  omni  exactione  : lia  quidem  quod  tam  ipse  quam  successores 
sui  ibi  eligant  capellanum  quem  nobis  vel  successoribus  nostris  presentabunt  ; et 
si  fuerit  idoneus,  recipiemus  eum.  Ipse  vero  Stephanus,  frater  noster,  et  succes- 
sores sui  qui  domum  de  Basso  tenebunt,  ministrabunt  capellano  qui  deservietin 
capella  et  clerico  ejus,  procurationem  suam  cunctis  diebus  in  predicta  domo  et 


360 


CARTULA I RE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 


unum  modium  annone  capellano,  singulis  annis,  percipiendum  in  grangia  de 
Basso  : très  sextarios  frumenti  et  très  siliginis  et  dintidium  modium  ordei. 

Hoc  autem  laudaverunt  duo  filii  predicti  Stephani,  scilicet  : Daimbertus,  tlie- 
saurarius  Senonensis,  et  Stepîianus  de  Briva  ; et  nos  inde  investivimus  Girau- 
dum,  captdlanum. 

Ut  ergo  hoc  ratum  maneat  et  firmum,  presenti  scripto  confirmavimus  et  sigilli 
nostri  impressione  muniri  fecimus. 

Actum  apud  Pontiniacum,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°  lxxx°  v°.  Data  per  raa- 
ninn  magistri  Pétri,  cancel larii  nostri. 

Original,  scellé  du  sceau  de  l'archevêque,  à demi  brisé,  portant  un  agnus  Dei  au 
contre-sceau  . Archives  de  l'Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Saint-Marien,  L.  xxvi. 


CCCXLVII. 

CESSION  A L’ABBAYE  SAINT-GERMAIN  DU  DROIT  DE  DIME  A SAINTS,  PAR 

LE  CURE  DE  SAINTS. 

(V  ers  1185.) 

Geoffroy  ds  Saint-Verain  atteste  que  Bernard,  curé  de  Saints,  a cédé  A Pabbaye  Saint- 
Germain  un  droit  de  dîme  qu’il  tenait  en  gage  d’Etienne  de  Cassaim.et  pour  lequel  il  avait 
payé  80  livres  de  Souvigny  et  mille  sous,  monnaie  de  Gien. 

Le  sire  de  Saint-Verain  approuva  cette  cession,  comme  seigneur  du  fief;  et  acte  en  fut 
passé  à Saint-Verain  devant  l’église  qui  est  dans  le  château. 

Quoniam  generacio  prétérit,  generacio  advenit,  terra  vero  imperpetuum  manet, 
notum  sit  omnibus,  tam  futuris  quam  presentibus,  quod  Bernardus,  sacerdos 
ecclesic  de  Sanclis,  quandam  décimant  apud  eandem  villatn  de  domino  Stephano 
de  Cassaint  in  vadio  accepit,  et  pro  ea  imxx  übras  Solviniacensis  monete  et  mille 
solidos  Giomensis  monete  tradidit,  quam  décimant  ident  Bernardus  Sancti-Ger- 
rnani  ecclesic  Autisiodorensis,  eo  pacto  quo  habebat,  concessit  ; et  ne  aliquod 
impedimentum,  quod  absit,  intervenire  posset,  predictus  Stephanus  de  Cassaint 
hoc  laudavit,  et  dominas  Gaufridus  Sancti-Verani,  de  cujus  casamento  predicta 
est  decinta,  hoc  idem  laudavit  et  ab  Hugone,  fratre  suo,  laudari  fecit.  Quod  ut 
firmius  teneretur,  litteris  presentibus  suo  sigillo  impressis  hoc  pactum  conlirnta- 
vit  ; et  si  aliquis  hujusmodi  facto  obviare  presumeret,  se  erga  omîtes  defensorem 
promisit,  tali  tarnen  condicione  quod  ipse,  vel  heredes  sui,  quando  voluerint, 
poterunt  redirnere.  Islud  factum  est  apud  Sanctum-Veranum,  ante  Sancti-Verani 
ecclesiam,  que  est  in  Castro.  Cujus  rei  testes  sunt  x in  carta  notati. 


XIIe  SIÈCLE.  361 

Cartul.  de  l’abbaye  Saint-Germain,  XIII' siècle,  !'°  xcit,  v°,  n°  iv , Bibl.  d’Auxerre, 
Ms.  n°  140. 

Une  charte  de  l’an  1185,  donnée  par  l’évêque  d’Auxerre,  sans  la  permission  de  qui 
l’accord  ne  pouvait  être  validé,  confirma  la  cession  de  dîme  ci-dessus  énoncée.  — 
Ibid.,  f°  xcm,  r»,  vi. 

Ce  bernard,  dit  Cou-Tors,  donna  encore  à l’abbaye  de  Saint-Germain  la  partie  des 
dîmes  de  la  paroisse  de  Saints  que  le  prieur  de  Saint-Sauveur  lui  avait  donnée  en 
gage.  — Petit  Cartul.  de  Saint  Germain,  f*  liv,  r»  ; Bibl.  d’Auxerre,  à l’an  1185. 


CCCXLVIII. 

RECONNAISSANCE  DE  L’ÉVÊQUE  DE  LANCEES  ET  DE  LA  COMTESSE  DE  NEVERS 
EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE  DE  MOLÈME. 

(An  1185 . 

L’évêque  et  la  comtesse  déclarent  que  c’est  induement,  et  contre  les  droits  de  l’église  de 
Saint-Aignan,  qu’il  a été  fondé  une  chapelle  dans  le  château  de  Tonnerre,  et  que  cette 
chapelle  appartiendra  entièrement  aux  moines  de  Saint-Aignan. 

Ego  Manasses,  Dei  gracia  Lingonensis  episcopus,  et  ego  Matliildis,  comitissa 
Tornodori,  notum  facimus  universis  quod,  cum  in  Castro  Tornodori,  contra 
autentica  ecclesie  Sancti-Aniani,  a predicta  comitissa  Mallhildi  capella  fundata 
esset,  nos  recognoscentes,  et  sana  compuncti  consciencia,  hoc  in  injuriant  et 
gravamen  ecclesie  Sancti-Aniani  redundare,  concedimus  et  statuimus  quod  nullus 
in  predicta  capella,  absque  voluntate  prioris  et  monachorum  Sancti-Aniani,  pré- 
sumât celebrare  divina,  et  ad  ecclesiam  Sancti-Aniani  intégré  referantur  obla- 
tiones  et  bénéficia,  quocunque  modo  facta  fuerint  in  ea;  monacliis  etiam  Sancti- 
Aniani  predicte  capelle  perpeluo  clavis  committatur  et  custodia.  Laudavit  hoc 
Agnes,  prememorate  comitisse  fi  1 i a , jure  hereditario  Nivernensis  comitissa,  testis 
cum  ipsa  et  hoc  ipsam  sigilli  sui  patrocinio  communivit.  Testes  etiam  sont  : 
Stephanus,  archidiaconus  Lingonensis  ; Dominicus,  decanus  Tornodorensis  et 
plures  alii. 

Actum  hoc,  Verbi  incarnati  (anno)  m"  c°  l.vxx0  v°. 

Cartulaire  de  Molème  ; Ms.  du  XIIIe  siècle,  f“  lxu,  r°;  Archives  de  la  Côte-d’Or. 


Il 


46 


362 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CCCXLIX. 

DONATION  PAR  MANASSÈS,  ÉVÊQUE  DE  LANGRES,  A L’ABBAYE  DR  MOUTIERS- 

SAINT-JEAN. 

(An  1185). 

L’évèque  donne  à l’abbaye  l’église  de  Pisy  avec  la  moitié  des  revenus  qu’il  détaille  ; l’au- 
tre moitié  appartenant  au  curé. 

Ego  Mimasses,  Dei  gratia  Lingonensis  episcopus,  notum  facio  omnibus  quod, 
ob  salutem  animæ  meæ  et  prædecessomm  meorum,  donavi  monasterioReomensi, 
in  perpetuum,  ecclesiam  de  Pise,  cum  omnibus  appendiciis  suis,  ita  ut  medieta- 
tem  proventuum  percipiat,  reliqua  medietas  sit  presby teri  cum  jure  presbytera- 
tus,  quod  taie  est:  Perse  peregrinorum,  oblationes  sponsi  et  sponsæ,  reconcilia- 
tiones  mulierum,  oblationes  campionum,  ita  tamen  quod  soins  sit  in  prædictis 
quatuor;  oblationes  sequentium  partientur,  tricenarii,  procurationis  mortuorum 
et  nuptiarum,  ita  tamen  quod  si  aliquid  proximorum  trium  præcedentium  redi- 
matur,  partietur ; confessiones,  absolutiones,  baptismatum  oblationes,  denarius, 
et  candela  cliaritatis,  decimæ  grossæ  et  minutie  partientur  ; si  quid  residuum 
fuerit  de  cereo  pascbali,  partietur.  Prædicto  quoque  monasterio  concessi  elec- 
tionem  presbyteri  quoties  prænominata  ecclesia  vacaverit,  et  inde  investivi  domi- 
num  Renaudum,  tune  ejusdem  cœnobii  abbatem.  Testibus  : Lamberto,  archidia- 
cono  ; magistro  Hunaudo  ; Milone,  cantore  ; Hugone  de  Chaumont  ; Petro,  decano 
Barri. 

Actum,  anno  incarnati  Verbi  millesimo  c°  lxxx<>  v°. 

Reomaus,  seu  Hist.  mon.  S.  Joannis  Reomaensis,  a P.  Roverio,  |>.  218. 


CCCL. 

CHARTE  DE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  POUR  L’ÉRECTION  D’UNE  CHAPELLE  A MAUNl. 

(An  1185). 

L’archevêque,  à la  prière  de  son  parent  Itier  de  Mauni,  permet,  à certaines  conditions, 
la  fondation  d’une  chapelle  en  ce  lieu  qui  est  de  la  paroisse  de  Bagneaux. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quospræsens  pagina 
pervenerit,  in  Domino  salutem.  Universitati  veslræ  notum  fieri  volumus,  quod 


XIIe  SIÈCLE. 


363 

nos,  ad  preces  dilecti  filii  consanguinei  noslri,  Ictei'ii  de  Mauni,  concessimus 
ut  in  prædicta  villa  de  Mauni,  quæ  in  parocliia  de  Balneolis  sita  est,  capella 
construeretur  in  qua  ipse  et  liomines  ejusdem  villæ  dominicis  et  privatis  diebus 
divinum  possent  audire  servilium,  et  in  principalibus  festis  ad  matricem  ecclesiam 
de  Balneolis  reverterentur.  Interposita  etiam  fuit  talis  conditio  quod  in  prædicta 
capella  nullus  deserviret  ni  si  presbiter,  qui  malrici  ecclesiæ  de  Balneolis  deser- 
vierit.  Nec  ibi  cimiterium,  neque  fontes,  neque  baptisterium,  nec  sepultura  ntor- 
tuoi'um  fîet,  sed  tantum  in  matrice  ecclesia.  Si  autem  villa  de  Mauni  in  tantum 
cresceret  ut  ibi  parocliialis  ecclesia  esset,  nullus  in  ea  presbiter  constitueretur, 
nisi  ad  præsentationem  abbatis  Sancti-Germani  de  Pratis,  et  monachi  de  Bal- 
neolis tantumdem  juris  et  consuetudinis  et  similem  in  omnibus  benefici i partent 
haberent  semperin  ecclesia  de  Mauni  qualem  habent  in  ecclesia  de  Balneolis.  lit 
autem  hoc  raturn  et  firmurn  permaneat,  præsenti  scripto  confirmari  fecimus  et 
sigillo  nostro  muniri. 

D.  Bouillard,  Hist.  de  l'abbaye  Saint-Germain  des  Prés;  Preuves,  p.  50,  d’après  le 
Cartulaire. 


CCCLÏ. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-PORT. 

(An  1185). 

L’archevêque  atteste  la  donation  faite  à l'abbaye  par  lioger,  curé  de  l’église  de  Saint- 
Maurice  de  Sens,  de  sa  maison  située  dans  Pile  de  Sens  et  d’une  vigne  située  en  Beauvoir; 
à la  réserve  d’en  jouir,  sa  vie  durant,  ainsi  que  son  clerc  Amfredus. 

Guido , Dei  gratin  archiepiscopus  Senonensis,  etc.  Rogerius  præsbiter 
Sancti-Mauricii  Senonensis,  concessit  et  donavit  in  perpétuant  elemosinam 
fratribus  de  Sancto-Portu  domum  suant  in  insula  Senonensi  sitam,  et  vineant 
suant  de  Bello videre  cum  pressorio  : ita  tamen  quod  ipse  in  vita  tenebit  ea  et 
Amfredus,  clericus  ejus,  post  ipsum;  et  illi  in  recognitionem  elemosinæ  singulis 
annis  decent  ntodios  vini  persolvent;  post  obiiurn  vero  illorunt,  domus  cum  vinea 
et  pressorio  libéré  fratribus  revertentur,  sine  contradictione  : intérim  autem  cum 
predicti  fratres  Senonas  venerint,  in  prefata  domo  liospitium  habebunt;  etc. 

Actum  apud  Nailliacum,  anno  1 1 85.  Datum  per  manum  cancellarii  nostri . 

En  marge,  on  lit  : Archives  de  l’abbaye  de  Barbeau,  ci-devant  Saint-Port.  — Tiré 
d’un  M5.  de  ma  bibliothèque,  intitulé  : Recueil  sur  Sens,  et  écrit  au  milieu  du 
XVIIIe  siècle  ; f°  cxvi,  v . 


366 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CCCLIV. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-MARIEN. 

(An  1186). 

L’archevêque  atteste  que  l’abbé  de  Saint-Marien  a donné  à Etienne  de  Courtenay, 
chantre  de  Saint-Julien-du-Sault,  la  vigne  de  feu  Clarin,  chapelain  de  Villeneuve-Ie-Roi, 
située  au-delà  du  pont,  au  territoire  de  sa  Ville-Neuve,  que  ce  dernier  avait  léguée  au 
monastère.  — Don  de  vignes  en  Fossé  et  dans  les  vallées  d’Aucep  et  de  Chaci. 

Guido,  Dei  gracia  Senonensis  arcliiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  présen- 
tes pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  tam  futuris  quant 
presentibus  abbatem  Sancti-Mariani  Autissiodori,  laude  et  assensu  sui  capituli, 
concessisse  et  dedisse  Stephano  de  Curtiniano,  cantori  Sancti-Juliani-de- 
Saltu,  vineam  det'uncti  Clarini,  quondam  capellani  de  Villanova-Regis,  que 
est  ultra  ponlem  sita,  in  territorio  nostre  Yille-Nove,  quam  idem  C.  ecclesie 
Sancti-Mariani  pro  anima  sua  dimisit,  ea  conditione  quod,  post  ejus  decessum, 
ipsa  vinea,  et  si  quid  circa  ipsam  acquisierit,  in  ejusdcm  ecclesie  deveniet  pos- 
sessionem.  Ipse  vero  concessit  pretaxate  ecclesie  et  dédit,  pro  anima  sua  et  pro 
anniversario  suo  annuatim  faciendo,  vineas  quas  in  territorio  de  Fossez  et  in 
valle  de  Aucep  possidebat;  et  aliarn  vineam  que  est  in  valle  de  Chaci. 

In  cujus  rei  memoriam,  presentem  cartam  notari  fecimus,  et  sigilli  nostri 
munimine  roborari. 

Actum,  anno  incarnati  Verbi  m°c°  lxxx0  vi°.  Datuinper  manum  magistri  Pétri, 
cancellarii  nostri. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  de  Saint-Marien, 
L.  xli,  s.-l.  irc. 


CCCLV. 

CHARTE  D’ETIENNE,  ÉVÊQUE  D’AUTUN,  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-MARIEN. 

[An  1186). 

L’évêque  déclare  avoir  donné  au  monastère  son  clos,  situé  auprès  de  l’église  Saint-Martin, 
la  vigne  du  petit  Chastellux  et  ses  maisons  dans  la  cité  (d’Auxerre),  à condition  de  célé- 
brer son  anniversaire. 

Notum  sit  presentibus  et  luturis  quod  ego  Steplianus,  Dei  gratia  Eduensis 


XIIe  SIÈCLE. 


367 

episcopus,  donavi  ecclesic  Sancli-Mariani  clausum  meum  quocl  liabebam  juxta 
ecclesiam  Sancti-Martini  etvineam  Castelluli  quam  plantaveram  in  ferra  ipsorum, 
et  domos  raeas  quas  habebam  in  civitate,  cuin  appendiciis  suis,  intra  muros  et 
extra.  Pro  benefîciis  istis,  concesserunt  mihi  predicte  ecclesie  canonici  quod 
singulis  annis  celebrabunt  anniversarium  meum,  et  in  codem  die  generalem 
pitantiam  habebunt.  Et  ut  ista  in  perpetuum  permaneant,  presentem  cartam 
sigilli  mei  appensione  munivi. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  octogesimo  sexto. 

Original  ; Arch.  de  l'Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Saint-Marien,  L.  v,  s.-t. 

CCCLYI. 

DONATION  PAR  PIERRE,  COMTE  DE  NEVERS,  A L’A  DBA YE  DE  CRISENON. 

(An  1186). 

Le  comte  reconnaît  qu’à  la  prière  de  Mathilde,  vénérable  comtesse  de  Tonnerre,  il  a fait 
don,  à l’abbaye  de  Crisenon,  de  dix  livres  de  rente  afin  d’acheter  des  chemises  pour  les  reli- 
gieuses; à charge  de  célébrer  l’anniversaire  de  Gui,  comte  de  Nevers,  et  delà  comtesse 
Mathilde.  Le  comte  attribue  cette  rente  sur  les  ventes  et  le  tonlieu  de  Mailly  et  il  y réunit 
les  cent  sous  que  le  comte  Gui  avait  donnés  aux  religieuses  sur  les  foires  d’Auxerre. 

Noverint  omnes,  présentes  pariter  et  futuri,  quod  ego,  Petrus,  cornes  Niver- 
nensis,  amore  Üei  et  ad  preces  venerahilis  Mathildis,  comitisse  Tornodori,  con- 
cessi  Deo  et  ecclesie  Sancte-Marie  de  Crisenone  et  sanclimonialibus  ibidem  Deo 
servientibus,  x libras  reddituum  ad  emendas  camisias  prefalis  dominabus,  pro 
celebrandis  anniversariis  domini  Guidonis,  comitis  Nivernensis,  et  venerabilis 
Mathildis,  comitisse  Tornodori;  quas  annuatim  reddendas  usque  ad  festum  Can- 
delose  assignavi  in  ventis  et  tonleio  Malliaci.  Ole  vero  qui  ventas  et  tonleium 
habebit  Malliaei,  ad  Candelosam  securitatem  faciet  predictis  sanctimonialibus  de 
isto  redditu  persolvendo,  sicut  supra  dictum  est.  Porro  centurn  solidi  quos  domi- 
nus  Guido,  cornes  Nivernensis,  pro  remedio  anime  sue  prelibatis  dédit  sancti- 
monialibus in  nundinis  Altissiodori,  in  istis  decem  libris  continenlur,  nec  alibi 
illos  requirent  sanctimoniales  nisi  in  istis  decem  libris  assignatis.  Guod  ut  ratum 
in  posterum  habeatur,  présentes  litleras  sigilli  mei  impressione  feci  communiri. 
Hujus  rei  testes  sunt  : Narjotus  de  Tuciaco;  Drogo  de  Mello  ; Stephanus  de 
Petrapertusa  ; Letericus  de  Altissiodoro  ; Milo,  frater  ejus  ; Galterus  Berardi  ; 
Petrus  de  Corcun;  ïterus  de  Malliaco. 

Actum  publiée,  Malliaci,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  lxxx0  vi°. 


366 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CCCLIV. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  SA  INT- MA  RIEN. 

(An  1186;. 

L’archevêque  atteste  que  l’abbé  de  Saint-Marien  a donné  à Etienne  de  Courtenay, 
chantre  de  Saint-Julien-du-Sault,  la  vigne  de  feu  Clarin,  chapelain  de  Villeneuve-le-Roi, 
située  au-delà  du  pont,  au  territoire  de  sa  Ville-Neuve,  que  ce  dernier  avait  léguée  au 
monastère.  — Don  de  vignes  en  Fossé  et  dans  les  vallées  d’Aucep  et  de  Chaci. 

Guido,  Dei  gracia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  présen- 
tés pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  tam  futuris  quant 
presentibus  abbatem  Sancti-Mariani  Autissiodori,  laude  et  assensu  sui  capituli, 
concessisse  et  dedisse  Stephano  de  Curtiniano,  cantori  Sancti-Juliani-de- 
Saltu,  vineam  defuncti  Clarini,  quondam  capellani  de  Villanova-Regis,  que 
est  ultra  ponlem  sita,  in  territorio  nostre  Ville-Nove,  quam  idem  C.  ecclesie 
Sancti-Mariani  pro  anima  sua  dimisit,  ea  conditione  quod,  post  ejus  decessum, 
ipsa  vinea,  et  si  quid  circa  ipsam  acquisierit,  in  ejusdem  ecclesie  deveniet  pos- 
sessionem.  Ipse  vero  concessit  pretaxate  ecclesie  et  dédit,  pro  anima  sua  et  pro 
anniversario  suo  annuatim  faciendo,  vineas  quas  in  territorio  de  Fossez  et  in 
valle  de  Aucep  possidebat;  et  aliam  vineam  que  est  in  valle  de  Chaci. 

In  cujus  rei  memoriam,  présentent  cartam  notari  fecimus,  et  sigilli  nostri 
munimine  roborari. 

Actum,  anno  incarnati  Verbi  m°c°  lxxx0  vi°.  Datum  per  manum  magistri  Pétri, 
cancellarii  nostri. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l'Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  de  Saint-Marien, 
L.  xli,  s.-l.  irc. 


CCCLV. 

CHARTE  D’ETIENNE,  ÉVÊQUE  D’AUTUN,  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-MARIEN. 

,An  1186). 

L’évêque  déclare  avoir  donné  au  monastère  son  clos,  situé  auprès  de  l’église  Saint-Martin, 
la  vigne  du  petit  Chastellux  et  ses  maisons  dans  la  cité  (d’Auxerre),  à condition  de  célé- 
brer son  anniversaire. 

Notum  sit  presentibus  et  futuris  quod  ego  Steplianus,  Dei  gratia  Eduensis 


XIIe  SIÈCLE. 


367 

episeopus,  donavi  ecclesie  Sancli-Mariüni  clausum  meum  quod  habebam  juxta 
ecclesiam  Sancti-Martini  etvineam  Castelluli  quam  plantaveram  in  terra  ipsorum, 
et  domos  raeas  quas  habebam  in  civitate,  cum  appendiciis  suis,  intra  muros  et 
extra.  Pro  beneficiis  istis,  concesserunt  mihi  prediete  ecclesie  canonici  quod 
singulis  annis  celebrabunt  anniversarium  meum,  et  in  codem  die  generalem 
pitantiam  habebunt.  Et  ut  ista  in  perpetuum  permaneant,  presentem  cartam 
sigilli  mei  appensione  munivi. 

Actum  estboc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  octogesimo  sexto. 

Original  ; Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Saint-Marien,  L.  v,  s.-l.  2i. 


CCCLYI. 

DONATION  PAR  PIERRE,  COMTE  DE  NEVERS,  A L’ABBAYE  DE  CRISENON. 

(An  1186). 

Le  comte  reconnaît  qu’à  la  prière  de  Mathilde,  vénérable  comtesse  de  Tonnerre,  il  a fait 
don,  à l’abbaye  de  Crisenon,  de  dix  livres  de  rente  afin  d’acheter  des  chemises  pour  les  reli- 
gieuses; à charge  de  célébrer  l’anniversaire  de  Gui,  comte  de  Nevers,  et  delà  comtesse 
Mathilde.  Le  comte  attribue  cette  rente  sur  les  ventes  et  le  tonlieu  de  Mailly  et  il  y réunit 
les  cent  sous  que  le  comte  Gui  avait  donnés  aux  religieuses  sur  les  foires  d’Auxerre. 

Noverint  omnes,  présentes  pariter  et  f’uturi,  quod  ego,  Petrus,  cornes  Niver- 
nensis,  amore  Dei  et  ad  preces  venerabilis  Matbildis,  comilisse  Tornodori,  con- 
cessi  Deo  et  ecclesie  Sancte-Marie  de  Crisenone  et  sanctimonialibus  ibidem  Deo 
servientibus,  x libras  reddituum  ad  emendas  camisias  prefatis  dominabus,  pro 
celebrandis  anniversariis  domini  Guidonis,  comitis  Nivernensis,  et  venerabilis 
Matbildis,  comilisse  Tornodori;  quas  annuatim  reddendas  usque  ad  festum  Can- 
delose  assignavi  in  ventis  et  tonleio  Malliaci.  Ille  vero  qui  ventas  et  tonleium 
habebit  Malliaci,  ad  Candelosam  securitatem  faciet  predictis  sanctimonialibus  de 
isto  redditu  persolvendo,  sicut  supra  dictum  est.  Porro  centum  solidi  quos  domi- 
nus  Guido,  cornes  Nivernensis,  pro  remedio  anime  sue  prelibatis  dédit  sancti- 
monialibus in  nundinis  Altissiodori,  in  istis  decem  libris  continenlur,  nec  alibi 
illos  requirent  sanctimoniales  nisi  in  istis  decem  libris  assignatis.  Quod  ut  ratum 
in  posterum  habeatur,  présentes  litteras  sigilli  mei  impressione  i’eci  communiri. 
Hujus  rei  testes  sunt  : Narjotus  de  Tuciaco;  Drogo  de  Mello  ; Stephanus  de 
Petrapertusa  ; Letericus  de  Altissiodoro  ; Milo,  frater  ejus  ; Galterus  Berardi  ; 
Petrus  de  Corcun;  Iterus  de  Malliaco. 

Actum  publiée,  Malliaci,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  lxxx0  vi°. 


368 


CA  RT  U LA  ül  E GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l'Yonne;  F.  de  l’abbaye  de  Crisenon. 

A la  même  date,  Agnès,  comtesse  de  Nevers,  donna  une  charte  semblable.  — Ibid. 

En  1190,  au  mois  de  juillet,  le  comte  Pierre,  étant  à Auxerre  , et  partant  pour  la 
Terre-Sainte,  donna  aux  religieuses  de  Crisenon  100  sous  de  rente,  monnaie 
d’Auxerre,  pour  le  rachat  de  son  âme.  Agnès,  sa  femme,  ratifia  ce  don.  — Cartul. 
de  Crisenon,  f>  lxxix  r°;  et  Lebeuf,  Histoire  d’Auxerre,  t.  iv,  Preuves,  n°  81. 

En  1213,  le  comte  Pierre  donna  encore  à l’abbaye  de  Crisenon  un  droit  d’usage 
d’une  charretée  de  bois  mort  dans  sa  forêt  de  Frétoy.  Scellé  des  sceaux  du  comte, 
de  la  comtesse  Y’olande  et  d’Ascelin  de  Merry.  — Bibl.  imp.,  Cartulaire  de  Cri- 
senon, f°.  xv,  v°. 


CCCLV1I. 

DONATION  PAR  GLAREMBÀUD  DE  NOYERS  A L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1186). 

Clarembaud  donne  à l’abbaye,  pour  l’amour  de  Dieu  et  l’accroissement  du  culte  divin, 
aes  prés  de  la  Noue  de  Montet.  11  veut  qu’avec  lui  sa  femme  Ada,  ses  enfants,  son  père, 
ses  ancêtres  et  son  frère,  participent  aux  bienfaits  spirituels  du  monastère. 

Ego  Clarembaudus  de  Noers,  omnibus  communitei’  per  hoc  scriptum  notum 
lacio  quod,  ad  honorem  Dei,  ad  servicium  ejus  amplificandum,  donavi  in  elemo- 
sinarn  monasterio  Pontiniaci  prata  meaque  appellantur  No  a de  Montet  ; ut  fratres 
predicti  loci  ea  quiete  possideant  jure  perpetuo.  Volo  autem  ut  hujus  doni  mei  in 
spiri tualibus  benetîciis  fratrum  apud  Deum  consortes  et  participes  mecum  habean- 
tur  uxor  mea,  Ada,  et  liberi  mei,  et  pater  meus,  et  ceteri  antecessores  mei,  et 
anima  Milonis,  Ira  t ri  s mei,  i ta  ut  in  oralionibus  predictorum  fratrum  nostra 
communiter  teneatur  memoria.  Feci  vero  hoc  donum  Deo,  in  manu  domni  Mei- 
nardi,  qui  lune  abbas  erat  in  prefata  domo,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c° 
lxxx°  vi°,  apud  Noers,  laudante  predicta  uxoremea  Ada,  et  duabus  filiabus  meis 
Odelina  et  Sibilla,  quia  tune  alios  liberos  ad  etatem  loquendi  non  habebam. 
Porro,  ad  rei  conlirmationem  ut  testes  existant,  isti  interfuerunt  negotio  : Remi- 
gius,  prior  de  Noers;  Galterius,  presbiter  de  Sanctis-Virtutibus  ; Stephanus  de 
Argentullo  ; Johannes  de  Joanceio  ; Robertus,  maior  de  Sancto-Cirico  ; Stephanus 
Rex  ; Bucca,  prepositus  de  Noers  ; Humbertus  de  Argentullo;  Morin  us  de  Tori  ; 
Hugo  Saart,  de  Tornodoro.  Ipsumque  scriptum  ut  in  perpetuum  ratum  habea- 
tur,  mei  sigilli  impressione  signavi. 

Original,  scellé  du  sceau  équestre  du  sire  de  Noyers  ; Archives  de  l’Yonne;  Fonds 
de  l’abbaye  de  Pontigny,  L.  lxii. 


XIIe  SIÈCLE. 


369 


CCCLVIII. 

DONATION  PAR  ANSERIC  DE  MONTRÉAL  A L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1186). 

Anseric  déclare,  par  la  charte  ci-dessous,  avoir  fait  clon  à l’abbaye  de  Pontigny,  pour 
l’amour  de  Dieu  et  de  sa  sainte  Mère,  et  pour  le  repos  de  son  âme  et  de  l’âme  de  sa  femme 
Sybille  et  de  ses  ancêtres,  d’une  vigne  située  à Chablis  dont  le  produit,  qui  est  de  vin 
blanc  de  bonne  garde,  servira  pour  l’usage  des  messes  du  monastère. 

Ego  Ansericus  de  Monte-Regali  omnibus  publiée  notum  esse  volo  quod,  ad 
honorem  Dei  et  sancte  Genitricis  ejus,  dedi  dono  elemosinam  monasterio  Ponti- 
niaci,  pro  salute  anime  mee  et  Sybille,  uxoris  mee  et  antecessorum  nostrorum, 
vineam  que  mei  juris  fuit  aput  Chableias,  que  dicitur  vinea  Raimbaudi,  que  sita 
est  in  vaile  Wllain.  Ordinavi  autem  per  concessionem  domni  Mainardi,  tune 
Pontiniacensis  abbatis,  in  cujus  manu  vineam  illam  Deo  assignavi,  ut  de  vino 
ipsius  vinee,  eo  quod  album  et  durabile  foret,  ad  missas  per  annum  in  abbatia 
ipsa  ministraretur.  Porro  de  beneficio  spirituali  quod  nobis,  pro  amore  Dei  et 
hostra  devotione,  in  predicta  domo  concessum  est,  scriptum  habetur  aput  [sic)  eos 
et  aput  me  et  posteros  meos,  ad  hoc  videlicet  ut  ipsi  et  eorum  successores  fide- 
liter  nostrum  memoriale  aput  se  teneant,  et  quod  nobis  pie  concessum  est  aput 
Deum  pro  nobis  solvere  non  graventur.  Laudavit  vero  donum  hujus  vinee  et 
concessit  predicta  Sybilla,  uxor  mea,  et  Ansericus  et  Johannes,  filii  mei.  Et  in 
rei  testimonium  isti  vocati  sunt  : Hugo,  decanus  Seduloci;  Guarricus,  canonicus 
de  Avalone  ; Rainaudus,  notarius  meus  ; Josbertus  de  Rarro  ; Manases  de  Aceio  ; 
Ochidez  ; Renerius  de  Castroluci;  Petrus  de  Vercellea  ; Guillelmus  de  Insula. 

Anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxxx°  vi°. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Pontigny, 
Liasse  xxi,  s.-l.  ire. 


CCCLIX. 

DONATION  PAR  GEOFFROY  DE  SAINT-VERAIN  A L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1186): 

Geoffroy,  du  consentement  de  sa  femme  Anne  et  de  ses  fils.,  fait  remise  aux  moines  de 

47 


h 


370  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 

Pontigny  des  dîmes  de  leurs  vignes  de  Saint-Bris,  à condition  qu’ils  paieraient  seulement, 
par  arpent,  un  droit  égal  au  cens. 

Notum  sit  omnibus  tam  presentibus  quam  futuris  quod  ego  Gaufridus,  domi- 
nus  Sancti-Verani,  laudante  uxore  mea  Anna  et  Hugone,  fratre  meo,  laudavi 
monacbis  Pontiniacensibus  décimas  vinearum  quas  possidebant  vel  possessuri 
sunt  apud  Sanctum-Brictium,  et  quecunque  illi  habebantqui  de  meo  casamento 
erant  ad  easdem  décimas  pertinentia,  tali  conditione  quod  de  unoquoque  arpento 
vinee  reddant  décimé  quantum  census.  Hujus  rei  lestes  sunt  : Agalo,  dominus 
Siligniaci  ; et  Milo  Boilliaci;  et  GuiJlelmus  et  Martinus  de  Juissi. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxxx°  vi°,  presentibus 
monacbis  Pontiniacensibus  : Gauterio  de  Vianne,  cellerario,  atque  Salone  de 
Boilliaco. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  F.  de  l’abbaye  de  Pontigny,  L.  l, 
S.  1.  Ire. 

CCCLX. 

CHARTE  D’ÉTIENNE,  ÉVÊQUE  D’AUTUN,  POUR  L’ABBAYE  DE  REIGNY. . 

(An  1186.) 

L’évêque  atteste  la  donation  faite  par  Reignier  de  Ghastellux  de  tout  ce  qu’il  possédait  à 
Tréclin,  pour  le  repos  de  l’âme  de  sa  femme  Agnès  et  de  celles  de  ses  prédécesseurs.  Les 
moines  de  Reigny  lui  ont  fait,  en  reconnaissance,  présent  d’un  cheval  et  de  200  agneaux. 

Ego  Stephanus,  Dei  gratia  Eduensis  episcopus,  notum  fieri  volo  præsentibus 
et  futuris  quod  dominus  Reinerius  de  Castelluz  dédit  Deo  et  Beatæ-Mariæ  de 
Reigniaco  et  fratribus  ejusdem  loci,  pro  anima  sua  et  uxoris  suæ  Agnetis,  et  pro 
animabus  antecessorum  suorum,  libéré  et  perpetuo  possidendum  et  absque  ulla 
retentione,  quicquid  habebat  in  ftnagio  de  Triclin,  citra  aquam,  videlicet  in  nemo- 
ribus,  in  pratis,  terris  vel  in  aquis  : quæ  omnia  de  capite  suo  movebanl.  Et 
propter  ista  fratresde  Reigniaco  dederunt  ei  ducentos  agnos  et  unum  palefridum. 
Præditus  vero  Reinerius  pro  his  annuatim  x solidos  censuales,  si  voluerit,  solum- 
modo,  in  vita  sua,  recipiet;  post  mortem  vero  suam  bos  decem  solidos  censua- 
les supradictæ  æcclesiæ  in  elemosinam  libéré  et  perpetuo  concessit  : et  si  aliquis 
calumpniam  fecerit,  legitimam  garentiam  portare  compromisit. 

Hoc  autem  totum  laudavii  Agnes,  uxor  ejus.  Hujus  rei  testes  sunt  : Guillelmus, 
capellanus  de  Curcelles;  Stephanus,  capellanus  de  Fiai;  Ansericus,  dominus 
Montis-Regalis  ; Herveus  de  Petra-Pertuisa.  Denique  concessum  est  illud  tantum 


XIIe  SIÈCLE.  371 

pro  eis  in  morte  fieri,  quantum  pro  uno  monaco.  Ut  autem  hoc  ratum  et  firmum 
perpetuo  maneat,  presentis  scripti  nostri  auctoritate  roboravimus. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxxx0  vi°. 

Au  dos  de  la  pièce  est  écrit,  d’un  caractère  du  commencement  du  XIIIe  siècle  : 

« Dominus  de  Chateluz,  dédit  quicquid  habebat  in  nemoribus,  pratis,  aquis  et 
« terris  de  Treclin.  » 

Original;  Archives  de  l'Yonne  ; F.  Reigny,  Liasse  11,  s.-l.  3e. 


CCCLXI. 

LETTRE  DE  PHILIPPE-AUGUSTE  AU  SUJET  DE  LA  COMMUNE  DE  SENS. 

(An  1186). 

Le  roi  rapporte  que,  comme  le  maire  et  les  jurés  de  sa  commune  de  Sens  avaient  reçu 
dans  leur  sein  des  hommes  de  l’archevêque  et  des  églises  de  cette  ville,  il  ordonne  de  les 
leur  rendre  et  de  respecter  leurs  libertés  et  coutumes  comme  elles  existaient  quinze  jours 
avant  l’établissement  de  la  commune.  En  conséquence  le  maire,  les  pairs  et  les  jurés 
promirent  par  serment  de  garder  la  vie  et  les  membres,  les  libertés  et  les  droits  de  l’ar- 
chevêque et  des  églises  de  Sens,  etc. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Philippus,  Dei  gratin  Franco- 
rum  rex.  Noverint  universi,  présentes  pariter  et  futuri,  quod,  cum  maior  com- 
munie nostre  Senonensis  et  jurati  intra  communiam  recepissent  homines 
Senonensis  archiepiscopi  et  ecclesiarum  Senonensium,  ila  quod  illi  qui  de 
corpore  erant  communie,  nos,  equitatis  intuitu,  et  monitis  sanctorum  patrum 
pape  Lucii  et  pape  Urbani,  necnon  et  ob  anime  patris  mei  remedium,  tant  Seno- 
nensi  archiepiscopo  quam  ecclesiis  et  clericis  Senonensibus  suos  hommes 
proprios  reddidimus,  et  libertates  et  consuetudines  suas  et  jura  sub  eodem  statu 
s in  quo  bec  omnia  habebant(l),  quinto-decimo  die  ante  institutionem  Senonensis 
communie.  Ad  cujus  rei  majorem  firmitatem,  et  ut  pax  solidior  in  posterum  inter 
clericos,  ecclesias  et  communiam  habeatur,  maior,  pares  et  jurati,  nostro  jurave- 
runt  precepto  se  vitam  et  membra,  libertates,  consuetudines  et  jura  tam  archie- 
piscopi et  clericorum  quam  monachorum  et  ecclesiarum  conservaturos,  salvo  jure 
nostro  et  fidelitate  nostra.  Quociens  maior,  pares  et  jurati  mutabuntur,  tociens 
infra  mensem  mutationis,  in  presentia  Senonensis  archiepiscopi,  Senonis  idem 

(1)  Tout  ce  qui  précède  manque  dans  la  copie  du  censier  de  Saint-Pierre-le-Vif,  et  est 
tiré  de  D.  Cottron,  Histoire  de  l'abbaye  Saint-Pierre,  Ms.  p.  660. 


372  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  JL’ïONNE. 

jurabunt,  salvo  jure  nostro  et  salva  lîdelitate  nostra.  Et  si  forte  contigerit  com- 
muniant adversum  archiepiscopum,  vel  clericos  vel  ecclesias  excedere,  id  tenebi- 
mur,  tanquam  dominus,  emendare.  Concessimus  preterea  quod  nulli  predic- 
torum  hominum  archiepiscopi , clericorum,  ecclesiarum  Senonensium  intra 
Senonensem  de  cetero  recipientur  communiam,  nec  intra  libertatem  aliquam  ville 
Senonensis  indultam,  unde  sortiri  debeant  detrimentum  vel  incommodum.  Quod 
si  forte  aliquem  exbominibus  Archiepiscopi,  et  clericorum,  et  ecclesiarum  Seno- 
nensium intra  Senonensem  communiam  deinceps  recipi,  vel.etiam  communiam 
aliquid  de  jure  vel  libertatibus,  vel  consueludinibus  archiepiscopi,  sive  clerico- 
rum ecclesiarum  intercipere  contigerit,  ad  nos,  clamore  deposito,  suum  hominem 
rehabebunt,  si  ilium  esse  suum,  per  septem  legitimos  homines  qui  nec  sint 
homines  archiepiscopi,  nec  clericorum,  nec  ecclesiarum  Senonensium,  tactis 
sacrosanctis,  absque  duello  probaverint.  Et  scilicet,  si  communia  de  jure  vel 
libertate,  vel  consuetudine  illorum  aliquid  interceperit,  ad  consimilem  probatio- 
nem  quant  pretaxavimus , illud  rehabebunt  ecclesie.  Sciendum  eciam  quod 
ecclesie  Sancti-Pelri-Vivi  jura  et  libertates  suas  reddidimus’habendas  ita  plena- 
rie,  sicut  in  privilegio  patris  mei  et  nostro  noscuntur  contineri.  Que  ornnia,  ut 
perpetuum  robur  obtineant,  présentent  paginant  sigilli  nostri  auctoritate  ac  regii 
nontinis  karactere  inferius  annotato  precepimus  contntuniri. 

Acturn  Moreto,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°  lxxx0  sexto;  regni  vero  nostri  anno 
septimo;  astantibus  in  palatio  nostro  quorum  nontina  supposita  sunt  et  signa  : 
S.  contitis  Theobaldi,  dapiferi  nostri;  S.  Guidonis,  buticularii  nostri  ; S.  Mathei, 
camerarii;  S.  Radulphi,  constabularii.  Data,  vacante  cancellaria.  — Philippus. 

Copie  du  XII Je  siècle,  tirée  d’un  censier  de  l’abbaye  Saint-Pierre-le-Vif;  Archives 
de  l’Yonne  ; manse  conventuelle,  L.  t.  — Ordonn.  t.  xi,  p.  244. 

CCCLXII. 

DONATION  PAR  PHILIPPE-AUGUSTE  AUX  LÉPREUX  DE  SENS. 

(An  1186). 

Le  roi.  en  reconnaissance  de  ce  que  les  lépreux  de  Sens  ont  fondé  une  messe  pour  les 
morts,  messe  qui  serait  célébrée  chaque  jour  dans  leur  chapelle,  leur  donne  en  rente  un 
muid  de  blé  à prendre  dans  son  grenier,  et  six  muids  de  vin  à prendre  dans  son  cellier, 
à Sens  ; et  il  y ajoute  50  sous  sur  la  prévôté  de  cette  ville. 

In  nontine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Philippus,  Dei  gracia  Francorum 
rex.  Quod  in  pias  erogatur  causas  nullius  diminutionis  sentire  debet  molestias. 


XIIe  SIÈCLE. 


373 

Noverint  igitur  universi,  présentes  pariter  et  fuluri,  quoniam  leprosi  Senonenses 
nobis  conçesserunt  quod  in  eorurn  capella,  singulis  diebus  imperpetuum,  ab  uno 
capellano  celebrari  facient  missam  pro  fidelibus  defunctis,  cum  ea  plenitudine 
servitii  qua  in  exequiis  mortuorum  debet  celebrari.  Et  nos  propter  hoc  servitiu m 
faciendum  donamns  eis  annuatim,  in  festo  Sancti-Remigii,  in  granario  nostro, 
Senonis,  unum  modinm  frumenti  ad  mensuram  Senonensem,  et  sex  rnodios  vini 
in  cellario  nostro,  ad  mensuram  Senonensem  ; etquinquaginta  solidos  in  preposi- 
t ura  Senonensi,  tam  pro  luminari  quant  pro  rebus  aliis.  Quod  ut  ratum  perpetuo 
maneat  et  inconcussum,  presentem  cartam  sigilli  nostri  auctoritate  et  régi i 
nominis  karactere  inferius  annotato  communimus. 

Actum  apud  Fontem-Bleaudi,  anno  ab  Tncarnatione  Domini  m°  c°  lxxx0  vi°  ; 
regni  nostri  anno  vu°;  astantibus  in  palatio  nostro  quorum  nomina  supposita 
sunt  et  signa  : S.  comitis  Theobaudi,  dapiferi  nostri;  S.  Guidonis,  buticularii; 
S.  Malhei,  camerarii;  S.  Radulphi,  constabularii.  Data,  vacante  cancellaria. 

(Monogramme). 

Cartul.  du  Popelin  de  Sens,  Ms.  de  l’an  1220  environ,  f°  iv,  v*  ; Archives  de  l’Hôtel- 
Dieu  de  Sens. 


CCCLXIII. 

CHARTE  DE  MANASSÈS,  ÉVÊQUE  DE  LANGUES,  POUR  L’ABBAYE  SAINT-MICHEL 

DE  TONNERRE. 

(An  1186). 

Guillaume,  abbé  de  Saint-Michel,  a donné  à Pierre  d’Ervy,  doyen  de  Bernon,  sa  vie 
durant,  tout  le  revenu  du  monastère  à Saint-Vinnemer,  à charge  par  lui  d’entretenir  un 
moine  de  Saint-Michel  dans  l’église  de  Saint-Vinnemer  ; etc.  — En  1206,  le  même  Pierre 
rendit  à l’abbaye  Saint-Michel  l’objet  de  cette  concession. 

Mariasses,  Dei  gracia  Lingonensis  episcopus,  notum  facio  universis  quod 
Wilermus,  abbas  Sancti-Micliaelis  de  Tornodoro,  consensu  totius  sui  capituli,  con- 
cessit  et  dédit  Petro  de  Hervi,  decano  de  Bernon,  in  vita  sua  libéré  possidendum, 
quicquid  predicti  monasterii  abbas  et  fratres,  et  in  temporalibus  et  in  spiritua- 
libus  bonis  apud  Sanctum-Wynimerium  habebant;  hoc  retempto  (sic)  quod 
memoratus  Petrus  unum  de  monachis  Sancti-Micliaelis  in  ecelesia  Sancti-AVini- 
meri  semper  lionorilîce  de  bonis  suis  sustentabit,  ministrando  ei  quotquot  erunt, 
necessaria;  et  habebit  potestatem  removendi  monachum  ilium  et  advocandi  alium, 
justa  et  evidenti  de  causa,  prius  tamen  abbate  consulto.  Cum  autem  sepe  jam- 


374 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


diclum  Petrum  continget  vel  secularibus  abrenunciare,  vel  viam  universe  carnis 
iDgrediendo  diem  extremum  claudere,  ea  apud  Sanctum-Winimerium,  tam  in  rebus 
immobilibus  quam  mobilibus  adquisierit  universaliter,  et  ex  integro  fratrum 
Sancti-Michaelis  jure  perpetuo  possidenda  esse  ; et  nullam  omnino  potestatem 
vendendi,  vel  invadiandi,  vel  alienandi  quippiam  de  rebus  sibi  commissis  apud 
Sanctum-Winimerium  habebit.  Testes  : Petrus,  decanus  Barri;  Stephanus,  archi- 
diaconus;  magister  Girardus  ; magister  Theobaudus,  Lingonenses  canonici. 

Actum,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  lxxx0  vi°. 

Cartul.  Saint-Michel,  C,  f°  cxxvi,  v°;  Bibl.  de  Tonnerre. 

s> 

Ego  P.,  Sancte-Winnemari  decanus,  notum  facio  universis,  présentes  litteras 
inspecturis,  quod  ego  dedi  et  concessi  Deo  et  ecclesie  Beati-Michaelis  donum  et 
tractum  quod  in  ecclesia  Beati-Winnemarii  habebam  ; quod  mihi  concessum  fuit 
quando  ab  eis  prioratum  accepi.  Hoc  autem  eis  quitavi,  in  presencia  G.,  Torno- 
nodorensis  decani  et  domini  Emarraci,  presbiteri  de  Braiche-Genoile  et  Simonis 
Canuti,  clerici,  et  in  presencia  conventus.  Quod  ut  ratum  et  inconcussum  in  per- 
petuum  habeatur,  litteras  présentes  feci  sigilli  mei  munimine  roborari. 

Actum,  anno  gracie  m°  cc°  vi°. 

Cartul.  Saint-Michel,  f°  cxxxii,  v°. 

CCCLXIV. 

RECONNAISSANCE  PAR  DES  HABITANTS  DE  SÉANT  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE 

DE  VAULUISANT. 

(An  1186). 

André  de  Venisy  rapporte  que  certains  habitants  de  Séant,  qui  prétendaient  avoir  des 
droits  dans  les  bois  de  l’abbaye  situés  près  des  granges  de  Cérilly  et  des  Loges,  et  qui 
sous  ce  prétexte  commettaient  des  violences,  y ont  renoncé,  à l’exception  du  droit  défaire 
du  charbon  ; pour  quoi  iis  paieront  une  redevance. 

Ego  Andréas  de  Veneisi,  tam  presenlibus  quant  futuris  notum  fieri  volo  quod 
homines  mei  de  Séant,  scilicet  Ansaudus,  prepositus  et  Beinaudus,  filius  ejus, 
Cliristianus  et  Bobilardus,  frater  ejus,  Theobaudus  serviens,  Beinaudus  de 
Plesseio,  Josbertus  de  Chesoi,  Herbertus  Sarpeta,  in  omnibus  nemoribus  Vallis- 
Lucentis,  que  adjacent  in  finibus  grangie  de  Cereliaco  et  de  Logiis,  usuarium  se 
liabere  asserebant,  et  bac  occasione  predicte  ecclesie  limitas  violentias  inferebant, 
et  plurima  dampna  injuste  intulerunt.  Tandem  vero  predicli  homines,  penitentia 


XIIe  SIÈCLE. 


375 

ducti,  recognoveruntapud  Yeneisi,  in  presentia  raea  et  uxoris  mee  Aledis,  et  filii 
mei  Gauteri,  nullum  usuarium  in  prefatis  se  habere  nemoribus,  prêter  carbona- 
gium  de  mortuis  lignis  habentibus  duo  capita  ad  terrarn,  ita  tamen  ut  pro  una 
securi  reddent  fratribus  Yallis-Lucentis,  singulis  mensibus,  duos  denarios  de 
carbonagio;  nec  propter  hoc  usum  carbonagii  dimittent  fratres  Yallis-Lucentis 
predicta  nemora  dare,  vendere,  rumpere  et  prateare.  Sciendum  denique  est  quod 
prenominati  homines  tantummodo  babent  usuarium  in  carbonagio,  ceteri  homines 
de  Séant  nullum  omnino.  Hujus  rei  testes  sunt  : Alexander,  miles  ; Girardus 
Montons;  Herbertus  de  Paent;  Adam  de  Suems  ; Chanart  Claviger. 

Factum  est  hoc,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  octogesimo  sexto. 

Cartul.  de  Vauluisant,  anc.  pag.  108,  auj.  fol.  lviij,  r°,  pièce  230  ; Bibl.  impériale, 
n°  152. 

En  janvier  1223,  l’archevêque  de  Sens  rapporte  que  les  habitants  de  Séant  et  Erard 
de  Brienneet  Philippa,  sa  femme,  ont  renoncé,  envers  l’abbaye  de  Vauluisant,  h ce 
droit  qu’ils  prétendaient  de  faire  du  charbon  des  bois  morts  « duo  capita  haben- 
tibus ad  terrarn,  » dans  les  bois  voisins  des  granges  de  Cérilly  et  des  Loges.  — 
Arch.  de  l’Yonne;  fonds  Vauluisant;  L.x. 

? 

CCCLXV. 

CHARTE  DE  L’ÉVÊQUE  DE  LANGRES  POUR  LES  TEMPLIERS  DE  SAINT-MARC. 

(An  1186). 

L’évêque  atteste  la  donation,  faite  par  Hugues  Curesboch  et  son  frère,  aux  Templiers, 
de  tout  ce  qu’ils  possédaient  à Nuits,  de  diverses  autres  terres  et  de  deux  hommes. 

Ego  Manasses,  Dei  gratia  Lingonensis  episcopus,  notum  volo  fieri  tam  fu  tu  ri  s 
quam  presentibus  quod  Hugo  Curesboch  et  Petrus,  fraterejus,  dederunt  in  ele- 
mosinam  fratribus  Templi  quicquid  habebant  apud  villam  que  dicitur  Nuit  ; 
dederunt  etiam  isdem  [sic)  fratribus  terrarn  de  Forsun  ; terrain  des  Astez,  sicut 
ipsi  fratres  excolebant  ; terrarn  Chalme  de  Piro  ; terrarn  de  Corvea,  sicut  Gaufri- 
dus  de  Arran  tenebat;  dederunt  insuper  dictis  fratribus  duos  homines  cum  omni 
posteritate  sua,  Germanum  videlicet  et  Constantinum.  Hujus  rei  testes  sunt  : 
Milo,  abbas  Quinciaci  ; Aimo,  castellanus  de  Bresmuro  ; Gaufridus  de  Arran. 

Sur  une  autre  pièce  originale  qui  reproduit  celle-ci,  on  lit  : 

Actum,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  lxxx°  sexto. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne  ; Fonds  de  la  commanderie  de  Saint- 
Marc.  — Nuits. 


376 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CCCLXVI. 

BULLE  D’URBAIN  III  POUR  L’ARBAYE  DE  SAINT-GERMAIN 

(1186-1187,  II  mai). 

Le  pape,  sur  la  plainte  de  l’abbé  de  Saint-Germain,  que  l’évêque  d’Auxerre,  ou  son  archi- 
diacre, en  visitant  les  églises  qui  dépendent  de  son  monastère,  sont  accompagnés  d’un 
nombre  de  chevaux  beaucoup  plus  grand  que  ne  le  permet  le  concile  de  Latran,  déclare 
aux  moines  qu’ils  ne  sont  pas  tenus  de  leur  donner  la  procuration  pour  le  reste. 

Urbanus  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  filiis  abbati  et  capitulo 
Sancti-Germani  Autissiodorensis,  salutem  et  apostolicam  benedictionem.  Sicut 
vobis  significantibus  intellexinius,  venerabilis  frater  noster  Autisiodorensis  epis- 
copus et archidiaconus  ejus,  cuiii  vestras  ecclesias  visitant,  non 

sunt  conlenli  eo  numéro  hominum  et  equorum  qui  episcopis  et  archidiaconis 
fuit  in  concilio  Laterani  piefixus,  unde  quia  predictas  ecclesias  de  immoderato 
equitatu  multiplicifbr  gravari  querimini;  cum  predictus  episcopus,  sicut  dicitis, 
quandoque  cum  octoginta,  et  archidiaconus  ejus  interdum  cum  duodecim  vel 
pluribus  equitaturis,  ad  ecclesias  ipsas  accédant  : nos  eorum  gravamini  provi- 
dere  volentes,  presenti  scripto  vobis  duximus  indulgendum  ut  eidem  episcopo 
vel  archidiacono  in  majori  numéro  equorum  et  hominum  quant  prescriptum 
concilium  statuit,  procuraciones  in  vestris  non  teneamini  ecclesiis  exhibere. 

Datum  Yeronis,  v idus  maii. 

Cartulaire  de  l’abbaye  Saint-Germain,  XIIIe  siècle,  f°xivr<>,  n°  16;  Bibl.  d’Auxerre, 
M\  n"  140. 


CCCLXVII. 

BULLE  D’URBAIN  III  POUR  L’ABBÉ  DE  SAINT-GERMAIN. 

(1186  ou  1187,  21  mai). 

Le  pape,  voulant  honorer  la  personne  de  l’abbé  Humbaudet  l’abbaye  Saint-Germain,  lui 
accorde  le  droit  de  porter  la  crosse  et  la  mitre  aux  fêtes  célébrées  dans  cette  église,  et 
aux  conciles  généraux  et  provinciaux. 

Urbanus,  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilecto  filio  Humbaldo,  abbati 
Sancti-Germani  Autisiodorensis,  salutem  et  apostolicam  benedictionem.  Nec 
novum,  nec  insolitum  est  quod  benignitas  apostolice  sedis  eos  quos  sibi  fideles 


XIIe  SIÈCLE. 


377 


et  devotos  esse  cognoscit  propension  affectu  diligit,  et  ad  indicium  gracie  spe- 
cialis  ipsos  insigni  aliquo  ecclesiastici  décorât  honoris.  Attendentes,  itaque,  fili 
abbas,  et  honestatem  persone  tue  et  monasterii  tibi  commissi  religionem,  ut  et 
tu  erga  nos  etromanam  ecclesiam  devocior  semper  existas,  et  alii  qui  viderint  ad 
hoc  idem  exemplo  tuo  proficiant,  personam  et  ecclesiam  tuam  speciali  benelîcio 
decrevimus  bonorandam. 

Usum  itaque  mitre  et  anuli  tibi  et  pro  te  successoribus  tuis  regulariter  sub- 
stituendis,  de  apostolica  benignitate  concedimus,  quibus  in  ecclesia  tua  preci- 
pius  festivitatibus,  matutinis  et  vesperis  ; in  conciliis  romanorum  pontificum 
atque  arcbiepiscoporum  et  episcoporum,  si  forte  his  te  esse  contigerit,  libéré  de 
apostolice  sedis  auctoritate  utaris.  Ex  quo  utique  beneficio  et  monasterium  tuum 
debeat  in  religione  proficere,  et  beatus  confessor,  cujus  corpus  in  eo  quiescit,  in 
majori  reverentia  et  honore  ab  omnibus  habeatur. 

Datum  Yeronis,  xu  kalendas  junii. 

Cartulaire  de  l’abbaye  Saint-Germain,  XIIIe  siècle,  f°  xvn  r°,  nu  42;  Bibl.  d'Auxerre, 
M*.  n°  140. 


CCCLXYIII. 

LISTE  DES  CHEVALIERS  PORTANT  RANNIÈRE  SOUS  LES  ORDRES  DU  COMTE 

D’AUXERRE. 

(Entre  1185  et  1218). 

Milites  ferenles  banerias  comitis  Pétri  Altissiodorensis  ; 

W.  de  Melloto  ; 

Dominus  de  Sellenaio  ; 

Vicecomes  Sancti-Florentini  ; 

Guido  de  Meleigni; 

Bartholomeus  de  Poleigni  ; 

Pontius  de  Monte  S.  Jobannis  ; 

Dominus  Rubei-Montis  ; 

Hugo  de-S.-Mauricio  ; 

Joscelinus  de  Avalon; 

Ascelinus  de  Merri  ; 

Dominus  de  Noers  ; 

Bibl.  impér.,  Cart.  172  de  Philippe-Auguste,  2e  partie,  f°  xvi  v». 


II 


48 


378 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CCCLXIX. 

CHARTE  DE  MARIE,  COMTESSE  DE  TROYES,  AU  SUJET  DU  FIEF 
DE  LA  FERTÉ-LOUPIÈRE. 

(An  1186). 

La  comtesse  de  Troyes  et  Henri,  son  fils,  déclarent  comment  Pierre,  comte  de  Nevers, 
leur  a accordé  que  Guillaume,  comte  de  Joigny,  tienne  d’eux  le  fief  de  La  Ferté-Loupière, 
jusqu’à  ce  que  quatre  personnes  y désignées  leur  attestent  qu’ils  doivent  rendre  ce 
fief  audit  comte  Pierre.  Dans  ce  cas,  le  comte  de  Joigny  tiendra  le  fief  de  La  Ferté 
du  comte  Pierre  et  celui-ci  d’eux-mêmes. 

Ego  Maria,  Trecensis  comitissa,  et  Henricus,  filius  meus,  nolum  facimus 
præsentibus  et  futuris  quod  Petrus,  cornes  Nivernensis,  nobis  concessit  ut  Guil- 
lelmus,  cornes  Jovigniaci,  feodum  de  Firmitate-de-Luparia  de  nobis  leneal  in 
capite,  quousque  Drogo  de  Merloto,  Petrus  deTusquino,  Gilo  de  Tornello  et  Milo 
de  Pruvino  nobis  dicant  quod  feodum  illud  reddamus  ipsi  comiti  Nivernensi.  Et 
quando  ipsi  hoc  nobis  dixerint,  nos  illud  ei  reddemus,  et  tune  cornes  Jovigniaci 
illud  tenebit  de  comité  Nivernensi,  et  cornes  Nivernensis  de  nobis  illud  tenebit. 
Quod  ut  ratum  tenealur,  litteris  annotatum,  de  sigillo  nostro  firmavimus,  testi- 
bus  prædictis  Drogone,  Petro,  Gilone  et  Milone. 

Actum,  anno  ab  Incarnatione  Domini,  millesimo  centesimo  octagesimo  sexto. 
Data  per  manum  Haicii,  cancellarii.  — Nota  Guillelmi. 

Chantereau-Lefebvre,  Traité  des  fiefs,  Preuves,  p.  9,  d'après  le  Cartul.  de  Champagne. 


CCCLXX. 

DONATION  PAR  MILON  DE  CHAMPLOST  A L’ABBAYE  DE  DILO. 

(An  1187). 

L’archevêque  Gui  rapporte  que  Milon  de  Champlost,  chevalier,  voulant  visiter  le  Saint- 
Sépulcre,  donna  à l’abbaye  de  Dilo  la  terre  qu’il  possédait  à Meroy,  située  près  du  fossé 
de  la  vieille  grange  des  moines.  Eudes,  frère  de  Milon,  après  avoir  longtemps  tourmenté 
ces  derniers  à ce  sujet,  finit  par  ratifier  le  don  fait  par  Milon. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  arcliiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  iste 
pervenerint,  in  Domino  salutem.  No  toi  fieri  volumustam  futuris  quant  presenti- 
bus  quod  Milo,  miles  de  Chanlosto,  dominicum  volens  visitare  sepulcrum,  apud 


XIIe  SIÈCLE. 


379 

Deilocum,  in  nostra  presentia  constitutus,  dédit  in  elemosinam  Deo  et  ecclesie 
Beate-Marie  Deiloci  terrain  suam  quarn  habebat  apud  Mersiacum,  juxta  fossata 
antique  grangie  canonicorum,  in  perpetuum  possidendam.  Laudavit  hoc  Gilo  de 
Marigniaco,  sororius  ejus.  Cura  post  mortem  supradicti  Milonis,  Odo,  fraterejus, 

super  hoc  diu  vexasset  ecclesiam,  gravesque intulisset  ; tandem  ante 

presentiam  nostram  veniens,  supradictam  elemosinam  laudavit promit- 

tens  se  hoc  bene  et  fideliter  servaturum  et  contra  omnes  homines 

habuitqne  de  caritate  ecclesie  viginti  libras  pruvinienses.  Laudavit,  hoc 


A vaccam  unam  cum  vitulo  habuit.  Laudavit  hoc  etiam  Theobaldus 

C erat,  et  ab  Odone  datus  in  plegium  promisit  se  postdefec- 

tum ecclesie  garantiam  portafurum,  dampna  etiam  pro  jam  dicto 


canonicis  illata  ; restituturum  super  omni  casamento  quod  ab  ipso 

Theobaldo  Odo  tenebat  ; habuitque  pro  laude  quadraginta  solidos  de  caritate 
ecclesie.  Quod  ut  ratum sigilli  nostri  impressione  firmavimus. 

Actum  Senonis,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°  lxxx°  vii°.  Data  per  manum 
magistri  Pétri,  cancellarii. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  de  Dilo,  liasse  xv, 
s.-l.  ire. 


CCCLXXI. 

CHARTE  DE  MANASSÈS,  ÉVÊQUE  DE  LANGUES,  POUR  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1187). 

L’évêque  constate  que  Josbert  de  Maligny  a renoncé  aux  sujets  de  contestations  qu’il 
avait  fait  naître,  par  lui-même  ou  par  ses  hommes,  relativement  A la  propriété  de  terres  à 
Fouchères,  à Montigny,  à Forterre,  à Poinchy  et  de  prés  à Chablis.  — Josbert  a reçu,  en 
récompense,  10  livres  de  Provins. 

Ego  Manasses,  Dei  gratia  Lingonensis  episcopus,  notum  facio  omnibus  quod 
Josbertus  de  Marleigni  recognovit,  in  presentia  mea,  se  aliquanto  tempore,  forte 
minus  juste,  fatigasse  domum  Pontiniaci  et  querelis  puisasse,  per  se  et  per 
homines  suos,  super  quibusdam  terris  que  sunt  apud  Fulcherias,  et  apud  Mon- 
teigni,  et  in  territorio  Fortis-Terre,  et  apud  Poncheium,  et  in  quibusdam  pratis 
que  sunt  sub  Chableies.  Et  tandem  res  ad  hoc  deducta  est  inter  ipsum  Josbertum 
et  predictam  domum  quod  de  omni  querimonia  ad  bonam  pacem  hoc  modo 
accesserunt.  Concessitpredictus  Joisbertus,  in  presentia  mea,  æcclesiæ  Pontiniaci 
quicquid  adversus  eam  reclamabat,  vel  in  predictis  locis,  vel  forte  alibi,  et  quic- 


380  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

quid  de  re  aliqua  que  ad  ejus  jus  spectabat  usque  ad  istum  diem  possidebat, 
sine  contradictione  et  imperpetuum  absolute  remisit.  Laudant  etiam  hoc  et  con- 
cedunt  uxor  sua,  Hermengardis  et  fdius  ejus  Guido,  et  fratres  ejus,  Milo  et 
Burus.  Ex  parte  Joisberti  super  hac  compositione,  et  uxoris  ejus  Hermengardis, 
et  filii  sui  Guidonis  et  fratrum  ejus  Milonis  et  Buri  testes  sunt  lui  : Robertus, 
presbiter  de  Marleigni  ; Petrus  Osmundus  ; Hudrez  de  Castellione;  Bovo  de  Mar- 
leigni  ; Theobaldus  Porete;  Herbertus,  filius  Bauduini.  Et  propter  hoc  ipsum  acce- 
pit  de  beneficio  ecclesie  bac  vice  decem  libras  Proviniensium,  preterponens  tem- 
poris  obsequia. 

Auctum  (sic),  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxxx0  vu0. 

Original,  scellé  du  sceau  de  l’évêque  de  Langres;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de 
l’abbaye  de  Pontigny,  L.  lix,  s.-l.  lre. 


CCCLXXII. 

CHARTE  DE  LA  REINE  ADÈLE  POUR  LE  MONASTÈRE  DE  VALPROFONDE. 

(An  1187). 

La  reine  y concède  au  monastère  le  droit  d’user  d’un  cours  d’eau  qui  sort  du  monastère, 
pour  arroser  les  prés,  malgré  Fopposition  de  Geoffroy  Fèvre,  de  Villeneuve.  Cet  usage 
était  déjà  établi  du  temps  que  le  roi  Louis  possédait  Villeneuve. 

Adela,  Dei  gracia  Francorum  regina.  Noverint  universi,  présentes  pariter  et 
futuri,  quod  inter  domum  Vallisprofunde  et  Gaufredum  Fabrum  de  Villanova 
querela  aliquamdiu  versata  est  super  excursu  aque  venientis  de  terra  predicte 
domus.  De  quo  excursu  cum  predictus  G.  fratres  ejusdem  loci  infestaret,  nobis, 
intuitu  justicie,  placuit  eorumdem  fratrum  super  hac  controversia  testes  recipere. 
Qui,  premissa  juratione,  dixerunt  predictam  domum,  quamdiu  bone  memorie 
dominus  noster  Ludovicus,  christianissimus  Francorum  rex,  Villamnovam  ante 
nos  tenu it,  predictum  aque  excursum  ad  utilitatem  pratorum  suorum  omnibus 
anni  temporibus  liberum  habuisse. 

Nos  ergo,  liane  attestacionem  ratam  habentes,  eumdem  excursum  predicte 
domui,  omnibus  anni  temporibus  libéré  habendum,  concessimus,  et  sigilli  nostri 
appositione  confirmavimus. 

Àctum  Villenove,  anno  Yerbi  incarnati  m°  c°  lxxx°  vii°.  Data  per  manum 
Hervei,  capellani  nostri. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  Saint-Marien,  L.  xli, 
s.-l.  lri’. 


XIIe  SIÈCLE. 


381 


CCCLXXIII. 

* PRIVILÈGE  DE  PHILIPPE- AUGUSTE  POUR  LES  HABITANTS  DE  VOISINES. 

{An  1187). 

Le  roi  déclare  avoir  donné  aux  habitants  de  Voisines,  présents  et  à venir,  les  coutumes 
de  Lorris. 

In  nomine  sanctæ  et  individuæ  Trinitatis,  amen.  Philippus,  Dei  gratia  Fran- 
corum  rex.  Sicut  moriuntur  homines,  ita  prætereunt  facta  eorum;  unde  necesse 
est  ut  quod  successorum  oblivione  deleri  potest,  per  lilteras  suscitetur  et  vivat. 
Noverinl  igitur  universi,  præsentes  pariter  et  futuri,  nos  universis  manentibus  et 
mansuris  apud  villam  quamdam  quæ  Vicinæ  dicitur , consuetudines  Lorriaci 
concessisse,  quæ  taies  sunt  : 

Quicunque  in  parrochia  illius  villæ  domum  habebit,  pro  domo  sua  et  pro  quo  - 
dam  arpento  terræ,  si  in  eadem  parrochia  iliud  habuerit,  duos  solidos  de  censu 
tantum  persolvat;  et  si  iliud  acquisierit  ad  censum  domus  suæ,  iliud  teneat. 
Nullus  hominum  de  parrochia  ejusdem  villæ  tonleium,  nec  aliquam  consuetu- 
dinem  reddat  de  nutritura  sua  ; et  de  annona  sua  quam  de  labore  suo,  vel  de 
labore  animalium  suorum  habuerit,  minagium  non  reddat;  de  vino  suo  quod 
de  vineis  suis  habuerit,  foragium  non  reddat.  Nullus  eorum  in  expeditionem  vel 
equitationem  eat,  nisi  eadem  die  ad  domum  suam,  si  voluerit,  reveniat.  Nul- 
lus  eorum  pedagium  usque  Stampas  reddat,  nec  usque  Aurelianis,  nec  usque 
Meledonum,  nec  usque  Milliacum  quod  est  in  pago  Vastinensi.  Quicumque 
in  villa  possessor  fuerit,  ille  nihil  ex  ea  perdat,  nisi  adversum  nos,  vel  ali- 
quem  de  hospitibus  nostris  forifecerit.  Nullus  ad  ferias  illius  villæ,  vel  ad 
mercatum  veniens  seu  rediens  capiatur,  vel  disturbetur,  nisi  die  ipsa  forifactum 
fecerit.  Nullus  in  die  mercati,  vel  feriæ,  in  villa  vadium  plegii  sui  capiat,  nisi 
die  simili  plegiatio  ilia  facta  fuerit.  Forifactum  de  sexaginta  solidis  ad  quinque 
solidos  veniat,  et  forifactum  de  quinque  solidis  ad  duodecim  denarios,  et  clamor 
præpositi  ad  quatuor  denarios.  Nullus  eorum  cum  rege  placitaturus  exeat  a villa. 
Nullus,  nec  nos,  nec  alius  hominibus illius  villæ  talliam,  nec  oblationem,  neque 
rogam  faciat.  Nullus  in  eadem  villa  cum  edicto  vinum  vendat,  excepto  rege  qui 
proprium  vinum  in  cellario  suo  cum  edicto  vendet.  Apud  Yicinas  habebimus 
creditionem  in  cibis  ad  nostrum  et  reginæ  opus,  ad  quindecim  dies  completos: 
sed  si  quis  officiarius  regis,  vel  alius  vadium  habuerit,  non  tenebit  iliud  ultra 


38» 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

oclo,  nisi  sponte.  Si  alius  erga  alium  inimiciliam  incurrerit,  absque  villæ  infrac- 
tura  et  clamore  præpositi  non  facto  concordaverit,  ideo  régi  nec  præposito  suo  sil 
emendaturus.  Si  autem  clamor  inde  ad  præpositum  factus  fuerit,  licel  illi  con- 
cordare  ex  quo  districtum  persolverint.  Si  alius  de  alio  clamorem  fecerit,  et  hoc 
extra  emendam,  et  inde  emendationem  fecerit,  nihil  ob  hoc  régi  vel  præposito 
erit  emendaturus.  Si  aliquis  alicui  sacramentum  debuerit,  condonare  ei  liceat.  Si 
homines  illius  villæ  vadia  duelli  temere  dederint,  ex  præpositi  assensu,  antequam 
tribuantur  obsides  concordaverint,  duos  solidos  et  sex  denarios  persolvat  uter- 
que;  et  si  obsides  dati  fuerint,  septem  solidos  et  sex  denarios  persolvat  uterque; 
quod  si  de  legitimis  liominibus  duellum  factum  fuerit,  obsides  devicti  centum 
duodecim  solidos  persolvent.  Nullus  eorum  nobis  corvatam  faciat,  nisi  semel  in 
anno  ad  vinum  nostrum  adducendum  ab  Aurelianis,  vel  ab  æque  remoto  loco;  hi 
autem  hoc  facient  qui  equos  et  quadrigas  habuerint,  et  inde  submoniti  fuerint, 
nec  a nobis  habebunt  procurationem.  Villani  ligna  ad  coquinam  nostram  addu- 
cent.  Nullus  eorum  captus  tenealur,  si  plaigium  veniens  jus  dare  potuerit.  Eorum 
quilibet  res  suas,  si  vendere  voluerit,  vendat  et,  redditis  venditionibus  suis,  a 
villa,  si  recedere  voluerit,  liber  et  quittus  recedat,  nisi  in  villa  forifactum  fecerit. 
Quicumque  etiam  in  villa  prædicta  uno  anno  et  uno  die  permanebit,  nullo  cla- 
more eum  sequente  et  nullo  de  eo  rectitudinem  prohibente,  deinceps  liber  et 
quietus  permaneat,  exceptis  liominibus  nostris  de  corpore  et  hospitibus  nostris 
taillabilibus  qui  in  ea  villa  retineri  non  poterunt,nisi  illi  qui  ante  compositionem 
hu jus  cartæ  ibi  fuerint.  Nullus  cum  aliquo  placitabit,  nisi  causa  rectitudinis  exe- 
quendæ  et  recipiendæ.  Quando  homines  istius  villæ  ibunt  Aurelianis  pro  merca- 
tione  sua,  pro  quadriga  sua,  persolvent  in  urbis  egressu,  scilicet  quando  ibunt 
non  causa  feriæ,  etiam  quando  causa  feriæ  in  mercato  ierint  in  ingressu  Aure- 
lianum,  duos  denarios  pro  quadriga  donabunt.et  in  egressu  quatuor  denarios.  In 
nuptiis  præconisator  pro  consuetudine  babebit,  neque  excubitor.  Nullus  agricdla 
qui  terram  colit  cum  aratro,  plusquam  unam  minam  siliginis  donabit  omnibus 
servientibus  ejusdem  villæ,  quando  messis  fuerit.  Si  miles  aliquis,  seu  serviens, 
equos  vel  alia  animalia  bominum  de  Yicinis  in  nemoribus  nostris  invenerit,  non 
débet  ilia  ducere,  nisi  ad  præpositum  Yicinarum.  Si  aliquod  animal  deparrochia 
Vicinarum  a tlioris  fugatum,  vel  a muscis  captum  in  forestam  nostram  sine  haiam 
in traverit,  nichil  debet  ideo  præposito  emendare  ille  cujus  animal  fuerit,  si  poterit 
j u rare  quod  custode  invito  bue  in trasset  ; et  si  aliquo  custodiente  scienter  inven- 
tum  fuerit,  duodecim  denarios  pro  illo  dabit  ; si  plura  fuerint,  totidem  pro  quoli- 
bet persolvat.  In  furnis  Yicinarum  non  erunt  portatores  consuetudine.  In  villa 
ilia  non  sint  excubiæ  consuetudine.  Nullus  bominum  villæ  illius  debet  demanda- 


XIIe  SIÈCLE. 


383 

tionem  præpositoSiamparum,  nec  præposito  Pitiveris,  nec  eliamin  totoGastineto. 
Nullus  eorum  dabit  tonleium  Ferrariis,  nec  Nibellæ,  nec  Castronantonis,  nec 
Puteolis.  Homines  de  Yicinis  nemus  mortuum,  ad  usum  suum,  in  nemoribus 
noslris  extra  forestam  capient.  Quicunque  in  mercato  Yicinarum  emerit  aliquid, 
vel  vendiderit,  et  per  oblivionem  tonleium  suum  retinuerit,  post  dies  octo  illud 
sine  causa  reddat,  si  jurare  poterit  quod  scienter  illud  non  retinuisset.  Si  quis 
autem  accusatus  fuerit  de  aliquo,  teste  comprobari  non  poterit,  contra  probatio- 
nem  impetentem  sola  manu  sua  liccbit  se  purgare.  Si  aliquis  eorum  in 
villa  ilia  emerit  quid  vel  vendiderit  super  septimanam,  nullam  ex  hoc  consuetu- 
dinem  donabit,  si  etiam  in  die  mercati  ad  usum  suum  aliquid  emerit,  nullam 
consuetudinem  donabit.  Proinde  constituimus  ut  quotienscunque  mutabitur  præ- 
positus,  unus  post  alterum  juret  se  stabiliter  servaturum  omnes  has  consuetu- 
dines,  et  similiter  novi  et  quotiens  nnitabuntur  servientes,  quæ  omnia  bona  fide 
et  sine  malo  ingenio  facta  damus  præfatis  hominibus,  salvo  alieno  jure.  Et  ut 
perpetuam  sortiantur  stabilitatem,  præsentem  paginam  sigilli  nostri  auctoritate 
ac  regis  nominis  caracthere  inferius  annotato  precipimus  confirmari. 

Datum  Senonis,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxxx°  vu0,  regni  nostri 
anno  octavo;  astantibus  in  palatio  nostro  quorum  nomina  supposita  sunt  et 
signa  : S.  comitis  Theobaldi,  dapiferi  nostri;  S. Guidonis, buticularii  ; S.  Matliei, 
camerarii;  S.  Rodulfi,  constabularii.  Data,  vacante  cancellaria. 

(Monogramme). 

Copie  du  XVIIe  siècle,  tirée  d’un  Vidimus  confirmatif  du  roi  Charles  VI,  de  l’an 
1391;  Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  Saint-Jean  de  Sens;  — Liasse  de 
Voisines.  — Delisle,  Catal.  des  actes  de  Philippe-Auguste,  n°  194. 

CCCLXXIV. 

ORDONNANCE  DE  PHILIPPE-AUGUSTE  PORTANT  RÈGLEMENT  DE  LA  MONNAIE 
FRAPPÉE  PAR  LE  COMTE  DE  NEVERS. 

(An  1188). 

Le  roi  publie,  en  le  rectifiant,  le  règlement  que  Pierre,  comte  de  Nevers,  a fait  au 
sujet  de  sa  monnaie,  du  consentement  des  évêques,  des  abbés  et  des  barons  de  son  comté 
de  Nevers.  Cette  monnaie  est  à U deniers  d’argent  de  fin  et  à 16  sous  et  8 deniers  de  poids, 
au  marc  de  Troyes.  Si  le  comte  ou  ses  héritiers  falsifient  cette  monnaie,  le  clergé  et  les 
barons  de  ses  terres  pourront  la  refuser  et  se  servir  de  telle  monnaie  qu’il  leur  convien- 
dra ; etc. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Philipus,  Dei  gratia,  Franco- 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


384 

rum  rex.  Noverint  universi  quod  cognalus  noster,  Petrus,  cornes  Nive  rnensis,  ad 
consilium  et  consensunt  episcoporum,  abbatum  et  baronum  comitatus  Nivernensis 
monetam  fecit  ad  quatuor  denarios  de  fino  argento,  et  sexdecim  solidos  et  octo 
denarios  de  pondéré,  in  marca  Trecensi,  quam  cornes  et  uxor  sua  Agnes  jurave- 
runt  perpetuo  de  cetero  in  jamdicto  pondéré  et  legalitate  fideliter  conservandant  ; 
quam  etiam  jurabit  filins  comitis  vel  filia,  et  filii  filiorum  vel  filiaruin  successive, 
in  posterum,  ut  duret  in  perpetuum.  Si  vero  cornes,  vel  filius  suus,  vel  filia  aut 
tilius  filii  vel  filie,  monetam  ipsam  de  supradicto  pondéré  et  valore  in  aliquo 
defraudarent  vel  fraudari  sustinerent,  ecclesiastice  persone  vel  barones  terre  sue 
monetam  suant  deinceps  non  tenerentur  recipere,  sed  monetam  quam  vellent  in 
terra  sua  sine  occasione  mitterent,  et  episcopi  Autissiodorensis  et  Nivernensis,  de 
comité  et  terra  sua  et  beredibus  suis  justifiant  facerent.  Si  autem  fabricatores 
rnonete  predictum  pondus  et  valorem  ntinuere  présumeront,  de  ipsis  justifia  dis- 
tricta  fieret,  nec  eis  favore  aliquo  aut  gralia  parceretur.  Et  ut  nulla  possit  in 
moneta  ipsa  fieri  diminutio  vel  falsitas,  frequentius  probabitur  a cambitoribus 
et  discretis  viris  in  cognitione  argenti  et  ponderis,  et  ecclesiastice  persone  vel 
barones  eam,  quandocumque  voluerint,  probari  facient.  Pro  perpeluitate  vero 
ipsius  rnonete,  et  pro  via  Jerosolymitana,  placuit  personis  ecclesiasticis  et  baro- 
nibus  terre  comitis,  de  singulis  dontibus  que  proprium  liabent  mansionariunt 
duodecint  denarios,  hoc  tantum  anno  accipiat  per  civitates  et  castella,  burgos  et 
villas  in  quibus  moneta  Nivernensis  debitum  cursunt  habet.  Ne  vero  beneficium 
duodecint  denariorunt  quod  comiti  sponte  hoc  tantum  anno  impenditur,  ecclesiis 
vel  baronibus  in  consequentiam  traliatur,  quod  nunquant  fuerat,  nec  amodoerit, 
litteras  nostras  eis  patentes  tradidimus,  tant  de  rnonete  perpeluitate,  quant  de 
indempnitate  pro  bénéficié  comiti  sentel  gratis  intpenso.  Quod  ut  in  posterum 
raturn,  illibatumque  permaneat,  présentent  paginant  sigilli  nostri  auctoritate,  ac 
régi i nominis  caractère  inferius  annotato  precipintus  confirmari. 

Acturn  Parisius,  anno  ab  Incarnalione  Domini,  m°  c°  lxxx0  viii0,  regni  nostri 
anno  nono,  astantibus  in  palatio  quorum  nornina  supposita  sunt  et  signa  : Signum 
comitis  Theobaldi,  dapiferi  nostri;  S.  Guidonis,  buticularii  ; S.  Matliei,  cantera- 
rii  ; S.  Radulphi,  constabularii.  Data,  vacante  cancellaria. 

Lebeuf,  Mém.  sur  l’Hisloire  d’Auxerre,  i.  iv,  Preuves,  n°  78,  d'après  le  Cartul.  de 
l’évêché  d’Auxerre,  fol.  xxiv. 


XIIe  SIÈCLE. 


385 


CCCLXXV. 

CHARTE  DE  PIERRE,  COMTE  DE  NEVERS,  POUR  LES  HABITANTS  D’AUXERRE  (1). 

(An  1188,  29  juillet). 

Le  comte  Pierre  et  sa  femme  Agnès,  par  inspiration  divine  et  d’après  Ravis  de  leurs 
amis,  déclarent  avoir  fait  remise  à leurs  hommes  libres  d’Auxerre  du  droit  de  main-morte 
qu’ils  avaient  sur  eux,  afin  de  les  aider  à la  réfection  de  la  ville  qui  avait  été  si  miséra- 
blement détruite  par  le  feu. 

In  nomine  sancteet  individue  Trinitatis,  amen.  Usus  litterarum  propterrerum 
notitiam  repertus  est,  ut  ea  que  temporaliter  fiunt  per  temporum  successionem 
oblivioni  non  tradantur.  Eapropler,  sciant  omnes,  tam  futuri  quam  présentes, 
quod  ego  Petrus,  cornes  Nivernensis,  ego  Agnes  comitissa,  uxor  ejusdem  comitis, 
divino  pietatis  intuitu  et  sociorum  nostrorum  interventibus,  nostris  burgensibus 
de  Autissiodoro,  liberis  videlicet,  manum  nostram  quam  in  eisdem  babeba- 
mus,  tam  modo  existentibus  quam  supervenluris,  remisimus,  et  ad  meliorem 
prefate  urbis  restaurationem,  quam  ignis  tam  lacrimabili ter  concremaverat,  in 
perpetuum  omnino  quittavimus.  Quod  ut  ratum  et  inconcussum  in  posterum 
babeatur,  presentem  cartulam  sigillorum  nostrorum  munimine  muniri  precipi- 
mus.  Hujus  rei  testes  sunt  liii  : Mathildis,  comitissa,  Tornodori  domina,  et 
mater  nostra  ; Clarem  baldus  de  Noeriis  ; Stephanus  Bornus  ; Letericus  de  Autis- 
siodoro; Bichardus  de  Castellulo  ; Rochericus  ; Hugo  Goaudi  ; Petrus  de  Corcun. 

Actum  est  publiée,  apud  Druyam,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  lxxx"  vmo,  anno 
videlicet  quo  Dominus  rex  crucem  assumpsit,  die  videlicet  octabarum  B.  Marie- 
Alagdalene,  que  fuit  mi  kal.  augusti. 

Leheuf,  Mém.  sur  t’Hist.  d'Auxerre,  t.  iv,  Preuves,  n°  79,  2e  édition  ; d’après  le 
Cartul.  de  la  ville. 

CCCLXXVI. 

PRIVILÈGE  DU  PAPE  CLÉMENT  III  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT -GERMAIN. 

(An  1188). 

Le  pape  adresse  sa  bulle  à l’abbé  Raoul.  Il  énumère  toutes  les  églises  qui  dépendaient 

(1)  Le  comte  Pierre  et  Elisabeth,  sa  mère,  avaient  déjà, 'en  1185,  donné  une  charte  d’af- 
franchissement aux  habitants  de  Courtenay  : Arch.  de  l’Empire,  sect.  jud. , Ord.  des  rois, 
Ae  vol.,  Henri  III,  fol.  326. 


II 


49 


386  CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 

du  monastère  et  qui  sont  citées  dans  une  bulle  du  pape  Eugène  III  : puis  les  granges  et  les 
nombreux  villages  possédés  en  entier  par  l’abbaye,  et  les  autres  lieux,  châteaux  et  villages 
où  elle  avait  quelques  droits. 

Les  papes  Célestin  III  et  Alexandre  III  ont  confirmé  ce  privilège. 

Clemens  episcopus,  servus  servorum  Dei,  diîectis  filiis  Radulfo,  abbati  monas- 
terii  Sancti-Germani  Altisiodorensis,  ejusque  fratribus  lam  presentibus  quam 
futuris,  regularem  vitam  professis  imperpetuum,  etc. 

Suit  la  nomenclature  des  églises  qui  dépendent  du  monastère  et  qui  sont  les  mêmes  que 

dans  la  bulle  du  pape  Eugène III  (Cartulaire,  t.  i,  p.  478),  à l’exception  des  suivantes: 

Au  diocèse  d’Auxerre,  les  chapelles  de  Nerone  et  de  Soeriis ; 

Au  diocèse  de  Sens,  les  églises  de  Feins  et  de  Sancta-Cruce;  — raonasterium 
Sancti-Florentini,  cum  capella  vicecomitis;  — ecclesia  deErveio. 

Au  diocèse  de  Troyes  : Ecclesia  de  Bretiniaco  cum  capella  de  Yalle-Cliarci  ; 

Au  diocèse  d’Autun,  l’église  de  Disengiaco; 

Au  diocèse  de  Nantes,  le  monastère  de  Saint-Germain  de  Aveio; 

Et  ensuite  : 

Quicquid  nobilis  vir  Renaldus  de  Castellione  et  Helisabeth,  uxor  sua,  vobis  in 
elemosinam  contulerunt,  sicut  in  scripto  eorum  authentico  continetur;  — liber- 
tates  et  immunitates  quas  habetis  in  burgo  Sancti-Petri  de  Disisia,  a nobili  viro 
Reinaldo  vobis  concessas,  sicut  in  ejus  autentico  continetur;  — castrum  Sancti- 
Germani  cum  burgo  ; — villarn  de  Digia  ; — grangiam  de  Recognito  ; — villam  de 
Eschanz;  — villam  de  Urgiaco  ; — medietatem  nemoris  de  Brueria,  tam  in  jus- 
licia  quam  in  redditibus,  quoquo  modo  proveniant  ; — villam  de  Parriniaco;  — 
grangiam  de  Villamer;  — grangiam  de  Neiron,  cum  appenditiis  suis;  — quic- 
quid  habetis  apud  Soerias  ; — grangiam  de  Carmeio;  — villam  de  Vanneto  ; — 
villam  de  Blaenniaco  ; — medietatem  Villenove  ; — villam  de  Heriaco;  — quic 
quid  habetis  in  villa  de  Rovreto  ; in  villa  de  Altaripa;  in  villa  de  Ulmeto  ; in  villa 
de  Monte-Sancti-Sulpicii  ; in  villa  de  Booliaco  ; — grangiam  de  Grosso-Bosco  ; — 
grangiam  de  Villari-Vinoso,  cum  appendiciis  suis  ; — grangiam  de  Betriaco, 
cum  appendiciis  suis  ; — villam  de  Irenciaco,  cum  appendiciis  suis;  — villam 
de  Aucep,  cum  appendiciis  suis;  — villam  de  Curte-Arnulphi,  cum  appendiciis 
suis;  — villam  de  Marres,  cum  appendiciis  suis; — grangiam  de  Mollai,  cum 
appendiciis  suis  ; — quicquid  habetis  in  castris  de  Siliniaco,  de  Sancto-Salvatore, 
de  Laniaco,  de  Melliniaco,  de  Sanclo-Florentino,  de  Sancto-Verano;  — quicquid 
habetis  in  villis  de  Gurgi,  de  Vallibus,  de  Campis,  de  Escolivis,  de  Crevenz,  de 
Wlteniaco,  de  Cussi,  de  Pratigi,  de  Nentri,  de  Cableio,  de  Pontiaco,  de  Bania, 


XIIe  SIÈCLE. 


387 

de  Linoroliis,  de  Oonia.  de  Sorgiaco,  de  Jussiaco,  de  Silvaiani,  de  Cavannis,  de 
Yalenz,  de  Luciaco,  de  Disengiaco,  de  Massengiaco;  — burgum  de  Monasteriis 
cum  appendiciis  suis  ; — grangiam  Sancti-Boneti  ; — quicquid  habetis  apud 
Egriacum;  apud  villam  de  Feins;  — villam  de  Annaio;  — quicquid  habetis 
apud  Sanctum-Amandum  ; — quicquid  habetis  apud  Sencasium  et  apud  Viler- 
sor-Tolun,  et  apud  Pontem-Nascenteni  ; — villam  de  Sancto-Leodegario , — 
villam  de  Maranduil; — villas  de  Cusiri,  de  Baleneva,  de  Maniaco,  de  Mosteriolo, 
de  Estival,  de  Ciris;  — grangiam  de  Maisni  ; — grangiam  de  Marcini  ; — gran- 
giam de  Britiniaco,  cum  appendiciis  suis  ; — quicquid  habetis  in  servis,  ancillis, 
decimis,  censibus,  molendinis,  furnis,  terris,  nemoribus  et  aquis,  cum  aliis 
possessionibus  vestris. 

In  parrochialibus  autern  ecclesiis  quas  habetis,  liceat  vobis  presbiteros  eligere, 
et  diocesano  episcopo  presentare,  quibus,  si  ydonei  fuerint,  episcopus  curant 
animarum  committat,  ut  ei  de  spiritualibus,  vobis  autem  de  temporalibus 
debeant  respondere. 

Vobis  quoque,  etc. 

Datum  Laterani,  idus  maii,  Incarnacionis  dominice  anno  m°  c°  lxxxo  vin0  ; 
pontificatus  vero  domini  Clementis  pape  tercii,  anno  primo. 

Cartul.  de  l’abbaye  Saint-Germain  . XIIIe  siècle,  f°  ix,  v°,  n»  iv;  Ms  Bibl.  d’Auxerre, 
n°  140. 

Le  pape  Célestin  III,  par  une  bulle  donnée  à Latran,  le  xvn  des  calendes  d’août,  l’an 
1194,  confirma  en  détail  le  privilège  ci-dessus.  Il  défendit  en  outre  aux  évêques 
diocésains  et  à leurs  archidiacres  de  visiter  les  églises  dépendant  de  l’abbaye,  eu 
se  faisant  accompagner  d’un  plus  grand  nombre  d’hommes  et  de  chevaux  que  ne 
le  prescrivait  te  concile  de  Latran. 

Même  confirmation  par  le  pape  Innocent  III,  par  bulle  du  xiv  des  calendes  de  juillet 
l’an  1198,  le  premier  de  son  pontificat.  — Ibidem,  Cartul.  f°  x,  v°et  suivants. 

CCCLXXVII. 

DONATION  PAR  LE  SIRE  DE  SEIGNELAY  A L’ABBAYE  DE  SAINT-MARIEN. 

(An  1188). 

Awalo  de  Seignelay  fait  don  à l’église  de  Saint-Marien  de  IA  sous  et  6 deniers  de  cens 
annuel  qu’elle  lui  devait  sur  des  prés  situés  sur  le  Serain,  au-dessus  du  pont  de  Beaumont. 
Il  défend  à ses  meuniers  et  à ses  hommes  d’intercepter  le  cours  de  l’eau  qui  sert  à 
irriguer  les  prés  des  moines.  Adèle,  sa  femme,  Daimbert  et  Ferrie,  ses  fils,  ont  approuvé 
ce  don. 

Ego  Awalo  de  Selleniaco  tam  futuris  quam  presentibus  notum  fieri  volo  quod 


388 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


pro  mea,  parentumque  meorum  salute,  concessi  et  dedi  ecclesie  et  iratribus 
Sancti-Mariani,  in  elemosinam,  xim  solidos,  et  vi  denarios  censuales  quos  mihi 
debebant  annuatim  pro  pratis  que  tenent  in  riveria  de  Senein,  super  pontem  Belli- 
montis,  ab  utraque  parte  ipsius  aque.  Insuper  etiam  residuum  terre  inter  ipsa 
prata  et  aquara,  bine  et  inde,  usque  ad  ipsam  aquam,  huic  elemosine  addidi  et 
liane  donacionem  predicte  ecclesie  vel  fratribus  tam  libéré  feci  quod  nullam  inde 
pensionem  vel  consuetudinem  mihi,  aut  heredibus  meis,  persolvent  in  posterum. 
Quia  vero  molendinarii  et  horaines  nostri,  ad  continendam  aquam  motas  de  eis- 
dem  pratis  auferre  consueverant,  hoc  omnino  deinceps  fieri  prohibui,  et  prata 
ipsa  in  mea  îuicione  ad  omnem,  pro  posse  meo,  injuriam  depellendam  suscepi. 
Laudaverunt  hoc  Adela,  uxor  mea,  Daimbertus  et  Ferricus,  liberi  mei. 

Quod  ut  in  posterum  firmitatem  obtineat,  sigilli  mei  appositione  munivi,  anno 
Incarnationis  Domini  m°  c°  lxxx°  viii°. 

Original,  scellé  du  sceau  équestre  du  sire  de  Seignelay  ; Arch.  de  l’Yonne  ; Fonds 
de  l'abbaye  de  Saint-Marien,  L.  xxiv. 

CCCLXXVIII. 

DONATION  PAR  PIERRE  DE  COURTENAY  A L’ABBAYE  DES  ESCHARL1S. 

(An  1188). 

Pierre,  comte  de  Nevers,  déclare  devant  Gui,  archevêque  de  Sens,  avoir  ratifié  le  don 
de  dix  livres  parisis  de  rente  fait  par  son  père  à l’abbaye  des  Escharlis,  et  qu’il  percevait 
sur  le  péage  de  Châteaurenard. 

G.,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  iste  perve- 
nerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod  nobilis  vir,  Petrus,  cornes 
Nivernensis,  veniens  ante  nos,  concessit  et  laudavit  donationem  qnam  pater  suus 
fecerat  ecclesie  Escarliensi  de  x libris  Parisiensibus,  singulis  annis,  in  pedagio 
Castri-Rainardi  percipiendis,  in  initio  Quadragesime.  Quod  si  de  pedagio  defi- 
ceret  ne  x libre  ille  redderentur,  de  aliis  redditibus  ejusdem  castri  restituerentur. 
Rogavitque  predictus  cornes  quod,  si  ipse  in  aliquo  contrairet  dono  illi  utramque 
terrant  ejus  excommunicationi  subjiceremus.  Nos  itaque,  precibus  ejus  annuen- 
tes,  cartam  istam  annotari  fecimus  et  sigilli  nostri  impressione  muniri. 

Actum,  anno  Verbi  incarnati  m°  c°  octogesimo  vin°. 

Data,  per  manum  magistri  cancellarii  nostri. 

Scellé  en  cire  jaune  sur  lacs  de  parchemin.  ^ 

Bibl.  inipér.,  Coll.  Gaignières , archevêques  de  Sens,  n°  — ^ p.  49.  — lire  de 

l’abbaye  des  Escharlis. 


XIIe  SIÈCLE. 


389 


CCCLXXIX. 

CHARTE  DE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  POUR  L’ABBAYE  DES  ESCHARLIS. 

(An  1188). 

L’archevêque  atteste  la  donation  faite  par  Joduin,  vicomte  de  Joigny,  d’un  bois  voisin  de 
la  forêt  des  moines,  et  d’un  muid  de  grain  de  rente  sur  sa  grange  de  Précy. 

Guide,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  fidelibus  universis,  presentibus 
pariter  et  futuris  in  perpetuum.  Universitali  vestre  notum  facimus  quod  Joduinus, 
vicecomes  Joviniaci,  donavit,  pro  remedio  anime  sue,  ecclesie  Escarliensi,  in 
perpetuam  elemosinam,  partem  quandam  nemoris  sui,  métis  designatam,  nemori 
predicte  ecclesie  contiguam,  et  unum  ordei  modium  in  grangia  sua  de  Prissi, 
singulis  annis  reddendum.  Hoc  totum  laudavit  Agnes,  uxorejus  et  Reynaudus, 
filius  eorum  et  Guido,  frater  vicecomitis. 

Quod  ut  perpetuo  ratum  habeatur,  sigilli  nostri  impressione  confirmavimus, 
anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c»  lxxx»  viii°. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  des  Escharlis.  — 
Les  Escharlis. 

CCCLXXX. 


DONATION  PAR  CLAREMBAUD,  SIRE  DE  NOYERS,  A L’ABBAYE  DE  MOLÈME. 

(An  1188). 

Clarembaud  reconnaît  avoir  donné  à Molême  tout  ce  qu’il  possédait  à Nitry  et  à Lichè- 
res,  et  il  promet  qu’il  ne  recevra  aucun  des  habitants  de  ces  villages  dans  la  franchise  de 
son  château  de  Noyers. 

Ego  Clarambaudus,  Noeriarum  dominus,  presentibus  et  futuris  notum  faciome 
donasse  et  penitus  guerpisse  Molismensi  ecclesie,  quicquid  apud  Naintreium  et 
Lescherias  meo  tempore  adquisieram  ; et  hoc  etiam,  pro  mea  et  parentum  meorum 
salute,  fideliter  ac  firmiter  adjeci  ut  deinceps  de  ambarum  harum  pertinenciis 
villarum  nulli  ad  castri  mei  de  Noeriis  libertatem  transire  liceat,  nec  aliquem  de 
hominibus  predicte  ecclesie,  ego,  vel  successores  mei,  adjicere  quocunque  modo 
valeamus,  nec  in  supradictis  villis  pro  escheeta  terras  aut  vineas,  vel  aliquam 
hereditatem  ad  ecclesiam  Molismensem  pertinentem  liabeamus. 


390 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Actum  est  hoc,  meoque  sigillo  confirmatiim,  anno  ab  Incarnatione  Domini 
m°  c°  octogesimo  viii°  ; testibus  hiis,  Aala,  uxore  raea  que  hoc  laudavit,  et  multis 
aliis. 

Cartulaire  de  Molême  ; Ms.  du  XIIIe  siècle,  f°  xxxv,  r"  ; Archives  de  la  Côte-d'Or. 
La  même  année,  Gui  de  Jasseia,  frère  de  Clarembaud,  sire  de  Noyers,  renonça  aussi 
aux  droits  qu’il  avait  sur  certains  hommes  de  Nitry  et  de  Lichéres.  — Ibidem. 


CCCLXXXI. 

DONATION  PAR  CLAREMBAUD,  SIRE  DE  NOYERS,  A L’ÉGLISE  DE  NOYERS. 

(An  1188). 

Clarembaud  déclare  avoir  donné  à l’église  Notre-Dame  de  la  ville  de  Noyers  un  muid 
de  blé  de  rente  sur  le  moulin  de  Monticule,  à percevoir  dans  le  cas  où  il  mourrait  pendant 
son  voyage  de  Jérusalem. 

Ego  Clarambaudus,  dominus  de  Noeriis,  notum  esse  volo  omnibus  tara  futuris 
quant  presentibus,  me  dedisse  in  elemosinam  Deo  et  ecclesie  Beate-Marie  de 
Noeriis-Villa,  unum  modium  bladi  in  molendino  de  Monticulo  persolvendum 
annuatim,  pacifice,  postquam  ego,  Domino  vocante,  in  fata  cessero,  si  me  contige- 
rit  in  hoc  itinere  Jherosolimitano  debitum  persolvere  nature.  Hanc  autem  dona- 
tionem,  pro  remedio  anime  mee  et  antecessorum  meorum,  légitimé  factam  laudavit 
A.,  uxor  mea,  et  heredes  mei.  Quod  ut  ratum  sit  et  firmum,  huit:  carte  sigillum 
meum  apponi  feci. 

Actum,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  octogesimo  vin». 

Cartulaire  de  l’abbaye  de  Molême;  M*.  du  XIIIe  siècle,  fu  i.xxx  v°  ; Archives  de  la 
Côte-d’Or. 

Par  une  autre  charte  de  l’an  1184,  Clarembaud  de  Noyers,  du  consentement  de  sa 
femme  Ada,  échangea  l’aumône  faite  par  feu  Miles,  son  père,  avec  les  moines  de 
Molême  qui  demeuraient  dans  la  ville  de  Noyers,  et  leur  donna  le  four  de  Clavisy 
avec  l’usage  dans  ses  bois  et  une  rente  de  10  sous  à percevoir  sur  les  manses  de 
ses  hommes  dans  la  ville  de  Noyers.  Témoin;  son  frère  Gui.  — Ibidem. 

Le  même  Clarembaud,  sire  de  Noyers,  par  charte  de  l’an  1188,  a donné  aux  moines 
du  prieuré  de  Noyers  30  sous  de  rente  sur  la  villa  de  Clavisy,  de  la  monnaie 
ayant  cours  dans  son  château.  Aala,  sa  femme,  approuva  ce  don  ; témoins  ; Gui, 
son  frère,  Remi,  prieur  de  Noyers-la  Ville;  etc. 


XIIe  SIÈCLE. 


391 


CCCLXXXII. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  LA  POMMERAIE. 

(An  1188). 

L’archevêque  atteste  queTerric  de  «Sergines,  chevalier,  dont  la  fille  est  religieuse  à la 
Pommeraie,  a donné  à cette  maison  sa  terre,  située  près  de  Charci. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  présentes 
pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod  Terricus,  miles,  de 
Serginis,  cujus  filia Margarita  sanctimonialis  est  apud  Pomeriam,  dédit  ecclesie  de 
Poméria  terram  suarn  juxta  Charci  perpetuo  possidendam.  Hoc  autem  laudave- 
runt  Aales,  uxor  ejus,  et  filii  eorum  Gilo  etPetrus,et  filie  Amelina  etPetronilla  et 
Agnes  et  Arenburgis,  nurus  ipsius  Terrici,  et  Guido  de  Garlanda,  sicud  litteris  suis 
sigillatis  nobis  significavit,  et  uxor  ejusHelissenz  de  quorum  feodo  est  terra  ilia. 
Ut  ergo  ratum  sit  et  firmum,  presenti  scripto  fecimus  annotari,  et  sigilli  nostri 
munimine  roborari. 

Data  per  manum  magistri  Pétri,  cancellarii  nostri,  anno  incarnati  Verbi 

Mo  c°  LXXX°  V1JI°. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  PYonne;  Fonds  de  Notre-Dame  de  Sens  ; L.  vu. 

En  1199,  Odo  Lecuyer  et  sa  famille  engagèrent  à l'abbesse  de  la  Pommeraie,  pour 
six  années,  moyennant  13  livres  cinq  sous  de  Provins,  leur  terre  de  Charci.  — 
Ibidem. 

CCCLXXXIII. 

DONATION  PAR  GEOFFROY  DE  SA1NT-VERAIN  A L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1188). 

Geoffroy  remet  à l’abbaye  de  Pontigny  tout  ce  qu’elle  lui  devait,  ainsi  qu’à  son  oncle 
Renaud,  sur  les  biens  de  la  dépendance  de  son  monastère  situés  à Saint-Bris.  Cet  acte 
fut  ratifié  par  ses  parents. 

Notum  sit  tam  presenlibus  quam  futuris  quod  ego  Gaufridus,  Sancti-Verani 
dominus,  dedi  et  concessi  Deo  et  Beate-Marie  et  monachis  Pontiniacensibus 
quicquid  michi  vel  avunculo  meo  Rainaldo  debent  apud  Sanctum-Brictium,  in 
decimis  vel  in  censu,  vel  quicquid  de  celero  in  casamento  vel  in  dominio  meo  seu 


H 


392 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


avunculi  mei  acquirere  potuerint,  libéré  et  quiete,  pro  redemptione  anime  mee 
et  antecessorum  meorum,  in  perpetuam  concessi  elemosinam.  Hoc  donum  con- 
eesserunt  et  laudaverunt  Agnes,  uxor  mea  et  Hugo,  frater  meus.  Hoc  ipsum  et 
laudaveruntRainaldus,  avunculus  meus  et  Martha,  uxor  ejuset  Rainaldus,  lieres 
ejus.  Hujus  rei  testes  sunt  : Savaricus,  monaclius  Sancti-Germani,  frater  meus  et 
Bernardus  Galo  de  Autri;  Petrus  Forestarius;  Odo  Tronellus;  Gaufridus  Gibau- 
dus  ; Gibaudus  Brunus;  Martinus  deJussiaco;  Hugo  de  Sorgiaco  ; Guillelmus, 
frater  ejus  ; Rainaldus  de  Jussiaco  et  multi  alii. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  lxxx°  viii°;  apud  Sanctum- 
Veranum. 

Original,  scellé  du  sceau  équestre  du  sire  de  Saint-Verain  ; Arch.  de  l’Yonne  ; 

F.  de  l’abbaye  de  Pontigny;  L.  l,  s.  1.  lrc. 


CCCLXXXIV. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1188). 

L’archevêque  atteste  qu’Augalto,  seigneur  de  Seignelay,  son  neveu,  a donné  en  aumône 
à l’abbaye  de  Pontigny  toute  la  partie  de  la  rivière  d’Armançon  qu’il  possédait,  savoir 
depuis  le  pont  de  Natiaux  jusqu’à  la  rivière  de  l’archevêque.  Augallo  reconnaît  aussi  avoir, 
en  récompense,  reçu  de  l’abbaye  300  livres  de  Provins. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quoscumque  litteræ 
istæ  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod,  in  præsentia 
nostra  constitutus,  dilectus  filins  et  nepos  noster  Augalo,  dominus  de  Siliniaco, 
recognovit  se  dedisse  in  elemosinam  Beatæ-Mariæ  Pontiniaci,  aquam  suarn  de 
tluvio  Hermançon,  quocunque  vertitur,  a ponte  de  Neiseles  usque  ad  aquam  nos- 
tram,  intégré,  cum  omni  jure  quo  eam  tenuerunt  antecessores  sui  et  ipse  post 
eos.  Asseruit  autem  idem  Augalo  se  pro  gratia  doni  hujus,  de  beneficio  ecclesiæ 
memoratæ,  ccc  libras  Pruviniensium  accepisse,  et  investivisse  monasterium  illud 
hoc  dono  super  altare  Beatæ-Mariæ,  firmamque  garentiam  fratribus  ipsius  loci 
super  hoc  ad  id  quod  justum  est  in  perpetuum  promisisse.  Sane,  donum  istud, 
sicut  in  litteris  istius  Augalonis  didicimus,  præfato  monasterio  laudavit  vir 
nobilis  Theobaldus  de  Barro,  ad  cujus  feodum  res  ipsa  spectabat.  Laudaverunt 

quoque  hoc  Ha , uxor  ipsius  Augalonis,  et  eorum  filii  Daimbertus,  Rai- 

naudus,  Ferricus  et  Petrus;  assistentibus  nobis  dilectis  filiis  nostris  Stephano, 


XIIe  SIÈCLE.  393 

Senonensi  tliesaurario  ; Galterio,  capellano;  Theobaldo,  clerico;  Milone  de  Boolli, 
et  Tlieone,  præposito  nostro. 

Aclum  est  hoc,  anno  al»  Incaniatione  Domini  m°  c°  iaxx0  viii». 

D Viole.  Hisi.  des  évêques  d’Auxerre,  t.  u,  fol.  cccxx,  r"  ; Bibl.  d’Auxerre,  Ms 
n»  lil. 

Par  une  charte  de  la  même  année,  Pierre,  évêque  d’Arras,  ancien  abbé  de  Pontigny, 
fitdon  aux  moines  de  Pontigny  et.  au  sire  de  Seignelay,  des 300  livresque  cedernier 
avait  reçues  d’après  l'acte  ci  dessus  . « Yolens  in  Deo  particeps  elfici  caritatis  et 
benelicii  quod.deemolumento  jamdicte  aque,  supervenienlibus  hospitibus  apud 
« Pontiniacum  et  infirmis  fratribus  prestaretur.  » — Cartulaire  de  Pontigny,  f°  73 

CCCLXXXV. 

CHARTE  D’HENRI  II.  COMTE  DE  CHAMPAGNE,  POUR  LE  CHAPITRE  DE  SENS. 

(An  1188). 

Le  comte  y déclare  que  les  décimes  qu’il  a levées  sur  les  terres  du  Chapitre,  en  exécu- 
tion de  la  constitution  du  roi  et  de  ses  barons,  pour  aller  au  secours  de  la  Terre-Sainte, 
n’ont  pas  d’autre  destination,  et  qu’il  ne  percevra  à l’avenir  aucun  autre  impôt  sur  les 
terres  du  Chapitre  qui  sont  dans  son  comté 

Ego  Henricus,  Trecensis  cornes  palatinus,  noturn  facio  presentibus  el  futuris 
quod,  cum  secundum  constitutionem  domini  régis  Francorum  Philippi  et  baro- 
num  regni,  ad  succursum  terre  Jherosolimitane,  in  terra  canonicorum  Senonensis 
ecclesie,  que  est  in  comitatu  tneo,  decimaliones  acciperem,  limentes  i psi  canonici 
et  suspectum  habentes  ne,  liujus  rei  occasione,  dampnum  eidern  ecclesie  inposte- 
rum  perveniret,  petierunl  ut  super  hoc  labori  ecclesie  in  futurum  caverem. 
Voleus  igitur  indempnitati  suc  fideliter  providere,  presentis  attestatione  pagine 
notum  fieri  volo  me  decimationes  predictas  in  terra  ipsius  ecclesie  que  est  in 
comitatu  meo,  ob  nullam  aliam  causant  nisi  ob  institutionem  predictam,  acce- 
pisse;  nec  in  ipsa  ejusdem  ecclesie  terra  me  deinceps  hujusmodi  quicquam  pro 
consuetudine  aliqua  vel  debito  accepturum  vel  exacturum. 

Quod  ut  in  perpetuum  raturn  teneatur,  nec  ab  heredibus  meis  aliquo  modo  in 
consuetudinem  trahatur,  vel  pro  debito  exigatur,  paginant  présentent  sigilli  moi 
itnpressione  roboravi. 

Aclum  Pruvini,  anno  ab  Incaniatione  Domini  m<>  c°  lxxx»  octavo.  Nota 
Willelmi. 

Original,  scellé  du  sceau  du  comte  de  Troyes;  Archives  de  l’Yonne;  F.  du  Chapitre 
de  Sens. 

La  même  année,  le  comte  donna  au  Chapitre  40  sous  de  rente  sur  le  péage  de  Bray, 
aux  foires  de  mai,  pour  l’anniversaire  de  son  père.  — Ibidem. 


TI 


50 


394 


CA  RTL!  Al  RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CCCLXXXVI. 

CHARTE  DE  GUI.  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  SON  CHAPITRE. 

(An  1188). 

L’archevêque  rapporte  que  le  doyen  Salon  et  le  Chapitre  de  Sens  ont  donné  au  prêtre 
Gilbert  leur  église  de  Villeneuve  sur- Yonne,  à charge  par  lui  de  leur  payer  annuellement 
une  somme  de  A3  livres  parisis. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  iste 
pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod  Salo,  decanus,  et 
universum  capitulum  Senonensis  ecclesie  dederunt  Gilleberto,  presbitero,  eccle- 
siam  suam  de  Yillanova-super-Equanam  sub  pensione  quadraginta  et  trium 
ibrarum  parisiensis,  singulis  annis  persolvendarum  il] is,  quicquid  aceidat,  ubi 
de  interdicto  vel  de  quolibet  alio  casu.  Ipse  vero  Gillebertus  juravit  quod  certis 
constitutis  terminis  predictas  xliii  lib ras  illis  persolveret,  videlicet  singulis  duo- 
bus  mensibus  vu  lib  ras,  m solidos,  et  quatuor  denarios.  Juravit  etiam  quod 
nec  perse,  necper  alium  faceret  vel  quereret  quin  prefatam  pensionem  illis  per- 
solveret. In  c n j u s rei  memoriam,  présentent  cartam  scribi  fecimus,  et  sigilli  nostri 
impressione  muniri. 

Actum  Senonis,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  iaxx°  vin».  Datum  per  manum 
magistri  Pétri,  cancellarii  nostri. 

Original,  scellé  autrefois;  Bibl.  de  Sens;  F.  du  Chapitre  cathédral  ; cures  unies. 


CCCI  XXXVII. 

DONATION  PAR  JACQUES  DES  SIÈGES  A L’ABBAYE  DE  VAULU1SANT. 

(An  1188). 

L'archevêque  de  Sens  rapporte  que  Jacques  des  Sièges,  chevalier,  a reconnu  que  les 
moines  de  Vauluisant  ont  le  droit  de  prendre  du  bois  dans  la  forêt  des  Sièges,  pour 
chauffer  les  fourneaux  à for.dre  le  fer,  etc. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  isle  per- 
venerint, in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod,  cum  monachi  de  Valle- 


XIIe  SIÈCLE. 


395 

lucenti  medietatem  dicantur  babere  per  omnia  in  nemore  de  Escliegiis,  Jacobus, 
miles,  de  Escliegiis  prohibuit  eis  ne  ligna  in  nemore  illo  caperent  ad  decoquen- 
dum  ferrum  vel  lateres  qui  venderentur.  Et,  cum  causa  inde  verteretur  corain 
nobis,  res  ad  id  devenir  quod  prefatus  Jacobus  prohibitionem  quam  fecerat 
emendavit  Urrico  abbati,  et  concessit  ei  et  fratribus  suis,  tam  ad  ferrum  et 
lateres  quam  adalia  plenarium  per  omnia  usuarium,  sicut  habere  consueverant. 
(n  cujus  rei  memoriam,  presentem  cartam  fecimus  annotari  et  sigilli  nostri 
impressione  muniri. 

Original,  scellé  autrefois  : Arch.  de  l'Yonne;  F.  de  l’abbaye  Vauluisant  ; L.  xxxu 
s.-l.  V°. 

En  1188,  le  comie  de  Champagne  attesta  que  Jacques  des  Sièges  a renoncé  à tout  ce 
qu  il  réclamait  aux  moines  de  ' auluisant  et  leur  a permis  de  fabriquer  du  fer  et 
des  briques  dans  les  bois  des  Sièges.  — Ibidem. 


CCCLXXXVIII. 

DONATION  PAR  GUILLAUME,  VICOMTE  DE  SAINT-FLORENTIN,  A L’ABBAYE 

SAINT-GERMAIN. 

An  1189,. 

Le  vicomte  reconnaît  avoir  fait  don  à l’abbaye,  pour  l’amour  de  son  fils  Gui  nui  y est 
religieux,  de  biens  valant  cent  sous  de  rente,  et  trois  muids  de  grain  à Villiers-Vineux. 
Il  veut  ensuite  que,  le  jour  anniversaire  de  sa  mort,  il  soit  donné  aux  moines  une 
réfection  générale  au  moyen  de  ces  cent  sous:  etc.  Cette  donation  faite  d’abord  à Saint,- 
Florentin  fut  renouvelée  à Auxerre,  et  le  vicomte  en  investit  l’abbé  de  Saint-Germain  par 
le  don  d’un  calice  d’argent. 

In  nomine  Domini  nostri,  ego  Guillelmus,  vicecomes  Sancti-Florentini,  omni- 
bus presentem  cartam  lectuns,  notum  facio  quod,  propter  amorem  Dei  et  reve- 
renciam  beati  Germani  et  sanctorum  in  monasterio  Autisiodorensi  cum  eo 
quiescentium,  fratrum  eciam  ibidem  Deo  serviencium,  qui,  pro  salule  mea,  ante- 
cessorumque  meorum,  beneficium  unius  misse  mihi  perpetualiter  concesserunt, 
devocionem  et  affectum,  ob  amorem  quoque  dilecti  filii  mei  Guidonis,  qui  iu 
eodem  monasterio  liabitum  religionis  assumpsit,  dedi  et  concessi  fratribus  ejus- 
dem  loci,  de  bonis  patrimonii  mei  apud  Yillare-Yinosum,  ad  valenciam  centum 
solidorum  et  trium  modiorum  messis.  Pro  iis  itaque  centum  solidis,  de  quibus 
die  anniversarii  mei  generalis  refectio  eisdem  fratribus  preparabitur,  constitui  et 
dedi  eis  quicquid  in  utroque  furno  de  Yillari  babebam,  excepta  tamen  justicia 
mea  quam  mihi  retinui.  Dedi  eciam  eis  novem  denarios  quos  ab  unoquoque  de 


396 


CARTULAIRB  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


hominibus  eorum  causa  bieni  mei,  singulis  annis  accipiebam.  Indulsi  eciam  eis 
consuetudinem  avene  quam  similiter  ab  eorum  hominibus  per  singulos  annos 
habebam.  Dedi  eciam  eis,  in  duobus  parvis  molendinis  de  Villari,  quatuor  sex- 
taria  frumenti,  et  octo  tremesii,  et  duos  solidos,  très  eciam  denarios  censualcs 
concessi  eis.  Concessi  eciam  eis  quod  neque  ego,  neque  heredes  mei,  vel  homines 
mei  in  omni  potestate  de  Villari  furnum  aut  molendinum  decetero  edificare,  aut 
aliquo  modo  habere  poterimus.  liée  aillent  donacio  prirnum  quidem  apud  Sanc- 
tum  Florentinum  a me  sollempniter  facta,  et  ab  uxore  mea  Agnete  et  Johanne, 
lilio  rneo,  et  aliis  qui  laudare  poterant  et  debebant  laudata,  et  ibidem  in  manus 
et  potestatem  dontni  Radulfi,  tune  Sancti-Germani  Autisiodorensis  abbatis,  tra- 
dita  et  translata  est.  Postea  vero,  Autisiodori,  apud  Sanclum-Germanum,  in 
pleno  capitulo  a me  ipso  recitata  et  recognila  est,  et  jamdictus  abbas  ibidem 
per  calicem  argenteum  de  eadern  donacione  a me  investi  tus  est.  Ut  autem  hoc 
lirmurn  sit  imperpetuum,  impressione  sigilli  mei  banc  cartam  confirmare  curavi. 

Actum,  anno  inearnati  Verbi  r c°  octogesimo  nono. 

Cartul.  de  l’abbaye  Saint-Germain,  XI i Ie  siècle,  f°  lxxxvi,  v°,  n°u  ; Bibl.  d’Auxerre, 
Ms.  n°  140. 


CCCLXXXIX. 

CHARTE  DE  GUILLAUME,  COMTE  DE  JOIGNY.  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-MARI  EN. 

(An  1180). 

Par  cet  acte,  le  comte  fonde  son  anniversaire  daus  l’église  de  l’abbaye,  et  y donne  60 
sous  de  rente  sur  le  péage  de  Joigny,  dont  AO  sous  serviront  A payer  l’entretien  d’une 
lampe  devant  le  corpus  Domini : etc. 

Ego  Willelmus,  cornes  Joviniaci,  notiim  tleri  volo  tam  presentibus  quam  futu- 
ris,  me,  pro  sainte  anime  mee,  parentumque  meortmi,  dedisse  ecclesieet  fratribus 
Sancti-Mariani  Altissiodori,  lx  solidos,  singulis  annis  reddendos  in  paagio  meo 
de  Jovigniaco.  Exquibus  assignavi  xl  solidos  pro  anniversario  meo,  post  obitum 
meum  annuatim  faciendo;  reliquos  xx,  pro  sumptu  unius  lampadis  ante  corpus 
Domini.  In  octabis  autem  Beati-Remigii  nos  lx  solidos  predicte  ecclesie  simul 
reddi  decerno,  tam  me  vivente  quant  etiam  postquam  ex  hac  vita  migravero  ; 
simul  et  banc  donationem  ab  eo  qui  terrain  meam  tenebit  inviolabilité!’  obser- 
vari  constituo. 


XIIe  SIÈCLE.  397 

Et  ut  liane  elemosinam  predicta  ecclesia  in  futurum  intemerate  possideat, 
litteris  expressam  sigilli  mei  munimine  confirmavi. 

Actum,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°  lxxx0  ix°. 

Original,  scellé  autrefois  : Archives  de  l'Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  de  Saint-Marien, 
L.  xLi-,  s.-l.  r'. 

cccxc. 

DONATION  PAR  GEOFFROY  DE  SAINT-VERAIN  A L’ABBAYE  DE  GRISENON. 

(An  1189). 

Geoffroy  rapporte  qu’il  a donné  à l’abbaye  de  Crisenon  un  muid  de  grain  de  rente  à 
prendre  sur  ses  revenus  de  Bazarne  ; Agnès  de  Seignelay,  sa  femme,  et  Hugues,  son  frère, 
ont  ratifié  ce  don. 

Ego,  Gaufridus,  dominus  Sancti-Verani,  omnibus  ad  quos  littere  présentes 
pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volo  quod ego,  divine  pietatis  inluitu, 
et  in  remissionem  peccatorum  meorum,  et  pro  anima  patris  et  matris  mee.  donavi 
sanctimonialibus  in  cenobio  de  Crisenon  Deo  servientibus,  unum  modium  bladi, 
dimidium  ordei,  et  ni  sextarios  sigali,  et  m sextarios  frumenti  in  redditibus  meis 
de  Basernia,  singulis  annis  percipiendum  et  perpeluo  possidendum.  Hoc  lauda- 
verunt  uxor  mea  Agnes  de  Siliniaco,  et  Hugo,  frater  meus.  Quod  ut  perpétué 
stabilitatis  robur  obtineat,  présentera  cartam  feci  notari  et  sigilli  mei  impressione 
roboravi. 

Actum,  anno  incarnati  Yerbi  m»  c°  lxxx°  ix°,  his  testibus  : Stephano  de  Petra- 
pertusa;  Bernardo,  filio  Galteri;  Gaufrido  Isenbardo  ; Guillelmo  de  Gissi;  Rai- 
gnardo,  filio  ejus,  et  ceteris  quampluribus. 

Cartulaire  de  Crisenon,  Bibl.  impériale. 

CCCXCI. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  Ü1LO. 

(An  1189  . 

L’archevêque  rapporte  qu’Hugues  et  Guillaume,  habitants  de  Mercv,  ont  donné  à l’abbaye 
de  Dilo,  un  pré  situé  à Mercy.  Eudes,  leur  seigneur,  approuva  ce  don,  ainsi  que  les  femmes 
et  les  enfants  des  donateurs.  Un  des  fils  d’Hugues  part  pour  Jérusalem  ; etc. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  isle  per- 


398 


CA.liTULA.IKE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


venerint,  in  Domino  salutem.  Kotum  sit  omnibus,  lam  futuris  quant)  presenlibus, 
quod  Ugo  et  Guillelmus,  homines  Messiaci,  dederunt  Deo  et  ecclesie  Deiloci  in 
elemosinam  quiquid  juris  habebant  vel  habere  poterant  in  prato  quod  est  inter 
ecclesie  prata,  situai  ante  portam  respicientem  ad  aquam  que  dicitur  Crientum, 
in  perpetuum  possidendum.  Proinde  habuerunt  homines  jamdicti,  de  karilate 
ecclesie,  quatuor  lib ras  et  quinque  solidos  Pruvinensium  quos  inter  se  equaliter 
diviserunt.  Laudavit  hoc  Odo,  dominus  eorum,  miles,  a quo  tenebant  predictum 
pratum  sub  annuo  censu  octo  denariorum,  salvo  tamen  jamdicto  censu,  et  Agnes, 
uxor  ejus.  Habuilque  prefatus  miles,  de  karitate  ecclesie,  septuaginta  quinque 

solidos.  Laudavit  hoc  Odeardis,  uxor  tJgonis  et  S s filius  ejus.  Laudavit  hoc 

uxor  Guillermi,  Engeburgis  et  Ugo  filius  ejus  et  filie  ejus,  Hersendis  et  Giroldis. 
Preterea  quidam  filius  sepedicti  Ugonis,  Girardus  nomine,  in  via  Jherosolimitana 
constitutus,  habebat  in  prefalo  prato  dimidium  arpentum  et  dederat  illud,  si 
tamen  in  peregrinatione  decederet,  cuidam  sorori  sue  Booldi,  maritoque  ejus 
Engeberto.  Engebertus  etiam  et  uxor  ejus  dederunt  prefate  ecclesie  dimidium 
arpentum  illud,  fide  data  promittentes,  quod  etiam  si  predictus  Girardus  redierit, 
facient  illud  ab  ecclesia  pacifice  perpetuo  possideri,  tantumque  dabunt  de  suo 
quod  ecclesia  penitus  erit  indempnis.  Pro  lus  igitur  fideli ter  tenendis,  fidejusso- 
res  ecclesie  posuerunt  supradictos  homines  Ugonem  et  Guillelmum.  Quod  si  con- 
tigerit  ambos  vel  unum  eorum  obiisse,  uxor  utriusque  vel  alterius  faciet  in  pace 
leneri,  dampnumque  restituet  ecclesie,  si  quod  inde  contigerit.  Hujus  rei  test is 
est  Guillelmus,  miles  Blaniaci,  quifidem  super  hoc  tenendoa  prefatis  hominibus 
accepit.  Sunt  etiam  alii  : Bartholomeus,  miles  de  Ranatolia;  dominus  Petrus  de 
Pontyum;  Johannes  et  Stephanus,  canonici  Deiloci. 

Actum  Briennoni,  anno  Yerbi  incarnati  m°  c°  lxxx0  ix°.  Data  per  manum 
magistri  Pétri. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  1 Tonne,  F.  de  l’abbaye  de  Dilo,  L.  xv,  s.-l  6'. 


CCCXCI1. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  DILO. 

(An  1189). 

L’archevêque  rapporte  qu’Ervé  fit  don  à l’abbaye  de  Dilo,  pour  le  repos  de  l’âme  de  son 
frère  Sevin  Morel  qui  y était  enterré,  de  2 sous  de  cens  aux  Voves,  échangés  par  les  cha- 
noines contre  2 sous  que  devait  Sevin,  prévôt  de  Saint-Cydroine. 


Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  iste 


/ 


XIIe  SIÈCLE.  399 

pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  sit  omnibus  quod,  pro  anima  Sevini 
Morelli  qui  apud  Deilocum  sepultus  est,  dédit  fratribus  ibi  Deo  servientibus 
Erveus,  frater  ejus,  duos  solidos  census  apud  Vovas,  quos  excambiaverunt  Dei- 
locenses  pro  duobus  solidis  quos  Sevinus,  preposilus  Sancti-Sidronii,  débet:  xn 
videlicet  super  terram  et  xn  super  vineam  in  parrochia  Sancti-Sidronii  sitas  ; lali 
conditione  interposita  quod,  si  census  die  constituto  non  solvatur,  possunt  Dei- 
locenses  debitores  ante  se  submonere,  et  secundum  terre  consuetudinem  legem 
accipere  ; scilicet  laudes  vel  venditiones  aul  aliam  justiciam  in  codent  censu  non 
habebunt.  Quod  ut  ratum  sit,  sigilli  nostri  auctoritate  firmavimus. 

Actum,  anno  Yerbi  incarnati  m°  c°  octogesimo  nono.  Data  Deiloci,  per  manum 
magistri  Pétri,  cancellarii. 

Original,  en  forme  de  chirograpbe,  scellé  autrefois;  Archives  de  i’Yonne;  Fonds 
de  l'abbaye  de  Dilo,  L.  i,  s.-l.  3e. 

CCCXCIII. 

DONATION  PAR  JEAN  D’ARGIS  A L’ABBAYE  DES  ESCHARLIS. 

(Art  1189,:. 

Le  sire  d’Arcis,  étant  sur  le  point  de  partir  pour  Jérusalem,  donne  aux  églises  des 
Escharlis  et  de  Fontaine-Jean  tous  ses  droits  sur  le  moulin  du  Frêne. 

Notum  sit  universis,  presentibus  pari  ter  et  futu  ris,  quod  ego  Johannes  de 
Arcies,  Jherosolimam  peliturus,  donavi  communiter  in  perpeluum  ecclesie  Escar- 
leiensi  et  ecclesie  Fontis-Johannis  quicquid  habebant  in  molendino  don  Fraine, 
redditum  scilicet,  dominium  et  dignitatem,  ita  ut  monachi  predictarum  ecclesia- 
rum  sibi  munerios  ad  suum  placitum  mitterent  et  mutarent  ; preterea  quicquid 
deinceps  in  molendino  acquirere  poterunt  laudo  et  concedo.  Donavi  preterea 
ecclesie  Escarleiensi  x solidos  singulis  annis  censualiter  reddendos.  Hoc  totum 
laudavit  Helissanz,  uxor  mea,  cum  liberis  suis.  Quod  ut  ratum  et  stabile  in  per- 
petuum  babeatur,  sigilli  mei  impressione  confirmavi,  anno  ab  Incarnatione 
Domini  m°  c°  lxxx0  ix°.  Hujus  rei  testes  sunt  : dominus  Ansericus  de  Monte- 
Regali  ; Guido  de  Dampetro;  Gauclterius,  dominus  Castri-Rainardi,  etsocii  ejus, 
Daimbertus,  Henricus,  filius  Gilonis. 

Actum  publiée,  Harcies,  in  curia  ipsius  domini. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l'Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  des  Escharlis.  — 
Yillefranche. 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 


400 


CCCXCIV. 

CHARTE  DE  A! AgASSÉS,  ÉVÊQUE  DE  LANGRES,  POUR  LES  RELIGIEUSES  DE  JULLY. 

(An  1189). 

L’évêque  rapporte  que  Girard-le-Bret,  seigneur  d’Asnières,  a donné  à l’église  Notre- 
Dame  de  Jully  les  pâturages  d’Asnières,  et  ce  qui  lui  appartient  dans  les  pâturages  de 
Itavières,  pour  Uusage  des  troupeaux.  Le  donateur  reçut  en  récompense  10  livres,  et  sa 
femme  Marguerite,  une  vache,  qui  lui  fut  donnée  par  Mathilde,  comtesse  de  Tonnerre. 

Ego  Manasses,  Dei  graiia  Lingonensis  episcopus,  notum  l'acio  presentibus  et 
futuris  quod  Girardus-le-Bret,  dominus  de  Aneriis,  dédit  Deo  et  Beate-Marie 
.luleii  pasturas  de  Aneriis,  et  partent  suam  pasturarum  de  Raveriis,  ad  usum 
omnium  animalium  et  pecorum  suorum,  laudante  Margarita,  uxoresua,  et  Àlasia, 
matre  uxorissue.  Habuitenim,debenef]ciodomus,  pro  recompensationecorporali, 
decem  libras  ; et  uxor  ejus,  ttnam  vacam  per  manuni  Mathildis , comitisse 

Tornodorensis.  Hujus  rei  testes  sunt  : Haimo  P Johannes,  eapellanus  ; 

Oliverus  deGrinum;  Jobertus  de  Maleio,  milites. 

Datum  est  hoc  per  manum  Pétri,  capellani  nostri,  anno  Verbi  incarnati 
.M°  co  lxxx0  txo. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  du  prieuré  de  Jully.  — Asnières. 


cccxcv. 

DONATION  EN  FAVEUR  DE  LA  COLLÉGIALE  DE  MONTRÉAL. 

(An  1189). 

Hugues,  duc  de  Bourgogne  et  comte  d’Albon,  atteste  avoir  ratifié,  de  concert  avec  son 
fils  aîné  Eudes,  le  don  fait  à l’église  Notre-Dame  de  Montréal,  par  un  chanoine,  d une 
femme  et  de  ses  enfants  et  de  ses  biens,  à condition  d’anniversaire. 

Ego  Hugo,  dttx  Burgundie  et  Alboniensis  cornes,  notum  vol<5  esse  presentibus 
et  futuris  quod  ego  et  Odo,  fi  lins  meus  primogenitus,  dedimus  et  concessimus 
Deo  et  Beatæ-Mariæ  Montis-Regalis  elemosinam  quam  fecit  eidem  ecclesiæ 
magister  Radulfus,  canonicus  illius,  de  dono  quod  ei  fecerat  dominus  Gerardus 

de  Reon,  uxorem  videlicet  Roberti  de  Monte-He et  eorum  familiam,  id  est 

tilios  et  fdias,  cum  tenemento  suo,  et  decem  solidos  quos  a duobus  hominibus 


XIIe  SIÈCLE. 


401 


censuales  recipiebat.  Et  propter  hoc,  anniversarium  domini  Gerardi,  canoniei 
ejusdem  ecclesiæ,  facient.  Testes  sunt  : magister  Hugo,  capellanus  meus  ; Hugo, 
decanus  Sedelocensis  ; Ansericus,  dominus  Montis-Regalis  et  Rainaldus,  ejus 
clericus. 

Actum  est,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°  lxxx°  ix°. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l ionne;  Fonds  de  la  collégiale  de  Montréal, 
L.  n,  s.-l.  2°. 


CCCXCVI. 

DONATION  FAITE  PAR  GUI  DE  NOYERS,  A L’ABBAYE  DE  MOUTIER-S  A INT- J EAN . 

(An  1189). 

Gui,  frère  de  Claretnbaud  de  Noyers,  donne  au  monastère,  pour  les  hommes  de  Joux, 
droit  de  pâturage,  tant  dans  les  bois  que  dans  les  plaines,  à Joux  et  au  Puits-d’Esme, 
comme  en  jouissent  ses  propres  hommes.  Il  y ajoute  un  manse  à Joux,  quatre  hommes,  qui 
originairement  libres  se  sont,  pour  racheter  certain  crime,  remis  au  nombre  des  serfs  de 
Gui  ; un  autre  homme  et  sa  femme  qui,  de  libres,  se  sont  rendus  serfs,  et  le  fils  d’un  indi- 
vidu libre,  qui  s’était  remis  en  servage,  malgré  l'opposition  de  ce  fils.  Pour  toutes  ces 
libéralités,  les  moines  fondent  un  autel  où,  à certains  jours,  il  sera  célébré  une  messe  du 
Saint-Esprit  pour  le  bienfaiteur  qui,  après  sa  mort,  sera  inscrit  sur  la  règle  du  couvent  et 
participera  aux  prières  de  la  communauté. 

Notum  sit  tant  præsentibus  quain  futuris  quod  nobilis  vit'  Guido,  frater  domini 
Clarembaudi  de  Noers,  ob  remedium  animæ  suæ  et  antecessorum  suorum, 
ecclesiæ  Beati-Joannis  Reomaensis  dédit  et  concessit  usuarium  in  pasluris  de 
Jous,  tam  in  nemoribus  quam  in  planis,  universaliter,  hominibus  eorumdem 
villæ,  scilicel  hominibus  prædictæ  ecclesiæ  et  justicialibus  ; et  in  Puteo  de  Hui- 
mus  similiter  usuarium,  libéré  et  absolute,  sicut  sui  Routines  habitantes  in  eadem 
villa  habere  soient.  Concessit  etiam  jamdictæ  ecclesiæ  ntansum  unum,  quod  est 
intra  clausuram  prioratus  ejusdem  villæ.  Præterea  quatuor  liomines,  Joannem  et 
l'ratres  ejus,  qui  in  eadem  villa  prædictæ  ecclesiæ  antea  liberi  fuerant,  et  pro  suo 
forefacto  in  servilutem  prædicto  Guidoni  se  redegerant,  ecclesiæ  prænominatæ 
Guido  ipse  de  voce  concessit,  ita  sane,  si  prædicti  liomines  ad  ecclesiam  redire 
voluerint,  ea  conditione  ut  ipsi  homines  alterum  dominum  nisi  ecclesiam  dein- 
ceps  nec  facere,  nec  habere  possint.  Iterum  quidam  homo,  in  eadem  villa,  præ- 
nominatæ ecclesiæ  antea  liber,  se  cum  uxore  in  servitutem  prædicto  Guidoni 
redegit,  filio  suo  non  laudante  ; horurn  etiam  filiurn  nomine  Nazarium,  quem 
sæpedictus  Guido,  propter  parentes,  reclamabat,  ecclesiæ  prælibalæ  libéré  et 
n 51 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


402 

absque  calumnia  concessit.  Ob  istius  autem  susceptionem  beneficii,  Hugo,  abbas 
Reomaensis,  et  capitulum  ejusdem  ecclesiæ  prædictum  Guidonem  de  illatis  injuste 
ab  eo  ecclesiæ  prædictæ  absolverunt,  constituentes  illi  proprium  altare,  in  quo, 
lotius  vitæ  suæ  curriculo,  singulis  diebus,  sibi  missam  celebrare  constituerunt 
de  Spiritu-Sancto,  exceptis  diebus  lunæ,  pro  fidelibus  Dei,  diebus  sabbati,  de 
Sancta-Maria.  Audito  autem  ejus  obitu  et  comperto,  nomen  ejus  in  régula  cum 
nominibus  fratrum  scribetur,  et  sicut  de  professis  ipsius  ecclesiæ  fieri  solet,  de 
eodem  prosequetur  ; et  ulterius  pro  ejus  anima  et  antecessorum  suorum  missa 
pro  fidelibus  Dei  in  perpetuum  celebrabitur,  et  ejusdem  et  patris  sui  anniversa- 
rium  non  prætermittetur.  Ne  autem  istud  bénéfice  constitutum  maligne  restringi 
yaleat  vel  calumniari,  ego  Hugo,  Autissiodorensis  episcopus,  et  ego  Clarembau- 
dus,  dominus  de  Noers,  et  ego  Guido,  autor  hujus  beneficii  et  concessor,  istud 
sigillis  nostris  corroboravimus,  laudante  hoc  uxore  domini  Clarembaudi.  Hæc 
omnia  facta  sunt  in  præsentia  domini  Hugonis,  Autissiodorensis  episcopi  et  fra- 
tris  sui  Clarembaudi,  domini  de  Noers,  qui  hoc  laudaverunt,  tempore  domini 
Hugonis,  ejusdem  ecclesiæ  abbatis. 

Ilujus  rei  testes  sunt  : Durannus  Flavigniacensis  ; Willelmus  ; Milo,  tune  prior 
deJous;  Godefredus,  prior  Correngiaci,  monachi;  Laurentius;  Leodegarius; 
Lambertus,  famuli  abbatis  ; Stephanus  de  Argenteuil;  Jobertus  de  Melanni;  Ste- 
phanus  Li  Bornez  ; Josbertus  de  Bar;  Huo,  filius  ejus  ; Guido  Fardel,  milites. 

(Actum)  anno  ab  Incarnatione  Domini  millesimo  centesimo  octogesimo  nono. 

Reomaus,  sive  Hist.  mon.  S.  Joannis  Reomaensis,  a Roverio,  p.  224. 

CCCXCVII. 

DONATION  PAR  CLAREMBAUD,  SEIGNEUR  DE  NOYERS,  A L’ABBAYE  DE  MOUTIER- 

SA1NT-JEAN. 

(An  1189). 

Le  sire  de  Noyers  déclare  donner  à l’abbaye  plusieurs  hommes  qu’il  avait  A Rougemont. 
En  reconnaissance,  les  moines  l’associent  à leurs  prières,  pendant  sa  vie  et  après  sa  mort. 

Sciant  præsentes  et  posteri  quod  nobilis  vir  Clarembaudus,  dominus  de 
Noers,  ob  remedium  animæ  suæ  et  antecessorum  suorum,  cum  lande  uxoris  suæ, 
dédit  et  concessit  Deo  et  ecclesiæ  Beati-Joannis  Reomaensis  homines  quos  apud 
Rubeum-montem  habebat,  scilicet  Gauterium  Texerannum,  et  ejus  uxorem, 
Ermingardem,  et  Beatricem.  uxorem  Guidonis  de  Foro,  cum  ipsorum  beredibus. 
Abbas  vero  Reomaensis,  et  totus  conventus  ejusdem  ecclesiæ,  pro  impenso  sibi 
beneficio,  concesserunt  ei  fratrum  societatem  in  orationibus.et  omnibus  ejusdem 


XIIe  SIÈCLE. 


403 

ecclesiæ  beneficiis.  Audito  autem  ejus  obitu,  de  eo,  sicut  de  professo  ecclesiæ 
exequentur,  et  anniversariura  ejus,  et  pairis  sui  solemniter  peragetur.  Donationem 
autem  istam  laudaverunt  domnus  Hugo,  Autissiodorensis  episcopus,  et  domnus 
Guido,  frater  ejus,  et  sigillis  suis  confirmaverunt  ; laudavit  etiam  mater  ipsius 
Clarembaudi. 

Hujus  donationis  testes  su nt  : Durannus;  Godefredus;  Milo,  Willelmus, 
ejusdem  ecclesiæ  monachi;  Stephanus  le  Bornes;  Jobertus  de  Bar;  Huo,  filius 
ejus;  Laurentius,  Leodegarius,  Imbertus,  famuli  abbatis;  Stephanus  de  Argen- 
teuil  ; Jobertus  de  Mollini;  Guido  Tardel,  milites  ; Theobaudus  de  Sanci,  præpo- 
situs  de  Noers. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  millesimo  centesimo  octogesimo 
nono,  tempore  domini  Hugonis,  abbatis. 

Reomaus,  sive  Hist.  monasterii  S.  Joannis  Reomaensis,  p.  223. 

Dans  un  procès  que  l’abbaye  de  Moutier  avait  avec  l’abbesse  de  Rougemont,  en 
1173,  les  juges  étant  les  évêques  d’Àutun  et  deNevers,  à Pont-Didier-sur-Seine, 
figurent  comme  témoins  : Ascelin,  abbé  de  Reigny  ; Paganus,  chanoine  d’Auxerre; 
Obert  de  Montréal  ; Miles  de  Noyers;  Hugues  d’Argenteuil,  son  frère,-  Jobert 
d’Ancy;  Colomb,  prévôt  de  Tonnerre.  — Ibid.,  p.  215. 

CCCXCVIII. 

DONATION  PAR  EUSTACHIE  DE  PACY  A L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1189). 

Eustachie,damede  Pacy,  approuve  la  donation  faite  par  son  mari  Guillaume  de Brienne, 
mourant,  à l’abbaye  de  Pontigny,  d’une  rente  de  5 muids  d’avoine  sur  les  maréchaussées 
de  Préhy  ou,  à défaut  des  maréchaussées,  sur  les  coutumes  et  les  terrages. 

Ego  Eustachia,  domina  Pasciaci,  notum  facio  futuris  et  presentibus  quod 
nobilis  vir  Guillelmus,  maritus  meus,  de  Brena,  laborans  in  extremis,  dédit 
in  elemosinam,  pro  remedio  anime  sue,  ecclesie  Pontiniacensi,  apud  Praid, 
quinque  modios  avene  in  mareschalciis,  singulis  annis  percipiendos,  ita  quod,  si 
supradicta  avena  in  mareschalciis  reperiri  nequieverit,  fratres  Pontiniaci  in  cous- 
tumis  et  terragiis  in  villa  de  Praid  quod  defuerit  donec  quinque  modios  avene  in 
integrum  habendos  percipiant.  Hanc  donationem  ego  Eustachia,  domina  Pasciaci, 
laudavi  et  concessi,  et  ut  in  perpetuum  ratam  habeatur,  presentem  paginant  sigilli 
mei  auctoritate  rnunivi. 

Actum,  anno  gratie  m°  c°  lxxx°  ix°. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Pon- 
tigny, L.  XLI1I,  s.-l.  i*'. 


404 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CCCXCIX. 

DONATION  PAR  ÉTIENNE  DE  P1ERRE-PERTUIS  A L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1189). 

Le  sire  de  Pierre-Pertuis,  étant  sur  le  point  de  partir  pour  Jérusalem,  fait,  pour  son  salut 
et  celui  de  son  père,  des  libéralités  à l’abbaye  de  Pontigny.  Il  lui  donne  ses  coutumes  de 
Bassou  en  blé  et  en  argent. 

Ego  Stephanus,  filius  Stephani  de  Petrapertusa,  notum  esse  volo  omnibus 
communiter  qui  hoc  scriptum  lecturi  vel  audituri  suntquod,  anno  ab  Incarna- 
tione  Domini  m°  c°  octogesimo  nono,  quando  profecturus  erarn  Jérusalem, 
beneficium  quod  subter  annotatum  est  contuli  monasterio  Ponliniacensi.  Debe- 
bam  quidem  predicti  loci  fratribus  xl  libras  de  elemosina  quant  eis  proposueram 
pro  anima  patris  mei.  Yolens  quoque  ut,  tant  pro  rnea  quant  pro  patris  ntei 
eterna  salute,  in  predicta  ecclesia  nostri  apud  Deum  sentper  haberetur  rnemoria, 
dedi  Deo,  ad  contmodum  fratrum  qui  ibidem  divino  servicio  seipsos  devoverunt, 
custumas  nteas  de  Basso,  tant  in  blado  quant  in  denariis,  quas  pro  Natali  Domini 
reddi  soient,  ut  ipsas  jure  perpetuo  possideret  monasterium  prefatum.  Feci  autern 
boc  donum  elemosine  ntee  corant  conventu  fratrum  Pontiniacensium,  in  eorunt 
capitulo,  assistentibus  mihi  servientibus  nteis,  qui  predictarum  custumarum 
racionent  noverunt,  in  feriis  Pentecosten,  cum  consciencia  domini  Clarentbaudi, 
cognati  mei,  Ad  doni  quoque  mei  ampliorem  firmitatem,  presentem  paginam 
sigilli  mei  signavi,  et  obtestans,  suit  divino  nontine,  ontnes  qui  mihi  vel  consan- 
guinitatis,  vel  amicicie  federe  conjuncti  sunt,  ut  banc  elentosinam  nteant  tirmam 
conservent  et  ratant,  in  perpetuum,  religioso  loco  cui  collata  est. 

Original,  scellé  du  sceau  du  sire  de  Pierre-Pertuis,  représentant  un  haut  donjon 
crénelé  et  flanqué  de  tours-.  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Pontigny, 
L.  v,  s.-l.  2°. 


CD. 

DONATION  PAR  ETIENNE  D’ARGENTEUIL  A L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(1189  1222). 

Gauthier,  évêque  d’Autun,  rapporte  qu’Étiemie  et  Hugues  d’Argenteuil,  frères,  ont  fait 


XIIe  SIÈCLE. 


405 


remise  à l’abbaye  de  Reigny  de  la  corvée  qu’ils  exigeaient  des  faucheurs  des  prés  de 
Champlive  ; lesquels  prés  l’abbaye  possédait,  exempts  de  toute  charge,  en  don  et  aumône 
des  ancêtres  des  donateurs. 

Ego  Galterus,  Dei  gratta  Lingonensis  episcopus,  notum  volo  fieri  presentibus 
et  futuris  quod  Stephanus,  laudante  Hugone,  fratre  suo,  de  Argenteolo,  in  pace 
dimisit,  et  se  non  arnplius  exacturum  promisit  a fratribus  de  Regniaco,  corveiara 
quam,  ipsis  negantibus  et  contradicentibus,  exigebat  a falcatoribus  et  insecato- 
ribus  pratorum  de  Chanlive,  que  prefati  fratres  ab  antiquo  libéré  et  absolute,  ex 
dono  et  elemosina  antecessorum  illius,  possidebant.  Hujus  rei  testes  sunt  : Wido 
de  Longovado,  ntonacbus  Clarevallensis  ; Helyas,  capellanus  sacerdotis  de 
Noeriis;  Milo,  dominas  de  Noeriis  et  filius  ejus  Clarembaldus,  et  Willermus  de 
Booleio,  et  Willermus  de  Carterrun,  et  Gaufridus  de  Jouencei. 

Actum  est  hoc  apud  Noers,  in  domo  Willernti  Grosbraz.  Hec  omnia  laudavit 
uxor  predicti  domini  Ilugonis,  Agnes,  et  Pontius,  filius  ejus  et  Gila,  filia  ejus. 
Testes  sunt  : Wido  de  Longovado,  et  Petrus,  Virziliacensis  monachi  ; Willermus, 
capellanus  de  Argenteolo  et  Salvagius  de  Balancei.  Hoc  ipsum  laudaverunt 
sorores  prefatorum  Hugonis  et  Stephani,  Margarita  et  Lucia.  Testes  : Petrus, 
prior  de  Noers,  et  Salvagius  de  Balancei;  Henricus  de  Cbastellione,  milites. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  F.  de  l’abbaye  de  Reigny,  liasse  xiv, 
s.-l.  7e. 


CDI. 

FONDATION  DE  LA  COMMUNE  DE  SENS  PAR  PHILIPPE-AUGUSTE. 

(An  1189). 

Philippe-Auguste  établit  une  commune  à Sens,  et  dans  les  faubourgs  et  la  paroisse  de 
Mâlay-le-Vicomte.  Il  rend  à l’archevêque  et  aux  églises  deSens  leurs  hommes  qui  s’étaient 
enrôlés  dans  la  commune;  et  il  règle  les  droits  de  ses  bourgeois,  leurs  rapports  entre  eux  et 
avec  les  hommes  des  églises  de  Sens,  et  notamment  ceux  de  l’abbaye  de  Saint-Pierre-le-Vif. 

En  récompense  des  privilèges  qu’il  accorde  à ses  bourgeois,  et  à cause  de  la  concession 
qu’il  leur  fait  des  droits  de  garde  à Marsangis,  à Cornant  et  à Vaudeurs,  et  de  l’autorisa- 
tion qu’il  donne  aux  hommes  de  Saint-Clément  et  de  Grigni  (?),  de  Pont,  de  Collemiers  et 
de  Marsangis  pour  entrer  dans  la  commune  ; et  pour  le  produit  des  amendes  de  sa  prévôté 
qu’il  leur  cède,  les  citoyens  de  la  commune  de  Sens  lui  paieront  une  rente  annuelle  de  600 
livres  parisis  et  de  120  muids  de  blé,  les  trois  quarts  en  froment,  et  l’autre  quart  en 
avoine. 

Regie  cougruit  majestati  ut  quod  in  ejus  presencia  statutum  est  et  concessum, 


406 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


ita  faciat  observare  quod  deinceps  millatenus  valeat  immutari.  Noverint  ideo 
universi,  présentes  pariter  et  futuri,  quod,  intuitu  pietatis  in  posterum  conser- 
vande,  Senonensis,  salva  fidelitate  nostra,  communiam  fieri  concessimus  quam 
jurabunt  omnes  illi  qui  sunt  tam  in  circuitu,  quam  in  suburbio  et  in  parrochia 
Malaii-Vicecomitatus,  qui  de  communia  erunt  et  qui  venient  intra  communiam, 
exceptis  illis  hominibus  et  feminis  quos  et  quas  reddidimus  archiepiscopo  et 
ecclesiis  et  clericis  Senonensibus,  scilicet  propriis  eorum  hominibus.  Jurabunt 
itaque  hommes  de  communia  quod  aller  alteri  recte  secundum  opinionem  suam 
auxiliabitur,  et  quod  ipsi  nullatenus  patientur  quod  aliquis  alicui  de  communia 
aliquid  auferat  vel  eum  talliet,  vel  quidlibet  de  rebus  ejus  capiat.  Omnia  autem 
forifacta,  exceptis  infractione  ville  et  veteri  odio,  quinque  solidis  emendabuntur. 
Si  quis  vero  sacramentum  alicui  facere  debuerit  et  ante  arramitionem  sacramenti 
in  negotium  suum  se  iturum  dixerit  propter  illud  faciendum,  de  itinere  suo  non 
remanebit,  nec  ideo  incidet,  sed  postquam  redierit,  convenienter  submonitus, 
sacramentum  faciet.  Capitales  homines  debitum  censura  dominis  suis  persolvent; 
quern  si  in  die  constituto  non  reddiderint,  quinque  solidis  emendabunt.  Homines 
etiam  de  communia  uxores  quascunque  voluerint,  licencia  a dominis  suis  requi- 
sita,  accipient  ; et  si  domini  hoc  concedere  noluerint,  et  absque  concessione 
domini  sui  aliquis  uxorem  alterius  poteslatis  duxeril,  si  dominus  suus  eum  inde 
implacitaverit,  quinque  tantum  solidis  hoc  illi  emendabit,  et  ita  quiete  et  libéré 
in  pace  communie  remanebit,  exceptis  propriis  hominibus  et  propriis  feminis 
Senonensis  archiepiscopi  et  ecclesiarum  et  clericorum  Senonensium.  Et  si  aliquis 
aliquam  injuriam  homini  de  bac  communia  fecerit,  et  clamor  inde  venerit  ad 
juratos  : si  ipsum  hominem  qui  injuriam  fecerit  capere  poterunt,  de  corpore  suo 
vindictam  capient,  nisi  fori factum  emendaverit  illi  cui  illatum  fuerit,  secundum 
legittimum  judicium  illorum  qui  communiam  custodierint.  Sed  sciendum  est 
quod  nullus  pro  aliquo  forifacto  capietur  in  atriis,  neque  in  claustris,  neque  in 
burgo  Sancti-Petri-Vivi  ab  hominibus  de  communia.  Nullus  etiam  hominum 
sive  feminarum  archiepiscopi,  aut  ecclesiarum,  aut  clericorum  Senonensium 
capietur,  nisi  in  presenti  forifacto  captus  fuerit  et  extra  atrium  et  claustra  et 
burgum  Sancti-Petri-Vivi.  Et  si  aliquis  qui  forifactum  fecerit  homini  de  communia, 
ad  aliquod  receptaculum  perrexerit,  et  custodes  communie  ad  ipsum  receptacu- 
lum  transmiserint  et  domino  receptaculi  vel  primatibus  ipsius  loci  querimoniam 
fecerint  ut  de  illo  inimico  suo  illis  rectitudinem  faciat,  sicut  superius  dictum  est, 
si  satisfacere  voluerit,  rectitudinem  accipient;  et  si  facere  noluerit,  postea  auxi- 
liaires erunt  faciendi  vindictam  de  corpore  ipsius  et  de  pecunia  qui  forifactum 
fecerit,  et  hominum  ipsius  receptaculi  ubi  inimicus  eorum  fuerit.  Item  si  mercator 


XIIe  SIÈCLE. 


407 

Senones  ad  mercandum  venerit  et  aliquis  ei  forifecerit  infra  leugam  civitatis,  si 
clamor  inde  venerit  ad  juratos  et  mercator  invenerit  eum,  auxiliatores  ernnt 
vindictam  faeiendi  recte,  secundura  opinionem  suam,  nisi  mercator  de  hostibus 
eorum  fuerit.  Et  si  ad  aliquod  receptaculum  ille  adversarius  perrexerit,  et  si  ipse 
mercator,  vel  jurati,  ad  eum  miserint  et  forifactor  malifactori  satisfecerit  secun- 
dum  legittimum  (sic)  judicium  juratorum  vel  probare,  vel  ostendere  poterit  se 
forifactum  illud  non  fecisse,  juratis  satis  erit.  Si  vero  facere  nolueril,  postea  si 
intra  villam  eum  ipsi  capere  poterunt,  vindictam  de  illo  facient.  Nemo  autem 
prêter  nos  et  dapiferum  nostrum  poterit  conducerein  villam  hominem  qui  forifac- 
tum fecerit  homini  de  communia,  nisi  pro  forifacto  emendando  venerit  secundum 
legittimum  judicium  juratorum.  Et  si  archiepiscopus  illius  civitatis  ignoranter 
adduxerit  in  villam  hominem  qui  forifactum  fecerit  homini  de  communia,  post- 
quam  sibi  ostensum  fuerit  ilium  esse  de  hostibus  communie,  nullo  modo  postea 
eum  adducet  nisi  consilio  ipsorum  juratorum,  et  ea  vice  eum  reducere  poterit. 
Si  extraneus  homo  panem  et  vinum  suum  in  villam  illam  causa  securitatis 
adduxerit,  postea  si  discordia  inter  juratos  et  hominis  extranei  dominum  evene- 
rit,  quindecim  dies  habebit  causa  vendendi  panem  et  vinum  in  ipsa  villa  et  defe- 
rendi  nummos  et  omnem  aliam  pecuniam  suam,  prêter  panem  et  vinum,  nisi 
forifactum  fecerit  vel  fuerit  cum  illis  qui  fecerint.  Nullus  homo  de  communia 
credet  pecuniam  suam  vel  acomodabit  hostibus  communie  quamdiu  gerra  (sic) 
durabit.  Et  si  aliquis  de  communia  fuerit  convictus  quod  ciediderit  aliquid  hos- 
tibus communie,  justicia  de  eo  fiet  secundum  legittimum  judicium  juratorum;  et 
si  homines  de  communia  aliquando  contra  hostes  suos  exierint,  nullus  eorum 
loquetur  cum  hostibus  suis  nisi  licentia  eorum  qui  communiam  custodierint. 
Statuti  vero  ad  custodiam  communie  jurabunt  quod  nemini  propter  cognationem 
vel  amorem  deferent,  et  neminem  propter  inimiciciam  ledent,  et  rectum  judicium, 
secundum  estimationem  suam,  facient.  Omnes  alii  jurabunt  quod  idem  judicium 
quod  predicti  statuti  super  eos  fecerint  patienter  concèdent,  nisi  probare  poterint 
quod  de  propria  pecunia  solvere  nequeant.  Item  concedimus  et  precipimus  quod 
nullatenus  aliquis  mittat  manum  in  corpus  alicujus  hominis  de  communia, 
quandiu  idem  homo  volueril  et  potuerit  facere  justitiam  ac  sutferre  justitiam,  con- 
sideratione  eorum  qui  communiam  custodierint.  Nullus  exhonerabit  vel  vendet 
vina  extranea  infra  leugam  civitatis,  nisi  hoc  fecerit  voluntate  juratorum  ; et  tune 
propter  hoc  aliquid  non  habebit  communia.  Archiepiscopus  tamen,  et  ecclesie  et 
clerici  vina  extranea  poterunt  in  civitatem  adducere  ad  potum  suum  ; vendere 
autem  non  poterunt.  Si  quis  moram  fecerit  per  annum  et  diem  in  communia 
Senonensi,  in  pace  et  sine  juris  vetatione,  et  aliquis  postea  eum  requisierit  quod 


408 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

sit  homo  suus,  non  illi  de  eo  respondebunt  jurati.  Si  quis  hominem  vel  feminam 
de  communia  implacitaverit,  homo  vel  femina,  dum  justiciam  facere  voluerit, 
consideratione  juratorum,  non  exibit  villam  Senonensem  causa  placitandi,  nisi 
submonitione  archiepiscopi  in  quantum  debuerit,  vel  nisi  de  feodo  vel  censu  qui 
sit  extra  leugam  civitatis  implacitetur.  Si  quis  de  communia  forifecerit  et  per 
juratos  emendare  noluerit,  homines  de  communia  facient  exinde  justiciam.  Si 
quis  ad  sonum  pro  congreganda  communia  factum  non  venerit,  xn  denariis 
emendabit. 

Ob  istius  autem  communie  concessionem,  et  propter  redditus  nostros  qui  erant 
ad  preposituram  Senonensem,  una  mense  antequam  bec  instituerentur  omnia,  et 
propter  tensamentum  nostrum  de  Massangi  et  de  Cornacum,  et  de  Yalle-Doirre, 
et  propter  homines  nostros  de  Sancto-Clemente  et  de  Grigni,  et  de  Pontibus  et 
de  Columberiis,  et  de  Massangi,  quos  eis  concessimus  habendos  in  communia,  et 
propter forifacta  nostra  ad  preposituram  Senonensem  pertinentia,  exceptis  multro, 
raptu,  homicidio,  proditione,  incendio,  dabunt  nobis  cives  communie  Senonensis 
annuatim  sexcentas  libras  parisiensis  monete,  et  sexcies  viginti  modiabladi,  ad 
mensuram  Senonensem  ; cujus  1res  partes  erunt  frumenti  et  quarta  pars  erit 
avene.  Ad  quod  etiam  eisdem  concessimus  quod  nec  propter  aliquod  delictum, 
vel  conquestionem  aliquam,  extra  corpus  civitatis  placitabunt,  nisi  submonitione 
archiepiscopi  in  quantum  debuerint.  Sed  sciendum  est  quod  nullos  ex  hominibus 
nostris,  qui  sint  aliunde  quam  de  villis  quas  supra  nominavimus,  poterunt,  nisi 
assensu  et  voluntate  nostra,  intra  communiam  suant  recipere.  Quod  si  fecerint 
ignoranter,  infra  quindecim  dies  post  receptionem  licebil  eis  illos  extra  commu- 
niam poneresiue  facienda  alia  emenda.  Que  omnia  ut  perpetue  stabilitatis  robur 
obtineant,  sigilli  nostri  auctoritate  confirmari  precepintus. 

Actum  Lorriaci,  anno  Domini  m°  c°  lxxx°  ix°,  regni  anno  xi°  ; Theobaldo, 
comité,  dapifero;  Guidone,  buticulario  ; Matheo,  camerario  ; Radulfo,  consta- 
bulario. 

Bibl.  imp.  A 29,  B 45  v°.  C 56,  D 81  v°,  E 58  v«. 

Delisle,  Catal.  des  actes  de  Philippe-Auguste,  n°  255. 


CDU. 

CHARTE  DU  MAIRE  ET  DES  PAIRS  DE  LA  COMMUNE  DE  SENS. 

(An  1189). 

Le  maire  et  les  pairs  de  la  commune  de  Sens  constatent  le  règlement  du  différend  qui 


XIIe  SIÈCLE.  409 

existait  entre  les  hommes  du  roi  à Pont-sur-Yonne  et  le  Chapitre  de  Sens.au  sujet  du  ban 
du  vin. 

Maior  et  pares  communie  Senonensis,  omnibus  ad  quos  présentes  littere  per- 
venerint,  salutem  et  obsequium.  Notum  fieri  volumus  presentibus  et  futuris 
quod,  cum  dissensio  esset  inter  bomines  domini  nostri  regis  Francorum  qui  sunt 
apud  Pontes-super-Yonam,  et  capitulum  Beati-Stephani  Senonensis.  pro  banno 
capituli  quem  bomines  illi  in  vendendo  vino  non  observabant,  tandem,  de 
mandato  domini  nostri  regis  Francorum,  ita  res  diffinita  est  per  servientes  regis, 
scilicet  Petrum  de  Orbet,  Fulconem  de  Tranne,  Daimbertum  Bucherium,  Hato- 
nem,  Garnerium  Borrel,  super  quos  dominus  rex  Francorum  hoc  posuit  termi- 
nandum  : 

Quod  antequam  bannum  canonicorura  incipiat,  octo  diebus  ante,  in  ecclesia 
publiée  dicetur  quod  bannum  incipere  debet,  et  ex  tune  omnes  preparabunt  se  ad 
observationem  banni  : ita  quod  si  infra  primant  septimanam  banni  remanserit 
aliquid  de  vino  quod  prius  ceperat  vendi,  tota  prima  septimana  bannum  poterit 
vendi  absque  contradictione  ; ita  tamen  quod  non  possit  in  dolio  aliquid  ab 
aliquo  addi  ; et  id  tantum  quod  erat  residuum  in  dolio  in  initio  banni,  sola  prima 
septimana  poterit  vendi  ; et  si  aliquis  modo  suspectus  fuerit,  per  juramentum 
se  excusabit,  si  canonici  hoc  voluerint,  vel  eorum  servientes.  Si  vero  post  pri- 
mam  septimanam  elapsam  aliquis  inventus  fuerit  aliquid  vini  vendens,  sive  de 
novo,  sive  de  residuo,  canonici  liberam  facultatem  habebunt  faciendi  de  vino  et 
dolio  quicquid  voluerint,  vel  servientes  eorum,  et  ille  tenebitur  emendare. 

Et  hoc  per  fidelitatem  suam  et  super  juramenta  sua  ordinaverunt  et  diffinierunt 
hii,  super  quos  dominus  rex  Francorum  rem  ipsam  posuerat  terminandam.  Et 
hoc  cognitum  fuit  in  presentia  domini  nostri,  Senonensis  archiepiscopi.  Et  ut 
hoc  ratum  habeatur,  nos  litteris  annotatum  sigillo  nostro  munivimus,  anno 
incarnati  Verbi  m°  c°  lxxx°ix°  ; régnante  domino  Philippo,  rege  nostro. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  du  Chapitre  de  Sens. 


CDIII. 

FONDATION  DES  QUATRE  CHANOINES  DE  L’AUTEL  SAINT-PIERRE,  DANS  LA 

CATHÉDRALE  DE  SENS. 

(An  1189). 


L'archevêque  Gui,  er.  fondant  les  quatre  chanoines  de  l’autel  Saint-Pierre,  les  dota  de 


410 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


rentes  en  argent  sur  neuf  églises  de  son  diocèse.  Le  Chapitre  cathédral  leur  accorda  aussi 
de  participer  aux  distributions,  comme  les  chanoines  de  l’autel  Notre-Dame;  en  recon- 
naissance de  quoi,  l’archevêque  donna  au  Chapitre  l’église  de  Bois-le-Roi. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  universis  Cliristi  fidelibus  ad 
quos  littere  présentes  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Quanto  in  ecclesia  Dei 
graduai  sortiti  sumus  eminentiorem,  tanto  studiosius  ecclesiastica  bénéficia 
ampliare  tenemur,  et  ecclesiasticis  servitoribus  promovendis  nos  condecet  pro- 
pensius  imminere.  Inde  est  quod,  ad  servitium  Domini  solempniter  celebrandum 
in  ecclesia  Senonensi,  ad  altare  Beatorum  apostolorum  Pétri  et  Pauli,  assensu 
capituli  nostri,  quatuor  canonicos  constituimus  ; et  ut  babeant  unde  possint 
sustentari  in  obsequio  divino,  eisdem  concessimus  et  donavimus,  in  ecclesia  de 
Misiaco,  centum  solidos  parisienses  ; in  ecclesia  de  Noisiaco,  quatuor  libras 
parisienses;  in  ecclesia  de  Truisio,  centum  solidos  parisienses;  in  ecclesia  de 
Paleio,  centum  solidos  parisienses;  in  ecclesia  de  Ebla,  centum  solidos  parisien- 
ses; in  ecclesia  de  Brionio,  centum  solidos  parisienses;  in  ecclesia  de  Maleio- 
Regis,  xl  solidos  parisienses;  in  ecclesia  de  Bachesio,  sex  libras  pruvinenses;  in 
ecclesia  de  Beognio,  centum  solidos  pruvinenses.  Considérantes  autem  canonici 
Senonensis  ecclesie  inslitutiofiem  prediclorum  canonicorum  divini  servitii  labori 
sustinendo  fore  necessariam,  quoniam  in  partent  sollicitudinis,  cum  eis  erant 
vocati,  de  bonis  ipsius  ecclesie  partent  aliquam  eisdem  decreverunt  impertiri  ; 
statuentes,  ad  peticionem  nostram,  de  communi  capituli  assensu,  ut  ipsi  in  per- 
petuum  partitiones  cum  eis  perciperent,  sicut  canonici  altaris  Beate-Marie  in 
eadent  ecclesia  deservientes  eas  percipere  dinoscuntur.  Nos  vero,  in  earumdem 
partitionum  recompensationem,  eidem  capitulo  donavimus  ecclesiant  de  Bosco- 
Regis  imperpetuum  possidendam.  Ut  ergo  hoc  apud  posteros  inconcusse  stabili- 
tatis  robur  optineat,  présentent  paginant  notari  fecintus  et  sigilli  nostri  patrocinio 
communiri,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°  lxxx°  ix°. 

Original,  scellé  autrefois  ; Areh.  de  l’Yonne  ; Fonds  du  Chapitre  de  Sens,  chanoines 
de  Saint-Pierre. 

Le  pape  Innocent  III  a confirmé  cette  fondation  par  une  bulle  adressée  aux  cha- 
noines de  Saint-Pierre  et  Saint-Paul,  et  datée  de  Latran,  le  3 des  ides  de  mai, 
l’an  onzième  de  son  pontificat.  — Les  archevêques  Pierre  de  Corbeil  (1214)  et 
Guillaume  de  Brosse  (1258),  ont  également  confirmé  cette  fondation.  — Ibidem. 


XIIe  SIÈCLE. 


41 1 


CDIV. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  17ABBAYE  DE  SAINT-REMY  DE 

CETTE  VILLE. 

i An  1189). 

L'archevêque  atteste  un  accord  pasé  entre  l’abbaye  Saint-Remy  et  l'église  de  Saint- 
Sauveur,  au  sujet  des  dîmes  du  territoire  d’Ansaut  deSaligny. 

Guido,  Dei  gratin  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  iste  per- 
venerint,  in  Domino  salutem.  Notnm  fieri  volumus  quod,  cum  esset  controversia 
inter  ecclesiam  Sancti-Kemigii  Senonensis  et  ecclesiam  Sancti-Salvatoris,  super 
décima  terri tori i Anselli  de  Salegni,  tandem,  per  assensum  abbatum  Sancti- 
Remigii  et  Sancti-Johannis,  compromissum  est  in  arbitres  : in  Willelmum  de 
Malo  Nido,  in  Ànsellum  de  Salegni,  in  Petrum  de  Varellis  et  in  Fulconem  de 
Tranna,  qui  per  fidem  suam  fideliter  inquisierunt  rei  veritatem,  et  ali  hominibusde 
parte  abbatis  Sancti-Rcmigii,  et  ab  liominibus  de  parte  abbatis  Saucli-Jobannis, 
qui  per  juramentum  suum  veritatem  inde  dixerunt.  Cum  autem  dies  l'uisset 
assignala  ab  arbitris,  Petrus  de  Varellis  non  interfuit  diei  assignate  ; reliqui  autem 
secundum  quod  audierunt  et  inquisierunt,  in  hoc  denique  consenserunt,  et  per 
fidem  suam  dixerunt  quod  décima  ilia  ad  ecclesiam  Sancti-Salvatoris  et  ad 
presbiterum  de  Salegni  pertinet.  In  cujus  rei  memoriam,  presentem  cartam  notari 
fecimus  et  sigilli  nostri  impressione  muniri. 

Actum  anno  incarnali  Verbi  m°  c°  lxxx°  ix°.  Datum  per  manuin  magistri  Pétri, 
cancellarii  nostri. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Saint-Remy  de 
Sens,  inanse  conventuelle.  — Saligny. 

CDV. 

DONATION  PAR  RENAUD  DE  GRANCEY  AUX  TEMPLIERS. 

(An  1189,  25  octobre). 

Renaud  de  Grancey  donne  aux  Templiers  tout  ce  qu’il  possède  à Gessey-le- Franc  ou  à 
Bussières,  après  toutefois  que  ses  enfarts  auront  choisi  l’un  ou  l’autre  domaine.  Cette 
donation  fut  faite  au  siège  d’Acre. 

In  Dei  nomine.  Notum  sit  cunctis,  tant  futuris  quant  presenlibus,  quod  ego 


412  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

dominus  Rainaldus  de  Granse,  non  coactus,  sed  propria  voluntate,  bono  animo, 
pro  redemptione  anime  mee,  dono  Deo  et,  Beale-Marie,  et  fratribus  milicie  Templi, 
quicquid  liabeo  vel  liabere  debeo  in  villa  de  Peisso-lo-Franc,  et  dono  adhuc 
quicquid  babeo  in  villa  de  Boisserias,  tali  tamen  pacto,  quod  infantes  mei 
debent  prius  accipere  illam  partem  de  Peisso-lo-Franc  vel  partem  de  Boisserias, 
quicquid  illis  melius  visum  fueril  ex  bis  duabus  partibus;  reliqua  vero  pars 
domus  milicie  Templi  remaneat  libéra  et  sine  omni  contradictione.  Factum  est 
hoc  in  obsidione  civitatis  Acon,  feria  tercia  ante  festum  apostolorum  Simonis 
et  Jude,  jubente  Milone  de  Granse,  germano  predicli  Rainaldi  de  Granse,  qui 
hoc  laudavit  jussu  predicti  Rainaldi,  et  promisit  se  semper  fideliter  observatu- 
rum,  pro  viribus  suis,  cunctis  diebus  vite  sue.  Et  ego,  Rainaldus  predictus,  hoc 
donum  concedo  per  me  et  per  omnem  posteritatem  meam.  Quod  si  aliquis  vel 
aliqua  voluerit  predictum  donum  infringere,  rogando  precipio  universis  prelatis 
sancte  Ecclesie  quatinus  ista  defFendatur  et  custodialur  et  habeant  sub  protec- 
tione  sancte  Ecclesie.  Hujusrei  sunt  testes  : Amedeus  de  Ceus  : G n i d o de  Gurge; 
Guillelmus  de  Fosse;  Petrus  Medalia  ; Petrus,  capellanus  de  Palua;  II go  deBelei, 
capellanus;  frater  Gillelmus,  capellanus  jamdiu  de  Salis  ; frater  Ardouinus  de 
Monte-Beliardo  ; frater  Gillelmus  Richard. 

Anno  ab  IncarnacioneChristi  m°  c°  Lxxxonono. Petrus  tantumdem,  levita, jussus 
scripsit. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  la  commanderie  de 
Ponlaubert,  L.  i. 


CDVI. 

DONATION  PAR  CLAREMBAUD  DE  NOYERS  AUX  TEMPLIERS. 

(Vers  l’an  1190.) 

Clarembaud  rappelle  le  zèle  des  Templiers  pour  le  service  du  Christ,  et  la  nécessité  de 
venir  à leur  aide.  C’est  pourquoi  il  leur  donne  60  sous  de  rente  à prendre  entre  Avallon  et 
la  forêt  d’Hervaux. 

Notum  sit  universis  bone  voluntatis  hominibus  quod  nobilis  vir,  dominus 
Clerembaldus  de  Nowers,  honestatem  et  laudatam  strenuitatem  in  Chrisli  servitio 
domus  Templi  attendens,  ad  bec  considerans  quod  in  tante  liberalitatis  expensas 
ad  fratrum  usus  ibidem  Deo  et  salutifere  cruci  strenue  ac  devote  famulantium, 
necnon  multorum  aliorum  nobilium,  quos  in  providentiam  suam  in  magnis  neces- 
sitatibus  assumpsit  de  suis  facultatibus,  nulla  suflicit  ratione,  nisi  bonorum 


XIIe  SIÈCLE. 


413 


virorum  auxilio  suslentetur,  ad  salutem  anime  sue  dédit  eidem  domui  annuatim 
reditus  [sic)  sexaginta  solidoruin  inter  Âvalun  et  silvam  de  Arviail,  ita  quod  de 
consilio  meo,  Stephani  de  Pierrepertus,  et  domini  Joberti  de  Bar,  et  domini 
Ferdel,  Guidonis,  filii  et  heredes  ejusdem  domini  Clerembaldi,  dictos  sexaginta 
solidos  assignabunt  domui  nominate  in  bominibus  suis  Avalun,  si  possunt,  sine 
ipsorum  exheredatione  ; et  si  domines  ad  lios  reditus  non  sufficiunt,  inter  Avalun 
et  silvam  de  Arvial  compleatur.  Quod  si  nos  très,  vel  morte  vel  alia  necessilate 
impediti,  non  omnes  huic  ordinationi  potuerimus  interesse,  quicumque supcrstes 
fuerit  autpresens,  vicem  suppléât  aliorum.  Hujus  rei  testes  sumus,  ego  Stepha- 
nus  de  Pierrepertus  et  ego  Hugo  de  Ostun,  per  quos  memoratus  dominus  Clerem- 
baldus  hoc  idem  donum  in  suo  posuit  testamento,  unde  sicut  vidimus  et  audivi- 
mus,  ita  testamur  etsigillorum  nostrorum  subtus  impressione  signamus. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne:  Fonds  de  la  commanderie  de 
Saint-Marc.  — Titres  généraux. 


CDVII. 

CHARTE  DE  GUILLAUME  I,  COMTE  DE  JOIGNY,  POUR  L’ABBAYE  SAINT-JULIEN 

D’AUXERRE. 

(An  1190). 

Le  comte,  étant  sur  le  point  de  partir  pour  Jérusalem,  ratifie  la  charte  d’accord  passée 
entre  Rainard,  son  père,  et  l’abbesse  de  Saint-Julien,  au  sujet  de  leurs  droits  respectifs  sur 
la  terre  de  Migenne.  11  avait  reçu  de  nouvelles  plaintes  de  l’abbesse  Héloïse  sur  les  vio- 
lences commises  à Migenne  par  ses  gens. 

Ego  Willelmus,  cornes  Joviniaci,  notum  esse  volo  omnibus  Dei  fidelibus,  tam 
futuris  quam  præsentibus,  quod,  cum  Jerosolymam  essem  iturus,  cliarissima 
arnica  mea,  Elvidis,  abbatissa  S.  Juliani,  conquesta  est  mihi  super  quibusdam 
injuriis  et  exactionibus  quas  liomines  et  servientes  mei  in  terra  sua  de  Miganna, 
in  boscis  ad  eam  pertinentibus,  tempore  meo,  fecerant  contra  jus  et  æquitatem,  et 
composilionem  quæ  inter  bonæ  memoriæ  Renardum,  patrem  meum,  et  Agnetem, 
quondam  abbatissam  præfati  monasterii  S.  Juliani,  facta  fuisse  dinoscebatur. 
Visa  itaque  et  audita  carta  ipsius  compositionis,  quæ  Hugonis,  bonæ  memoriæ 
Senonensis  arcliiepiscopi,  et  Renardi,  patris  mei,  sigillis  erat  roborata,  quæcum- 
que  in  ea  continebantur  rata  habui;  et  ne  quid  deinceps  contra  tenorem  prædictæ 
cartæ  in  villa  de  Miganna,  seu  boscis,  vel  villis  ad  ipsam  pertinentibus  fieret  et 
firmiter  promisi,  et  bominibus  et  servientibus  meis  districte  prohibui,  confessus 


414 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

et  protestatus,  injuste  et  illicite  factum  fuisse,  si  quid  ego  ethomines  mei  contra 
tenorem  prædictæ  cartæ  per  negligentiam  et  necessitatem  aliquam  feceramus. 
Quod  ne  de  cætero  fiat,  aut  in  consuetudinem  trahatur,  præsenti  pagina,  sigilli 
mei  apposilione  munita,  supernominatam  cartam  confirmo  et  ratam  habeo,  sub 
periculo  animarum  prohibons  ne  quis  hæredum  et  hominum  meorum  contra 
liane  meæ  confirmationis  paginant  aliquo  modo  ire  præsumat.  Adjeci  et  quod,  in 
bosco  de  Bulelo,  quod  situm  est  in  territorio  S.  Juliani,  abbatissa  ad  omnia 
necessaria  sua  absque  ulla  contradictione  usuarium  liabet  : in  alia  parte  ejusdem 
nemoris,  quæ  non  est  in  territorio  S.  Juliani,  niliil  habet.  Aiæ  de  Bussiaco  quæ 
sont  in  territorio  S.  Juliani,  in  custodia  et  justifia  mea  sunt  : sed  non  licet  mihi 
eas  dare  vel  vendere  absque  licentia  abbatissæ  ; si  autein  extirparentur,  terra 
abbatissæ  esset. 

Actum,  anno  Incarnationis  dontinicæ  m°  c°  nonagesimo. 

Ga  1 lia  Christiana,  t.xii;  Preuves  du  diocèse  d’Auxerre,  n‘>  lvii. 

CDVIII. 

PRÉROGATIVES  ET  DROITS  DE  T/ÉVÊQUE  D’AUXERRE. 

(Vers  l’an  1190). 

Le  tableau  dressé  ci-dessous  des  privilèges  et  droits  de  l’évêque  d’Auxerre,  comme 
seigneur  suzerain  sans  supérieur  dans  son  diocèse,  a été  fait  du  temps  de  l’évêque  Hugues 
de  Noyers.  On  y voit  persister  la  tradition  de  la  puissance  de  saint  Germain,  qu’on 
représente  comme,  l’ayant  transmise  à ses  successeurs  et  comme  ayant  été  duc  pour  les 
Romains  dans  les  Gaules. 

Episeopus  Autissiodorensis  in  comilatu  et  diocesi  Autissiodorensis  est  major 
dominus  in  spiritualibus  et  lemporalibus  ; nam  omnes  et  singuli  doinini  tempo- 
rales dictorum  comitatus  et  diocesis  dominia  in  eisdem  situala,  paucis  exceptis, 
tenent  a dicto  episcopo  in  feudum  vel  retrofeudum.  Quod  volens  demonstrare 
quidam  episeopus  Autissiodorensis  ab  Innocentio  papa  tertio  repreliensus  cur 
non  servasset  in  diocesi  Autissiodorensis  sentenciam  interdicli  latam  auctoritate 
apostolica  in  regno  Francie,  se  excusavit  legato  apostolico  super  hoc  conquerenti, 
dicens  quod  rex  Francorum  in  diocesi  Autissiodorensis  propriam  terrant  dicitur 
non  habere;  et  bac  de  causa  episeopus  Autissiodorensis  in  sua  diocesi  vulgariter 
nuncupatur  chief-sires,  eo  quod  quasi  omnes  ejus  subditi  ab  ipso  solo  tenent 
sua  dominia  temporalia  in  feudum  vel  retrofeudum.  Ipse  autem  episeopus  suant 
totam  temporalitatem  arege  aut  alio  domino  non  tenet  in  feudum  vel  homagium, 
sed  a solo  Deo  et  ecclesia,  quia  ipsam  recepit  a beato  Germano,  duce  quondam  a 


XIIe  SIÈCLE.  415 

Romanis  in  Galliis  constitué,  reliqua  parte  sui  dominii  relicta  comiti  Autissio- 
dorensis  quant  voluit  ab  episcopo  in  feudum  teneri. 

Tiré  d’une  copie  prise  sur  le  Cartulaire  de  l’évêché;  Archives  de  l’Yonne.  6 G.  L.  v. 

CDIX. 

DONS  DR  CENS  PAR  PIERRE,  COMTE  DE  NEVERS,  A L’ABBAYE  DE  SAINT-MARIEN. 

(An  1190). 

Le  comte,  étant  sur  le  point  de  partir  pour  la  Terre-Sainte,  déclare  avoir  donné,  de 
concert  avec  sa  femme  Agnès,  à l’abbaye  Saint-Marien,  tous  les  droits  de  cens  que  cette 
maison  leur  devait. 

Ego  Petrus,  Dei  gratia  Nivernensis  cornes,  et  Agnes  comitissa,  uxor  mea,  tam 
futuris  quam  presentibus  notum  fieri  volumus  quod,  cum  ego  cornes,  ultra  mare 
profecturus  essem,  dono  concessimus  in  eleemosynam  ecclesie  et  fratribus 
S.  Mariani,  totum  censum  quem  nobis  tune  debebant;  qui  et  subtus  annotatus 
est.  Pro  vinea  episcopi  Æduensis,  que  est  juxta  eandem  ecclesiam,  duodecim 
denarios  et  quatuor  bicliez  avene;  pro  pitura  que  fuit  Theobaldi  majoris,  sex 
denarios,  et  quatuor  biebez  avene  ; pro  vinea  Odonis  Borni,  novem  denarios  ; pro 
vineis  Magnicampi  que  fuerunt  domini  Garnerii  de  Triangulo,  très  solidos  ; pro 
vinea  Odonis  Forestarii,  très  denarios.  Hanc  eleemosynam  fecimus,  présente 
Mathilde,  comitissa  Tornodori.  (Juod  ut  perpetuo  ratum  permaneat,  presentem 
paginant  inde  conscriptam  sigillis  nostris  fecimus  communiri. 

Actum,  anno  Incarnationis  Domini,  millesimo  centesimo  nonagesimo. 

Lebeuf,  Mém.  sur  l’Histoire  d’Auxerre,  Preuves,  t.  îv,  n°  80,  d’après  les  Archives 
de  Saint-Marien. 

CDX.  . 

CHARTE  D’AWALON  DE  SEIGNELAY  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-MARIEN. 

(An  1190). 

Le  sire  de  Seignelay  confirme,  comme  suzerain,  un  don  fait  aux  moines  de  Saint-Marien 
par  Etienne  de  Brive  son  cousin,  partant  pour  Jérusalem,  d’un  moulin  que  celui-ci  possé- 
dait indivis  avec  cette  maison.  Et,  comme  il  était  sur  le  point  de  faire  le  même  voyage,  il 
leur  fit  don  du  droit  de  pâturage  dans  la  terre  et  les  bois  depuis  Bassou  jusqu’au  fossé  de 
Beaumont,  et  depuis  le  Serain  jusqu’à  l’Armançon  ; il  y ajouta  le  droit  de  prendre  des 
liens  pour  lier  les  gerbes,  et  du  bois  pour  faire  les  roues  des  charrues  ; etc. 

Ego  Awalo  de  Sellenniaco  tam  futuris  quam  presentibus  notum  fieri  volo 


416  CA RT U LAI RE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 

quod  Stephanus  de  Briva,  cognatus  meus,  Jherusalem  profecturus,  ecclesie  et 
fratribus  Sancti-Mariani  quoddam  molendinum,  quod  apud  Basso  cum  eis  partie- 
batur,  in  elemosinam  quittavit,  et  alia  quedam  de  proprio  tribuit.  Quam  elemo- 
sinam,  quia  de  meo  est  casamento,  ego  laudavi  eo  tenore  quo  predictus  Ste- 
phanus sigillo  eam  proprio  p redicte  ecclesie  confirmavit.  Preterea,  de  proprio 
meo  prémisse  ecclesie,  Jherusalem  profecturus,  elemosinam  feci  que  subter 
ascribitur.  Pasturam  animalium  suorum  concessi  et  dedi  predicte  ecclesie  et  fra- 
iribus  per  nemus  et  per  planum,  a Basso  usque  adfossatuinde  Bellomonte,  et  a 
Seneim  usque  Ermencum.  Dedi  etiam  eis  vincula  ad  guarbas  ligandas  et  roortas 
ad  carrucas.  Quod  si  etiam  per  loca  jusiicie  mee  animalia  eorum  in  forifacto 
capi  contigerit,  solam  dampni  estimationem  restituent,  sine  ulla  alia  emenda- 
tione.  Hanc  elemosinam  Adelina,  uxor  mea,  laudavit,  liberique  meî,  Daimbertus 
et  Ferricus.  Quam  donalionem  vel  laudationem,  ne  predicta  ecclesia  de  hoc  in 
lu  tu  ru  m molestiam  patiatur,  presentem  inde  paginant  conscribi  et  sigilli  mei 
feci  munimine  confirmari. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Dornini  millesimo  centesimo  nonagesimo. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l'Yonne;  F.  de  l’abbaye  de  Saint-Marien, 
L.  xxvi,  s.-l  irC. 

L’évêque  d’Auxerre,  Hugues  attesta  en  1196  que  Geoffroy  de  Géry  avait  ratifié  la 
donation  faite  par  son  beau-frère  Etienne  de  Brive  à l'abbaye  Saint-Marien.  — 
Ibidem. 


CDXI. 

CHARTE  DES  FILS  DU  DUC  DE  BOURGOGNE  POUR  LA'  COLLÉGIALE  D’AVALLON. 

(An  1190). 

Eudes  et  Alexandre,  fils  du  duc  de  Bourgogne,  confirment  l’église  de  Notre-Dame 
d’Avallon  dans  la  possession  de  tout  ce  qu’elle  a reçu  en  don  de  leur  père  Hugues,  et 
d’autres  personnes,  en  ce  que  cela  dépend  du  fief  du  duc. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Odo,  filius  ducis  Burgundie,  et 
ego  Alexander,  filius  ejusdem  ducis,  notum  facimus  presentibus  et  futuris  quod 
omnia  que  ecclesia  Beate-Marie  Avalonensis  liabet  de  dono  Hugonis,  patris  nos- 
tri,  vel  de  elemosina  ejus,  et  quecunque  ab  aliis  personisacquisivit,  que  spectant 
ad  casamentum  ducis,  laudavimus  et  concessimus  predicte  ecclesie  in  perpetuum 
pacifice  possidenda.  Ego  siquidem  Odo,  cum  Alexander,  frater  meus  sigillum 


XIIe  SIÈCLE.  417 

non  haberet,  ut  hoc  inviolabili  certitudine  fulciatur,  p;’o  me  et  pro  fratre  meo 
Alexandro,  ex  mandato  ipsius,  presentem  kartulam  sigillo  meo  communivi. 
Factum  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  xc°. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne  ; Fonds  du  Chapitre  d’Avallon,  L.  11e 

En  1195,  Mathilde,  comtesse  de  Tonnerre,  dame  de  Grinum  (GrignoD),  donne  au 
Chapitre  40  sous  de  rente  sur  les  étaux  de  Vitteaux,  pour  fonder  son  anniversaire. 
F.  du  Chapitre  d’Àvallon,  L,  xxtx. 


CDX1I. 


DÉCLARATION  D’HENRI  II,  COMTE  DE  CHAMPAGNE,  POUR  LES  HABITANTS 

DE  CHABLIS. 

(An  1190). 

Le  comte  déclare  que,  lorsqu’il  résolut  de  partir  pour  Jérusalem,  il  a reçu  des  bour- 
geois de  Chablis  300  livres,  non  à titre  de  redevance  mais  pour  servir  les  intérêts  du 
Christ  et  l’aider  dans  son  voyage.  Le  Chapitre  de  Tours  a donné  son  consentement  à cette 
libéralité. 

Ego  Henricus,  Trecensis  cornes  palatinus,  notum  facio  presentibus  et  futuris 
quod,  cum  Jerosolimam  proficisci  decrevissem,  ab  hominibus  de  Chableya  tre- 
centas  libras  cepi.  Non  aliquo  tamen  jure  aut  consuetudine  quam  in  ipsos  Iiabe- 
rem,  sed  ob  Ch  ris  ti  negocium  et  auxilium  vie  et  peregrinacionis  nostre,  memo- 
rata  pecunia,  de  assensu  et  permissione  Turonensis  capituli,  ibidem  milii  est 
collata.  Quod  ut  notum  permaneret  et  ratum  haberetur,  litteris  annotatum  sigilli 
mei  munimine  roboravi. 

Actum  Trecis,  annoYerbi  incarnati  m°  c°  octogesimo  decimo.  Data  per  manum 
Haici,  cancellarii,  — Nota  Johannis. 

Original,  scellé  du  sceau  brisé  du  comte  de  Troyes;  Archives  de  FYonne  ; Fonds 
de  la  Prévôté  de  Chablis,  L.  iv.  — Chablis. 

En  1223,  Thibaut,  comte  de  Champagne,  ayant  reçu  des  habitants  de  Chablis  une 
somme  de  500  livres,  déclara  également  que  c’était  sans  tirer  à conséquence  pour 
l’avenir.  En  1239,  le  comte  Thibaut  reçut  aussi  300  livres  des  habitants  de 
Chablis  au  moment  de  son  départ  pour  Jérusalem.  Il  reconnut  que  c’était  pour  la 
même  destination  que  l’avaient  fait  leurs  pères  en  1190.  — Ibidem. 


II 


53 


418 


CARTUL.4IRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CDXIII. 

DONATION  PAR  EMENIART  D’ORDON  AUX  CHANOINES  DE  CUDOT. 

(An  1190). 

L’archevêque  Gui  rapporte  que  dame  Emêniart  d’Ordon  ayant  fait  don  aux  chanoines 
de  Cudot  de  tout  ce  qu’elle  possédait  à Neuilly,  il  les  a investis  de  ces  possessions,  du  con- 
sentement de  Landry,  fils  de  ladite  dame,  et  de  sa  femme  et  de  ses  sept  enfants.  Le  comte 
Etienne  approuva  cette  libéralité  comme  seigneur  féodal  Enfin  Landry  cédaaux  chanoines 
tout  ce  qu’il  réclamait  sur  la  dîme  d’Englut  et  le  terrage  de  Cudot. 

Guido,  Dei  gratis  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  liltere  iste 
pervenerint,  in  Domino  salulem.  Notum  fieri  volumus  quod  constituta  in  presentia 
nostra,  Emêniart  de  Ordone  concessit  et  donavit  in  perpetuam  elemosinam, 
ecclesie  et  canonieis  de  Cudoto,  quicquid  babebat  apud  Nuulli  ; et  cum  donum 
illud  in  manu  nostra  ad  opus  ecclesie  et  canonicorum  benigne  resignasset,  nos 
inde  eosdem  investivimus,  Landrico,  milite,  predicte  Emêniart  filio,  et  Luca, 
uxore  ejus,  ibidem  assistentibus  et  idipsum  laudantibus,  cum  liberis  suis,  vide- 
licet  Iluberlo,  Agalone,  Simone,  Aganone,  Willelmo,  Helisabet,  Emêniart. 

Eamdem  elemosinam  laudavit  cornes  Steplianus,  de  cujus  feodo  erat  donum 
illud,  sicut  ipse  lit teris  suis  nobis  significavit.  Preterea  prefatus  Landricus  in 
perpetuum  quittavil  memorate  ecclesie  et  canonieis,  quicquid  juris  clamabat  in 
décima  de  Englut  et  in  terragio  de  Cudoto  quod  pie  recordationis  Petrus,  domi- 
nus  Curtiniaci  eisdem  contulerat  in  elemosinam.  Hujus  autem  quitationis  et 
predicte  laudationis  intuitu,  canonici,  de  bonis  ecclesie,  xx  libras  Pruviniensium 
eidem  donaverunt. 

In  cujus  rei  memoriam,  presentem  cartam  sigilli  nostri  munimine  fecimus 
roborari. 

Actum,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°  xc°. 

Original,  scellé  autrefois  ; Bibl.  de  Sens;  Fonds  de  l'abbaye  Saint-Jean,  prieuré  de 
Cudot. 


CDXIY. 

CHARTE  DE  GUI.  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  DILO. 

(An  1190). 

L’archevêque  atteste  plusieurs  donations  faites  à l’abbaye  de  Dilo.  Noble  dame  Rochuis 


XIIe  SIÈCLE. 


419 


de  Champlost  lui  légua  en  mourant  k setiers  et  une  mine  do  grain  sur  les  moulins  de 
Cochepie,  à Villeneuve-sur-Yonne  : ce  qui  fut  ratifié  par  ses  enfants  après  des  vexations. 
— Thibaut  et  Milon,  fils  de  feu  Thibaut  Gariel,  ont  abandonné  leurs  prétentions  sur  le 
moulin  de  Sart. 

Cgo  Guido,  Senonensis  arcbiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  iste  pervene- 
rint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod  Rochuis,  nobilis  mulier,  de 
Chanloto,  in  extrema  egritudine  constituta,  in  perpeluam  dédit  elemosinam 
ecclesiæ  Deilocensi  quatuor  sextarios  et  minant  annone,  annuatim  percipiendos 
apud  Villam-novam-super-Yonam,  in  molendino  quod  vocatur  Cochepie,  medie- 
tatern  frumenti  et  medietatem  tremesii  ; quos  de  nostro  feodo  habebat.  Hujus 
elemosine  donationem,  postpredicle  ecclesie  vexationes,  in  presentia  nostra  lau- 
daverunt  Stephanus,  miles,  et  Icterius,  filii  ejusdem  Rochuis;  Sarra  etiam,  uxor 
et  Bovo,  filius  prefati  Stephani,  eandem  donationem  laudaverunt.  Intuitu  vero 
istarum  laudationum,  habuerunt  de  bonis  memorate  ecclesie  predicli  Stephanus 
et  Icterius  fratres  ,lxx  solidos  Pruvinienses;  Sarra,  uxor  ejusdem  Stephani  ,vac- 
cant  cum  vitulo.  Quod  ut  ratum  sit,  sigilü  nostri  inunimine  roboravimus. 

Actum  Senonis,  anno  Verbi  incarnati  m°  c°  nonagesinto. 

Item,  notum  fieri  volumus  quod  ïheobaldus  et  Milo,  filii  defuncti  Theobaldi 
Gariel,  contendebant  adversus  ecclesiam  Deilocensem  super  molendino  de  Sart, 

quod  de  suo  feodo  esse  asserebant.  Tandem  vero in  presentia  nostra 

sopita  fuit  in  hune  ntodum  : quod  feodum  et  quicquid  juris  exigebant  in  predicto 
molendino,  eidem  ecclesie  in  perpetuum  quitaverunt,  fide  interposita,  promit- 
tentes  quod  nullam  inde  in  posterum,  nec  etiam  quando  milites  essent,  susci- 
tarent  questionem.  Hanc  quitationem  laudavit  Oda,  mater  eorurn  que  cum  ipsis 
concessit  quod,  si  quicquam  contra  hoc  aliquando  in  dampnum  ecclesie  atlenp- 
tarent,  nos  de  ipsis  et  terris  eorum  justiciam  faceremus.  Hoc  etiam  laudavit 
Rancia,  soror  predictorum  Theobaldi  et  Milonis,  et  Henricus,  maritus  ejus. 
Intuitu  vero  quitationis  prescripte  et  laudationum  premissarum,  dédit  ecclesia 
Deilocensis  prenominatis  Theobaldo  et  Miloni  et  Ode,  matri  eorum,  novemlibras 
Pruvinenses,  et  predicte  Rancie  xl  solidos.  Quod  ut  firmum  permaneat,  sigilli 
nostri  münimine  roboravimus. 

Actum  Trecis,  anno  Verbi  incarnati  m°  c° Datum  per  manum 

magistri  Pétri,  cancellarii  nostri. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l’Yonne;  F.  de  Dilo,  Liasse  xxiv. 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  LYONNE. 


420 

coxv. 

DONATION  PAR  PIERRE  DE  BELLECHAUME,  PRETRE,  A L’ABBAYE  DE  DILO. 

(An  1190). 

L’archevêque  de  Sens  atteste  que  Pierre  de  Bellechaume,  prêtre,  et  Gautier,  son  frère, 
ont  donné  à l’abbaye  de  Dilo  tout  ce  qu’ils  possédaient  dans  la  dîme  de  Bligny. 

Guido,  l)ei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  iste 
pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  sit  tam  presentibus  quam  futuris  quod 
Petrus  de  Bellacalma,  sacerdos,  et  Galterus,  frater  ejus,  filii  defuncti  Garneri,  in 
nostra  presentia  constituti , dederunt  in  elemosinam  Deo  et  ecclesie  Deiloci  quic- 
quid  habebant  in  décima  Blaniaci,  videlicet  duos  sextarios  bladi,  annuatim  per- 
cipiendos  et  in  perpetuum  possidendos.  Ipse  quoque  jamdictus  Petrus  ,sub  verbo 

sacerdotis,  creentavit  sepefatam  elemosinam  jure ecclesie.  Idipsum 

fiduciavit  frater  ejus  Galterus  se  facturum.  Laudavit  hoc  soror  ejus  Helisabeth  et 
maritus  ejus  Petrus;  hoc  idem  laudavit  Johannes,  cantor  de  Briennone,  cognatus 
ejus.  Habuerunt  autem  predicti  fratres,  causa  predicte  elemosine,  de  caritate 
ecclesie,  quatuor  libras.  Quod  ne  possit  oblivione  deleri,  sigilli  nostri  impres- 
sione  munivimus. 

Actum  publiée  Senonis,  anno  Yerbi  incarnati  m°  c°  lxxxx0.  Data  per  manum 
magistri  Pétri,  cancellarii  nostri. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  delTonne;  Fonds  de  l'abbaye  de  Dilo,  liasse 
vi,  s.-l.  ire. 

CDXYI. 

CHARTE  DE  LA  COMTESSE  DE  JOIGNY  ET  DE  SON  FILS  POUR  L’ABBAYE 

DES  ESCHARLIS. 

(An  1190) 

Alix,  comtesse  de  Joigny,  et  Guillaume,  son  fils,  attestent  qu’Aganon  des  Sièges,  étant 
sur  le  point  de  passer  la  mer,  a donné  à l’abbaye  des  Escharlis  un  pré  et  une  vigne,  et  une 
partie  de  la  dîme  de  Villefranclie;  etc.  Les  moines  en  reconnaissance  lui  donnèrent  §0 
livres  de  Provins. 

Àalez,  comitissa  Joviniani  et  W.,  cornes,  filins  ejus,  universis,  presentibus 
pariter  et  futuris,  in  perpetuum.  Noverit  universitas  vestra  qoud  Agano  de  Esche- 


XIIe  SIÈCLE. 


m 

giis,  cum  transmarinas  partes  esset  aditurus,  laudante  Tecia,  conjuge  sua,  et 
fratribus  suis  Jacobo  et  Hoduino,  donavit  ecclesie  Escarleiensi,  in  perpétuant 
elemosinam,  pratuni  unum et  quandarn  vineam,et  post  niortem  suant  totam  partent 
suant  decinte  Ville-Franche,  et  similiter  post  niortem  suant  et  post  niortem  con- 
jugis  sue  tolam  partent  suant  domorunt  que  fuerant  Avinni  Divitis,  tant  proprie- 
tatern  scilicet  quant  vadimonium  ; et  concessil  quod,  si  se  ad  aliquant  religionem 
conferret,  vel  in  partibus  transmarinis  remaneret,  extunc  donacio  ista  stabilis 
fieret.  Quod  totuni  nos  laudavimus  et  dotnos  ipsas,  cum  in  possessionem  jam 
dicte  ecclesie  venerint,  per  ontnia  libéras  fore  concessimus,  sicut  libéré  sunt 
domus  Deiloci  que  sunt  Joviniaci.  Hoc  quoque  abbas  et  fratres  de  Escarleiis 
commodaverunt  predicto  Aganoni  L libras  Pruviniacensis  monete,  et  Tecia, 
conjux.  sua,  sub  fi  cl  e i sue  interpositione  spopondit  eas  reddere  : infra  octavas 
proxime  festivitatis  Omnium-Sanctorum  dimidiam  partent  et  sequenti  anno  reli- 
quant  partent,  infra  eundent  terminum.  Quod  si  ipsa  obiret,  vel  ab  bac  pactione 
deficeret,  H.  Exulis  super  hoc  se  tideliter  responsurum  fore,  sub  fidei  sue  inler- 
positione  spopondit  et  Agano  et  Hoduinus  concesserunt  ei  quod  terrant  suant  in 
ntanu  sua  haberet,  donec  predictum  debitunt  totum  jamdicte  ecclesie  redderet. 

Quod  totum  ut  firmiter  leneatur  et  ratum  habeatur,  sigillorunt  nostrorutn 
intpressione  roboravimus,  annoab  Incarnaiione  Dornini  m°  c°  xc°. 

Original,  scellé  autrefois;  Arcli  de  l’Yonne  ; F.  des  Escharlis,  L.  i,  s.-l.  3e. 

Cette  donation  fut  approuvée,  la  même  année,  par  Gui,  archevêque  de  Sens,  qui  dési- 
gna précisément  dans  sa  charte  que  la  vigne  donnée  était  située  sur  le  territoire 
de  Joigny,  et  la  maison  dans  celte  ville.  — Ibidem. 

CDXVII. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DES  ESCHARLIS. 

(An  1190). 

I/archevêque  atteste  la  sentence  arbitrale  prononcée  par  six  personnes,  dans  une 
contestation  existant  entre  l’abbaye  des  Escharlis  et  Augallon,  seigneur  de  Seignelay  et 
ses  hommes  de  Cudot,  au  sujet  de  droits  d’usage  dans  la  forêt  de  Guillens. 

Les  arbitres  déterminent  la  partie  de  la  forêt  qui  appartiendra  aux  moines,  et  celle 
qui  sera  commune  entre  eux  et  Augallon  et  ses  hommes.  Les  moines  jouiront  aussi  de  la 
partie  de  forêt  donnée  par  Joduin,  vicomte  de  Joigny,  sauf  les  droits  des  réclamants;  etc. 

G.,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  fidelibus  universis,  presenlibus  pari- 
ter  et  futuris,  imperpetuum.  Universitati  vesti'enotum  facimus  fuisse  aliquando 
contentiones  inter  monachos  Escharleienses,  et  Augalonem,  Seleneii  dominum, 


m 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


hontinesque  ipsius  de  Cudot,  qui  in  quadam  monachoi’um  possessione  que  dicitur 
Guillens,  usuarii  jure  pascua  volebant  habere  et  monachi  contradicebant.  Idem 
quoque  Àugalo  infestabat  monachos  super  quadam  elemosina  quant  fecerat  eis  de 
nemore  suo  Joduinus,  vicecomes  Joviniaci,  quia  videlicet  bomines  sui  de  Cudot 
in  eo  usuarium  habebant.  Curnque  super  hujusmodi  querelis  aliquandiu  durasset 
ilia  inter  eos  eontentio,  tandem  compromiserunt  ex  utraque  parte,  in  virosjuris 
peritos  et  amatores  equitatis,  L.  scilicet  de  Curteferaudi,  L.  de  Quercu-Arnulfi, 
L.  de  Septem-Pilis,  Andricum  de  Milli,  Augalonent  de  Boi,  Stepbanum  de  Cudot, 
qui  predictam  contentionem  hoc  modo  pàcilicaverunt  : 

Dixerunt  quod  monachi  partent  quandam  predicte  possessionis  versus  Cudot, 
métis  designatam,  usque  ad  mardellam  que  dicitur  a Gevre,  intra  clausuras  suas 
concluderent,  et  quicquid  rernanerel  intra  clausuras  illas  monachorum  et 
haias  sive  clausuras  de  Cudot,  sive  de  territorio  essent  monachorum,  sive 
de  territorio  predicti  Augalonis,  hominumque  suorum,  totum  deinceps  incul- 
tum  remaneret,  absque  aliqua  clausura,  et  pascue  vacaret,  et  pascua  ilia 
tara  monachis  quant  hominibus  de  Cudot  commuais  foret , prêter  campurn 
unurn  predictis  baiis  contiguum,  qui  tamen  et  ipse  quotiens  coleretur,  post 
collectionem  frugum  similiter  u tri  usque  partis  animalibus  ad  pascendum  com- 
munis  haberetur.  Totum  vero  reliquum  predicte  possessionis  que  dicitur  Guil- 
lens,  tant  intra  clausuras  suas  quam  extra,  in  quieta  pace  monachis  remane- 
ret ab  omnimodo  usuario  predicti  Augalonis,  hominumque  suorum,  liberum  et 
absolutum. 

De  elemosina  quoque  quam  fecerat  predictus  vicecomes  Joviniaci,  de  nemore 
suo,  dicturn  est  quod  et  ipsa  in  pace  monachis  remaneret,  salvo  tamen  usuario 
domini  Augalonis  et  hominum  suorum.  Quod  si  monachi  partent  illam  dati 
sibi  nemoris  in  culturam  verterent,  post  collectionem  frugum,  utriusque  partis 
animalibus  ad  pascendum  communis  haberetur.  Hanc  itaque  pacis  composi- 
tionern  pars  utraque  ratant  habuit  et  firmiter  tenere  promisit,  concordi  assensu 
statuentes  quod,  si  deiuceps  aliqua  controversia  oriretur,  prenominatis  pacis 
hujus  auctoribus  absque  ulla  contradictione  terminanda  committeretur.  Hoc 
totum  laudavit  A.,  uxor  jamdicti  Augalonis,  cum  liberis  suis  Demberto  et 
Frederico  ; universum  quoque  Escarleiense  capitulum  huic  compositioni  prebuit 
assensum. 

Quod  totum,  ut  perpetuo  ratum  habeatur,  sigilli  nostri  auctoritate  roboravi- 
ntus,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  xc°. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  t’Youne;  Fonds  de  l’abbaye  des  Escharlis.  — 
Villefranche. 


XIIe  SIÈCLE. 


423 


CDXVIII. 

CHARTE  DE_GAUTIER,  ÉVÊQUE  D’AUTUN,  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE  DE  FONTENAY. 

(An  1190). 

L’évêque  rapporte  que  YViard,  vicomte  de  Tonnerre,  a fait  don  à l'abbaye  de  8 setiers 
de  grain,  moitié  froment  et  avoine,  et  de  10  sous  que  les  moines  devaient  sur  la  grange 
d’Estormer,  sur  le  finage  de  Neuville-Mont:  en  récompense  de  quoi  le  vicomte  reçut 
55  livres.  Estibiera,  épouse  de  Wiard  a ratifié  ce  don  et  a reçu  une  vache  en  présent. 

Ego  Gautherius,  Dei  gratia  Eduorum  episcopus,  notumfacio  tam  futuris  quam 
presentibus  quod  Wiardus,  vicecomes  Tornodori,  dédit  et  concessit  Deo  et  eccle- 
siæ  Fonteneti,  in  eleemosinam,  octo  sextaria  bladi,  medietatem  frumenti  et 
medietatem  avenæ  et  decem  solidos  quos  fratres  de  Fonteneto  ei  annuatim  debe- 
bant  in  grangia  quæ  Estonner  dicitui*  de  territorio  Novillæ-Montis  ; unde,  de 
beneficio  ejusdem  ecclesiæ,  quinquaginta  quinque  libras  habuit;  ea  videlicet 
conditione  quod,  si  quisquam  inde  jam  dictis  fratribus  calumniam  vel  querelam 
aliquara  movere  temptaverit,  ipse  eis  per  omnia  legitimam  garantiam  portabit. 
Hujus  rei  testes  sunt  : Willermus,  prior  de  Fonteneto;  frater  Philippus  ; frater 
Bernardus  de  Grimone;  frater  Umbertus,  cellerarius  ; Odo,  archipresbyter  Tul- 
lionis  ; Tecelinus,  archi presbi ter  Frolesii  ; Odo,  dominus  de  Junay;  Rainaudus, 
frater  ejus;  Andréas  de  Corlenge;  WalteriusNovillæ.  Hoctotum  laudavit  Estibiera; 
uxor  ejusdem  Wiardi,  propter  quod  vaccam  habuit,  filiique  et  filiæ  eorum,  vide- 
licet Rainaudus,  Johannes,  Willelmus,  Gertrudis  et  Regina. 

Hujus  laudationis  testes  sunt  très  monachi  de  Fonteneto,  videlicet  Andréas, 
Umbertus,  Hugo;  Walterius  de  Novilla  et  uxor  ejus.  Ut  autem  hoc  ratum  et 
inviolabile  perseveret,  presentem  cartam,  prece  ejusdem  Wiardi,  sigilli  nostri 
appensione  munire  curavimus. 

Actum,  anno  Incarnationis  Domini  m°  c°  xc°.  — Restât  sigillum. 

Cartulaire  de  l’abbaye  de  Fontenay,  H 6 ; Archives  de  la  Côte-d’Or. 

CDXIX. 

CHARTE  DE  MANASSÈS,  ÉVÊQUE  DE  LANGRES,  POUR  L’ABBAYE  DE  MOLÊME. 

(An  1190). 

L’évêque  rapporte  que  Robert-  le-Petit,  de  Ricey,  engagea  à l’abbaye  de  Molême,  pour 


424  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 

10  livres  de  Provins,  tout  ce  qu'il  possédait  à Gigny,  et  3 setiers  de  blé  sur  la  dîme  de 
Vertaut. 

Ego  Manasserius,  Dei  gracia  Lingonensis  episcopus,  notum  facio  presentibus 
et  fu  tu  ri  s quod  Robertus  Parvus,  miles  de  Riceio,  laudantibus  Th«na,  milite,  et 
Milone  fratribus  ejus,  obligavit  ecclesie  Molismensi,  sub  pignore  decem  librarum 
Pruvinensium,  quicquid  habebat  apud  Genneium  in  cunctis  commodis,  sine  ulla 
retentione,  sicut  mete  Roberti,  militis,  jam  defuncti,  de  Aiseio,  déterminant, 
dans  eidem  ecclesie,  in  elemosinam,  fructus  exinde  proventuros.  Itemque  tria 
bladi  sextaria  in  décima  de  Vertolio,  dicte  ecclesie  similiter  obligavit,  sub  dicto 
pignore.  Quod  ut  magisratum  habeatur,  sigilli  mei  impressione  confirmo.  Testes 
indeexistunt:  Wiardus,  Lingonensis  archidiaconus  ; magister  Petrus,  capellanus, 
et  multi  alii. 

Actum  est  hoc,  anno  Domini  m°  cü  nonagesimo. 

Cartulaire  de  Molême;  Ms.  du  XIITesiècle ; t.  ii.  Pxliv,  r»;  Arcb.  de  la  Côte-d  Or. 


CDXX. 

TESTAMENT  D’HAGANON,  SEIGNEUR  D’HERYY. 

.Vers  1190). 

Haganon  choisit  l’abbaye  de  Pontigny  pour  le  lieu  de  sa  sépulture,  et  fait  son  testament 
dans  lequel  il  donne  à ce  monastère  divers  biens  et  des  sommes  d’argent  ; puis  il  répartit  le 
reste  de  son  bien,  de  son  mobilier  et  de  l’argent  qu’il  possède  entre  un  grand  nombre  de 
maisons  religieuses,  de  léproseries,  et  d’églises  paroissiales. 

Noverint  universi,  présentes  litteras  inspecturi,  quod  dominus  Hagano  de 
Herviaco  fecit  testamentum  suum  in  hune  modum  : precepit  siquidem  medietatem 
omnium  mobilium  suorum,  pro  anima  sua,  si  discesseril,  in  elemosinam  erogari 
domiti  Pontiniaci,  in  qua  sibi  elegit  sepulturam  ; palefridum  suum  pro  decem 
I i bris  Pruviniensium  delegavit;  preterea  dédit  conventui  centum  solidos  in  pro- 
curationem  ipsius  ; portario  ejusdem  domus  centum  solidos  pro  faciendis  trice- 
nariis  ; eidem  viginti  solidos  pro  emendo  pane  ad  distribuendum  pauperibus  ; 
item  viginti  solidos  infirmario  monachorum  pro  pitanciis  infirmorum;  predictis 
quoque  monacliis  pro  anniversario  suo  dédit  Robertum  et  Benedictum  de  Cham- 
belene  et  Guillermum  de  Denimonia,  et  heredes  eorum,  et  plenam  justitiam  in 
ipsos,  qui  singulis  annis,  in  anniversario  predicti  Haganonis,  debent  reddere 
Pontiniacensibus  triginta  solidos  Pruviniensium,  unusquisque  eorum  decem; 
eisdem  eliam  dédit,  ad  faciendum  anniversarium,  vineam  quæ  Merceria  dicitur, 


XIIe  SIÈCLE. 


425 


totam,  que  sita  est  apud  Denemone;  decano  S.Florentini  dédit  sexaginta  solidos; 
domino  Canono  de  Hervi  culcitram  sericam  viridem,  et  coopertorium  degenotes, 
et  duo  lintea  cum  uno  auriculari  et  viginti  solidis;  capellano  suo  M.,  viginti 
solidos;  et  Odino,  clerico,  decem  solidos  ; et  leprosis  de  Hervi  viginti  solidos  ; 
S.  Stephano  Trecensi  viginti  solidos  ; S.  Petro  Trecensi  viginti  solidos  ; sancti- 
monalibus  S.  Marie  Trecensis  et  de  Fusse,  singulis  viginti  solidos  ; domui-Dei 
que  est  Comitis,  viginti  solidos;  ceteris  domibus-Dei  que  sunt  Trecis,  unicuique, 
quinque  solidos;  fratri  Huberto  Trecensi,  decem  solidos;  et  viginti  presbyteris 
viginti  solidos  ; domine  Mahot  viginti  solidos;  omnibus  neptibus  suis  que  sunt 
sanctemoniales,  unicuique  decem  solidos;  duobus  suis  nepotibus  de  Cella  et  de 
Moloimes,  unicuique  decem  solidos;  Parrenot  de  la  Celle,  quinque  solidos  ; 
viginti  domibus  leprosorum  que  sunt  inter  Trecas  et  Pontiniacum  viginti  solidos  ; 
presbytero  Summæ-Vallis,  cappam  suam  pluvialem;  Miloni  de  Hervi,  filiolo  suo, 
viginti  solidos  ; decano  Autissiodorensi  S.  Stephani,  viginti  solidos;  S.  Germano 
et  S,  Stephano,  unicuique  quadraginta  solidos;  quadraginta  ecclesiis  de  castel- 
lania  Herviaci  et  S.  Florentini,  que  magis  vicine  sunt,  unicuique  decem  solidos; 
ecclesie  de  Herviaco,  singulis  annis,  pro  anniversario  suo,  quinque  solidos  ; item 
leprosis  de  Hervi  decem  solidos  annuatim  persolvendos  in  redditibus  furni; 
ecclesie  de  Summavalle  sextarium  avene  quod  Clarinus  debet  pro  anniversario 
suo;  domui  de  Chancicur  tria  quarteria  prati  que  sunt  contigua  pratis  predicte 
domus;  ecclesie  Denemone,  quartam  partem  modii  vini,  pro  anniversario  suo; 
ecclesie  S.  Stephani  Trecensis,  quadraginta  solidos  pro  anniversario  suo;  Domui- 
Dei  Trecensis,  que  est  Comitis,  decem  solidos,  pro  anniversario  suo,  quos  Bene- 
dictus  debet;  ecclesie  S.  Pétri  de  Àusum  arpentum  prati  quod  sedet  in  noa  de 
Agaret,  et  arpentum  nemoris,  si  illud  explanare  voluerint,  pro  anniversario  suo; 
ecclesie  de  Liberis-Vallibus,  sextarium  avene  et  viginti-septem  denarios  in  con- 
suetudinibus  de  Chaineio,  pro  anniversario  suo.  Hoc  testamentum  quod  in  carta 
presenti  continetur,  ego  Hagano,  teneri  precipio  et  sigilli  nostri  auctoritate  con- 
firmo  ; preterea,  rogo  abbatem  Pontiniaci  et  abbatem  S.  Michaelis  et  decanum 
S.  Florentini,  utipsi  presentem  cartam  sigillis  suis  corroborent,  et  hoc  testamen- 
tum meum,  sicut  a me  dispositum  est,  fideliter  exsequantur. 

Original,  scellé  autrefois  de  trois  sceaux  ; écriture  de  l’an  1190  environ  ; Arch.  de 
l’Yonne;  F.  de  l’abbaye  de  Pontigny,  L.  v,  s.-l.  2e. 


II 


54 


426 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CDXXI. 

DONATION  PAR  HENRI,  COMTE  DE  TROYES,  A L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

{An  1190). 

Le  comte,  étant  à Vézelay  sur  le  point  de  partir  pour  la  Terre-Sainte,  donne  aux  moines 
de  Pontigny  l’exemption  des  droits  d’entrée  et  d’autres  taxes  pour  200  muids  de  vin  de 
leur  récolte  qu’ils  amèneront  vendre  annuellement  à Troyes. 

Ego  Henricus,  Trecensis  cornes  palatinus,  notum  facio  presentibus  et  futuris 
quod,  pro  salute  anime  mee  et  antecessorum  meorum,  dedi  Deo  et  ecclesie  Pon- 
tiniacensi  liane  libertatem  in  perpetuum,  videlicet  ut,  singulis  annis  de  vino  suo 
pro  sua  voluntate  adducere  possint  Trecas  et  vendere  ducentos  modios,  sine 
intragio  et  onini  cujuscumque  consuetudinis  exactione.  Et  ut  donum  liujus  pre- 
fate  elemosine  mee  ratum  babeatur,  sigilli  mei  impressione  roboravi. 

Actum  aput  Verzelayum,  cum  essem  in  itinere  Jerosolimitano,  anno  Verbi 
incarnati  m°  c°  oçtogesimo  decimo.  Datum  per  manurn  Haicii,  cancellarii. — Nota 
Johannis. 


Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l'Yonne;  P.  de  labbayede  Pontigny,  L.  îv, 
S.-l.  4e. 

Par  une  charte  de  la  même  année  1190,  Marie,  comtesse  de  Troyes,  déclare  que  son 
fils  le  comte  Henri,  partant  pour  Jérusalem,  a donné  à l’abbaye  de  Pontigny, 
pour  le  repos  de  son  âme  et  de  celle  de  son  père,  10  livres  de  revenu  sur  les 
foires  de  Troyes  ; les  gardes  des  foires  paieront  cette  rente  en  deux  parties  : 
cent  sous  aux  foires  de  Saint-Jean  et  cent  sous  à celles  de  Saint-Remy.  En 
reconnaissance,  le  monastère  a promis  de  célébrer  à perpétuité  une  messe  du 
Saint-Esprit  pendant  la  vie  du  comte,  et  une  messe  des  morts  après  son  décès.— 
Ibid. 


CDXXII. 

CHARTE  DE  L’ÉVÊQUE  D’AUTUN  POUR  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(An  1190). 

L’évêque  atteste  les  libéralités  faites  par  Arlerius  de  Quarréà  l’abbaye  de  Reigny,  savoir; 
d’une  partie  de  la  forêt  de  Chasan,  et  de  tout  droit  de  pâturage  dans  sa  terre  située  à 
Quarré.  — Ratifié  par  Hugues,  seigneur  de  Chastellux. 

Ego  G.,  Dei  gratia  Eduensis  episcopus,  notum  fieri  volo  presentibus  et  futuris 


XIIe  SIÈCLE. 


427 

quod  Aiierius,  miles  de  Carreia,  dédit  et  concessit  in  elemosina  Deo  et  Beatæ- 
Mariæ  et  fratribus  de  Regniaco  partent  suant  nemoris  de  Chasan,  sicut  rivus  divi- 
dit  a capite  prati  usque  ad  Cosam,  et  usque  ad  nernus  fralrum  Regniacensium 
et  nernus  Pontii  militis  de  Petra-Pertusa.  Item  dédit  et  concessit  idem  Arlerius 
prenominatis  fratribus  ornne  genus  pasturarum  jure  perpetuo  possidendum  in 
toia  terra  sua,  que  est  in  finagio  de  Carreia,  in  nemoribus  et  in  terris  planis,  tant 
porcis  quant  ceteris  animalibus.  Verumtamen  si  fratres  Regnaci  aliquid  commi- 
serint  in  terra  determinata,  vel  animalia  eorurn  in  forefacto  capta  fuerint,  restau- 
rato  capitali,  iidem  fratres  ab  omni  alia  exactione  liberi  et  absoluti  remanebunt. 

Laudavit  lioc  Aalaiz,  uxor  ejusdem  Arlerii,  et  Hugo,  dominas  Castrilucii,  a 
quo  hoc.  totum  idem  Arlerius  iu  casamenlo  tenebat.  il uj us  rei  testes  sunt  : Ber- 
nardus  de  Stabulis,  archipresbyter  et  Gerardus  de  Carreia,  presbyter.  Ut  autem 
istud  ratum  et  firntum  permaneat,  et  a fratribus  Regniaci  libéré  in  perpetuum 
possideatur,  sigilli  ntei  munimine  volui  roborari. 

Actum,  anno  ab  Incarnatione  Dontini  aj°  c°  xc°. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  de  l'abbaye  de  Reigny  L.  u, 
s.-l.  3e. 


CDXXIII. 

CHARTE  DE  PHILIPPE-AUGUSTE  POUR  LE  CHAPITRE  DE  SENS. 

(An  1190). 

Le  roi  reconnaît  que  toute  la  justice  de  Pont-sur-Yonne  appartient  au  Chapitre  de 
Sens,  qui  a droit  d’y  recueillir  les  successions  des  étrangers  et  d’y  percevoir  le  minage 
sur  les  grains. 

In  nomine  sancle  et  individue  Trinitatis,  anten.  Pltilippus,  Uei  gratia  Fran- 
corum  rex.  Noverint  universi,  présentes  pariter  et  futuri,  quod  contentio  erat  inter 
nos  et  canonicos  Senonensis  ecclesie  super  j usticia  et  remansionibus  advenarunt 
in  villa  de  Pontibus-super-Yonam,  et  de  minagio,  hoc  modo,  sacramento  prestito 
a servientibus  nostris,  lerminata  fuit.  Didicintus  a servientibus  nostris  quorum 
juramentum  ad  cognicionent  rei  recepimus,  quod  tota  justicia  canonicorum  est 
in  villa  de  Pontibus,  et  rentansiones  advenarunt  in  villa,  et  minagium  eorumdem 
canonicorum  super  omîtes  homines  ville.  Nos  vero  jura  ecclesiarum  illibata 
conservare  volentes,  rei  veritatem,  prout  diximus,  cognoscentes,  eam  ratant  et 
stabilem  esse  voluntus.  Quod  ut  perpétuant  et  inconcussam  sorciatur  firmitatem, 
présentent  paginant  sigilli  nostri  auctoritate,  et  nominis  nostri  caractère  inferius 
annotato,  communiri  precepintus. 


428  CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Actum  apud  Yirziliacum,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  nonagesimo, 
regni  vero  nostri  duodecimo;  astantibus  [in  palatio  quorum  nomina  apposita 
sunt  et  signa]  : signum  comitis  Theobaldi,  dapiferi  nostri  ; signum  Guidonis, 
buticularii  ; signum  Matliei,  camerarii  ; signum  Radulfi,  constabularii.  Data, 
vacante  cancellaria. 

Dans  un  vidimus  de  saint  Louis,  D 142  r,  E,  112  v°.  — Cité  dans  Delisle,  Catal. 
des  actes  de  Philippe-Auguste,  n°  3?2. 


CDXXIV. 

CESSION  DE  LA  GRANGE  DE  NOSLON  A TITRE  DE  FIEF. 

(An  1190). 

Salo,  doyen  du  Chapitre  de  Sens,  atteste  que  Pierre,  abbé  de  Saint- Jean  de  cette  ville,  a 
donné  à Garnier  du  Pré,  citoyen  de  Sens  et  à ses  héritiers,  la  grange  de  Noslon,  à titre  de 
fief.  Garnier  fit  don  au  couvent  de  100  livres  parisis  en  reconnaissance  de  cette  cession. 

Salo,  Senonensis  ecclesiæ  humilis  [decanus]  et  universum  ejusdem  ecclesiæ 
capitulum,  omnibus  tara  futuris  quant  præsentibus  ad  quos  litteræ  præsentes 
pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod  dilectus  vir  Petrus, 
abbas  Sancti-Johannis,  de  assensu  etiam  capituli  sui,  donavit  in  casamentum  et 
hominium  Garnerio  de  Prato,  civi  Senonensi  et  heredibus  suis,  granchiam  de 
Noolon,  perpetuo  possidendam  cum  omnibus  appendiciis  suis,  cum  pralis  etiam 
et.  tota  terra  arabili  quam  ecclesia  Sancti-Johannis  babebat  a domo  leprosorum 
Senonensium  usque  ad  villam  quæ  dicitur  Quisy. 

Garnerius,  vero,  in  recompensationem  liujus  donationis,  donavit  præfato 
abbati  et  capitulo  suo  centum  libras  Parisienses,  ad  redditus  emendos  ecclesi  æ 
suæ.  Cum  autemopus  fuerit  præfatus  Garnerius  et  hæredessui,  abbati  sive  capi- 
tulo unius  equi  quadraginta  solidis  servicium  exhibebunt;  quem,  dum  tenuerint 
eis  servicium  facere  non  tenebuntur.  Si  vero  grancliia  sive  terra  ilia,  aut  prata, 
censum  aliquent  debent,  abbas  et  capitulum  suunt  illud  persolvent.  Ut  hoc  autern 
maneat  ratum  et  inconvulsum  presenti  scripto  fecimus  annotari  et  sigilli  nostri 
intpressione  muniri. 

Actum  Senonis,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°  xc°.  Data  per  manum  Gaufridi 
præcen loris  et  cancellarii  nostri. 

Copie  du  XIIIe  siècle,  tirée  du  Cart.  de  l'Archevêché  de  Sens  contenant  519  folios,- 
Fonds  de  l'abbaye  de  Saint-Jean  de  Sens. 

L’archevêque  de  Sens  a également  approuvé  l’acte  ci-dessus  en  1190.  — Cartul.  de 
l’Archevêché,  t.  n,  f°  xxvn,  r°;  Bibl.  impér. 


XIIe  SIÈCLE. 


429 

En  1201  (120?)  janvier,  Guillaume,  abbé  de  Sainl-Jean,  rapporte  qu’après  une  pos- 
session assez  longue  de  la  lerre  de  Noslon  par  Garnier  du  Pré,  il  lui  en  a con- 
testé la  jouissance.  Cependant , par  l’intervention  du  roi  et  en  sa  présence,  il  fit  un 
accord  avec  ledit  du  Pré  par  suite  duquel  il  lui  céda  à titre  de  fief  et  à charge 
d’hommage  ladite  grange  de  Noslon.  — Cartul.,  ibid.,  f“  xxvm,  vu. 


CD  XXV. 

CHARTE  DE  LA  REINE  ADÈLE  POUR  L’ABBAYE  DE  SA  INT- MA  RI  EN. 

(An  1190-91 , janvier). 

La  reine  fait  don  au  monastère  de  Saint-Marien  et  aux  religieuses  de  Valprofonde,  pour 
le  repos  de  son  âme  et  de  celle  du  feu  roi,  son  époux,  d’un  gort  qu’elle  possède  à Ville- 
neuve  sur  le  bord  de  l’Yonne,  au-dessus  du  pont. 

Àdela,  Dei  gratia  Francorum  regina,  omnibus  in  perpetuum.  Noverint  uni- 
versi,  tam  présentes  quant  futuri,  quod  ecclesie  Sancti-Mariani  Autissiodorensis 
et  sororibus  Yallis-Profunde,  ob  remediutn  anime  domini  nostri  pie  recordationis 
Ludovici,  Francorum  regis,  et  nostre,  de  bonitate  et  clementia  karissimi  filii 
nostri  Pbilippi,  illustris  Francorum  regis,  uberius  confidentes,  dedimus  et  eon- 
cessimus  gurgitem  unutn  quem  apud  Vilîam-Novam,  in  fluvio  Icaune  supra 
pontem,  babebanms,  eisdem  libéré  et  quiete  in  perpetuum  habendum  et  possi- 
dendum.  Quod  ut  perpetue  stabi litatis  obtineal  munimentum,  sigilli  nostri  auc~ 
toritate  fecimus  roborari. 

Actum  Villenove,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  nonagesimo;  mense  januario  (1). 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l'Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  de  Saint-Marien, 
L.  xli,  s.-l.  i". 


CDXXVI. 

CONFIRMATION  DU  DON  DE  LA  DIME  DE  JOUX  A L’ABBAYE  DE  MOUTIER- 

SAINT-JEAN. 

(An  1191). 

Pierre,  abbé  de  Saint- Bénigne  de  Dijon,  atteste  que  Mathias,  fils  du  maire  de  Chablis, 

(1)  Le  roi  Philippe-Auguste  ratifia  cette  donation  de  sa  mère,  par  une  charte  datée  de 
Sens,  au  mois  de  décembre  1197.  — Ibid. 


430 


CARTULAIRE  GÉNÉRAI,  DE  L’YONNE. 

étant,  à Oudun,  grange  des  moines  de  Reigny,  a renoncé  aux  2/3  des  dîmes  de  Joux  qu’il 
contestait  aux  moines  de  Moutier-Saint-Jean. 

Ego  Petrus,  Dei  gratia  S.  Benigni  Divionensis  abbas,  domini  Lingonensis 
episcopi  vicarius,  notum  facio  universis  quod  Matthias,  filius  maioris  de  Cha- 
bleia,  calumniabalur  duas  partes  in  décima  de  Jous;  tandem  veto  recognovit 
quod  injuste  vexabat  ecclesiam  S.  Joannis  Reomansis  super  eadem  décima, 
totamque  calumniam  guerpivit  ; et  si  quid  in  ipsa  décima  juste,  vel  injuste  habe- 
bat,  vel  habere  debebat,  totum  ex  integro  prædictæ  ecclesiæ,  pro  remedio  animæ 
suæ  et  antecessorum  suorum,  libéré  in  eleemosynam  tradidit  et  concessit.  Fecit 
autem  hoc  apud  Odunum,  grangiam  de  Rigneio,  coram  bis  testibus  : Testes 
Hugo,  abbas  S.  Joannis  Reomaensis;  Willelmus  de  Quinceio;  Hugo  de  Molen- 
dinïs ; Simon  de  Vezeliaco  ; Milo,  prior  de  Jous;  de  laicis  : Martinus  pellipa- 
rius , Martinus  carnifex;  Joannes  de  Puteo  ; Iterius,  præpositus  de  Malleio  ; 
Rainaldus  Bucheraus,  vitricus ejus;  Humbaudus,  miles;  Laurentius  et  Leodega- 
rius,  famuli  abbatis. 

Utverohoc  firmius  staret  et  quietius,  fecit  istud  idem  Matthias  cum  laude 
matris  suæ  Bonæ,  et  nepotum  suorum  Joannis  et  Odonis  qui  apud  Chableiam 
laudaverunt,  ubi  coram  eis  eleemosyna  ipsa  recognita  fuit  et  recitata. 

Testes  de  laude  ipsorum  : Guarinus,  cantor  ; Willelmus  Brito  ; magister  Menar- 
dus;  Albertus  Pannellus;  Bertrandus  de  Ponte;  Stephanus  Godarz  ; Huelierius, 
capellanus  ; Armannus,  canonicus  ; Rodulfus,  presbyter;  Hugo  de  Nugle,  miles  ; 
Ervinus  et  Galterius,  præpositi  Ervi ; Martinus  Buchars. 

Nobis  etiam,  apud  Castellionem  quædam  tractantibus,  accessit  prædictus 
Matthias,  et  eleemosynam  præscriptam  se  ita  fecisse,  multis  audientibus,  coram 
nobis  recognovit,  eamque  in  manu  nostra  posuit;  et  ut  de  ilia  ecclesiam  Beati- 
Joannis  investiremus,  et  chartam  faceremus  postulavit.  Nos  igitur,  per  manum 
Willelmi  de  Quinceio,  ecclesiam  Beati-Joannis  de  ipsa  eleemosyna  investivimus, 
et  ut  eam  in  perpetuum  libéré  et  quiete  possideat,  præsentis  chartæ  auctoritate 
confirmamus.  Si  quis  ergo  contra  eam  ire  tentaverit,  nisi  resipuerit  et  emenda- 
verit,  anathema  sit. 

Actum  est  hoc  apud  Castellionem,  anno  ab  Incarnatione  Domini  millesimo 
centesimo  nonagesimo  primo. 


Reomaus,  seu  Hist.  Mon.  S.  Joannis  Reomaensis,  a P.  Roverio,  p.  226. 


XIIe  SIÈCLE. 


431 


CDXXVIÏ. 

CHARTE  DE  GAUTIER,  ÉVÊQUE  D’AUTUN,  POUR  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(An  1191). 

L’évêque  constate  la  donation  faite  aux  moines  de  Reigny  par  Ponce  de  Pierrepertuis, 
chevalier,  lorsqu'il  se  fit  moine  en  cette  maison,  de  tous  ses  droits  dans  la  forêt  de 
Montjuin  à Tréclin. 

Ego  Gauterius,  Dei  gratia  Eduensis  episcopns,  notum  fieri  volo  presentibus  et 
futuris  quod,  quando  Ponlius,  miles,  de  Petra-Pertusa,  reddidit  se  Deo  et  Beate- 
Marie  et  fratribus  de  Regniaco,  dédit  in  elemosinam  domui  Regniaci  ejusdemque 
loci  fratribus  quicquid  juris  habebat  in  loto  grosso  nemore  de  Monte-Juin,  libéré 
et  absque  ulla  retentione  perpetuo  possidendum  ; quod  dividitur  a nemore  de 
Carree,  sicut  rivus  ostendit  de  Malecuide,  usque  ad  illud  nemus  quod  Anselmus 
jamdictis  fratribus  prius  donavit.  Dédit  etiam  et  concessit  in  elemosinam  totum 
censum  quem  domus  Regniacensis  debebat  ei. 

Laudaverunt  boc  Obertus  et  Henricus,  filii  ejusdem  Pontii  et  Nazaria,  uxor 
Oberti,  et  fiîius  ejusdem  Pontii.  Hoc  donum  factum  fuit  apudPetram-Pertusam,  in 
manu  Ilelie,  abbatis  Regniacensis.  Hujus  rei  testes  sunt:  Johannes  medicus,mona- 
chus  Regniacensis;  Girardus,  presbyter  de  Carree;  Hugo,  dominus  de  Castelud; 
Herveus  de  Petra-Pertusa;  Gaufridus  de  Porta;  Willeltnus  Rastes,  de  Castelud, 
milites.  Sub  eisdem  testibus  laudavit  boc  Hugo,  dominus  de  Castelud,  de  cujus 
casamento  predictus  Pontius  lenebat  idem  nemus.  Ut  igitur  ista  rata  et  firma 
perpetuo  maneant,  presenti  scripto  et  sigilli  nostri  munimine  conlirmavimus. 

Acta  sunt  bec,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  xc°  primo. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  de  Reigny,  L.  u, 
s.-l.  3e. 

Au  dos  est  écrit  d’une  main  du  temps  :«  Carta  de  Treclin,  de  dono  Pontii  de  Petra- 
Pertusa,  de  nemore  de  Monte-Juin.  E.  :• 


CDXXVIÏ  I. 

TRANSACTION  ENTRE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  ET  L’ABBAYE  DE  SAINT -GERMAIN- 

DES-PRÉS. 


(An  1191). 

L’archevêque  rapporte  comment  les  contestations  qui  existaient  entre  lui  et  l’abbaye 
Saint-Germain  au  sujet  des  droits  de  procuration  qu’il  lui  réclamait  sur  les  églises 


432  CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

d’Esmant,  de  Bagneaux  et  de  Saint-Germain-près-Montereau,  ont  été  terminées  en  présence 
du  roi. 

In  nomine  sanctæet  individuæ  Trinitatis.  Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archie- 
piscopus  omnibus  ad  quos  litteræ  præsentes  pervenerint,  in  Domino  salutem. 
Notum  fieri  volumus  universis  præsentibus  et  futuris,  quod  discordia  quæ  erat 
inter  nos  et  Fulconem,  abbatem  Sancti-Germani  de  Pratis  et  ipsam  ecclesiam, 
de  procurationibus  quas  ab  eis  petebamus  in  Entant  et  Balneolo,  et  Sancto-Ger- 
mano  juxta  Musteriolum,  in  præsentia  domini  Philippi,  Francorum  regis,  ita 
terminata  est  : nos  siquidem  quittavimus  abbati  et  ecclesiæ  Sancti-Germani,  in 
perpetuum,  procurationes  quas  in  prædictis  locis  petebamus  ab  eis,  tali  modo  : 
Quod  abbas  et  successores  sui  nobis  et  successoribus  nostris,  vel  nostris  certis 
nuntiis,  pro  procurationibus  illis  reddent,  singulis  annis,  octo  libras  Parisienses 
apud  Emant,  in  octabis  Paschæ.  Et  si  nos,  vel  successores  nostri,  veniremus 
semel  in  anno  ad  Emant  vel  Balneolum,  vel  ad  villam  quæ  dicitur  Sanctus-Ger- 
manus,  abbas  et  successores  sui,  aut  ille  qui  domum  tenebit  récipient  nos  et 
successores  noslros,  et  vivemus  ibi  nos  et  successores  nostri  nocte  una  sumpti- 
bus  nostris  propriis,  ita  quod  ille  qui  domum  tenebit  non  tenebitur  aliquid  dare 
nobis  vel  successoribus  nostris  præter  hospitium,  nisi  hoc  de  gratia  facere  volue- 
rit.  Et  si  nos  vel  successores  nostri  semel  recepti  fuerimus  in  uno  prædictorum 
locorum,  non  tenebuntur  monachi  recipere  nos  vel  successores  nostros  in  aliquo 
illorum  trium,  eodem  anno.  Nos  autem  faciemus  quittari  jam  diclæ  ecclesiæ  et 
abbati  medietatem  decimæ  lanæ  a presbyteris  qui  sunt  in  ecclesiis  Sancti-Ger- 
mani per  archiepiscopatum  Senonensem  constitutis,  scilicet  Emant,  Balneolo,  et 
villa  quæ  dicitur  Sanctus-Germanus  juxta  Musteriolum.  Et  presbyteri  dictarum 
ecclesiarum  aliam  medietatem  ejusdem  decimæ  habebunt.  Nuntii  autem  abbatis 
Sancti-Germani  facient  fidelitatem  presbyteris  qui  in  dictis  ecclesiis  erunt  ; et 
presbyteri  per  nuntios  suos  nuntiis  abbatis  de  dicta  décima  communiter  et  tide- 
li ter  quærenda  et  inter  se  dividenda.  Quod  ne  valeat  alicujus  oblivione  deleri  vel 
malitiose  perverti,  sigillo  nostro  fecimus  id  confirmari,  astantibus  ecclesiæ  nostræ 
personis  : Salone,  decano;  Manasse,  archidiacono  ; Willermo,  thesaurario  ; Gau- 
frido,  præcentore.  Testes  liujus  rei  sunt:  Stephanus,  abbas  Sanctæ-Genovefæ  et 
canonici  illius,  Hugo  et  Àmalricus  ; Milo,  abbas  Sancti-Remigii  Senonensis; 
magister  Ansellus  de  Cancellaria  ; Ogerius  de  Avons. 

Actum  apud  Fontem-Blaudi,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  nonagesimo 
primo.  Data  per  manum  magistri  Pétri,  cancellarii  nostri. 

D.  Bouillard,  Hist.  de  l’abbaye  St.-Germain-des-Prés;  Preuves,  p.  50,  d’après  l’original. 

Cette  transaction  termina  une  contestation  au  sujet  du  droit  de  procuration  que 


XIIe  SIÈCLE. 


433 

l’archevêque  de  Sens  exerçait  d'une  manière  très-onéreuse  envers  l’abbaye  Saint- 
Germain.  Le  pape,  par  un  bref  de  l’an  1180,  avait  blâmé  le  prélat  d’arriver,  dans 
les  églises  dépendant  de  l'abbaye  où  il  avait  droit  de  procuration,  avec  une  escorte 
bien  plus  nombreuse  que  dans  d’autres,  et  qui  se  composait  de  soixante-dix  per- 
sonnes et  de  quarante  chevaux.  — Ibidem,  p.  47  et  48. 

La  même  année,  le  Chapitre  de  Sens  confirma  la  charte  de  l'archevêque  Gui.  — 
Ibidem. 


CDXXIX. 

TESTAMENT  FAIT  PAR  GUI  DE  PIERRE-PERTUIS,  MOURANT  A ACRE. 

(An  1191). 

Gui,  étant  à Acre  près  de  mourir,  s’adresse  à sa  femme  et  lui  exprime  ses  dernières 
volontés.  Il  donne  aux  Templiers  ZiO  sous  de  rente;  à l’hôpital  de  Jérusalem,  AO  sous  de 
rente  sur  Montluçon  en  Berry  ; aux  lépreux  de  Core,  20  sous;  aux  religieuses  de  Crisenon, 
le  moulin  de  Pierre-Pertuis;  etc. 

Cet  acte  fut  passé  en  présence  de  nombreux  témoins  et  notamment  d’Herbert,  vicomte 
de  Clamecy. 

Rarissime  uxori  sue  Guido  de  Petra-Pertuis  salutem  et  dilectionem.  Noveritis 
quod,  dum  in  lecto  extreme  egritudinis  laborarem,  mea  sic  disposui  : dedi  Deo  et 
fratribus  milicie  Templi  quadraginta  solidos  amiuatim  reddendos  de  redditibus 
meis  ; liospitali  Ierusalem,  quadraginta  solidos  recipiendos  apud  Mont-Lucon  in 
terra  de  Berri;  ecclesie  de  Corbegni,  xxv  solidos  liabendos  de  redditu  ipsius  ville  ; 
ecclesie  Belli-Montis,  decem  solidos  ad  emendum  duos  cereos  ; leprosis  de  Core, 
viginti  solidos;  ecclesie  de  Petra-Pertuis,  viginti  solidos;  ecclesie  de  Coluure, 
sexaginta  solidos  ; ecclesie  de  Canipo-Petroso,  decem  solidos  ; lampadi  ecclesie 
deSarmaise,  quindecim  solidos  de  redditu  ipsius  ville  ; monachis  de  Fontemorigni, 
decem  solidos  de  redditu  Nivernis  ; sanctimonialibus  de  La  Ferte,  residuum  red- 
ditus  Nivernis;  ecclesie  de  Cure,  viginti  solidos;  monachis  de  Yertelaio,  viginti 
solidos  ; sanctimonalibus  de  Crisenon,  molendinum  de  Petra-Pertuis  et  redditum. 
ïïec  omnia  que  supra  diximus  singulis  annis  reddenda  sunt.  Rogo  vos  ut,  audito 
meo  obitu,  predicta,  omni  contradictione  postposita,  reddatis  vel  reddi  diligenter 
faciatis.  Si  vero  que  supradicta  sunt  facere  recusaretis,  paternitatem  archiepis- 
copi  Bituricensis  et  episcopi  Octiensis  et  episcopi  Nivernensis  humiliter  imploro 
quatinus  usque  dum  que  disposui  assignentur,  terram  meam  sub  interdicto 
ponant,  et  vos  adid  faciendum  pro  posse  suo  sive  illunt  qui  terram  meam  tenue- 
rit,  sollicite  compellant.  Et  ut  hec  omnia  firma  sint  et  inconcussa,  sigilli  mei 
auctoritate  et  sigilli  Narjodi  de  Toci  et  sigilli  Stephani  Barnicari,  nepotis  mei, 

53 


it 


434  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

jussi  communiri.  Hujus  rei  testes  sunt  : Hugo  de  Molendinis  et  frater  ejus; 
Seguinus  et  Willelmus  de  Chandeniis;  Galterius  de  Sala  et  socii  ejus;  Gaufri- 
dus  d’Asnieres  et  Herbertus,  vicecomes  de  Clameci;  Simon  de  Maisi  ; Gaufridus 
Folcherius,  milites;  et  Mateus,  capellanus  de  Corbegni. 

Actum  apud  Accon,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  nonagesimo  primo. 

Cartulaire  de  Crisenon;  Bibl.  impériale,  n°  154. 

En  1225,  Gui,  seigneur  de  Pierre-Pertuis,  donna  à l’abbaye  de  Crisenon,  pour  le 
repos  de  Pâme  de  son  père,  de  sa  mère  et  de  la  sienne,  une  rente  de  2 setiers  de 
froment  et  4 gros  de  blé  sur  son  moulin  de  l’étang  de  Pierre-Pertuis.  — Tbid., 
f°  xxxiii,  v°,  pièce  82. 


CD XXX. 

ACCORD  ENTRE  L’ABBAYE  DE  CELLES  ET  L’ABBAYE  DE  QUINCY. 

(An  1191). 

Guillaume,  abbé  de  Saint-Pierre  de  Celles,  déclare  que  la  contestation  qui  existait  entre 
son  monastère  et  celui  de  Quincy,  au  sujet  de  la  dîme  des  vignes  que  cette  dernière  maison 
possédait  à Fyé,  a été  réglée  de  façon  que  les  moines  de  Quincy  paieront  A muids  de  vin 
au  prieur  de  Fyé  pour  les  1 A arpents  de  vignes  qu’ils  ont  des  chanoines  de  Châtillon. 

Ego  Guillelmus,  abbas  Sancli-Petri  de  Cella  et  ejusdem  ecclesie  conventus, 
notum  fieri  volumus  tam  futuris  quam  presentibus  quod  controversia  agitabatur 
inter  nos  et  ecclesiam  Quinciacenscm  super  decimis  vinearum  quas  fratres  Quin- 
ciaci  habent  in  parochia  de  Fie.  Tandem,  mediante  virorum  sapientum  consilio, 
omnis  dicta  controversia  sub  tali  compositione  sopita  est:  quod,  singulis  annis, 
dum  vinum  in  cupis  fuerit,  pro  quatuordecim  arpentis  vinearum  que  a canonicis 
Caslillionis  dicti  fratres  habent,  quatuor  modios  vin i puri  priori  de  Fie  exsol- 
vent. 

Ut  aulem  hoc  ratum  et  inconcussum  permaneat,  ego  Guillelmus,  abbas  Sancti- 
Petri  de  Cella  et  ejusdem  ecclesie  conventus,  preseniem  paginam  sigilli  nostri 
roboravimus. 

Actum,  anno  Verbi  incarnati  m°  xc°  i°. 

Original,  en  forme  de  chirographe,  scellé  autrefois  de  deux  sceaux  ; Arch.  de  l’Yonne,- 
Fonds  de  Quincy. 


XIIe  SIÈCLE. 


435 


CDXXXÏ. 


LETTRE  D’AGNÈS,  COMTESSE  DE  NEVERS,  SUR  L’ANNIVERSAIRE  DU  COMTE  GUI. 

(An  1191). 

Mathilde,  comtesse  de  Tonnerre,  avait  donné  au  Chapitre  d’Auxerre  la  moitié  d’une 
maison  pour  fonder  l’anniversaire  du  comte  Gui,  son  père,  et  aux  monastères  de  Saint- 
Germain  et  de  Saint-Marien,  l’autre  moitié.  Et  comme  cette  maison  fut  ensuite  brûlée 
dans  l’incendie  général  de  la  ville,  la  comtesse  la  vendit  à des  artisans,  du  consentement 
des  trois  églises,  et  en  attribua  tout  le  revenu  au  Chapitre  pour  faire  les  deux  anniversaires 
du  comte  Gui  et  d’elle-même. 

La  comtesse  Agnès  et  son  mari  confirmèrent  cette  donation,  et  exemptèrent  les  habi- 
tants de  cette  maison  de  divers  services  publics. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Agnes,  comitissa  Nivernensis, 
notum  fieri  voie  lam  futuris  quam  presentibus  quod,  cum  karissima  mater  mea, 
Mathildis,  comitissa  Tornodori,  medietatem  domus  qnam  émit  ab  Hugone  de 
Barris,  pro  remedio  anime  sue  et  pro  faciendo  anniversario  Guidonis,  comitis, 
bone  memorie,  patris  mei  et  suo,  ecclesie  et  canonicis  B.  Stepbani  dedisset,  et 
aliam  medietatem  ecclesiis  S.  Germani  et  S.  Mariani,  saniori  postmodum  usa 
consilio,  quod  profaciendis  duobus  anniversariis  parum  videbatur  douasse  eccle- 
sie B.  Stepbani,  presertim  cum  domus  ilia  communi  incendio  combusta  l’uisset, 
nec  sine  sumptuoso  labore  posset  refici,  totam  illam  domum  cum  cellario  con- 
cessit,  laudantibus  fratribus  prenominatarum  ecclesiarum,  et  partes  suas  omnino 
quittantibus,  ita  quod  medietas  redditus  qui  proveniet  de  quinque  operatoriis  et 
cellario  ipsius  domus,  in  anniversario  Guidonis,  comitis,  patris  mei,  alia  medie- 
tas in  anniversario  prefate  matris  mee  dividatur  canonicis  qui  servitio  intererunt, 
et  ceteris  clericis,  prout  mos  est  in  ilia  ecclesia  dividere.  Ut  autem  boc  pie  devo- 
tionis  donum  stabile  foret  et  ratum,  P.  karissimus  vir  meus,  antequam  Jberoso- 
lymam  iret,  et  ego  laudavimus  et  sigillis  nostris  confirmavimus.  Insuper  ut 
redditus  perpetui  manerent,  etaugeri  potius  possent  quam  minui,  omnes  illos  qui 
quinque  operatoria  et  cellarium  sepedicte  domus  conduxerint,  ab  exercilu  et 
cbevalcbia  et  excubatione,  scilicet  a custodia  ville  de  nocte,  que  vulgo  cercbia 
dicitur,  quittavimus  et  frangevimus,  et  eos  ab  his  tribus  servitiis  immunes  et 
quietos  perenniter  fore  concessimus.  Hancvero  ultimam  donationis  mutationem, 
et  tolius  domus,  sicut  supra  scriptum  est,  ecclesie  B.  Stepbani  a maire  meafac- 
tam  donationem,  cum  pretaxata  bospitum  franebisia  et  libertate,  ego  Agnes, 


436  CARTDLAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

comitissa  Nivernensis,  iterum  laudo,  et  presenti  pagina  sigillo  meo  roboratacon- 
firmo.  Debet  autem  sepenominata  domusxn  denariosde  censu.  Prions  donationis 
et  confirmations  testes  sunt  : Droco  de  Melloto  ; Lethericus  Baledart  ; Milo  Bor- 
nus;  Petrus  Cboselli  ; Petrus  de  Corcon  ; Regnaudus,  clericus  eomitisse  Torno- 
dori;  Gaufridus,  capellanus  P.comitis,  et  plures  alii.  Hujus  autem  secunde  con- 
fîrmationis  testes  sunt  : eadem  mater  mea;  idem  Petrus  de  Corcon  ; idem  Milo 
Bornus;  magister  Zacharias,  notarius  meus. 

Data  apud  castrum  Malliacum,  anno  Domini  millesimo  centesimo  nonagesimo 
primo,  régnante  Philippo,  rege  Francorum  ; Hugone  vero  episcopo,  présidente 
sedi  ecclesie  Autissiodorensis. 

Ex  Cartul.  Capit.  Auliss.,  fol.  Lu.  — Lebeuf,  Mém.  sur  l’Hist.  d'Auxerre,  Preuves, 
n°  83,  t.  iv,  2e  édition. 


CDXXXII. 

CHARTE  DE  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  UES  LÉPREUX  DE  VILLUIS. 

(An  1191). 

L’archevêque  rapporte  que  Garnier  de  Villiers-Boneux,  étant  devant  lui  à Sens,  ratifia 
le  don  que  son  frère  Gui,  qui  partait  pour  Jérusalem,  avait  fait  aux  Lépreux  de  Villuis 
d’une  rente  en  grains  sur  les  dîmes  de  Villiers-Boneux. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  ist.e 
pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod,  veniens  ante  nos, 
Senonis,  Garnerius  de  Vilerbonous,  miles,  laudavit  et  concessit  elemosinam 
quant  Guido,  frater  ejus,  Jherosolimam  profecturus,  fecerat  leprosis  de  Vileuis 
super  duobus  sextariis  avene  percipiendis,  singulis  annis,  ad  festum  Omnium- 
Sanctorum,  in  décima  de  Villebonous  ; una  mina  videlicet  frumenti,  una  mina 
siliginis,  una  mina  tremesii  et  una  mina  avene.  In  cujus  rei  memoriam,  présen- 
tera carlam  notari  fecimus  et  sigilli  nostri  muniri  impressione. 

Actum,  anno  Incarnationis  m°  c°  xc°  i°.  Datum  per  manum  magistri  Pétri, 
cancellarii  nostri. 

Carlulaire  du  prieuré  de  la  Cour-Notre-Dame  ; Ms.  du  XVIe  siècle,  f°  clxiii,  v°,  Arch. 
de  l’Yonne. 


XIIe  SIÈCLE. 


437 


CDXXXIII. 

DÉCLARATION  DES  DROITS  RESPECTIFS  DU  COMTE  DE  CHAMPAGNE  ET  DU  PRÉVÔT 
DE  CHABLIS  DANS  CETTE  VILLE. 

(Fin  du  XII*  siècle.) 

Il  résulte  de  cet  acte  que  lout  ce  que  le  seigneur  de  Noyers  possède  à Chablis  est  du 
fief  du  comte  de  Champagne.  Tous  les  chevaliers  qui  habitent  Chablis  et  qui  sont  d’àge 
suffisant,  doivent  serment  au  comte.  Les  habitants  doivent  suivre  le  comte  à la  guerre,  à sa 
première  réquisition.  Le  comte  a les  eschoites  des  hommes  libres  qui  n’ont  pas  de 
seigneur.  Il  a la  garde  de  tous  les  habitants;  le  ban  des  vendanges  avec  Saint -Martin  ; 
etc. 

Quidquid  dominus  Noeriorum  habet  apud  Cliableias  est  de  feodo  domini  comi- 
tis  Campaniæ. 

Omnes  homines,  quotquot  sunt  apud  Cliableias,  sive  milites,  sive  tilii  militum 
qui  liabent  ætatem,  cujuscunque  sint  conditionis,  debent  esse  jurati  comiti  sub 
bac  forma  : Ego  juro  quod  ego  ero  fidelis  comiti  de  cetero,  et  quod  ego  servabo 
membra  ejus  et  honorem  ejus,  pro  posse  meo,  sic  me  Deus  adjuvet,  et  hac  sancta 
salva  fidelitate  Beati-Martini  etexceptis  clericis. 

Si  cornes  l'aciat  clamare  quod  sacramentum  sibi  debitum  faciant,  omnes  illi 
qui  non  fecerint  ad  terminum  clamatum,  nisi  légitima  excusatione  se  excusave- 
rint,  per  sexaginta  solidos  debent  ei  emendare,  cujus  medietatem  emendæ  debet 
habere  cornes,  et  aliam  præpositus.  Similiter,  cum  omnes  homines  debeant  esse 
jurati  præposito  Chableiæ,  cujuscunque  conditionis  sint,  si  præpositus  fecerit 
clamare  quod  faciant  sibi  sacramentum  debitum,  et  non  fecerint,  debent  emen- 
dare præposito  per  sexaginta  solidos,  cujus  emendæ  medietas  est  eomitis  et  alia 
medietas  præpositi. 

Si  cornes  fecerit  clamare  quod  omnes  exeant  post  ipsum,  vel  post  mandatum 
ejus,  pro  negotio  ejusdem  villæ,  omnes  debent  exire  post  ipsum,  et  si  non  exie- 
rint,  nisi  légitima  excusatione  se  excusaverint,  per  sexaginta  solidos  debent  ei 
emendare;  cujus  emendæ  medietas  est  præpositi  et  alia  medietas  eomitis,  ita 
tamen  quod  eadem  die  possint  homines  ad  domum  suam  reverti  ; similiter  post 
præpositum  vel  mandatum  ejus  tenentur  exire,  si  non  debent  emendare. 

Cornes  habet  bannum  de  vino  vendendo  per  très  septimanas  apud  Cliableias. 
Similiter  Beatus-Martinus  per  très  septimanas,  quocunque  tempore  voluerint,  ita 
tamen  quod  serviens  domini  eomitis  debet  mandatum  Beati-Marti. i convenire,  si 


438  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

voluerit  bannum  suum  ponere,  et,  si  voluerit,  cornes  potest  bannum  suum 
ponere.  Similiter  in  toto  territorio  de  Chableis  quod  debet  bannum,  non  debet 
aliquis  vindemiare  vineas  suas  usque  ad  festum  Sancti-Remigii,  nisi  per  ntanda- 
tum  comitis  et  mandatum  Beati-Martini,  et  si  emenda  in  utroque  banno  eve- 
nerit,  medietas  est  comitis  et  medietas  Beati-Martini. 

Omnia  fossata  quæ  sunt  circa  castrum,  et  omnia  fossata  quæ  sunt.  circa  bur- 
gum  et  mûri  castri  cum  fortericia,  sunt  comitis  et  Beati-Martini,  et  tota  justitia 
et  emendæ  in  eisdem  locis  ; in  eisdem  vero  fossatis  cornes  non  potest  aliquid 
ædificare  sine  præposito,  nec  præpositus  sine  comité. 

Cornes  babet  escasuras,  apud  Chableias,  omnium  hominum  liberorum  et  suo- 
rum,  et  omnium  exlraneorum  qui  non  habent  dominum.  Omnes  liomines  qui  sun 
apud  Chableias  sunt  in  custodia  comitis,  tant  clerici  quant  laici,  tam  monachi 
quant  conversi  ; et  si  totus  recursus  villæ  pertinet  ad  comitem,  de  omnibus  quæ 
per  curiam  Beati-Martini  non  poterunt  emendari.  Cornes  babet  census  suos  apud 
Chableias,  in  quibus  babet  vendas  et  homines  suos  et  moiam,  et  plateas  circa 
niotani  et  domos  in  Castro  et  in  burgo.  Item  babet  avenam  et  vinurn  pro  salva- 
mento  et  denarios. 

Item  contes  babet  quatuor  servientes  in  villa  qui  non  justiciant  nisi  per  comi- 
tem ; et  isti  non  reddunt  nec  gellagium,  nec  minagium,  nec  aliant  costumant  in 
villa,  nec  aliquid  ponunt  in  misis  villæ  ; et  potest  eos  mutare  cornes  pro  volun- 
tale  sua.  Item  contes  babet  procurationem  suant  in  villa,  singulis  annis,  et 
omnes  ponunt  in  procuratione  ejus,  exceptis  clericis,  militibus,  servientibus 
comitis  et  Beati-Martini.  Præco  semper  debet  clamare,  quando  clamat  bannum,  ex 
parte  Beati-Martini  et  ex  parte  comitis  et  non  aliter,  et  non  alium  in  clamore. 

Cbantereau-Léfelivre,  Traité  des  fiefs,  Preuves,  p.  13,  d'après  le  Cartul.  de  Cham- 
pagne. — Arcfi.  de  l’Yonne  ; Fonds  de  la  prévôté  de  Chablis  ; Recueil  imprimé, 
p.  133. 

CDXXXIV. 

DÉCLARATION  DES  DROITS  DU  PRÉVÔT  DE  SAINT-MARTIN  DE  TOURS  A CHABLIS. 

(Fin  du  XIIe  siècle). 

La  ville  de  Chablis  avec  tout  son  territoire  dépend  de  Saint-Martin  de  Tours.  Tous  les 
habitants,  clercs,  chevaliers  ou  autres,  doivent  serment  de  fidélité  au  Prévôt.  Ce  serment 
prime  celui  qu’ils  doivent  au  comte  de  Champagne.  Le  seigneur  de  Noyers  est  voyer  de 
Chablis.  Le  prévôt  ou  son  maire  peuvent  seuls  rendre  la  justice  aux  habitants  de  Chablis 
qui  appartiennent  A Saint-Martin  ; etc. 

Villa  Chableiæ  est  B.  Martini  Turonensis,  cum  aquis,  pascuis,  pratis,  aqua- 


XIIe  SIÈCLE. 


439 


rumve  cursibus,  terris  cultis  et  incultis,  cum  decimis,  molendinis,  furnis,  tertiis, 
censibus  et  ecclesiis,  et  totum  territoriimi.  Omnes  homines  cajuscunque  sint 
apud  Chableias,  tam  clerici  quam  milites,  et  omnes  aliilaici,  sunt  jurati  præposito 
contra  omnes  viventes.  Laici  vero  omnes,  cujuscunque  homines  sint,  sunt  jurati 
domino  Campaniæ,  vel  mandato  ejus  quisquis  ille  sit,  salva  fidelitate  Beati-Mar- 
tini.  Dominus  Noerii  est  viarius  Chableiæ,  et  non  potest  ponere  apud  Chableiam 
viarium  qui  non  juret  quod  fidelis  erit  præposito  Beati-Martini,  quod  vitam  et 
honorem  et  membra  ejus  pro  posse  suo  servabit.  De  omni  fundo  terræ  debet 
præpositus  diem  assignare,  vel  maiori  ejus.  Si  de  capite  horninis  cognoscentis 
Beatum-Martinum  sit  clamor,  nullus  audiet  clamorem,  vel  placitum  tenebit,  nisi 
solus  præpositus.  Nullus  habet  remanentiam  apud  Chableiam  nisi  Beatus-Marti- 
nus.  Sed  si  quis  infra  annum  quo  Chableiam  venerit,  vel  uxorem  duxerit,  liber- 
tatem  suam  dederit  Beato-Martino  : ex  tune  liber  remanebit,  ni  per  annum  et 
diem  foras  Chableiam  fuerit,  et  tune  se  iterum  dare  Beato-Martino  poterit.  Nullus 
potest  jusliciare,  vel  debet  homines  Beati-Martini,  nisi  solus  præpositus,  vel  maior 
ipsius.  Si  vero  aliquis  hominum  Beati-Martini  clamorem  faciat  de  alio  homine 
Beati-Martini,  præpositus  Beati-Martini  deducit,  et  tenet  placitum  sine  viario ; et 
si  fuerit  planus  clamor,  videlicet  usque  ad  valentiam  trium  solidorum,  totus 
clamor  est  præpositi,  ita  quod  viarius  nihil  ibi  habet.  Si  vero  discordia  non  possit 
finiri  nisi  per  judicium,  tune  præpositus  vocat  viarium  domini  Noerii,  et  præposi- 
tus mitt.it  ad  judicium  faciendum  ; similiter  et  viarius  ex  parte  domini  Noerii.  Sed 
tune,  secundum  consuetudinem  villæ,  non  fit  judicium,  sed  assignat  alium  diem 
præpositus,  et  ad  alium  diem  mittunt  ad  judicium.  Et  non  fit  similiter  judicium 
ea  die;  tertio  assignat  præpositus  aliam  diem,  et  tune  non  fit  similiter  judicium  ; 
quarto  assignat  diem  præpositus  competentem,  et  tune  præpositus  facit  judicium 
sine  viario,  et  sine  aliquo  qui  sit  ex  parte  domini  Noerii  ; ipse  solus  cum  suis 
quos  voluerit  advocare,  et  si  judicata  ibi  fuerit  emenda,  viarius  inde  habebit 
medietatem.  Si  vero  judicetur  quod  una  partium  faciat  alteri  sacramentum,  vel 
unus  possit  monstrare  contra  alium  duellum,  ille  qui  debet  recipere  sacramen- 
tum, potest  si  velit  adversarii  sui  recipere  sacramentum,  vel,  si  noluerit, 
condonare,  non  requisito  viario  : si  vero  fiat  ibi  duellum,  dominus  Noerii 
habet  medietatem  forisfacti,  et  potest  duellum,  si  voluerit,  prorogare  per  unam 
diem  et  præpositus  per  aliam.  Clamores  hominum  liberorum,  præterquam 
clericorum  qui  sunt  præpositi  sernper,  et  hominum  militum,  et  sanctorum  alio- 
rum  quam  Beati-Martini  et  eorum  quos  dominus  Noerii  habet  apud  Chableiam 
sunt  viarii ; sed  ipse  non  potest  facere  judicium  de  illis,  sed  adducet  eos  in 
curia  præpositi;  et  præpositus  mittet  ad  judicium  primo,  secundo  et  tertio,  et 


440 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE, 
viarius  sirailiter  cum  eo,  et  non  fit  judiciurn,  sicut  dictum  est,  et  quarto  mittit 
præpositus  ad  judiciurn  sine  viario,  et  facit  judiciurn  sine  aliquo  qui  sit  ex  parte 
doniini  Noerii.  Si  vero  adjudicata  fuerit  emenda,  præpositus  inde  habebit  medie- 
tatem et  viarius  aliam  medietatem.  Si  vero  ibi  fuerit  duellum,  duellum  deducitur 
coram  præposito,  sicut  de  bominibus  Beati-Martini.  Dominus  Noerii,  vel  viarius 
ejus,  non  potest  capere  aliquem  hominem,  vel  arrestare,  vel  saisire  aliquas  res  in 
tota  justitia  de  Chableia,  nisi  de  permissione  et  voluntate  præpositi  et  præsente 
mandato  ejus,  nisi  de  homineligio  suo  qui  eum  cognoscat.  Si  vero  eum  nega- 
verit,  oportet  per  præpositum  de  illo  suam  requirat  justitiam.  Et  similiter  si 
homo  Beatum-Martinum  cognoverit,  justitiam  requiret  inde  a præposito  in  curia 
præpositi.  In  castrum  Cbableiæ,  quod  Claustrura  vocatur,  dominus  Noerii  nullam 
prorsus  habet  justitiam,  nec  in  mûris,  nec  in  fossatis,  nec  in  tota  firmitate  ; nec 
in  banno  aquæ  præpositi  aliquam  habet  justitiam,  nec  in  nemore  præpositi, 
Beaumont  scilicet,  nec  in  toto  territorio  Clamantele  aliquam  habet  justitiam  ; in 
servientibus  præpositi  nihil  similiter  accipit  de  justitia,  qui  non  justiciantur  ab 
aliquo,  nisi  a persona  præpositi.  Dominus  Noerii  nullam  justitiam  habet  in  banno 
vini  vendendi,  nec  in  banno  vindemiarum  vindemiendarum.  Præco  villæ  est  præ- 
positi et  mensuras  servat,  et  si  inveniantur  falsæ,  dominus  Noerii  non  potest  ea, 
capere  sine  mandato  præpositi.  Et  si  judicentur  falsæ  per  curiam  præpositis 
medietatem  forisfacti  habet  præpositus,  et  medietatem  dominus  Noerii.  Dominus 
Noerii  non  habet  apud  Chableiam  bannum,  nec  clamorem  banni.  Omnes  liomi- 
nes,  cujuscunque  si nt  apud  Chableiam,  sunt  in  custodia  domini  Campaniæ,,  tara 
clerici  quam  laici  et  in  toto  territorio.  Et  si  aliquis  injuriatur  eis,  per  dominum 
Campaniæ  debet  emendari.  Omnes  homines  de  eadem  villa,  cujuscunque  sint, 
debent  ponere  ad  gistum  domini  Campaniæ  et  in  gisto  domini  regis,  et  in  gisto 
decani  Beati-Martini  Turonensis,  nisi  servientes  fuerint.  Et  si  aliquis  captus  fuerit 
pro  forisfacto  suo  apud  Chableiam  : si  homo  Beati-Martini,  maior  præpositi  cus- 
todiet  ilium  per  septimanam,  postea,  compléta  septimana,  debet  reddere  viario 
domini  Noerii  ad  custodiendum  apud  Chableiam,  quia  non  potest  ilium  ducere 
extra.  Et  si  captus  homo  non  fuerit  Beati-Martini,  cujuscunque  alterius  fuerit, 
vel  etiam  homo  domini  Noerii,  viarius  habet  custodiam  primæ  septimanæ  apud 
Chableiam,  nec  potest  ilium  ducere  extra  ; et  compléta  septimana,  reddi  debet 
maiori  præpositi  ad  custodiendum. 

Cliantereau-Lefebvre ; Traité  des  fiefs.  Preuves,  p.  11,  d'après  le  Cartul.  de  Champ. 

— Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  de  la  Prévôté  de  Chablis,  Recueil  imprimé,  p.  130. 


XIIe  SIÈCLE. 


441 


CDXXXV. 

DONATION  PAR  lNARJOD  DE  TOUCY  A L’ABBAYE  DE  GRISENON. 

(An  1192). 

Narjod  de  Toucy,  étant  malade,  donne  aux  religieuses  de  Crisenon  2 muids  de  vin  de 
rente  à prendre  sur  son  clos  de  Bazarne.  Itier.  son  fils,  et  sa  femme  Agnès  ont  ratifié  ce 
don. 

Noverint  oinnes  qui  liane  cartam  legerint  quod  ego,  Narjodus,  dominus  Tho- 
ciacijacens  in  lectoegritudinis,  dediet  concessi,  in  perpetuum,pro  reraedio anime 
mee,  ecclesie  Beate-Marie  de  Crisenon  et  monialibus  ibidem  Deo  servientibus, 
duos  modios  vini  assignatos  in  elauso  meo  quod  est  Bacerne,  quicunque  illud 
teneat,  Yterio,  fdio  meo,  et  Agnete,  uxore  mea,  concedentibus.  Quod  ut  ratum  per- 
maneat  in  posterum,  sigilli  mei  impressione  feci  roborari. 

Actum,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  nonagesimo  secundo. 

Bibl.  imp.,  Cartul.  de  Crisenon. 

En  1189,  Narjod  de  Toucy,  afin  de  terminer  les  contestations  existant  avec  les  reli- 
gieuses de  Crisenon,  leur  donna  un  muid  de  grain  de  rente  sur  ses  moulins  de 
Bazarne,  pour  son  anniversaire  et  celui  de  Jean,  son  fils.  Il  leur  reconnut  droit  de 
pèclie  dans  une  partie  de  la  rivière  d’Yonne.  Témoins  : Hervé  de  Laferté;  Jean, 
maire  des  religieuses;  Jocelin  de  Bazarne.  — Ibidem. 

En  1 198,  le  1er  août,  Itier,  seigneur  de  Toucy,  étant  à Bazarne,  donna  à l’abbaye  de 
Crisenon  tout  ce  qu’il  avait  dans  le  moulin  de  Lucliy,  et  1 muid  de  vin  de  rente  à 
Bazarne,  à condition  de  services  religieux.  — Ibidem. 

En  1200,  au  mois  de  mars  (1201),  le  même  Itier  donna  à l’abbaye  de  Crisenon  20 
arpents  de  terre  au  finage  de  Prégilbert,  en  échange  d’autres  héritages.  Témoin  : 
Barthélemi,  curé  de  Bazarne,  etc.  — Ibidem. 

En  1218.  Anseric  de  Toucy,  seigneur  de  Bazarne,  donna  à l’abbaye  de  Crisenon,  pour 
le  repos  de  son  àme,  et  pour  y fonder  son  anniversaire,  20  sous  sur  le  cens  de  Saint- 
Georges  de  Bazarne.  — Ibid.,  fuxiu,  v\  pièce  36  ; et  Archives  de  l’Yonne,  Fonds 
de  l’abbaye  de  Crisenon,  L.  v. 

CDXXXVI. 

UNION  DE  L’ABBAYE  DE  SAINT-PAUL  DE  SENS  A L’ABBAYE  DE  DILO. 

(An  1192). 

Gui,  archevêque  de  Sens,  ayant  égard  au  zèle  religieux  des  moines  de  Dilo,  leur  donne 

56 


* 


II 


442  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

l’abbaye  de  Saint-Paul-sur-Vanne,  sauf  les  droits  de  l’église  cathédrale  Saint-Etienne  sur 
cette  maison. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  litteræ  istæ 
pervenerint,  saluteni.  Æquitati  consentit  ut  ea  quæ  pro  zelo  Dei  fiunt  ad  utilitatem 
et  incrementum  ecclesiarum,  perpétua  gaudeant  firmitate  : inde  est  quod  fîdeli- 
bus  omnibus,  tant  præsentibus  quant  futuris,  notum  fieri  voluntus  quod,  consi- 
deratione  religionis  et  honestatis  dont  us  et  fratrum  de  Deiloco,  donavimus  eis 
ecclesiant  S.  Pauli  de  Vanna  perpétua  fundatione  tenendam,  salvo  per  ontnia 
jure  ecclesiæ  S.  Stepliani  Senonensis.  Ut  autem  ltæc  nostra  donatio  rata  maneat, 
et  inconcussa,  eam  præsenti  charta  fecimus  annotari,  et  sigillo  nostro  muniri. 

Actum  Senonis,  anno  m°  c°  xcii°,  astantibus  nobis  ecclesiæ  nostræ  personis  : 
Manasseio,  archidiacono;  Guillelmo,  thesaurario ; Gaufrido,  præcentore.  Data  per 
manum  Pétri,  cancellarii. 

Gai I ia  Christiana,  l.  xn,  Preuves  du  diocèse  de  Sens,  n°  lxxiii. 

En  1193,  le  Chapitre  de  Sens  approuva  la  donation  ci-dessus.  — Ann.  Præmonst. 
t.  il,  Preuves,  col.  336 


CDXXXYII. 

ACCORD  ENTRE  LES  A BRAVES  DE  PONTIGNY  ET  DE  SAINT-GERMAIN. 

(An  1192). 

L’accord  ci-après  établit  que  les  contestations  élevées  entre  les  deux  monastères,  au 
sujet  des  moulins  de  Revisy  et  du  Foulon,  ont  été  terminées  de  manière  que  l’on  s’en  tient 
aux  termes  du  traité  passé  du  temps  de  Gervais,  abbé  de  Saint-Germain  et  d’Hugues,  abbé 
de  Pontigny.  Quant  à la  forêt  de  Revisy,  il  n 'a  rien  été  réglé  : mais  s’il  s’élève  des  débats, 
ils  seront  jugés  par  des  arbitres  ; etc. 

Sciant  universi  ad  quorum  noticiam  presens  scriptum  pervenerit,  quod,  tem- 
pore  domni  Radulfi,  abbatis  Sancti-Germani  Autisiodori,  domnique  Mainardi, 
abbatis  Pontiniacensis,  controversia  suscitata  est  inter  Humbaudum,  camerarium 
Sancti-Germani  et  ecclesiam  Pontiniacensem.  Tandem  autem  utrinque  compro- 
missum  est  in  arbitros  istos.  videlicet  Milonem,  abbatem  Quinciacensis  ; Vincen- 
tium,  priorem  Sancti-Germani  ; Lathericum  Baillidart  et  Heliam  de  Sancto-Flo- 
rentino.  Qui,  adjunciis  sibi  viris  prudentibus,  amicabili  compositione  litem 
terminaverunt,  statuentes  ut  omnia  eo  modo  inter  utramque  ecclesiam  servaren- 
tur  quemadmodum  continelur  in  autentico,  tempore  domni  Gervasii,  Sancti-Ger- 
mani, domnique  Ilugonis,  Pontiniacensis  abbatum,  facto,  et  sigillis  utriusque 


X I îe  SIÈCLE. 


443 

capituli  nuinito  : videlicet  ut  de  molendinis  de  Revisi  et  de  pulsatorio  ibidem 
facto  ita  tenerentur,  sicut  scriptum  liabetur  in  predieto  autentico  utriusque 
ecclesie.  De  nemore  vero  de  Revisi  nichil  determinatum  fuit,  nisi  quod,  si  aliqua 
deinceps  controversia  inde  emergeret,  ad  arbitros  designatos  recurrendum  esset  ; 
quod  si  per  eos  forte  lis  sopita  non  foret,  utraque  pars  in  jure  suo  sibi  provi- 
deret.  Cetera  autem  omnia  de  quibus  questio  agitabatur,  pacis  decisione  sopita 
fuerunt.  Item  de  duobus  solidis  et  septem  denariis  quos  pro  decimis  in  vinea  de 
Segrines  reclamabat  ecclesia  Sancti-Germani,  ita  dictum  fuit  ut  ecclesie  Ponti- 
niacensi  remanerent  in  pace.  De  décima  vero  quam  reclamabat  in  vinea  de  Bele- 
tain  idem  definitum  est;  excepto  quod  si  in  hominium  alterius  quam  Pontinia- 
censis  ecclesie  iransferretur  vinea  ilia,  ecclesia  Beati-Germani  decimam  suam 
posset  reclamare. 

Actuni  est  hoc,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m°  c°  cx° secundo;  sigilli  appo- 
sitione  et  cirographi  signaculo  utriusque  ecclesie  autenticum  super  boc  confir- 
matum  est  et  roboratum. 

Original,  en  forme  de  cbirograpbe, scellé  du  sceau  de  l'abbé  de  Saint-Germain  repré- 
sentant un  abbé;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Pontigny,  L.  v, 
s.-l.  3». 


CDXXXVIII. 

CHARTE  DU  COMTE  PIERRE  DE  NEVERS  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(1192  1200). 

Le  comte  atteste  que  Jocelin  d’A vallon  a donné  à l’abbaye  de  Reigny  tout  droit  de 
pâturage  sur  sa  terre  située  à Arcy.  En  reconnaissance  de  ce  don,  les  moines  ont  fait  pré- 
sent à Jocelin  d’un  cheval  et  de  200  brebis. 

Ego  Petrus,  cornes  Nivernensis,  nolum  fïeri  volo  presentibus  et  futuris  quod 
Jocelinus  de  Avalone  (I)  dédit  et  concessit,  prosalute  anime  sue  et  antecessorum 
suorum,  Deo  et  Beate-Marie  et  fra tribus  de  Regniaco  omnes  pasturas  terre  sue, 
tam  plane  quam  nemorose,  que  sita  est  in  omni  finagio  de  Arsi,  citra  Coram 
flwvium  et  ultra,  sine  dampno  segelum,  pratorum  et  vinearum,  jure  perpetuo  pos- 
sidendas.  Porro  vero  dictas  Jocelinus,  liujus  rei  causa,  liabuit,  de  beneficio  domus 

(1)  Une  charte  de  Pierre  de  Corbeil,  archevêque  de  Sens,  de  l’an  120/i,  constate 
qu’Agnès,  veuve  de  feu  Jocelin  d’Avallon,  a donné  à l’abbaye  de  Reigny,  pour  le  repos  de 
l’âme  de  son  mari,  AO  sous  de  rente  sur  sa  cense  d’Arcy.  Renaud,  son  fils  et  sa  fille 
Elisabeth  ratifièrent  ce  don.  — Même  fonds,  liasse  i. 


444 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


Regniaci,  ducentas  oves  el  unum  equum.  Sciendum  vero  est  et  perpetuo  tenen- 
dum  quia,  si  fratres  de  Regniaco  vel  servientes  eorura,  vel  pecora  eoruni  aliquid 
dampnum  fecerint,  reddito  tantummodo  capitali,  liberi  ab  omni  alia  exaclione  et 
occasione  in  perpetuum  existent.  Laudaverunt  hoc  Arnica,  mater  predicti  Jocelini 
et  Agnes,  uxor  ejus,  et  Jocelinus,  tilius  eorum  et  Arnica,  filia  eorum.  Hujus  rei 
testes  sunt  : Girardus,  preceptor  domus  de  Salice  Iolent;  Gaufridus  de  Genuli, 
miles,  lit  igitur  istud  raturn  et  firmum  perpetuo  habeatur,  presenti  scripto  et 
sigilli  nostri  munimine  confirmamus. 

Original,  scellé  du  sceau  équestre  du  comte  dont  l’écu  porte  trois  besans,  et  les 
mêmes  armes  au  contre  sceau  : Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Reigny, 
liasse  n,  s.-l.  2°. 

En  1227,  au  mois  de  janvier,  Jocelin,  seigneur  de  Valle  (Vaux?;  chevalier,  et  Renaud 
d’Arcy,  son  frère,  ratifièrent  la  donation  faite  ci-dessus  par  leur  père,  le  sei- 
gneur Jocelin  d’Avallon,  à l’abbaye  de  Reigny.  Ils  ratifièrent  aussi  la  libéralité 
faite  par  leur  mère  Agnès,  au  temps  de  sa  viduité.  Ameline,  femme  de  Renaud, 
Agnès,  leur  fille  et  Gui,  leur  fils,  ratifièrent  l’acte  de  leur  père.  Renaud,  n’ayant 
pas  de  sceau,  Jocelin,  seigneur  du  fief,  scella  la  charte  de  son  sceau.  — Ibidem, 
ème  liasse. 


CDXXXIX. 

EXEMPTION  DU  DROIT  DE  GITE,  DONNÉE  PAR  PHILIPPE-AUGUSTE  EN  FAVEUR 
DE  L’ARCHEVÊCHÉ  DE  SENS. 

(An  1192). 

Philippe-Auguste  déclare  n’avoir  droit  de  gîte  ni  à Brienon,  ni  à Nailiy,  ni  dans  d’autres 
terres  de  l’archevêché;  et  il  fait  remise  des  100  sousparisis  qu’il  percevait  à Saint-Julien 
pour  droit  de  procuration. 

In  nominesancte  et individue Trinitatis,  amen.  Pliilippus,  Dei  gracia  Francorum 
rex.  Noverint  universi,  présentes  pari  ter  et  futuri,  quod  nos  nequegistam  neque 
procurationem  habemus  apud  Brienonem,  neque  apud  Naalliacum,  neque  alibi  in 
iota  terra  archiepiscopi  Senonensis,  prêter  centum  solidos  Parisienses  qui  nobis 
debentur  singulis  annis  in  octabis  Penthecostes,  pro  procuratione  Sancti-Juliani 
quam  pro  tanto  quittavimus  in  perpetuum. 

Quod  ut  perpétuant  obtineat  stabilitatem,  sigilli  nostri  auctoritate  et  regii 
nominis  karactere  inferius  annotato  precepimus  presentem  paginam  confirmari. 

Actum  Moreti,  anno  incarnati  Yerbi  millesimo  centesimo  nonagesimo  secundo, 
regni  nostri  anno  quarto-decimo  ; astantibus  in  palacio  noslro  quorum  nomina 


XIIe  SIÈCLE.  445 

supposita  sunt  et  signa  : dapifero  nullo  ; signum  Guidonis,  buticularii  ; signum 
Mathey,  camerarii;  const^bulario  nullo. 

Data,  vacante  cancellaria. 

(Monogramme.) 


Original,  scellé  autrefois;  Bibl.  de  Sens;  F.  de  l’Archevêché.  — Cartul.  de  l'archer, 
de  Sens  dressé  en  1386;  cart.  168,  t.  ni,  f°  lxxxi,  v°,  Bibl.  impériale. 

On  lit  à la  table  de  ce  même  vol.  : « Alia  littera  ad  signum  H.,  que  est  regis  Philippi, 
quomodo,  ipse  quittât  lotam  lerram  archiepiscopi  Senonensis  de  gisto  et  procura- 
tionibus  preterquam  de  centum  solidis  pro  Sancto-Juliano  ; et  loquitur  primo 
de  Briennone  propter  hoc  est  inserta  » 


CDXL. 

TRAITÉ  ENTRE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  ET  LE  SEIGNEUR  DE  CHAMPLOST. 

(An  1192). 

Hugues,  évêque  d’Auxerre  et  Milon  de  Saint-Fideuil  prononcent  sur  les  contestations 
qui  existaient  entre  les  parties  au  sujet  de  la  terre  d’Avrolles.  Ils  déclarent  que  le  seigneur 
de  Champlost  n’a  pas  droit  de  gîte  à Avrolles;  que  l’archevêque  a droit  de  justice  à Bleigny  et 
tiendra  le  plaid  général  à Avrolles,  Brienon  et  Bellechaume.  Les  arbitres  règlent  les  droits 
de  possession  respective  sur  les  hommes  des  deux  seigneurs  ; les  conditions  pour  la  plan- 
tation des  vignes,  la  culture  des  bois  défrichés  ; etc. 

Innominesancte  et  individue  Trinitatis.  Ego,  Hugo,  Dei  gracia  Autissiodorensis 
episcopus,  et  ego,  Milo,  dominas  Sancti-Fidoli,  notum  facimus  omnibus  ad  quos 
littere  présentes  pervenerint,  quod,  cum  discordia  essetpro  quibusdam  consuetu. 
dinibus,  aliisque  magnis  querelis  inter  venerabilem  patrem  nostrum,  dominum 
Guydonem,  Senonensem  archiepiscopum  et  Theobaldum  de  Barro,  dominum 
Champloti  : post  multas  altercationes  et  post  multas  injurias  utrique  ab  utroque 
illatas,  in  nos  fuit  compromissum  et  ab  utraque  parte,  tant  juratoria  quam  fidejus- 
soria  cautione,  firmatum  quod  nostro  starent  arbitrio.  Nos  autem  questiones  et 
discordias  utriusque  partis  sopivimus  hoc  modo  : 

Asserebat  predictus  T.  se  de  jure  et  consuetudine,  more  antecessorum  suorum, 
in  villa  Ebrolarum  posse  jacere  ad  expensas  hominum  ville  illius,  nec  se  restitu- 
rum  aliquid  nisi  exterius  a suis  asportaretur.  Nos  autem  quia  manifeste  compe- 
rimus  et  per  ydoneos  testes  fuit  cognitum  id  licet  quandoque  fuerit  a parte  pre- 
dictiT.et  etiam  a fratre  scilicetM.,  quondam  Lingonensis  episcopo,  actemptatum 
quod  Senonensi  capitulo,  cujus  tune  temporis  erat  villa,  fuerit  satisfactum  et 
dampnum  restitutum  occasione  satisfactionis,  indicavimus  consuetudinem  illam 


446 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

non  tenere,  nec  de  cetero  sub  prétexta  illius  predictus  T.,  vel  successores  illius, 
in  prenominata  villa  debere  jacere.  Non  enim  jacendi  jus  predecessoribus  suis 
fuit  cognitum,  quia  et  Senonensi  capitulo  fuit  hoc  emendatum.  Preterea  vendi- 
cabat  sibi  prenominatus  T.  justiciam  magnam  in  villa  de  Blenniaco,  asserens 
servientibus  suis  super  emendatione  cujusdam  furti  quandoque  fuisse  satisfac- 
tum.  Nos  vero,  attendentes  id  potius  fuisse  factum  ex  usurpatione  quam  de  jure, 
et  id  per  sacramentum  hominum  predicti  T.  etiam  cognoscentes  potius  esse 
domini  Senonensis,  eam  ei  adjudicavimus  et  a petitione  justicie  sive  magne,  sive 
parve,  sive  plane,  in  villa  de  Blenniaco  predicto  T.  silentium  indiximus.  Ad  bec 
conquerebatur  dominus  Senonensis  quod  furnum  quod  habebat  in  villa  Ebroliaci 
et  etiam  predecessor  suus  dominus  Willermus,  quondam  Senonensis  archiepis- 
copus,  habuerat,  predictus  T.  ei  redificare  non  permittebat,  dicens  quod  non  nisi 
lemporibus  horum  archiepiscoporum  fuerat  hoc  attemptatum,  unde  volebat  id 
amplius  agi  netanto  tempore  contra  eum  prescribi  liane  questionem,  et  assensu 
utriusque  partis  sopivimus  hoc  modo  : 

Dédit  enim  dominus  Senonensis  predicto  T.,  et  heredibus  ejus,  partem  illam 
pratorum  que  habebat  apud  Ebrolam,  ex  ilia  parte  desursum  que  respicit  Yene- 
sium,  sicut  fossetum  defuncli  Habuini  de  Fonte  ostendit;  dédit  inquam  ad  cen- 
sura trium  denariorum  pro  arpento.  Et  pro  hoc  dominus  T.  concessit  domino 
Senonensi,  et  successoribus  ejus, libéré  liabere  furnum  in  prenominata  villa.  Fuit 
etiam  cognitum  per  utriusque  partis  confessionem  quod  dominus  Senonensis 
habet  placitum  generale  in  villa  de  Ebrola,  de  Briennone,  et  de  Bellacamma,  ad 
quod  tenentur  venire  homines  domini  T.;  et  de  bis  de  quibus  impetuntur  respon- 
dere  et  jus  audire,  tain  illo  die  quam  aliis  qui  pro  hoc  fuerint  assignati.  Tenentur 
etiam  homines  domini  T.,  de  Briennone  et  de  Bellacamma  très  solidos  pro 
placito  martii  persolvere,  si  ad  solutionem  ydonei  fuerint.  Id  etiam  utriusque 
partis  sacramentis  fuit  cognitum  quod  dominus  T.  habet  Ebrolis,  sine  parte 
archiepiscopi,  extra  atria  et  clausum  archiepiscopi  et  brolium,  magnam  justi- 
ciam, scilicet  : latronem,  falsam  mensuram.  Habet  etiam  strati  infracturam 
super  homines  qui  non  fuerint  archiepiscopi.  Plana  justicia  domino  Senonensi  et 
domino  T,  communis  est,  quantum  pertinet  ad  vindemiarios  et  messarios.  Si 
vero  homo  archiepiscopi  forefactum  aliquod  fecerit,  clamor  fiet  inde  vel  archie- 
piscopo,  vel  ejus  preposi to,  et  justicia  ejus  erit  sine  parte  domini  T.  Similiter,  si 
quisquam  hominum  domini  T.  forefactum  aliquod  fecerit,  clamor  fiet  inde  domino 
T.,  vel  ejus  preposito,  et  justicia  ejus  erit  sine  parte  domini  Senonensis,  nisi  forte 
magna  justicia  est,  de  qua  jam  definitum  est,  que  est  domini  T.,  extra  atrium  et 
clausum  et  brolium  ; intravero,  archiepiscopi.  Aliorum  hominum  quam  hominum 


XIIe  SIÈCLE. 


447 


domini  Senonensis  tota  justicia  est  domini  T. .extra  atria,  et  clausum  et  brolium. 
Cujuscumque  autera  fuerithomo,  si  pro  terris  archiepiscopi  clamor  factus  fuerit, 
justicia  archiepiscopi  erit.  Si  homo  archiepiscopi  in  futuro  deprehensus  fuerit 
extra  atria  et  clausum  et  brolium,  justicia  domini  T.  erit.  Si  autem  in  futuro  non 
fuerit  deprehensus,  clamor  fiet  ad  servientes  domini  archiepiscopi.  Justicia  atrio- 
rum  et  clausi  et  brolii  domini  Senonensis  est  sine  parte  domini  T.  et  etiam  res 
ibidem  deprehense.  Latro,  si  ibidem  deprehensus  fuerit  qui  de  corpore  puniri 
debeat,  extra  atria,  vel  clausum,  vel  brolium,  in  conspectu  servientium  domini 
T.  ejicietur  puniendus  ab  eisdem  servientibus.  Homo  domini,  si  ducat  uxorem 
domini  Senonensis,  vel  si  femina  ejusdem  nubat  bomini  domini  Senonensis, 
dominus  Senonensis  possidebit  eos,  ea  lege  qua  et  alios.  Si  liber  homo  Ebrolam 
venerit  et  per  annum  et  diem  dominum  non  fecerit,  domini  T.  erit.  Si  infra 
annum  et  diem  mortuus  fuerit  et  dominum  non  fecerit,  excasura  domini  T.  erit. 
In  vineis  suis,  prêter  clausum  domini  archiepiscopi,  neuter  dominorum  custodem 
nisi  communem  adliibebit.  Si  quis  voluerit  vineam  plantare  in  terra  archiepis- 
copi que  est  ad  terragium,  debet  requirere  ab  ejusdem  servientibus.  Qui  si  tra- 
dere  terram  ad  plantandum  noluerint,  servientes  domini  T.  sine  injuria  tradere 
poterunt.  Nemus  Sancti  Pétri,  quod  homines  archiepiscopi  ad  censum  habent,  pro 
solutione  unius  denarii,  a singulis  facta  servientibus  domini  T.  libéré  posside- 
bitur  ; quia  cognitum  fuit  quod  in  possessione  erant  bomines  archiepiscopi,  salvo 
tamen  jure  domini  T.  cum  inde  loqui  voluerit.  Nemus  Angelis  (?)  quod  extirpatum 
fuit  homines  domini  Senonensis  libéré  colent,  salvo  usuario  domini  T.  in  non 
extirpato.  Hec  per  confessionem  et  concessionem  utriusque  partis  concessa  sunt, 
et  omnis  questio  de  cetero  in  perpetuum  sopita,  laudante  etiam  hpc  Margarita, 
uxore  predicti  T.,  filiabus  ejus  Petronilla  et  Agncte.  Et  ne  superhis  capitulis de 
cetero  possit  emergere  questio  inter  eos,  vel  eorum  successores,  cartas  eorum 
appositione  sigillorum  nostrorum,  auctoritate  etiam  cirographi  et  sigillis  utriusque 
partis  corroboravimus. 

Actum,  anno  Incarnationis  Yerbi  m°  c°  cx°  secundo. 

Copie  du  XVI  siècle;  Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’archevêché  de  Sens.  — Avrolles. 

— Original,  Bibl.  de  Sens  ; Fonds  de  l’Archevêché. 

CDXLI. 

FONDATION  DANS  L'ÉGLISE  DE  SAINT-MARIEN  D’AUXERRE  PAR  LE  COMTE  PIERRE. 

(An  1193). 

Le  comte  rapporte  qu’en  exécution  des  dernières  volontés  de  sa  femme  Agnès  mourante, 


448  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

il  a donné  pour  la  repos  de  son  âme,  à l’abbaye  de  Saint-Marien,  40  sous  de  cens  à prendre 
dans  la  paroisse  Saint-Gervais  d’Auxerre. 

Ego  Petrus,  Nivernensis  cornes,  omnibus  tam  futuris  quam  presentibus  : 
notum  fieri  volo  quod  cum  Agnes,  uxor  mea,  in  extremis  agens,  testamentum 
suum  faciendum  super  me  dimisisset,  pro  remedio  anime  ejus  dedi  et  concessi 
ecclesie  et  fratribus  S.  Mariani  quadraginta  solidos  censuales  in  parochia  S. 
Gervasii,  et  ventas  ejusdem  census  : ita  quod  predicte  Agnetis  anniversarium  per 
siugulos  annos  in  predicta  fiet  ecclesia.  Quam  condonationem  atque  concessio- 
nem  presenti  pagina  conscriptam,  ut  eidem  ecclesie  in  perpetuum  firma  perma- 
neat,  sigilli  mei  munimine  consignari  precepi,  anno  Incarnationis  Domini  mille- 
simo  cenlesimo  nonagesimo  tertio. 

Lebeuf,  Mém.  sur  r Histoire  d’Auxerre,  Preuves,  1.  îv,  n°  84,  2e  édition. 


CDXLII. 

DONATION  DE  PIERRE,  COMTE  DE  NEVERS,  AU  CHAPITRE  D’AUXERRE, 

EN  MÉMOIRE  DE  SA  FEMME  AGNÈS. 

(An  1193). 

Le  comte,  exécutant  les  dernières  volontés  de  la  comtesse  Agnès,  sa  femme,  et  satisfait 
de  la  dévotion  qu’apporte  le  Chapitre  Saint-ÉtienDe  d’Auxerre  à célébrer  son  anniversaire, 
renonce  en  faveur  de  ce  corps  au  droit  de  sauve-garde  qu’il  a sur  les  lieux  de  Pourrain 
et  de  Chichery,  de  façon  que  les  hommes  desdits  lieux  jouissent  sur  le  marché  d’Auxerre 
et  dans  tout. le  comté  de  Nevers,  des  mêmes  exemptions  auxquelles  ils  ont  eu  droit 
jusqu’alors. 

Ego  Petrus,  cornes  Nivernensis,  notum  esse  volo  tam  futuris  quant  presentibus 
quod , cum  karissima  conjux  mea  Agnes,  comitissa  Nivernensis,  in  extrema  egri- 
tudine  laboraret,  ultimam  voluntatem  suam  et  ordinationem  testamenti  sui  super 
me  reliquit,  rogans  et  obsecrans  ut  ecclesiis  et  locis  religiosis,  pro  remedio  anime 
sue,  providerem. 

Quocirca,  considerans  ego  et  attendens  devotiouem  et  reverentiam  quam  deca- 
nus  et  canouici  Beati-Stepbani  Autissiodorensis  circa  sepulturam  ipsius  exibuisse 
[sic)  dinoscunlur,  etquod  singulis  annis  ejus  anniversarium  sollempniteret  missam 
pro  ea  et  pro  cunctis  fidelibus  defunctis,  singulis  diebus,  in  perpetuum,  se  cele- 
braturos  de  niera  liberalitate  compromiserunt  : salvamentum  quod  in  poteslatibus 
de  F’orreno  et  de  Chichiriaco  babebamus,  tam  in  avena  quam  trossis,  panibus  et 
denariis,  eis  quilavimus;  ita  quod  homines  earumdem  potestatum,  in  eadem 


XIIe  SIÈCLE.  449 

libertate  et  inimunitate  ventarum  et  aliarura  consuetadinum,  in  foro  Autisiodori 
et  in  iota  terra  comitatus  Nivernensis  permaneant,  in  qua  fuisse  dinoscuntur 
quando  nos,  vel  predecessores  nostri  comiles  Nivernenses,  idem  salvamentum 
accipere  consueverunt  ; et  nos  et  successores  nostri  débitant  protectionem,  con- 
silium  et  auxilium  nichilominus  eis  impendere  differamus. 

Quod  ut  ratum  permaneat,  présentent  paginant  sigilli  mei  appositione  robo- 
ravi.  Rogavi  etiam  dontinum  Autisiodorensem  episcopum,  in  cujus  presentia  ltee 
et  alie  helemosine  {sic),  pro  remedio  anime  prefate  consortis  rnee,  ordinate  sunt, 
sigillunt  suunt  liuic  carte,  ad  majorent  confirmationem,  apponeret. 

Actum  Autisiodori,  anno  dominice  Incarnationis  m°  c°  cx°  111°. 

Original,  scellé  autrefois  , Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  du  Chapitre  d’Auxerre,  L. 
vit,  s.-l.  4e. 


CDXLIII. 

RECONNAISSANCE  DE  PIERRE,  COMTE  DE  NEVERS,  POUR  LES  BOURGEOIS  DES 

ÉGLISES  D’AUXERRE. 

(An  1193). 

Le  comte  déclare  que  c’est  gratuitement , et  pour  complaire  au  roi  que  l'évêque  et  les 
églises  d’Auxerre  ont  ordonné  à leurs  bourgeois  de  l’aider  à construire  les  murs  de  cette 
ville,  du  côté  de  la  rivière.  Il  promet  en  même  temps  à ces  derniers  que  ni  lui,  ni  ses  succes- 
seurs ne  convertiront  le  fait  en  coutume  ; et  qu’il  leur  fera  avoir  à ce  sujet  des  lettres  du  roi. 

Ego  Petrus,  contes  Nivernensis  : noturn  volo  esse  universis  ad  quos  littereiste 
pervenerint,  quod  Dontinus  Autissiodorersis  episcopus,  et  canonici  B.  Stephani, 
ceterique  prelati  ecclesiarum  Autissiodorensis,  ad  instantissimas  preces  dontni 
régis  Francorum  et  rneas,  de  niera  liberalitate  sua,  voluerunt  quod  Itontines 
eorum  juvarent  me  ad  faciendos  muros,  ex  parte  aque  prefate  civitatis,  cum  cer- 
tissimum  sit  quod  nec  ipsi,  nec  Itontines  eorum  aliquid  ponere  debeant  ad 
faciendam  quamlibet  munitionem  ipsius  civitatis.  Ne  igitur  ego,  vel  successores 
ntei,  comités  Nivernenses,  bac  occasione  aliquid  ab  eis  ad  simile  opus  exigere 
debeant  us,  presenti  pagina  certifico,  et,  ne  in  consuetudinem  trahatur,  modis 
omnibus  fieri  prohibeo.  Promisi  etiam  eis,  quod  litteras  apertas  domini  regis  eis 
habere  facerem,  antequam  collecta  super  hoc  facta  de  hominibus  suis  levaretur. 
Iniquum  enim  esset,  si  bénéficiant,  quod  de  gratia  et  niera  liberalitate  milti  ali- 
quando  factum  est,  in  prejudiciunt  ecclesiarum  in  posterum  redundaret. 

Actum  Autissiodori,  anno  dominice  Incarnationis,  m°  c°xc°  inü. 

Lebeuf,  Mém.  sur  l’Hist.  d'Auxerre;  t.  iv,  2e  édition,  Preuves,  n,J  85,  d'après  les 
Archives  de  l’évêché. 


II 


57 


450 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CDXLIV. 

TRAITÉ  ENTRE  LES  TEMPLIERS  DE  COULOURS  ET  LES  MOINES  DE  VAU  LU  ISA  NT. 

(An  1193,  5 août). 

Frère  Raoul  de  Montletard,  procureur  des  Templiers  en  France,  rapporte  le  traité  qu’il 
a fait  entre  les  templiers  de  Coulours  et  les  habitants  de  ce  lieu,  d’une  part,  etles  moines 
de  Vauluisant,  de  l’autre,  au  sujet  du  pâturage  dans  les  bois  de  Cérilly  et  des  Loges,  et 
de  la  glandée  et  de  l’usage  des  chemins. 

La  charte  fut  lue  au  peuple  dans  l’église  de  Coulours. 

Ego  frater  Radulphus  de  Monteletardi,  tune  temporis  domorum  Templi  in 
Francia  humilis  procurator,  notum  facio  presentibus  et  luturis  quod,  cum  inter 
monachos  Vallis-Lucentis  et  fratres  nostros  de  Coloors  et  homines  ejusdem  ville 
diu  contentio  versaretur,  super  pasturis  nemorum  de  Cirelliaeo  et  de  Logiis,  et 
glande  et  quibusdam  viis,  in  liane  compositionem  pacis  convenimus  : 

De  viis  unde  erat  contentio,  tantum  due  stabunl,  una  que  tendit  a Villa-Mauri 
apud  Joviniacum,  altéra  a Coloors  apud  Arciam  et  semita  que  est  inter  duas 
terras  a domo  leprosorum  de  Coloors,  usque  ad  boscum.  Clausura  pratorum  que 
suntante portant  grangie  de  Logiis  remanebit  fratribus  de  Valle-Lucen ti  libéra  a 
viis  et  pasturis.  In  propriis  nemoribus  eorumdem  fratrum  et  planis  que  pertinent 
ad  grangias  de  Logiis  et  de  Cereliaco,  dicti  fratres  Templi  et  homines  de  Coloors 
sine  contradictione  pasturas  habebunt  ad  omnia  pecora  sua  communiter,  itaquod 
non  fodietur  terra  ab  hontinibus  pro  fulcheria  ad  opus  porcorum,  sed  quantum 
per  se  capere  poterunt  porci  sive  alia  pecora  ibi  capient.  In  prata  que  sunt  extra 
clausuram  non  intrabunt  pecora  a medio  marcio  usque  ad  quindenam  Sancti- 
Johannis-Baptiste,  nisi  infra  terminum  illmn  secta  fuerint  prata;  et  si  secta  fue- 
rint  libéré  intrare  poterunt.  In  tempore  glandis,  porci  unius  anni,  vel  ultra,  pro 
pasnagio  quatuor  donabunt  denarios;  porci  infra  annum,  duos  denarios  ; lacten- 
tes  vero  porci  nichil  pro  pasnagio  donabunt.  Et  si  forte  contentio  habeatur  de 
porco,  cujus  sit  etatis,  in  probatione  ejus  cujus  erit  babebitur.  Câpre  quoque 
non  intrabunt  boscum  a festo  Sancti-Remigii  usque  ad  Purificationem  Beate- 
Marie  ; et,  si  intraverint,  ad  modum  porcorum,  pasnagium  reddent.  Boves  et  alia 
pecora  omnia,  prêter  porcos  et  capras,  omni  tempore  libéré  et  sine  contra- 
dictione pasturas  intrabunt.  Fratres  etiam  de  Valle-Lucenti  predicla  nemora 
extirpare,  eradicare,  arare,  vendere  poterunt  et  donare,  salvis  pasturis  dictorum 
templariorum.  Pro  luis  itaque  rebus,  homines  de  Coloors  fratribus  de  Valle~ 


XII  S IEC  LF.. 


451 

Lucenti,  singulis  annis,  in  domo  de  Cereliaco,  xx  solidos  Pruvinensis  monete  in 
octabis  Sancti-Remigii  donabunt.  Et,  si  ipso  die  non  reddantur,  deinceps  reddi 
tenebunturcum  lege  quinque  solidos,  et  fratres  de  Yalle-Lucente  capere  poterunt 
in  dictis  pasturis  pecora  hominum  de  Coloors  pro  denariis  illis  et  de  lege. 

Hec  compositio  in  ecclesia  de  Coloors,  audiente  populo  est  recitata,  et  ab  ipso 
laudata;  et  ut  hoc  ratura  et  inconcussum  habeatur,  ego,  frater  Radulfus  de  Mon- 
teletardi,  domorum  Terapli  tune  teraporis  in  Francia  procurator  communis, 
assensu  capituli,  cartam  istam  sigilli  nostri  impressione  roboravi. 

Actum  est  hoc,  anno  incarnati  Yerbi  m°  ch  nonagesimo  tercio,  nonas  Augusti. 

Cartul.  de  Vauluisant,  anc.  pag.  136  et  137,  auj.  fol.  lxxvih,  r°  et  v“  ; Bibl.  impér.. 
n°  15‘2. 


CDXLV. 

CHARTE  DE  GARNIER,  ÉVÊQUE  DE  LANGRES,  POUR  LES  TEMPLIERS  DE  SAINT- 

MARC  DE  LA  VESVRE. 

(An  1193). 

L’évêque  atteste  que  Guibert  de  Gigny  a donné  sa  propre  personne  aux  Templiers, 
ou  à sa  place  Pierre  Escurel  et  ses  enfants.  Il  a donné  de  plus  des  biens  et  des  rentes  en 
divers  climats. 

Ego  Garnerius,  Dei  gratia  Lingonensis  episcopus,  presentibus  et  futuris 
notum  facimus quod  Guiberlus  de  Genneio  dédit  Deo  et  fratribus  Terapli  se  ipsum, 
et  pro  se  Petrum  Escurel,  et  quicquid  habebat  in  progenie  predicti  Pétri,  etquic- 
quid  habebat  in  Foissel,  et  in  Nogent  et  in  Vevra  Gennei,  et  omnes  bichetos 
frumenti  qui  debentur  ei,  singulis  annis,  in  villa  de  Genneio,  et  quoddam  masum 
quod  debet  quatuor  denarios  Matlieo,  fratri  suo.  Hoc  laudavit  Manasses  de 
Brerau,  de  cujus  casamento  erat;  et  Matlieus,  frater  ejusdem  Guiberti  et  Milo, 
et  Hodierna,  soror  ejus.  Hujus  rei  testes  sunt  : Boins,  prepositus;  Petrus,  maior 
de  Castellione  ; Obertus  de  Provence;  Hunbertus,  prepositus  de  Monteregali  ; 
Johannes  de  Autissiodoro. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Incarnacione  Domini  m°  c°  nonagesimo  tercio. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  la  commanderie  de 
Saint-Marc,  L.  i.‘ 


45*2 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CDXLYI. 

DONATION  PAR  GUI,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  AUX  CHANOINES  DE  SAINT-JULIEN. 

(An  1193). 

L’archevêque,  voulant  aider  à faire  le  service  divin  dans  l’église  Saint-Pierre  de  Saint- 
Julien-du-Sault,  donne  l’église  de  Domats  aux  chanoines  qu’il  y a fondés. 

Guido,  Dei  gracia  Senonensis  archiepiscopus 

Inde  est universis,  presentibus  pariter  et  futuris,  notuni  fieri 

volumus  quod  canonicis  quos  in  ecclesia  de  Sancto-Petro  de  Sancto-Juliano-de- 
Saltu  instituimus,  ad  supplementum  servitii  divini  in  eadem  ecclesia  et  in  eccle- 
sia Sancti-J uliani  celebrandi,  condonavimus  eeclesiam  de  Domaz  perpetuo  pos- 
sidendam,  salvo  jure  pontificali  et  archidiaconi  Senonensis  et  decani  ; ita 
siquidem  quod  prefati  canonici  sibi  in  eadem  ecclesia  presbiterum  eligent,  eum- 
que  nobis,  vel  successoribus  nostris,  presentabunt  ; et,  cum  ibi  institutus  fuerit 
presbiter,  inde  amoveri  non  poterit,  nisi  de  licentia  nostra  vel  successorum  nos- 
trorum.  Quod  ut  ratum  maneat  et  inconvulsum,  presentem  cartam  notari  feci- 
mus  et  sigilli  nostri  auctoritate  muniri. 

Actum,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°  xcn  tercio,  Datum  per  manum  magistri 
Pétri,  cancellarii. 

Copie  du  XVI°  siècle,  en  mauvais  état;  Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  de  la  collégiale 
de  Saini-Julien-du-Sault,  L.  1. 

En  1211,  Geoffroy,  abbé  du  Jard,  reconnaît  que  le  Chapitre  de  Saint-Julien  lui  a 
permis  de  construire  une  église  au  territoire  de  Braleiz,  sur  la  paroisse  de 
Domats.  L’abbé  donne  en  reconnaissance  au  Chapitre  l’exercice  du  droit  de 
dîme  sur  les  terres  dépendant  du  monastère  en  ce  lieu.  Il  promet  aussi  de  n'exer- 
cer aucun  droit  curial  sans  la  permission  du  curé  de  Domats.  — Ibidem. 


CDXLVII. 

SENTENCE  ENTRE  L’ABBAYE  DE  SAINT-PIERRE-LE-VIF  ET  LE  CURÉ  DE  SAINT- 

SAVINIEN  DE  SENS. 

(An  1193). 

Cette  sentence  prononcée  en  présence  de  l’archevêque  de  Sens  par  quatre  prêtres  et 
quatre  laïques,  régla  les  contestations  élevées  entre  les  parties  pour  la  perception  des  droits 


XIIe  SIÈCLE.  453 

curiaux  à Saint-Savinien.  Oa  y lit  de  curieux  détails  sur  les  oblations  et  les  autres  rede- 
vances faites  aux  églises  paroissiales. 

Guido,  Dei  gratin  Senonensis  arcliiepiscopus,  omnibus  ad  quos  litteræ  præ- 
sentes  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fierivolumus  quod  contentio  erat 
inter  dilectum  fratrem  nostrum  Galterum,  abbatem,  et  conventum  Sancti-Petri- 
Vivi,  ex  una  parte,  et  Simeonem,  presbyterum  Sancti-Saviniani,  ex  alia,  de 
legatis  quæ  fieri  soient  præsbytero  Sancti-Saviniani,  de  tricenariis  quæ  cum 
legatis  in  elemosinam  dimittuntur  ; de  quatuor  denariis  benedictionum  in  spon- 
saliciis;  de  ferculis  nuptiarum  ; de  confessionibus;  de  oblationibus  baptismorum 
et  solius  personæ  ad  missam  ; quæ  omnia  præsbyter  sua  esse  dicebat.  Abbas 
vero  et  monachi  omnium  eorum  medietatem  liabere  volebant,  dicentes  quod 
eam  habuerant  et  habere  debebant.  Inde  compromiserunt,  ex  utraque  parte,  in 
quatuor  presbyteros  et  quatuor  laicos  nominatos,  qui  hæc  longo  tempore  audie- 
rant  et  viderant.  Qui  jurati  in  præsentia  nostra  dixerunt  quod  jamdicti  abbas  et 
monachi  in  legatis  mortuorum,  in  quatuor  denariis  benedictionum,  in  confessio- 
nibus Quadragesimæ  ; in  prandiis  nuptiarum,  quando  duo  paria  vel  amplius  una 
die  fieri  contingeret;  in  oblationibus  baptismi  duorum  parvulorum,  medietatem 
percipere  soient.  Oblationem  vero  solius  personæ  ad  missam  et  prandium  solius 
matrimonii  in  una  die  soins  presbiter  habere  débet;  et  si  oblationem  solius  per- 
sonæ ad  unam  missam  factam  quantulacumque  sequatur  oblatio,  totum  in  partem 
per  medium  venire  debet.  De  tricenariis,  de  confessionibus  in  Adventu  Domini  et 
ante  Pentecosten,  se  nicliil  scire  dixerunt,  nec  inde  aliquam  audisse  contentionem. 
Nos  itaque  lot  legitimis  inducli  testimoniis,  de  consensu  utriusque  partis,  hoc 
sicut  testificati  sunt  prædicti  testes  confirmamus.  Præterea  de  electione  sepultu- 
rarum  ne  inde  aliqua  oriatur  contentio,  de  consensu  et  voluntate  eorum,  ordinavi- 
mus  quod  quicumque  de  parochia  Sancti-Saviniani  annos  liabens  discretionis  in 
cimiterio  Sancti-Pelri-Vivi  sepulturam  sibi  habere  voluerit,  sine  contradictione 
ibi  sepulturam  liabeat,  salvo  jure  presbyteri.  Si  sit  infra  annos  discretionis,  sepe- 
lietur  ubi  parentes  ejus  voluerint,  vel  in  cimiterio  Sancti-Petri-Vivi,  vel  in  cimi- 
terio Sancti-Saviniani.  Si  qu is  autem  de  parochia  ilia  habens  annos  discretionis 
sibi  sepulturam  non  elegerit,  in  voluntate  presbiteri  erit.  In  tribus  festis  annua- 
libus,  videlicet  in  feslo  Omnium-Sanctorum,  in  Nativitate  Domini,  in  Pascha, 
très  partes  totius  oblatiônis  abbatis  et  monachorum  erunt  ; quartam  partem 
habebit  presbyter.  Quod  debere  esse,  jam  dicto  Simone  recognoscente,  ante  nos 
cognovimus. 

Quod  ut  ratum  maneat  et  inconvulsum,  præsentem  kartam  notari  fecimus,  et 
sigilli  nostri  impressione  muniri. 


454 


CARTLLAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Actum  Senonis,  anno  incarnati  Verbi  m°c°  xc°  tertio.  Data  per  manum  magistn 
Pétri,  cancellarii  nostri. 

La  pièce  est  dans  Dom  Cottron,  Histoire  de  l’abbaye  Saint-Pierre-le-Vif,  M:.  Bibl. 
d’Auxerre,  n 156,  p.  605. 

Le  pape  Célestin  III  avait,  par  bref  de  1192,  commis  les  abbés  de  Preuilly  et  de 
Sainte-Colombe  pour  juger  la  contestation  énoncée  ci-dessus;  D.  Cottron,  p.  664. 


CDXLVIII. 

ACCORD  ENTRE  LES  LÉPREUX  DE  SENS  ET  LES  HABITANTS  DE  NA1LLY. 

(An  1193  . 

Gui,  archevêque  de  Sens,  rapporte  comment  les  lépreux  se  sont  engagés  à recevoir  tous 
les  malades  de  la  lèpre,  hommes  ou  femmes  de  la  paroisse  de  Nailly,  à condition  que  si  Je 
malade  est  riche,  il  sera  tenu  de  fournir  ses  vêtements  et  son  lit  garni,  et  une  indemnité 
suffisante,  et  de  léguer  de  ses  biens  à la  léproserie,  selon  l'avis  du  curé  et  du  maire  de 
Nailly,  et  de  trois  prud’hommes.  Si  le  malade  est  pauvre,  la  paroisse  pourvoiera  à son 
entretien.  Les  habitants  s’obligent  en  outre  à payer  un  denier  par  feu  à la  léproserie  ; etc. 

Guido,  Dei  gratia  Senonensis  arcliiepiscopus.  Omnibus  ad  quos  littere  pré- 
sentes pervenerint,  in  Domino  salutem.  Equum  est  et  rationi  consentaneum  ut 
que  pia  intenlioue  gesta  sunt  et  stabilita,  ita  commendantur  memorie,  ut  ad  per- 
petuam  posterorum  fidelium  noticiam  valeant  pervenire.  Eapropter  notum  fieri 
volumus  universis,  presentibus  pariteret  futuris,  quod,  in  presentia  nostra  cons- 
tituti,  bomines  de  parrochia  Naalliaci,  et  dilecti  filii  nostri  Senonenses  leprosi, 
bas  inter  se  habuerunt  ad  invicem  pactiones  : 

Memorati  siquidem  leprosi  parrocbianos  Naalliaci,  bomines  et  feminas,  quot- 
quot  in  eadem  parrochia  commorantes  lepra  infici  acciderit,  in  domo  sua  et  con- 
ventu  tenebunlur  recipere  sub  bac  qu idem  forma  : si  dives  fuerit  persona  in  jam- 
dicta  parrochia  lepra  infirmata,  veste  competenti  et  lecto  furnito  munita,  a lepro- 
sis  recipietur,  quibus  et  debitam  exbibebit  procurationem  ; et  insuper  benefaciat 
de  suo  domui  eorumdem  leprosorum,  ad  considerationem  presbiteri  et  maioris 
Naalliaci,  et  duorum  vel  trium  proborum  bominum  de  eadem  parrochia  quos 
presbiter  et  maior  ad  hoc  ordinandum  secum  advocare  voluerint.  Si  aulem  per- 
sona ad  leprosos  dicte  egritudinis  occasione  transitera  in  tanta  paupertate 
fuerit  oppressa  ut  nec  vestimentum  idoneum,  nec  cetera  sibi  necessaria  de  suo 
comparare  possit,  prescripte  ville  parrochiani  et  vestem  competentem  et  lecturn 
furnitum  de  suo  tenebuntur  emere,  et  procurationem  leprosis  debitam,  die  qua 
recipietur,  usque  ad  summam  viginti  solidorum  persolvere.  Ad  bec  concesserunt 


XIIe  SIÈCLE. 


455 


parrochiani  Naalliaci  supradictis  leprosis  quod  ipsi  de  quolibet  foco  illius  parro- 
chie,  singulis  annis,  in  dominica  Palmarum  unum  denarium  habebunt.  Yerum- 
tamen  si  alicujus  eorum  ita  evidens  fuerit  paupertas  quod  denarium  solvere  non 
possit,  inde  quitabitur.  Sciendum  etiam  quod  leprosi  sine  contradictione  questam 
suant  habebunt  annuatim  in  ecclesia  Naalliaci,  quinquies  in  anno  : videlicet  in 
Natali  Domini,  in  Pascha,  in  festo  Pentecostis,  in  festo  apostolorum  Pétri  et 
Pauli  et  in  festo  Omnium-Sanctorum  ; et  in  lus  diebus  bénéficia  sibi  exhibita 
gratanter  accipient,  exclusa  omni  violentia.  Item  cum  quispiam  parrochianus 
Naalliaci  suurn  faciet  testamentum  ut  de  sua  facultate  benefaciat  domui  lepro- 
sorurn,  sine  coactione  a suo  sacerdote  persuadebitur  ; et  si  quid  illi  legaverit 
domui  eidem,  in  integrum  persolvelur. 

lit  igitur  bec  ornnia  inconcusse  stabilitatis  perpetuum  robur  obtineant,  pré- 
sentent cartam  notari  fecintus  et  sigilli  nostri  auctoritate  muniri. 

Actuni,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°  xc°  tercio.  Datum  per  manum  magistri 
Pétri,  cancellarii  nostri  : 

Cartul.  du  Popelin  de  Sens,  M\  de  l’an  1220  environ,  f°  iv,  v°  ; Archives  de  l’Hôtel- 
Dieu  de  Sens. 

CDXLIX. 

DÉCLARATION  ROYALE  SUR  LES  HOMMES  QUI  APPARTIENNENT  A L'ABBAYE 
SAINT-PIERRE-LE-VIF  DE  SENS. 

(An  1193). 

Le  roi  reconnaît  que  les  hommes  du  bourg  de  Saint-Pierre-le-Vif,  ceux  de  Mâlay  et  de 
Saligny,  dont  les  noms  suivent,  ne  sont  en  aucune  façon  ses  hommes.  La  commune  de 
Sens  prétendait  que  certains  d’entre  eux  appartenaient  au  roi. 

In  nontine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Philippus,  Dei  gratia  Franco- 
rum  rex.  Noverint  universi,  présentes  pariter  et  futuri,  quod,  post  factam  commu- 
niant Senonensent,  cum  ecclesiæ  Sancti-Petri-Vivi  suo  s reddidissemus  homines, 
postmodum  super  quibusdam  ex  illis  liominibus  orla  est  contencio  inter  predicte 
ecclesie  abbatem  et  communiant  Senonensem,  que  quosdam  illorum  bominum 
nostros  esse  asserebat.  Tandem  in  presencia  nostra,  partibus  constitutis,  clidi- 
cimus,  testimonio  et  juramento  Fulconis  de  Trana,  Pétri  de  Orbet  et  Daint- 
berti,  quod  nullus  bominum  ac  mulierum  de  Bugo  Sancti-Petri  et  de  Malleyo  et. 
de  Saligni,  eorum  quidem  quorum  nomina  subsequuntur,  ltomo  noster  sit  aut 
fentina  de  corpore  : 

Margarita,  cum  heredibus  suis.  Uxor  Balduini  de  Planchis,  cum  heredibus 

Uxor  Garnerii  Macer,  cum  heredibus  suis.  suis. 


456 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


Filins  ejus,  cum  uxore. 

Gilebertus  de  Creeriis,  cum  uxore. 

Uxor  Stephani  Boder. 
ltoordis,  cum  beredibus  suis. 

Remboldus  de  Plancbis,  cum  uxore. 

Uxor  Odonis  de  Planchis,  cum  beredibus. 
Filius,  cum  uxore  sua. 

Robertus  de  Altisiodoro. 

AVillelmus,  miles,  cum  beredibus  et  uxore. 
Garinus  Bucellus,  cum  uxore. 

Philippus  (rater  ejus,  cum  uxore. 
Constancius  Vicecomes,  cum  uxore. 
.lobannes  Teloe,  cum  uxore. 

Neptis  ejus. 

Martinus  Teloes,  cum  uxore. 

Goffridus  Cordela,  cum  uxore. 

Sevinus  Mucenben,  cum  uxore. 

Garnerius,  nepos  Bursardi,  cum  uxore. 
Vilalis  Clarellus,  cum  uxore. 

Gosbertus  Garchuns,  cum  uxore  et  beredibus. 
Guibertus  Muarz,  cum  beredibus. 

Uxor  Radultî,  carpentarii,  cum  beredibus. 
Garnerius  Soterellus,  cum  uxore. 

Uxor  Tebaldi  Lo  Ica,  cum  heredibus. 
Philippus,  preco,  cum  uxore. 

Constancius  Mucenben,  cum  uxore. 
Garnerius  Garchuns,  cum  uxore. 

Gauterius  Baceach,  cum  uxore  et  beredibus. 
Odo  de  Grum,  cum  uxore. 

Garnerius  Butorz. 

Ilerbertus  Parvus,  cum  uxore. 

Renaudus  Cordela,  cum  uxore. 

Garnerius  Berolei,  cum  uxore. 

Sevinus  Chancronellus,  cum  uxore. 

Henricus  Chancronellus,  cum  uxore. 

Odo  de  Saligni,  cum  uxore. 

Uxor  Morelli. 

Arnulfus,  gener  Letaudi,  cum  uxore. 

Odo  Masoerius,  cum  heredibus  et  uxore. 
Hugo  de  Arcea,  cum  uxore. 

Gosbertus  Pelevellus,  cum  uxore. 

Robertus,  bubulcus,  cum  heredibus. 

Uxor  Arnulfl  Terreæ,  cum  heredibus. 
Garnerius  Boums,  cum  uxore. 


Fulco.  textor,  cum  uxore. 

Goffridus  Bouns,  cum  uxore. 

Droco  Macers,  cum  uxore. 

Milo  de  Plantiit,  cum  uxore. 

Jacobus  Rufus,  cum  heredibus. 

Uxor  defuncti  Bauduini. 

Hugo  Butemii,  cum  heredibus. 

Gaudricus  Pannele,  cum  uxore. 
Theobaldus,  filius  ejus,  cum  heredibus. 
Gaudricus  Butemii,  cum  uxore. 

Gener  Christiani  de  Albuis,  cum  uxore. 
Uxor  defuncti  Christiani. 

Isabelis  Torta,  cum  filia. 

Garnerius  Clarellus,  cum  uxore. 

Sado,  lavator. 

Bernardus,  pelliparius,  cum  uxore. 
Renaudus,  bubulcus,  cum  heredibus. 
Letardus,  cum  uxore. 

Garnerius,  filius  ejus,  cum  uxore. 

Hugo,  filius  ejusdem,  cum  uxore. 

Petrus  Rufus,  cum  uxore. 

Uxor  defuncti  Terrici,  cum  heredibus. 
Uxor  Pétri  Guennart,  cum  heredibus. 
Filius  ejus,  cum  uxore. 

Theobaudus  Magnus,  cum  heredibus. 
Menardus  Foacia. 

Stephanus,  pelliparius,  cum  uxore. 
Fulbertus,  pelliparius,  cum  uxore. 
Stephanus  Foacia,  cum  uxore. 

Uxor  Willelmi  Berguinum,  cum  heredibus 
Sevinus  Cauda,  cum  uxore. 

Odinus,  filius  Theaut,  cum  uxore. 
Crislianus  Guichioth,  cum  uxore. 

Uxor  Odonis  Paperiant,  cum  beredibus. 
Uxor  Garnerii,  fabri,  cum  heredibus. 
Stephanus  de  A’illanova,  cum  uxore. 
Angerbaudus,  frater  ejus,  cum  uxore. 

Filia  ipsius  Stephani,  cum  heredibus. 
Uxor  Roberti  Rufi,  cum  beredibus. 

Odo  Pica,  cum  uxore. 

Emelina,  cum  beredibus. 

Willelmus  Rufus,  cum  uxore. 

Droo,  carnifex,  cum  uxore. 

Odo  Torchardus,  cum  heredibus. 


XIIe  SIÈCLE. 


457 


Uxor  Garini  la  Baia,  cum  heredibus. 

Odo  Bursardus. 

Johannes,  filius  ejus,  cum  uxore. 
Angerbaudus,  cum  uxore. 

Slephanus,  carpentarius,  cum  uxore. 
Garnerius  Sacuns,  cum  uxore. 

Garnerius  Croceart,  cum  heredibus. 

Garinus,  carnifex,  cum  uxore. 

Herbertus  Strabo,  cum  uxore. 

Lorannus,  carnifex,  cum  uxore. 

Theobaldus  Daudole,  cum  uxore. 

Huldricus,  cum  uxore. 

Uxor  Theobaldi  Ruselli,  cum  heredibus, 
Uxor  Pagani  Lairas,  cum  heredibus. 

Uxor  Arnulfi. 

Gosbertus,  textor,  cum  uxore. 

Fulco,  carpentarius,  cum  filiis. 

Uxor  Garnerii  Sadum,  cum  heredibus. 
Garnerius  Angusde,  cum  uxore. 

Ermenaudus  Pautre,  cum  uxore. 

Eruinus,  cum  uxore. 

Uxor  Garnerii  Ferrant. 

Uxor  Bevin. 

Uxor  Garnerii  Lupeili. 

Filius  ejus,  cum  uxore. 

Guibeletus,  cum  uxore. 

Renaudus  de  Curia,  cum  uxore  et  heredibus. 
Uxor  Guillelmi,  scriptoris,  cum  heredibus. 
Odelina,  soror  ejus. 

Maria  Cofferia. 

Neptis  ejus,  Petronilla. 

Petrus,  olearius,  cum  uxore. 

Gilebertus,  frater  ejus,  cum  uxore. 
Stephanus,  filius  Letardi,  cum  heredibus. 
Guillelmus,  sellator,  cum  uxore. 

Herbertus  Collinus,  cum  uxore. 

Garnerius  de  Sancto-Prejecto,  cum  uxore. 
Renaudus,  cum  uxore. 

Radulfus  Testart,  cum  filia. 

Uxor  Jobertfde  S.-Clemente,  cum  heredibus. 
Letardus,  cum  uxore. 

Gener  Philippi  de  Sahgni,  cum  uxore. 
Stephanus  de  Esglisolis,  cum  uxore. 

Uxor  Stephani,  piscatoris,  cum  heredibus. 


Duo  fdii  ejus,  cum  uxoribus  suis. 

Robertus  de  Capella,  cum  uxore. 

Ghaldus,  cum  uxore. 

DomanchiUs,  cum  uxore. 

Constancia,  mater  Ogerelli. 

Uxor  Mauricii,  cum  heredibus. 

Uxor  Droconis  de  Villers,  cum  heredibus. 
Stephanus  frater  Droconis,  cum  uxore. 
Renaudus,  cum  uxore. 

Filius  ejus,  cum  uxore. 

Uxor  defuncti  Bernardi,  cum  heredibus. 

Uxor  Pétri  de  Puteo,  cum  heredibus. 
Terricus,  filius  Renaudi,  cum  uxore. 

Uxor  Juliani. 

Petrus  Scala,  cum  uxore. 

Herbertus  de  Sancto-Prejecto,  cum  uxore. 
Stephanus  Gaudris,  cum  uxore. 

Milo  et  frater  ejus  de  Porta  Sancti-Leonis, 
cum  uxoribus. 

Blanchandus,  cum  uxore. 

Uxor  Stephani  de  Taloan,  cum  heredibus. 
Uxor  Aalardi. 

Andréas,  filius  Duranni,  cum  uxore. 

Filii  Milonis  et  uxores  eorum. 

Iluldierius  Albus,  cum  uxore. 

Robertus  de  Summa-Villa,  cum  uxore. 
Gauterius  Silvanus,  cum  uxore. 

Theobaudus  Munerius,  cum  uxore. 

Petrus  Pasturellus,  cum  uxore. 

Hunardus  Torchardus,  cum  uxore. 

Fulco  Burellus,  cum  uxore. 

Petrus  Magnus,  cum  uxore. 

Petrus  Populins,  cum  uxore. 

Uxor  Odonis  Burelli,  cum  heredibus. 
Arnaldus  Yainarz,  cum  uxore. 

Andréas  Burellus,  cum  uxore. 

Petrus  Orencus,  cum  uxore. 

Henricus  Corveserius,  cum  uxore. 

Henricus  Brebanceuns,  cum  uxore. 

Uxor  Hugonelli,  cum  heredibus. 
Pascharetus,  cum  heredibus. 

Henricus  de  Valle,  cum  uxore  et  heredibus. 
Maria  de  Valle,  cum  heredibus. 

Uxor  Ulrici,  cum  heredibus. 


II 


58 


458 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DK  L’YONNE. 


Uxor  Odonis  Rater,  cum  heredibus. 
Fromundus  Bisoret,  et  uxor  ejus. 

Garnerius  Fiat,  cum  uxore. 

Hulderius,  major,  cum  uxore. 

Uxor  Symonis  de  Carrogio,  cum  heredibus. 
Bernardus,  pelliparius,  cum  uxore. 

Hulderus  Richeruns,  cum  uxore. 
Theodebaldus  de  Carrogio,  cum  uxore. 
Hulderus  Corverserius,  cum  uxore. 
Fromundus  Symart,  cum  uxore. 

Hulderus,  gener  Theobaldi  Postelli  , cum 
uxore. 

Andréas  Pinos,  cum  uxore. 

Uxor  Wicardi,  cum  heredibus. 

Isabel  de  Castello,  cum  heredibus. 
Espertinus,  carpentarius,  cum  uxore. 
Emengardis,  cum  heredibus. 

Johannes  Lupellus,  cum  uxore. 

Odelina  et  fdius  ejus,  cum  heredibus  suis. 
Giraudus  de  Castello,  cum  uxore. 

Bernardus  Gaudree,  cum  uxore. 

Stephanus  Espertins,  cum  uxore. 

Filins  Vicardi  et  uxor  ejus. 

Uxor  Garnerii  Greele,  cum  heredibus. 
Thebaudus,  filins  ejus,  cum  uxore. 
Stephanus  Thesaurarius,  cum  uxore. 

Milo  de  Juncheriis,  cum  uxore. 

Balduinus  Fronee,  cum  uxore. 

Herbertus  Tortus,  cum  uxore. 

Theobaldus  Postellus  et  filius  ejus,  cum  uxo- 
ribus  suis. 

Thomas,  cum  uxore. 

Odo  Garchuns,  cum  uxore  et  heredibus. 

Odo  Colardus,  cum  uxore. 

Odo  Scala,  cum  uxore. 

Uxor  Constantini  Bardin,  cum  heredibus. 
Filia  Vicardi,  cum  heredibus. 

Constaneius  Calvellus,  cum  uxore. 

Petrus  Bernardus,  cum  heredibus. 

Balduinus,  carpentarius,  cum  uxore. 
Hulderus  Froneet,  cum  uxore. 

Remboldus  Saporins,  cum  uxore. 
Fraterejus,  cum  uxore. 

Gileberlus  Strabo,  cum  uxore. 


Symon  Vicecomes,  cum  uxore. 

Stephanus  Calvus,  cum  uxore. 

Garnerius  Morins,  cum  uxore. 

Uxor  defuncti  Odonis,  cum  heredibus. 
Jacobus  Rufus,  cum  uxore. 

Uxor  Remboldi  Gibeth,  cum  heredibus. 
Balduinus  Merreglerius,  cum  uxore. 

Garnerius  Constancia,  cum  uxore. 

Aubericus,  Odinus,  Ermenerius  Cocheris  , 
cum  uxoribus  et  filiis. 

Symon  deBovre,  cum  uxore. 

Gilebertus  ortolanus.  cum  flliabus  suis. 
Stephanus  et  Herbertus  de  Verum,  cum  here- 
dibus. 

Renardus,  cum  uxore. 

Uxor  Aimardi,  cum  heredibus. 

Andréas  Bucherius,  cum  uxore. 

Christianus  de  Verum. 

Giraldus  de  Verum,  cum  uxore. 

Odo  de  Verum,  cum  uxore. 

Vitalis,  cum  uxore. 

Stephanus  de  Grun  et  filius  ejus,  cum  uxo- 
ribus. 

Filia  Theobaldi  Postelli,  cum  heredibus. 
Stephanus,  gener  Constanciæ,  cum  uxore. 
Garnerius,  filius  Aales,  cum  uxore. 

Ménard  us  et  Odo  majores, cum  heredibus  suis. 
Hugo  de  Pertuso,  cum  uxore. 

Stephanus  Vicecomes,  cum  uxore. 

Philippus,  cum  uxore. 

Henricus,  cum  uxore. 

Andréas  filius  Constantini,  cum  uxore. 
Lambertos,  frater  ejus,  cum  uxore. 

Odo,  filius  Ysambardi,  cum  uxore. 

Balduinus  Morellus,  cum  uxore. 

Filuns,  cum  heredibus. 

Radulfus,  cum  uxore. 

Giraldus  de  Villers,  cum  uxore. 

Garnerius,  nepos  maioris.  cum  uxore. 
Andréas,  carpentarius,  cum  uxore. 

Philippus  Carolus,  cum  uxore. 

Félix,  cum  uxore. 

Laurencius,  cum  heredibus. 

Petrus  Puiclet,  cum  uxore. 


XIIe  SIÈCLE. 


459 


Uxor  Magistri,  cum  heredibus. 
Filius  ejus,  cum  uxore. 

Hugo  de  Subvilla. 

Manasses  de  Perluso,  cum  uxore. 


Isabel  Cambellana,  cum  heredibus. 
Sevinus  Scala,  cum  heredibus. 
Gibertus,  bubulcus,  cum  heredibus. 
Stephanus  Punete. 


Verumtamen  de  isiis  duobus,  Giraldo  videlicet  de  Calceata  et  Martino  Bello- 
Dente,  iia  concessum  fuit  et  condictum  inter  nos  et  abbatem  quod  si  Fulco  de 
ïrana  et  Petrus  de  Orbet  et  Daimbertus  infrai  (sic)  proximum  festum  Sancti- 
Rejmigii,  sub  suojuramento,  dixerint  G.  et  31.  nostrosesse,  nostri  remanebunt,  et 
si  dixerint  abbati  esse,  ab bâti  remanebunt.  Et  ut  in  poslerum  inter  nos  et  abba- 
tem Sancti-Petri-Vivi  non  oriatur  super  bominibus  et  feminabus  predictis  con- 
tentio,  sigilli  nostri  auctorilate  et  regii  nominis  karactere  inferius  annolato,  pre- 
sentem  paginant  precepimus  confirmari. 

Actum  Senonis,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  nonagesinto  tercio,  regni  nostri 
anno  quarto  decimo,  astantibus  in  palacio  nostro  quorum  nomina  subscripta 
sunt  et  signa  : dapifero  nullo  ; signum  Guidonis,  buticularii  ; signum  Matliei, 
canterarii  ; constabulario  nullo.  — Data,  vacante  cancellaria. 

(Monogramme.) 

Originals cellé  autrefois  ; Bibl.  de  Sens;  F.  de  l’abbaye  de  Saint-Pierre- le-Vif. — 
Delisle , Catal.  des  actes  de  Philippe-Auguste,  n"  388. 

En  1213,  le  13  novembre,  une  lettre  d’innocent  lit,  adressée  à l’abbé  de  Saint-Pierre 
d’Auxerre,  au  doyen  de  Troyes  et  au  sacriste  d’Auxerre,  porte  qu’ils  aient  à exiger 
du  maire  et  des  pairs  de  la  commune  de  Sens  la  réparation  que  ceux-ci  devaient  à 
l’église  de  Saint-Pierre-le-Vif,  de  manière  toutefois  que,  si  l’excommunication 
lancée  contre  eux  par  le  légat  est  reconnue  injuste,  elle  soit  levée.  — Bréquigny, 
t.  iv,  p.  568.  — Lettres  d'innocent  Ifl,  t.  n,  p.  816. 


CDL. 

PRIVILÈGE  ACCORDÉ  PAR  PIERRE,  COMTE  DE  NEVERS,  AUX  HABITANTS 

D’AUXERRE. 

(An  1194). 

Cette  charte  est  l’origine  des  privilèges  des  habitants  d’Auxerre.  Le  comte  y règle  les 
tailles,  les  corvées  et  les  autres  taxes  ; les  conditions  du  duel  ; les  droits  des  hommes 
libres  ; les  obligations  pour  le  service  de  la  chevauchée,  de  la  guerre  et  des  tournois  ; le 
droit  de  ban-vin  et  de  vendanges  ; les  droits  des  habitants  du  bourg  de  Saint-Gervais  dans 
la  forêt  du  Bar  ; l’exercice  et  l’étendue  de  sa  justice;  les  droits  du  vicomte  et  du  voyer 
d’Auxerre  ; etc. 

In  nomine  sancle  et  individue  Trinitatis,  amen.  Ego  Petrus,  cornes  Nivernen 


460 


CA  HT  U LAI  RE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 

sis,  nolum  facio  iiniversis  tam  presentibus  quam  futuris,  quod  ego  cum  homini- 
bus  meis  de  Autisiodoro,  tam  in  civitate  quam  in  suburbiis  civitatis  et  in  burgo 
Sancti-Gervasii  morantibus,  talestatutum  feci  et  conventionem  : quod,  pro  tallia, 
corveiis  et  ceteris  exactionibus  quitandis,  a ditiore  ex  ipsis  non  potero  capere 
annuatim  nisi  tantum  viginti  solidos  Autisiodorensis  monete,  que  sit  ad  quatuor 
denarios,  nec  aliquid  amplius  ab  aliquo  eorum  exigam.  A minoribus  vero  et 
pauperibus,  ad  respectum  mandati  mei,  juxta  posse  uniuscujusque  ab  unoquoque 
exigetur.  Concessi  etiam  quod  forifactum  sexaginta  solidorum  adquinque  solidos 
reducatur.  Cetera  forifacta  omnia  a quinque  solidis  et  infra  ad  duodecim  denarios 
reducta  sunt.  De  gagiis  duelli  quod  pacificabitur,  de  unoquoque  non  nisi  septem 
solidos  et  sex  denarios  tantum  capiam.  Certum  est  quod  franchi  domines  suas 
habent  in  integrum  exeasuras  et  habebunt  in  perpetuum.  Item  de  exercitu  et 
chevaucheia  dictum  est  quod  prefatos  bomines  extra  comitatum  Nivernensem 
non  traham  quin  ipsa  noctein  eundem  comitatum  possint  reverli.  Ad  torneamen- 
tum  predictos  homines  ducere  non  potero,  nisi  ad  Chableyam,  Joviniacum  et 
Rubeum-montem.  Si  autem  de  exercitu  vel  clievaucheia  ipsos  submoneri  fecero, 
unusquisque  ibit,  vel  pro  se  mittet  idoneum  servientem.  Si  quis vero  etatis  sexa- 
ginta annorum,  aut  infirmitate  detentus,  vel  non  audita  submonitione  mea 
remanserit,  et  hoc  jurare  poterit,  quitus  erit.  Sin  autem,  legem  suam  emendabit 
et  conductionem  unius  servientis  usque  ad  sex  denarios  tantum,  si ngulis  diebus 
quibus  alii  moram  fecerint,  persolvet.  Item  dictum  est  quod  sepedictos  homines 
extra  Autisiodorum  pro  placitatione  non  traham  ; nec  eos,  nec  res  eorum  capiam 
quandiu  j u ri  stare  voluerint  ad  judicium  curie  mee,  juxta  respectum  proborum 
hominum.  De  equis  et  armaturis  ntilla  eis  violentia  inferetur,  nisi  sponte  mihi 
voluerint  commodare.  In  villa  Autisiodori  creditionem  habebo  in  victualibus  usque 
ad  quadraginta  dies.  Quod  si  crédita  mihi  usque  ad  quadragesimum  diem  reddita 
non  fuerint,  homines  de  ascensiva  ista  nichil  amplius  credent  mihi,  donec  cre- 
ditum  habuerint,  et  infra  annum  de  censiva  crédita  reddentur.  Si  quis  autem  de 
hominibus  memoratis  pro  debito  meo,  vel  uxoris  mee,  alicubi  captus  fuerit, 
ipsum  liberari  faciam.  Sin  autem,  de  censiva  liberabitur.  Si  vero  pro  re  alia  ali- 
quis  eorum  captus  fuerit,  de  ipso  liberando  bona  fide  posse  meuin  faciam.  Ban- 
num  habebo  Autisiodori  per  mensem  augustum  tantum  et  de  vino  vinearum 
mearum  et  de  vino  sano;  et  bannum  illud  nec  potero  vendere,  nec  dare  alicui. 
In  vineis  et  bladis  Autisiodori  non  erunt  custodes  nisi  quos  burgenses  ponent. 
Et  si  forisfactum  affueril,  meum  erit.  Homo  qui  nunquam  habuit  uxorem,  dum 
erit  bachelarius,  hos  viginti  solidos  non  rcddet.  Certum  est  quod  homo  francus 
libéré  poterit  abire  a villa  Autisiodori  et  redire  cum  voluerit.  Quicunque  voluerit 


XIIe  SIÈCLE. 


461 


vindemiare  vineam  suam,  vindemiabit  eam  cum  voluerit.  De  possessionibus  quas 
predic.ti  boulines  die  qua  data  fuit  char  ta  tenebaut,  quocunque  modo  tenerent, 
amodo  nullum  eorum  vexabo,  sed  omnes  eos  inde  quietos  et  in  pace  dimittam. 
Si  Judæus  a Christiano  usuras  exegerit,  tantum  usuras  duorum  annorum  per 
testes  legitimos  Christiani  et  Judei  poterit  exigere.  Si  quis  forifactum  aliquod 
fecerit,  ipse  solus  emendabit,  nec  aliquis  abus  aliquid  pro  eo  emendabit.  Usua- 
gium,  quod  boulines  de  burgo  Sancti-Gervasii  in  bosco  de  Bar  habere  soient, 
sicut,  ante  habebunt.  Certum  est  quod  forifactum  homicidii,  rapti,  latrocinii,  in 
voluntate  mea  est.  Statutum  est  etiam  et  concessum  quod  Iterius  de  Tociaco, 
vicecomes  Aulisiodorensis,  et  viator  Autisiodorensis,  supradictis  burgensibus 
omne  jus  suum  quod  habebant  in  omnibus  forifactis  meorum  hominum  qui  sunt 
de  bac  censiva  quitaverunt  imperpetuum  ; bac  siquidem  conditione,  quodjam- 
dicti  burgenses  viginti  libras  predicte  monete  predictis  Iterio  et  viario,  ad  octabas 
Natalis  Domini  persolvent  annuatim.  Super  luis  autem  conventionibus  observan- 
dis  precepi  et  concessi  jam  dictis  burgensibus  quod  se  eas  pro  posse  suo  bona 
fide  observaturos  jurarent,  et  ipsi  de  mandato  et  assensu  meo  juraverunt  quod  in 
luis  conventionibus  observandis  unus  alii  erit  adjutor.  Quoticns  autem  prepositi 
vel  mei  servientes  Autisiodorenses  mutabuntur,  ipsos  jurare  faciam  quod  conven- 
tiones  istas  firmiter  observabunt.  Ascensiva  autem  ista  singulis  annis  ad  octabas 
Natalis  Domini  persolvetur.  lias  itaque  conventiones  ego  Pelrus,  cornes  Niver- 
nensis,  me  firmiter  observaturum  propria  manu  juravi,  et  per  idem  sacra mentum 
promisi  et  concessi  quod  filia  mea  Mallidis,  cum  ad  duodecimum  annum  perve- 
venerit,  et  maritus  ejus,  priusquam  eam  ducat,  bas  se  firmiter  conventiones 
observaturos  jurabunt.  Et  inde  litteras  suas  patentes,  easdem  conventiones  con- 
firmantes, burgensibus  Autisiodorensibus  tradent.  Rogavi  preterea  dominum 
meum  Pbilippum,  illustrem  regem  Francorum  quod,  si  ego  vel  successores  mei 
ab  bis  conventionibus  resilire  presumpserimus,  ipse  conventiones  istas  a me  et 
a successoribus  meis  in  comitatu  firmiter  imperpetuum  faceret  observari.  Requi- 
sivi  etiam  dominum  regem  Pbilippum  quod,  si  ego  aut  successores  mei  de  hiis 
conventionibus  exirem,  ut  dominus  rex  assigne!  ad  totum  feodum  absque  fidem 
mentiri,  donec  emendatum  esset,  quod  de  eodem  teneo,  nec  aliquem  successorum 
meorum  de  illo  investiret,  donec  prius  juraverit  se  bas  conventiones  imperpe- 
tuum observaturum,  et  litteras  suas  patentes,  conventiones  istas  confirmantes,  jam 
dictis  burgensibus  tradiderit.  Rogavi  preterea  dominum  papam  et  dominum 
Senonensem  et  Autisiodorensem  et  Lingonensem  et  Eduensem  et  Nivernenscm 
episcopos,  quod,  si  successores  mei  vel  ego  ab  hiis  conventionibus  resilire  vel 
eas  infringere  presumpserint,  ipsi  in  me  aut  in  successores  meos  et  in  terrant 


46Ü  CARTULAIRE  GÉNÉRAI.  DE  L’YONNE. 

ineam  sententiam  excommunicationis  imponant,  nec  eam  résolvant  donec  plena- 
rie  burgensibus  l'uerit  emendatum  quicquid  injuriose  contra  bas  conventiones 
fuerit  irrogatum.  Presertim  barones  mci,  videlicet  Philippus,  dominas  Giemi, 
Broco  de  Merloto,  Gaufridus,  senescallus  meus,  Iterius  de  Tociaco,  Autisiodo- 
rensis  vicecomes,  D.  de  Salleniaco,  Girardus  de  Arsiaco,  Letericus  Balledardi, 
Petrus  de  Corcon,etceteri  vavasores  Aulisiodorenses,  demandato  meo  juraverunt 
quod  predictis  burgensibus,  in  hiis  conventionibus  observandis,  bona  fide  coad- 
jutores  erunt,  nec  eas  pro  posse  suo  infringi  pacientur.  Et  si  ego  ab  hiis  conven- 
tionibus resilirem,  barones  mei  me  inde  mitterent  ad  rationern  ut  eas  facerent 
me  tenere;  et  si  eas  tenere  non  vellem,  non  essent  mihi  in  auxilium  contra  bur- 
genses.  Ego  vero  nullum  de  hominibus  domini  mei  regis  Philippi  de  dominio 
suo  recipiam,  nec  ipse  de  dominio  meo  recipiet,  neque  aliquem  post  annum  reci- 
pere  potui,  neque  ipse  aliquem  recipere  potuit.  Burgenses  vero  Autisiodorenses 
craantaverunt  quod  nullum  de  hominibus  meis  de  dominio  meo,  neque  liberum 
neque  servilis  conditionis,  in  bac  communitate  récipient.  Pro  hiis  autem  con- 
ventionibus faciendis  observari  per  manum  regis  Francie  burgensibus  Autisiodo- 
rensibus,  burgenses  Autisiodorenses  dabunt  singulis  annis  domino  meo  Philippo, 
régi  Francie,  et  successoribus  suis  regibus  Francie,  in  perpetuum,  centum  libras 
Parisiensis  monete,  domino  régi  aut  mandato  suo  singulis  annis  reddendas 
Autisiodoro,  in  feslo  Sancti-Andree  ; neque  dominas  rex  id  extra  manum  suam 
mittet.  Si  autem  dominus  rex  non  requireret  predictam  pecuniam  ad  terminum, 
nullum  dampnum  propter  hoc  haberet  dominus  rex.  Que  omnia  ut  perpétuant  et 
inconcussam  sortiantur  stabilitatem,  sigilli  mei  munimine  présentera  paginam 
confirmo. 

Actum  Senonis,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  xc°  mi0,  mense  novcmbri. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  la  ville  d’Auxerre,  L.  i,  n“  1. 


CDU. 

BULLE  DE  CÉLESTIN  III  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINT-GERMAIN. 

(An  1194,  26  juin). 

L’abbé  et  les  religieux  de  Saint-Germain  s’étant  plaints  que  l’évêque  d’Auxerre  ne 
voulait  pas  leur  rendre  justice  contre  des  hommes  de  ses  villages  qui  causaient  des 
dommages  à leurs  domaines,  le  pape  les  autorisa  à s’adressera  l’archevêque  de  Sens  pour 
obtenir  la  punition  des  coupables. 

Celestinus,  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  liliis  ab  bâti  et  fratribus 


XIIe  SIÈCLE . 


463 

Sancti-Germani  Autisiodorensis,  salutem  et  apostolicam  benedictionem.  Cum 
venerabilis  frater  noster  Autisiodorensis  episcopus,  usque  adeo,  sieut  dicilis,  si 
vobis  infestas  ut  de  parrocbianis  suis,  malefactoribus  vestris,  per  e u ni  justiciam 
non  possitis  habere,  nobis  imminet  providendum,  ne  pro  defectu  juris  monaste- 
rium  vestrum  violenciis  pateat  et  incursibus  malignorum.  Eapropter,  dilecti  filii, 
presentibus  vobis  litteris  indulgeinus  ut  ad  venerabilem  fratrem  nostrum,  Seno- 
nensem  archiepiscopum,  pro  cohercendis  ipsis  malefactoribus  vestris  recursum 
habere  possitis,  qui  defectum  ipsius  episcopi  de  auctoritate  nostra  debeat  in  hac 
parte  supplere. 

Nulli  ergo,  etc. 

Datum  Laterani,vn  kalendas  julii,  pontificatus  nostri  anno  quarto. 

Cartulaire  de  l’abbaye  de  Saint-Germain,  XIIIe  siècle,  f°xiv  n”,  xx;  B i b I . d’Auxerre, 
Ms  R°  140. 


CDUÏ. 

CHARTE  DE  L’ARCHEVÊQUE  MICHEL  POUR  L’ABBAVE  DE  DILO. 

(An  1194). 

L’archevêque  constate  qu’un  nommé  Jean  a renoncé,  en  faveur  des  moines  de  Dilo,  à une 
terre  située  près  de  la  croix  de  Villepied,  laquelle  avait  été  donnée  aux  moines  par  son  père 
et  son  aïeul.  L’archevêque  en  mit  les  moines  en  possession,  mais  en  réserva  la  jouissance 
à Jean  pendant  sa  vie,  à charge  que  celui-ci  leur  paierait  deux  bichets  de  blé  par  an. 

Michael,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  pré- 
sentes pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod,  cum  dilecti 
iilii  abbas  et  canonici  Deilocenses  terrant  quandam,  quarn  tenebat  Johannes  juxta 
crucem  de  Villapedis  sitam,  reclamarent,  afferentes  eam  de  donatione  avi  et  patris 
ejusdem  Johannis  devolvendam  ad  ecelesiam  Deilocensem,  tandem,  constitutus 
in  presentia  nostra,  idem  Johannes,  recognito  jure  dictorum  canonicorum,  ipsam 
terrant  in  manu  nostra  resignavit,  et.  eam  sepedictis  canonicis  post  obitum  suum 
quiete  possidendam  in  perpetuum  recessit.  Nos  igilur  de  terra  ilia  eosdern  inves- 
tivimus  canonicos  ita  quidem  quod  predictus  Johannes  eam,  quamdiu  vixerit, 
tenebit,  et  de  recognitione  memoratis  canonicis  duos  bichetos  de  blado  annuatim 
persolvet  infra  octavas  Sancti-Remigii,  de  illo  scilicet  blado  quodcrescet  in  terra. 
Et  post  obitum  ipsius  Johannis,  terra  ad  ipsos  canonicos  libéré  et  absque  omn 
contradiclione  et  calumpnia  revertet.  Hoc  autem  coram  nobis  laudaverunl  Eran- 


464 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

burgis,  mater  ipsius  Johannis,  et  Edelina,  uxor  ejus.  Quod  ut  ratum  sit,  presen- 
tem  cartam  sigilli  nostri  fecimus  munimine  roborari. 

Actum  Deiloci,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  xc°  quarto. 

r ( f 

Original,  A^aefeF^TO5  de  la  ville  de  Joigny  ; 

CDLIII. 

DONATION  DR  MAISONS  SISES  A SENS,  FAITE  A L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1194-95,  mars). 

L’archevêque  Michel  rapporte  qu’après  de  longues  contestations,  Jean,  curé  de  Saint- 
Clément,  et  sa  mère,  ont  abandonné  à l’abbaye  de  Pontigny  tous  les  droits  qu’ils 
réclamaient  sur  des  maisons  (sises  h Sens)  qui  avaient  appartenu  à Thibaut  de  Troyes. 

Michael,  Dei  gra lia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  litleræ  istæ 
pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod,  cum  diutius  in  præ- 
sentia  nostra  fuisset  ventilata  quæstio  inter  dilectos  filios  monacbos  Pontiniaci, 
ex  una  parte,  et  Johannem,  presbyterum  de  Sancto-Clemente  et  matrem  ejus,  ex 
altéra,  super  domibus  quæ  quondam  fuerunt  Theobaldi  Trecensis,  ad  ultimum 
indo  est  compositio  in  luinc  moduni,  de  assensu  partium,  nobis  mediantibus, 
ordinata.  Statutum  itaque  est  quod  presbyter  domos  illas,  pro  se  et  pro  matre 
sua,  dictis  monacliis,  in  perpetuum,  quitaret,  et  ferret.  garentiam  contra  omnes 

et  etiam  traderet  litteras  quarum  jure  domos  reclamabat  monacliis 

memoralis Statutum  fuit  et  concessum  quod  presbytero  xl  lib ras 

Parisiennes  et  matri  suæ  xx  solidos  Parisienses  darent  monachi. 

Actum  Parisius,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  xc°  iv°,  mense  martio. 

Copie  des  Cartulaires  de  Pontigny,  Ms.  n"  158;  Bibl.  d'Auxerre,  î m.  p.  ccclxxe  ; 
d'après  l'ancien  Cartul.  de  Pontigny,  f>  lxiii, 

En  1223,  au  mois  de  septembre,  l’official  de  l’archidiacre  de  Sens  avait  condamné  à 
l’amende  un  sieur  Geoffroi  de  Bullipol  qui  s’était  emparé  avec  violence  d une  place 
voisine  de  la  maison  des  moines  à Sens,  et  avait  arraché  les  herbes  du  jardin  et 
y avait  planté  une  ramille  à son  usage,  et  en  avait  enlevé  les  bornes. 

Cinq  mois  après,  le  même  Geoffroy  renonça  à toutes  ses  prétentions  par  un  acte  de 
donation  fait  aux  moines  d une  place  située  au  marché  de  Sens,  proche  leur 
maison.  — Ibidem. 


XIIe  SIÈCLE. 


465 


CDLIV. 

DONATION  DE  GÉRARD  D’ARCY  POUR  L’ABRAYE  DE  REIGNY. 

(An  1194). 

Le  ^eigneur  d’Arcy  confirme  le  don  fait  par  Geoffroy,  son  père,  aux  moines  de  Reigny, 
du  droit  de  pâturage  dans  toute  sa  terre  des  deux  côtés  de  la  Cure  ; Geoffroy  et  Joscelin 
ses  frères,  sa  mère  et  ses  sœurs  ont  approuvé  cet  acte.  Il  leur  abandonne  aussi  la  propriété 
du  boutoir  d'Arcy  indivis  avec  les  religieuses  de  Crisenon,  et  il  renonce  aux  droits  d’usage 
qu’il  réclamait  dans  les  bois  d’Essert  et  de  Fontemoy. 

Ego  Gerardus,  dominus  Arsiaci,  notura  fieri  volo  presentibus  et  futuris  quo- 
niam,  pro  sainte  anime  mee  et  Beatricis,  uxoris  niee,  et  pro  animabus  patris  et 
matris  mee,  fratrumque  meorum,  perpetuo  laudavi  et  sigillo  meo  confirmavi 
donum  quod  fecit  pater  meus  Gaufridus  (1)  fratribus  de  Regniaco,  de  pasturis 
tocius  terre  mee  citra  Choram  fluvium  et  ultra;  quod  factum  fuit  lande  et  assensu 
meo  et  fratrum  meorum  Gaufridi  et  Joscelini,  matris  etiam  mee  et  sororum 
mearum.  In  istis  autem  pasturis  si  fratres  vel  servientes  eorum  vel  pecora  eorum 
dampnum  aliquod  fecerint,  reddito  capitali,  liberi  et  immunes  ab  omni  alia  exac- 
tione  et  occasione  existant,  sicut  in  autentico  scripto  domini  Autissiodorensis 
continetur.  Partem  etiam  quam  habent  ipsi  fratres  communem  cum  monialibus 
de  Crisennum  in  botorio  de  Àrsi  eis  perpetuo  concessi.  Usagium  quod  injuste 
reclamabam  in  nemore  de  Essars  et  Fontismo,  nec  mei  juris  luerat,  querelasque 
omnes  quas  tune  temporis  contra  eos  habebam  penitus  quittavi.  Hujus  rei  testes 
sunt  : Dominus  Joscelinus  de  Avalone  ; Gaufridus,  prior  de  Bassiaco  ; Gaufridus, 
prepositus  de  Prissiaco.  liée  omnia  laudavit  Beatrix,  uxor  mea,  coram  bis  testi- 
bus  : Joscelino  de  Avalone,  et  Guidone  de  Rovreio,  militibus.  Denique  fratres  de 
Regniaco,  respectu  pacis  conservande  in  futurum  et  obtemptu  gratie  temporalis, 
dederunt  mihi  unutn  de  pullis  suis. 

Factum  est  hoc,  annoab  Incarnatione  Domini  u°  c°  xc°  mi°. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  de  l'abbaye  de  Reigny,  L.  ix, 
s.-l.  1". 

(1)  La  charte  que  celle-ci  rappelle  avait  été  confirmée  par  Hugues,  évêque  d’Auxerre 
(1182-119A)  en  présence  de  Guillaume,  chapelain  d’Arcy;  Anseric,  seigneur  de  Montréal, 
et  Itier,  prévôt  de  Mailly- Château,  et  ratifiée  par  les  fils  du  seigneur  d’Arcy  ; Galfridus 
Girarclus  et  Joscelinus.  — Ibidem. 


II 


59 


466 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CDLV. 

CHARTE  DU  ROI  POUR  L’ÉGLISE  DE  SENS. 

(An  1194). 

Remise  est  faite  à l’église  de  Sens  par  Philippe-Auguste  d’un  droit  de  gîte  et  d’un 
repas  à Briare,  moyennant  20  livres  parisis  de  rente  annuelle. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Philippus,  Dei  gratia  Fran- 
corum  rex.Noverint  universi,  présentes  pariter  et  futuri,  quod  nos  ecclesie  Beati- 
Stephani  Senonensis  omnino  quittamus  gistum  et  procurationem  illam  quam 
habebamus  apud  Bruerram,  ita  quod  neque  nos,  neque  marescallus,  neque  ful- 
conarius,  neque  braconarius  noster,  neque  aliquis  hominum  aut  servientum  nos- 
trorum,  ibijaceat  de  cetero,  aut  gistum,  aut  procurationem  ibi  capiat.  Capitulum 
autem  Senonense  propter  hoc  nobis  reddet,  singulis  annis,  viginli  libras  Pari- 
siensis  monete,  intra  octabas  Sancti-Remigii,  et  eas  ballivo  nostro  Senonensis 
tradet.  Quod  ut  perpetuam  obtineat  stabilitatem,  sigilli  nostri  auctoritate  et  regii 
nominis  karactere  inferius  annotato,  presentem  paginam  precepimus  confirmari. 

Actum  Moreti,  anno  incarnati  Yerbi  millesimo  cenlesimo  nonagesimo  quarto  ; 
regni  nostri,  anno  quinto-decimo  ; astantibus  in  palacio  nostro  quorum  nomina 
supposita  sunt  et  signa:  dapifero  nullo;  signum  Guidonis,  buticularii;  signum 
Mathei,  camerarii;  signum  Droconis,  constabularii. 

Data,  vacante  cancellaria. 

(Monogramme). 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne  ; Fonds  du  Chapitre  de  Sens. 

CDLVÏ. 

CHARTE  DE  MICHEL,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  SA1NT-MARIEN. 

(An  1195). 

L’archevêque  approuve  la  vente  faite  par  le  curé  et  les  paroissiens  d’Egriselles  do  quatre 
journaux  de  terre  pour  la  réparation  de  l’église  de  ce  lieu. 

Ego  Michael,  Dei  gracia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere 
présentes  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod  Theobaldus 
de  Yillanova-Regis  quatuor  jugera  terre,  sita  inter  Eglisiolas  et  Yillam-Novam, 


XIIe  SIÈCLE. 


467 


émit,  de  assensu  et  voluntate  Ysembardi,  presbiteri  et  Henrici,  successoris  ejus, 
et  omnium  parrochianorum  ecclesie  de  Eglisolis,  per  quorum  manus  vendita  est 
terra  premissa  pro  reparatione  memorate  ecclesie.  Nos  quoque,  ne  aliquis  pres- 
biter  vel  aliquis  de  parrochianis  ecclesie  de  Eglisolis  super  terrain  memoratam 
reclamare  valeat,  ad  peticionem  eorum,  vendicionem  illam  concessimus  et  lau- 
davimus;  de  censu  vero  illius  terre  debet  habere  presbiter  de  Eglisolis  très  num- 
mos  annuatim,  et  parrochiani  ejusdem  ville  très  nummos. 

Quod  ut  ratum  permaneat  et  inconcussum,  sigilli  nostri  munimine  robo- 
ravimus. 

Actum,  anno  incarnati  Yerbi  m°  cx°  c°  quinto. 

Original,  scellé  autrefois  ; Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  de  Saint-Marien, 
L.  xli,  s.-l.  ire. 


CDLVII. 

DONATION  PAR  UN  HOMME  DE  SA  PERSONNE  A L’ABBAYE  DE  PONTIGNY. 

(An  1195). 

Pierre,  comte  de  Nevers,  rapporte  que  Gilbert  de  Chichée  s’est  donné  avec  tous  ses 
biens  à l’abbaye  de  Pontigny. 

Ego  Petrus,  cornes  Nivernensis,  notum  fieri  volo  universis,  tam  presentibus 
quam  futuris,  quod  Gislebertus  de  Chichiis,  se  ipsum  et  universa  tenementa  sua, 
\ idelicet  vineas,  terras  et  prata  Deo  et  sacre  domui  Pontiniacensi  dédit  et  in  per- 
petuum  concessil.  Ponum  igitur  istud  laudans  et  confirmans,  presentem  kartam 
fieri  super  hoc  precepi,  sigilli  mei  auctoritate  roboratam. 

Actum,  anno  dominice  Incarnationis  m°  c°  xc°  quinto. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l'Yonne;  F.  de  l'abbaye  de  Pontigny. 


CDLVIII. 

CHARTE  DE  MATHILDE,  COMTESSE  DE  NEVERS  ET  D’AUXERRE,  POUR  L’ABBAYE 

DE  REIGNY. 

(An  1195,  5 août). 


Mathilde  fonde  son  anniversaire  dans  l’abbaye  de  Reigny,  et  donne  aux  moines  toute  la 


468 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

partie  delà  rivière  de  Cure  qui  lui  appartenait,  attenant  à celle  d’Herbert  de  Merry,  depuis 
la  fontaine  du  Rouvre  jusqu’à  la  partie  de  rivière  appartenant  aux  chanoines  d'Auxerre- 

Ego  Mathildis,  comitissa  Nivernensis  et  Autissiodorensis,  notum  facio  presen- 
^bus  et  futuris  quod  ego,  pro  remedio  anime  mee  et  pro  anniversario  meo  in 
abbacia  Regniaci,  anno  quolibet,  perpetuo  celebrando,  dedi  et  concessi  Deo  et 
Beate-Marie  et  fratribus  ibidem  Deo  famulantibus,  totam  aquam  meam  quant 
habebant  contiguam  aque  Herberti  de  Merriaco,  prout  dividilur  et  metatur  a rivo 
fontis  Roboris,  et  prout  se  extendit  in  longum  et  in  latum  usquead  aquam  cano- 
nicorunt  Autissiodorensium,  cum  tota  justicia,  nicltil  rniclii  juris  proprietarii, 
petitorii,  possessionis,  justicie  vel  dominii,  vel  heredibus  vel  successoribus  meis 
in  dicta  aqua  retinens  in  futurum;  sed  volo  quod  predictis  religiosis  cum  omni 
jure  meo  predicto  libéra  et  quieta  perpetuo  remaneat  quant  promitto  ut  teneor 
erga  ontnes  garantire  et  ad  hoc  me,  heredes  nteos  et  successores  rneos  obligo 
nunc  et  sernper.  Testes  sunt  : episcopus  Eduensis  ; Ansericus,  dominus  Montis- 
regalis;  Johannes  de  Tornella,  miles.  Quod  ut  ratum  et  firmum  permaneat,  pré- 
sentes litteras  auctoritate  sigilli  rnei  contîrmavi. 

Actum,  anno  Incarnacionis  dominice  m°  c°  xc°  v°,  mense  Augusto. 

Copie  du  XVIe  siècle  ; Archives  de  l'Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Reigny,  L.  xxix, 
s.-l.  2e. 

En  1208,  Hugues,  seigneur  de  Saint-Verain,  donne  aussi  à l’abbaye  la  partie  de 
rivière  qui  lui  appartenait  en  commun  avec  Itier  de  Toucy,  sur  la  Cure,  près  de 
Vermanton,-  sa  femme  et  son  fils  aîné  G.  ont  approuvé  le  don.  — Bibl,  imp,, 
collection  Gaignières,  Cartul.,  Ms.  nü  181,  p.  389  à 400. 


CDLIX. 

ACCORD  ENTRE  PARTICULIERS,  PASSÉ  DEVANT  LE  MAIRE  DE  LA  COMMUNE 

DE  SENS. 

(An  1195). 

Le  maire  et  les  jurés  de  Sens  constatent  que  pardevant  eux,  Nicole,  fille  de  feu  Hugues, 
d’une  part  et  ses  sœurs  Agnès  et  Marguerite,  de  l’autre,  ont  fait  entre  elles  un  accord  au 
sujet  d’un  cens  et  de  certains  héritages  situés  dans  la  censive  de  la  commune  de  Sens. 

Ego  Aubericus,  maior,  et  jurati  communie  Senonensis,  volumus  esse  notum 
omnibus  ad  quos  littere  iste  pervenerint  quod  controversia  vertebatur  inter  Nicho- 
lam,  filiam  defuncti  Hugonis,  ex  una  parte,  et  sorores  suas,  Agnetem  et  Marga- 
ritam,  ex  altéra  parte,  super  quodam  censu  et  quibusdam  possessionibus  in  terris 


XIIe  SIÈCLE. 


469 

et  vineis,  in  censiva  communie  Senonensis  sitis,  pro  quibus  debentur  annuatim 
communie  duodecim  denarii  census  ; quem  censum  et  quas  possessiones  Ugo, 
defuncli  Hugonis  filius,  donaverat  in  elemosinam  nepoti  suo  Gaufrido,  filio  pre- 
dicte  Nichole.  Tandem  vero  in  presentia  nostra  facta  est  inter  illas  compositio  in 
hune  modum  : Nichola  quittavit  et  donavit  Agneti  et  heredibus  ejus  quicquid  ipsa 
habebatin  molendino  de  Vannoise,  et  Agnes  quittavit  predictum  censum  et  pre- 
dictas  possessiones  Nichole  et  heredibus  suis,  ad  voluntatem  suam  faciendam  ; et 
hoc  laudavit  maritus  ejus,  Jollanus,  et  filii  eorum  Simon,  Hugo,  Petrus,  Colinus 
et  Willelmus  et  filia  eorum  Elyzabet.  Margarite  vero  et  heredibus  suis  assigna- 
vit  eadem  Nichola  et  donavit  duos  solidos  censuales  per  annum,  et  quicquid 
habebat  in  predicto  censu  supra  decem  solidos;  et' terram  que  est  ad  Crucem 
de  Vanna  que  fuit  Angirberti  de  Chaleci.  Et  si  ipsa  non  posset  terram  illam 
adversus  Angirbertum  garrantire,  ad  laudem  Pétri  de  Orbez  et  Johannis  Gastel- 
larii  assignaret  eis  aliud  quod  tantumdem  valeret.  Margarita  vero  quittavit  hoc 
pacto  sepedictum  censum,  cum  predictis  possessionibus,  Nichole  et  heredibus 
suis,  ad  voluntatem  suam  faciendam.  Et  hoc  laudaverunt  filii  ejus  Hugo,  Fulco, 
Stephanus,  Odo,  Petrus,  Radulphus  cognominatus  Prior,  Willelmus,  et  filia  ejus 
Juliana. 

Actum,  anno  ab  Incarnatione  Doinini  m°  c0xc<>  quinto. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  de  la  ville  de  Sens. 


CDLX. 

CHARTE  DE  L’ARCHEVÊQUE  MICHEL  POUR  LES  CHANOINES  DE  L’AUTEL 
SAINT-JEAN  DE  SENS. 

(An  1195). 

L’archevêque  déclare  que  les  dîmes  novales  de  la  paroisse  de  Fleurigny  appartiendront 
aux  chanoines  de  l’autel  Saint-Jean  de  la  cathédrale,  aux  moines  de  Notre-Dame  de  la 
porte  Saint-Léon  et  aux  religieuses  de  la  Pommeraie. 

Michael,  Dei’gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  pré- 
sentes pervenerint,  in  Domino  salutem.  Noverint  universi,  présentes  pariter  et 
futuri,  quod  cum  nobis  intimatum  fuisset  novalia  fieri  in  parrochia  de  Floriniaco, 
quia  novalium  décimé  ad  jus  ecclesiasticum  specialiter  pertinere  dinoscuntur,  et 
nostra  interest  per  diocesim  nostram  hujusmodi  décimas  certis  possessoribus 
assignare  ; considérantes  omnem  antiquam  decimam  prefate  parrochie,  lam  gros- 


470 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

sam  quam  minutant,  propriam  esse  canonicorum  altaris  Sancti-Joliannis,  quo- 
rum est  ipsa  ecclesia  Floriniaci,  necnon  et  monachorum  Beate-Marie  de  porta 
Sancti-Leonis  et  monialium  de  Pomereto,  concessimus  eisdem  canonicis  mona- 
cliis  et  monialibus  omnem  décimant  novalium,  tam  cultorum  quam  colendorum, 
infra  terminos  memorate  parrochie,  jure  perpetuo  possidendum.  Quod  ut  ratum 
maneat  et  inconcussum,  présentent  cariant  sigilli  nostri  munimine  fecimus 
roborari. 

Actum,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  xc°  quinto. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  des  chanoines  de  Saint-Jean 
de  Sens. 


CDLXI. 

CHARTE  DE  MARIE,  COMTESSE  DE  TROYES,  POUR  L’ABBAYE  SAINTE-COLOMBE 

DE  SENS. 

(An  1195) 

La  comtesse,  étant  à Joigny,  atteste  que  Gui  d’Arcy  a donné  au  monastère  de  Sainte- 
Colombe  tout  ce  qu’il  possédait  d’elle  en  fief  sur  Champlay  et  Longueron. 

Ego  Maria,  Trecensis  comitissa,  notunt  facio  præsentibus  et  futuris,  quod 
quidquid  Guido  de  Arceis,  vir  nobilis,  habebat  in  territoriis  de  Longueron  et 
Chantlay,  in  locis  qui  dicuntur  Closellus-Rogelin,  Turriculæ,  Sepes  de  Ladu, 
Vallis-Guillermi  et  Bevine,  quæ  tenebat  a me  in  feodo,  cum  omni  censu  et  pro- 
prietate,  in  præsentia  mea  ecclesiæ  Sanctæ-Columbæ  Senonensis,  in  posterum 
contulitet  donavit,  et  laudantibus  hæredibus  suis  pacifiée  possidendum  concessit. 
Hanc  aillent  donationem  ut  pie  factam  approbavi,  et  quidquid  juris  ltabebam  in 
dictis  locis,  præter  justitiam,  totuni  dictæ  ecclesiæ  in  perpetuum  quictavi  et 
donavi.  Quod  ut  ratum  tenealur  sigillo  meo  confirntavi. 

Actum  Jogniaci,  anno  Dotnini  et  incarnati  Yerbi  m°  c°  xc°  v°.  Data  per 
manunt  Galteri,  cancellarii.  — Nota  Theodorici. 

D.  Cottron,  d’après  l’original,  Hist.  de  l'abbaye  Sainte-Colombe  de  Sens;  Bibl. 
d’Auxerre,  M5.  n°  116,  p.  265, 


XIIe  SIÈCLE. 


47 1 


CDLXI1. 

CHARTE  D’HUGUES,  ÉVÊQUE  D’AUXERRE,  POUR  L’ABBAYE  DE  SA1NT-MARIEN. 

(An  1196). 

L’évêque  règle  le  différend  qui  existait  depuis  longtemps  entre  l’abbaye  de  Saint-Marien 
d’Auxerre  et  le  curé  de  Bazarne,  au  sujet  des  dîmes  dues  sur  les  terres  que  l’abbaye 
possédait  dans  l’étendue  de  cette  paroisse. 

Ego  Hugo,  Dei  gratia  Autissiodorensis  episcopus,  tant  futuris  quam  presentibus 
notum  fieri  volumus  inter  ecclesiam  Sancti-Mariani  et  Bartholomeum,  capellanum 
de  Baserna,  pro  décima  terrarum  quas  in  parrochiatu  ejusdem  ville  prefata  eccle- 
sia  possidet,  diu  habitam  contentionem,  sed  tali  demum  fine  fuisse  sopitani.  Con- 
sueverant  fratres  p redicte  ecclesie,  ex  constituto  quondam  episcopi  dotnni  Hugo- 
nis  Pontiniacensis,  annualim  capellanis  de  Baserna  octo  biches  annone  persolvere. 
Quam  taxationem  cum  prefatus  B.  insufficientem  contenderet,  addiderunt  abbas 
et  fratres  supradicte  ecclesie,  pro  bono  pacis,  alios  quatuor  biches.  Singulis  igitur 
annis  capellani  de  Baserna  accipient  in  grangia  sepedicte  ecclesie  de  Bosculo 
duodecim  biches  talis  annone  qualis  terras  illas  afferre  contigerit,  sex  biches  de 
frumento  et  sex  de  tremesio.  Hoc  itaque  modo  predicta  lite  pacificata,  tenorem 
ipsius  pacis,  ad  peticionem  utriusque  partis,  sigilli  nostri  auctoritate  muniri 
fecimus. 

[Actum],  anno  dominice  Incarnationis  millesimo  centesimo  nonagesimo  sexto. 

Original,  scellé  autrefois;  Fonds  de  l’abbaye  de  Saint-Marien,  L.  lxiii  ; Archives 
de  l'Yonne. 


CDLXIII. 

PRIVILÈGE  DU  PAPE  GÉLESTTN  III,  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE  DE  CRISENON. 

(An  1196,  1"  mai). 

Le  pape,  s’adressant  à Sara,  abbesse  de  Crisenon,  confirme  son  monastère  dans  tous  ses 
biens  dont  il  donne  l’énumération,  et  qui  consistent  en  un  grand  nombre  de  maisonsj 
de  vignes  et  de  rentes  à Auxerre,  Bazarne,  Appoigny,  Vallan,  Noyers,  Montot,  Arcy, 
Grain,  Vertenay,  Chaume,  Cravan,  Yarzy,  Jussy,  Coulanges;  etc. 

Celestinus  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  in  Christo  filiabus  Sarre, 


472 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

abbatisse  de  Crisenone,  ejusque  sororibus,  tam  presentibus  quam  futuris,  regu- 
larem  vitam  professis,  imperpetuum.  Prudentibus  virginibus  que  sub  habilu 
religionis  accensis  lampadibus  per  opéra  sanctitatis  jugiter  se  préparant  ire 
obviam  sponso,  sedes  apostolica  debet  patroeinium  impertiri,  ne  forte  cujuslibet 
temeritatis  incursus  aut  eas  a proposito  revocet,  aut  robur,  quod  absit,  sacre 
religionis  enervet.  Eapropter,  dilecte  in  Cliristo  filie,  vestris  justis  postulationibus 
clementer  annuimus,  et  prefatum  locum  de  Crisenone,  in  quo  divino  manci- 
pate  estis  obsequio,  felicis  recordationis  Eugenii,  pape,  predecessoris  nostri, 
vestigiis  inhérentes,  sub  B.  Pétri  et  nostra  protectione  suscipimus,  et  presentis 
scripti  privilégié  communimus.  Staluentes  ut  quascumque  possessiones,  quecum- 
que  bona  impresentiarum  juste  et  canonice  possidetis,  aut  in  futurum  conces- 
sione  pontificum,  largitione  regum  vel  principum,  oblatione  fidelium,  seu  aliis 
justis  modis,  prestante  Domino,  poteritis  adipisci,  Arma  vobis,  veslrisque  succe- 
dentibus,  et  illibata  permaneant.  In  quibus  liée  propriis  duximus  exprimenda 
vocabulis  : locum  ipsum  in  quo  cenobium  vestrum  situm  est,  cum  omnibus  per- 
tinentiis  suis  ; furnum  de  foro  Autissiodori  ; furnum  de  S.  Gervasio.cum  usuario 
de  bosco  de  Bar  ; molendinum  de  Pratis  ; clausum  vinearum ; stagnum  de  Scolivis  ; 
octoginta  brunellos  salis  ; usuarium  de  bosco  de  Frétai  ; apud  Basernam,  duos 
modios  bladi,  in  molendinis  filii  nobilis  viri  Narjodi  unum,et  alium  in  redditibus 
Galfridi  ; et  terciam  partem  alodii  in  bosco  et  piano,  et  aquis  et  omnibus  costu- 
mis  et  consuetudinibus,  et  duos  modios  vini  in  clauso  Narjodi,  domini  Baserne;  et 
apud  Basernam  unum  sextarium  frumenti;  apud  Chistri,  decem  solidos  censuales; 
apud  Yalan  censum  et  bladum  ; apud  Monasterellum  ecclesiam  cum  representa- 
tione  sacerdotis,  viginti  solidos  et  decem  libras  cere  ; et  quinquaginta  solidos  de 
teloneo  ville  Liniaci,  et  dimidiam  partem  minutarum  decimarum  ; in  Campis, 
decimam  vini  et  bladi  ; apud  Apoignis,  decem  solidos  censuales  ; ad  Sanctum- 
Cirum,  decimam  bladi  et  ceterorum  ; apud  Malliacum-Yillam,  medietatem  minu- 
tarum decimarum,  et  de  Malliaco-Castello,  decimam  deRoan.  Iterum,  apud  Autis- 
siodorum,  duos  furnos  ad  portam  Feschel,  et  furnum  de  S.  Eusebio,  et  vineas 
quamplures  ; molendina  de  Cren  ; apud  Rippam,  tria  sextaria  bladi,  et  quinque 
solidos  censuales;  apud  Noers,  unum  modium  bladi  in  molendino  de  Montot  ; 
apud  Ultenacum,  furnum;  in  campis  de  Mondefois,  partem  décimé;  apud  Mallia- 
cum  decem  libras  in  venditionibus;  usuarium  mortui  nemoris  in  bosco  de 
Arsiaco;  apud  Marriacum,  sufficientem  usum  terre,  petre,  nemorum  ad  opus 
molendinorum  de  Cren;  apud  Pratum-Gilberti,  grangiam  cum  terri torio  suo  et 
censum  cum  costumis  et  consuetudinibus;  ecclesiam  de  Luchiaco  cum  represen- 
tatione  sacerdotis  ; villam  de  Lissi  cum  appenditiis  suis,  et  ecclesiam  ejusdem 


XIIe  SIÈCLE. 


473 


ville  cum  representatione  sacerdotis;  grangiam  de  Charmei  cum  territorio  suo  ; 
molendina  de  Arsiaco,  et  decimam  bladi  et  vini,  et  duos  solidos  censuales,  et 
quartam  partem  oblationum  per  tria  testa;  grangiam  de  Vertennaco  cum  territo- 
rio suo;  vineas  et  domos  Yarziaci  cum  appenditiis  suis;  grangiam  de  Chalmes 
cum  territorio  suo;  apud  Truciacum,  censum  et  costumas  ; apud  Sementeron,  ter- 
tiam  partem  decimæ,  et  totam  minutim  decimam;  medietatem  décimé  de  Cliassi ; 
censum  apud  Crevent et  consuetudines;  apud  Jussi, censum;  ad  Colunias,  censum 
et  costumas;  apud  Castrum-Censorium,  annualia  prebendarum  canonicorum ; 
apud  Nuiliacum  in  Campania  medietatem  in  decimis  ; apud  Lisigni,  decem  soli- 
dos censuales  ; apud  Fouroone,  medietatem  furni  ; jus  quod  habetis  in  monas- 
terio  de  Firmitate  vobis  nibilominus  confirmamus.  Sepulturam  preterea  ejusdem 
loci  vestri  liberam  esse  decernimus,  uteorum  devotioni  et  extreme  voluntati  qui 
se  illic  sepeliri  deliberaverint,  nisi  forte  excommunicati  vel  interdicti  sint,  nullus 
obsistat,  salva  tamen  justicia  illarum  ecclesiarum  a quibus  mortuorum  corpora 
assumuntur.  Obeuntevero  te,  nunc  ejusdem  loci  abbatissa,  vel  earum  aliqua  que 
tibi  successei'it,  nulla  ibi  qualibet  subreptionis  astucia  seu  violencia  preponatur, 
nisi  quam  sorores  communi  consensu,  vel  sororum  pars  consilii  sanioris.  secun- 
dum  Dei  timorem,  et  beati  Benedicti  regulam  providerint  eligendam.  Decernimus 
ergo,  etc. 

Datum  Romæ,  apud  S.  Petrum,  per  manum  Censii,  S.  Lucie-in-Orchea  dia- 
coni  cardinalis,  domini  pape  camerarii;  kalendis  maii,  indictione  xim,  Incarna- 
tionis  dominice  m°  c°  xc°  vi°;  pontificatus  vero  domni  Celestini  pape  ni,  anno 
sexto. 

Bibl.  imp.,  cartul.  de  Crisenon,  f°  1,  y»,  pièce  2.  — Gatlia  Chrisliana,  t.xii;  Preu- 
ves du  diocèse  d’Auxerre,  n'>  lix. 


CDLXIV. 


CHARTE  DE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  POUR  SON  CHAPITRE. 

<An  1196). 

L’archevêque  constate  que  le  Chapitre  de  Sens,  voulant  le  bien  de  ses  hommes  de 
Véron,  les  a affranchis  du  droit  de  main-morte.  En  récompense,  ces  hommes  seront  tenus 
de  cuire  au  four  banal  et  d’apporter  à Sens  les  poules  qu’ils  doivent  au  Chapitre. 

Michael,  Dei  gratia  Senonensis  arcliiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  isle 
pervenerint,  in  Domino  salutem.  Nolum  tien  volumus  quod  dilecti  lîlii  capitulum 
Senonense,  pia  consideratione  ducti,  liominibus  de  Véron,  illis  tantunnnodo  et 

60 


h 


474 


CA.RTUL.4IRE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 

de  illis  qui  in  parrochia  ejusdem  ville  mansionarii  fuerint,  pro  memorate  ville 
incremento  et  utilitate,  manum  mortuam  que  ad  Senonensem  pertinebat  eccle- 
siam  in  perpetuum  remiserunt.  Ita  quidem  quod  in  recompensationem  hujus  rei 
homines  predicti  ad  furnum  mémorati  capituli,  per  bannum,  perpetuo  coquere 
tenebuntur:  et  gallinas  quas  debebant  canonicis  annuatim,  singuli  singulas  lau" 
dabiles  Senonis  reddent,  infra  vigiliam  Sancti-Thome  apostoli.  Quod  ut  ratum 
permaneal,  presentem  eartam  sigilli  nostri  raunimine  voluraus  roborari. 

Actum,  anno  Verbi  incarnati  m°  c°  nonagesimo  sexto,  mense  januario. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  du  Chapitre  de  Sens.  — 
Véron. 

Bulletin  de  la  Société  des  sciences  de  l’Yonne  ; t.  v,  p.  271. 

CÜLXV. 

CHARTE  DE  MICHEL,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  LES  CHANOINES 
DE  SA  CHAPELLE  DE  SENS. 

(An  1196). 

L’archevêque,  voulant  accroître  le  service  divin  dans  sa  chapelle  de  Sens  qu’il  a fondée, 
attribue  des  rentes  annuelles  aux  chapelains,  avec  tout  droit  de  justice;  etc. 

Michael,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  pré- 
sentes pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  universis,  presenti- 
bus  pari  ter  et  futuris,  quod,  ad  augm  entum  divini  servitii  in  capella  nostra  Seno- 
nensi,  in  qua  canonicos  instituimus,  celebrandi,  eisdem  canonicis  reditus  (sic) 
assignavimus  annualès.  Nolentes  igitur  eosdem  canonicos  super  assignatis  et 
assignandis  sibi  reditibus  gravari,  vel  ab  aliquo  molestari,  super  omnes  illos  sive 
sint  presbi teri  sive  non,  qui  eis  reditus  suos  reddere  tenentur,  plenam  ipsis 
presentibus  litteris  justiciam  concedimus.  Indulgentes  eis  eteorum  successoribus 
canonicis  predicte  capelle,  in  perpetuum,  ut  si  qui,  sive  presbiteri,  sive  alii, 
super  reditibus  suis  eos  molestaverint,  aut  ipsis  illos,  ultra  justum  terminum 
reddere  prêter  eorum  voluntatem  distulerint,  eos  ad  solutionem  redituum  non 
expetita  licentia  nostra  vel  mandalo  nostro,  auctoritate  nostra  per  censurant 
ecclesiasticam  cogant  districtius  et  compellant.  Ut  ergo,  bec  nostre  concessionis 
indulgentia  robur  perpetuo  obtineat  illibatum,  eam  presenti  carte  fecimus  anno- 
la ri,  et  sigilli  nostri  munimine  roborari. 

Actum  Senonis,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  nonagesimo  sexto. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.de  l’Yonne;  F.  du  Chapitre  de  Saint-Laurent  de 
Sens. 


XIIe  SIÈCLli. 


475 


CDLXV1 

ACCORD  ENTRE  DREUX  DE  MELLO  ET  L'ABBAYE  SAINT-JEAN  DE  SENS. 

(An  1196). 

L’abbaye  Saint-Jean  ayant  cédé  à Dreux  de  Mello  l’emplacement  nécessaire  pour  établir 
des  moulins  sur  sa  terre  de  Voisiner  celui-ci  donna  en  échange  aux  moines  une  rente 
d’un  muid  de  grain  à prendre  sur  ces  moulins. 

Ego  Droco  de  Melloto,  universis  ad  quos  présentes  littere  pervenerint,  salulem 
in  vero  salutari.  Notura  fieri  volo  quod,  cura  inter  me  et  abbatem,  et  canonicos 
Beati-Johannis  Senonensis,  super  quibusdam  molendinis  que  ego,  apud  villam 
meam  Vicinas,  constituebam,  esset  contencio,  pro  eo  quod  bercios  dictorum 
molendinorum  cura  indempnitate  eorura  non  possem  facere,  in  dorainura  et 
patrera  nostrum  Miehaelem,  venerabilera  Senonensem  archiepiscopum,  et  abbatem 
Beati-Petri-Vivi  bine  inde  compromisiraus.  Quibus  mediantibus,  in  liunc  modum 
pax  est  reformata.  Siquidem  dictus  abbas  et  capitulum  milii  et  heredibus  meis 
in  perpetuum  bercios  dictorum  molendinorum  et  justiciam  ipsorum  berciorum 
quitaverunt.  Ego  autem,  in  reconpensationem  liujus  quitacionis  donavi  ecclesie 
Beati-Johannis,  in  dictis  molendinis,  unum  modium  bladi  singulis  annis  haben- 
dum,  medietatem  frumenti  et  medietatem  tremesii  ; cujus  una  medielas  in  Natali 
Domini,  et  altéra  medietas  in  festi vitate  Beati-Johannis-Baptiste,  annuatim,  in 
perpetuum  dicte  ecclesie  Beati-Johannis  persolvetur.  Ut  hoc  autem  firmum  sit  et 
stabile,  cartam  istam  notari  feci  et  sigilli  mei  munimine  corroboravi. 

Àctum,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  ia\xx°  sexto. 

Original,  scellé  autrefois,  Archives  de  l'Yonne;  F.  de  l’abbaye  Saint-Jean,  L.  xm. 

Par  acte  de  la  même  date,  Michel,  archevêque  de  Sens,  relata  la  transaction  ci- 
dessus.  — Ibid. 


CDLXVII. 

CHARTE  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINTE-COLOMBE  DE  SENS. 

(An  1196). 

Foi  et  hommage,  aveu  et  dénombrement  du  fief  des  Epenards,  rendus  par  Etienne  de 
Traine  aux  abbé  et  religieux  de  Sainte-Colombe. 

RenardusdeCepeio,  curie  Senonensis  offîcialis,  omnibus  présentes  litteras  ins- 


476 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  LIONNE. 


pecturis  in  Domino  salutem.  Noverint  universi  présentes  pariter  et  futuri,  quod 
constitutus  in  presentia  nostra  Stephanus  de Trana  coram  nobis  recognovit  se  tenere 
in  feodo,  a religiosis  viris  abbate  et  conventuBeate-Columbe  Senonensis,  domum 
suam  deEpenart,  cum  omni  clausura,  et  viginti  arpenta  terre,  sitam  in  dicta  valle 
de  Epenart,  prope  domum  suam  ; quod  si  plus  inveniretur  quant  supra  dictuin  est 
adjiciendi  promisit,  prout  ratio  dictabit,  promittens  dictus  Stephanus  sub  jure- 
jurnndose  facere  ornnia  erga  dictos  dominos  abbatem  et  conventum,  sien t fidelis 
vasallus  facere  tenetur  erga  dominum  suurn  ratione  dicti  feodi,  sub  pena 
amiltendi  perpetuo  ornnia  que  superius  memorata  sunt.  Et  ut  hoc  ratum  maneat, 
présentent  cartarn  notari  fecimus,  et  sigilli  curie  Senonensis  munimine  roborari. 

Actum,  anno  incarnati  Yerbi  millesinto  centesimo  nonagesimo  sexto. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l'Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  de  Sainte- 
Colombe  de  Sens,  liasse  de  Gron. 


CDLXVIII. 

CHARTE  DE  MICHEL,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  L’ABBAYE  DE  SAINTE-COLOMBE. 

(An  1196). 

L’archevêque  atteste  qu’Elisabeth,  feirrr.e  de  feu  Foulques  de  Traine,  a vendu  pour 
100  livres  parisis  la  terre  qu’elle  possédait  devant  laCroix-Giraut,  un  pré  et  une  autre  terre 
située  entre  ce  climat  et  Saint-Thibaut.  Elisabeth  a donné  ensuite  25  livres  pour  fon- 
der son  anniversaire  et  celui  de  ses  proches  dans  le  monastère. 

Michael,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiseopus,  omnibus  ad  quos  littere  iste 
pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  lîeri  volumus  universis  presentibus  pari- 
ter et  futuris,  quod,  constituta  in  presentia  nostra,  dilectain  Chrislo  filia,  Elisa- 
beth, quondam  uxor  Fulconis  de  Trana,  recognovit  se  vendidisse,  pro  centum 
libris  Parisiensis  monete,  ecclesie  Beate-Colombe  Senonensis,  terrain  quani 
habebat  ante  crucem  Giraudi  et  pratum  eidem  terre  contiguum,  et  aliam  terrain 
suam  que  sita  est  inter  crucem  Giraudi  et  Sanctum-Theobaldum.  De  bis  autem 
centum  libris  dédit  viginti  quinque  libras  prenominate  ecclesie,  in  elemosinam, 
dicta  Elisabeth,  pro  anniversario  suo  etanniversariis  defuncli  Fulconis,  viri  sui.  et 
filie  sue  Æline  et  generi  sui  Stephani  Roberelli,  annuatim,  in  eadem  ecclesia 
faciendis.  Dictam  autem  venditionem  et  ipsam  elemosinam  Ælina,  filia  sepedicte 
Elisabeth,  etvir  suus  Stephanus  Roberellus,  coram  nobis  venientes,  laudaverunt. 
In  cujus  rei  memoriam,  banc  kartam  notari  fecimus  et  sigilli  nostri  munimine 
roborari. 


XIIe  SIÈCLE.  477 

Actum  Senonas,  anno  incarnati  Verbi  millesimo  centesimo  nonagesimo  sexto. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  1 Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Sainte-Colombe 
de  Sens.  — Sens. 

La  même  année,  l’archevêque  Michel,  pour  terminer  les  contestations  qu’il  avait 
avec  l’abbé  Hélie,  donne  au  monastère  de  Sainte-Colombe  droit  de  patronage  sur 
les  églises  de  Saint-Benoît  de  Sens,  de  Cuy  et  de  Courlon.  Les  moines  auron  t aussi 
droit  de  présentation  dans  l'église  de  Villeneuve-le-Comte  après  la  mort  du  curé 
Robert,  et  ils  pourront  y établir  un  prieuré  où  l’archevêque  aura  droit  de  procura- 
tion annuelle.  — Ibidem,  liasse  lre. 

CDLXIX. 

JUGEMENT  PRONONCÉ  PAR  ERMANCE,  DAME  DE  TRAINEE,  POUR  L’ABBAYE 

DE  VAULU1SANT. 

(An  1196). 

Les  religieux  de  Vauluisant,  ayant  une  contestation  avec  les  religieuses  du  Paraclet  et 
n’ayant  pu  se  mettre  d’accord  devant  les  juges  délégués  par  le  pape,  remirent  la  cause 
entre  les  mains  d'Ermance  de  Trainel.  Cette  dame,  ayant  consulté  des  nommes  consi- 
dérables, et  ayant  reçu  une  caution  de  60  livres  que  les  deux  parties  se  soumettraient  à 
son  jugement,  ordonna  aux  moines  d’abandonner  aux  religieuses  tout  ce  qu’ils  leur 
réclamaient,  et  à celles-ci  de  céder  aux  premiers  tout  ce  qu’elles  possédaient  en  terres  et 
bois  depuis  le  chemin  de  Bagneaux  par  la  croix  de  la  Vanne  vers  Pouy  ; etc. 

Omnibus  ad  quos  li itéré  iste  pervenerinl.  Ermancia,  domina  de  Traignel,  in 
Domino  salutem.  Noverit  universitas  vestra  quod,  eum  inter  fra très  ecclesie  Yallis 
lucentis  et  sanctimoniales  de  Paraclito  super  quibusdam  querelis  lerrarum  et 
nemorum  diu  habita  fuisset  discordia  et,  ex  mandato  domini  Pape,  in  presentia 
domini  M.,  Senonensis  archiepiscopi  et  M.,  archidiaconi,  super  his  sepius  con- 
venissent,  nec  causa  coram  eis  compositionem  vel  juditio  terminari  potuisset, 
tandem,  ex  utraque  parte  fuit  in  me  compromissum.  Que,  siquidem  inquisita 
diligen tins  rei  veritate,  necnon  etiain  super  bis  legitimorum  virorum  et  optima- 
tum  habito  consilio,  acceptis  bine  et  inde  plegiis  lx  librarum  quod  meo  starent 
arbitrio,  assensu  utriusque  partis  statui  et  decrevi  ut  abbas  et  fralres  Vallislu- 
centis  Paraclitensibus  habendum  concédèrent  quicquid  adversuseas  reclamabant. 

Predicte  vero  sanctimoniales  quicquid  habebant  in  nemoribus  et  terris,  sicut 
via  de  Barneolis  per  crucem  Venne,  versus  villam  de  Poseio  protenditur,  et  xvi 
denarios  in  molendino  de  Poseio  memoratis  fratribus  libéré  possidendum  in  per- 
petuum  quitarent . 


478  CARTULAIRE  GÉNÉRAI.  DE  l’yüNNE. 

U u od  ut  ratum  maneat,  presentem  cartam  notari  feci  et  sigilli  mei  munimine 
roborari. 

Actum,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  cx°  vi°. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne;  F.  de  l'abbaye  de  Vauluisant,  L.  i, 
s.-I.  2=. 


CDLXX 

FONDATION  AU  PROFIT  DU  CHAPITRE  D’AUXERRE. 

(An  1197). 

Le  doyen  Hervé  et  le  Chapitre  de  l’église  d’Auxerre  attestent  que  leur  confrère  Etienne, 
autrefois  archiprêtre  de  Saint-Sauveur,  leur  a donné,  pour  fonder  son  anniversaire,  sa 
maison,  située  près  de  l’église  Saint-Clément,  et  6 arpents  de  vignes  à Esoolives,  etc. 
La  charte  contient  diverses  dispositions  en  cas  de  mort  du  donateur.  — Cette  pièce  fut 
écrite  par  Robert  Abolanz. 

Ego  Herveus,  Dei  gratia  decanus,  et  totum  capitulum  Altissiodorensis  ecclesie 
notum  esse  volumus  tam  futuris  quant  presenlibus  quod  dilectus  frater  et  con- 
canonicus  noster  Stephanus,  quondam  archipresbiter  Sancti-Salvatoris,  dedil 
nobis  et  ecclesie  nostre,  pro  faciendo  anniversario  suo,  domum  suam,  sitamjuxta 
Sanctum-Clementem,  quant  émit  a Gaufrido  et  Stephano,  mercatoribus  ; et  sex 
arpennos  vinearum  apudScolivas,  unum  arpennum  et  dimidium  in  Hastis;  unum 
arpennunt  et  dimidium  in  Bouche;  unum  arpennum  et  dimidium  in  Carnpoforti; 
item  unum  arpennum  in  Hastis  ; in  Varennis  très  quadrantes  ; ea  scilicet  condi- 
tione  quod  Gilo,  clericus,  nepos  ejus,  vel  aliquis  fratrum  Gilonis,  si  clericus 
esset  et  Gilonem  mori  contingeret,  tam  domum  quam  vineas,  nornine  capituli,  in 
vi la  sua  tenebii,  et  in  die  anniversarii  soi  avunculi  quinquaginta  solidos  nobis, 
singulis  annis,  persolvet  ; qui  dividcntur  canonicis  qui  vigiliis  vel  misse  intererunt. 
Presbiteris  vero,  et  aliis  clericis  qui  non  sunt  canonici,  decem  solidos  reddet, 
qui,  in  crastino  ejusdent  anniversarii,  apud  Sanctum-Johannem,  missam  pro 
defunctis  cantabunt,  et  eos  inter  se  divident.  Post  mortem  vero  Gilonis  et  alicu- 
j us  fratris  su i clerici,  capitulum  tam  domum  quam  vineas  libéré  possidebit  et, 
prout  melius  et  utilius  sibi  videbitur,  eas  collocabit,  et  predictam  censam,  sicut 
dictum  est,  persolvet  anuuatim.  Quod  ut  ratum  permaneat,  presentem  paginant, 
sub  cyrographo  divisant,  sigilli  nostri  appositione,  sepedicto  Giloni  partem  tra- 
dentes,  nobis  vero  altérant  retinenles,  roboravimus. 


XIIe  SIÈCLE.  479 

Data  per  manum  Roberti,  lectoris,  anno  dominice  Incarnations  millesimo 
centesimo  nonagesimo  septimo. 

Original,  scellé  autrefois,  et  en  forme  de  chirographe;  Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  du 
Chapitre  d’Auxerre,  liasse  lv. 

Une  autre  charfe  de  l’an  1199,  en  forme  de  chirographe,  également  donnée  per 
manum  Roberti  lectoris,  et  au  nom  de  Guillaume,  doyen  de  l'église  d’Auxerre, 
porte  que  Jehan,  curé  d’Escolives,  a donné  à ladite  église,  pour  y fonder  son 
anniversaire,  sa  maison  d'Escolives  et  trois  arpents  de  vignes  à l’entour. 


CDLXXI. 

JUGEMENT  DE  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS  ET  DE  L’EVÊQUE  DE  NEVERS,  ENTRE 
L’ABBESSE  DE  SAINT-JULIEN  ET  L’ÉVÊQUE  D’AUXERRE. 

(An  1197,  septembre). 

Les  deux  prélats  terminent,  après  de  longues  procédures,  les  contestations  existant 
entre  les  parties.  Us  adjugent  à l’abbesse  le  droit  d’usage  d’une  charretée  de  bois  mort, 
dans  tous  les  bois  de  Gy-l’Evêque,  et  le  droit  de’  main-morte  sur  tous  les  hommes  qui 
dépendaient  d’elle  dans  le  même  lieu.  — Droit  de  présentation  pour  l’église  de  Coulanges- 
les-Vineuses.  — Une  rente  de  5 sous  et  7 deniers  sur  le  palais  épiscopal  d’Auxerre. 

Michael,  Dei  gratia  Senoncnsis  archiepiscopus,  et  G.,  eadem  gratia  Nivernen- 
sis  episcopus,  omnibus  ad  quos  littere  iste  pervenerint,  in  Domino  salulem. 
Notum  fieri  volumus  quod,  cum  causa  que  vertebatur  de  pluribus  querelis  infra 
nominatis  inter  venerabilem  fratrem,  Altisiodorensem  episcopum,  et  dilectam 
fîliam,  abbatissam  Altissiodorensem,  nobis  commissa  esset  auctorilate  apostolica 
et,  remolo  appellationis  obstaculo,  terminanda,  ac  per  testes  idoneos  et  omni 
exceptione  majores,  posttrinam  etiam  testium  produclionem,  examinatione  eorum 
diligentissime  facta,  nobis  de  cause  merito  et  veritate  constaret,  nos,  prudentum 
virorum  ac  peritorum  in  jure  usi  consilio,  et  ordine  juditiario  procedentes,  pre- 
dicte  abbatisse  per  diffin i tivam  scntentiam  adjudicavimus  ea  de  quibus  inter  eam 
et  dictum  episcopum  controversia  vertebatur  : videlicet  usuarium  de  mortuo 
nemore  ad  unam  bigam,  in  omnibus  nemoribus  de  Gia-Episcopi  ; et  preterea 
presentationem  super  ecclesia  de  Coleingiis,  et  manum  mortuam  de  omnibus 
bominibus  ad  prenominatam  abbatissam  pertinentibus  in  villa  de  Gia.  Condem- 
navimus  etiam  dictum  episcopum  eidem  abbatisse  in  hoc  quod,  pro  terra  Regi- 
naldi  Cheneveus,  tenebitur  idem  episcopus  solvere  ecclesie  Sancti-J uliani,  singulis 
annis,  in  Natali  Domini,  unam  quadrigam  lignorum  et  unum  boissellum  bladi, 


480 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


uno  anno  ordei  et  alio  frumenti  et  unum  denarium.  Et  preterea  ipsi  abbatisse 
adjudicavimus  laudationes  et  venditiones  ejusdem  terre,  et  quinque  solidos  et 
septem  denarios  Altisiodorensis  monete  quos  prefatus  episcopus  tenebitur  ei 
solvere  annuatim,  pro  censu  sue  domus  Altisiodorensis  in  qua  ipse  habet  mansio- 
nem.  In  hujus  itaque  rei  memoriam,  presentem  cartam  notari  fecimus  et  sigillo- 
rum  nostrorum  munimine  roborari. 

Actum,  anno  Domini  m°  c°  xc°  septimo,  mense  septembri. 

Original,  scellé  autrefois  de  deux  sceaux  ; Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye 
de  Saint-Julien,  L.  xxi,  s.-l.  2e. 

En  1198,  au  mois  de  mai,  Michel,  archevêque  de  Sens,  étant  à Brienon,  rapporte  que 
l’évêque  d’Auxerre  n’avait  pas  voulu  d’abord  accéder  à la  sentence  rénoncée  ci- 
dessus  ; mais  que  cependant  il  finit  par  s’y  soumettre,  en  présence  des  personnes 
ci-après  nommées  : 

Stephanus,  archidiaconus  de  Lesinis;  Galterus,  cantor  Autisiodorensis  ; Stephanus, 
decanus  Silvanectensis  ; Acho  ; Zacarias  ; Galfridus  Chacebues,  canonici  Autisio- 
dorenses;  Andréas,  archipresbiter  ; magister  Thomas,  canonicus  Suessionensis  ; 
Hugo,  prior  de  Firmitate-Milonis  ; magister  Willelmus,  clericus  abbatisse  ; Gilo, 
prepositus;  Hugo  de  Sancta-Columba  ; Johannes,  prepositus  abbatisse;  Renaudus, 
maior  de  Charentenai.  — Ibidem. 


CDLXXII. 

DONATION  PAR  GUILLAUME,  COMTE  DE  JOJGNY,  AUX  RELIGIEUX  DES  ËSCHARLIS. 

(An  1197). 

Le  comte  fait  don  aux  religieux  de  droits  de  pâturage  pour  leurs  troupeaux,  depuis  le 
pont  de  Joigny  du  côté  de  Champagne  et  de  Précy.  Ü leur  donne  aussi  un  homme  nommé 
Robert  de  Pont,  avec  la  moitié  de  ses  biens  meubles  ; etc 

Ego  Willelmus,  cornes  Joviniaci,  omnibus  notumfacio  quod,  pro  salute  anime 
mee,  ecclesie  Escliarleiensi,  a ponte  Joviniaci  versus  Campaniam  et  Prissiacum, 
per  totam  terram  que  de  potestate  vel  de  feodo  meo  est,  usum  pasture  que  com- 
munis  est  aliis  vicinis,  omni  tempore,  omnibus  animalibus,  in  perpetuam 
elemosinam  donavi  et  concessi;  ita  tamen  ut  a lesione  tant  satorum  quam  pra- 
torum  diligenter  caveant;  et,  si  forte  dampnum  fecerint,  débita  vicinorum  lege 
restaurent.  Preterea  quemdam  bominem  meum,  videlicet  Robertum  de  Pontum, 
per  totam  vitam  suam,  cum  medietate  mobilii  sui,  fratribus  predicte  ecclesie 
liberum  et  absolutum  perpetuo  donavi  et  concessi.  Post  mortem  vero  predicti 


XIIe  SIÈCLE.  48-1 

Roberti,  uxor  ejus  cum  liberis,  si  adfuerint,  et  cum  onini  possessione  sua  et 
cura  raedietate  mobilii  ad  me  revertetur. 

Quod  ut  in  posterum  ratura  habeatur,  sigilli  mei  munimine  roboravi. 

[Actum],  anno  lncarnationis  Domini,  m°  c°  xc<>  vif. 

Original,  scellé  autrefois;  Areh.  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  des  Escharlis.  — 
Villefranclie. 


CDLXXIII. 

CONFIRMATION  PAR  ROBERT  DE  COURTENAY  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE 

DE  FONTAINE-JEAN. 

(An  1197). 

Robert,  étant  à Champignelles,  confirme  les  dons  faits  par  son  père,  Pierre  de  Courte- 
nay,  à l’abbaye  de  Fontaine-Jean,  monastère  dont  la  fondation  était  due  à ses  ancêtres; 
ses  frères  Pierre  et  Guillaume  ratifièrent  ces  dons. 

Ego  Robertus  de  Curteneio,  dominus  de  Campignoliis,  notum  tacio  præsen- 
tibus  et  fuirais  quod  doraura  Fontis-Joannis  quam  prædecessores  nostri  fonda 
verunt,  et  magnificus  pater  meus  Petrus  de  Curteneio  tenere  dilexil  et  honori- 
fice  amplificavit,  manucapio  semper  araplectendam  et  protegendara.  Laudo  igitur 
in  perpetuum  Arnauldo,  abbati,  et  fratribus  ejusdera  domus,  quicquid  de  libera- 
litate  prædecessorum  meorura,  vel  aliquo  modo  alicubi  possident,  et  nominatira 
concedo  et  laudo  eis  usuarium  ad  omnes  usus  et  utilitates  per  totum  Burceyura, 
usque  ad  forestam  Arnaldi,  exceptis  quercu  et  fago  ; et,  ne  propter  exceptionera 
istam  quercus  et  fagi,  aliqua  possit  eis  aliquando  calumnia  suscitari  sciendura 
est  quod  pasturara  et  paslionem  in  predicto  nemore  onini  tempore  illis  concessi  et 
laudavi  ; in  haiis  autein  raeis  nicliil  includere  poterunt.  Hæc  omnia  laudaverunt 
dominus  et  frater  meus,  Petrus,  cornes  Nivernensis,  et  Guillelmus  Curtiniacensis, 
frater  meus. 

Actum  publiée,  apud  Campignolium,  anno  Domini  m°  c°  xc<>  vn°. 

Dubouchet,  Hist.  généal.  de  la  maison  royale  de  Courtenay,  Preuves,  p.  25. 


CDLXXIV. 

DONATION  PAR  ANSERIO  ET  JEAN  DE  MONTRÉAL  A L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

An  1197) 

Anseric,  seigneur  de  Montréal,  Sibille,  sa  mère  et  Jean,  son  frère,  ont  fait  don  à l’abbaye 

61 


h 


4821  CARTCLAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

de  Reigny  du  droit  de  pâturage  dans  toute  l'étendue  de  la  terre  qui  dépend  de  leur 
château  de  L’Isle. 

Ego  Ansericus,  dominus  Montisregalis  et  Sibilla,  mater  mea,  dedimus  in  ele- 
mosinam  jure  perpetuo  possidendam,  Deo  et  Beate-Marie  fratribus  Regniaci  pre- 
sentibus  et  futuris,  pro  salute  nostra  et  antecessorum  nostrorum,  omnes  pasturas 
per  totam  terram  nostram  que  pertinet  ad  dominationem  castri  nostri  Insuie,  sine 
aliqua  retentione  nobis  aut  successoribus,  nostris.  Si  autem  pecora  sua  vel  ipsi 
fratres,  aut  servientes  eorum  dampnum  aliquod  fecerint,  reddito  capitali,  liberi 
eruntabomni  alia  exactione  et  immunes.  Testes  sunt:  Raynaldus  de  Rubeomonte, 
canonicus  Montisregalis;  dominus  Bernardus  de  Montebarro  ; Guido  li  Besort. 
Simile  donum  fecit  Johannes,  frater  meus,  in  presentia  mea  et  abbatis  Helye. 
Testes  : frater  Guido,  monachus  Altecumbe  ; magister  Raynaldus,  canonicus 
Montisregalis;  Maynfredus,  presbiter  ; Alelmus,  miles,  de  Gaigie  ; Guido  de 
Barro.  Et  ut  donum  istud  firmum  deinceps  robur  optineat,  ego  Ansericus,  ex 
parte  mea  et  Johannis,  fratris  mei,  atque  Sibilla,  mater  mea,  sigillis  nostris  robo- 
ravimus  et  confirmavimus. 

Actum  est  hoc,  anno  ab  Tncarnatione  Domini  millesimo  centesimo  nonagesimo 
septimo. 

Original,  scellé  du  sceau  brisé  de  Sibille,  dame  de  Montréal,  figurant  une  dame 
debout  ; Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Reigny,  L.  xvn. 

Anseric  de  Montréal  et  sa  mère  avaient  déjà  fait  séparément  la  même  donation,  la 
même  année.  — Ibidem. 

A la  même  date,  Sibille,  dame  de  Montréal,  donna  à l’abbaye  de  Pontigny,  pour 
le  repos  de  son  âme  et  de  celle  de  feu  Anseric,  son  mari,  l’eschoite  de  Mathieu 
Poivrier,  et  tout  ce  qu  elle  possédait  dans  l’enceinte  du  cellier  de  l’abbaye,  situé 
à Chablis.  Milo,  son  fils,  ratifia  ce  don.  — Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye 
de  Pontigny,  L xxi. 


CDLXXV. 

AFFRANCHISSEMENT  DES  HABITANTS  DE  VAREILLES  ET  DES  SIÈGES  PAR  L’ABBÉ 

DE  SAINT-REMY  DE  SENS. 

(An  1197). 

Guillaume,  abbé  de  Saint-Remy  de  Sens,  reconnaît  que,  pour  libérer  son  monastère  de 
dettes  pressantes,  il  a affranchi  du  droit  de  main-morte  ses  hommes  habitant  les  paroisses 
de  Vareilles  et  des  Sièges. 

Willelmus,  Dei  gracia  luimilis  abbas  Sancti-Remigii  Senonensis,  et  totusejus- 


XIIe  SIÈCLE. 


483 


dem  ecclesie  conventus,  omnibus  ad  quos  littere  présentes  pervenerint,  in  Domino 
salutem.  Notum  fieri  volumus  quod,  pro  relevanda  ecclesie  nostre  obligatione 
debitorum  urgentissima,  bominibus  nostris  in  parochia  de  Va rellis  et  de  Esche- 
giis  manentibus,  non  minus  precibus  eorum  annuentes  quam  nostre  necessitati 
providentes,  consuetudinem  illarn  que  manus  mortua  nuncupatur  vendidimus,  et 
consuetudinis  illius  commodaquocumque  loco  contigerint  eis  percipienda,  imper- 
petuum  concessimus.  Concessimus  etiam  eis  quod  illi  qui  terras  censuales  possi- 
debunt,  dimissa  in  campo  décima,  sicut  dari  debet,  alias  gerbas  sine  assensu 
deeimatoris  in  domos  suas  déférant.  In  cujus  rei  memoriam  et  confirmationem, 
présentent  paginant  sigillorum  nostrorum  impressione  roboravimus. 

Actum  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  nonagesimo  septimo. 

Original,  scellé  autrefois  ; Arch.  de  l’Yonne;  Fonds  de  Saint-Remy  de  Sens.  — 
Vareilles. 


CDLXXVl. 

DONATION  PAR  DAIMBERT  CARN1FEX  A L’ABBAYE  SAINTE-COLOMBE  DE  SENS. 

(An  1197). 

L’archevêque  Michel  atteste  diverses  donations  et  des  reconnaissances  de  cens  faites  par 
Daimbert  Carnifex  à l’abbaye  de  Sainte-Colombe.  La  femme  et  les  treize  enfants  de 
Daimbert  ratifient  ces  actes. 

Michael,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  bas  litteras  videnti- 
bus  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod  dileclus  nobis  filius  in  Cbristo, 
Deinbertus  Carnifex,  Senonensis,  debet  abbati  et  convenlui  Sancte-Columbe 
Senonensis,  de  crota  de  Gron  et  de  porprisia  contigua  sex  denarios  de  censu  ad 
festum  Sancte-Crucis,  annuatim  reddendos  ; et  de  orto  inter  aquam  et  caminum, 
sex  denarios  ; et  de  terra  que  fuit  defuncti  Galteri  Gaagne,  cujus  caput  terminatur 
ad  nemus  de  Rari,  decent  et  octo  denarios  ; et  de  terra  de  Mauni,  decem  et  octo 
denarios  ; et  de  terra  que  fuit  Milonis  Boguerau  pratis  contigua,  quatuor  denarios 
et  obolum  ; et  de  terra  contigua  semite  de  Chaleci,  quatuor  denarios.  Concessit 
etiam  idem  Deinbertus,  uxore  sua  Adelina  et  filiis  suis,  videlicet,  Hugone,  Salone, 
Gilone,  Hugone,  clerico,  Johanne,  Guillermo,  Heloyssa,  Elisabeth,  Lorella,  Sibilla, 
Priosa,  Heloissa,  Ansenna,  laudanlibus  et  assensum  prebentibus  prenotatis 
abbati  et  convenlui  Sancte-Columbe,  pro  injuriis  quas  de  jamdicto  censu  eis 
irrogaverat  : in  terra  de  Crollepie,  quatuor  solidos  de  censu  et  decimam  ; et  in  terra 
que  est  contigua  prato  Ilellebaudi,  militis,  duo  solidos  de  censu  et  decimam  ; et 


484 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

in  terra  Fionis,  prepositiSenonensis,  que  est  ultra  pontem  desEscuiers  cujus  caput 
terminatur  ad  Yonam,  duodecim  denarios  de  censu  et  decimam  ; et  in  vinea  Pétri 
Dorbetli,  que  sita  est  apud  Rencenaus  quatuor  denarios  de  censu,  et  in  vinea  que 
est  ante  suum  torcular  de  Gron  quam  Sibilla,  fdia  ejus,  tenet,  duo  denarios  de 
censu;  et  in  terra  de  Vaudedai  quatuor  denarios  ; et  in  dicto  torculari  de  Gron  et 
in  clauso  contiguo  et  in  hoc  quod  homines  tenebant  ab  ipso,  sex  denarios  de 
censu  in  unoquoque  arpento,  et  decimam,  videlicet  de  modio  vini  unum  sextarium, 
et  omnem  inde  justitiam,  et  tara  ipse  Deinbertus  quara  illi  qui  ab  eo  tenebunt 
censura  et  decimam,  abbati  et  conventui  Sancte-Columbe  ad  jam  dictum  festum 
annuatim  persolvent.  Quod  ut  imposterum  railla  calumpnia  possit  infirmari,  pré- 
sentera cartam  notari  fecimus  et  sigilli  nostri  impressione  communiri. 

Actura  publiée,  Senonis,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°  nonagesimo  septimo. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  de  Sainte-Colombe 
de  Sens.  — Gron. 

L’Hist.  de  Sainte-Colombe,  p.  279,  parD.  Cottron,  en  marge  de  cette  charte  porte  ces 
mots  : « Daimbert  Carnifex  donne  sa  terre  du  Hay  et  dépendances.  » 


CDLXXVII. 


CONFIRMATION  DU  DROIT  DE  PATRONAGE  APPARTENANT  A L’ABBAYE  SAINTE- 
COLOMBE,  PAR  L’ARCHEVÊQUE  DE  SENS. 

(An  1]  96-97,  janvier). 

L’archevêque  Michel  confirme  l’abbaye  dans  ses  droits  de  patronage  sur  douze  églises 
qu’il  énumère  en  détail. 

Michael,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  litteræ  istæ 
pervenerint,  in  Domino  salutera.Notura  tieii  volumus  quod,cum  nobis  constitisset, 
ex  testimonio  laudabiliura  virorura,  præsentalionem  præsbiterorum  in  ecclesiis, 
quarum  nomina  hic  subscribuntur,  speclare  ad  abbatem  et  conventum  Sanctæ- 
Columbæ  Senonensis  : volentes  ipsis  in  jure  suo  adesse,  earumdem  ecclesiarura 
eis  confirmavimus  patronatum.  Hæ  sunl  aulem  ecclesiæ  : ecclesia  Sancti-Lupi  ; 
ecclesia  Sancii-Dionisii,  quæ  silæsunt  in  villa  Sanctæ-Columbæ-Majoris  ; ecclesia 

Sancti-Clementis  ; ecclesia  Sancti ; ecclesia  Sancti-Germani,  cura  Capella- 

super-Orosam  quæ  est  de  Sancto-Laurentio  ; ecclesia  Villæ-Palricii,  cum  capella 
sua  de  Villanovella  ; ecclesia  Sanctæ-Colurabæ  de  Quadrivio  Senonensi;  ecclesia 
de  Grun;  ecclesia  de  Beona,  alias  de  Beiaco;  ecclesia  de  Sarraaisia.  In  cujus  rei 


XIIe  SIÈCLE.  548 

memoriam,  præsentem  cartarn  notari  fecimus,  et  sigilli  nostri  munimine  roborari. 
Actum,  mense  januario,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  xc°  sexto. 

D.  Cottron,  Histoire  de  l’abbaye  Sainte-Colombe,  d'après  l’original  ; Bibl.  d Auxerre, 
M*.  n”  cxvi,  p.  277. 


CDLXXVÏII. 


CHARTE  DE  PIERRE,  COMTE  DE  NEVERS,  POUR  L’ABBAYE  SAINT-GERMAIN. 

(An  1198). 

Le  comte  restitue  à l'abbaye  la  moitié  de  la  forêt  de  la  Grande-Bruyère  et  de  Montbou- 
lon,  et  les  moines  transmettent  cette  partie  de  forêt  à Dreux  de  Mello,  aux  mêmes  condi- 
tions que  le  comte  l’avait  possédée. 

In  nomme  sancte  et  individue  Trinitatis.  Notum  sit  omnibus,  tant  futuris  quam 
presentibus,  quod  ego  Petrus,  cornes  Nivernensis,  veniens  in  capitulum  Sanc.ti- 
Germani  Aulisiodorensis,  coram  positis  Radulfo,  abbate,  et  fratribus  ejusdem 
loci,  medietatem  nemoris  quod  dicitur  Magna-Brueria  et  de  Monbolun,  quam 
ipsi  mihi  dederant,  et  quicquid  in  eodem  nemore  juris  babebam,  tam  in  magnis 
forefactis  quam  in  custodia  haiarum,et  aliis  omnino  rebus,  redonavi  eis  et  guer_ 
pivi,  et  in  manu  abbatis  bona  fuie  resignavi  ; itaque  neque  ego,  neque  heredes 
mei,  comités  Nivernenses  vel  Autisiodorenses  in  predicto  nemore  aliquid  habere 
vel  reclamare  poterunt.  Predictivero  abbas  et  fratres,  ad  preces  meas  et  aliorum 
nobilium  virorum,  dederunt  et  concesserunt  nobili  viro  Drogoni  de  Merloto  par- 
tent illam  predicti  nemoris  Bruerie  quam  ego  resignaveram  eis,  sub  eodem  pacto 
et  eisdent  conventionibus  quas  ego  cum  eis  et  ipsi  ntecurn  de  predicto  nemore 
habueramus.  Forma  ergo  conventionum  inter  nos  habitarum  que  antea  in  carta 
mea  habebatur,  nunc  eodem  tenore  exprimitur. 

In  nontine  sancte  et  individue Trin itatis.  Ego  P.,  cornes  Nivernensis,  et  cetera, 
de  verbo  ad  verbum,  sicut  in  littera  precedenti.  Sub  bis  ergo  condicionibus  et 
conventionibus  predictus  Drogo  jam  dictant  medietatem  nemoris  de  Brueria  in 
pleno  capitulo,  assensu  omnium  fratrum,  de  manu  abbatis  recepit,  omnesque 
prescriptas  conventiones,  sicut  autentico  meo  conlinentur  erga  ecclesiam,  se, 
suosque  heredes  firmiter  et  fideliter  tenere  et  observare  jurejurando  firmavil. 
Quicunque  eciam  de  heredibus  suis  predicti  partent  nemoris  jure  hereditario 
possidebit,  antequam  in  ea  dominium  aliquid  exerceat,  similem  fîdelitatem  in 
capitulo  Sancti-Germani  abbati  et  fratribus  faciet.  Nemusculum  vero  de  Monbolun 


486  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  LYONNE. 

concessit  idem  dominus  D.,  et  dimisit  prenominatis  abbati  et  monachis  ut  illud 
extirpent  et  ad  opus  suum  in  terrant  arabilem  redigant,  propriisque  carrucis 
excolant. 

Acta  sunt  liée  Autisiodori,  apud  Sanctum-Germanum,  in  pleno  capitulo,  anno 
Incarnacionis  dominice  m°  c°  xc°  octavo. 

Cartul.  de  l’abbaye  de  St. -Germain,  XIII*  siècle,  f"  xlvii  n»,  xxxn;  Bibl.  d'Auxerre, 
M*.  n°  140.  — Original,  scellé  autrefois,  Archives  de  l’Yonne  ; Fonds  de  Saint- 
Germain,  L.  Lxxm. 

A la  suite  est  une  autre  charte  du  comte  Pierre,  de  l’an  1198,  par  laquelle  il  donne  à 
Dreux  de  Mello  la  partie  de  la  forêt  qu’il  possédait  en  propre. 


CDLXXIX. 

DONATION  PAR  GUILLAUME,  COMTE  DE  JOIGNY,  A L’ABBAYE  SAINT-MARIEN 

D’AUXERRE. 

(1198  et  1199,  août). 

Le  comte  donne  à l’abbaye  pour  le  repos  de  son  âme,  et  pour  les  besoins  de  la  grange 
de  Valprofonde,  droit  d’usage  dans  la  forêt  de  Chalonge  et  dans  d’autres  bois  qu’il  désigne. 
Il  y ajoute  le  pâturage  pour  tous  les  bestiaux  de  la  grange  ; et  dans  les  haies  de  Saint- 
Quentin  , le  pâturage  pour  20  juments  et  leurs  poulains,  etc. 

Le  comte,  voulant  ensuite  vendre  ses  bois  deChalonge,  en  donna  30  arpents  aux  moines, 
fonds  et  superficie,  pour  les  indemniser  de  la  perte  de  leurs  droits  d’usage,  et  20  autres 
arpents,  pour  leur  tenir  lieu  de  60  sous  de  rente  qu’il  leur  avait  donnés  pour  fonder  son 
anniversaire. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis.  Ego  Willelmus,  cornes  Joviniaci, 
notiim  fieri  volo  tam  presentibus  quara  futuris  quod,  pro  salute  anime  raee  et 
parentum  meorum  dedi  in  perpétuant  elemosinam  canonicis  Sancti-Mariani,  ad 
opus  grangie  Vallisprofunde,  usuarium  in  neutore  quod  vocatur  Kalungium,  et 
in  aliis  etiam  nemoribus  a via  quercus  Crose  versus  Vallemprofundam,  que  via 
de  Joviniaco  venions  descendit  desuper  prata  Fulcature,  exceptis  liaiis  Sancti- 
Quintini,  in  quibus  concessi  eis  neraus  jacens  mortuum  ad  usus  suos  libéré 
extrahendura.  Concessi  etiam  eis  usuarium  pasture  etfeni  in  predictis  nemoribus 
et  in  omnibus  pratis  Kalungii  omnibus  animalibus  suis  et  jumentis,  etovibus,  et 
porcis.  In  liaiis  vero  Sancti-Quintini  dedi  eis  pasturam  viginti  jumentis  cum 
pullis  suis,  et  ceteris  animalibus,  exceptis  ovibus  et  porcis. 

Aetum  Joviniaci,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°  nonagesimo  vm°,  rnense  augusto. 

l’ostea  vero,  cum  nemus  rneurn  de  Kalungio  vendere  statuissem,  predictis 


XIIe  SIÈCLE. 


487 

canonicis,  usuarium  in  eodem  Kalungio  habenlibus,  xxxta  arpenta  de  ipso  Kalun- 
gio cum  ipso  fundo  terre,  pro  compensatione  usuarii,  perpetuo  possidenda 
donavi,  et  alia  xxG  arpenta  pro  conipensatione  sexaginta  solidorum  annui  reddi- 
tus,  quos  prefate  ecclesie  pro  anniversario  meo  faciendo  jampridem  donaveram. 
Hec  ergo  quinquaginta  arpenta,  cum  fundo  ipsius  terre,  sepedictis  canonicis,  ad 
quicquid  opus  habuerint,  ita  libéré  dedi  quod  nichil  omnino  juris  in  ilia  nemoris 
portionem  retinui,  excepto  quod  fundum  terre  ab  ecclesia  sua  alienare  non 
poterunt,  excepto  forefacto  quod  ad  lignorum  cesionem  pertinet.  Sane  de  pas- 
turis  animalium  suorum  in  boc  ipso  Kalungio  nullam  omnino  mutationem,  vel 
minorationem  eis  facio.  Que  omnia  ut  perpétué  stabilitatis  obtineant  munimen- 
tum,  sigilli  mei  auctoritate  feci  roborari. 

Actum  Joviniaci , anno  incarnati  Yerbi  m»  c°  nonagesimo  nono,  mense 
augusto. 

# 

Original,  scellé  du  sceau  équestre  du  comte  de  Joigny,  Arch.de  l’Yonne;  Fonds 
de  l’abbaye  de  Saint-Marien,  L.  xli,  s.  I.  lrt. 


CDLXXX. 

DONATION  PAR  GUILLAUME,  ARCHEVÊQUE  DE  REIMS,  AUX  RELIGIEUSES 

DE  LA  POMMERAIE. 

(An  1198). 

L'archevêque  rapporte  qu’il  a fait  don  aux  chapelains  de  la  Pommeraie,  église  où  sa 
mère  est  inhumée,  de  AO  sous  de  Provins  sur  le  tonlieu  de  cette  ville,  pour  fonder  un  anni- 
versaire pour  sa  mère,  pour  ses  ancêtres,  et  pour  lui-même.  Cette  rente  se  paiera  aux  foires 
de  Saint-Ayoul  à Provins. 

Willelmus,  Dei  gratia  Remensis  archiepiscopus,  sancte  Romane  ecclesie  tituli 
Sancte-Sabine  cardinalis,  omnibus  ad  quos  littere  iste  pervenerint,  in  Domino 
salutem.  Noverit  universitas  vestra  quod  intuitu  divine  pietatis  inducti,  capellanis 
de  Poméria,  ubi  bone  memorie  mater  mea  elegit  proprii  corporis  sepulturam, 
concessimus  et  contulimus  in  perpeluum,  pro  salute  anime  ipsius  matris  nostre, 
neenon  et  aliorum  progenitorum  nostrorum,  ac  nostre,  quadraginta  solidos  Pru- 
vinienses  in  teloneo  nostro  Pruviniensi,  singulis  annis  percipiendos.  Induximus 
etiam  ad  boc  karissimum  nepotem  nostrum  Th.,  comitem  Trecensem  quod  gra- 
tum  et  ratum  habuit  idipsum  et  concessit  se  firmiter  observaturum.  Terminus 
autem  solutionis  predicte  pecunie  est  in  nundinis  Sancti-Àigulphi,  apud  Pruvi- 


488 


CARTÛLAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïUNNE. 

num.  In  cujus  rei  confirmationem  et  testimonium,  présentent  paginant  scribi  feci- 
ntus  et  sigillo  nostro  ntuniri. 

Actuni  anno  Incarnationis  dontinice  m°  c°  nonagesinto  octavo.  Datum  per 
rnanum  Mathei,  cancellarii  nostri. 

Original,  scellé  autrefois  ; F.  de  l'abbaye  de  Notre-Dame  ; Bibl.  de  Sens. 

CDLXXXI. 

ACCORD  ENTRE  LE  CHAPITRE  DE  TOURS  ET  L’ABBAYE  DE  PONTIÜNY. 

(An  1198). 

Les  contestations  existant  entre  les  parties  sont  terminées  de  la  manière  suivante  : les 
moines  dePontigny  pourront  acquérir  des  maisons  pour  agrandir  leur  manoir  de  Chablis, 
et  ils  pourront  le  clore  de  murs.  Ils  ne  pourront  avoir  à Chablis  plus  de  36  arpents  de 
vignes  pour  lesquels  ils  paieront  une  rente  de  10  muids  de  vin.  Ils  auront  la  faculté 
d’acquérir  d’autres  héritages. 

Ego  Th.,  decanus,  P.,  thesaurarius,  W.,  præcentor,  G.,  magister  scholarunt, 
P.,  subdecanus,  W.,  cellerarius,  totumque  capitulum  ecclesiæ  Beati-Martini  Turo- 
nensis,  notum  fieri  volumus  tam  futuris  quant  præsentibus  quod,  cunt  inter 
ecclesiam  nostram  et  fratres  de  Pontiniaco  de  multis  quæstionibus  et  querelis 
controversia  verteretur,  tandem,  Deo  annuente,  tali  modo  sopita  est  : quod  fra- 
tres de  Pontiniaco  de  cætero  ædificium  suum  de  Cliableiis,  quod  infra  Ires  vias 
clauditur,  sicut  murus  eorum  déterminât  et  distinguit,  pacifice  et  libéré  posside- 
bunt;  domunculam  etiam  et  oschiam  quæ  infra  très  vias  clauduntur,  quas  non- 
dum  acquisierunt,  poterunt  acquirere;  ex  alia  vero  parte  domus  eorum,  a domo 
Regnaudi  Tornatoris  quæ  ipsorum  est,  usque  ad  domum  suam,  si  quid  medium 
est,  poterunt  sine  contradictione  acquirere,  et  bæc  omnia,  quando  voluerint,  con- 
cludere  sub  clausura,  et  supradictis  omnibus  uti  ad  usus  sibi  necessarios,  et 
omnia  supradicta  libéré  tenere,  salvocensu  annuo;  triginta-sex  arpenta  vinearum 
quiete  et  libéré  possidebunt  in  nostro  terri torio  de  Cliableiis,  ita  quod  decem 
modios  vin i , puri  et  receptabilis,  præposito  et  obedientiario  nostro,  in  festo 
S.  Remigii,  annuatim  persolvent.  Statutum  est  autem  quod  de  terris  quæ  in  terri- 
torio  et  decimatione  ecclesiæ  B.  Martini  non  sunt,  decimæ  sine  requisitione, 
segetes  apud  domum  suam  de  Chableis  poterunt  deportare  et  animalia  quæ  terras 
excolunt  cum  suis  utensilibus  collocare.  Oschiam  suam  quæ  est  ultra  viam  post 
domum  eorum  pacifice  et  libéré  possidebunt  : de  cætero  vero,  aut  domum,  aut 
terrain,  aut  pratum,  aut  vineas  emerè,  aut  ædificare,  aut  quodcumque  ædificium 


XII'  SIÈCLE. 


489 

in  terrilorio  nostro  eis  acquirere  non  licebit.  Si  vero  aliquahujuscemodi  fratribus 
de  Pontiniaco,  quocumque  modo,  collata  fuerint,  ea  infra  annum  intalem  manum 
ponent,  unde  jus  nostrum  deperire  non  poterit.  Quam  compositionem  nos  ratam 
habentes,  confirmamus  et  sigilli  nostri  munimine  roboramus. 

Actum,  ab  Incarnatione  Domini  anno  m°  c°  xc°  vni°. 

Archives  de  l’Yonne?  Copie  du  petit  Cariulaire  de  Pontigny,  p.  293. 


CDLXXXII. 

PRIVILÈGE  GÉNÉRAL  DU  PAPE  INNOCENT  III  EN  FAVEUR  DE  L’ABBAYE  DE  QUINGY. 

(An  1198). 

Le  pape,  après  l’énumération  des  biens  de  l’abbaye  qui  est  un  peu  différente  de  celle  de 
la  bulle  d’Alexandre  III  de  l’an  1178,  promulgue  des  dispositions  en  faveur  des  moines.  Il 
les  exempte  de  dîmes;  il  défend  à un  moine  reçu  dans  l’abbaye  de  la  quitter  sans  la 
permission  de  l’abbé.  Il  défend  de  vendre  aucune  partie  des  biens  sans  le  consentement  de 
la  majorité  au  moins  des  moines.  Aucun  moine  ne  peut  s’engager  dans  des  affaires  sans  le 
consentement  du  Chapitre. 

Il  est  permis  aux  moines  de  se  servir  dans  leurs  propres  causes,  soit  au  civil,  soit  au 
criminel,  du  témoignage  de  leurs  frères. 

Le  pape  défend  qu’aucun  évêque,  ou  toute  autre  personne,  oblige  les  moines  à assister 
aux  synodes,  ou  à paraître  en  justice  séculière,  etc.  ; que  personne  exige  rien  d’eux  pour 
la  consécration  des  autels  ou  des  églises  ; il  leur  permet  d’appeler  à cet  effet  tel  évêque 
qu’ils  voudront;  etc. 

Innocentius  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  filiis,  Johanni,  abbati 
monasterii  Quinciaci,  ejusque  fratribus  tam  presentibus  quam  futuris,  regularem 
vitam  professis,  in  perpetuum.  Religiosam  vitam,  etc. 

(Suit  une  formule  générale  de  protection  ; on  lit  ensuite  la  liste  des  biens  du  monastère  : 

Locum  ipsum  in  quo  prefatum  monasterium  situm  est,  cum  omnibus  perti- 
nentes illis  que  adjacent  ei,  seilicet  ; grangiam  Pulchri-Visus  ; — Yineam  Ave- 
neriis  et  vineam  Valle-Melondensis  et  Longi-Montis  et  molendinum  Mansi,  et 
terram  de  Tanlae,  et  terram  Sancti-Winemarii,  et  prata  et  piscaturam  Arthe;  — 
Domum  et  vineas  decani  Melondensis  ; — Cellarium  de  Espinollo,  cum  appen- 
ditiis  suis  ; — Cellarium  de  Caplegiis,  cum  appendiliis  suis  ; — Cellarium  de 
Campis,  cum  appenditiis  suis;  — Prata,  terras  et  nemus  de  Brulio,  cum  appen- 
ditiis  suis  ; — Prata  Vende,  et  census  pratorum,  cum  appenditiis  suis  ; — Gran- 
giam Charmi,  cum  appenditiis  suis  ; — Grangiam  de  Belono,  cum  pertinentes 

62 


il 


490 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


suis;  — Grangiam  Quinciaci,  cum  pertinentiis  ; — - Grangiam  Chaseriaçi,  cum 
pertinentiis  suis  ; — Nemus  Moncelli  Gonfredi  ; — Prata  et  terras  de  Lornai, 
cum  pertinentiis  suis  et  piscaturam  aque  que  clicitur  Lannia,  quam  dédit  cornes 
Nivernensis  in  elemosinam;  — Grangiam  Logni,  cum  pertinentiis  suis, — 
Usum  in  illo  nemore  quod  dicitur  Logium;  — Terrain  Roberti  de  Æseio,  cum 
appenditiis  suis  ; — Grangiam  de  Marsul,  cum  appenditiis  suis  ; — Grangiam 
Submontis,  cum  appenditiis  suis  ; — Molendinum  de  Beveron  et  stagnum  et  prata 
et  circumadjacentia  ex  utraque  parte  nemora,  sicut  methe  (sic)  terminantur  ; — 
Terras,  prata,  census  animales  Sancti-Medardi  ; — Molendinum  Chamceriis  et 
terras  et  prata,  cum  appenditiis  suis;  — Terras  Vallis  et  prata  que  Paganus  de 
Chamceriis  dédit  in  elemosinam,  cum  appenditiis  suis;  — Terras  Fecheriis,  cum 
appenditiis  suis  ; — Terras  et  prata  et  nemus  Pesualdi,  cum  appenditiis  suis  ; — 
Terras  et  prata  de  Gimine,  cum  appenditiis  suis  ; — Grangiam  de  Marsagis,  cum 
pertinentiis  suis;  — Molendina  de  la  Doit;  — Prata  de  Larri  et  cum  luam  (?) 
Brunardi. 

Sane  laborum  vestrorum  quos  propriis  manibus  aut  sumptibus  colitis,  tam  de 
terris  cultis  quam  incultis,  sive de hortis  et  virgultis  etpiscationibus  vestris,  vel  de 
nutrimentis  animalium  vestrorum,  nullus  a vobis  décimas  exigere  vcl  extorquere 
présumât.  Liceaf  quoque  vobis  clericos  vel  lai'cos  liberos  et  absolutos  e seculo 
fugientes  ad  conversionem  recipere,  et  eos  absquecontradictione  aliqua  retinere. 
Prohibemus  insuper  ut  nulli  fratrum  vestrorum,  post  faetam  in  eodem  loco  pro- 
fessionem , fas  sit  absque  abbatis  sui  licentia,  de  monasterio  vestro  disce- 
dere.  Discedentem  vero  absque  communi  lit terarum  cautione,  nullus  audeat  reti- 
nere. Quod  si  quis  forte  retinere  presumpserit,  1 ici l um  sit  vobis  in  ipsos  monachos 
suos  seu  conversos  senlentiam  regularem  proferre.  Illud  districtius  proliiben tes 
ne  terras,  seu  quodlibet  beneficium  ecclesie  ves.tre  collatum , lice.at  alicui  persona- 
litcr  dari,  sive  alio  modo  alienari  absque  consensu  totius  capituli  vel  majoris 
partis  et  sanioris  ejusdem.  Si  que  vero  donaliones,  vel  aliénai iones,  aliter  quam 
dictum  est  facte  fuerint,  eas  irritas  esse  censemus.  Ad  hec  etiam  prohibemus  ne 
aliquis  monachus,  sive  conversus,  sub  professione  vestre  domus  astrictus,  sine 
consensu  et  licentia  abbatis  et  majoris  partis  capituli  vestri  pro  aliquo  fidejubeat, 
vel  ab  aliquo  pecuniani  mutuo  accipiat  ultra  precium  capituli  vestri  providentia 
constitutum,  nisi  propter  manifestam  vestre  domus  utilitatem  ; quod  si  facere 
presumpserit,  non  teneatur  conventus  pro  liiis  aliquatenus  respondere.  Licitum 
preterea  sit  vobis  in  causis  propriis,  sive  civilem,  sive  criminalem  contineant 
questionem,  fratrum  vestrorum  testimoniis  uti  , ne  pro  defeclu  testium  jus  ves- 
trum  in  aliquo  valeat  dépéri re.  Insuper  auctoritate  apostolica  probibemus  ne 


XIIe  SIÈCLE. 


491 

ii  1 1 u s episcopus,  vel  quelibet  alla  persona,  ad  sinodos  foreuses  vos  ire,  veljudicio 
seculari  de  vestra  propria  sustantia  (sic),  vel  possessionibus  vestris  subjacere 
eompellat;  nec  ad  dontos  vestras  causa  ordines  celebrandi,  causa  tractandi,  vel 
aliquos  conventus  publicos  convocandi  venire  présumai  ; nec  regularem  electio- 
nem  abbatis  vestri  impediat,  aut  de  instituendo,  vel  removendo  eo  qui  pro  tem- 
pore  fuerit,contra  staluta  Cisterciensis  ordinis  se aliqualenus  intromittat.  Si  vero 
episcopus,  in  cujus  parrochia  domus  vestra  fundata  est,  cum  humilitate  ac  devo- 
tione  qua  convenit  requisitus,  substitutum  abbatem  benedicere  et  alia  que  ad 
officium  épiscopale  pertinent  vobis  conferre  renuerit , licitum  sit  eidem  abbati,  si 
tamen  sacerdos  fuerit,  proprios  novicios  benedicere  et  alia  que  ad  officium  suum 
pertinent  exercere,  et  vobis  ornnia  ab  alio  episcopo  percipere  que  a vestro  fuerint 
indebite  denegata.  lllud  adnuncientes  (.sic)  ut  in  recipiendis  professionibus  que 
a benedictis  vel  benedicendis  abbatibus  exhibentur,  ea  sint  episcopi  forma  et 
expressione  contenti  que  ab  origine  ordinis  noscitur  inslituta,  ut  scilicet  abbates 
ipsi,  salvo  ordine  suo,  profiteri  debeant  et  contra  statutum  ordinis  su i nullam 
professionem  facere  compellantur.  Pro  consecrationibus  vero  altarium  veleccle- 
siarum,sive  pro  oleo  sancto,  vel  quolibet  ecclesiastico  sacramento,  nullus  a vobis, 
sub  obtentu  consuetudinis,  vel  alio  modo,  quicquam  audeat  extorquere  ; sed  bec 
ornnia  gratis  vobis  episcopus  diocesanus  impendat;  alioquin  liceat  vobis  quent- 
cumque  malueritis  catholicum  adiré  antistitem,  gratiam  et  communionem  sacro- 
sancte  Romane  sedis  habentern,  qui  nostra  fretus  auctoritate  vobis  quod  postu- 
la lis  impendat.  Quod  si  sedes  diocesani  episcopi  forte  vacaverit,  intérim  ornnia 
ecclesiastica  sacramenta  a vieillis  episcopis  accipere  libéré  et  absque  contradic- 
tione  possitis;  sic  tamen  ut  ex  hoc  in  posteront  propriis  episcopis  nullurn  preju- 
diciurn  generetur.  Quia  vero  interdum  propriorum  episcoporum  copiant  nonhabe- 
tis,  si  quern  episcopum  romane  sedis,  utdiximus,  communionem  habentern,  et  de 
quo  plenam  notifiant  liabeatis  per  vos  transire  contigerit,  ab  eo  benedictiones 
vasorum  et  vestium,  consecrationes  altarium,  ordinationes  monachorum,  aucto- 
ritate apostolice  sedis  recipere  valeatis.  Porro  si  episcopi,  vel  al ii  ecclesiarum 
redores  in  monasteria  vestra,  vel  personas  inibi  constitutas  suspensionis,  excorn- 
municationis  vel  interdicti  sententias  promulgaverint,  sive  etiam  in  mercenarios 
vestros  pro  eo  quod  décimas  non  solvitis,  vel  aliqua  occasione  eorurn  que  ab 
apostolica  benignitate  vobis  indulta  sunt,  seu  benefactores  vestros  pro  eo  quod 
aliqua  vobis  bénéficia  vel  obsequia  ex  charitate  prestiterint,  vel  ad  laborandum 
adjuverint  in  illis  diebus  in  quibus  vos  laboratis  et  alii  feriantur,  eandem  senten- 
tiarn  protulerint,ipsam  tanquam  contra  sedis  apostolice  indulta  prolatam  duximus 
irritandam.  Nec  littere  nllc  firmitatent  habeant  quas  tacito  nomine  Cisterciensis 


492  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  I>E  LYONNE. 

ordinis  et  contra  tenorem  apostolicorum  privilegiorum  constilerit  impetrari.  Paci 
quoque  et  tranquillitati  vestre,  etc.,  ut  supra,  p.  295. 

Decernimus  ergo  ut  nulli  omnino  hominum  liceat  prefatum  monasterium 
temere  perturhare  ; etc. 

Ego  Innocentius,  catholice  ecclesie  episcopus,  suscripsi. 

(Suivent  les  signatures  des  Cardinaux). 

Datum  Rome,  apud  Sanctum-Pelrum,  per  manum  Rainaldi,  dornini  pape 
notarii  cancellarii  vicem-agentis,  tertio  nouas  juin,  indictione  prima,  anno  domi- 
nice  Incarnationis  m°  c°  nonagesimo  octavo  ; pontificatus  vero  Dornini  Innocentii 
pape  tercii,  anno  primo. 

(Au  dessous  sont  figurés  le  double  cercle  et  le  monogramme  Bene  valele.) 

Colla tio  facta  est  ad  veruin  originale,  per  nos  notarios  subscriptos.  Signé  : G. 
Maceus  et  Letort. 

Cartulaire  de  l’abbaye  de  Quincy,  Ms.  du  XVI'  siècle,  f°  ix  et  suiv.;  Bibl.  de  Ton- 
nerre. 

Le  même  pape,  par  une  bulle  du  2 des  nones  de  lévrier,  la  4'  année  de  son  ponti- 
ficat, confirma  aussi  le  don  de  deux  charretées  de  bois  à quatre  chevaux,  à 
prendre  dans  les  bois  de  Crusy,  fait  par  les  comtes  de  Nevers,  et  le  don  d’une 
maison  à Troyes  et  d’un  moulin  à Argentenay  fait  par  la  dame  de  Nesle.  — Ibid., 
f°  vu,  r°. 


CDLXXXIII. 


CHARTE  D’ANSERIC  DE  MONTRÉAL  POUR  L’ABBAYE  DE  REIGNY. 

(An  1198). 

Anseric  de  Montréal  rapporte  que  Gui  de  Savigny  a fait  don,  à l'abbaye  de  Reiguy,  d’une 
rente  de  2 setiers  de  froment  et  de  à setiers  d’avoine  à prendre  sur  la  terre  de  Montjalin. 
Le  même  Gui  donna  aussi  (t  la  même  maison  droit  d’usage  dans  ses  bois  et  deux  charretées 
de  foin,  à prendre  à Magny  ou  à Montjalin. 

Ego  Anxericus.dom  inus  Montisregalis,  notumfieri  volo  presentibus  et  futu ris, 
quod  Guido  de  Saviniaco  dédit  in  elemosinam  fratribus  de  Regniaco,  jure  perpe- 
tuo  possidendam,  duo  sextaria  frumenti  et  quatuor  sextaria  avene  ad  mensuram 
Avalonis,  sicut  solet  vendi  et  emi,  reddenda  in  die  Sancti-Remigii,  in  villa  de 
Montgelen  ; dédit  etiam  usagium  in  nemoribus  et  pasturis,  ubicunque  liabet  ve 
habuerit.  Sciendum  vero  est  quod  mcdietas  hujus  bladi,  unum  videlicet  sextarium 


XIIe  SIECLE. 


493 


frumenti  et  duo  sextaria  avene,  debet  in  vita  sua  persolvi  et  tolian  posl  obitum 
suum.  Dédit  etiam  duas  quarratas  feni,  singulis  annispost  obitum  suum,  redden- 
das  in  prato  assignato  apud  Maniacum,  vel  Mongelen.  Hoc  totum  laudaverunt 
uxor  ejus  Margarita  et  fîlius  eorum  Guido,  et  filie  eorurn  Sibilla  et  Emengardix. 
Testes  : Steplianus,  monachus  de  Regniaco;  Guido  de  Bar.  Et  ut  hoc  ratum  et 
firmum  perpetuo  teneatur,  rogatu  predicti  Guidonis  sigillo  meo  firmavi. 

Actum  est,  anno  ab  Incarnatione  Domini  m"  c°  xc°  viii°. 

Original,  scellé  autrefois  : Arch  de  l'Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  de  Reigny,  L.  xxn. 

S.-l.  4e. 


CDLXXX1V. 

RÈGLEMENT  POUR  LE  SERVICE  DES  MARGU1LLIERS  DE  LA  CATHÉDRALE  DE  SENS. 

(An  1198). 

L’archevêque  publie  un  règlement  détaillé  pour  le  service  des  quatre  marguilliers  laï- 
ques de  sa  cathédrale.  Ils  doivent  coucher  deux  à la  fois,  de  quinzaine  en  quinzaine,  dans 
des  arches  devant  le  trésor, et  garder  l’église  depuis  le  matin  jusqu’au  soir;  ils  doivent  faire 
les  lits  des  prêtres-sacristains  dans  l’église  : armés  de  verges  faire  la  police  dans  l’église, 
monter  l’horloge  avec  soin,  etc.  Les  dispositions  sur  la  sonnerie  sont  très-détaillées. 

Michael,  Dei  gratia  Senonensis  archiepiseopus,  omnibus  ad  quos  li itéré  perve- 
nerint,  in  Domino  salutem.  Nolum  fieri  volumus  tam  futuris  quant  presentibus 
quod,  cum  super  officiis  quatuor  matriculariorum  laïcorum  ecclesie  Beat i-Ste- 
phani  Senonensis  coram  nobis  questio  verteretur,  tam  inquisitione  facta  ab  anti- 
quis  ecclesie  canonicis  quant  ex  eorum  conlessione,  didicimus  <{iiod  in  predicta 
ecclesia  subscriptis  debent  obsequiis  deservire.  Duo  siquidem  eorum,  per  quin- 
denam  tinarn  et  alii  duo  per  aliarn  quindenam,  semper  debent  in  ecclesia,  non 
in  caméra  sed  in  archis  ante  thesaurum  ad  hoc  deputatis  jacere , et  iu 
ipsa  ecclesia  a rnane  usque  ad  meridiem  demorari.  A meridie  vero  usque 
ad  nouant  , unus  eorum  ad  minus  ut  ecclesiam  custodiat;  a noua  usque 
ad  nocteni  et  deinceps  ambo  tenentur  demorari.  Si  vero  aliquis  eorum 
egritudine  manifesta  aut  necessitate  inevitabili  jacere  nequiverit,  alium  fidelent 
et  idoneum  loco  suo  poterit  subrogare  <[ui  ecclesiam  tideliter  custodiat,  et 
ad  ministerium  ejus  adintplendunt  sufficiens  habeatur.  Debent  etiam  service 
sacerdotibus  sacristis  in  lectis  eorum  in  ecclesia  faciendis,  et  calceamentis 
detrahendis,  pallia  et  capas  sericas  necnon  et  tapéta  plicare,  ecclesiam  ornare, 
carbones  et  ignem  ad  thuribula  querere  et  afferre,  et  alia  minuta  ecclesie  officia 


494 


CA11TULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


explere.  Debet  etiam  unus  de  septiraanariis  ad  appellationem  prime  hostium  [sic) 
chori  aperire,  et  custodire  chorum  ne  quis  laïcus  introeat,  quamdiu  celebratur 
missa  Beati-Petri.  Item  debent  etiam,  temporibus  quindenarum  suarum,  in 
ecclesia,  in  caméra  videlicet  propter  hoc  facta,  comedere.  Generaliter  quotiens 
fit  classicum  in  ecclesia,  debent  omnes  in  ecclesia  jacere.  In  processionibus 
stationum,  tam  abbatiarum  quam  parrochialium  ecclesiarum,  capas  sericas 
et  alia  vestimenta  et  baculum  precentoris,  quotiens  necesse  fuerit,  qui  tune 
non  fuerint  septimanarii  debent  deferre.  Debent  etiam  in  Letania  majore  previ- 
dere  et  nunciare  adventum  processionis  Sancte-Columbe,  et  in  vigilia  Ascensio- 
nis,  Sancli-Petri  et  in  utraque  processione,  capas  sericas  deferre  ad  suscipienda 
sanctorum  corpora  necessarias.  Debent  iterum  in  Ramis  Palmarum,  in  Letania 
majore,  in  Rogationibus,  vexilla  preparare  et  deferri  providere.  Debent  etiam 
feslivis  diebus,  et  quotiens  necesse  fuerit,  tenentes  virgas,assistere,achoro  populi 
pressuras  expellere,  et  quotidie,  dum  divina  celebrantur,  seculares  tumultus  et 
omne  noxium  ab  ecclesia  removere.  Omnibus  per  annum  ferialibus  diebus  ad 
vesperas  et  ad  mafulinas  primo  sonare  debet  una  campana,  et  post,  alia  longis 
motibus;  postea  duo  returni,  unus  post  alium  ; deinde  unus  medianus,  et  facto 
post  medianum  intervallo,  sequitur  classicum  du  arum  campanarum.  Ad  com- 
plectorium,  laudes  et  sextam,  una  campana;  ad  primant,  primo  una  campana, 
postea  medianus,  quamdiu  celebratur  missa  Beati-Petri;  ad  terciam,  primo  una 
campana,  secundo  returnus,  tercio  medianus  ; ad  missam,  classicum  sicut  ad 
vesperas;  ad  nonam,  sicut  ad  primant. 

(Suivent  des  dispositions  minutieuses  pour  ta  sonnerie  de  toutes  les  fêtes  et  cérémonies  de 

l’année. 

Quod  si  in  bis  et  aliis  négligentes  extiterint,  pena  subscripta  punientur.  Qui, 
quando  debuerit,  in  ecclesia  non  jacuerit,  operi  ecclesie  duodecim  denarios  per- 
solvet  ; si  horologium  septimanarius  horis  debitis  non  tetenderit,  vi  denarios 
persolvet;  si  ignitegium  penitus  cesset,  xii  denarios;  si  sacristis  lectum  non 
fecerint  et  calceamenta  non  detraxerint,  n denarios  ; si  aquam  et  ignem  ad  misse 
ministerium,  et  sal  ad  aquam  benedicendam  non  preparaverint,  n denarios;  si  a 
meridie  u'sque  ad  nonam,  et  a complectorio  usque  ad  ignitegium,  ecclesiam  non 
custod ierint,  vi  denarios;  si  ferialibus  diebus  ad  laudes,  hora  débita  non  pulsa- 
verint,  i denarium  ; si  penitus  omiserint,  n denarios.  Generaliter  quotiens  horis 
et  signis  debitis  pulsare  neglexerint,  vi  denarios;  si  in  novem  îectionibus,  quo- 
tiens capas  sericas  non  plicuerint,  1 denarium;  in  festis  quinqueet  septem  cereo- 
rum,  u denarios;  in  festis  annualibus,  iv  denarios;  si  in  processionibus  et 


XIIe  SIÈCLE. 


495 


stationibus  capas  non  detulerint,  ni  denarios;  si  ad  appellationem  prime  cliorum 
non  aperuerint  et  custodierinl,  in  denarios;  si  de  ceteris  officiis,  quod  longum 
est  nominare,  aliquid  pretermiserint,  ni  denarios.  Quod  ut  ratum  et  firmum 
permaneat,  sigillo  nostro  et  dilectorum  filiorum  noslrorum  capituli  Senonensis 
et  Guillermi,  thesaurarii,  sigillisjecimus  communiri. 

Aclum,  anno  Domini  millesimo  centesimo  nonagesimo  octavo. 

« Sel  !é  de  tro)S  see!z  pendans  en  laz  de  cuyr  blanc.  » 

Copie  du  XVI'  siècle;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  du  Chapitre  de  Sens;  Fabrique. 

CDLXXXV. 

CHARTE  DE  MICHEL,  ARCHEVÊQUE  DE  SENS,  POUR  LES  QUATRE  CHANOINES 

DE  SAINT-JEAN. 

(An  1198). 

L’archevêque  rapporte  qu’André, chanoine  de  l’autel  Saint-Jean  de  Sens,  a fait  don  à ses 
confrères  d’une  maison  située  dans  cette  vilie,  près  du  Cloître.  Ceux  ci  en  reconnaissance 
se  sont  engagés  à célébrer  son  anniversaire  après  sa  mort.  Ils  ont  fait  ensuite  bail  à vie  de 
cette  maison  et  de  ses  dépendances  à un  chanoine, nommé  Nicolas  de  Jaulne. 

Michael,  Dei  gracia  Senonensis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  littere  iste 
pervenerint,  in  Domino  salutem.Notum  fieri  volumus  quod,  constitutus  in  présen- 
ta nostra,  Andréas,  altaris  Sancti-Johannis  canonicus,  domurn  ejusdem  altaris 
quam  tenebatjuxta  claustrum  nostrum,  que  fuerat  magistri  Radulphi  Britonis, 
quondam  ipsius  altaris  canonici,  resignavit  in  manu  fratrum  et  concanonico- 
rum  suorum, magistri  Giraudi,  Herberti  et  Fulconis.  Et  eidem  altari  in  perpétuant 
dédit  elemosinam  quicquid  emerat  et  edificaverat  inter  domurn  predictam  et 
claustrum  nostrum.  Cujus  elemosine  intuitu,  ipsi  quatuor  instituerunt  quod  post 
decessum  dicii  Andree,  canonici  altaris  Sancti-Johannis,  singulis  annis,  anniver- 
sarium  ejus  celebrabunt;  illisque  qui  servicio  aderunt  sex  solidos  de  redditibus 
altaris  distribuentur.  Totum  autem  prefatum  berberiagium,  sicut  memoratus 
Andréas  illud  tenebat,  quatuor  prenominati  canonici  dilecto  Ira  tri  et  concanonico 
vestro  Nicholao  de  Jauna,  concesserunt  intégré  babendum  toto  tempore  vile  sue, 
sub  annua  pensione  viginti  unius  solidorum  et  quatuor  denariorum  parisiensium, 
fide  interposita,  in  festo  Sancti-Andree  apostoli,  quatuor  canonicis  altaris  Sancti- 
Johannis  reddendorum  : sub  bac  conditione  quod  idem  Nicbolaus  herberiagium 
illud  in  eo  statu  inquomodo  est,  vel  in  meliori,  semper  servabit,etpost  decessum 
ad  dictum  al  tare  sine  contradictione  revertetur.  Et  de  quinquaginta  libris  quas 


496 


CARTUI.AIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

pro  eadem  domo  Andree  satisfecit,  nec  ipse  nec  alius  super  liis  aliquid  poterit 
reclamare.  Quod  ut  ratum  maneat,  presentem  cartam  notari  fecimus  et  sigilli 
nostri  muniraine  roborari. 

Actum,  anno  Domini  m°  c°  nonagesimo  octavo. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne:  Fonds  du  Chapitre  de  Sens,  Cha- 
noines de  Saint-Jean.  — Sens. 

Nicolas  de  Jaulne,  étant  sur  le  point  de  partir  pour  Rome,  en  1200,  rétrocéda  sa 
maison  aux  chanoines  de  Saint-Jean,  qui  la  ba’llèrent  de  nouveau  à un  de  leurs 
confrères,  moyennant  21  sous  parisis  et  4 deniers  de  rente.  — Ibidem. 


CDLXXXVI. 

ACCORD  ENTRE  L’ABBAYE  DE  SAINTE-COLOMBE  DE  SENS  ET  LES  HABITANTS 

DE  MTCHERY. 

(An  1198'. 

L’abbé  Hélie  reconnaît  à la  communauté  de  Michery  la  propriété  d’une  partie  de  la 
forêt  des  Espoisses,  et  il  règle  les  rapports  du  monastère  avec  les  habitants. 

Helias,  Dei  gratia,  dictus  abbas  et  conventus  Sanctæ-Columbæ  Senonensis, 
omnibus  lias  litteras  inspecturis,  in  Domino  salulem.  Notum  fieri  volumus  inter 
nos,  ex  una  parte,  et  communitatem  ville  Misseriaci,  ex  alia,  conlroversiam  diu 
fuisse  super  quodam  nemore  quod  dicitur  les  Espoisses  de  Misseriaco;  nos  enirn 
fundum  terre  ipsius  nemoris  cum  eodem  nemore  nostrum  esse  dicebamus;  quem 
fundum  dicta  quedam  communitas,  nomine  juris,  esse  non  negabat;  quod  vero 
nemus  ipsum  suum  esse  unanimiter  asserebat;  tandem  inter  nos  et  ipsam  com- 
munitatem,  plurimorum  consilio  jurisperitorum  virorum,  concordia  est  boc  modo 
reformata  : nos  quidem  prefati  nemoris  de  quo  très  partes  fieri  statutum  est, 
tertiam  partent  que  respicit  ad  nemus  de  Gizy,  libérant  ab  omni  consuetudine, 
justicia  et  exactione  aliorum  in  perpetuum  sumus  habituri,  exceptoquod  quidam 
miles,  nomine  Manasses,  quintam  partem  ejusdem  tertie  partis  perpetuo  jure 
possidebit  ; de  bac  tertia  parte,  excepta  quinta  parte  predicta,  quicquid  volueri- 
mus  faciemus  ; jamdicta  autem  communitas  duas  reliquas  partes  sepedicti 
nemoris  ad  opus  proprium  possidebit  ; nicliil  enirn  ex  ipsis  partibus  cuilibet, 
nisi  sit  in  dicta  villa  Misseriaci  nianens,  dare  vel  vendere  de  jure  poterit  nec  sub- 
trabere,  quolibet  modo,  ad  aliènes  ; usus  sive  fundus  terre  ipsarum  duarum  par- 
tium,  si  extirpate  fuerint,  que  quidem  sine  assensu  communitatis  prefale  non 
poterint  extirpari , custodia  quoque,  forefactum  et  justicia;  apes  etiam,  si  ibi 


XIIe  SIÈCLE. 


497 


invente  fuerint,  nostre  et  predicti  militis  erunt  jurisdu  tionis,  quatuor  videlicet 
partes  nostre  erunt  et  quinta  ipsius  militis;  siquidem  nos  et  idem  miles  non 
duos  insimul  maiores  in  prefata  villa  Misseriaci  sed  unum  tantummodo  consti- 
tuerons, cum  forefaclum  ab  uno  vel  a pluribus  sepedicte  coromunitatis  in  duabus 
partibus  nominatis  captum,  nornine  nostro  et.  predicti  militis  esse  tradendum, 
quod  sine  voluntate  ipsius  coromunitatis  nullatenus  est  dimittendum.  Hujus 
autem  facti  memoria  ne  processu  temporis  evanescat,  liane  cartam  nolari  fecimus 
et  sigilli  noslri  munimine  confirmari. 

Actum,  anno  Domini  m°  c°  xc°  octavo. 

Copie  du  XVIIe  siècle;  Arch.  de  l'Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  Sainte-Colombe  de 
Sens.  — Micbery. 

La  même  année,  l’abbaye  fit  un  accord  avec  Manassès  de  Villeneuve  au  sujet  de 
la  lorêt  des  Espoisses  de  Miehery  qui  était  indivise  entre  eux.  — Ibidem. 


CDLXXXVII. 

DONATION  PAR  BOVE  DE  JOIGNY  A L’ABBAYE  SAINTE-COLOMBE  DE  SENS. 

(An  1198). 

Bove  de  Joigny  donne  à l’abbaye  tout  ce  qu’il  possédait  sur  les  dîmes  et  les  rentes  de 
Villeperrot.  En  reconnaissance,  l’abbé  de  Sainte-Colombe  lui  donna  220  livres. 

Ego  Petrus,  Dei  gratia  Beati-Johannis  Evangéliste  abbas,  et  ego  Radulfus,  prior 
Sancte-Marie  Senonensis,  nolum  essevolumus  tam  presentibus  quam  futurisquod 
Bovo  de  Joviniacoet  uxor  ejus,  ob  suorum  remissionem  peccatorum,  obtulerunt 
Deo  et  ecclesie  Sancte-Columbe  quicquid  babebant  tam  in  redditibus  quam  in 
decimis  in  potestate  et  parrochia  Ville-Patricii.  Abbas  vero  Sancte-Columbe,  pro 
collatis  beneficiis,  ducentas  et  viginti  libras  dédit  eis.  Hoc  predictus  Bovo  et  uxor 
ejus  et  Salo  de  Malleio,  filii  et  filie  ejus,  laudaverunt,  et  per  omnia  Bovo  et  uxor 
ejus,  et  Salo  tenendum  et  laudandum  juraverunt.  Iterius  etiam  de  cujus  feodo 
erat,  hoc  laudavit  et  fiduciavit.  Plegii  sunt  : Salo  de  lasleio,  Petrus  et  Iterius, 
filuejus;  Hilderius  de  Saliniaco  ; Henricus  de  Gisiaco;  Guillermus  Charduns , 
super  omnia  que  habent.  Quod  si  predictus  Bovo,  vel  uxor  ejus,  aut  filii  vel  filie 
eorum,  deficerent,  aut  aliquis  contradicerel,  per  omnia  tenere  et  laudarefacerent. 
Hujus  rei  testes  sunt  : Bauduinus,  maior  communie  ; Theobaudus,  frater  ejus  ; 
Petrus  de  Orbet,  Fulco  de  Trenna;  Dainbertus  Carnifex;  Hugo,  maior  Sancte- 
Columbe  ; Fulco,  prepositus  vicecomitis;  Gosbertus  de  Pâli;  Hato  et  Gaufridus, 


498 


C ART  U LAI  RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

filii  ej as  ; Guillermus  de  Noiers  et  nos  ipsi  testes  sumus.  Et  ne  oblivioni  trada- 
tur  sed  firmius  teneatur,  sigillorum  nostrorum  auctoritate  firmavimus. 

Original,  scellé  autrefois;  Archives  de  l’Yonne;  Fonds  de  l’abbaye  de  Sainte- 
Colombe  de  >ens.  — Villeperrot. 

Dont  Cottron,  Histoire  de  l’abbaye  de  Sainte-Colombe,  M . p.  203,  Bibl.  d’Auxerre. 


CDLXXXVilI. 

CHARTE  D’ANSAUT  DE  TRAINEE  POUR  L’ARRAVE  DE  VAULUISANT. 

(An  1198). 

Arsaut  ratifie  l’accord  [tassé  entre  Geoffroy  de  Foissy,  chevalier,  et  l’abbaye  de  Vaului 
sant,  au  sujet  de  certains  revenus  à Lailly  et  du  produit  des  mines  de  fer  de  la  forêt  de 
Luisant.Geoffroy  permit  aux  moines  d’exploiter  de  la  mine  pour  l’entretien  d’un  fourneau. 
Il  leur  donna  aussi  droit  d’usage  dans  les  bois  de  Luisant  et  de  Foissy. 

Ego  Ansellus,  dominas  de  Triangulo,  notum  l'acio  tam  presentibus  quant 
futuris  quod  controversia,  que  diu  eral  habita  inter  Gaufridum,  militent,  de  Fui s- 
seio,  et  fratres  ecclesie  Vallislucentis  super  quibusdam  redditibus  qui  sunt  apud 
Lailiacum,  et  ferragio  nemoris  qui  dicitur  Lucens,  in  hune  modum  pacificata  fuit 
in  mea  presentia  : 

Quod  prefatus  G.,  dicte  ecclesie  fratri bus  redditus  illos  libéré  et  quiete  in  per- 
petuum  dimisitpossidendos  ; in  neniore  etiam  predicto  minam  ferri,  quantum  uno 
furnello  poterit  sufflari.dictis  fratribus  concessit.  Insuper  dédit  eis  usuariumpas- 
ture  in  neniore  Lucenti,  et  in  foresta  Fuisseii,  et  in  omnibus  terris  suis  que  sunt 
in  finagio  Fuisseii,  preterquam  in  pratis,  ad  omnia  pecora  sua  alenda,  omni  tem- 
pore  percipiendum;  super  bis  omnibus  se garantiam  laturuin, quantum  exiget  jus, 
sub  sacramento  fïdei  promisit. 

Hec  omnia  laudaverunt  Nazaria,  mater  ejus,  et  sorores  ejus  Nazaria,  Ermengar- 
dis  et  Ricoldis,  et  cognati  ejus  Hugo,  Hudeerus.  Ego  quoque,  de  cujus  feodo  est 
quicquid  prefatus  G.  apud  Fuisseium  habet,  hoc  totum  laudavi  et  manutenendum 
promisi  ; et,  ut  ratum  maneat  et  inconcussum,  sigilli  mei  impressione  muniri 
feci. 

Actum,  anno  incarnati  Verbi  m°  c°  nonagesimo  octavo. 

Bibl.  impér.;  Carlul.  de  Vauluisant',  anc.  pag.  55  el  56,  auj.  fol.  XX",  r®,  el  v®,  pièce 
1 08  — L’original , Archives  de  l’Yonne  , Fonds  de  l’abbaye  de  Vauluisant,  L.  xx, 
s.-l.  1™. 


XIIe  SIÈCLE. 


499 


CDLXXXIX. 

BAIL  A VIE  DE  LA  GRANGE  D’ARMENTIÈRE  PAR  I/ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

(An  1198,  décembre). 

L’archevêque  de  Sens  rapporte  que  l’abbé  de  Vauluisant  a donné  à bail,  pardevant  lui, 
à Marie,  dame  de  Charmoy,  sœur  d’Ansaut  de  Trainel,  la  grange  d'Armentière,  pour  sa  vie 
entière,  moyennant  six  muids  de  grain  par  quart  froment,  seigle,  orge  et  avoine,  et  en 
outre  le  dixième  du  produit  des  terres  et  des  troupeaux.  L’abbé  lui  donna  30  bœufs  et  12 
ànesses  du  prix  de  cent  livres,  etc.  La  dame  de  Charmoy  déclare  à la  fin  de  Pacte  avoir 
choisi  l’abbaye  pour  le  lieu  de  sa  sépulture. 

Michael,  Dei  gratia  Senoncnsis  archiepiscopus,  omnibus  ad  quos  litiere  iste 
pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  fieri  volumus  quod  dileclus  filius  Willel- 
mus,  abbas  Vallislucentis,  de  assensu  conventus  sui,  concessit,  in  presentia  nos- 
tra,  dilecte  filie  Marie,  domine  de  Charmeio,  sorori  Anselli  de  Triangulo,  gran- 
giam  de  Armentariis  cum  omnibus  appenditiis  suis,  terris,  pratis,  nemoribus  et 
aquis,  quamdiu  vixerit  possidendam,  tali  pacto  quod,  singulis  annis,  reddet 
domui  Vallislucentis  sex  modios  bladi,  videlicet  quartam  partem  frumenti,  quar- 
tam  siliginis,  quartam  ordei,  quartam  avene.  Preterea  decimam  partem  proven- 
tuum  terrarum,  pecorum  domui  Vallislucentis  persolvet.  Tradidit  autem  ei  dictus 
abbas  triginta  boves  et  duodecim  asinas  sub  estimatione  centum  librarum.  Hoc 
autem  tali  pacto  factum  est  quod,  si  eadem  domina  nubat  vel  ad  religionem 
transeat,  ipsa  prius  grangiam  demittet  reversuram  ad  domum  Vallislucentis, 
cum  omni  integritate  rerum  ad  ipsam  grangiam  pertinentium,  mobilium  si ve 
immobilium,  et  cum  omnibus  illis  que  per  ipsam  eidem  grangie  fuerint  acquisita, 
vel  ad  minus  in  eo  statu  in  quo  eam  recepit.  Si  vero  grangia  per  eam  senserit 
aliquid  detrimentum,  illud  ad  abbatis  consilium  tenebitur  resarcire.  De  nemori- 
bus granchie  non  licebit  ei  dare  vel  vendere,  vel  ad  alium  locum  transferre,  nisi 
ad  usus  granchie.  Donavit  etiam  memorata  domina,  pro  remedio  anime  sue, 
eidem  domui  très  modios  bladi  in  terragio  de  Charmoyo,  videlicet  quartam  par- 
tem frumenti,  quartam  siliginis, quartam  ordei,  quartam  avene;  et  confessa  est  se 
elegisse  sepulturam  sibi  in  eadem  domo,  présente  et  laudante  dicto  Ansello  de 
Triangulo,  qui  juramento  firmavit  quod  hec  omnia  manutenebit  et  domui  Vallis- 
lucentis iflibata  servabit.In  cujus  rei  memoriam,  presentem  paginant  notari  feci' 
mus  et  sigilli  nostri  patrocinio  roborari. 

Actum,  anno  Gracie  m°  c°  nonagesimo  octavo,  mense  decembri. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne  ; F.  de  l'abbaye  de  Vauluisant,  L xi.vii. 


500 


CARTULAIRF,  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


CDXC. 

CHARTE  DE  PHILIP  PE -AUGUSTE, CONFIRMATIVE  DE  LA  FONDATION  D’UNE  PRÉBENDE 

DANS  L’ÉGLISE  DE  SENS. 

(An  1199.  septembre). 

Le  roi  confirme  la  fondation  d’une  prébende  dans  l’église  de  Sens,  faite  par  l’archevêque 
Michel,  avec  assignation  du  revenu  sur  les  fours  de  Saint-Julien. 

PI  1 i 1 i p pus,  Dei  gratia  Francorum  rex.  Noverint  uni versi,  présentes  pariter  et 
fu  tu  ri , quod  carissimus  amicus  noster,  Michael,  venerabilis  Senonensis  archie- 
piscopus,  ad  honorent  et  incrementinn  ecclesie  Senonensis,  de  novo  unam  pre- 
bendam  perpétuant  instituit  in  eadeni  ecclesia  ; et,  pro  corpore  prebende,  vigi n ti 
libras  Parisiensium  in  furnis  suis  de  Sancto-Juliano,  singulis  annis,  in  perpe- 
tuuni  percipiendas  assignavit.  Persona  vero  eu  i collocata  fuerit  ilia  prebenda, 
eanident  penitus  in  cltoro  et  in  capitnlo  quant  et  ceteri  canonici  auctoritatem 
habebit  et  dignitaleni.  Cunt  autem  predicti  redditus  sintde  regalibus  riostris,  nos, 
ad  petitionem  prefati  archiepiscopi,  liane  ejus  assignationem  ratant  habentus  et 
nostris  1 itteris  confirniamus. 

Actum  Ancti,  anno  incarnati  Yerlti  m°  o°  xc°  nono,  ntense  septembri. 

Cartel.  de  l’Archev.  de  Sens  ; Ribl.  iinpér.,  Cartul.,  n°  168  t.  u,  112. 

CDXCI. 

LETTRE  DE  PHILIPPE-AUGUSTE  SUR  LE  TRAITÉ  PASSÉ  ENTRE  PIERRE 
DE  COURTENAY  ET  HERVÉ  DE  GIEN. 

(An  1 199,  novembre). 

« Lettre  de  Philippe,  roy  de  France,  portant  accord  entre  Pierre,  comte,  et 
« Hervé  de  Fiien,  en  sorte  que  tant  que  ledit  Pierre  vivra,  il  tiendra  Tonnerre  en 
« sa  possession  avec  toutes  ses  appartenances;  et  en  outre  Auxerre  avec  les 
« fiefs  qui  en  dépendent  et,  après  la  mort  dudit  Pierre,  le  tout  retournera  à Hervé 
« et  à Mahault,  fille  dudit  Pierre,  ou  à leurs  héritiers,  et  ledit  Pierre  retiendra  à 
« perpétuité  Mailly  avec  toute  la  chaslelenie,  excepté  Vézelay.  Fait  à Montargis, 
« an  ] 199,  au  mois  de  novembre;  la  lettre  seléc  du  seau  du  roy.  » 

Inventaire  des  titres  de  Nevers,  par  l'abbé  de  Marolles,  p.  1335.  Bibl.  imp.,  500  de 
Colbert,  n 28’. 


XIIe  SIÈCLE. 


501 


CDXCII. 

TRAITÉ  ENTRE  LE  ROI  ET  HERVÉ  DE  DONZY,  AU  SUJET  DU  MARIAGE  DE  CE 
DERNIER  AVEC  LA  FILLE  DE  PIERRE,  COMTE  DE  NEVERS. 

An  1199,  octobre) 

Hervé  déclare  qu’en  épousant  la  fille  de  Pierre,  comte  de  Nevers,  il  prendra  possession 
du  comté  de  ce  nom,  et  que  le  comte  Pierre  jouira  pendant  sa  vie  des  terres  que  le  roi  lui 
assignera.  Après  la  mort  du  comte  Pierre,  ces  biens  retourneront  à Hervé.  Pour  se 
rédimer,  Hervé  et  son  frère  R.,  abandonnent  au  roi  Gien  et  sa  châtellenie  ; il  est  stipulé 
des  conditions  de  retour  en  cas  de  mort  de  la  comtesse  sans  enfants.  Hervé  s’engage  aussi 
à garantir  au  roi  par  ses  vassaux  qu’il  le  servira  envers  et  contre  tous  comme  son  seigneur; 
qu’il  lui  livrera  Cosne  en  garde  à titre  de  garantie  ; etc.  En  cas  d’infraction,  Hervé  se  soumet 
à l’excommunication  des  évêques  d’Auxerre  et  de  Nevers. 

Ego  Herveus,  dominus  Danziaci,  notum  facitnus  ttniversis  ad  quos  litière  pré- 
sentes pervenerint,  quod  liée  sunt  convenciones  inter  nos  et  dominum  noslrum 
Philippuni,  regem  Francorum  : scilicet  quod  dominus  rex  liabet  nobis  in  conven- 
cione  dare  in  uxorem,  filiam  Pétri,  comilis  Nivernensis,  cum  comitatu,  hoc 
modo,  quod  P.,  cornes  Nivernensis,  ad  vitam  suarn  habebit  de  terra  ilia  id  quod 
dominus  rex  decernet.  Post  mortem  vero  dicti  P.  comitis,  tota  terra  ilia  redibit 
ad  me  et  uxorem  meam,  vel  liberos  nostros.  Pro  rachalo  vero  suo  nos  etRe., 
Dater  noster,  concedimus  eidem  régi  et  lieredibus  suis  in  perpetuum  Giemum 
cum  tota  castellania  et  omnibus  pertinentiis  hoc  modo,  quod,  si  dicta  uxor 
nostra  moreretur  absque  herede  ex  nobis,  Giemum  cum  tota  castellania  et 
omnibus  pertinentiis  redibit  ad  nos  vel  Re.,fratrem  nostrum  vel  heredes  nos- 
tros, paiando  domino  régi  tria  milia  marcarum  argenti  ad  pondus  Trecense.  Et  si 
dominus  rex  miserit  aliquid  in  emendationem  castelli,  cum  emendatione  ilia  id 
rehabebimus,  neque  pro  missionibus  quas  ibi  l'ecisset  dominus  rex  id  retineret  ; 
sed  id  rehaberemus,solvendo  predicta  tria  milia  marcarum  argenti.  Preterea,  ego 
Herveus,  antequam  matrimonium  liât,  faciam  dominum  regem  assecurari  ab 
hominibus  terre  mee  quod  ego  contra  omnes  liomines  qui  possunt  vivere  et 
mori,  ipsum  juvabo,  bona  tide,  sicut  dominum  meum  ligium  ; neque  propter 
aliquem  hominem  deficiam  et  quamdiu  rectum  michi  facere  voluerit  in  curia  sua. 
Matrimonio  facto,  faciam  domino  régi  eamdem  tieri  securitatem  ab  hominibus  dicti 
comitatus  qui  sunt  de  regalibus  aut  de  feodo.suo;  si  autem  aliquis  esset  rebellis 
de  secu ritate  facienda,  ego  Herveus  exinde  me  haberem  ad  voluntatem  domini 


302 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


regis.  Priusquam  vero  matrimonium  fiat,  ego  tradam  domino  régi  Conam  custo- 
diendam  ad  costamenta  mea  donec  prediete  securitates  facte  fuerint  domino  régi 
de  predicto  comitatu  ; securitatibus  vero  acceptis,  Conam  rehabebimus.  Si  autem 
lias  convenciones  domino  régi  non  tenuero,  concedo  quodepiscopi  Altisiodorensis 
et  Nivernensis  me  absque  appellatione  excommunicent  et  terrain  meaininterdicto 
supponant.  Si  autem  forte  contingeret  quod  ego  de  voluntate  mea,  vel  alio  casu 
separarer  ab  ilia  uxore,  ego  eam  redderem  domino  régi  priusquam  alii  nuberet, 
et  dominus  rex  miclii  redderet  castellum  Giemi,  sicut  est  predictum. 

Actum  Parisiis,  anno  ab  Incarnatioue  Domini  m°  g°  xc°  nono,  mense  octobri. 

Très,  des  chartes,  Berri  III,  i J.  189,  suivant  Dupuys,  inventaire.  — D.  Bouquet, 
xvii,  658.  — Delisle,  Catalogue  des  actes  de  Philippe-Auguste,  u°  568  ; etc. 

Pierre,  comte  d'Auxerre  et  de  Tonnerre,  par  lettre  datée  de  Montargis  au  mois  de 
décembre  1199,  s’engage  à aider  fidèlement  le  roi  ; et  à ne  pas  souffrir  que,  si 
Mathilde, sa  fille,  n’est  point  la  femme  d’Hervé,  comte  de  Nevers,  elle  épouse, sans 
la  permission  du  roi,  Philippe,  comte  de  Namur,  ou  tout  autre  baron  II  fera 
garantir  l'exécution  de  cette  promesse  par  tous  les  chevaliers  et  les  hommes  des 
comtés  d’Auxerre  et  de  Tonnerre  qui  n'ont  pas  encore  prêté  ce  serment. 

Transcripta  du  Très,  des  chartes,  reg.  J.,  f°  n,  v“.  — Delisle,  Catalogue  des  actes 
de  Philippe-Auguste,  n°  576.  — Yolande,  femme  du  comte  Pierre,  donne  le  même 
engagement  à Montargis.  — Ibid.,  Catal.  n°  577. 


CDXCIII. 

DONATION  PAR  LE  COMTE  DE  CHAMPAGNE  A L'ABBAYE  DE  D1LO. 

(An  1199,  juillet). 

Le  comte  déclare  avoir  permis  aux  religieux  de  Dilo  de  disposer  à leur  volonté  de  leurs 
bois  d’Othe  qui  sont  dans  sa  gruerie,  soit  pour  les  vendre,  ou  pour  bâtir,  soit  pour  les 
défricher,  y prendre  de  l’écorce  et  y faire  de  la  cendre  pour  leur  propre  usage. 

Ego  T.,  Trecensis  cornes  palatinus,  notum  fieri  volo  tain  futuris  quam  presen. 
tibus  quod,  pro  salute  anime  mee  et  predecessorum  nostrorum,  dono  et  concedo 
in  perpetuum  ecclesie  Deiloci,  ut  possit  de  nemoribus  suis  de  Otta,  que  in  grue- 
i’ia  mea  sunt,  dare  et  vendere,  ad  voluntatem  suam,  libéré  et  quiele,  et  ad  usus 
suos  extirpare  et  edificare;  si  militer  ad  usus  tantum  proprios  facere  cinerem  et 
corticem  capere.  Super  bac  aulem  donatione  mea  statu i me  et  successores  meos 
in  perpetuum  fratribus  ejusdem  loci  adversus  omnes  bomines  guarantiam  exhi- 
bituros.  In  cujus  rei  testimonium,  présentés  litteras  sigilli  mei  munimine 
confirmavi. 


XIIe  SIÈCLE.  503 

Actum,  anno  Incarnationis  Domini  mh  c°  nonagesimo  nono,  mense  julio. 

Original,  scelle  autrefois  ; Archives  de  l'Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  de  Dilo,  liasse  i, 
s.-l.  8e,  n”  4. 

CDXCIV. 

PRIVILÈGE  DE  THIBAUT  III,  COMTE  DE  TROYES.  POUR  L’ABBAYE  DE  PONT1GNY. 

(An  1199.  juin). 

Le  comte  permet  à l’abbaye  de  disposer  de  ses  bois  d’Othe  comme  elle  le  jugera  conve- 
nable ; de  les  défricher,  de  les  vendre,  d’en  faire  de  l’écorce  et  de  la  cendre. 

Ego  T.,  Trecensis  cornes  palatinus,  notum  tieri  volo  tam  futnris  quani  præsen- 
tibus  quod,  pro  sainte  animæ  meæ  et  prædecessorum  meorum,  dono  et  concedo 
in  perpeluum  ecclesiæ  Ponliniacensi  ut  possit  de  nemoribus  suis  de  Ota,  quæ  in 
grueria  mea  sont,  dare  et  vendere  ad  voluntatem  suara  libéré  et  quiete,  et  ad  usus 
suos  extirpare  et  ædificare;  similiter  ad  usus  tantum  proprios  facere  cinerern  et 
corticem  capere.  Super  bac  autem  donatione  mea  stalui  me  et  successores  meos 
in  perpeluum  fratribus  ejusdem  loci  adversus  omnes  boulines  guarantiam  exhibi- 
turos.  In  cujüs  rei  testimonium,  præsentes  li itéras  sigilli  mei  munimine  con- 
firma vi. 

Actum,  anno  Incarnationis  Domini  m°  c°  xc°  ix°,  mense  junio. 

Copie  du  grand  Cartul.  de  Ponligny,  p.  116;  Archives  de  l'Yonne. 


CDXCV. 

PRIVILÈGE  DU  PAPE  INNOCENT  lit  POUR  L’ABBAYE  DE  QUINCY. 

(An  1199,  21  avril). 

Le  pape,  sur  la  plainte  de  l’abbé  de  Quincy  que  son  monastère  avait  été  exposé  à des 
violences,  que  les  moines  et  les  convers  avaient  été  maltraités,  invite  les  archevêques,  les 
évêques  et  les  autres  dignitaires  ecclésiastiques  à frapper  les  coupables  d’excommunica- 
tion pour  les  contraindre  à réparer  les  dommages  causés  au  monastère. 

Innocentius  episcopus,  servus  servorum  Dei,  venerabilibus  fratribus  archie- 
piscopis,  episcopis,  et  dilectis  filiis,  decanis,  archip resby teris,  presbvteris  et 
aliis  ecclesiarum  prelatis  ad  quos  littere  iste  pervenerint,  salutem  et  apostoli- 
cam  benedictionem.  firavem  dilectorum  filiorum  abbatis  et  conventus  Quinciaci 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 


ô()4 

recepimus  questiouem  quod  quidam  maligni,  Dei  timoré  postposito,  et  ad  reli- 
gïonem  ipsorum  considerationem  débitant  non  habentes,  qui  diebus  ac  noctibus 
devotum  prestant  Altissimo  famulatum,  res  eorum  diripiunt  violenter,  et  dornos 
frangere  non  verentur;  que  per  apostolice  sedis  privilégia  immunitate  noscuntur 
non  modica  premunite.  Quidam  vero  res  monasterii  nominati  quas  fugitivi  ad 
alium  ordinem  transeuntes,  vel  in  seculo  rémanentes  asportant,  contra  ipsorum 
fratrum  voluntatem  non  metuunt  retinere.  Nonnulli  etiam,  quod  est  gravius,  in 
monachos  et  conversos  ejusdem  monasterii  violentas  manus  injicere  non  forrni- 
dant.  Cum  itaque  predicii  fratres,  post  Deum  Romanam  ecclesiam  habeant  spécia- 
lité!’ adjutricem,  nolentes  eis  apostolice  protectionis  subsidium  et  gratias  dene- 
gare,  ne,  si  pravorum  hominum  molestiis  agitentur,  profectus  religionis  ipsorum 
exinde  minuatur,  universitati  vestre  per  apostolica  scripta  precipiendo  manda- 
mus  quatinus  malefactores  ipsos  in  vestris  diocesibus  et  parrochiis  constitutos, 
et  eos  qui  res  sepedicti  monasterii  a fugitivis  ablatas  illicite  detinere  presumunt, 
nisi  a vobis  moniti  de  dantnis  et  injuriis  prefatis  fratribus  irrogatis,  et  restituendo 
que  liabent  de  bonis  ipsorum  eis  satisfecerint  competenler,  vos  eos  ad  id  per 
excommunicationis  et  in terdict i sententias,  appellatione  remota,  cogatis  ; quas 
usque  ad  satisfactionem  congruam  precipimus  inviolabilité!’  observari;  eos  vero 
qui  in  monachos  vel  conversos  ejusdem  monasterii  manus  injecerint  violentas 
excommunicatos  publiée  n uncietis  ; et  tamdiu,  cessante  appellatione,  faciatis 
arctius  évita  ri  donec  passis  injuriis  satisfecerint  competenter,  et  cum  diocesani 
episcopi  litteris  rei  veritatem  continentibus  ad  sedem  apostolicam  venerint  absol- 
vendi. 

Datum  Lalerani,  îx  kalendas  maii,  ponlificatus  nostri  anno  secundo. 

« Collatio  facta  ad  originale  presentium  litterarum  per  nos  notarios  subscriptos. 
Signé  : Lefort  et  C.  Maceus.  » 

Cartul.  <te  l’abbaye  de  Quincy,  XVIe  siècle;  M*.  Bibl.  de  Tonnerre,  f°  vr,  v°. 


CDXCVI. 

CHARTE  DE  THIBAUT,  COMTE  DE  TROYES,  POUR  L’ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

(An  1199,  juin). 

Thibaud,  comte  de  Troyes,  atteste  que  Létéric  de  Courgenay,  chevalier,  a donné  devant 
lui  la  terre  de  Waroy  à l’abbaye  de  Vauluisant.  Cette  terre  relevait  en  fief  du  comte.  A la 
suite  sont  des  analyses  de  diverses  donations  de  biens  sis  à Courgenay. 

Ego  Theobaldus,  cornes  Trecensis  palatinus,  notum  facio  presentibus  et  futuris 


XIIe  SIÈCLE. 


505 


quod  Letericus,  miles,  de  Corgenai,  in  mea  constitutus  presentia,  recognovit  se, 
assentientibus  uxore  sua  et  liberis  suis,  in  perpetuam  elemosinam  dedisse  et 
concessisse  ecclesie  Yallis-Lucentis  terrain  de  Waroya,  a Dumo-Rotundo  per 
marnam  directe  usque  ad  viam  Senonensem;  ita  quod  dicta  via  ex  parte  predicti 
militis  remaneat.  Quia  vero  predicta  terra  de  feodo  meo  movet  et  prefata  elemo- 
sina  corani  me  recognita  est,  donationem  islam  laudavi  et  concessi  et  predicte 
ecclesie  disposai  garantire.  Verum,  ne  donationis  liujus  aliqua  possit  in  posterum 
calumpnia  suboriri,  in#hujus  rei  testimonium,  présentera  feci  cartam  sigilli  mei 
munimine  roborari. 

Actum,  anno  incarnati  Verbi  m»  c°  nonagesimo  nono,  mense  junio. 

Cartul.  de  Vauluisant  ; Bibl.  impér.,  Cart.  152,  fol.  xxxii  r°,  pièce  116. 

Entre  1161  et  1168,  Ermensende  de  Yillemaur,  femme  d’Henri  de  Trainel,  donna  à 
Pierre,  abbé  de  Vauluisant,  tout  ce  qu'elle  possédait  à Courgenay.  Henri  et 
Arnoul,  ses  fils,  et  sa  fille  Elisabeth  ratifièrent  ce  don.  — Charte  scellée  par 
Hugues,  archevêque  de  Sens;  Fonds  Vauluisant,  L.  xm,  s.  1.  l'e. 

En  1177,  Anseau  de  Trainel  attesta  la  donation  faite  à Vauluisant  par  Daimbert-le- 
Chien  et  Girard,  son  frère,  de  ce  qu’ils  réclamaient  sur  la  terre  de  Lyvanne. 

Témoins  : Hugues,  prévôt  de  Villeneuve  ; Raoul,  maire  de  Foissy  ; etc.  Arch.  de 
l’Yonne;  Fonds  Vauluisant,  L.  xm,  s.-l.  lr*. 

En  1213,  Gilon,  fils  de  feu  Manassès  Rebaud,  et  sa  femme,  donnent  à Vauluisant 
une  terre  située  à Courgenay,  et  un  pré  proche  la  maison  de  religieuse  dame 
Houdarde,  converse  de  Vauluisant.  — Ibidem. 

En  1218,  mars  (1219),  Blanche,  comtesse  de  Troyes,  atteste  la  transaction  passée 
entre  Jean  et  Barihélemi,  frères,  seigneurs  de  Courgenay , et  les  religieux  de 
Vauluisant,  au  sujet  d une  écluse  que  ces  derniers  construisaient  sous  le  moulin 
de  Courgenay  appartenant  auxdits  seigneurs,  et  par  laquelle  ils  voulaient  con- 
duire 1 eau  de  Courgenay  au  moulin  qu’ils  avaient  bâti  depuis  peu  au-dessus 
de  leur  abbaye.  Les  seigneurs  de  Courgenay  ont  fait  don  aux  moines  de  leur 
propre  moulin,  moyennant  une  rente  de  4 muids  de  blé,  à la  mesure  de  Ville- 
neuve-l’Archevêque.  Us  réglèrent  aussi  l’usage  des  eaux  dans  les  prés.  — Ibid. 

* 

CDXCVII. 

DONATION  PAR  THIBAUT,  COMTE  DE  TROYES,  A L’ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

(An  1199,  juillet). 

Le  comte  déclare  avoir  donné  à l’abbaye  la  faculté  de  disposer  à sa  volonté  des  bois 
qu’elle  possède  dans  la  forêt  d’Othe,  dans  sa  gruerie.  Elle  pourra  les  arracher  et  les  réduire 
en  culture,  et  y faire  de  l’écorce  et  de  la  cendre  pour  son  usage  particulier. 

Ego  T.,  Trecensis  cornes  palatinus,  notum  fieri  volo  tam  futuris  quam  pre- 
sentibus  quod  , pro  salute  anime  mee  et  predecessorum  meorum,  dono  et  concedo, 

64 


h 


506 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE 

in  perpetuum,  ecclesie  Yallislucentis  ut  possit  de  nemoribus  suis  de  Otlia,  que 
in  grueria  mea  sunt,  dare  et  vendere  ad  voluntatem  suam  libéré  et  quiete  et  ad 
usus  suos  extirpare  et  edificare;  similiter  ad  usus  tamen  proprios  facere  cinerem 
et  corticem  capere.  Super  bac  autem  donatione  mea  statui  me  et  successores 
meos  in  perpetuum  fratribus  ejusdem  loci  adversus  omnes  bomines,  garantiam 
exbibituros.  In  cujus  rei  testimonium,  présentes  litteras  sigilli  mei  munimine 
confirmavi. 

Actum,  anno  Incarnationis  Domini  m°  c°  xc°  ix°,  mense  julio. 

Vidimus  de  l’oflQcial  de  Sens,  de  l’an  1225;  Arch.  de  l'Yonne;  Fonds  de  l'abbaye  de 
Vauluisant,  liasse  1. 


CDXCVIII. 

CHARTE  b’ EU  DES,  DUC  DE  BOURGOGNE,  POUR  L’ABBAYE  SAINT-MARTIN  D’AUTUN. 

(An  1199). 

Le  duc  de  Bourgogne  atteste  que  Hugues,  abbé  de  Saint-Martin  d’Autun,  engagea  à 
Renaud,  Vierg  d’Autun,  tout  ce  que  le  monastère  possédait  à Sermizelles  et  à Girolles. 
D’autre  part,  Renaud,  sa  femme  et  son  fils  renoncèrent  à tout  ce  qu’ils  y possédaient  eux- 
mêmes. 

Ego  Odo,  dux  Burgundie,  omnibus  notum  facio  quod  Hugo,  abbas  S.  Martini 
Eduensis,  inpresentia  mea  graantum  intégré  fecitRenaldo,  viario  Eduensi  et  uxori 
ejus,  de  guageria  quam  habebant  super  villas  de  Sarmisoliis  et  de  Girellis.  Et 
ibi  predictus  Benaldus,  viarius,  et  uxor  ejus,  et  filius  eorum  Willelmus  quicta- 
verunt  prenominato  abbati  quicquid  habebant  in  predictis  villis,  absque  ulla  sui, 
suorumque  requisitione ; et  ad  majoris  roboris  fulcimentum,  ut  ecclesia  Beati- 
Martini  Eduensis  super  hoc  in  pace  maneat,  presentem  cartulam  sigillo  meo 
pendentem,  testimonium  perhibens  veritati,  abbati  tradidi. 

Actum  est,  anno  incarnati  Yerbi  m°  c°  noiiagesimo  nono. 

Essai  hist.  sur  l’abbaye  de  Saint-Martin  d’Autun,  par  Bulliot,  t n,  p-  54. 

CDXCIX. 

BULLE  DU  PAPE  INNOCENT  III  POUR  L’ABBAYE  SAINT-MICHEL  DE  TONNERRE. 

(Vers  l’an  1200). 

Le  pape  accorde  aux  moines  de  Saint-Michel  le  droit  de  percevoir  les  dîmes  novales 
dans  les  paroisses  où  ils  jouissent  des  vieilles  dîmes. 

Innocentius  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis  fil  iis , abbati  et  conventui 


XIIe  SIÈCLE. 


507 

monasterii  Sancti-Michaelis  Tornodorensis , ordinis  Sancti-Benedicti,  Lingo- 
nensis  diocesis,  salutem  et  apostolicam  benedictionem.  Justis  petencium  desi- 
deriis  dignum  est  nos  facilera  præbere  consensum,  et  vota  que  a rationis  tramite 
non  discordant  effeclu  prosequente  complere.  Eapropter,  dilecti  in  Domino  filii, 
vestris  justis  precibus  inclinati,  auctoritate  vobis  presentium  indulgemus  ut  in 
parrochiis  illis,  in  quibus  vobis  veteres  décimé  canonice  sunt  concesse,  novalium 
quoque  de  quibus  aliquis  hactenus  non  percepit  pro  ea  porcione  qua  vos  contin- 
gunt,  percipere  valeatis,  sinejuris  prejudicio  alieni.  Nulli  ergo  omnino  hominum 
liceat  banc  paginam  nostre  concessionis  infringere,  vel  ei  ausu  temerario  con- 
traire. Si  quis  autem  hoc  attemptare  presumpserit,  indignationem  omnipotentis 
Dei  et  beatorum  Pétri  et  Pauli  apostolorum  ejus  se  noverit  incursurum. 

Datum  Lugduni,  x kalendas  novembris,  pontificatus  nostri  annotercio.  — Sic 
signatum  : J.  Ribe  de  Cheneto  et  J.  de  Vabris. 

Cartul.  Saint-Michel  de  Tonnerre,  H.,  fu  iv,  Ms  du  XVI®  siècle,  Bibl.  de  Tonnerre. 


D. 

ACCORD  ENTRE  LES  ROURGEOIS  ET  L’AERÉ  DE  VÉZELAY,  D’APRÈS  UNE  CHARTE 
DU  SIRE  DE  MONT-SAINT-JEAN. 

(Vers  l’an  1200). 

Le  sire  de  Mont-Saint-Jean  déclare  donner  à ses  bourgeois  la  charte  de  Vézelay  dont 
les  points  principaux  concernent  l’affranchissement  de  la  main-morte;  le  droit  accordé  aux 
bourgeois  de  construire  des  pressoirs  dans  leurs  maisons;  la  fixation  de  la  redevance  en 
nature  sur  les  prés  ; l’arrestation  des  bourgeois  ; le  droit  qu’ont  les  hommes  serfs  ou  libres 
d’aller  où  ils  voudront  sans  que  l’abbé  ait  droit  de  suite  sur  eux  ; les  étaux  des  changeurs; 
etc. 

La  charte  du  sire  de  Mont-Saint-Jean  est  de  l’an  1222. 

Universis,  présentés  litteras  inspecturis,  frater  Rufinus,  dominus  abbas  Cis- 
tercii,  salutem  in  Domino.  Noverint  universi  quod  nos  vidimus  quasdam  litteras 
sigillatas  sigillis  Dominorum  de  Monte-Sancti-Johannis,  deTycliastro...  de  Cliar- 
neyo...  de  Melloto...  et  de  Mariniaco,  ut  prima  l'acie  apparebat  in  forma  qua 
inferius  annotatur: 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Ego  Willelmus,  Montis-Sancti- 
Johannis  dominus,  notum  facio  universis,  tam  preseutibus  quam  futuris,  quod, 
cum  ego  ad  reedificalionem  et  commodum  ville  Sancti-Johannis  et  Burgensium 
toto  cordis  et  mentis  affectu  intenderem,  Burgensibus  meis  de  Monte-Sancti- 


508  CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 

Joliannis  dedi  et  concessi  et  juramento  firmavi  omnes  consuetudines  et  libertates 
quas  Yirziliacenses  inter  se  tenent,  lam  consuetudines  et  libertates  que  in  charta 
Virziliacensi  continentur,  quam  eas  que  nondum  sunt  in  scriptis  redacte.  Ténor 
compositionis  istius,  secundum  chartam  Yirziliacensem,  talis  est  : 

Ego  Willelmus,  Montis-Sancti-.Iohannis  dominus,  laudantibus  et  concedentibus 
et  juramento  firmantibus  Maria,  uxore  mea,  et  pluribus  amicis,  consanguineis, 
fidelibus  meis,  quorum  nomina  sunt  subnarrata,  quittavi  et  dimisi  omnibus 
hominibus  meis  qui  de  libertate  erunt,  commorantibus  infra  cruces,  eam  consue- 
tudinem  que  vocatur  manus-mortua,  vel  caducum,  et  pro  hac  consuetudine 
dimissa,  sicut  poteram  talliare  dictos  Burgenses  Montis-Sancti-Johannis  ad 
voluntatem  meam,  talliabo  eos  usque  ad  quindecim  solidos,  et  habui  inde  a Bur- 
gensibus  nonaginta  libras  Divionenses.  — ■ De  torcularibus  dictum  est  et  concor- 
datum  quod  Burgenses  pro  singulis  factis  dabunt  octo  nummos  et  unum  septarium 
vini.  Et  ego  debeo  adaptare  torculariaadbonumetadmensuram,ita  ut  Burgenses 
non  perdant  suum  atfacere.  — De  pratis  dictum  est  quod  quindecim  diebus  ante 
festum  Sancti-Jobannis  et  quindecim  post.bene  possum  capere  trossam  unam  in 
pratis  cujusque  Burgensis  habentis  prata,  ad  opus  equorum  meorum,  sive  sim 
presens  in  villa,  sive  sim  absens.Et  si  Burgensis  habeat  plura  prata,  non  habebo 
nisi  unam,  et  in  prato  falcato  non  capiam  eam.  — De  captis  hominibus  conven- 
ant et  concordatum  fuit,  quod  ego  non  debeo  capere  eos  neque  res  eorurn,  dum 
habeant  rem  hereditatis  in  villa,  ut  possirn  meum  forefactum  levare,  exceptis 
hominibus  qui  in  maouria  vel  in  adulterio,  vel  in  homicidio,  vel  in  latrocinio 
deprebensi  fuerint  : hi  capienlur  quousque  dent  fidejussores  tenende  justitie.  — 
De  servis  et  de  liberis  dictum  est  et  concordatum  fuit  quod  in  eis  nullam  habeo 
insecutionem,  sed  quodcunque  voluerint,  de  rebus  suis  libéré  possunt  vendere 
et  libéré  discedere.  — Concordatum  est  autem  quod  ego  non  debeo  devestire 
hominem  ab  aliquo  quo  sit  vestitus  in  jure  et  judicio.  — De  eis  qui  nummula- 
riorum  tabulas  conducunt  nulla  est  controversia;  de  his  autem  qui  non  condu- 
cunt,  concordatum  est  quod  cambiant  ut  debent  et  ut  cambierunt  in  tempore 
Alberici  etPoncii,  abbatum  Yirziliacensium.... 

Et  si  aliquando  ego  conqueror  de  Burgensibus,  vel  Burgenses  de  me,  in  jura- 
mento duorum  vel  trium  Burgensium  erit  de  querelis  et  ad  respectum  dornini 
Poncii  de  Monte-Saneti-Johannis,  avunculi  mei,  debet  concordari,  et  ad  usum  et 
recordationem  abbatis  et  Burgensium  Yirziliaci,  si  discordia  interveniat,  recurre- 
tur.  Hec  equidem  charta  stabilis  erit  et  firma,  a me  et  heredibus  meis  in  perpe- 
tuum  observanda,  salvo  jurealiarum  querelarum  ville  ad  me  et  mei  ad  villarn- 
Quod  ut  ratum  et  inconcussum  permaneat,  scripto  commendavi  et  sigilli  mei 


XIIe  SIÈCLE.  509 

auctoritate  et  predictoruni  nobilium  sigillis,  illorum  qui  sigilla  habebant,  confir- 
mari  precepi,  addito  charactere  nominis  mei. 

Actum  est  hoc  apud  Montem-Sancti-Johannis  et  publiée  confirmât, um.  Actum, 
anno  Yerbi  incarnati  millesimo  ducentesimo  vigesimo  secundo,  mense  augusto, 
quinto  kalendarum  septembris. 

In  cujus  rei  testimonium,  nos  supradictus  Rufinus,  abbas  Cistercii,  sigillum 
nostrum  presenti  transcripto  duximus  apponenduin.  Datum,  anno  Domini  mille- 
simo ducentesimo  nonagesimo  quinto,  in  die  beati  Dominici  confessoris. 

Arch.  de  l’Yonne,  copie  du  XVIIIe  siècle  ; Fonds  de  l’abbaye  de  Vézelay. 

DI. 

CHARTE  DE  PIERRE,  COMTE  D’AUXERRE  ET  DE  TONNERRE,  POUR  LES  OUVRIERS 
EN  FER,  CHARPENTIERS,  ETC. 

(An  1200,  septembre). 

Le  comte  rapporte  qu’avant  la  création  de  la  cense  à Auxerre,  les  ouvriers  en  fer,  les 
charpentiers  et  les  maçons  ne  lui  devaient  ni  chevauchée,  ni  service  militaire,  sauf  pour 
l’arrière-ban  et  en  cas  de  siège;  et  ils  portaient  alors  ses  outils  en  fer  ; et  lorsqu’ils  étaient 
au  siège  il  leur  payait  h deniers  par  jour.  Il  déclare  renoncer  à ces  droits  pour  l’avenir. 

Ego  Petrus,  cornes  Tornodori  et  Autissiodori,  notum  facio  omnibus  presenti- 
bus  et  futuris  quod,  antequam  censiva  Autissiodori  institueretur,  fabri,  carpen- 
tarii,  cementarii,  non  debebant  mihi  equitationes,  nec  exercitus,  nisi  ad  retroban- 
num  solummodo,  et  ad  obsidionem;  et  tune  eis  ad  me  venientibus  faciebam  de 
jure  ferramenta  mea  deferri.  Singulisvero  diebusquibus  in  obsidione  morabantur, 
unicuique  debebam  et  donabam  quatuor  denarios  : hoc  prohibeo  litteris  meis 
idipsum  confirmando,  datis  anno  Yerbi  incarnati  m°  c°,  mense  septembri. 

Cartul.  du  Chapitre  d’Auxerre,  XIIIe  siècle,  (fragment)  ; Archives  de  l’Yonne.  — 
Lebeuf,  Mém.  sur  l’Hist.  d'Auxerre;  Preuves,  t.  iv,  n°110;  2e  édition. 


DU. 

CONFIRMATION  PAR  LE  ROI  DE  PRIVILÈGES  DONNÉS  AUX  HARITANTS  D’AUXERRE 

PAR  LE  COMTE  PIERRE. 

(An  1200). 

Le  roi  ratifie  la  cession  faite  par  le  comte  d’Auxerre,  aux  bourgeois  de  sa  cense  en  cette 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


510 

ville,  des  droits  de  chevauchée,  de  tournoi  et  de  service  à l’armée  qu'ils  lui  devaient, 
moyennant  5 sous  de  redevance  annuelle  par  chaque  bourgeois. 

In  nomine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Philippus,Dei  gratia  Francorum 
rex.  Noverint  universi,  présentes  pariter  et  futuri,  quod  cornes  Petrus  Autissiodori 
et  Tornodori  quittavit  burgenses  suos  qui  sunt  de  censiva  Autissiodorensi,  qui 
etiam  debebant  ei  equitationes,  torneamenta  et  exercitus,  sicut  continetur  in 
carta  nostra  quant  burgenses  liabent  de  torneamentis,  cquitationibus  et  exerci- 
tibus  ; ita  videlicet  quod  illi  qui  debebant  ei  torneamenta,  equitationes  et  exerci- 
tus, debebunt  ei,  singulis  annis,  in  oclavis  Nativitatis  Domini,  quinque  solidos, 
tali  modo  quod  ille  qui  quinque  solidos  pagare  non  poterit,  ponetur  ad  rnen- 
surarn,  secundum  considerationem  curie  ipsius  comitis  et  burgensium,  sicut 
babetur  in  magna  carta  nostra  de  mensura,  secundum  quod  ille  qui  ditior  erit 
non  debet  nisi  viginti  solidos.  Hoc  autem  eisdern  burgensibus,  quamdiu  idem 
cornes  vixerit,  duximus  concedendum.  Quod  ut  ratum  firmumque  permaneat, 
sigilli  nostri  auctoritate  et  regii  nominis  karactere  inferius  annotato,  présentent 
paginam,  ad  petitionem  ipsius  P.  comitis  et  burgensium,  fecintus  confirntari. 

Actum  Parisiis,  anno  Domini  m°  cc°  ; regni  vero  nostri  anno  vicesimo  primo; 
astantibus  in  palatio  nostro  quorum  nomina  supposita  sunt  et  signa  : dapifero 
nullo  ; S.  Guidonis,  buticularii;  S.  Matthei,  camerarii  ; S.  Droconis,  constabularii. 

Data,  vacante  cancellaria. 

(Monogramme). 

Cartulaire  de  la  ville  d’Auxerre,  fol.  xxxv.  — Lebeuf,  Mém.  sur  l’Hist.  d’Auxerre, 
t.  iv,  Preuves,  n°  87,  28  édition. 


diii. 

LETTRE  DE  PHILIPPE-AUGUSTE  AU  SUJET  DU  DEPOT  DES  SELS  A AUXERRE. 

(An  1200). 

Le  roi  confirme  la  permission  accordée  par  Pierre,  comte  de  Tonnerre  et  d’Auxerre, 
aux  bourgeois  de  Paris,  de  décharger  les  sels  à Auxerre,  suivant  le  mode  usité  du  temps 
du  comte  Gui. 

In  nontine  sancte  et  individue  Trinitatis,  amen.  Pltili ppus,  sancta  Dei  gratia 
Francorum  rex.  Noverint  universi,  présentes  pariter  et  futuri,  quod  Petrus,  cornes 
Tornodori  et  Altisiodori,  inhibuerat  burgensibus  nostris  parisiensibus  ne  exlione- 
rarent  salent  suum  apud  Altisiodorum.  In  hoc  autem  nobis  et  ipsis  burgensibus 


XIIe  SIÈCLE. 


511 


injuriatus  fuerat.  Postquam  vero  cognovit  excessum  suum,  permisit  et  concessit 
burgensibus  parisiensibus,  ut  in  perpetuum  exhonerent  salem  suum  apud  Àltisio- 
dorum,  eo  modo  et  iisdem  consuetudinibus  quibus  solebantin  tempore  geuitoris 
nostri  f'elicis  memorie,  regis  quondam  Ludovici.et  in  tempore  Guidonis,  comitis. 
Nos  quoque,  ad  petitionem  predicti  Pétri  comitis,  id  confirmamus.  Quod  ut  per- 
petuum robur  obtineat,  presentem  paginam  sigilli  nostri  auctoritate,  et  regii 
nominis  karaclere  inferius  annotato,  precipimus  confirmari. 

Actum  apud  Loriacum,  anno  Incarnationis  Domini  millesimo  ducentesimo, 
regni  nostri  anno  vigesimo  primo  ; astantibus  in  palacio  nostro  quorum  nomina 
supposita  sunt  et  signa  : dapifero  nullo;  Signum  Guidonis,  buticularii  ; S.  Matliei, 
camerarii;  S.  Droconis,  buticularii;  Data,  vacante  cancellaria. 

Original;  Archives  de  l’Empire,  K.  948,  n°  4 B. 

Ordonnances,  t.  xi,  280.  — Félibien,  Hist.  de  Paris,  i,  xcvn,  d'après  l’original.  — 
Delisle,  Calai,  des  actes  de  Philippe-Auguste,  n°  625. 


DIV. 

CHARTE  D’ITIER  DE  TOUCY  POUR  L’ÉVÊCHÉ  D’AUXERRE. 

(An  1200). 

Hier  de  Toucy  atteste  que  Hodierne,  veuve  de  Girard  le  Gros,  et  ses  fils  Guillaume  le 
Gros,  chevalier,  et  Girard  ont  donné  à l’évêque  d’Auxerre,  en  aumône,  la  moitié  de  ce 
qu'ils  possédaient  à Charbuy  et  à Brécy,  indivis  avec  Mathieu  de  Brécy,  chevalier,  et  ont 
vendu  en  outre  à l’évêque  l’autre  moitié  pour  60  livres  de  Provins.  Si  Humbaud,  fils 
d’Hodierne,  qui  est  au-delà  de  la  mer,  revient  de  son  voyage,  il  sera  prié  de  ratifier  cet 
acte  qu’Itier  approuve  comme  seigneur  du  fief. 

Ego  Iterius  de  Tociaco,  omnibus,  tara  pr  .entibus  quant  futuris,  notum  facio 
quod  nobilis  mulier  Hodierna,  quondam  uxor  Girardi  Grossi,  et  filii  ejus,  vide- 
licet  Willelmus  Grossus,  miles,  et  Girardus,  pro  remedio  animarum  suarum  et 
parentum  suorum,  donaverunt  domino  meo  Autissiodorensi  episcopo,  et  successo- 
ribus  suis  episcopis  Autissiodori,  in  perpétuant  eleemosinam,  medietatem  eorum 
omnium  quæ  habebant  apud  Charbuiam  et  Briciacunt,  quæ  partiebantur  cuni 
Mathæo  de  Briciaco,  milite,  etresiduam  medietatem  vendiderunt  eident  sexaginta 
libras  Pruvinensis  rnonetæ  habendam  in  perpetuum  ; et  tenentur  hoc  facere  lau- 
dari  ab  Humbaudo,  ftlio  suo,  qui  profectus  est  ultra  mare,  si  rediret.  Et  si  hæres 
aliquis  veniret  qui  vellet  ltabere  venditionem  præntissam,  ratione  liæreditatis, 
ipsi  tenerentur  dare  episcopo  decem  libras  pro  pœna,  si  ipsam  non  garantirent. 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


512 

Ego  autem,  de  cujus  feodoerant  omnia  prædicta,  ad  petitionem  eorum,  tam  dona- 
tionem  prælibatam  quam  venditionem  ratam  habeo,  et  præfato  domino  meo  epis- 
copo  et  successoribus  suis,  episcopis  Autissiodorensibus,  in  perpetuum  laudo, 
concedo. 

Actum,  anno  ab  lncarnatione  Domini  m°  cc°. 

D.  Viole,  Hist.  des  évêques  d’Auxerre,  t.  u,  f1  ccxxxu  ; Bibl.  d’Auxerre,  Ms.  n°  127. 


DV. 

CHARTE  DE  LA  REINE  ADÈLE  POUR  L’ABRAYE  DES  ESCHARL1S. 

(An  1200,  novembre). 

La  reine,  étant  à Cudot,  rapporte  que  Raoul  de  Vaumort,  un  de  ses  bourgeois  d’Egriselles, 
se  donna  à l’abbaye  avec  tout  ce  qu’il  possédait  en  ce  dernier  lieu. 

Adela,  Dei  gratia  Francorum  regina.  Noverint  universi  et  singuli  qui  présentes 
litteras  viderint  vel  audierint,  quod  Radulphus  de  Vaumor,  quidam  burgensis 
noster  de  Ecclesiolis,  dédit  Deo  et  abbatie  de  Escarleis  se  et  domum  suant,  et 
terras,  et  res  suas  quas  habebat  in  potestate  nostra  apud  Ecclesiolas,  de  assensu 
nostro  et  voluntate  nostra  in  perpetuum  possidendas. 

Quod  ut  ratum  sit  et  fîrmum,  sigilli  nostri  auctoritate  fecimus  confirmari. 

Actum  apud  Cudot,  anno  Domini  m°  cc°,  raense  novembri. 

Gaignières,  n°  203,  p.  215,  d’après  l’original. 

Adela  D.  G.  Francorum  regina,  actum  apud  Firrnitatem-de-Luparia,  anno  incar- 
nati  Verbi  m°  cc°.  — Gaign.  nc  203,  p.  73. 


DVI. 

CHARTE  DE  PIERRE,  COMTE  D’AUXERRE  ET  DE  TONNERRE,  POUR  L’ABBAYE 

DE  MOLÈME. 

(An  1200,  octobre). 

Le  comte,  regrettant  les  violences  et  les  délits  qu’il  avait  commis  envers  l’abbaye  de 
Molême,  jure  qu’il  ne  portera  plus  à l’avenir  la  main  sur  les  biens  de  cette  abbaye,  et  ne 
permettra  à personne  de  le  faire  pour  lui,  ,tant  que  l’abbé  , ses  officiaux  et  ses  prévôts 
lui  rendront  bonne  justice. 

Ego  Petrus,  cornes  Tornodori  et  Altissiodoi'i,  nolum  facio  universis,  presenti- 


XIIe  SIÈCLE. 


513 

bus  et  futuris,  quod  ego,  duclus  penitentia,  pro  excessibus  et  forisfactis  que 
intuli  venerabili  ecclesie  Molismensi,  in  bona  fide  juravi  quod  de  celero  non 
mittam  manum  per  malum  in  ecclesiam  Molismensem,  nec  in  aliquid  quod  per- 
tineal  ad  ecclesiam,  nec  aliquis  pro  me,  quandiu  abbas  Molismensis  et  ejus  offi- 
ciales et  prepositi  voluerint  mihi  et  meo  mandate  rectum  facere,  nec  pro  aliquo 
alio  mittam  manum  in  res  abbatie,  nec  aliquis  pro  me.  Pro  bac  autem  securitate 
juramenti  raei,  venerabilis  conventus  memorate  ecclesie  me  absol vit  et  remisit 
excessus  quos  eis  hue  usque  feci.  Hoc  autem  juramentum  a Guillelmo,  fratre 
meo,  et  a Fulconede  Yinoliis,  et  a Gaufrido,  camerario  meo,  et  a Galtero,  mares- 
callo,  sigillo  meo  confirmavi. 

Actum,  anno  dominice  Incarnationis  millesimo  ducentesimo,  merise  octobri. 

Cartul.  de  Molême,  XIIIe  siècle  ; t.  n,  f"  x r°;  Arch.  de  la  Côte-d’Or. 


DVII. 

CHARTE  DES  OFFICIAUX  DE  SENS  POUR  LES  CHANOINES  DE  NOTRE-DAME  DANS 

LA  CATHÉDRALE. 

(An  1200,  octobre). 

On  voit  par  cet  acte  que  Pierre  Morel  a vendu  aux  chanoines  de  l’autel  Notre-Dame  un 
jardin  situé  à Sens,  dans  la  censive  de  Saint-Remy,  près  de  la  Vanne,  moyennant  7 livres 
parisis  moins  5 sous.  Ses  trois  fils  ont  ratifié  la  vente. 

ïlenardus  de  Cepeio  et  magister  Giraudus,  officiales  Senonensis  curie,  omni- 
bus ad  quos  littere  iste  pervenerint,  in  Domino  salutem.  Notum  facimus  quod 
Petrus  Morellus,  vendidit  dilectis  nostris  canonicis  altaris  Beate-Marie  ortum 
quendam  situm  in  censu  Sancti-Remigii,  prope  Yennam,  unde  habuit  ab  eisdem 
canonicis  septem  libras,  quinque  solidos  minus,  Parisiensis  monete.  Hanc  ven- 
ditionem  laudaverunt  Teclina,  uxor  ejusdem  Pétri  et  filii  ipsius  U ri  eu  s,  Tierri- 
cus,  Nicholaus. 

Actum  coram  nobis,  Senonis  , mense  octobri,  anno  incarnati  Verbi  millesimo 
ducentesimo. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne  ; Fonds  du  Chapitre  de  Senset  des  quatre 
chanoines  de  Notre-Dame.  — Sens. 


II 


65 


514 


CARTULAIRE  GÉNÉRAL  DE  L’YONNE. 


DVÏII. 

CHARTE  DES  OFFICIAUX  DE  SENS  POUR  L’ABBAYE  SAINTE-COLOMBE. 

(An  1200). 

Florence  et  ses  fils  donnent  à l’abbaye  une  partie  d'un  bois  situé  à La  Chapelle-sur- 
Oreuse,  et  en  font  l’offrande  par  un  livre  déposé  sur  le  grand  autel  de  l’église. 

Magister  Josbertus  et  magister  G.,  curie  Senonensis  officiales,  omnibus  lias 
litleras  inspecturis,  in  Domino  salutem.  Nolum  fieri  volumus  quod,  cum  Florentia, 
uxor  defuncti  Gaufridi  de  Codreio  et  AV.  et  Renaudus,  filii  ejus,  quoddam  nemus 
haberent  commune  cum  Daimberto,  monacho,  contiguum  nemori  Sancte-Columbe, 
apud  Capellam-super-Orosam,  coram  nobis  recognoverunt  se  dedisse  partem 
suam,  medietatem  nemoris  illius  scilicet,  ecclesie  Sancte-Columbe  in  perpetuam 
elemosinam  ; et  insuper  ipsi  et  Gila,  filia  Florentie  jamdicte,  de  illo  investie- 
runt  ecclesiam  per  librum  quemdam  quem,  coram  nobis,  adsistentibus  monachis 
domus  illius,  et  pluribus  aliis,  tam  clericis  quam  laïcis,  super  majus  altare  obtu- 
lerunt.  Fiduciaverunt  etiam  in  manu  nostra  dicta  Florentia,  que  super  medietatem 
partis  illius  nemoris,  que  ad  ipsam  et  lllios  suoscontingebat,  dotem  suam  liabebat, 
et  predicti  AV.  et  Renaudus,  quod  donum  illad  ubique  de  jure  garantirent.  Cons- 
titueront etiam  plegios  de  predicto  nemore  de  jure  garantiendo  Petrum,  mona- 
chum,  et  Paganum,  fratrem  ejus  et  Deimbertum  [sic)  monaclium,  qui  etiam  dictam 
elemosinam  laudaverunt;  et  Deimbertus,  de  cujus  feodo  nemus  erat,  feodum 
quitavit  in  perpetuum.  Laudaverunt  etiam  hoc  donum  Florentia,  de  cujus  dote, 
sicut  dictum  est,  medietas  erat;  et  Gileta,  filia  ejus.  Predictus  aulem  AV.  qui 
peregre  Jherosolimam  erat  in  proximo,  annuente  Domino,  profecturus,  recepit  de 
caritate  domus  viginti  libras  ; et  supradicta  Florentia,  mater  ejus,  quadraginta 
solidos. 

Actum,  die  festi  Beati-Hylarii,  apud  Sanctam-Columbam.annoDominimillesimo 
ducentesimo. 

Original,  scellé  autrefois;  Arch.  de  l’Yonne  ; Fonds  de  l’abbaye  Sainte-Colombe 
de  Sens.  — La  Chapelle-sur-Oreuse. 

DIX. 

CHARTE  DU  COMTE  DE  TROYES  POUR  L’ABBAYE  SAINT-MICHEL  DE  TONNERRE. 

{An  1200,  octobre). 

Le  comte  fait  don  à l’abbaye  de  20  sous  de  rente  sur  le  droit  d’entrée  des  vins  à Troyes, 
pour  le  repos  de  l’àme  de  feu  son  cher  Guillaume;  de  Brienne,  espérant  racheter  par  ce 


XIIe  SIÈCLE.  315 

moyen  le  repos  de  l’âme  du  défunt,  qui  de  son  vivant  avait  causé  de  grands  dommages  aux 
moines. 

Ego,  Trecensis  cornes  palatinus,  notum  facio  omnibus,  tam  presentibus  quam 
futuris,  quod,  pro  anima  defuncti  Willelmi  de  Brena,  quondam  dilecti  et  fami- 
liaris  mei,  dedi  monachis  et  ecclesie  Sancti-Michaelis  de  Tornodoro  in  perpétuant 
elemosinam,  et  concessi  viginti  solidos  annui  redditus  in  intragio  vinorunt  apud 
Trecas,  ad  festum  Sancti-Johannis-Baptiste  singulis  annis  percipiendos,  ut  a 
datnpnis  et  gravaminibus  que  dictis  ntonachis  idem  Willelmus  intulerat,  dum 
viveret,  hac  elemosina  mediante,  animant  ipsius  absolverent  et  quictarent.  Ut 
autern  bec  elemosina  rata  in  posterum  teneatur,  in  contirmacionem  et  testimo- 
nium  présentent  cartam  fieri  volui,  et  sigilli  mei  munimine  roborari. 

Actum,apud  Sanctum-Florentinum,  anno  Dontini  millesimo  ducentesimo,  mense 
octobri.  Datant  per  manum  Galterii,  cancellarii;  nota  Alerini. 

Bibl.  de  Tonnerre  ; Cartul.  D.,  fJ  cxcvi,  r°  ; F.  de  l'abbaye  de  Saint-Michel. 


DX. 

PRIVILÈGES  DU  COMTE  PIERRE  POUR  LES  HABITANTS  DE  TONNERRE. 

(An  1200,  janvier). 

Le  comte  promet  qu’il  n’arrêtera  personne  â Tonnerre  qu’en  cas  de  meurtre,  de  vol,  de 
rapt  ou  d’adultère.  Les  habitants  pourront  s’arranger  entre  eux,  lorsqu’il  n’y  aura  pas  eu  de 
sang  versé,  si  personne  ne  porte  plainte  ; et  son  prévôt  jurera  d’observer  les  engagements 
qu‘ii  prend  à ce  sujet. 

Ego  Petrus,  contes  Tornodori  et  Altissi odori,  notum  volo  fieri  universis,  pré- 
sentes litteras  inspecturis,  quod  contpromisi  et  concessi  et  in  boita  fide  juravi 
quod  non  mittam  manum  in  aliquem  Imminent  de  liontinibus  Tornodori,  vel  in 
aliquant  mulierem,  nisi  pro  latrocinio,  vel  homicidio,  vel  pro  muliere  afforciata, 
vel  adulterio  : si  vero  aliqua  maaueria  facta  fuerit  sine  sanguine,  paciftcari  potest 
sine  comité  et  sine  suo  ntandato,  nisi  aliquis  fuerit  qui  inde  clarnet.  Si  vero 
maaueria  fuerit  cunt  sanguine,  ipsa  veniet  in  justitiam  nteant,  vel  in  justitiam 
prepositi  mei.  Si  quis  autem  perçussent  alium,  secundum  cognitionem  rei,  ille 
super  quem  injuria  invenietur,  emendabit  et  rectum  faciet.  Ego  autem  quictavi 
Burgenses  Tornodori  de  omnibus  querelis  usque  in  hoc  tempus.  Quotiens  vero 
niutabo  prepositum  meum,  prepositus  jurabil  lias  conventiones  observandas. 
Prepositus  quidern  habebit  tantum  duos  servientes  et  idoneos  in  baillivia  sua. 


516 


CARTULA1RE  GÉNÉRAL  DE  l’ïONNE. 

Hoc  autem,  laudatum  ab  Yolende,  uxore  nica,  et  sigillo  suo  confirmatum,  sigilli 
rnei  caractère  muniri  precepi. 

Actum  et  datura  publiée,  Tornodori,  anno  incarnati  Verbi  millesimo  ducente- 
simo,  mense  januario. 

Original,  scellé  des  sceaux  du  comte  et  de  la  comtesse  de  Tonnerre  ; Archives  de 
la  ville  de  Tonnerre.  — Chartes  et  titres  anciens  des  habitants  de  Tonnerre, 
p.  36.  Auxerre,  1630. 


DXI. 

BREF  DU  PAPE  LUGE  III  AU  SUJET  DE  LA  COLLÉGIALE  DE  CHATEL-CENSOIR. 

(1181-1185). 

Le  pape  s’adressant  à l’évêque  d’Autun  l’informe  que,  selon  l’ordre  ancien  des  choses, 
l’église  de  Châtel-Censoir  doit  être  soumise  à sa  juridiction  épiscopale. 

Lucius  episcopus,  servus  servorum  Dei,  venerabili  fratri  Eduensi  episcopo 
salutem  et  apostolicam  benedictionem.  Ex  litteris  capituli  tui  nobis  patet  quod 
ecclesia  Castri-Censurü,  sicut  antecessoribus  fuerat  de  jure  subjecta,  ita  tibi 
debeat  ratione  pontificalis  officii  subjacere,  unde  nos  jura  tua,  tam  in  hoc  quam 
in  aliis,  integra  tibi  volentes  et  illibata  servari,  prefatam  ecclesiam,  sicut  ad  nos 
pertinet  et  tu  etiam  sine  controversia  nosceris  obtinere  tibi  et  successoribus 
tuis  auctoritate  apostolica  et  presentis  scripti  patrocinio  corarnunimus.  Nulli 
ergo  hominum  liceat  banc  paginam  nostre  confirniationis  infringere  vel  ei  ausu 
temerario  contraire.  Si  quis  autem  hoc  attemptare  presumpserit  indignationem 
omnipotentis  Dei  et  beatorum  Pétri  et  Pauli  apostolorum  se  noverit  incursurum. 

Datum  Veronis,  x kalend.  februarii. 


Cartulaire  de  l’évêché  d’Autun,  1er  vol.,  folio  xu;  Archives  de  l’évêché. 


TABLES. 


OBSERVATIONS  GÉNÉRALES. 

Table  des  Chartes.  — 11  a paru  utile  de  grouper  sous  les  titres  des  églises, 
des  abbayes,  des  barons,  des  communes,  etc.,  les  chartes  qui  ne  forment  qu’une 
série  unique  dans  le  Cartulaire;  on  saisira  ainsi  facilement  l’ensemble  des  docu- 
ments qui  intéressent  chaque  institution  ou  établissement. 

Vocabulaire  géographique.  — Le  vocabulaire  géographique  est  très-déve- 
loppé  comme  on  peut  s’en  assurer.  Les  déterminations  de  noms  ont  été  vérifiées 
avec  le  plus  grand  soin  soit  à l’aide  des  pouillés  des  diocèses  pour  les  églises, 
soit  au  moyen  des  documents  des  archives  publiques  provenant  des  monastères 
auxquels  les  chartes  avaient  été  données,  soit  enlin  par  des  vérifications  sur  les 
registres  du  cadastre.  Nous  ferons  remarquer  que  les  attributions  données  dans 
cette  table  sont  les  seules  définitives,  et  qu’elles  doivent  être  préférées  à celles 
qui  sont  placées  en  tête  des  chartes. 

Table  onomastique.  — En  présence  du  très-grand  nombre  de  personnes  qui 
figurent  dans  les  chartes,  on  a dû  faire  un  choix  et  se  restreindre  dans  la  compo- 
sition de  la  table  onomastique.  On  en  a donc  éliminé  tous  les  noms  de  Canonici, 
Biaconi,  Presbyteri,  etc.;  et  tous  les  noms  de  laïques  qui  ne  sont  précédés  ou 
suivis  d’aucune  qualification  de  fonction,  ou  qui  ne  se  rattachent  pas  à la  noblesse 
par  quelque  nom  de  terres.  On  a conservé  cependant  quelques-uns  de  ces  noms 
qui  présentent  des  qualifications  singulières  comme  Trousse-Bacon , Bise-le- 
Mène,  Buy rum,  etc. 

Il  a paru  superflu  de  reproduire  les  noms  des  cardinaux  signataires  des  bulles 
papales. 

On  remarquera  que  les  noms  suivis  d’un  titre  de  seigneurie  sont  placés  à la 
lettre  de  cette  seigneurie- 

On  a également  placé  les  noms  des  évêques  à ceux  de  leurs  sièges,  et  les  abbés, 
doyens,  prieurs,  etc.,  aux  titres  de  leurs  abbayes,  chapitres,  prieurés,  etc.,  le 
tout  classé  chronologiquement. 

Les  noms  des  dignitaires  des  églises  cathédrales  sont  restés  à leur  ordre  alpha- 
bétique. 

Table  des  matières.  — La  table  des  matières  présente  un  certain  intérêt 
par  suite  du  développement  de  la  société  au  xne  siècle.  On  y a fait  entrer  tous 
les  éléments  qu’elle  comportait. 


TABLE  DES  CHARTES 


CLASSÉES 

PAR  ORDRE  D’ÉGLISES,  MONASTÈRES,  SEIGNEURIES,  ETC.’ 


Nos 

DATES 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages  ! 

ABBAYE  DE  SAINT-MARTIN  d’aUTÜN. 

(Ordre  de  Saint-Benoît  (hommes)  fondée  vers  l’an  600.) 

256 

An  1176. 

Donation  d’Hugues,  duc  de  Bourgogne 

275 

498 

1199. 

Charte  d’Eudes,  duc  de  Bourgogne,  pour  l’abbaye  Saint- 

Martin  d’Aulun 

506 

ÉVÊCHÉ  D’AUXERRE. 

73 

1157. 

Traité  entre  l’évêque  d’Auxerre  et  ie  comte  de  Nevers. . 

75 

148 

15fév.  1165-1164. 

Bref  du  pape  Alexandre  III  à l’évêque  d’Auxerre 

163 

149 

An  1164. 

Sentence  arbitrale  relative  aux  contestations  élevées  entre 

l’évêque  et  le  comte  d’Auxerre 

164 

408 

Vers  l’an  1190. 

Prérogatives  et  droits  de  l’évêque  d’Auxerre 

41A 

504 

1200. 

Charte  d’Itier  de  Toucy  pour  l’évêché  d’Auxerre. . . .... . 

511 

CHAPITRE  CATHÉDRAL  D’AUXERRE. 

105 

1166. 

Réunion  de  l'effice  de  la  Prévôté  au  corps  du  Chapitre. . 

185 

1175. 

Confirmation  par  le  roi  d’un  accord  passé  entre  le  comte 

227 

de  Nevers  et  le  Chapitre 

448 

1174. 

Charte  du  roi  Louis-le- Jeune 

232 

1174. 

Sentence  de  l’évêque  de  Troyes,  au  sujet  de  la  terre  de 

245 

254 

Préhy 

249 

1175. 

Fondation  dans  l’église  d’Auxerre,  par  Ida,  comtesse  de 

246 

Nevers,  en  faveur  de  son  fils  Gui  

251 

1186. 

Charte  de  l’évêque  Hugues,  en  faveur  de  son  Chapitre. . 

355 

1191. 

Lettre  d’Agnès,  comtesse  de  Nevers,  sur  l’anniversaire 

264 

431 

du  comte  Gui 

565 

442 

1195. 

Donation  par  Pierre,  comte  de  Nevers,  en  mémoire  de  sa 

femme  Agnès 

455 

470 

1197. 

Fondation  par  Etienne,  archiprètre  de  Saint-Sauveur. . . 

478 

' Pour  faciliter  les  recherches  et  à cause  des  nécessités  typographiques,  on  a rais  les  numéros  des  chartes  en 
chiffres  arabes. 


TABLE  DES  CHARTES. 


519 


Nos 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

ABBAYE  DE  SAINT-GERMAIN  D’AUXERRE 
(Ordre  de  Saint-Benoit  (hommes),  fondée  au  milieu  du  v*  siècle). 

7 

29  janvier  937. 

Donation  par  Louis  d’Outre-mer 

8 

56 

Ent.  1088  et  1089. 

Soumission  de  l’abbaye  Saint-Germain  ît  l’abbaye  de  Cluny. 

57 

59 

1104. 

Donation  par  Hugues,  comte  de  Troyes 

42 

51 

1142-1168. 

Charte  d’Hugues,  archevêque  de  Sens ... 

56 

52 

1142-1168. 

Charte  d'Hugues,  archevêque  de  Sens 

57 

65 

vers  1150. 

Charte  d’Etienne,  abbé  de  Reigny,  au  sujet  de  la  terre  de 
Sommecaise 

68 

89 

1159. 

Charte  de  Guillaume  111,  comte  de  Nevers 

96 

98 

Vers  1160. 

Oudier  Chapel  fait  don  de  deux  serfs  à l’abbaye  de  Saint- 
Germain  

106 

120 

1161. 

Accord  avec  Guillaume  III,  comte  de  Nevers 

128 

152 

1163. 

Déclaration  du  comte  de  Nevers  au  sujet  des  terres  de 
Diges  et  d’Escamps 

145 

166 

1166. 

Charte  de  l’évêque  Alain,  au  sujet  de  l’église  de  Saint- 
Loup  d’Auxerre 

184 

179 

1167-1180. 

Charte  de  Guillaume,  évêque  d’Auxerre 

196 

190 

1169. 

Accord  entre  l’abbaye  et  Milon  d’Auxerre 

207 

215 

1171. 

Charte  de  Gui,  comte  de  Nevers 

229 

214 

4171. 

Charte  du  comte  de  Nevers,  relative  aux  réparations 
faites  à l’abbaye  Saint-Germain 

250 

243 

1175. 

Charte  de  Raerius,  vicomte  de  Saint-Florentin 

262 

244 

Ent.  1172  et  1187. 

Echange  avec  Dreux  de  Mello  et  les  religieux  de  Vieupou. 

265 

248 

1175. 

Charte  de  Gui,  comte  de  Nevers 

266 

249 

1175. 

Charte  de  Guillaume,  évêque  d’Auxerre,  au  sujet  de 
Diges 

267 

250 

1175. 

Accord  avec  le  sire  de  Seignelay 

268 

258 

1176. 

Association  du  comte  de  Sancerre  dans  la  jouissance  de 
la  terre  de  Ponnessant 

277 

286 

1180. 

Donation  par  Guillaume,  évêque  d’Auxerre 

306 

547 

Vers  1185. 

Cession  à l’abbaye  Saint-Germain  du  droit  de  dîme  à 
Saints,  par  le  curé  de  Saints 

560 

566 

11  mai  1186-1187. 

Bulle  du  pape  Urbain  III 

376 

567 

1186  ou  1187. 

Bulle  du  pape  Urbain  III 

576 

376 

1188. 

Privilège  du  pape  Clément  III 

385 

388 

1189. 

Donation  par  Guillaume,  vicomte  de  Saint-Florentin.  . . 

395 

451 

26  juin  1194. 

Bulle  de  Célestin  III 

462 

478 

1198. 

Charte  de  Pierre,  comte  de  Nevers 

485 

520 


TABLE  DES  CHARTES. 


Nos. 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

ÉGLISES  DE  SAINT-AMATRE,  SAINT-EUSÈBE,  SAINT-GERVAIS  ET 
SAINT-PIERRE  D’AUXERRE. 

112 

1165. 

Charte  de  l’évêque  Alain,  pour  l’église  8aint-Amatre.  . . 

121 

151 

4 juin  1160  à 1167. 

Bulle  d’Alexandre  III,  au  sujet  de  l’église  Saint-Eusèbe. 

142 

251 

1175. 

Donation  par  Gui,  comte  de  Nevers,  au  prieuré  de  Saint- 
Gervais 

266 

247 

25  février  1174. 

Bulle  du  pape  Alexandre  III  pour  Saint-Pierre  d’Auxerre. 

248 

25  1 

1175. 

Charte  de  l’abbé  de  Pontigny  pour  Saint-Pierre  d’Auxerre. 

ABBAYE  SAINT-JULIEN  D’AUXERRE. 

269 

121 

1161. 

Transaction  entre  l’abbaye  et  le  comte  de  Joigny 

150 

150 

1164. 

Charte  de  l’archevêque  de  Sens 

165 

228 

1175. 

Jugement  de  l’archevêque  de  Sens,  en  faveur  de  l’abbaye. 

244 

287 

1180. 

Charte  de  Guillaume  1,  comte  de  Joigny 

507 

407 

1190. 

Charte  de  Guillaume  I,  comte  de  Joigny 

415 

471 

septembre  1197. 

Jugement  de  l’archevêque  de  Sens  et  de  l’évêque  de 
Nevers,  entre  l’abbesse  de  Saint-Julien  et  l’évêque 
d’Auxerre 

abbaye  dé  saint-marien  d’auxerre. 

(Ordre  de  Prémontré.) 

479 

105 

1160. 

Confirmation  d'Hugues,  archevêque  de  Sens,  en  faveur  de 
l’abbaye 

115 

106 

1160. 

Accord  entre  l’abbaye  Saint-Marien  et  Pierre  de  Gurgy, 
chevalier 

114 

127 

1162. 

Bulle  du  pape  Alexandre  III,  confirmative  des  biens  de 
l’abbaye 

156 

155 

1165. 

Donation  par  le  roi  à l’abbaye  Saint-Marien 

145 

154 

1165. 

Confirmation  de  donations  par  Alain,  évêque  d’Auxerre. 

145 

155 

1165. 

Charte  de  Louis-le-Jeune,  pour  l’abbaye  Saint-Marien.  . 

146 

147 

Ent.  1165  et  1167. 

Sentence  arbitrale  entre  l’abbaye  et  Etienne  de  Pierre- 
Pertuis 

162 

151 

1164. 

Charte  de  Louis-le-Jeune  pour  l’abbaye  Saint-Marien.  . 

167 

152 

1164. 

Charte  de  Guillaume  IV,  comte  de  Nevers 

168 

169 

1167. 

Accord  passé  devant  Rainard,  comte  de  Joigny,  entre 
l’abbaye  Saint-Marien  et  Fromond  de  Béon 

187 

180 

1168. 

Donation  faite  par  Lethéric  Bailledart,  Milon,  son  frère, 
et  Seguin 

197 

192 

1169. 

Cessions  par  Isambert-le-Diable 

208 

409 

1190. 

Charte  d’Awalon  de  Seignelay 

415 

410 

1190. 

Dons  de  cens  par  Pierre,  comte  de  Nevers 

415 

425 

janvier  1190-91. 

Charte  de  la  reine  Adèle 

429 

TABLE  DES  CHARTES. 


521 


Nos 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

200 

1170. 

Charte  de  Gui,  comte  de  Nevers 

217 

257 

15  mars  1176. 

Accord  avec  le  Chapitre  d’Auxerre 

276 

259 

1176. 

Charte  de  Guillaume,  évêque  d’Auxerre 

278 

278 

1178. 

Charte  du  Chapitre  d’Auxerre,  pour  l’abbaye 

298 

288 

Vers  Fan  1180. 

Enquête  au  sujet  de  la  justice  d’Usselot.  ........ 

307 

292 

1180. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens 

511 

507 

1181. 

Charte  de  Guillaume,  évêque  d’Auxerre 

527 

508 

1181. 

Charte  de  Guillaume,  évêque  d’Auxerre 

528 

525 

1185. 

Charte  d’Hugues,  évêque  d’Auxerre 

540 

545 

1185. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens 

558 

554 

1186. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens 

566 

555 

1186. 

Charte  d’Etienne,  évêque  d’Autun 

566 

577 

1188. 

Donation  par  le  sire  de  Seignelay 

587 

589 

1189. 

Charte  de  Guillaume,  comte  de  Joigny 

596 

441 

1195. 

Fondation  par  le  comte  d’Auxerre 

447 

456 

1195. 

Charte  de  Michel,  archevêque  de  Sens 

466 

462 

1196. 

Charte  d’Hugues,  évêque  d’Auxerre 

471 

479 

Août  1198  et  1199. 

Donation  par  Guillaume,  comte  de  Joigny 

ÉGLISE  COLLÉGIALE  SAINT-LAZARE  d’AVALLON. 

486 

528 

18  août  1184. 

Bulle  du  pape  Luce  III,  pour  l’église  collégiale 

545 

Zlll 

1190. 

Charte  des  fils  du  duc  de  Bourgogne  pour  la  collégiale.  . 

ÉGLISE  COLLÉGIALE  SAINT-MARTIN  ET  PRÉVÔTÉ  DE  CHABLIS. 
(Dépendant  de  Saint-Martin  de  Tours.) 

416 

5 

9 juillet  877. 

Précepte  de  Charles-le-Chauve  pour  l’abbaye  Saint-Mar- 
tin et  celle  de  Chablis.  . . 

5 

181 

1168. 

Accord  entre  Erard,  comte  de  Brienne,  et  le  Chapitre.  . 

ZO 

00 

455 

Fin  du  XIIe  siècle. 

Déclaration  des  droits  respectifs  du  comte  de  Champa- 
gne et  du  prévôt  de  Chablis  dans  cette  ville 

457 

45Zi 

Fin  du  XIIe  siècle. 

Déclaration  des  droits  du  prévôt  de  Saint-Martin  de  Tours 
à Chablis 

COLLÉGIALE  DE  CHATEL-CENSOIR. 

438 

511 

1181-1185. 

Bref  du  pape  Luce  III 

ABBAYE  DE  CHORE, 

(Ordre  de  Saint-Benoît  (hommes),  fondée  au  milieu  du  xne  siècle.) 

516 

58 

27janv.  1145-1153. 

Lettre  du  pape  Eugène  111  à l’abbé  de  Chore 

62 

ii 


6G 


522  TABLE  DES  CHARTES. 


N"* 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

MONASTÈRE  DE  CRISENON. 

49 

1137. 

Réglement  d’Hugues,  évêque  d’Auxerre  pour  l’établisse- 
ment des  religieuses  de  Crisenon . 

5 lx 

69 

1152-1167. 

Donation  par  Geoffroy  d’Arcy 

71 

70 

Ent.  1152  et  1167. 

Accord  entre  le  curé  de  Saint-Bris  et  les  religieuses  de 
Crisenon 

72 

114 

Ent.  1160  et  1180. 

Donation  par  Herbert  de  Merry 

123 

156 

1165. 

Sentence  rendue  par  Geoffroy,  abbé  de  Clairvaux,  et  Ida, 
comtesse  de  Nevers 

1A6 

201 

1170. 

Lettre  de  Guillaume,  archevêque  de  Sens.  

219 

229 

1175. 

Donation  par  Gui,  comte  de  Nevers 

245 

271 

1177. 

Charte  de  Guillaume,  évêque  d’Auxerre 

290 

279 

1178. 

Charte  de  Guillaume,  évêque  d’Auxerre 

298 

281 

1179. 

Dot  de  trois  religieuses  par  Guillaume,  évêque  d’Auxerre. 

300 

282 

1179. 

Donation  par  Baudouin-le-Gros 

501 

293 

1180. 

Donation  par  Geoffroy  d’Arcy 

312 

309 

1181. 

Donation  par  Guillaume  V,  fils  unique  du  comte  Gui  de 
Nevers - . . 

528 

510 

1181. 

Donation  par  Mathilde,  comtesse  de  Nevers 

329 

356 

1186. 

Donation  par  Pierre,  comte  de  Nevers 

567 

590 

1189. 

Donation  par  Geoffroy  de  Saint-Verain.  . . 

597 

455 

1192. 

Donation  par  Narjod  de  Toucy 

441 

463 

1er  mai  1196. 

Privilège  du  pape  Célestin  III 

CHANOINES  DE  CUDOT. 

471 

415 

1190. 

Donation  par  Emeniart  d’Ordon  aux  chanoines  de  Cudot. 

418 

531 

1184. 

Charte  de  Philippe-Auguste,  pour  les  chanoines  de  Cudot. 

ABBAYE  DE  DILO. 

(Ordre  de  Prémontré). 

547 

87 

1158. 

Abandon  de  dîmes  par  l’abbé  de  Saint-Pierre-le-Vif  à 
celui  de  Dilo 

94 

90 

Vers  1159. 

Charte  d’Henri,  comte  de  Troyes 

97 

94 

1159. 

Donation  par  Garnier  de  Molinons  aux  abbayes  de  Dilo  et 

102 

104 

Vers  1160. 

Procès  entre  les  abbayes  de  Dilo  et  de  Saint-Pierre-le- 
Vif 

112 

122 

1161. 

Abandon  fait  par  Pierre,  chapelain  d’Ervy 

152 

414 

1190. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens 

418 

415 

1190. 

Donation  par  Pierre  de  Bellechaume,  prêtre 

420 

452 

1194. 

Charte  de  l’archevêque  Michel 

465 

TABLE  DES  CHARTES. 


523 


! Nos 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

128 

Octobre  1162. 

Jugement  rendu  par  le  pape  Alexandre  III , sur  un  diffé- 
rend élevé  entre  l’abbaye  de  Dilo  et  les  moines  de  la 
Charité 

438 

183 

1164. 

Donation  par  Rainard,  comte  de  Joigny 

168 

160 

1165. 

Charte  d’Hugues,  archevêque  de  Sens 

477 

170 

1167. 

Echange  avec  les  moines  de  Saint-Cydroine 

188 

182 

1168  à 1177. 

Charte  de  Guillaume,  archevêque  de  Sens 

199 

193 

Ent.  1169  et  1180. 

Charte  du  roi  Louis-le-Jeune 

210 

203 

1169-1170. 

Charte  de  Guillaume,  archevêque  de  Sens 

220 

220 

1172. 

Charte  d’Adèle,  comtesse  de  Joigny 

236 

258 

1174- 

Charte  de  Guillaume,  archevêque  de  Sens 

255 

260 

1176. 

Accord  avec  l’abbesse  de  Saint-Julien  d’Auxerre 

279 

261 

1176. 

Donation  par  l’archevêque  de  Sens 

280 

276 

•1178. 

Accord  avec  des  chevaliers  de  Joigny 

296 

283 

1179. 

Donation  par  Guillaume  1er,  comte  de  Joigny 

502 

552 

1134. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens 

548 

555 

1184. 

Donation  par  Guillaume,  vicomte  de  Saint-Florentin.  . . 

349 

554 

1184. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens 

349 

570 

1187. 

Donation  par  Milon  de  Champlost 

578 

591 

1189. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens 

597 

592 

1189. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens 

598 

45  6 

1192. 

Union  de  l’abbaye  de  Saint-Paul  de  Sens  à l’abbaye  de 
Dilo 

441 

493 

1199. 

Donation  par  le  comte  de  Champagne  à l’abbaye  de  Dilo. 

ABBAYE  DES  ESCHARLIS. 

502 

78 

1157. 

Donation  par  Mainard  Tue-Bœuf 

81 

84 

1158. 

Donation  par  Seguin  de  Véron,  son  fils  Hugues,  et  son 
gendre 

91 

137 

1165. 

Privilège  du  pape  Alexandre  III 

148 

161 

1165. 

Charte  d’Hugues,  archevêque  de  Sens 

178 

202 

1170. 

Charte  de  Pierre  de  Courtenay 

219 

578 

1188. 

Donation  par  Pierre  de  Courtenay 

388 

579 

1188. 

Charte  de  l’archevêque  de  Sens 

589 

595 

1189. 

Donation  par  Jean  d’Arcis . . 

420 

1 416 

1190. 

Charte  de  la  comtesse  de  Joigny,  et  de  son  fils.  . . . . 

421 

417 

1190. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens 

599 

472 

1197. 

Donation  par  Guillaume,  comte  de  Joigny 

480 

805 

Novembre  1200. 

Charte  de  la  reine  Adèle 

512 

524 


TABLE  DES  CHARTES. 


N 05 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

1 

18  janvier  721. 

abbaye  de  flavigny. 

Testament  de  Waré,  abbé  de  Flavigny 

1 

5 

Vers  l’an  850. 

Donation  de  biens  situés  à Chichée , . . . 

5 

45 

1127. 

MONASTÈRE  DE  FONTEMOY. 

(Voyez  Reigny.) 

Notice  des  donations  faites  en  faveur  des  religieux  de 

204 

1170. 

Fontemoy  par  Josbert  Chapel.  ...  - 

ABBAYE  DE  FONTAINE-JEAN, 

(Ordre  de  Citeaux,  fondée  en  1124). 

Charte  de  Pierre  de  Courtenay,  pour  l’abbaye  de  Fon- 

49 

A75 

1197. 

taine-Jean 

Confirmation  par  Robert  de  Courtenay 

222 

481 

183 

1168. 

ABBAYE  DE  FONTENAY, 

(Ordre  de  Citeaux,  fondée  en  1119.) 

Charte  de  Pierre,  comte  de  Nevers 

200 

418 

1190. 

Charte  de  Gautier,  évêque  d’Autun 

A25 

555 

118/1. 

MONASTÈRE  DE  FOSSEMORE, 

(Ordre  de  Prcraontré  (femmes)  fondé  au  xne  siècle). 

Charte  de  dot  pour  deux  religieuses  à Fossemore.  . . . 

350 

92 

6 juillet  1159. 

PRIEURÉ  DE  FRANCHEVAULT. 

(Fondé  en  1159  (femmes;  ordre  de  Saint-Benoît). 

Fondation  du  prieuré  de  Franchevault 

99 

54 

1080. 

PRIEURÉ  NOTRE-DAME  DE  JOIGNY, 

(Ordre  de  Cluny  (hommes),  fondé  en  1080). 

Fondation  du  prieuré  Notre-Dame  de  Joigny 

34 

35 

1082  et  1085. 

Donation  par  Létéric  aux  moines  de  Notre-Dame 

55 

294 

1180. 

MONASTÈRE  DE  JULLY. 
l'Ordre  de  Saint-Benoît,  femmes). 

Donation  par  Guillaume  de  Ravières 

315 

594 

1189. 

Charte  de  Manassés,  évêque  de  Langres 

AOO 

556 

1184. 

MONASTÈRE  DE  LÉZINNES. 

Donation  par  le  seigneur  de  Lézinnes 

551 

TABLE  DES  CHARTES- 


Nos 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

ABBAYE  DE  MOLEME, 

(Ordre  de  Saint-Benoît  (hommes),  fondée  vers  l’an  1074). 

12 

1080. 

Charte  de  Richer,  archevêque  de  Sens 

14 

14 

1078  à 1084. 

Donalion  par  Guibert  de  Châtel-Censoir 

16 

18 

Fin  du  XIe  siècle. 

Donation  par  Waldric  de  Rouvre 

18  ! 

16 

— 

Donations  par  Etienne  de  Champvallon  et  Milon  de 
Noyers 

18 

17 

— 

Donation  par  Albéric  de  Mailly 

19 

18 

— 

Donation  par  Yvon  d’Avallon 

20 

19 

1096-1118. 

Donation  par  Gosbert  Chape! 

21 

20 

Fin  du  XIe  siècle. 

Donation  par  Gautier  à l’abbaye  de  Molême 

22 

21 

— 

Donation  par  Héloïse  de  Chassy 

25 

22 

Vers  1098. 

Donation  parAscelin  de  Châtel-Censoir 

24 

23 

Fin  du  XIe  siècle. 

Résumé  des  donations  faites  par  Guibert  de  Châtel- 
Censoir  et  ses  fils 

24 

24 

— 

Donation  par  Hugues  de  Noyers 

28 

28 

— 

Donation  par  Gui  d’Aspre  et  ses  frères 

27 

26 

— 

Donation  par  Gosbert  de  Maligny 

27 

27 

— 

Donation  par  Létheric  de  Villon 

28 

28 

— 

Donation  par  Rainard  de  Noyers 

29 

29 

— 

Cession  de  la  terre  de  Cusy,  par  Eudes,  vicomte  de  Rou- 

50 

gemont 

50 

— 

Donation  par  Herbert  d’Argenteui! 

51 

31 

— 

Donation  par  Milon  de  Chacenay 

51 

52 

— 

Donation  par  Arembert,  prêtre,  à Tonnerre 

52 

55 

— 

Donation  par  Hervé  de  Maligny 

55 

37 

1101. 

Donation  par  Robert,  évêque  de  Langres 

58 

41 

3 août  1118. 

Donation  par  les  chevaliers  de  Châtel-Censoir 

48 

80 

1144. 

Charte  de  Geoffroy,  évêque  de  Langres 

60 

91 

1139. 

Accord  avec  Guillaume,  comte  de  Nevers 

98 

107 

1160. 

Charte  de  Guillaume  III,  comte  de  Nevers 

116 

108 

1160. 

Charte  d’Hugues,  archevêque  de  Sens 

116 

138 

1165. 

Charte  de  Guillaume  IV,  comte  de  Nevers 

ISO 

208 

1170. 

Charte  de  Gui,  comte  de  Nevers 

225 

256 

1174. 

Donation  par  Anseric  de  Montréal 

285 

262 

1176. 

Accord  prononcé  par  Mathilde,  comtesse  de  Nevers.  . . 

281 

274 

Vers  le20avr.  1175. 

Bulle  du  pape  Alexandre  III 

273 

348 

1183. 

Reconnaissance  de  l’évêque  de  Langres  et  de  la  comtesse 
de  Nevers,  en  faveur  de  l’abbaye 

561 

380 

1188. 

Donation  par  Clarembaud,  sire  de  Noyers 

389 

526 


TABLE  DES  CHARTES. 


: H« 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

419 

1190. 

Charte  de  Manassès,  évêque  de  Langres 

423 

506 

Octobre  1200. 

Charte  de  Pierre,  comte  d'Auxerre  et  de  Tonnerre.  . . . 

512 

COLLÉGIALE  DE  MONTRÉAL. 

(Fondée  au  xu'  siècle). 

206 

1170. 

Privilège  donné  par  le  seigneur  de  Montréal  à l’église 
Notre-Dame  du  même  lieu 

225 

595 

1189. 

Donation  en  faveur  de  la  collégiale  par  un  chanoine.  . 

400 

ABDAYE  DE  MOUTIER-SAINT-JEAN, 

(Ordre  de  Saint-Benoit  (hommes),  diocèse  de  Langres,  fondée  en  440). 

549 

1185. 

Charte  de  Manassès,  évêque  de  Langres 

562 

596 

1189. 

Donation  faite  par  Gui  de  Noyers 

401 

597 

1189. 

Donation  par  Clarembaud,  seigneur  de  Noyers 

401 

426 

1191. 

Confirmation  du  don  de  la  dîme  de  Joux 

429 

ÉGLISE  DE  NOYERS. 

581 

1188. 

Donation  par  Clarembaud,  sire  de  Noyers 

590 

ABBAYE  SAINT-GERMA1N-DES-PRÉS  A PARIS. 

550 

1185. 

Charte  de  l’archevêque  de  Sens,  pour  l’érection  d’une 
chapelle  à Mauni 

562 

ABBAYE  NOTRE-DAME  DE  LA  POMMERAIE. 

(Ordre  de  Saint-Benoît  (femmes) 

99 

1160. 

Accord  avec  l'abbaye  de  l’Arrivour 

107 

H cl2* 

HO 

1160. 

Donation  par  Henri,  comte  de  Troyes 

118 

//  M'b 

116 

Ent.  1160  et  1168. 

Charte  d’Hugues,  archevêque  de  Sens 

125 

H <13-7 

124 

1165. 

Donation  par  le  roi  Louis-le-Jeune 

155 

h]  VI  o 

195 

1169. 

Accord  avec  le  Chapitre  de  Sens 

212 

H 13? 

280 

1178. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens  au  sujet  du  Bois- 
Rahaut 

299 

H *1* 

297 

1180. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens  sur  la  dime  de  Ser- 
bonnes • 

515 

H 

582 

1188. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens 

591 

480 

1198. 

Donation  par  Guillaume,  archevêque  de  Reims 

487 

ABBAYE  DE  NOTRE-DAME  ET  SAINT-EDME  DE  PONTIGNY. 

42 

1119. 

Donation  par  Jean  du  Moulin 

47 

45 

9 novembre  1120- 

Donation  par  Gautier,  prévôt , 

48 

59 

Ent.  1145  et  1169. 

Charte  d’Henri,  évêque  de  Troyes  sur  les  donations  de 
P.  de  Château-Giton 

65 

60 

Il/l6„ 

Donation  par  Guérin  de  Venisy 

64 

62 

1147. 

Charte  d’Henri,  évêque  de  Troyes,  relatant  des  donations 
de  bois  dans  la  forêt  d’Othe 

65 

TABLE  DES  CHARTES. 


527 


Nos 

DATES 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

64 

1148  à 1168. 

Charte  de  l’archevêque  de  Sens 

67 

76 

1157. 

Charte  de  Guillaume  III,  comte  de  Nevers.  . ... 

81 

77 

1157. 

Accord  entre  les  abbayes  de  Pontigny  et  de  Celles.  . . . 

82 

78 

1157. 

Confirmation  par  Milon  d’Ervy  des  donations  faites  par 
lui  à l’abbaye 

85 

79 

1157. 

Don  par  Isnard,  vicomte  de  Joigny 

84  j 

109 

1160. 

Accord  entre  Seguin  de  Saint-Florentin  et  les  moines  de 
Pontigny 

117 

155 

1164. 

Charte  d'Hugues,  archevêque  ds  Sens  sur  les  libéralités 
de  Salon  de  Bouilly 

170 

171 

1167. 

Donation  par  Augalo  de  Seignelay 

189 

172 

1167. 

Charte  d’Hugues,  archevêque  de  Sens 

189 

173 

1167. 

Charte  de  Guillaume  IV,  comte  de  Nevers 

190 

184 

1168. 

Charte  d’Henri,  comte  de  Troyes  au  sujet  des  donations 
de  Manassès,  comte  de  Bar 

201 

252 

1175. 

Charte  de  Guillaume,  archevêque  de  Sens  relatant  une 
donation  faite  par  Gui,  comte  de  Nevers 

270 

277 

21  décembre  1176. 

Charte  de  Mathieu,  évêque  de  Troyes 

297 

295 

1180. 

Donation  par  Guillaume  Ier,  comte  de  Joigny 

514 

296 

1180. 

Donation  par  Anseric  de  Montréal 

515 

311 

1181. 

Confirmation  des  exemptions  de  l’abbaye  de  Pontigny, 
par  le  roi  Philippe-Auguste 

550 

512 

1181. 

Cbarte  de  la  comtesse  Mathilde 

551 

516 

1185. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens 

555 

337 

1184. 

Accord  entre  l’abbaye  de  Pontigny  et  le  seigneur  de 
Venisy 

551 

558 

1184. 

Charte  de  Pierre,  comte  de  Nevers 

552 

552 

1185. 

Accord  entre  les  abbayes  de  Vauluisant  et  de  Pontigny.  . 

564 

557 

1186. 

Donation  par  Clarembaud  de  Noyers 

568 

359 

1186. 

Donation  par  Geoffroy  de  Saint-Verain 

569 

358 

1186. 

Donation  par  Anseric  de  Montréal 

369 

571 

1187. 

Charte  de  Manassès,  évêque  de  Langres 

579 

385 

1188. 

Donation  par  Geoffroy  de  Saint-Verain 

591 

584 

1188. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens,  relatant  les  dona- 
tions d’Augallo  de  Seignelay 

592 

589 

1189. 

Donation  par  Eustache  de  Pacy 

405 

599 

1189. 

Donation  par  Etienne  de  Pierre-Pertuis 

404 

421 

1190. 

Donation  par  Henri,  comte  de  Troyes 

426 

456 

1192. 

Accord  entre  les  abbayes  de  Pontigny  et  de  Saint-Germain. 

442 

453 

Mars  1194-95. 

Donation  de  maisons  sises  à Sens 

464 

457 

1195. 

Donation  par  un  homme  de  sa  personne 

467 

528 


TABLE  DES  CHARTES. 


Nos. 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

’ages. 

481 

1198. 

Idcord  entre  le  Chapitre  de  Tours  et  l’abbaye 

488 

494 

Juin  1199. 

Privilège  de  Thibaud  111,  comte  de  Troyes 

ABBAYE  NOTRE-DAME  DE  PREUILLY. 

(Diocèse  de  Sens,  (hommes). 

505 

167 

1166. 

Charte  de  l’abbè  de  Chaumes  au  sujet  du  bois  de  Plain- 
seuil 

185 

174 

1167. 

Charte  de  l’archevêque  de  Sens  sur  le  même  objet.  . . . 

191 

257 

1174. 

Charte  de  Guillaume,  archevêque  de  Sens 

ABBAYE  DE  QUINCY. 

254 

G5 

26  août  1 147. 

Bulle  du  pape  Eugène  III 

66 

221 

Novembre  1172. 

Donation  par  l’abbé  de  Vézelay,  à l’abbé  de  Quincy.  . . 

256 

275 

16  mars  1178. 

Bulle-privilège  du  pape  Alexandre  III 

294 

450 

1191. 

Accord  entre  l’abbaye  de  Celles  et  l’abbaye  de  Quincy.  . 

454 

482 

1198. 

Privilège  général  du  pape  Innocent  III 

489 

495 

21  avril  1199. 

Privilège  du  pape  Innocent  III 

ABBAYE  DE  NOTRE-DAME  DE  REIGNY. 

505 

57 

Vers  1145. 

Donation  par  Ascelin  de  Châtel-Censoir 

61 

Cl 

Ent.  11A6  et  1151. 

Notice  concernant  des  dons  faits  à l’abbaye 

64 

67 

milieu  du  XIIe siècle 

Accord  avec  Anseric  de  Montréal,  au  sujet  de  la  forêt 
d’Hervaux 

69 

38 

1152-1167. 

Charte  d’Alain,  évêque  d’Auxerre 

70 

80 

1157. 

Sentence  des  évêques  de  Langres  et  d’Auxerre  au  sujet 
de  la  justice  de  l’abbaye  de  Reigny 

85 

100 

1160  à 1167. 

Accord  avec  les  seigneurs  de  Saint-Verain 

108 

101 

Vers  l’an  1160. 

Don  par  Jocelin  d’Avallon 

109 

115 

Ent.  1160-1167. 

Charte  d’Alain,  évêque  d’Auxerre 

122 

150 

Ent.  1162  et  1167. 

Exemp'  on  des  dîmes  dans  le  diocèse  d'Auxerre 

141 

159 

1165. 

Charte  d’Alain,  évêque  d’Auxerre 

151 

140 

1165. 

Donation  par  Geoffroy  de  Saint-Verain 

152 

156 

1164. 

Privilège  du  pape  Alexandre  III 

171 

157 

1164. 

Donation  par  lvon  d'AvalIon 

174 

185 

1168  à 1175. 

Charte  de  Gui,  comte  de  Nevers 

201 

191 

1169. 

Cession  par  l’abbé  de  Saint-Germain  à celui  de  Reigny. 

208 

197 

Vers  l’an  1170. 

Donation  par  Hervin  de  Bazarne 

215 

199 

Vers  1170. 

Donation  par  Jocelin  de  Bazarne 

o|7 

207 

1170. 

Donation  par  Jocelin  d’Avallon 

225 

219 

Ent.  1171  et  1188. 

Charte  d'Etienne,  évêque  d’Autun,sur  les  donations  d'Ar 

taud  de  Chastellux 

255 

TABLE  DES  CHARTES. 


529 


Nos 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

219 

Ent.  1171  et  1188. 

Charte  de  l'évêque  d'Autun  sur  les  dons  d’Ilugues  de  la 

Porte 

255 

222 

1172. 

Sentence  sur  des  contestations  élevées  entre  les  abbayes 

de  Reigny  et  de  Bouras 

257 

272 

1177. 

Charte  de  Guillaume,  évêque  d’Auxerre 

291 

289 

Vers  l’an  1180. 

Relation  des  fondations  faites  dans  l’église  de  Reigny  par 

Artaud  11  de  Chastellux 

508 

298 

1180. 

Charte  d'Hugues  de  Mont-Saint-Jean 

516 

505 

1180-1192. 

Donation  par  Geoffroy  de  Saint-Verain 

525 

515 

1181. 

Privilège  de  Philippe-Auguste 

551 

517 

1182. 

Charte  de  Mathilde,  comtesse  de  Tonnerre,  sur  les  droits 

de  l’abbaye  à Arcy 

555 

518 

1182. 

Donation  de  la  comtesse  Mathilde,  suivant  les  intentions 

du  comte  Gui  son  défunt  mari 

556 

559 

118A. 

Charte  de  Pierre,  comte  de  Nevers,  relatant  une  donation 

faite  par  Jean  Maugendre 

555 

560 

1186. 

Charte  d’Etienne,  évêque  d’Autun,  sur  la  donation  de 

Reignier  de  Chastellux 

570 

400 

1189-1222. 

Donation  par  Etienne  d’Argenteuil 

404 

422 

1190. 

Charte  de  l’évêque  d’Autun  attestant  les  libéralités  d’Ar- 

lerius  de  Quarré 

426 

J 427 

1191. 

Charte  de  Gautier,  évêque  d’Autun  relatant  la  donation 

de  P.  de  Pierrepertuis 

451 

458 

1192-1200. 

Charte  du  comte  Pierre  de  Nevers 

445 

454 

1194. 

Donation  de  Gérard  d’Arcy 

465 

458 

5 août  1195. 

Fondation  par  Mathilde,  comtesse  de  Nevers  et  d’Auxerre. 

467 

474 

1197. 

Donation  par  Anseric  et  Jean  de  Montréal 

481 

485 

1198. 

Charte  d’Anseric  de  Montréal  sur  la  donation  de  Gui  de 

Savigny 

492 

PRIEURÉ  DE  SAINT-FLORENTIN. 

95 

1159. 

Charte  d’Henri  1",  comte  de  Troyes,  pour  les  moines  de 

Saint-Florentin 

101 

CHANOINES  DE  SAINT-JULIEN-DU-SAULT. 

A46 

1195. 

Donation  par  l'archevêque  Gui,  aux  chanoines  de  Saint- 

Julien  

452 

ADDAYE  DE  SAINT-PORT 

(Diocèse  de  Sens). 

551 

1185. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens,  pour  l’abbaye  de 

Saint-Port 

565 

PRIEUR  DE  SAINT-SAUVEUR  EN  PUISAYE. 

74 

1157. 

Traité  entre  le  prieur  de  Saint-Sauveur  en  Puisaye  et  le 

chapelain  de  Saint-Jean  du  même  lieu 

77 

ii 


67 


530 


TABLE  DES  CHARTES. 


Nos. 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

ARCHEVÊCHÉ  DE  SENS. 

72 

1156. 

Privilège  de  Louis-le-Jeune  pour  l’archevêque  de  Sens  . 

74 

111 

1160. 

Reconnaissance  solennelle  des  reliques  de  saint  Loup, 

archevêque  de  Sens 

120 

208 

1170. 

Lettre  du  roi  Louis-le-Jeune  portant  remise  du  droit  de 

procuration  à Saint-Julien 

226 

258 

1174. 

Accord  avec  Pierre  de  Courtenay 

255 

239 

1174. 

Association  entre  l’archevêque  de  Sens  et  l’abbé  de  Bon- 

neval  pour  la  seigneurie  de  Rousson 

256 

254 

1175. 

Charte  de  Guillaume,  archevêque  de  Sens,  portant  fon- 

dation  d’un  nouveau  village  au  territoire  de  Rousson. . 

272 

264 

1176. 

Charte  d’Henri  1er,  comte  de  Troyes,  autorisant  l’établis- 

sement  d’un  marché  à Brienon 

282 

265 

1176. 

Charte  de  Louis-le-Jeune  au  sujet  du  marché  de  Brienon. 

285 

324 

1185. 

Charte  du  roi  Philippe-Auguste  ratifiant  la  remise  du  droit 

de  gîte  à Saint-Julien 

541 

525 

1185. 

Privilège  du  roi  Philippe-Auguste,  en  faveur  de  l’arche- 

542 

428 

1191. 

Transaction  avec  l’abbaye  de  Saint-Germain-des-Prés,  au 

sujet  de  droits  de  procuration 

451 

Z|59 

1192. 

Exemption  du  droit  de  gîte,  donnée  par  Philippe-Auguste. 

444 

440 

1192. 

Traité  entre  l'archevêque  de  Sens  et  le  seigneur  de 

Champlost 

445 

465 

1196. 

Charte  de  l’archevêque  Michel,  pour  les  chanoines  de  sa 

chapelle  de  Sens , • • • 

474 

CHAPITRE  CATnÉDRAL  DE  SENS. 

54 

Ent.  1145  et  1158. 

Charte  de  l’archevêque  Hugues,  relative  à une  vente  ra- 

tifiéc  dans  l’église  neuve  de  Saint-Etienne  de  Sens. . . . 

58 

85 

1158. 

Bulle-privilége  du  pape  Adrien  IV 

92 

96 

1159-1168. 

Bref  du  pape  Alexandre  III,  pour  le  chevecier  de  l’église 

de  Sens 

1U5 

102 

Vers  l’an  1160. 

Partage  de  serfs  à Pont-sur- Yonne,  entre  le  Chapitre  et 

le  vicomte  Salon 

110 

103 

Vers  1160. 

Donation  à un  chanoine  de  Sens 

m 

141 

Vers  l'an  1165. 

Bulle  du  pape  Alexandre  III,  confirmative  de  droits  de 

A 

162 

6 avril  1165. 

Privilège  du  pape  Alexandre  III,  pour  l’autel  Saint- 

Pierre  de  la  cathédrale  de  Sens 

i/y 

165 

7 avril  1165. 

Privilège  général  du  pape  Alexandre  III 

180 

186 

1168-1177. 

Charte  de  l’archevêque  Guillaume,  pour  un  chanoine. . . 

204 

194 

1169-1176. 

Confirmation  par  l'archevêque  des  droits  du  préchantre 

sur  les  écoles  du  diocèse 

2 11 

210 

1170. 

Accord  entre  l’abbaye  Saint-Pierre-le-Yif  et  le  Chapitre 

1 

j au  sujet  de  serfs 

22  i 

G-  13*? 


TABLE  DES  CHARTES 


531 


Nos 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

209 

1170. 

Charte  du  doyen  et  du  Chapitre  relatant  un  accord  entre 
deux  chanoines 

226 

215 

Vers  l’an  1171. 

Charte  de  l’archevêque  Guillaume,  au  sujet  de  la  cheve- 
cerie  de  son  Chapitre 

251 

216 

1171. 

Charte  d’Eudes,  doyen  de  Sens,  au  sujet  des  dîmes  de 
vin  d’Avrolles 

252 

266 

1176. 

Charte  de  Louis-le-Jeune,  en  faveur  de  l’église  de  Sens. 

284 

267 

1176. 

Établissement  de  quatre  marguilliers  laïcs  dans  la  cathé- 
drale 

285 

268 

Ent.  1176  et  1193. 

Attestation  par  l’archevêque  Gui  d’une  donation  faite  à 
l’église  de  Sens 

286 

299 

1180. 

Charte  de  Guillaume,  archevêque  de  Reims,  en  faveur  du 
Chapitre 

518 

300 

1180. 

Sentence  de  l’archevêque  Gui,  au  profit  du  Chapitre  de 
Sens  

319 

552 

314 

1181. 

Charte  de  Guillaume,  archevêque  de  Reims  au  sujet  des 
droits  du  Chapitre  à Pont  

585 

1188. 

Charte  d’Henri,  comte  de  Champagne,  sur  les  décimes 
levées  sur  les  terres  du  Chapitre 

595 

386 

1188. 

Charte  de  l’archevêque  Gui,  au  sujet  de  l’église  de  Ville- 
neuve-sur-Yonne.  

394 

405 

1189. 

Fondation  des  quatre  chanoines  de  l’autel  Saint-Pierre, 
dans  la  cathédrale  de  Sens 

409 

423 

1190. 

Charte  de  Philippe-Auguste  sur  la  justice  du  Chapitre  à 
Pont-sur-Yonne 

427 

455 

1194. 

Charte  du  roi  portant  remise  du  droit  de  gîte  à Briare. .. 

466 

460 

1195. 

Charte  de  l’archevêque  Michel  pour  les  chanoines  de 
l’autel  Saint-Jean  de  Sens 

4C9 

464 

1196. 

Charte  de  l’archevêque  relatant  l’affranchissement  des 
habitants  de  Véron 

473 

484 

1198. 

Règlement  pour  le  service  des  marguilliers  de  la  cathé- 
drale de  Sens 

495 

485 

1198. 

Charte  de  Michel,  archevêque  de  Sens  pour  les  quatre 
chanoines  de  Saint-Jean 

495 

490 

Septembre  1199. 

Confirmation  par  le  roi  de  la  fondation  d’une  prébende 
dans  l’église  de  Sens 

500 

507 

Octobre  1200. 

Charte  des  officiaux  de  Sens  pour  les  chanoines  de  Notre- 
Dame  dans  la  cathédrale 

ABBAYÉ  SAINT-JEAN-LEZ-SENS. 

515 

53 

1142-1145. 

Charte  d’Hugues,  archevêque  de  Sens,  relatant  un  accord 
avec  Ansaut,  chevalier,  à Voisines 

58 

66 

1150  à 1159. 

Charte  de  l’archevêque  de  Sens,  relatant  la  donation  de 
la  moitié  de  la  dîme  de  Saint-Maurice  à Sens 

69 

86 

1158. 

Accord  avec  Salon,  vicomte  de  Sens,  sur  les  terres  de 
Lixy  et  de  Villethierry 

93 

5^2  TABLE  DES  CHARTES. 


Nos 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

1 11S 

Ent.  1160  et  1168. 

Donations  faites  à l’abbaye  Saint-Jean  par  Herbert  le  Roux 
qui  s’est  fait  chanoine 

124 

117 

Ent.  1160  et  1180. 

Vente  par  les  Templiers  d’une  terre  sise  à Sens 

126 

! 142 

1165. 

Charte  d’Hugues,  archevêque  de  Sens,  relatant  une  dona- 
tion faite  par  un  chevalier,  nommé  Daimbert,  et  les 
suites  de  cet  acte 

154 

1S8 

Vers  4164. 

Confirmation  par  l’archevêque  des  droits  de  l’abbaye  au 
revenu  d’une  prébende  dans  la  cathédrale  de  Sens.  . 

175 

225 

1172. 

Donation  d’églises  par  l’archevêque  de  Sens 

258 

255 

1175. 

Cession  de  biens  par  le  Chapitre  de  Sens  à l’abbaye 
Saint-Jean 

271 

269 

1176. 

Association  du  roi  au  revenu  de  la  terre  de  Lixy 

287 

501 

1180. 

Statuts  des  religieux  de  Flottin,  dépendant  de  l’abbaye  de 
Saint-Jean 

519 

424. 

1190. 

Cession  de  la  grange  de  Noslon  à titre  de  fief 

428 

466 

1496. 

Accord  avec  Dreux  de  Mello  à Voisines 

475 

ABBAYE  SAINT-PIERRE- LE-VIF  DE  SENS. 

40 

1112. 

Confirmation  des  privilèges  de  l’abbaye  de  Saint-Pierre- 
le-Vif  par  le  roi  Louis  VI 

44 

47 

Ent.  1129  et  1154. 

Accord  entre  l’abbaye  Saint-Pierre-le-Vif  et  les  Tem- 
pliers, au  sujet  de  Cérilly 

52 

175 

1167. 

Donation  par  Guérin,  vicomte  de  Sens,  de  droits  dans  la 
forêt  d’Othe 

192 

176 

1167. 

Charte  d’Henri,  comte  de  Troyes,  — reliques  données  par 
l’abbé  de  Saint-Pierre 

195 

187 

Ent.  1168  et  1176. 

Charte  de  l’archevêque  Guillaume,  portant  don  d’églises. 

204 

198 

25  janvier  1170. 

Privilège  général  du  pape  Alexandre  III 

214 

217 

1171. 

Charte  du  roi  Louis-le-Jeune,  au  sujet  de  moulins  sur  la 
Vanne 

255 

240 

117/1. 

Charte  d’Henri  1er,  comte  de  Troyes,  contenant  confir- 
mation de  droits  de  poids  à Bar  et  à Troyes 

257 

284 

15  avril  1179. 

Privilège  dn  pape  Alexandre  III,  au  sujet  du  patronage. 

505 

290 

1180. 

Charte  de  Guillaume  Ier,  comte  de  Joigny,  portant  don 
d’hommes 

509 

502 

1180. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens,  relatant  une  dona- 
tion  par  Ansaut  Bise-le-Mène 

522 

519 

1182. 

Privilège  général  du  roi  Philippe-Auguste 

557 

520 

1182. 

Charte  du  roi  Philippe-Auguste,  portant  obligation  de 
payer  les  dîmes  dues  à l’abbaye 

558 

1 447 

1195. 

Sentence  entre  l’abbaye  de  Saint-Pierre-le-Vif  et  le  curé 
de  Saint-Savinien  de  Sens.  . 

452 

| 449 

1195. 

Déclaration  royale  sur  les  hommes  qui  appartiennent  à 
l’abbaye  Saint-Pierre-le-Vif.  ...  

455 

TABLE  DES  CHARTES. 


533 


| Nos 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

rages  . 

ABBAYE  SAINT-REMY  DE  SENS. 

8 

Vers  1020. 

Charte  de  l’archevêque  Léothéric,  au  sujet  de  la  terre  de 
Cheny 

9 

9 

1058. 

Accord  avec  Fromond,  comte  de  Sens,  au  sujet  de  Vil  - 
liers-Boneux 

11 

10 

1059  ou  1060. 

Exemptions  par  les  rois  Henri  et  Philippe  Ie',  de  droits 
de  gîte  aux  Sièges 

12 

11 

Vers  1079. 

Accord  avec  Dreux,  fils  de  Bérenger,  au  sujet  de  la  terre 
des  Sièges 

15 

71 

Vers  1155. 

Accord  avec  l’abbaye  de  Preuilly,  au  sujet  des  dîmes  de 
Villeneuve 

75 

95 

1159. 

A 

Privilège  général  de  l’archeveque  de  Sens  confirmatif  des 
biens  de  l’abbaye 

105 

123 

1161. 

Accord  avec  l’abbé  de  Preuilly,  au  sujet  du  bois  du 
Normand 

152 

188 

1168-1176. 

Don  de  rentes  sur  les  églises  de  Vaudeurs  et  des  Sièges 
par  l’archevêque 

205 

505 

1180. 

Donation  par  Normand  de  Villeblevin  de  droit  de  garde 
à Villeneuve,  etc 

525 

526 

1185. 

Donation  faite  par  l’abbé  Etienne,  à son  monastère.  . . . 

545 

541 

Avant  1185. 

Déclaration  d’hommage  pour  la  terre  de  Cheny,  par  le 
seigneur  de  Seignelay - 

557 

404 

1189. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens,  relatant  un  accord 
avec  l’église  de  Saint-Sauveur.  . 

411 

, 475 

1197. 

Affranchissement  des  habitants  de  Vareilles  et  des  Sièges. 

482 

ABBAYE  SAINTE-COLOMBE  DE  SENS. 

81 

15  novembre  1157. 

Privilège  du  pape  Adrien  IV 

86 

119 

Vers  1161. 

Réception  de  reliques  de  saint  Loup  par  l’archevêque  de 
Sens 

128 

1 159 

1164. 

Bulle  du  pape  Alexandre  III,  à propos  de  la  dédicace  de 
l’église  de  Sainte-Colombe 

176 

164 

1165. 

Don  fait  par  Guérin,  vicomte  de  Sens 

182 

! 2 /il 

1174. 

Charte  de  l’archevêque  de  Sens , sur  les  dîmes  de 
Villeperrot 

258 

1 522 

1182. 

Echange  de  serfs  entre  l’archevêque  de  Sens  et  l’abbé  de 
Sainte-Colombe 

559 

461 

1195. 

Charte  de  Marie,  comtesse  de  Troyes,  relatant  une  dona- 
tion de  fief  à Champlay  et  à Longueron 

470 

467 

1196. 

Charte  contenant  hommage  du  fief  des  Epenards 

475 

; 468 

1196. 

Charte  de  Michel,  archevêque  de  Sens,  relatant  une  vente 
de  terre  à Sens 

476 

476 

1197. 

Donation  par  Daimbert  Carnifex 

485 

477 

Janv.  1196-1197. 

Confirmation  du  droit  de  patronage  sur  douze  églises, 
par  l’archevêque  de  Sens 

1 

484 

534 


TABLE  DES  CHARTES. 


N°s 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

486 

1198. 

Accord  avec  les  habitants  de  Michery 

496 

487 

1198. 

Donation  par  Bove  de  Joigny  de  droits  à Villeperrot.  . . 

497 

508 

1200. 

Charte  des  officiaux  de  Sens,  relatant  une  donation  de 
bois  à La  Chapelle-sur-Oreuse 

CURÉS  DE  SAINT-SAVINIEN  ET  DE  SAINT-ROMAIN  DE  SENS. 

514 

85 

1157-1166. 

Règlement  établi  entre  les  curés  de  Saint-Romain  et  de 
Saint-Savinien  de  Sens,  au  sujet  de  l’enterrement  de 
leurs  paroissiens  respectifs 

ABBAYE  DE  SAINT-MICHEL  DE  TONNERRE. 

90 

82 

1157. 

Donation  des  églises  de  Clieney t . . 

89 

118 

1160  à 1180. 

Charte  de  Gautier,  évêque  de  Langres,  relatant  diverses 
donations 

126 

129 

1162. 

Donation  de  moulins  par  Guillaume  IV,  comte  de  Nevers. 

140 

285 

1179. 

Bulle  générale  du  pape  Alexandre  111 

504 

506 

1179. 

Charte  de  Mathilde,  comtesse  de  Nevers,  au  sujet  de 
Clieney 

526 

521 

1182. 

Charte  de  Renaud  de  Nevers,  ratifiant  la  fondation  faite 
par  la  comtesse  Mathilde 

559 

565 

1186. 

Charte  de  Manassès,  évêque  de  Langres,  au  sujet  de  Sain t- 
Vinnemer 

373 

699 

Vers  1200. 

Bulle  du  pape  Innocent  111  sur  les  dîmes  novales.  . . . 

506 

509 

Octobre  12C0. 

Charte  du  comte  de  Troyes  portant  don  de  rente  sur  le 
droit  d’entrée  des  vins  à Troyes 

MONASTÈRE  DE  VALPROFONDE, 

(Ordre  de  Prémontré,  diocèse  de  Sens,  fondé  au  xnc  siècle.) 

514 

372 

1187. 

Charte  de  la  reine  Adèle  pourle  monastère  de  Valprofonde. 

CHAPITRE  DE  TOURS. 

580 

529 

1184. 

Charte  de  Manassès,  évêque  de  Langres,  relatant  un  ac- 
cord avec  Clarembaud  de  Noyers 

CHAPITRE  SAINT-MARTIN  DE  TROYES. 

546 

224 

1172-1176. 

Charte  de  l’archevêque  Guillaume  confirmative  du  droit 
de  présentation  à la  cure  de  Neuvy 

ABBAYE  DE  VAULUISANT. 

259 

46 

1er  avril  1129. 

Donation  par  dame  Colombe  d’Eglény,  d'une  dîme  à 
Courgenay 

51 

48 

Ent.  1129  et  1142. 

Donation  par  Adelelme  de  Sens,  chevalier,  de  droits  à 
Lailly 

55 

55 

Ent.  1145  et  1168. 

Donation  par  Foulques  de  Lailly 

59 

88 

15  mars  1158-1159. 

Donation  par  Josbert  de  Villemaur 

95 

97 

Avant  1160. 

Bail  de  terres  à des  habitants  de  Lailly 

105 

TABLE  DES  CHARTES. 


535 


Nos 

DATES 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

125 

1161. 

Donation  par  Isnard,  vicomte  de  Joigny 

154 

126 

1161. 

Donation  par  Herbert  deSormery,  de  ses  droits  àCérilly. 

154 

143 

22  novembre  1165. 

Privilège  général  du  pape  Alexandre  III 

156 

144 

1163. 

Charte  du  roi  Louis-Ie-Jeune,  portant  exemption  de  péage. 

159 

168 

1166. 

Donation  par  Geoffroy  Strabon  de  Villemaur 

186 

178 

1167. 

Charte  d’Henri,  évêque  de  Troyes,  relatant  une  donation 
d’Itier  de  Courceaux 

195 

189 

Vers  1168. 

Réception  de  dame  Iloudarde,  à titre  de  pensionnaire.  . 

205 

270 

1176. 

Charte  d’Henri,  comte  de  Troyes,  relatant  la  vente  de  la 
maison  de  Cbevroy,  par  l’abbé  de  l’Arrivour.  .... 

288 

327 

1185. 

Charte  d’Ansaut  de  Trainel,  relatant  une  cession  de  droits 
à Villeneuve-sur-Vanne 

544 

341 

1184. 

Charte  de  Manassès,  évêque  de  Troyes,  au  sujet  des 
réclamations  d’Herbert  de  Payen 

555 

342 

1184. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens,  constatant  une  vente 
par  Humbert  de  Gourion 

556 

543 

1184. 

Donation  par  les  sires  de  Trainel 

357 

364 

1186. 

Reconnaissance  par  des  habitants  de  Séant,  en  faveur  de 
l’abbaye 

574 

587 

1188. 

Donation  par  Jacques  des  Sièges 

594 

469 

1196. 

Jugement  prononcé  par  Ermance,  dame  de  Trainel.  . . 

477 

488 

1198. 

Charte  d’Ansaut  de  Trainel,  au  sujet  des  mines  de  fer 
de  la  forêt  de  Luisant 

498 

489 

Décembre  1198. 

Bail  à vie  de  la  grange  d’Armentière 

499 

496 

Juin  1199. 

Charte  de  Thibaut,  comte  de  Troyes,  constatant  la  dona- 
tion de  la  terre  de  Waroy 

504 

497 

Juillet  1199. 

Donation  par  Thibaut,  comte  de  Troyes,  de  droits  dans 
la  forêt  d’Othe.  . 

AÜBAYE  DE  VÉZELAY. 

505 

4 

6 janvier  868. 

Confirmation  de  la  fondation  du  monastère  de  Vézelay, 
par  Charles-le-Chauve 

4 

58 

Novembre  1105. 

Privilège  du  pape  Pascal  II 

59 

250 

1175  à 1199. 

Notices  de  pièces  concernant  l’abbaye  de  Vézelay.  . . . 

246 

304 

2 août  1180. 

Charte  de  Guillaume,  évêque  d’Auxerre,  relatant  la  ces- 
sion faite  par  Geoffroy  d’Arcy,  des  dîmes  de  Mailly.  . 

524 

500 

Vers  1200. 

Accord  entre  les  bourgeois  et  l’abbé  de  Vézelay 

PRIEURÉ  DE  VIEUPOU. 

(Ordre  de  Grammont,  diocèse  de  Sens,  fondé  vers  l’an  1170). 

507 

212 

1170. 

Charte  d’Elisabeth,  dame  de  Toucy 

229 

226 

1172. 

Charte  de  fondation  du  prieuré  de  Vieupou  par  Dreux  de 
Mello  et  sa  femme 

242 

536 


TABLE  DES  CHARTES. 


N"s 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

LÉPREUX  DU  POPELIN  A SENS. 

146 

25  décembre  1165. 

(Fondés  au  XIIe  siècle). 

Privilège  du  pape  Alexandre  III 

161 

196 

1169 

Confirmation  par  le  roi  Louis  Vil  de  dons  faits  aux  lé- 
preux  

212 

540 

1184. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens,  relatant  un  accord 
avec  les  bouchers  de  Sens 

554 

562 

1186. 

Donation  par  Philippe-Auguste  aux  lépreux  de  Sens.  . . 

572 

448 

1195. 

Accord  entre  les  lépreux  de  Sens  et  les  habitants  de 
Nailly 

454 

LÉPREUX  DE  SOISY  ET  DE  VILLUIS.  MAISON-DIEU 

DE  TONNERRE. 

211 

1170. 

Charte  de  l'archevêque  de  Sens  pour  les  lépreux  de  Soisy. 

228 

451 

1191. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens,  pour  les  lépreux  de 
Villuis. 

456 

154 

1164. 

Règlement  pour  la  Maison-Dieu  de  Tonnerre 

169 

HOSPITALIERS  D’ACRE. 

177 

1167. 

Charte  d’Henri,  évêque  d’Autun,  pour  les  Hospitaliers 
d’Acre 

19Zi 

TEMPLIERS  DE  COULOURS,  DE  SAINT-BRIS,  DE  SAINT-MARC 

DE  LA  VESVRE,  ETC. 

291 

1180. 

Fondation,  par  Geoffroy  d’Arcy,  de  la  maison  des  Tem- 
pliers de  Saint-Bris 

510 

565 

1186. 

Charte  de  l’évêque  de  Langres  pour  les  Templiers  de 
Saint-Marc,  attestant  une  donation  de  biens  à Nuits.  . 

575 

405 

25  octobre  1189. 

Donation  par  Renaud  de  Grancey  aux  Templiers 

411 

406 

Vers  1190. 

Donation  par  Clarembaud  de  Noyers  aux  Templiers.  . . . 

412 

444 

5 août  1193. 

Traité  entre  les  Templiers  de  Coulours  et  les  moines  de 
Vauluisant 

450 

445 

1195. 

Charte  de  Garnier,  évêque  de  Langres,  pour  les  Templiers 
de  Saint-Marc  de  la  Vesvre 

451 

COMTES  D’AUXERRE  ET  DE  NEVERS. 

255 

1174. 

Traité  de  paix  entre  le  duc  de  Bourgogne  et  le  comte  de 
Nevers 

249 

265 

1176. 

Charte  de  Mathilde,  comtesse  de  Nevers,  pour  la  fonda- 
tion  de  l’anniversaire  de  son  mari 

282 

550 

1184. 

Charte  de  Philippe-Auguste,  pour  Pierre  de  Courtenay. 

547 

568 

Ent.  1185  et  1218. 

Liste  des  chevaliers  portant  bannière  sous  les  ordres  di 
comte  d’Auxerre 

577 

574 

1188. 

Ordonnance  de  Philippe-Auguste  portant  réglement  de 
la  monnaie  frappée  par  le  comte  de  Nevers 

585 

491 

Novembre  1199. 

Lettre  de  Philippe-Auguste  sur  le  traité  passé  entre  P.  de 
Courtenay  et  Hervé  de  Gien 

500 

TABLE  DES  CHARTES- 


537 


, 

j\os 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages.  ! 

492 

Octobre  1199. 

Traité  entre  le  roi  et  Hervé  de  Donzy,  au  sujet  du  mariage 
de  ce  dernier  avec  la  fille  de  Pierre,  comte  de  Nevers. 

COMMUNES,  VILLES  ET  HABITANTS  D’AUXERRE,  CHABLIS,  SENS, 
TONNERRE,  VILLENEU VE-l’ARCIIEVÊQUE  ET  VILLENEUVE-LE- 
ROI. 

501 

145 

1165. 

Privilèges  de  Lorris  donnés  par  le  roi  aux  habitants  de 
Viller.euve-le-Roi 

160 

225 

1172  et  1197. 

Privilèges  accordés  aux  habitants  de  Villeneuve-l’Arche- 
vèque  par  les  archevêques  de  Sens 

259 

242 

1174. 

Privilège  de  Gui,  comte  de  Nevers,  pour  les  bourgeois 
de  Tonnerre 

259 

245 

1175. 

Charte  de  Louis-le-Jeune,  au  sujet  de  l’établissement 
d’une  commune  à Auxerre 

265 

255 

1175. 

Accord  entre  le  roi  et  des  chevaliers,  au  sujet  des  cens 
de  Villeneuve-le-Roi 

274 

275 

1177. 

Charte  de  Louis-le-Jeune,  au  sujet  de  Villeneuve-sur- 
Vanne 

292 

561 

1186. 

Lettre  de  Philippe-Auguste,  concernant  la  commune  de 
Sens 

571 

; 575 

1187. 

Privilège  de  Philippe-Auguste  pour  les  habitants  de 
Voisines 

381 

575 

29  juillet  1188. 

Charte  de  Pierre,  comte  de  Nevers,  pour  les  habitants 
d’Auxerre 

585 

401 

1189. 

Fondation  de  la  commune  de  Sens  par  Philippe-Auguste. 

405 

402 

1189. 

Charte  du  maire  et  des  pairs  de  la  commune  de  Sens.  . 

408 

412 

1190. 

Déclaration  d’Henri  11,  comte  de  Champagne,  pour  les 
habitants  de  Chablis 

417 

445 

1195. 

Reconnaissance  de  Pierre,  comte  de  Nevers,  pour  les 
bourgeois  des  églises  d’Auxerre 

449 

450 

1194. 

Privilège  accordé  par  Pierre,  comte  de  Nevers,  aux  habi- 
tants d’Auxerre 

459 

459 

1195. 

Accord  entre  particuliers,  passé  devant  le  maire  de  la 
commune  de  Sens 

468 

50  i 

Septembre  12  0. 

Charte  de  Pierre,  comte  d’Auxerre  et  de  Tonnerre,  pour 
les  ouvriers  en  fer,  charpentiers,  etc 

509 

502 

1200. 

Confirmation  par  le  roi  des  privilèges  donnés  aux  habi- 
tants d’Auxerre,  par  le  comte  Pierre 

509 

505 

1200. 

Lettre  de  Philippe-Auguste,  au  sujet  du  dépôt  des  sels  à 
Auxerre 

510 

: 510 

Janvier  1200  [1]. 

Privilèges  de  Pierre,  comte  de  Tonnerre  et  d’Auxerre, 
pour  les  habitants  de  Tonnerre 

CHARTES  DONNÉES  A DIVERSES  PERSONNES. 

515 

1 2 

15  janvier  845. 

Donation  par  Cbarles-le-Chauve  à son  fidèle  Niveion.  . 

2 

0 

17  septembre  879. 

Il 

Précepte  du  roi  Louis  III  pour  son  fidèle  Baldric 

68 

7 

538 


TABLE  DES  CHARTES. 


M°s. 

DATES. 

OBJET  DES  CHARTES. 

Pages. 

30 

1141. 

Charte  de  Guillaume  H,  comte  de  Nevers,  en  faveur 
d’une  femme  nommée  Hélie 

86 

518 

1182. 

Approbation  par  le  roi  du  mariage  de  la  fille  de  Milon  de 
Champlost 

555 

516 

1188. 

Charte  de  Gui,  archevêque  de  Sens,  pour  Etienne  de 
Pierre-Pertuis 

589 

569 

1186. 

Charte  de  Marie,  comtesse  de  Troyes,  au  sujet  du  fief  de 
la  Ferté-Loupière 

oi 

00 

420 

Vers  1190. 

Testament  d’Haganon,  seigneur  d’Ervy 

424 

429 

1191. 

Testament  fait  par  Gui  de  Pierre-Pertuis,  mourant  à 
Acre 

455 

VOCABULAIRE  GEOGRAPHIQUE 


OBSERVATIONS. 


ar.  signifie  arrondissement,  — can.  canton,  — com.  commune,  — iiam.  hameau.  — f.  ferme.  — Quand  l’arrondisse- 
ment n’est  pas  indiqué,  c’est  qu’il  est  le  même  que  le  canton  et  réciproquement. 


A. 


Ablon,  255. 

Acermons,  104;  Aigremont,  com.  deSaint- 
Aignan,  Yonne,  can.  Pont-sur-Yonne,  ar. 
Sens. 

Agermons,  85  ; Aigremont,  Yonne,  can. 
Chablis,  ar.  Auxerre. 

Agermons,  155;  Aigremont,  voy.  Acer- 
mons, pag.  10A. 

Agliniacüs,  197;  Eglény,  Yonne,  can. 
Toucy,  ar.  Auxerre. 

Aii.eant  (église  de),  15A;  Aillant  sur  Mil- 
leron,  Loiret,  can.  Châtillon-sur-Loing,  ar. 
Montargis. 

Albonna,  in  comitatu  Tornodorensi , 9. 
Alt  a ripa,  586;  Hauterive,  Yonne,  can. 
Seignelay,  ar.  Auxerre. 

Ai.tissiodorüm,  527,  367,  480,  510;  Au- 
xerre, Yonne. 

Altisiodorensis  (comitatus),  547  ; comté 
d’Auxerre. 

Amiuaco  (ecclesia  de),  155,  181  ; Amillv 
(église  de),  Loiret,  can.  Montargis,  ar.  Or- 
léans. 

Ammonias,  2 ; pays  des  Amognes,  Mièvre, 
s’étendant  du  côté  d’Ouzouer,  Saint-Jean  des 
Amognes,  etc.,  ar.  Nevers. 

Anciacom  , in  pago  Tornodorensi , 2; 
Anc.y,  Yonne,  ar.  Tonnerre. 

Anciacum,  18  ; Ancy,  Yonne,  ar.  Tonnerre. 

Anerîæ  , 400  ; Asnières-en-Montagne  , 
Côte-d’Or,  can.  Laignes,  ar.  Châtillon-sur- 
Seine. 

Angi.ias,  in  pago  Avalinsi,  2 ; Angely, 
can.  Liste,  ar.  Avallon 


Anjorra  (ecclesia  de),  155,  181;  Angers 
(église  de),  Seine-et-Marne,  can.  Villiers- 
Saint-Georges,  ar.  Provins. 

Annai  (terra),  175;  Annay-la-Côfe,  Yonne, 
can.  et  ar.  Avallon. 

Annaio  (de),  387  ; Annay,  Nièvre,  can.  et 
ar.  Cosne 

Anneiacum,  5Zt6  ; Annay-la-Côte,  Yonne, 
can.  Avallon. 

Ansiaco-servili  (ecclesia),  504;  Ancy-le- 
Serveux  (église  de),  Yonne,  can.  Ancy-le- 
Franc,  ar.  Tonnerre. 

Awtonem,  2;  Anthonnay,  com.  Sarry, 
Yonne,  can.  Noyers,  ar.  Tonnerre. 

Antomjm,  in  pago  Nivernensi;  Anthicn, 
Nièvre,  can.  Corbigny,  ar.  Clamecy. 

Appenniacüm,  279  ; voy.  Apoignis. 

Apoignis,  472;  Appoigny,  Yonne-  can. 
Auxerre. 

Apugniacüm,  157  ; voy.  Apoignis. 

Arceia  (ecclesia  de),  204;  Arces  (église 
de),  Yonne,  can.  Cerisiers,  ar.  Joigny. 

Arcia,  Arceas  (villam),  505,  558,  459;  Ar- 
ces. Voy.  Arceia. 

Ardillos,  255;  Ardilliers,  com.  Bussy-le- 
Repos,  Yonne,  can.  Villeneuve-sur-Yonne, 
ar.  Joigny. 

Argentenay,  492  ; Argenlenay,  Yonne, 
can.  Ancy-le-Franc,  ar.  Tonnerre. 

Argenteolo  (de),  251  ; ArgenteuiR  Yonne, 
can.  Ancy-le-Franc,  ar.  Tonnerre. 

Argentolium,  18,  51,  261;  voy.  Argen- 
teolo. 


540 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 


Ariaco,  2;  Hery-les-Dompierre,  Nièvre, 
can.  Brienon,  ar.  Clamecy. 

Armentaria  (grangia),  139,  499  ; Armen- 
tières,  Aube,  com  Courmononcle,  can.  Aix- 
en-Olhe,  ar.  Troyes. 

Arseium,  147,  533  ; voy.  Arsi. 

Arsi,  502,  310,  443,  A63  ; Arcy-sur-Cure, 
Abonné,  can.  Vermanton,  ar.  Auxerre. 

Arsiacum,  74,  312,  472;  voy.  Arsi. 

Arthe,  489  ; Artre  (f.),  com.  Saint-Martin- 
sur-Armançon,  Abonne,  can.  et  ar.  Tonnerre. 

Artias,  216;  Arces,  voy.  Arceia. 

Artunniacum,  61  ; voy.  Artunnacum. 

Artunnacum,  27,  55  ; Arthonnay,  Abonne, 
can.  Crusy,  ar.  Tonnerre. 

Arvi,  66;  Arviaco  (de),  294;  Ervy,  Aube, 
chef-lieu  de  can.,  ar  Troyes. 

Arviail  (nemus),  415  ; Forêt  d’Hervaux, 
ar.  d’Avallon,  A’onne. 

Asr,  293  ; Aisy,  A'onne,  can.  Ancy-le-Franc, 
ar.  Tonnerre. 

Asinariæ,  40;  Asnières,  Yonne,  can.  de 
Vézelay,  ar.  Avallon. 

Asmantia  (rivière),  84  ; l’Armance,  rivière, 
affluent  de  l’Armançon , rive  droite  de 
l’Yonne. 

Ateas,  Ateis,  Ateio,  Athejs  (de),  70,  224, 
3Zi5;  Athie,  Yonne,  can.  Lisle,  ar.  Avallon. 

Ateias,  in  pago  et  fine  Tornodrinsi,  6 ; 
Athée  (F.),  com.  Tonnerre,  Yonne. 

Athæis  (ecclesiade),  504  ; Athée  (église  de), 
ferme,  com.  Tonnerre,  Yonne  ; voy.  Ateias. 

Aucep,  566,  586  ; Aucep,  com.  de  Saint- 
Bris,  Yonne,  can.  et  ar.  Auxerre,  (lieu  dé- 
truit). 

Aurivalle  (de),  97  ; Vaudeurs,  ATonne, 
eau.  Cerisiers,  ar.  Joigny. 

Aurosia  (flumen),  107  ; l’Oreuse,  rivière, 
affluent  de  l’Yonne,  rive  droite,  ar.  Sens, 
Yonne. 


Ausonis,  245  ; Auxon,  Aube,  can.  Ervy,  ar. 
Troyes  ; — Ecclesia,  505. 

Ausum  (fluviolumj,  175;  l’Aussenot,  ruis- 
seau qui  traverse  Saint-Léger,  Beauvilliers  et 
Bussières,  can.  Quarré,  ar.  Avallon,  Yonne. 

Autissiodorum  et  Autisiodortjm,  163,  245, 
266,  270,  501,  540,  555,  367,  585,  414,  449, 
472,  509;  Auxerre,  Yonne. 

Autissiodorensts  (civilas),  175;  ville  d’Au- 
xerre, Yonne. 

Autissiodero,  264;  voy.  Autissiodorum. 

Autissiodorensis  (episcopi  et  capitulum), 
76  : évêques  et  Chapitre  d’Auxerre.  Voy.  La 
table  des  chartes  classées  par  églises,  etc. 

Autissiodorensis  (abbatia  Sancti-Germani), 
8,  57,  42,  etc.;  abbaye  Saint-Germain  d’Au- 
xerre. Voy.  la  table  des  chartes  classées  par 
églises , etc. 

Autissiodorensis  (ecclesiæ  Sancti-Amato- 
ris,  Sancti-Eusebii,  Sancti-Gervasii  etSaneti- 
Pelri),  121, 142,  166,  266.  etc.;  églises  Saint- 
Amatre,  Saint-Eusèbe,  Saint-Gervais  et  Saint- 
Pierre  d’Auxerre.  Voy.  la  table  des  chartes 
classées  par  églises,  etc. 

Autissiodorensis  (abbatiæ  Sancti-Juliani  et 
Sancti-Mariani),  150,  165, 115,  etc.;  abbayes 
Saint  Julien  et  Saint-Marien  d’Auxerre.  Voy. 
la  table  des  chartes  classées  par  églises,  etc. 

Auxon,  216;  Auxon,  Aube,  ar.  Troyes. 

Avallone  et  Avalone  (de),  275,  545;  Aval- 
lon, Y’onne. 

Avalonensis  (ecclesia),  545,  él6  ; Avallon 
(église  de).  Voy.  la  table  des  chartes  classées 
par  églises,  etc. 

Avalun,  413  ; voy.  Avalone. 

Aveio  (monasterium  Sancti-Germani  de), 
586;  prieuré  de  Vay,  Loire-Inférieure,  can. 
Nozay,  ar.  Châteaubriant. 

àvenerms  (vinea  de),  489  ; climat  des  Vi- 
gnes-aux-Moines,  com.  Commissey,  Yonne. 


B. 


Bacerna,  441;  Bazarne,  Yonne,  can.  Ver- 
manton, ar.  Auxerre. 

Bac.hesio  (ecclesia  de),  filO  ; Beauchery, 
Seine-et-Marne,  can.  Villiers-Saint-Georges, 
ar.  Provins. 

Baciiy,  356;  Eachy,  commune  de  Serbon- 
nes,  Yonne,  can.  Sergines,  ar.  Sens  . 


Baium,  187  ; Béon, Yonne,  can.  et  ar.  Joigny. 

Baiserna,  Baserna,  71,  217  ; voy.  Bacerna. 

Baissi,  148;  Bessy,  Yonne,  can.  Verman- 
ton, ar.  Auxerre. 

Balanum  et  Belonus,  66,  294  et  489  ; Bal- 
not-la-Grange,  Aube,  can.  Chaource,  ar.  Bar- 
sur-Seine. 


VOCABULAIRE  GEOGRAPHIQUE.  541 


Balderias,  inpago  Avalensi,  2 ; Vaudrai), 
ferme,  com.  Luey-le-Bois,  Yonne,  can.  etar. 
Avallon. 

Baleneva , 587;  Belleneuve  , Côte-d’Or, 
can.  Mirebeau,  ar.  Dijon. 

Balneolum,  116,  156,  363,  452;  Bagneaux, 
Yonne,  can.  Villeneuve-rArclievêque,  ar. 
Sens. 

Balo,  294;  Balot,  Côte-d’Or,  can.  Laignes, 
ar.  Chàtillon-sur-Seine. 

Bania,  586;  Beine,  Yonne,  can.  Chablis, 
ar.  Auxerre. 

Baon,  294;  Yonne,  can.  Crusy,  ar.  Ton- 
nerre. 

Bar  (nemns),  218,  351,  472;  Forêt  de  Bar, 
com.  d’Auxerre,  Yonne. 

Barxeolæ,  477  : Bagneaux,  Yonne,  can. 
Villeneuve-l’Archevêque. 

Barneous  vde),  294;  Bagneux-la-Fosse, 
Aube,  can.  des  Riceys,  ar.  Bar-sur-Seine. 

Barro-super-sequanam  (ecclesia)  503;  Bar- 
sur-Seine,  Aube,  (église  de). 

Barrus,  215,  216,  257  ; Bar-sur-Aube, 
Aube. 

Baruth,  195;  Beyrouth,  Syrie. 

Baserna,  Basernia,  597,  471,  472;  voy. 
Bacerna. 

Basso,  157,  162.  359,  404,  416;  Bassou, 
Yonne,  can.  et  ar.  Joigny. 

Beiaco  (ecclesia  de),  484;  voy.  Beona. 

Beiscia  (terra),  158;  Beiscia,  territoire  près 
de  Villepied,  com.  Bussy-en-Othe,  Yonne, 
ar.  Joigny. 

Belchia,  Belcha  (riv.),  157, 197  ; Le  Beaul- 
che,  ruisseau  affluent  de  gauche  de  l’Yonne, 
ar.  d’Auxerre. 

Bellacalma  et  Bellacamma,  152,  446  ; Bel- 
lechaume,  Yonne,  can.  Brienon,  ar.  Joigny. 

Bella  Chauma,  171  ; voy.  Bellacalma. 

Belcirrum  (nemus),  149;  Beauciars  (forêt 
de),  com.  de  Vaudeurs,  Yonne,  can.  Ceri- 
siers, ar.  Joigny. 

Bellimontis  pons,  559,  588  ; Pont  de  Beau- 
mont, Yonne,  can.  Seignelay. 

Bellomonte-super-Yquaunam,  87  ; les  Sa- 
blons, climat  du  faubourg  d’Yonne,  com. 
Sens,  Yonne. 

Bellovisu  (grangia  de) , 294  ; Beauvoir 
(métairie  de),  Aube,  can.  Riceys, ar.  Bar-sur- 
Seine. 

Bellum-videre  (grangia),  172,  173,  202, 


291,  355;  voy.  Villa-Sicca;  Grange-Sèche, 
com.  Sougères,  Yonne,  can.  Saint-Sauveur. 

Belveerum  (grangia),  156;  Beauregard, 
ferme,  com.  Lailly,  Aronne,  can.  Villeneuve- 
l’Archevêque,  ar.  Sens. 

Beognia  (ecclesia  de),  410;  Bignon  (église 
de),  Loiret,  can.  Ferrières,  ar.  Montargis. 

Beona  (ecclesia),  484 ; Béon,  Yonne,  can. 
Joigny. 

Berneriæ,  158  ; Aube,  Bernières,  can.  et 
ar.  Nogent-sur-Seine. 

Bernonus,  27  ; Bernon,  Aube,  can.  Chaour- 
ces,  ar.  Bar-sur-Seine. 

Berovilla  et  Borovilea  (ecclesia  de),  155, 
181;  Boron,  can.  Fontainebleau,  ar.  Melun, 
Seine-et  Marne. 

Berri  (terra  de),  453  ; le  Berry. 

Bevro,  (vaIlis,molendinum,  etc  ), 67,  Zi90  ; 
vallée  moulin,  etc.,  sur  le  Brevon,  ruisseau 
affluent  de  droite  de  la  Seine,  Côte-d’Or, 
can.  Chàtillon-sur-Seine. 

Bitriacus  , Beïriacus  , 77 , 586  ; Bétry , 
Yonne,  can.  Vermanlon,  ar.  Auxerre,  (lieu 
détruit). 

Blaciacum,  inpago  Ternodrinsi ,2;  Blacy, 
Yonne,  can.  Lisle-sur-Serain,  ar.  Avallon. 

Blaenniacus,  Blagniaco  (ecclesia  de),  506, 
586;  Bligny-le-Carreau,  Yonne,  can.  Ligny, 
ar.  Auxerre. 

Blania,  207  ; voy.  Blagniaco. 

Blaniacus,  420;  Bleigny-en-Othe,  Yonne, 
can.  Brienon,  ar.  Joigny. 

Blanniaco  (eccl.  de),  153  ; voy.  Blaniacus. 

Blanniaco  (de),  40,  Blannay,  Yonne,  can. 
Vézelay,  ar.  Avallon. 

Blesmu,  66  ; voy.  Brevimuro. 

Boeleîum,  155;  Bouilly,  Yonne,  can.  Saint- 
Florentin,  ar.  Auxerre. 

Bohemias  (villa),  14. 

Boi  (ecclesia  de),  303. 

Boiliacus,  Booliacus,  84,  586  ; Bouilly, 
Yonne,  can.  Saint-Florentin,  ar.  Joigny. 

Bois-le-Roi  (église  de),  154;  Seine-et- 
Marne,  can.  Fontainebleau,  ar.  Melun. 

Boisserias,  412  ; Bussières,  Yonne,  can. 
Quarré,  ar.  Avallon. 

Bonortum,  136;  Bonnard,  Y’onne,  can.  et 
Joigny. 

Boolli,  189  ; voy.  Boiliacus. 


542 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 


Borellum  ; le  Ilay-Bureau,  can.  de  Sens. 
Yonne. 

Borinellis,  41  ; Bornel,  Oise,  can.  Méru, 
ar.  Beauvais. 

Bosciiet,  546;  Le  Bouchât,  métairie  dé- 
truite, corn.  Girolles,  Yonne,  can.  et  ar 
A vallon. 

Bosco-Regis  (ecclesia  de),  410  ; Bois-le-Roi, 
Seine-et-Marne,  can.  Fontainebleau,  ar. 
Melun. 

Bosculum  (grangia  de),  157;  Le  Bouchet, 
commune  de  Bazarne,  Yonne,  can.  Verman- 
ton,  ar.  Auxerre. 

Boscummun  (ecclesia  de),  238;  Boiscommun 
(église  de),  Loiret,  can.  Beaune-la-Rolande, 
ar.  Pithiviers. 

Bracagenulli  , 294  ; Bragelogne  , Aube, 
can.  des  Riceys,  ar.  Bar-sur-Seine. 

Braainnaîcum  (apud),  271  ; voy.  Brahanai. 

Brahanat,  181  ; Brannay,  Yonne,  can.  Ché- 
roy,  ar.  Sens. 

Braicum  etBRAiUM.  87,  155,  211  ; Bray-sur- 
Seine,  Seine-et-Marne,  ar.  Provins;  — (ec- 
clesia de),  181  ; — Bray,  119. 

Branai  (ecclesia  de),  155;  voy.  Braannai- 
cum. 

Breciiot.t,  Brichoü,  moulins  à Auxerre, 
Yonne,  168,  198. 

Breisola  (ecclesia  de),  155;  Brezolles,  lieu 
détruit,  corn.  Mousseaux,  Seine-et-Marne, 
can.  Bray,  ar.  Provins. 

Bretenensis  (vallis),  45  ; vallée  de  Berce- 
nay,  Aube,  can.  Estissac,  ar.  Troyes. 

Bretiniaco  et  Britiniacus  (ecclesia  de), 
586,  587;  voy.  Bretenensis  (vallis). 

Brevimuro  fde),  294;Brémur,  Côte-d’Or, 
can.  et  ar.  Châtillon-sur-Seine. 

Briciacus,  511;  Brécy,  com.  Charbuy, 
Yonne,  can.  et  ar.  Auxerre. 

c. 


Briennium,  285;  voy . Brienno. 

Brienno,  152,  199,  548,  444,446;  Brienon, 
Yonne,  ar.  Joigny. 

Brionio  (ecclesia  de),  410  ; Brion,  Yonne, 
can.  et  ar.  Joigny. 

Brueria  (nemus),  586  ; forêt  de  Bruyère, 
com.  Saint-Georges,  Yonne,  can.  et  ar. 
Auxerre. 

Bruerra,  Brueria  (ecclesia  de),  155,  181  ; 
— (villa),  466;  Briare,  Loiret,  can.  Pui- 
seaux,  ar.  Pithiviers. 

Brulium,  489;  le  Breuil  près  Ervy,  Aube, 
ar.  Troyes. 

Budlis  (ecclesia  de),  41  ; Bulles,  Oise,  can. 
etar.  Clermont. 

Buissiaco  (ecclesia  de),  280  ; Bussy-en- 
Othe,  Yonne,  can.  Brienon,  ar.  Joigny. 

Bunio,  171;  Beugnon,  com.  Pontigny, 
Yonne,  can.  Ligny,  ar.  Auxerre. 

Burgonnio  (ecclesia  de),  40;  Bourgogne 
(église  de),  ham.,  com.  Mirebeau,  Arienne, 
ar.  Poitiers. 

Burs,  64,  135,  296,  564  ; Bœurs,  Yonne, 
can.  Cerisiers,  ar.  Joigny. 

Buscei,  254;  lieu  détruit  sur  Quarré-les- 
Tombes,  Yonne,  ar.  Avallon. 

Bussiacum,  95,  296,  414;  voy.  Buissiaco, 
Bussy-en-Othe. 

Bussiacum  (apud),  255  ; Bussy-le-Repos, 
Yonne,  can.  Villeneuve-sur-Yonne,  ar.  Joi- 
gny. 

Busson,  254;  Bousson,  com.  Quarré-les- 
Tombes,  Yonne,  ar.  Avallon. 

Bussy-en-Othe,  131;  Yonne,  can.  Brienon, 
ar.  Joigny. 

Butiacus,  545;  le  Buisson,  com.  Angely, 
Yonne,  can.  Lisle,  ar.  Avallon. 


Cabueiacus,  Cabi-eius,  49,  586;  Chablis, 
Yonne,  ar.  Auxerre. 

Cacenniacum,  52  ; Chacenay,  Aube.,  can. 
Essoyes,  ar.  Bar-sur-Seine. 

Cachiniaco  (villaj ,inpago  Tornotrinsi ,3; 
Chichée,  Yonne,  can.  Chablis,  ar.  Auxerre. 

Calcz  et  Calz,  172  et  175,  Chau,  ham.  de 
Menzoque  de  Froi,  com.  Dhun-les-Places, 
Nièvre,  can.  Lormc,  ar.  Clamecy. 


Cai.mbus  (foresta  de),  255  : voy.  Calcz. 

Calmæ,  67,  le  Charme,  com.  Balnod-la- 
Grange,  Aube,  can.  Chaource,  ar.  Bar-sur- 
Seine.  Voy.  Charmi. 

Camelli  (molendinum),  504;  Moulin  situé 
sur  Tonnerre,  Yonne. 

Campaniaci  (villa),  505;  Champigny,  Aube, 
can.  Arcis-sur-Aube. 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE.  543 


Campiniacum,  276;  les  Dumonts,  com.  de 
Monéleau,  Yonne,  can.  et  ar.  Auxerre. 

Campinol,  220;  Champignelles  , Yonne, 
can.  Bléneau,  ar.  Joigny. 

Campis  (de),  586,  489  ; Champs,  Yonne, 
can.  Auxerre. 

Campoleviæ  (domus),  172  ; Champlive,  lieu 
détruit,  com.  Massangis,  climat,  cadastre 
section  G ; Yonne,  can.  Lisle,  ar.  Avallon. 

Campo-Pagam  (de),  193  ; Champien,  com. 
Pontaubert,  can.  et  ar.  Avallon. 

Campo-Senix,  132;  Champ-Vieux,  climat, 
com.  Sougères,  Yonne,  can.  Saint-Sauveur, 
ar.  Auxerre. 

Campum-Repertdm  (apud'i,  171  ; Champ- 
trouvé,  métairie,  com.  Germigny,  Yonne, 
can.  Saint-Florentin,  ar.  Auxerre. 

Campus-walo,  19;  Champvallon,  Yonne, 
can.  Aillant,  ar.  Joigny. 

Caniacus,  89,  504,  526,  338  ; Cheney, 
Yonne,  can.  et  ar.  Tonnerre. 

Cantniacus,  10,  104;  Cheny,  Yonne,  can. 
Seignelay,  ar  Auxerre. 

Canliaci  (de),  229;  Champlay  , Yonne, 
can.  et  ar.  Joigny. 

Cantugalli  (ecclesia  de),  133,  181;  Chan- 
tecocq,  Loiret,  can.  Courtenay,  ar.  Mon- 
targis. 

Canvalo,  117;  voy.  Campus-walo. 

Capella,  104,  523  ; La  Chapelle  près  Vil- 
len.-la-Guiard, Yonne,  can.  Pont-sur-Yonne. 

Capella-super-Orosam,  484,  514;  La  Cha- 
pelle-sur-Oreuse,  Yonne,  can.  Sergines,  ar. 
Sens. 

Capetas,  86  ; le  Chapeau,  com.  de  Sens, 
lieu  détruit,  Yonne,  can.  et  ar.  Sens. 

Caplegiæ,  489;  Chablis.  Voy.  Capleiensis. 

Capleiensis,  6 ; Chablis,  Yonne,  ar.  Au- 
xerre. 

Cappa,  305  ; La  Chappe,  (ferme),  com.  de 
Tonnerre,  Yonne. 

Cappas,  in  yacjo  Avalinsi,% 

Cappella,  157,  218  ; La  Chapelle,  com.  de 
Venoy,  Yonne,  can.  et  ar.  Auxerre. 

Carboneriæ,  172;  Charbonnières,  Yonne, 
ham.,  com.  Magny,  can.  et  ar.  Avallon. 

Carcheium,  107;  Guerche,  moulin,  com. 
Jaulne,  Seine-et-Marne,  can.  Bray,  ar.  Pro- 
vins. 

Careaco,  Carree  et  Carreia,  2,  427,  431  ; 
Quarré-les-Tombes,  Yonne,  ar.  Avallon. 


Carmeio  (de),  386  ; Charmoy,  Yonne,  can. 
et  ar.  Joigny. 

Carmo  (de),  29/t  ; voy.  Calmæ. 

Carriacus  , 304  ; Charrey  , aujourd’hui 
simple  moulin,  com.  Marolles,  Aube,  can. 
Chaource.  ar.  Bar-sur-Seine. 

Cassaniola,  in  pago  Avalinsi,  2 ; Chassi- 
gny,  com.  Avallon,  Yonne. 

Casseaco,  2 ; Cussy-les-Forges, Yonne,  can. 
Avallon. 

Casseium,  25;  Chassey,  Côte-d’Or,  can. 
Semur. 

Casteluz.  173;  Chastellux,  Yonne,  can. 
Quarré,  ar.  Avallon. 

Castri-Fliscardi  (ecclesia),  40  ; 

Castrolucii  (de),  509;  voy.  Casteluz. 

Castrum-Censorium,  3l7,  473;  Châtel-Cen- 
soir,  Yonne,  can.  Vézelay,  ar.  Avallon. 

Castrum-Novum,  77  ; Chàteauneuf  au  Val 
de  Bargis,  Nièvre,  can.  Donzy,  ar.  Cosne. 

Castrum-Rainardi,  388  ; Château-Renard, 
Loiret,  ar.  Montargis. 

Cathjniaco  (ecclesia  de),  87  ; La  Chapelle- 
sur-Seine,  ancien  prieuré,  com.  Chatenay, 
Seine-et-Marne,  can.  Dannemarie,  ar.  Pro- 
vins. 

Cavannæ,  587  : Chevannes,  Yonne,  can. 
et  ar.  Auxerre. 

Cavanniaco  (grangia  de),  257;  Chevigny, 
ham.  com.  d’Etais,  Yonne,  can.  Saint-Sau- 
veur, ar.  Auxerre. 

Cavannis  (de),  173 ; Chevannes  , com. 
Saint-André-en-Terre-Plaine,  Yonne,  can. 
Guillon,  ar.  Avallon. 

Cecunias,  inpago  Ternodrinsi , 2;  La  So- 
gne,  com.  Percey,  Yonne,  can.  Flogny,  ar. 
Tonnerre. 

Ceretlle,  Cerilli,  Ceriliacus,  297,  355, 
574,  450;  Cérilly,  Yonne,  can.  Cerisiers,  ar. 
Joigny. 

Chaale,  505;  Chesley,  Aube,  can.  Chaour- 
ce, ar.  Bar-sur-Seine. 

Chableia,  Chableium,  Chableiæ,  257,  346, 
569,  579,  417,  457,  438,  488  ; Chablis, Yonne , 
ar.  Auxerre.  Voy.  Cableiacus. 

Chableis  (ecclesia  Sancti-Martini  de),  5, 
198;  église  et  chapitre  Saint-Martin  de  Cha- 
blis. Voy.  la  table  des  chartes  classées  par 
églises,  etc. 

Chablies,  Chablis,  295,  482  ; voy.  Cha- 
bleia. 

Chaineio  (de),  425;  Cheney.  Voy.  Caniacus. 


544 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 


Chaleci,  483;  aujourd’hui  Salecy,  climat, 
corn.  Gron,  cadastre  section  B,  Yonne,  can. 
Sens. 

Chalete  (castrum),  1S9;  Chalette,  Aube, 
can.  Chavanges,  ar.  Arcis. 

Challiacum,  Ciialleium,  84,  552  ; Chailley, 
Yonne,  can.  Saint-Florentin,  ar.  Auxerre. 

Chalmes,  473. 

Ghalosa,  1A9  ; Chailleuse,  com.  de  Senan, 
Yonne,  can.  Aillant,  ar.  Joigny. 

Chamceriæ,  490. 

Chameso,  294  ; Chamesson  , Côte-d’Or  , 
can.  et  ar.  Châtillon-sur-Seine. 

Chamlay,  470;  Champlay,  Yonne,  can. 
Joigny. 

Chamlot  (ecclesia  de),  133;  Champlost, 
Yonne,  can.  Brienon,  ar.  Joigny. 

Champain  276;  Champien.  Voy.  Campus- 
paganus. 

Chajipcueil  (église  de),  134,  Seine-et-Oise, 
can.  et  ar.  Corbeil. 

Champtrove  (grangia)  334;  voy.  Campus- 
Repertus. 

Changiacus,  343  ; Changy,  Côte-d’Or,  com. 
Epoisses,  can.  et  ar.  Semur. 

Ciianleias  (apud),  5A6;  Champlay,  Yonne, 
can.  et  ar.  Joigny. 

Chanlive,  403  ; voy.  Campoleviæ. 

Ciiaislo  (capclla  de),  182;  Champlost, 
Yonne,  can.  Brienon,  ar.  Joigny. 

Chanloth , 83,  118,  201;  Champlost, 
Yonne,  can.  Brienon,  ar.  Joigny. 

Chanvalun,  256;  voy.  Campus-walo. 

Charantenai  (ecclesia  de),  24Zi;  Charen- 
tenay  (église  de),  Yonne,  can.  Coulange-la- 
Vineuse,  ar.  Auxerre. 

Charbuia,  265,  511  ; Charbuy,  Yonne,  can. 
d’Auxerre. 

Charci,  591. 

Charmei  (grangia),  475;  Charmoy,  ferme, 
com.  Mailly-Château,  Yonne,  can  Coulan- 
ges-sur-Yonne,  ar.  Auxerre. 

Charmi  (grangia)  489  ; le  Charme,  com. 
Balnot  la-G  range,  Aube,  can.  Chaource,  ar. 
Bar-sur-Seine. 

Charmoi,  245;  Charmoy,  Abonné,  can.  Joi- 
gny. 

Cuasere  et  Ciiaseriacus,  294.  490;  Chaze- 
rey,  Aube,  can.  Chaource, ar.  Bar-sur-Seine. 


Ciiassi,  475;  Chassy,  Yonne,  can.  Aillant, 
ar.  Joigny. 

Chateluz,  254;  voy.  Casteluz. 

Chaucepia,  275  ; Cochepie  (moulins),  com. 
de  Villeneuve-le-Roi,  Yonne,  ar.  Joigny. 

Chesis  (de),  87 ; les  Chaises,  ham.  com. 
d’Ermé,  Seine-et-Marne,  can.  Bray,  ar.  Pro- 
vins. 

Cheu,  190  ; Chéu,  Yonne,  can.  Saint-Flo- 
rentin, ar.  Auxerre. 

Ciievereio  et  Cheveroia  (de),  123,  288. 

Chevroy  (grange  de),  288;  Chevroy,  lieu 
détruit,  com.  de  Pailly,  can.  Villeneuve-l’Ar- 
chevêque. 

Chiciieri  (ad),  245;  Chichery,  Yonne,  can. 
et  or.  Joigny. 

Chiciiiæ,  467  ; Chichée,  Yonne,  can.  Cha- 
blis, ar,  Auxerre. 

Chichiriacus,  244,249,  448;  voy.  Chicheri. 

Chimili,  270;  Chemilly-près-Seignelay , 
Yonne,  can.  de  Seignelay,  ar.  Auxerre. 

Ciustri,  472  ; Chitry,  Yonne,  can.  Chablis, 
ar.  Auxerre. 

Chora  (fluvium),  463;  la  Cure,  rivière, 
affluent  de  l’Yonne,  rive  droite,  ar.  Avallon. 

Ciioræ  (abbatia),  62;  abbaye  de  Chore,  com. 
Domecy-sur-Cure,  Yonne,  can.  Vézelay. 

Churcum,  245;  Courson,  Yonne,  ar.  Au- 
xerre. 

Ciconi as,  in  pago  Tornadrinsi,  8;  voy. 
Cecunias. 

Ciriliacum,  Cirilliacl'm,  52, 159  : voy . Ce- 
riliacum. 

CiRiLLEi(territorium),159;  foi/.Ceriliacum. 

Ciris,  587;  Cirey,  Côte-d’Or.  can.  Poulail- 
ler, ar.  Dijon. 

Clamicj,  455,  Clamecy,  Nièvre. 

Claromonte  (ecclesia  Sanctæ-Mariæ  Mag- 
dalenæ  de),  40;  église  de  la  Madelaine  près 
Clermont-Ferrand,  Puy-de-Dôme. 

Ci.avisy,  590;  Clavisy,  com.  Noyers,  Yonne, 
ar.  Tonnerre. 

Coblenis  (de),  40;  Coublanc,  Saône-et- 
Loire,  can.  Chauffailles,  ar.  Charolles. 

Cochepie,  A19;  (moulin),  Cochepie,  sur 
Villeneuve-le-Roi  ; voy.  Chaucepia. 

Colannum,  26  , Collan,  Yonne,  can.  Ton- 
nerre. 

Colaorium,  105  ; Coulours,  Yonne,  can. 
Cerisiers,  ar.  Joigny. 


545 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 


Coleingiæ,  479;  Coulanges-les-Vineuses, 
Yonne,  ar.  Auxerre. 

Colleum,  357  ; Courlon,  Yonne,  can.  Ser- 
gines,  ar.  Sens.  Voy.  Coorlon. 

Colombariis  (de),  294;  Coulmiers-le-Sec, 
Côte-d’Or,  can.  et  ar.  Châtillon-sur-Seine. 

Coi.oors,  450;  Coulours,  Yonne,  can.  Ceri- 
siers, ar.  Joigny. 

C.olumberiæ,  408;  Collemiers,  Yonne,  can. 
Sens. 

Coluniæ  , 475;  Coulanges-les-Vineuses, 
Yonne,  ar.  Auxerre. 

Commisci acense  (fine), in  paya  Tornodrinsi, 
fi  ; Commissey,  Yonne, can.  Crusy,  ar.  Ton- 
nerre. 

Compigny  (église  de),  154;  Yonne,  can. 
Sergines,  ar.  Sens. 

Con  (ecclesia  de),  505. 

Cona  et  Conada,  76,  502;  Cosne,  Nièvre. 

Contest  (nemus),  190;  Contest  (forêt), 
can.  de  Ligny,  Yonne,  ar.  Auxerre. 

Coorlon,  87  ; Courlon,  Yonne,  can.  Sergi- 
nes, ar.  Sens;  — Courlon  (église  de),  477. 

Cora,  555  ; — Cure,  468  ; la  Cure,  rivière, 
affluent  de  droite  de  l’Yonne. 

Corbegni , 455;  Corbigny,  Nièvre,  ar.  Cla- 
niecy. 

Corbeil,160;  Seine-et-Oise,  ar.  Versailles. 

Corbiniachs,  2 ; Corbigny  ; Nièvre,  ar. 
Clamecy. 

Corchegre,  294;  Coussegré,  Aube,  can. 
Chaource,  ar.  Bar-sur-Seine. 

Corcon  et  Corcum,  200,  251;  Courson, 
Yonne,  ar.  Auxerre. 

Corgenai  et  Courgenay.  505;  Courgenay, 
Yonne,  can.  Villeneuve-rArcbevêque , ar. 
Sens. 

Corloun,  556;  Courlon,  Yonne,  can.  Ser- 
gines, ar.  Sens. 

Cornacum  , 408  ; Cornant , Yonne,  can. 
Sens. 

Cort  (fiuvium),  3 ;voy.  Cora. 

Cosa  427  ; le  Cousin,  rivière,  affluent  de 
la  Cure,  rive  droite. 

CREciAci(in  territorio),  171  ; Crécy, ferme, 
coin.  Avrolles,  Yonne,  can.  Saint-Florentin, 
ar.  Auxerre. 

Cren,  125,  124,  472 ; Crain,  Yonne,  can. 
Coulanges-sur-Yonne,  ar.  Auxerre. 


Crèvent,  Crevenz.  122,  151,  386,  475; 
Cravan, Yonne,  can.  Vermanton,  ar.  Auxerre. 

Crientum,  85;  le  Créanton,  ruisseau,  af- 
lluent  de  l’Armançon,  rive  gauche. 

Crisennonis  (monasterium),  54,  524,  472  ; 
Crisenon  (monastère),  O.  S.-B.,  com.  de  Pré- 
gilbert,  Yonne,  can.  Vermanton,  ar.  Au- 
xerre. Voy.  la  table  des  chartes  classées  par 
églises , etc. 

Crisennum,  Crisinnium,  54,  72;  voy.  Cri- 
senno. 

Cruseius,  Crusiacus,  225,281  ; — ecclesia 
504.  — Crusy,  472  ; Crusy,  Yonne,  ar.  Ton- 
nerre. 

Crux-Giraudi,  476;  la  Croix-Giraut,  com. 
Sens,  Yonne. 

Cudot,  Cudotium  et  Cudotum,81,  347,  Ô18, 
422,  512;  Cudot,  Yonne,  can.  Saint-Julien, 
ar.  Joigny. 

Cudoto  (canonici  de),  chanoines  de  Cudot, 
418.  Voy.  la  table  des  chartes  classées  par 
églises,  etc. 

Culturis  (de),  522  ; les  Couturières  (au- 
jourd’hui sentier),  com.  Paroy-sur-Tholon, 
Yonne,  can.  Joigny. 

Cumissi aco  (de),  294  ; voy  Commisciacense. 

Curcellis  (de),  195;  Courceaux,  Yonne, 
can.  Sergines,  ar.  Sens. 

Curcesecreta  (de),  127  ; Coussegré,  Aube, 
can.  Chaource,  ar.  Bar-sur-Seine. 

Curchinum,  261;  voy.  Corcon. 

Cure  (ecclesia).  455;  Chore,  (abbaye  O. 
S.-B.,  diocèse  d’Autun),-  com.  de  Domecy- 
sur-Cure,  Yonne,  can.  Vézelay.  ar.  Avallon. 

CURGENEIUM  et  CüRGENETUM,  51,  157  ; COUl’- 
genay,  Yonne,  can.  Villeneuve-l’Archevêque, 
ar.  Sens. 

Curia- .Monunculi  (ecclesia  de),  155,  181  ; 
Courmononcle,  Aube,  can.  Aix-en-Othe,  ar. 
Troyes. 

Cursegradu  (villa  de),  504,  505;  voy.  Cur- 
cesecreta. 

Curtiniacum,  211;  Courtenay,  Loiret,  ar. 
Montargis. 

Curtis-Arnulpiii,  586  ; Coutarnoult, Yonne, 
can.  L’Isle,  ar.  Avallon. 

Curtisgeneium,  55  ; voy.  Curgeneium. 

Cuseus,  50,  51  ; Cusy,  Yonne,  can.  Ancy- 
le-Franc,  ar.  Tonnerre. 

Cusiacum,  Cuv,  87,  477;  Cuy,  Yonne,  can. 
Pont-sur-Yonne,  ar.  Sens. 


II 


69 


546  VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 

Cusiri,  587  ; Cuserey,  com.  Bezuotte,  Côte-  Cussi,  58G  ; Cussy  (lieu  détruit),  com.  Cour- 
d’Or,  can.  Mirebeau,  ar.  Dijon.  gis,  Yonne,  can.  Chablis,  ar.  Auxerre. 

Cyrilleum,  155;  voy.  Ceriliacus. 

ï). 


Daimmonte  (ecelesia  de),  155  ; Dixmont, 
Yonne,  can.  Villeneuve-le-Roi,  ar.  Joigny. 

Danamaria,  87 ; Dammarie,  Seine-et-Marne. 

Degantiaco,  in  pago  Avalinsi,  2 ; Dissan- 
gis,  Yonne,  can.  L'Isle,  ar.  Aval  Ion. 

Deiloci  (abbatia) , 94;  abbaye  de  Dilo, 
Yronne,  can.  Brienon,  ar.  Joigny.  Voy.  la 
table  des  chartes  classées  par  églises , etc. 

Deilocum  (apud),  548,  549  ; Dilo,  Yonne, 
can.  Cerisiers,  ar.  Joigny. 

Denemone,  425  ; Dannemoine,  Yonne,  can. 
Tonnerre. 

Diaint,  87  ; Seine-et-Marne,  can.  Lorrez-le- 
Bocage,  ar.  Fontainebleau. 

Digia,  129,  145,  268,  586;  Diges,  Yonne, 
can.  Toucy,  ar.  Auxerre. 

Dilo,  95  ; voy.  Deilocus. 

Disengiaco  (de),  586,  587  ; Dissangis, 
A'onne,  can.  L’Isle,  ar.  Avallon. 


Disisia,  586;  Decise,  Nièvre,  ar.  Nevers. 

Doeletum,  554;  Dollot,  Yonne,  can.  Che- 
roy,  ar.  Sens. 

Domaz  (ecelesia),  452;  Domats,  Yonne, 
can.  Chéroy,  ar.  Sens. 

Dornecîacum,  40  ; Dornecy,  Nièvre,  can.  et 
ar.  Clamecv. 

Dosavilla,  87;  Dossainville , Seine-et- 
Marne,  can.  Malesherbes,  ar.  Pithiviers. 

Draci,  65, 175  ; Dracy,  Yonne,  can.  Toucy, 
ar.  Auxerre. 

Druia,  168  ; Druyes,  Yonne,  can.  Cou- 
lange-sur-Yonne,  ar.  Auxerre. 

Duchei,  171  ; Duchy,  ferme,  com.  de  Saint- 
Florentin,  Yonne,  ar.  Auxerre. 

Dulliacum,  87  ; Doilly  (lieu  détruit),  sur 
Pont-sur-Yonne,  Yonne,  ar.  Sens. 

Dumsatio, 2 ; Doussas,  ham.,  com.Cervon, 
can.  Corbigny,  Nièvre,  ar.  Clamecy. 


E. 


Ebla  (ecelesia  de),  410;  Yebles,  Seine-et- 
Marne,  can.  Mormant,  ar.  Melun. 

Ebroilo,  (ecelesia  de)  304,  (silva),  505; 
Avreuil,  Aube,  can.  Chaource,  ar.  Bar-sur- 
Seine. 

Ebrola,  Ebroua  (ecelesia)  184,  255,  284, 
550,  445 ; Avrolles,  Yonne,  can.  Saint-Flo- 
rentin, ar.  Auxerre. 

Ecclesiolæ,  144,  512  ; Egriselles  (lieu  dé- 
truit) à 1 kil.  de  Villeneuve-le-Roi,  Y’onne, 
ar.  Joigny. 

Ecclesiolæ,  129,  294,  295  ; Griselles,  Côte- 
d’Or,  can.  Laignes,  ar.  Châtillon-sur-Seine. 

Edua  (abbatia  Sancti-Marlini  de),  275  ; ab- 
baye Saint-Martin  d’Autun.  Voy.  la  table  des 
chartes  classées  par  églises,  etc. 

Eglineium,  51;  Egligny,  Seine-et-Marne, 
can.  Donnemarie,  ar.  Provins. 

Eglini,  245;  Eglény,  Yonne,  can.  Toucy, 
ar.  Auxerre. 

Egusiola,  Eglisiolæ,  114,  160,  466;  Egri- 


selles-les-Villeneuve-le-Roi.  Voy.  Ecclesiolæ. 

Egriacus,  587  ; Egry,  Loiret,  can.  Beaune, 
ar.  Pithiviers. 

Eisars  , 62  ; Essert-la-Grange , Yonne  , 
can.  Vermanton,  ar.  Auxerre. 

Emant,  452;  Emant,  Seine-et-Marne,  can. 
Montereau,  ar.  Fontainebleau. 

Epenart,  476;  les  Epenards,  com.  Gron, 
Yonne,  can.  Sens. 

Ermencun,  Ermënzun,  85,  416  ; l’Armançon 
(rivière),  affluent  de  l’Yonne,  rive  droite. 

Eroia,  in  fine  Tornotrinsi , 6;  Fontaine- 
Géry,  com.  Tonnerre,  Yonne. 

Erviacum,  Ervei  (ecelesia),  152,  586  ; Ervy, 
Aube,  ar.  Troyes. 

Ervial  et  Erviel  (foresta),  70,  172;  Forêt 
d’Hervaux,  Yonne,  ar.  Avallon. 

Escan,  Esquant,  Esciianz  et  Escant,  115, 
202,  250,  586  ; Escamps,  Y'onne,  can.  Toucy, 
ar.  Auxerre. 

Escannum,  129,  145,  267  ; voy.  Escan. 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 


Escarleiarum  (abbatia),  81,  91,  etc.;  ab- 
baye des  Escharlis , com.  Villefrancbe , 
Yonne,  can.  Charny,  ar.  Joigny.  Voy.  la  ta- 
ble des  chartes  classées  par  églises,  etc. 

Eschegiæ,  96,  104,  555,  395,  485;  — (ne- 
mus),  186;  les  Sièges,  Yonne,  can.  Villeneu- 
ve-l’Archevêque,  ar.  Sens. 

Escrinières  (église  de),  154;  Escrignclles, 
Loiret,  can.  Briare,  ar.  Gicn. 

Eslurgez  (nemus),  564. 

Espinollum,  Espinolia  (ecclesia),  294,  504, 
489;  Epineuil,  Yonne,  can.  Tonnerre. 

Essarz  et  Essars,  172,  465;  voy.  Eisars. 


547 

Estivat,  587  ; Etevaux,  Côte-d’Or,  can. 
Pontailler,  ar.  Dijon. 

Estormer,  425  ; Etormay,  Côte-d’Or,  can. 
Baigneux,  ar.  Châtillon-sur-Seine. 

Estorviaco  Etorviaco  (de),  294,  505 , 
Etourvy,  Aube,  can.  Chaource,  ar.  Bar-sur- 
Seine. 

Evri  et  Evriacus,  87,  185;  — Evrio  (ec- 
clesia de),  155  ; Evry,  Yonne,  can.  Pont-sur- 
Yonne,  ar.  Sens. 

Evrolla  (ecclesia  de) , 153  ; Avrolles , 
Yonne,  can.  Saint-Florentin,  ar.  Auxerre, 


F. 


Faiel,  528;  Climat  ou  lieu  détruit  sur 
Ouanne,  Yonne,  can.  Courson,  ar.  Auxerre. 

Fargiis  (de),  257;  Farges,  com.  Brosses, 
Yonne,  can.  Vézelay,  ar.  Aval  Ion. 

Fecheriæ,  490  ; Feschelles,  com.  Villaines- 
en-Duesmois,  can.  Baigneux,  ar.  Châtillon- 
sur-Seine,  Côte-d’Or. 

Feins  (ecclesia),  586;  Feins,  Loiret,  can. 
Briare,  ar.  Gien. 

Feritas,  91  ; La  Ferté-Loupière,  Yonne, 
can.  Charny,  ar.  Joigny. 

Ferrariis  (ecclesia  de),  40;  Ferrières, 
Charente-Inférieure,  can.  Courçon,  ar.  La 
Rochelle. 

Fie,  Zi54;  Fyé,  Yonne,  can.  Chablis,  ar. 
Auxerre. 

Firmitas  (monasterium),  475. 

Firmitas  et  Fermitas  de  Loperia  et  de  Lu- 
paria,  15,  57, 149,  277,  378,  512;  La  Ferté. 
Voy.  Feritas. 

Flagiacum  (villam),  40;  Flex,  com.  Chal- 
mery,  Saône-et-Loire,  can.  Bourbon-Lancy. 

Flai  et  Flaiacum,  190,  279;  Fléy,  Y’onne, 
can.  Chablis,  ar.  Auxerre. 

Flaiacum,  40;  Flaix-Cusy,  Nièvre,  can. 
Tannay,  ar.  Clamecy. 

Flasceium,  157  ; Flacy,  Yonne,  can.  Ville- 
neuve-rArchevêque,  ar.  Sens. 

Flaviniacense  (Sancti-Prejecti  monaste- 
rium), 2 ; abbaye  Saint-Pregts  de  Flavigny, 
Côte-d’Or,  can.  Semur.  Voy.  la  table  des 
chartes  classées  par  églises,  etc. 

Floennejum,  155  ; Flogny,  Yonne,  ar.  Ton- 
nerre. 

Floriacum,  87  ; les  Fleurys,  ham.  com.  de 


Malay-le-Vicomte,  Yonne,  can.  et  ar.  Sens. 

Florigniaco  et  Floriniaco  (villa),  504,  469; 
Flogny,  ar.  Tonnerre,  Yonne. 

Floten,  520;  prieuré  dépendant  de  l’ab- 
baye Saint-Jean  de  Sens,  sur  Saint-Sauveur, 
ham.  de  Boiscommun,  Loiret,  can.  Beaune, 
ar.  Pitliiviers. 

Fontaïïæ,  66  ; Fonlaines-les-Sèches,  Côte- 
d'Or,  can.  Laignes,  ar.  Châtillon-sur-Seine 

Fontem-Blaaudi  etBLEAuni,  332,  554,  344, 
545,  548;  Fontainebleau,  Seine-et-Marne,  ar. 
Melun. 

Fontemeys,  62;  Fontemoy,  com.  Joux, 
Yonne,  can.  L’IsIe,  ar.  Avallon. 

Fontenellæ  (hospitalis  B.-M.),  127;  hôpi- 
tal des  Fontenilles  sur  Tonnerre,  Yonne. 

Fontenetum  (monasterium),  200;  Fontenay, 
(abbaye),  Côte-d'Or,  can.  Montbard,  ar.  Chà- 
tillon.  Voy.  la  table  des  chartes  classées  par- 
églises,  etc. 

Fontes,  259  ; Fontaine-la-Gaillarde,  Yron- 
ne,  can.  Sens. 

F’ontes-Mauri,  210  ; voy.  Fossamora. 

Fontesmeis  et  Fontismus,  50,  85,  465  ; 
Grange  de  Fontemoy,  com.  Joux,  Yonne,  ar. 
Avallon.  Voy.  Fontemeys. 

Fontiniacum,  40  ; Fonlenay-près-Vézelay, 
Yonne,  can.  Vézelay,  ar.  Avallon. 

Fontis-Joiiannis  (monasterium),  222;  ab- 
baye de  Fontaine-Jean,  Loiret.  Voy.  la  table 
des  chartes  classées  par  églises,  etc. 

Fossa-Gelet,  152,  202;  Fougilet,  com. 
Sougères,  Yonne,  can.  Saint-Sauveur,  ar. 
Auxerre. 

Fossa-Mora,  550;  Fossemore (ferme), com. 


348  VOCABULAIRE 

Theil,  Yonne,  can.  Villeneuve-l’Archevêque, 
ar.  Sens. 

Fossemore  (monastère),  3L»0 ; ce  monas- 
tère de  femmes  dépendait  de  l’abbaye  de 
Oilo,  (lieu  détruit).  Voy.  Fossamora  ei  la 
table  des  chartes  classées  par  églises,  etc. 

Fossez,  4SI  ; Foissy,  Yonne,  can.  Ville- 
neuve  l’Archevêque,  ar.  Sens. 

Fouroone,  473;  Fouronnes,  Yonne,  can. 
Courson,  ar.  Auxerre. 

Franca  - villa,  157,  178  ; Villefranche, 
Yonne,  can.  Charny,  ar.  Joigny. 

Francia,  542  ; la  France. 

Frateio  (ecclesia  de),  155;  Frétoy,  Seine- 
et-Marne,  can.  Nangis,  ar.  Provins. 


GÉOGRAPHIQUE. 

Fraxino  (de),  281  ; Fresne  Yonne,  can. 
Noyers,  ar.  Tonnerre. 

Frétai  et  Freteium  (nemus) , 329,  472  ; 
forêt  de  Frétoy,  Yonne,  can.  Coulanges-sur- 
Yonne. 

Freti  (ecclesia  de),  181  ; voy.  Frateio 

Frigidus-Mantellus,  100  ; Franchevaux  , 
prieuré  détruit,  com.  Beugnon,  Yonne,  can. 
Flogny,  ar.  Tonnerre. 

Frixiacus,  546. 

Fulcheriæ,  579;  Fouchères,  com.  Monti- 
gny,  Yonne,  can.  Lignv,  ar  Auxerre. 

Fusseium  et  Fuisseium,  157,  498  ; Foissy, 
Yonne , can.  Villeneuve-l’Archevêque,  ar. 
Sens. 


G. 


Geigny,  200;  Gigny,  Yonne,  can.  Crusy, 
ar.  Tonnerre. 

Genneium  (apud),  42 A;  voy.  Geigny. 

Gia-episcopi,  Gy-L’évèque,  265,  479;  Gy- 
l’Évèque,  Yonne,  can.  Coulanges-les-Vineu  • 
ses,  ar.  Auxerre. 

Giemum,  501  ; Gien,  Loiret. 

Girellæ,  506;  Girolles,  Yonne,  can.  Aval- 
Ion. 

Gisiacum,  58  ; Gisy-les-Nobles  , Yonne  , 
can.  Pont  sur-Yonne,  ar.  Sens. 

Gizy,  496  ; voy.  Gisiacum. 

Goilis,  in  vicaria  Iliniacensi,  6 ; Guillon, 
Yonne,  ar.  Avallon. 

Govilis,  in  pago  Avalensi,  2 ; Gouloux, 
Nièvre , can.  Montsauche , ar.  Château- 
Chinon. 

Granchettæ,  107 ; Granchettes,  com.  Saint- 
Denis,  Yonne,  can.  Sens. 

Granchias,  154  ; Granges-le-Bocage, Yonne, 
can.  Sergines,  ar.  Sens. 

Grandi-Montis  (Fratres  apud  Sanctum- 
Mauricium),  229,  242  ; prieuré  de  Vieupou, 


com.  Saint-Maurice-Tliizouaille,  can.  Aillant, 
Yonne.  Voy.  la  table  des  chartes  classées 
par  églises,  etc. 

Gravaone  (de),  522;  Gravon , Seine-et- 
Marne,  can.  Bray,  ar.  Provins. 

Grigni,  A08;  Gremis,  com.  Cornant, Yonne, 
can.  Sens. 

Griseus,  27  ; Grisey,  (lieu  détruit,  et  mou- 
lin au  dernier  siècle),  com.  Tonnerre,  Y’onne. 

Grissennonis  (ecclesia),  46  ; voy.  Crisen- 
non. 

Grussus-Boscus,  586  ; Gros-Bois  (ferme 
détruite),  com.  Mont-Saint-Sulpice,  can.  Sei- 
gnelay,  ar.  Auxerre. 

Grumum,  Grunnuai,  Gron  et  Grun,  87,  192, 
Zj84  ; Gron,  Yonne,  can.  Sens. 

Guillens  (nemus),  220,  422  ; Bois  de  Guil- 
lens  sur  Cudot,  Yonne,  can.  Charny. 

Gumereio  et  Gumiliaco  (ecclesia  de),  153, 
181  ; Gumery  (église  de),  Aube,  can.  Nogent- 
sur-Seine,  ar.  Troyes. 

Gurgi  et  Gurgiacus,  115,  137,  268,501, 
386;  Gurgy,  Yonne,  can.  Seignelay,  ar.  Au- 
xerre. 


H 


Ilam,  40;  Ham,  Somme,  ar.  Péronne. 
IIerbeium,  149;  Arblay,  coin.  Cudot,  Yonne, 
can.  Saint-Julien-du-Sault,  ar.  Joigny. 

Heriacus,  586  ; Iléry,  Yonne,  can.  Seigre- 
lay,  ar.  Auxerre. 

Hermenezons,  Hèrmento,  Hermancon  (riv.), 


170.  295,  592;  rArinançon,  rivière,  affluent 
de  l’Yonne,  rive  droite. 

Hermf.nterias,  154;  voy.  Armentariæ. 
IIerviaco  (de),  424;  Ervy,  Aube,  ar 
Troyes.  — Castellania,  424. 

IIiunnia  (riveria),  356  ; Yonne,  rivière. 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE.  549 

Honorisiacus  . 215;Héricy  (?),  Seine-et-  Hota  et  Hotta  (foresta),  65,  492  ; l’Othe 
Marne,  can.  du  Châtelet,  ar.  Melun.  (forêt),  Yonne,  ar.  Joigny.  Voy.  Ota. 


I. 


Icauna,  429;  l’Yonne,  rivière. 

Iegye  (riveria),  456;  ruisseau,  com.  de 
Lailly,  Yonne,  can.  Villeneuve-l’Archevêque, 
ar.  Sens. 

Telent  et  Ieelend,  345,  5A6  ; Island,  Yonne, 
can.  et  ar.  Avallon. 

Iglisiola,  209  ; Egriselles.Voy.  Ecclesiolæ. 
Ilimacensis  ou  Ilimacensis  (vicaria),  in 


pago  Avalensi,  6;  L’Isle-sur-Serain  (?), 
Yonne,  ar.  Avallon. 

Ingulos,  41;  Englos,  Nord,  can.  Hau- 
bourdin,  ar.  Lille. 

Insula  (villa  et  ecclesia  de),  40,  22 A,  482  ; 
L’Isle-sur-Serain,  Yonne,  ar.  Avallon. 

Irenci,  Irenciacüs,  422,  496,  208,  386  ; 
Irancy.  Yonne,  can.  Coulanges-les-Vineuses, 
ar.  Auxerre. 


J. 


Janniacus  (villa),  29  ; voy.  Genniacus. 

Jauviacum,  Jauviniacum,  54,  36  ; Joigny, 
Yonne. 

Jolna  (ecclesia  de),  455,  484;  Jaulne, 
Seine-et-Marne,  can.  Bray,  ar.  Provins. 

Jormis  (de),  294  ; Jours,  Côte-d’Or,  can. 
Baigneux,  ar.  Châtillon-sur-Seine. 

Jouenzi,294;  Jouancy,  Yonne,  can.  Noyers, 
or.  Tonnerre. 

Jous,  62,  401,  450  ; Joux-la-Ville,  Yonne, 
can.  L’Isle,  ar.  Avallon. 

Jovenciacum,  87  ; voy.  Jouenzi. 


Jovuniacus,  Jovigniacus,  149,  169.  188, 
211,  236,  348,  396,  421,450; Joigny,  Yonne. 

Jugum,  86;  voy.  Jous. 

Juliaco,  2;  Jailly,  com.  Gacogne,  Nièvre, 
can.  Corbigny,  ar.  Clamecy. 

Julleyum,  313  ; Jully  (monastère  de  fem- 
mes, O.  S.  B.),  Yonne,  can.  Ancy-le-Franc, 
ar.  Tonnerre.  Voy.  la  table  des  chartes  clas- 
sées par  églises , etc. 

Junchis,  277;  Jonches,  com.  Auxerre, 
Yonne. 

Jussiacus  et  Jussi,  387, 473  ; Jussy,  Yonne, 
can.  Coulanges-les-Vineuses,  ar.  Auxerre. 


K. 

Kalungium  (nernus),  486;  Chalonge  (forêt),  com.  Villeneuve-le-Roi,  Yonne. 


L. 


Laagni  (de),  489  ; Ligny,  Yonne,  ar.  Au- 
xerre. 

La  Doit  (molendinum),  490;  Moulin  de  la 
Doit,  com.  Laignes,  Côte-d’Or,  ar.  Châtillon. 

Lagniacum,  Lanniacum,  47,  191,  586  ; Li- 
gny, Yonne,  ar.  Auxerre. 

Laileium  et  Laimacus,  59, 105, 498  ; Lailly, 
Yonne , can.  Villeneuve-l’Archevêque,  ar. 
Sens. 

Lalleium,  Lalliacum,  53,  156  ; voy.  Lai- 
leium. 


Landa  (de),  229;  Lalande,  Yonne,  can. 
Toucy,  ar.  Auxerre. 

Langi,  Langia  ou  Laugia,  Logm,  294,  490  ; 
La  Loge,  com.  Bissey-la-Pierre,  can.  Lai- 
gnes, ar.  Châtillon,  Côte-d’Or. 

Lannia,  490;  la  Laigne,  ruisseau,  Côte- 
d’Or,  ar.  Châtillon,  can.  Laigne,  affluent  de 
la  Seine,  rive  gauche. 

Largensa,  294;  La  Jesse,  Aube,  can. 
Chaource,  ar.  Bar-sur-Seine. 


550 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 


I.arri  (prata),490;  Larrey,  Côte-d’Or,  can. 
Laignes,  ar.  Châtillon-sur-Seine. 

La  Vilete,  215;  La  Vilotte,  Yonne,  can. 
Aillant,  ar.  Joigny. 

Le  Ciiatelet-en-Brie  (église  de),  154; 
Seine-et-Marne,  can.  et  ar.  Melun. 

Leinsec,  Lenset,  155,175,205;  Lainsecq, 
Yonne,  can.  Saint-Sauveur,  ar.  Auxerre. 

Lengniacum,  261;  voy.  Lagniacum. 

Lescheriæ,  85,  98, 150,  254,  281,  588  ; Li- 
chères  près  Aigremont,  Yonne,  can.  Chablis, 
ar.  Auxerre. 

Lescherus  (grangia  de),  172,  175,  517; 
Lichères  près  Vézelay,  Yonne,  can.  Vézelay, 
ar.  Avallon. 

Liesinæ,  551  ; Lézinnes,  Yonne,  can.  Ancy- 
le-Franc,  ar.  Tonnerre. 

Ligniaco  (de)  et  Liniaci,  504,  472  ; voy. 
Laagni. 

Lindri,  157  ; Lindry,  Y’onne,  can.  Toucy, 
ar.  Auxerre. 

Linoroliæ,  586;  Lignoreilles,  Yonne,  can. 
Ligny,  ar.  Auxerre. 

Liscomus,  in  pago  Nivernensi,  2 ; Lichy, 
com.  Bona,  Nièvre,  can.  Saint-Saulge,  ar. 
Nevers. 

Lisigni,  475;  Lesigny  (f.  détruite),  com. 
Mailly-la-Ville,  Yonne,  can.  Vermanton,  ar. 
Auxerre. 

Lisiniaca,  20-,  voy.  Lusigni. 

Lisiniæ,  18;  voy.  Liesinæ. 

Lissiacum,  Lissi,  50,  A72;  Lucy-sur-Cure, 
Yonne,  can.  Vermanton,  ar.  Auxerre. 

Lissiacum,  Lixiacüm,  271,  287  ; Lixy,  Yonne, 
can.  Pont-sur-Yonne,  ar.  Sens. 

Livannia  et  Luvannia,  206  ; Livanne,  (mé- 


tairie détruite),  entre  Courgenay  et  Pouy, 
Yonne,  can.  Villeneuve-l’Archevêque. 

Logiis  (grangia  de),  574,  450;  les  Logesr 
com.  de  Vaudeurs,  Yonne,  can.  Cerisiers, 
ar.  Joigny. 

Logni  ; voy.  Langi. 

Longiaco  (ecclesia  de),  40;  Langy  (église 
de),  ham.,com.  Ville-les-Ànlezy,  Nièvre,  can. 
Saint-Bcnin  d’Azv,  ar.  Nevers. 

Longueron,  470;  Longueron,  com.  Chain - 
play,  Yonne,  can.  Joigny. 

Lornai,  490;  Lornai,  ferme,  com.  Egrisel- 
les,  Côte-d’Or,  can.  Laignes,  ar.  Châlillon- 
sur-Seine. 

Loronium,  Loren,  48;  Loron,  lieu  détruit, 
com.  Mailly-Château,  Yonne,  can.  Coulanges- 
sur-Yonne,  ar.  Auxerre. 

Lorris  (église  de),  154,  212;  Loiret,  ar. 
Montargis. 

Lucent,  (nemus),  498;  Bois  de  Lussin, 
com.  Saint-Maurice -aux  - Riches -Hommes, 
Yonne,  can.  Sergines,  ar.  Sens. 

Lucheiaci,  Luchiaci  (ecclesia),  46,  472  ; 
village  détruit  et  placé  probablement  auprès 
de  l’église  isolée  de  Prégilbert,  Yonne,  can. 
Vermanton,  ar.  Auxerre. 

Luciacus,  586;  Lucy-le-Bois,  Yonne,  can. 
et  ar.  Avallon. 

Lugniaco  (de),  Luini,  157,  501  ; Leugnv, 
Yonne,  can,  Toucy,  ar.  Auxerre. 

Luperciaco  (ecclesia  de)  , Lurcy,  ham. 
Toury,  Nièvre,  can.  Dorne,  ar.  Nevers. 

Lusia  (fere  Luciacum),  20;  Lucy-sur-Cure, 
Yonne,  can.  Vermanton,  ar.  Auxerre. 

Lussiaci  (ecclesia),  46;  voy.  Lissiacum, 

ucy-sur-Cure. 


M. 


Magna  - Brueria,  5/i8;  Grande-Bruyère, 
bois,  com.  de  Saint-Georges,  Yonne,  can. 
Auxerre. 

Magniacum,  109,  545;  Magny,  Yonne,  can. 
Avallon. 

Maieliacum  (castrum),  Malliacum,  77,  524, 
567  ; Mailly-Château,  Yonne,  can.  Coulanges- 
sur-YTonne,  ar.  Auxerre. 

Maisni  (grangia),  587;  Magny,  Yonne,  can. 
et  ar.  Avallon. 

Malaium  (vicecomitis),  406  ; Malav-le-Vi- 


comte.  Voy.  Malleyo.  — Malay-le-Vicomte, 
154. 

M aeeio-Regis  (ecclesia),  410;  Malay-Ie-Roi 
(église  de),  Yonne,  can.  et  ar.  Sens. 

Malleio,  Masleio  et  Malleyo  (de),  455, 497  : 
Malay-le-Vicomte.  Voy.  Malliacus  et  Mallet. 

Mallet,  195;  Malay-le-Vicomte.  Voy. 
Malliacus. 

Malli  (de),  291  ; Mailly-Château,  Yonne, 
can.  ar.  Auxerre,  Yonne. 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE.  55 î 


Malliacus,  192;  Màlay-le-ViconUe,  Yonne, 
can.  Sens. 

Malliacum  (castrum),  24,  567,  472;  Mailly- 
Château.  Voy.  Malli. 

Malliacus  (villa),  40,  324,  472;  Mailly-Ia- 
Ville,  Yonne,  can.  Vermanton,  ar.  Auxerre. 

Ma  lu  (villa  de),  291  ; voy.  Malliacus. 

Mailly,  Châtellenie  , 500;  Yonne,  can. 
Coulanges-sur-Yonne,  ar.  Auxerre. 

Mali-Repastu  (grangia),  188;  Maurepas, 
ferme,  com.  des  Bordes,  Yonne,  can.  Ville- 
neuve-le-Roi,  ar.  Joigny. 

Malvetum  (rivulus),  107  ; Mauvotte,  ruis- 
seau quiprend  sa  source  à Voisines,  Yonne, 
can.  Villeneuve-l’Archevèque,  ar.  Sens,  et  se 
jette  dans  l'Yonne  à Saint-Denis. 

Mangelcurt,  87;  Manchecourt,  Loiret,  can. 
Malesherbes,  ar.  Pithiviers. 

Maniacus,  492;  Magny,  Yonne,  can.  et  ar. 
Avallon. 

Maniacus,  587  ; Magny-Saint-Médard,  Côte- 
d’Or,  can.  Pontailler,  ar.  Dijon. 

Mansi  (molendinum),  489  ; moulin  du  Mée, 
com.  Commissey,  Yonne,  can.  et  ar.  Ton- 
nerre. 

Maranduil,  587;  Marandeuil,  com.  Saint- 
Léger,  Côte-d’Or,  can.  Pontailler,  ar.  Dijon. 

Marcini,  587  ; Marcy,  Nièvre,  can.  Varzy, 
ar.  Clamecy. 

Marcomania  , in  paya  Tornadrinsi,  2 ; 
Marmeaux,  Yonne,  can.  Guiilon,  ar.  Avallon. 

Maricornia,  75,  202;  Malicorne,  Yonne, 
can.  Charny,  ar.  Joigny. 

Marres,  586;  Merry,  com.  Montigny, 
Yonne,  can.  Ligny,  ar.  Auxerre. 

Marri,  554,  472;  Merry-sur-Yonne,  Yonne, 
can.  Coulanges-sur-Yonne,  ar.  Auxerre. 

Marri,  Markiacus,  125,  196;  Merry,  lieu 
détruit,  com.  Sacy,  Yonne,  can.  Vermanton, 
ar.  Auxerre. 

Marsagis  (grangia)  490  ; Marsauge,  com 
Laignes,  Côte-d’Or,  ar.  Châtillon-sur-Seine’ 

Marsel  et  Marsellio,  294;  Massoul,  ham. 
Nesle,  Côte-d’Or,  can.  Laignes, ar.  Châtillon- 
sur-Seine. 

Marsul,  Marsulus,  67,  490;  voy.  Marsel. 

Maslai,  258;  Malaÿ,  Yonne,  can.  Sens. 

Masleoto  (ecclesia  de)  , 305;  Maillot, 
Yonne, can.  Sens. 

Masnerii  et  Masnil,  67,  294;  Mesnil-Saint- 
Georges,  Aube,  can.  Ervy,  ar.  Troyes. 


Massangi,  408;  Marsangis,  Yonne,  can. 
Sens. 

Massengiacus,  587 ; Massangis,  Yonne,  can. 
L’Isle,  ar.  Avallon. 

Mauni,  565;  Mauny , com.  Bagneaux, 
Yonne,  can.  Villeneuve-l’Archevèque , ar. 
Sens. 

Maijrepasï  (nemus),  555;  Maurepas,  bois, 
com.  Paroy-en-Othe,  Yonne,  can.  Brienon, 
ar.  Joigny. 

Mauriacense  (monasterium),  45,215;  — 
Mauriac,  216;  Mauriac,  Puy-de-Dôme. 

Maxuiiacus,  88,  Marsangis,  Yonne,  can. 
Sens. 

Melers  (capella  et  ecclesia),  155,  182; 
Meillier,  ferme,  com.  Saint-Aubin-Château- 
Neuf,  Yonne,  can.  Joigny. 

Melleniaco  (capella  de),  504;  — castrum, 
586  ; Maligny  (chapelle  ou  église  de),  et  châ- 
teau, Yonne,  can.  Chablis,  ar.  Auxerre. 

Melundis,  Melundenensis  (monasterium), 
66,  126,  294;  abbaye  de  Môlome,  Yonne, 
can.  Tonnerre. 

Merlenniacum,  Merlinni,  25,  27,  62,  190  ; 
Maligny,  Yonne,  can.  Chablis,  ar.  Auxerre. 

Merriaco  (de),  281  ; Merry,  lieu  détruit, 
com.  de  Sacy.  Voy.  Marri. 

Merloto  (ecclesia  de),  40  ; Mello,  Oise, 
can.  Creil,  ar.  Senlis. 

Merrole,  211  ; Marolles-sur-Seine,  Seine- 
et-Marne,  can.  Montereau,  ar.  Provins. 

Mersi  (ecclesia  de),  155  ; Mcrcy  (église  de) , 
YTonne,  can.  Brienon,  ar.  Joigny. 

Mersiacus,  579  ; — Messiacus,  398  ; voy. 
Mersi. 

Mesnil-Guiton,  vallée  entre  Bœurs  et  Be- 
rulle,  135;  — Castellum-Guitun,  65. 

Messei,  182;  voy.  Mersi. 

Miciclis  (de),  365;  Mezilles,  Yonne,  can. 
Saint-Fargeau,  ar.  Joigny. 

Miganna,  Migannia,  Migennia,  112,  130, 
166;  — Migennes,  131;  Migennes,  Yonne, 
can.  et  ar.  Joigny. 

Migeium  et  Migi,  148,  244;  Migé,  Yonne, 
can  CouIanges-les-Vineuses,  ar.  Auxerre. 

Milisiacum  , in  pago  Tornodorinsi,  8 ; 
Melisey,  Yonne,  can.  Crusy,  ar.  Tonnerre. 

Mirëbellum  (castrum),  40;  Mirebeau, 
Vienne,  ar.  Poitiers. 

Misiago  (ecclesia  de),  410  ; Misy  (église 


552  VOCABULAIRE 

de),  Seine-et-Marne , can.  Montereau,  ar. 
Fontainebleau. 

Misseri,  Misseriacus,  87,  500,  490;  Mi- 
chery,  Yonne,  can.  Pont-sur-Yonne. 

Modolaius,  9;  Molay,  Yonne,  can.  Noyers, 
ar.  Tonnerre. 

Moisio  (ecclesia  de),  155;  Mouy,  Seine-et- 
Marne,  can.  Bray,  ar.  Provins. 

Molendinoleonis  (ecclesia),  258  ; Molinons, 
Yonne,  can.  Villeneuve-l’Archevêque,  ar. 
Sens. 

Molinons,  102, 157  ; Molinons,  Yonne,  can. 
Villeneuve-l’Archevêque.  ar.  Sens. 

Molismense  (monasterium),  14,  16  et  sui- 
vantes ; Molême,  abbaye,  O.  S.-Benoît,  Côte- 
d’Or,  can.  Laignes,  ar.  Châtillon-sur-Seine. 
Voy.  la  table  des  cltarles  classées  par  églises, 
etc. 

Mollai,  58 Q;  voy.  Modolaius. 

Moloimes,  425;  Molême,  Yonne,  can.  Ton- 
nerre. 

Monasterei.lum  et  Monesterellum  , 501, 
472;  Menestreau,  Nièvre,  can.  Donzy,  ar. 
Cosne. 

Monasteriæ,  586;  Moutiers,  Yonne,  can. 
Saint-Sauveur,  ar.  Auxerre. 

Monasteriolum,  98  ; Montreuil,  Aube,  can. 
Lusigny,  ar.  Troyes. 

Monbolun,  548  ; Montboulon,  bois,  coin. 
Saint-Georges,  Yonne,  can.  Auxerre. 

Monbustel,  528  ; Montbutois,  com.Ouanne, 
Yonne,  can.  Courson,  ar.  Auxerre. 

Moncelli-Gonfredi  (nemus),  490  ; Monceau- 
Confroy,  bois,  coin.  Commissey,  Yonne,  can. 
et  ar.  Tonnerre. 

MoNs-ARGi  et  Monteargis,  222,  5A7  ; Mon- 
targis,  Loiret. 

Mons-Bertaldi  (ecclesia),  545  ; Montber- 
taut,  Côte-d’Or,  can.  et  ar.  Semur. 

Mons-Corbun  , 220;  Montcorbon,  Loiret, 
can.  Château-Renard,  ar.  Montargis. 


GÉOGRAPHIQUE. 

Monsregalis,  62;  Montréal,  Yonne,  can. 
L’Isle,  ar.  Avallon. 

Mons-Sancti-Joiiannis  , 507,  508;  Mont- 
Saint-Jean  , Côte-d’Or  , can.  Pouilly,  ar. 
Beaune. 

Montebarres  (ecclesia  de),  258;  Montbar- 
rois  (église  de),  Loiret,  can.  Beaune-la-Ro- 
lande),  ar.  Pithiviers. 

Montefülcirii  (pasturas),  29Zi;  Montley, 
Aube,  can.  Ervy,  ar.  Troyes. 

Montegalein  et  Montgelen,  174  et  498  ; 
Monjalin,  Yonne,  com.  Sauvigny-le-Bois, 
can.  Avallon. 

Monteigni,  579;  Montigny , Yonne,  can. 
Ligny,  ar.  Auxerre. 

Monte-March  (de),  251  ; Montmercy, com. 
Saint-Georges,  Yonne,  can.  Auxerre. 

Monte-sancti-sulpicii  (de),  586;  Mont-Sain  t- 
Sulpice.  Yonne,  can.  Seignelay,  ar.  Auxerre. 

Montet,  568;  Montot  (?),  com.  Annay-sur- 
Serain,  Yonne,  can.  Noyers,  ar.  Tonnerre. 

Montigny  , 154  ; Montigny-le-Guesdier  , 
Seine-et  Marne,  can.  Bray,  ar.  Provins. 

Montluçon  (in  terra  de  Berri),  455;  Mont- 
luçon.  Allier. 

Moreti  (ecclesia  castri),  40;  église  ou 
prieuré  Saint-Pierre  de  Pontloue,  au  fau- 
bourg de  Moret.  Voy.  Moretum. 

Moretum,  211  , Moret,  Seine-et-Marne, 
can.  Fontainebleau,  ar.  Melun. 

Mosi  (ecclesia  de),  181  ; voy.  Moisio. 

Mosteriolus,  587  , Mitreuil,  com.  Binges, 
Côte-d’Or,  can.  Pontailler,  ar.  Dijon. 

Moucellæ  (ecclesia),  155, 181;  Mousseaux- 
les-Bray  (église  de),  Seine-et-Marne,  can. 
Bray,  ar.  Provins. 

Moulins  (église  de),  279  ; Moulins,  Yonne, 
can.  Toucy,  ar.  Auxerre. 

Musteriolium  et  Musterolium,  211,  Zt52  ; 
Montereau,  Seine-et-Marne,  ar.  Provins. 


N. 


Naalli  et  Naalliacus  (ecclesia),  46,  540, 
444,  454  ; Nailly,  Yonne,  can.  Sens. 

Nadiliacum,  Nailliacus,  87,  365;  voy. 
Naalli. 

Nalleio  (de),  21  ; Nailly,  com.  Saint-Moré, 
Yonne,  can.  Vézelay,  ar.  Avallon. 

Nange-villa  (ecclesia  de),  153,  181  ; Nan- 


geville,  Loiret,  can.  Malesherbes,  ar.  Pithi- 
viers. 

Nangis,  87  ; Nangis  (?),  Seine-et-Marne, 
ar.  Provins. 

Nantolium,  94,  Nanteau-sur-Lunain,  Seine- 
et-Marne,  can.  Nemours,  ar.  Fontainebleau. 

Nantriacdm,  Nantriacus,  16,  19,  24,  25, 


553 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 


46,  264,  589;  Nitry,  Yonne,  can.  Noyers,  ar. 
Tonnerre. 

Naudus,  Naud  (ecclesia  de),  194,  216,  216, 
504;  Saint-Loup--de-Naud,  Seine-et-Marne, 
can.  et  ar.  Provins. 

Na  venta,  20. 

Nëellæ  et  Negellæ,  66,  294;  Nesle,  Côte- 
d’Or,  can.  Laignes,  ar.  Châtillon-sur-Seine. 

NEiSEiLEs(pons),  592  ; Pont  des  Natiauxou 
de  Naiselles,  sur  l’Armançon,  com.  Avrolles, 
ar.  Auxerre. 

Nemais,  254;  Menemois,  ham.  Quarré-les- 
Tombes  ; Yonne,  ar.  Avallon. 

Nemore  (Sanctus-Egidius  de),  155;  prieuré 
Saint-Gilles  des  Bois,  com.  de  Pont-sur- 
Yonne,  ar.  Sens. 

NENTRElUMetNENTRIACUS,  85,  98,  150,  281, 
586;  voy.  Nantriacus. 

Néron  et  Nerone,  506,  586;  Néron,  com. 
Gurgy,  Yonne,  can.  Seignelay,  ar.  Auxerre. 

Neuilly  (église  de),  154;  Neuilly,  Yonne, 
can.  Aillant,  ar.  Joigny. 

Ntvernensis  (comitatus),  547  ; comté  de 
Nevers. 


No  (ecclesia  de),  128  ; voy.  Naudus. 

Noerellæ,  104;  lieu  détruit,  com.  Vinneuf, 
Yonne,  can.  Sergines,  ar.  Sens. 

"'Noeriæ,  58,  589,  459,  498  ; Noyers,  Yonne, 
ar.  Tonnerre. 

Noers  et  Noiers,  58,  282,  568,  590,  401, 
Zt72  ; voy.  Noeriæ,  Noyers. 

Noeve-vile,  2Z|0  ; Villeneuve-l’Archevêque, 
Yonne,  ar.  Sens. 

Noisiaco  (ecclesia  de),  MO  : Noisy-le-Sec, 
Seine-et-Marne,  can.  Lorrez-îe-Bocage,  ar. 
Fontainebleau. 

Noolon,  428;  Noslon,  com.  Guy,  Yonne, 
can.  Pont-sur-Y'onne,  ar.  Sens. 

Nova- villa  - super  - vennam  (ecclesia  de), 
258  : Villeneuve-sur-Vanne  ou  l’Archevêque, 
(église  de),  Yonne,  ar.  Sens. 

Noviaco  (ecclesia  de),  259  ; Neuvy-Sautour, 
Yonne,  can.  Flogny,  ar.  Tonnerre. 

Nugerium,  Nucerium,  17,  19;  voy.  Noeriæ. 

Nuit,  575;  Nuits,  Yonne,  can.  Ancy-le- 
Franc,  ar.  Tonnerre. 

Nuulli,  418;  Neuilly,  Yonne,  can.  Aillant, 
ar.  Joigny. 


O. 


Oane,  71  ; Ouanne,  Yonne,  can.  Courson, 
ar.  Auxerre. 

Odunum  (apud),  450;  Oudun,  com.  Joux, 
Yonne,  can.  Llsle,  ar.  Avallon 

Oisellum  , 156;  Oiselet,  com.  Ouanne, 
Yonne,  can.  Courson,  ar.  Auxerre. 

Oona,  Oonia,  156,  587  ; voy.  Oana. 

Ordone  (de) , 418;  Ordon,  com.  Saint-Loup- 
d’Ordon,  Yonne,  can.  Saint-Julien-du-Sault, 
ar.  Joigny. 


Ormentionum,  8;  l’Armançon,  (riv.).  Voy. 
Hermenezons. 

Osmont  (vineas  de),  66;  vignes  au  climat 
des  Lhomonds,  com.  Molôme,  Yonne,  can. 
Tonnerre. 

Ota,  Otha  (silva),  157, 166,  507,  558,  502, 
503,  506;  POthe,  (forêt),  Yonne,  ar.  Joigny. 
Voy.  Hota. 


P. 


Pagatiaco,  2;  Pazy,  Nièvre,  com.  Corbi- 
gny,  ar.  Clamecy. 

Pailly,  289;  Yonne,  can.  Sergines,  ar. 
Sens. 

Palatiolo,  in  pago  Avalinsi,  2. 

Paleio  (ecclesia  de),  410;  Paley,  Seine-et- 
Marne,  can.  Lorrez-le-Bocage,  ar.  Fontaine- 
bleau. 

Palestel  , 137  ; Palteau  , com.  Armeau, 


Yonne,  can.Villeneuve-le-Roi,  ar.  Joigny  ; — 
(nemus),  209  ; la  forêt  de  Palteau. 

Palteau  (forêt  de),  210;  voy.  Palestel. 
Paradone  (de),  545;  Paron,  Yonne,  com. 
Sens. 

Paretum  , 124  , 522  ; Paroy-sur-Tholon  , 
Yonne,  can.  Joigny. 

Paretum  (in  Ota),  95, 188,  322  ; Paroy-en- 
Othe,  Yonne,  can.  Joigny  ; — (ecclesia  de), 
280. 


II 


70 


554  VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 


Parguisa  , 294;  Pargues,  Aube,  can. 
Cliaource,  ar.  Bar-sur-Seine. 

Pariete  (de),  509;  Paroy-sur-Tholon.  Voy. 
Paretum. 

Parriniacus,  386 ; Perrigny,  Yonne,  can. 
et  ar.  Auxerre. 

Pasceriniacum,  in  pago  Avalinsi,  2 ; Per- 
rigny, coin.  Guillon,  Yonne,  can.  Guillon, 
ar.  A vallon. 

Pasciaci,  403  ; Pacy-sur-Armançon,  Yonne, 
can.  Ancy-le-Frane,  ar.  Tonnerre. 

Passeleriæ,  152,  202;  Pesselières,  com. 
Sougères,  Yonne,  can.  Saint-Sauveur,  ar. 
Auxerre. 

Passiacum  , 351;  Pacy-sur-Armançon, 
Yonne,  can.  Ancy-le-Franc,  ar.  Tonnerre. 

Pecoalt  (grangia),  294. 

Petra- Pertuis,  453;  Pierre  - Perthuis 
Yonne,  can.  Vézelay,  ar.  Avallon. 

Petrapertusa,  56,  451  ; voy.  Petra-Pertuis. 

Petrosa  , 257;  Perreuse , Yonne,  can. 
Saint-Sauveur,  ar.  Auxerre. 

Pimella  (ecclesia),  504;  Pimelles,  Yonne, 
can.  Crusy,  ar.  Tonnerre. 

Pise  (ecclesia  de),  562  ; Pisy,  Yonne,  can. 
Guillon,  ar.  Avallon. 

Planca,  167  ; ruisseau,  près  Villeneuve-le- 
lloi,  Yonne,  ar.  Joigny. 

Poili,  157;  Poilly  - sur- Tbolon  , Yonne, 
can.  Aillant,  ar.  Joigny. 

Poliacum,  85;  Poilly-sur-Serain,  Yonne, 
can.  Noyers,  ar.  Tonnerre. 

Pomereio  (de),  Pomérium,  300,  516;  la 
Pommeraie,  com.  La  Chapelle-sur-Oreuse, 
can.  Sergines,  ar.  Sens. 

Pomereto  (ecclesia  de),  212;  abbaye  de  la 
Pommeraie.  Voy.  la  labié  des  Charles  classées 
par  églises,  etc.,  et  ci-dessus  Pomereio. 

Pomonium  (portus),  149. 

Poncheius,  379;  Poincby , can.  Chablis, 
ar.  Auxerre. 

Pons-arbertus,  546;  Pontaubert,  Yonne, 
can.  Avallon. 

Ponte-siriaco  (ecclesia  de)  . 155  . 181  ; 
Pont-sur-Yonne,  (église de),  Yonne. 

Pontes -super- VaKn am  , 104;  Pont-sur- 
Vanne,  Yonne,  can.  Villeneuve-l-Archevê- 
que,  ar.  Sens. 

Pontes-supra-Yonam  et  Pontes,  104,  110, 
532,  408,  409,  427  ; Pont-sur-Yonne,  Yonne, 
ar.  Sens. 


Pontiacus,  586;  voy.  Poncheius. 

Pontinïacensis  (ecclesia),  47  ; abbaye  de 
Pontigny,  Yonne,  can.  Ligny,  ar.  Auxerre. 
Voy.  la  table  des  chartes  classées  par  églises, 
etc. 

Pontiniacense  (monasterium),  530,  560; 
Pontigny  (abbaye  de),  can.  Ligny,  ar.  Au- 
xerre. 

Pontis-Herberti,  195  ;voy.  Pons-Albertus. 

Pontis-Nascentîs,  277.  587  ; Ponnessant, 
com.  Saint-Martin-sur-Ouannc,  Yonne,  can. 
Charny,  ar.  Joigny. 

Popelinum  et  Popui.EiUM,  161,  212  ; le  Po- 
pelin  (maison  de  Lépreux);  com  Saint-Clé- 
ment, Yonne,  can.  Sens.  Voy.  la  table  des 
chartes  classées  par  églises,  etc. 

Porliaci  (vulle),  172  ; Pourly,  com.  Joux, 
Yonne,  can.  L’Isle,  ar.  Avallon. 

Porly,  62;  voy.  Porliaci. 

Porreno  (de),  448,  Pourrain,  Yonne,  can. 
Toucy,  ar.  Auxerre. 

Poseius,  157,  158,  477  ; Pouy,  Aube,  can. 
Marcilly-le-Hayer,  ar.  Nogent-sur-Seine. 

Posticiolo  (de),  152,  202;  Poisse,  ham. 
com.  Druyes,  Yvonne,  can.  Coulanges-sur- 
Yonne,  ar.  Auxerre. 

Praiæ,  70;  Tour-de-Pré,  com.  Provency, 
Yonne,  can.  L'isle,  ar.  Avallon.  • 

Praid,  405;  Préliy,  Yonne,  can.  Chablis, 
ar.  Auxerre. 

Praith,  Prait  et  Praez,  1 10,  172,  173,  198, 
252  ; voy.  Praid. 

Pratigi,  386;  Préhy,  Yonne,  can.  Chablis, 
ar.  Auxerre  ; voy.  Praid. 

Pratit  (molendinum  de),  472  ; Moulin-des- 
Prés,  com.  d’Auxerre,  aujourd’hui  le  Batar- 
deau. 

Prato-Gileberti  (de),  290,  472  ; Prégilbert, 
Yonne,  can.  Vermanton,  ar.  Auxerre. 

Pratoleno  (ecclesia  de) , 505  ; Praslain 
(église  de),  Aube,  can.  et  ar.  Bar-sur-Seine. 

Prégilbert,  441  ; voy.  Prato-Gileberti. 

Pressi  , 116,  480;  Précy-sur-ThoIon , 

Yonne,  can.  Saint. -Julien,  ar.  Joigny. 

Prêta  (foresta) , 221  ; forêt  de  Pretain , 
com.  Brienon,  Yronne,  or.  Joigny. 

Prissi,  589;  Précy-près-Aillant,  Yonne, 
can.  Aillant,  ar.  Joigny. 

Prissiacum,  51,  65;  Précy-le-Sec,  Yonne, 
can.  L’isle,  ar.  Avallon. 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 


Proency,  545;  Provency,  Yonne,  can. 
L’Isle,  ur.  Avallon. 

Provence,  70  ; voy.  Proency. 

Pruliacense  (cœnobium) , 185;  Preuilly 
(monastère  de  Tordre  de  Cîteaux),  com.  Egli- 
gny,  Seine-et-Marne,  can.  Donnemarie,  ar. 
Provins.  Voy.  la  labié  des  chartes  classées 
par  églises,  elc. 

Prumanis,  2 ; Plumeron,  ham.,  com.  Epois- 
ses,  Côte-d’Or,  ar.  Senior. 

Pruneto  (de),  189  ; Prunoy,  Yonne,  can. 
Charny,  ar.  Joigny. 


555 

Prusy,  294;  Prusy,  Aube,  can.  Chaource, 
ar.  Bar-sur-Seine. 

Prutiacus,  545. 

Pruvinum,  Provins,  87, 119,  194,  216,487; 
Provins,  Seine-et-Marne. 

Pulchri-visus  (grangia),  489;  voy.  Bello- 
videre. 

Pulvereni  (de),  244,  249  ; Pourrain,  Abonné, 
can.  Toucy,  ar.  Auxerre. 

Puteüm-de-Hüimos,  401;  Puits-cTEsme, 
com.  Joux-la-Ville,  can.  L’îsle,  ar.  Avallon. 


0. 


Quadrivio  (ecclesia  de),  87;  l’église  du 
Carrouge  à Sens,  Yonne. 

Quarreia  (de),  234;  Quarré-les-Tombes, 
Yonne,  ar.  Avallon. 

Quercu-Arnui.fi  (de),  220  ; Chêne- Arnoult, 
Yonne,  can.  Charny,  ar.  Joigny. 


Quinciacensis  et  Quinciacus  (monasteriuin), 
66,  126,  294,  490,  504;  abbaye  de  Quincy, 
com.  Tanlay,  Y'onne,  can.  Ancy-le-Franc. 
Voy.  la  table  des  chartes  classées  par  égli- 
ses, etc. 

Quisy,  428;  voy.  Cusiacum. 


II. 


Rahaud,  Raaldi  (Boscurn  aut  nemus),  212, 
300;  bois  défriché,  aujourd’hui  Barrault, 
ham.,  com.  Saint-Martin-sur-Oreuse,  Yonne, 
can.  Sergines,  ar.  Sens. 

Rastellum,  107;  moulin  Bateau,  com. 
Saint-Martin-sur-Oreuse,  Yonne,  can.  Ser- 
gines, air.  Sens. 

Ratille,  109,  152;  Ratilly,  com.  Treigny, 
Yonne, can.  Saint-Sauveur,  ar.  Auxerre. 

Raveriæ,  515,  400;  Ravières,  Yonne,  can. 
Ancy-le-Franc,  ar.  Tonnerre. 

Recognito  (grangia  de),  580  ; Arqueneuf, 
ferme,  com.  Diges,  Yonne,  can.  Toucy,  ar. 
Auxerre. 

Regniacum,  50,  62;  Reigny,  com.  Verman- 
ton,  Yonne,  ar.  Auxerre. 

Regniacum  (ecclesia).  61,  64;  abbaye  de 
Reigny,  O.  Saint-Benoît,  com.  Vermanton, 
ar.  Auxerre,  Yonne.  Voy.  la  table  des  char- 
tes classées  par  églises J elc. 

Regniacum,  88;  Rigny-le -Ferron,  Aube, 
can.  Aix-en-Othe,  ar.  Troyes. 

Rencenaus,  484. 

Reomaensis  (ecclesia) , 401  ; abbaye  de 
Moutier-Saint-Jean,  Côte-d’Or,  can.  et  ar. 
Châtillon-sur-Seine.  Voy.  la  table  des  char- 
tes classées  par  églises , etc. 


Revisi,  445;  lieu  détruit,  com.  de  Ponti- 
gny,  Yonne,  can.  Ligny,  ar.  Auxerre. 

Rirakias,  inpago  Ternodrinsi,  2;  Raviè- 
res, Yonne.  Voy.  Raveriæ. 

Rinneium,  98;  Rugny,  Y’onne,  can.  Crusy, 
ar.  Tonnerre. 

Rioscella,  2;  autrefois  Roussotte,  Ruis- 
sotte, ham.,  com. Saint-Germain  des-Champs, 
Yonne,  can.  Quarré,  ar.  Avallon. 

Rippa,  472  ; La  Rippe,  com.  Merry-sur- 
Yonne,  Yonne,  can.  Coulanges-sur-Yonne, 
ar.  Auxerre. 

Rivisiaco,  in  comitatu  Aulissiodorensi, 
9 ; voy.  Revisi. 

Roboris  (fons  et  vallisî,  151,  165,  172, 
468  ; fontaine  et  vallée  de  Rouvre  à Verman- 
ton, Yonne. 

Roemvillari  (ecclesia  de),  155;  Roinvil- 
liers  (église  de),  Seine-et-Oise,  can.  Méré- 
ville,  ar.  Etampes. 

Rossom  et  Rosson,  256,  272;  Rousson, 
Yonne,  can.  Villeneuve-le-Roi,  ar.  Joigny. 

Rovretus,  586  ; voy.  Rouvre. 

Rouvre,  248  ; Rouvray,  Yonne,  can.  Ligny, 
ar.  Auxerre. 

Rubeus-Mons,  195,  551,  402;  Rouge- 


556 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 


mont,  Côte-d’Or,  can.  Montbard,  ar.  Semur. 

Rufiaco  (ecclesia  de),  40 ; Ruffec,  Indre, 
can.  et  ar.  du  Blanc. 

Ruinni,  294  ; Rugny,  Yonne,  can.  Crusr, 
ar.  Tonnerre. 


Saciacüs,  63;  Sacy,  Yonne,  can.  Verman- 
ton,  ar.  Auxerre. 

Sanceias,  216;  lieu  détruit,  com.  Sens, 
Yonne. 

Sanctæ-Columbæ  (ecclesia),  504;  lieu  dé- 
truit, com.  Saint-Vinnemer,  can.  Crusy,  ar. 
T onnerre. 

Sanctæ-Cqlumbæ  (monasterium),87  ; Sainte- 
Colombe,  (monastère),  près  Sens,  Yonne. 
Vny.  Senonensis. 

Sancta-Cruce  (ecclesia  de),  586. 

SAncta-Magnancia,  545;  Sainte-Magnance, 
Yonne,  can.  Quarré,  ar.  Avallon. 

Sancta  - Palladia  , 529  ; Sainte  - Pallaye , 
Yonne,  can.  Vermanton,  ar.  Auxerre.  » 

Sanctas  - Virtutes  , 98  ; Saintes  - Vertus, 
Yonne,  can.  Noyers,  ar.  Tonnerre. 

Sancti,  560;  Saints,  lronne,  can.  Saint- 
Sauveur,  ar.  Auxerre.  — Saints,  561. 

Sancto-Albino  (ecclesia  de),  155,  182, 
Saint-Aubin-Château-Neuf, (église  de), Yonne, 
can.  Aillant,  ar.  Joigny. 

Sanctus  - Amanuus,  387;  Saint -Amand, 
Cher. 

Sancti-Amatoris  (ecclesia), 142  ; Saint-Ama- 
tre,  église  à Auxerre,  Yonne. 

Sancti-Andocii,  40;  Saint-Àndeux,  Côte- 
d’Or,  can.  Saulieu,  ar.  Semur. 

Sanctus-Andreus  , 254;  Saint-André-en- 
Morvan,  Nièvre,  can.  Lorme,  ar.  Clamecy. 

Sanctus-Baudus,  69  ; Saint-Bon,  Yonne, 
com.  Sens  ; — (ecclesia),  104,  545  ; église  de 
Saint-Bon. 

Sancti-Renedicti  (ecclesia),  87;  Sens, 
église  de  Saint-Benoît. 

Sancti-Benedicti  (villa),  215;  Villiers- 
Saint-Benoît,  Yonne,  can.  Aillant,  ar.  Joigny. 

Sancti-Boneti  (grangia),  587  ; Saint-Bon- 
net, lieu  détruit,  com.  Fontenoy,  Yonne,  can. 
Saint-Sauveur,  ar.  Auxerre. 

Sanctus-Briccius,  Brictius  et  Britius,  72, 
124,  295,  570,  591  ; Saint-Bris,  Yonne,  can. 
Auxerre. 


Runcennaiüm,  82;  Roncenay,  com.  Ponti- 
gny,  Yonne,  can.  Ligny,  ar.  Auxerre. 

Ruvra  , 18;  Rouvray,  Côte-d’Or,  can. 
Précy  sous-Thil,  ar.  Semur. 


Sanctus-Casius,  68;  Sommecaise,  Yonne, 
can.  Aillant,  ar.  Joigny. 

Sanctus-Cirus,  472;  Saint-Cyr-les-Colons, 
Yonne,  can.  Chablis,  ar.  Auxerre. 

Sanctus-Clemens  (ecclesia),  478;  Saint- 
Clément,  église  à Auxerre. 

Sanctus-Clemens,  59,  87,  408,  464,  484  ; 
Saint-Clément,  Yonne,  can.  Sens. 

Sancti-Cypp.iani  (ecclesia),  40  ; Saini-Cy- 
prien,  Allier,  ar.  Gannat. 

Sanctus-Cyricus,  251  ; voy.  Sanctus-Cirus. 

Sancti-Egidii-de-Nemore  (ecclesia  de),  181  ; 
Saint-Gilles,  ferme,  com.  Pont-sur-Yonne, 
Yonne,  ar.  Sens. 

Sanctus-Florenti.nus,  102,  255,  262,  549  ; 
Saint-Florentin,  Yonne,  ar.  Auxerre. 

Sancti-Florentini  (castellania  etcastrum), 
586,  425;  Châtellenie  de  Saint-Florentin  , 
comté  de  Champagne,  Yonne,  ar.  Auxerre. 

Sancti-Florentini  (monasterium),  586; 
monastère  de  Saint-Florentin,  Yonne,  ar. 
Auxerre. 

Sancti-Germani  (castrum),  586  ; Château 
de  Saint-Germain  à Auxerre,  Yonne. 

Sancti- Germani  (ecclesia),  40;  Saint-Ger- 
main-de-Salles,  Allier,  can.  Ghantelle,  ar. 
Gannat. 

Sancti-Germani  (ecclesia)  , in  terrilorio 
Toarcensi,  40;  Saint  - Germain  - Laiguiller 
près  Mouilleron-en-Pareds,  can.  La  Châtei - 
gneraie,  Vendée. 

Sanctus-Germanus-de-Campis,  545  ; Saint- 
Germain-des-Champs,  Yonne,  can.  Quarré, 
ar.  Avallon, 

Sanctus  - Germanüs  (juxta  Musteriolum),. 
452  ; Sancti-Germain-Laval,  Seine-et-Marne, 
can.  Montereau,  ar.  Fontainebleau. 

Sancti-Germani-super  - Orosam  et  Sancti- 
Germani  (ecclesia),  87  ; Saint-Germain,  église 
à 1 kil.  de  La  Chapelle-sur-Oreuse,  autrefois 
la  paroisse,  Yonne,  can.  Sergines,  ar.  Sens- 

Sanctcs-Gervasius  (prioratus)  , 250,  266. 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 


557 


448 ; Saint-Gervais,  prieuré  et  bourg,  com. 
Auxerre,  Yonne. 

Sanctus-Jultanus  de  Sauce  et  de  Saltu, 
211,  226,  541,  444,  445,  452,  500:  Saint-Ju- 
lien  du-Sault,  Yonne,  ar.  Joigny. 

Sancti-Laurencii  (ecclesia),  87  ; La  Cha- 
pelIe-sur-Oreuse,  Yonne,  can.  Sergines,  ar. 
Sens. 

Sanctus-Leodegarius  , 387  ; Saint-Léger, 
Côte  d’Or,  can.  Poulailler,  ar.  Dijon. 

Sanctus  - Leodegarius-de  - Morvekno,  40  ; 
Saint-Léger-de-Foucheret  , Yonne,  can.  de 
Quarré,  ar.  Avallon. 

Sancti-Lupi  (foresta),  67  ; forêt  de  Saint- 
Loup,  com.  Brienon,  Yonne,  ar.  Joigny. 

Sancto-Martino  (de),  294;  Saint-Marlin- 
sur-Armançon,  Yonne,  can.  Crusy,  ar.  Ton- 
nerre. 

Sanctus-Martinus  , 69;  Saint  - Martin-du- 
Tertre,  Abonné,  can.  Sens. 

Sanctus-Martinus-super-Orosam  et  Horo- 
sam, 522;  Saint-Martin-sur-Oreuse,  Yonne, 
can.  Sergines,  ar.  Sens;  — (ecclesia  de), 
155,  181  ; — Saint-Martin-sur-Oreuse,  290. 

Sanctus-Mauricius,  229,  242,  265;  Saint- 
Maurice-Thizouailles , Yonne,  can.  Aillant, 
ar.  Joigny. 

Sancti  - Mauricii  - Veteris  (pons) , 245  ; 
Saint-Maurice-le-VieiDpont  de),  Yonne,  can. 
Aillant,  ar.  Joigny. 

Sanctus-Medardus,  67,  294,  490  ; Sain t- 
Mards-en-Othe,  Aube,  can.  Aix-en-Olhe,  ar. 
Troyes. 

Sanctus-Medardus,  295. 

Sancti-Moderati  (ecclesia),  20,  46  ; Saint- 
Moré  (église  de),  Yonne,  can.  Vézelay,  ar. 
Avallon. 

Sancti-Petri  (ecclesia  juxtafluvium  Chore), 
40;  Saint-Père-sous-Vézelay,  Yonne,  can. 
Vézelay,  can.  et  ar.  Avallon. 

SANCTUS-PETRUS-DE-MONTiBUS,  279;  Saint- 
Pierre-du-Mont  , Nièvre,  can.  Varzy  , ar. 
Clamecy. 

Sanctus-Priscüs  , 137,  141,  510,  526; 
Saint-Bris,  Yonne,  can.  et  ar.  Auxerre  ; voy. 
Sanctus-Briccius. 

Sanctus  - Quintinus  ( subtus  Saciacum  ) , 
Saint-Quentin  près  Sacy,  65,  172  ; lieu  dé- 
truit, com.  Sacy,  Yonne,  can.  Vermanton, 
ar.  Auxerre. 

Sancti-Remigm  (ecclesia) , in  episcopalu 
Belvacensi , 40;  Montreuil-sur-Brèche,  Oise, 
can.  Froissy,  ar.  Clermont. 


SANCîus-SALVATORet  Sanctus-Salvator-de- 
Puseio  77,  129,586;  Saint-Sauveur-en-Pui- 
saye,  Yonne,  ar.  Auxerre  ; — (monasterium), 
78. 

Sancti-Salvatoris  (ecclesia)  ; 411;  église 
de  Saint-Sauveur  de  Sens,  Yonne. 

Sanctus-Sai.vius,  137,  145;  Villcneuve- 
Saint-Salve,  Yonne,  can.  Ligny,  ar.  Auxerre  ; 
— ecclesiola,  278  ; (église  de). 

Sanctus-Sidronius  etSiNDRONius,  158, 188. 
599;  Saint.-Cydroine,  Yonne,  can.  et  ar.  Joi- 
gny- 

Sancti-Stephani  (nemus),  552  ; forêt  de. 
Saint-Etienne,  partie  de  la  forêt  de  Rageuse, 
com.  Cérilly , Yonne,  can.  Cerisiers,  ar. 
Joigny. 

Sanctus-Veranus,  560,  586  ; Saint-Verain, 
Nièvre,  can.  Saint-Amand,  ar.  Cosne. 

SANCTUS-WiNOMARUS  . WïNEMARïUS  , VlNE- 

marus  et  Winimarius,  294,  504,  573,  489  ; 
Saint  - Vinnemer , Yonne,  can.  Crusy,  ar. 
Tonnerre. 

Salegni  et  Saeigni  (ecclesia),  503,411,  455  ; 
Saligny,  Yonne,  can.  Sens. 

Salice-Yolent,  444;  le  Saulce-dTsland , 
ferme,  com.  Island,  can.  Avallon. 

Sallenai,  215,  Seignelay,  Yonne,  ar.  Au- 
xerre. 

Salmis,  294. 

Salzelis  (ecclesia  de)  , 40  ; Sauzelles 
(église  de),  Indre,  can.  Tournon,  ar.  du 
Blanc. 

Sanus-poteus,  257  ; Sainpuis,  Yonne,  can. 
Saint-Sauveur,  ar.  Auxerre. 

Sapiliaco,  2 ; Sardy,  Nièvre,  can.  Corbi- 
gny , ar.  Clamecy. 

Sarmasia,  87,  88  ; Sermaise,  Loiret,  can. 
Malesherbes,  ar.  Pithiviers  ; — fecclesia), 
484. 

Sarmisoliæ,  506;  Sermizeiles,  Yonne,  can. 
Vézelay,  ar.  Avallon. 

Sart,  (moulin),  419. 

Scabi/e,  12,  15;  les  Sièges,  Yonne,  can. 
Villeneuve-l’Archevêque,  ar.  Sens;  — eccle- 
sia, 205. 

Scarleia-vetus,  1/i9,  152  ; les  vieux  Es- 
charlis,  métairie,  com.  Villefranche , can. 
Charny,  ar.  Joigny. 

Scolivæ,  472,  478  , Escolives,  Yonne,  can, 
Coulanges-les-Vineuses,  ar.  Auxerre. 

Seancium,  155;  voy.  Séant. 


558 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 


Séant,  552,  575  ; Séant-en-Othe,  (aujour- 
d’hui Bertille),  Aube,  ean.  Aix-en-Othe,  ar. 
Troyes. 

Seciaca  (villa),  20. 

Seduna  (fluvium),  172;  Serain,  rivière, 
affluent  de  droite  de  l’Yonne,  ar.  Auxerre. 

Selenniacum,  158;  Seignelay,  Yonne,  ar. 
Auxerre. 

Seluacus  , 545;  Sceaux,  Yonne,  can. 
Guillon,  ar.  Avallon. 

Sementeron,  475  ; Yonne,  ean.  Courson, 
ar.  Auxerre. 

Semont,  Submontes,  Submontis  (grangia), 
66,  294,  490  ; Semond,  (ancienne  baronnie), 
com.  Saint-Marc-sur-Seine,  Côte-d’Or,  can. 
Châtillon-sur-Seine. 

Senaen,  Seneim,  Senein,  82,  588  ; le  Serain, 
rivière,  affluent  rive  droite  de  l’Yonne. 

Senardi-villa  (ecclesia  de),  40;  Césarville 
(église  de),  Loiret,  can.  Malesherbes,  ar. 
Pithiviers. 

Sencasium,  57,587;  Sommecaise,  Yonne, 
can.  Aillant,  ar.  Joigny. 

Senonas,  Senones,  Senonæ,  227,  254,  284, 
288,  519,  5G5,  406,  409,  A69,  493  : Sens, 
Yonne. 

Senonensis  (archiepiscopatus) , 74,  120; 
archevêché  de  Sens,  Yonne.  Voy.  la  la" le 
des  chartes  classées  par  églises , etc. 

Senonense  (capitulum),  58,  92;  Chapitre 
cathédral  de  Sens,  Yonne.  Voy.  la  table  des 
Charles  classées  par  églises,  etc. 

Senonensis  (civitas) , 459,  575;  cité  de 
Sens,  Yonne. 

Senonensis  (communia),  571,455;  Sens, 
commune,  Yonne. 

Senonensis  (Sancti-Johannis  ecclesia),  58, 
G9,  95;  abbaye  Saint-Jean-les-Sens,  Yonne. 
Voy.  la  table  des  chartes  classées  par 
églises,  etc. 

Senonensis  (Sancti-Pauli  de  Vanna  eccle- 
sia) , 4Y2  ; abbaye  Saint  ■ Paul  - les  - Sens  , 
Yonne. 

Senonensis  Sancti  - Pétri- Vivi  (burgus) , 
557,  455  ; Sens,  faubourg  de  Saint-Pierre-le- 
Vif,  Yonne. 

Senonensis  (Sancti- Pétri  - Vivi  ecclesia), 
455;  abbaye  Saint-Pierre-le-Vif  de  Sens, 
Yonne. Voy.  la  table  des  chartes  classées  par 
églises  etc. 

Senonensis  (Sancti-Remigii  et  Sanctæ-Co- 
lumbæ  abbatiæ\  9,  11,  12,  86,  128  ; abbayes 
Saint-Remi  et  Sainte-Colombe  de  Sens.  Voy. 


la  table  des  chartes  classéespar  églises,  etc. 

Senonensis  (Sancti-Saviniani  ecclesia),  90  ; 
église  Saint-Savinien  de  Sens,  Yonne. 

Senonensis  (territorium  et  pagus),  126, 
196  ; pagus  et  territoire  de  Sens,  Yonne. 

Senune,  14;  Senan, Yonne,  can.  Aillant,  ar. 
Joigny. 

Serbona,125,  516;  Serbonnes,  Yonne, can. 
Sergines,  ar.  Sens  ; — (ecclesia  de),  258. 
Seuant  et  Soiant,  555,  556;  voy.  Séant. 

Seyia,  552,  Sevies,  com.  Venisy,  Yonne, 
can.  Brienon,  ar.  Joigny. 

Sidriacus,  in  vicaria  Tornodrinsi,  6; 

Siliniacus,  Sixlin iacus,  104,  189,  586; 
Seignelay,  Yonne,  ar.  Auxerre. 

Silvaianus  , 587  ; (lisez  Silnaianus),  Sei- 
gnelay, Yonne,  ar.  Auxerre. 

Similiaco  (de),  267  ; Semilly,  com.  Escamps, 
Yonne,  can.  Coulanges- les- Vineuses,  ar. 
Auxerre. 

Sinevium,  25,  29  ; Sennevoy,  Yonne,  can. 
Ci  usy,  ar.  Tonnerre. 

Sipiciaco,  2 ; Epiry,  Nièvre,  can.  Corbigny, 
ar.  Clamecy. 

Sistiniacum,  22,  25,  32;  Stigny,  Yonne, 
can.  Ancy-le-Franc,  ar.  Tonnerre. 

Sivriaci  (villa),  224;  Civry,  Yonne,  can. 
L’IsIe,  ar.  Avallon, 

Soci,  104  ; Soucy,  Yonne,  can.  et  ar.  Sens  ; 
— Sociaco  (ecclesia  de), 155;  église  de  Soucy. 

Soeriæ,  152,  202;  Sougères,  Yonne,  can. 
Saint-Sauveur,  ar.  Auxerre. 

Soeriæ  (capella).  586  ; Sougères  (chapelle 
de),  com.  Gurgy,  Yonne,  can  Seignelay,  .ar. 
Auxerre. 

Soisiacus  , 228  ; Soisy  , Seine-et-Marne  , 
can.  Bray,  ar.  Provins. 

Sorgiacus,  587;  Surgy,  Nièvre,  can.  et  ar. 
Clamecy. 

Sormereiüm,  155  ; Sormery,  Yonne,  can. 
Flogny,  ar.  Tonnerre. 

Spisis  (ecclesia  Sanctæ-Mariæ  de),  40  ; les 
Epesses,  can.  des  Herbiers,  ar.  Napoléon- 
Ville,  Vendée. 

Stabulæ,  501,545;  Etaules,  Yonne,  can. 
Avallon. 

Stigny  (église  et  manoir),  51,  52;  voy. 
Sistiniacum. 

Stolvicus,  in  pago  Tornadrinsi  super 
fluvium  Lundi oni,  8 ; Etourvy,  Aube,  can. 
Chaouree.  ar.  Bar-sur-Seine. 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE.  559 

Submontes,  66  ; voy.  Semont.  Suriacum  (fere  Sariacum), 98  ; Sarry, Yonne, 

Sulignj,  104;  Subligny,  Yonne,  can.  Ché-  can‘  loyers,  ar.  Joigny. 

Voy,  ar.  Sens. 

T. 


Taciaco  (ecclesia  de) , 40  ; TaXat-Sénat, 
Allier,  can.  Chantelle,  ar.  Gannat. 

Tai.oan  et  Taloen,  157,  1 49 , 154,  167  ; le 
Talouan,  coin.  Villeneuve-le-Roi , Yonne, 
ar.  Joigny. 

Tangi  et  Tangiacus  , 157,  143;  Taingy, 
Yonne,  can.  Courson,  ar.  Auxerre. 

Tanlæ  et  Tanlaius,  294,  489;  Tanlay, 
Yonne,  can.  Orusy,  ar.  Tonnerre. 

Tarrel,  546;  Yonne,  can.  et  ar.  Avallon. 

Tauriaco  (ecclesia  de),  40  ; Toury-Lurcy, 
Nièvre,  can.  Bornes,  ar.  Nevers. 

Telli<)  (ecclesia  de),  258  ; Theil.  Yonne, 
•can.  Villeneuve-l’Arebevêque,  ar.  Sens. 

Tengfaco  (ecclesia  de),  278;  voy.  Tangi. 

Tessiaco  (ecclesia  de),  504  ; Tissey,  Yonne, 
can.  Tonnerre. 

Thaloan,  115;  voy . Taloan. 

Thol  (nemus),  218;  Thul,  bois,  coin.  Mon- 
iigny,  Yonne,  can.  Ligny,  ar.  Auxerre, 

Thori,  175;  Thury,  Yonne,  can.  Saint- 
Sauveur,  ar.  Auxerre. 

Ticisnao,  in  comitalu  Aalissiodoremï,  9. 

Tilius,  177  ; Theil.  Voy.  Tellio. 

Toarcense  (territorium),  40;  le  pays  de 
Thouars,  Deux-Sèvres,  ar.  Bressuires. 

Toire  et  Tore,  152,  202;  voy.  Thori. 

Toiri,  294;  Thorey,  Yonne,  can.  Crusy, 
ar.  Tonnerre. 

Tonnerre,  500,  Tonnerre,  Yonne. 

Tonnerre,  306;  bourg  Saint-Michel. 

Torbenai,  215  ; Tourbenay,  com.  Escoli- 
Ves,  lieu  détruit,  Yonne,  can.  Coulanges-les- 
Vineuses,  ar.  Auxerre. 

Toriaci  (grangia),  350  ; Thory,  métairie 
détruite),  com.  Brienon,  Yonne,  ar.  Joigny. 

Toriniacum,  Torniacum,  59,  107,  193,  195; 
Thorigny,  Yonne,  can.  Villeneuve  TArche- 
vêque,  ar.  Sens  ; — Thorigny,  196. 


Tornodori  (Sancti-Michaelis  abbatia),  89, 
126;  abbaye  Saint-Michel  de  Tonnerre.  Voy 
la  table  des  chartes  classées  par  ég'ises , 
etc. 

Tornodorum  et  Tornodorense,  55,  56,  127, 
170,  239,  295,  510,  505,  515;  Tonnerre, 
Yonne;  — castrum  (château  de),  27,  56!. 

Trecas,  215,  257,  295,426,  515;  Troyes, 
Aube. 

Trecheius,  29  ; Trichey .Yonne,  can.  Crusy, 
ar.  Tonnerre. 

Treclin  et  Triclin  , 570,  451  ; Trinquelin  , 
liant. , com.  Saint-Léger,  can.  (Quarré,  ar. 
Avallon,  Yonne. 

Trena,  505  ; Trannes,  Aube,  can.  Van- 
dœuvre,  ar.  Bar-sur-Aube. 

Triagnellum,  211;  Trainel  , Aube,  can. 
Nogent-sur-Seine,  ar.  Troyes. 

Tromanci,  225;  Tormancy,  com.  Mar- 
sangy,  Yvonne,  can.  L’Isle,  ar.  Avallon. 

Troyes,  (département  de  l’Aube),  216, 426, 
492  ; voy.  Trecas. 

Truciaca  (villa),  20,475;  — Truei,  502; 
Trucy-sur-Yonne,  Yonne,  can.  Coulanges- 
sur-Yonne,  ar.  Auxerre. 

Truisiaco  (ecclesia  de) , 410  ; Treuzy 
féglise  de),  Seine-et-Marne,  can.  Nemours, 
ar.  Fontainebleau. 

Truncheium,  98;  Tronchoy,  Yonne,  can. 
Flogny,  ar.  Tonnerre. 

Tuchebovem  (grangia),  156;  Toufhebœuf, 
com.  Lailly,  VTonne,  can.  Villeneiu  e-TArche- 
vèque,  ar.  Sens. 

Turgeio  (ecclesia  de) , 504,  305  (silva), 
Turgy,  Aube,  can.  Cbaource,  ar.  Bar-sur- 
Seine. 

Turnei  (de)  et  Turniacus  , 155  ; Turny.; 
Yonne,  can.  Brienon,  ar.  Joigny. 

Tusciacum,  50;  Toucy,  Yonne, ar.  Auxerre. 


560 


VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 


U. 


Uisselot  , 308;  Usselot,  com.  Ouanne, 
Yonne, can.  Courson,  ar.  Auxerre. 

Uldunum,  62,  172;  com.  Joux-la-Ville, 
Yonne,  can.  L’IsIe,  ar.  Avallon. 

Ulmetüm,  104,  559,  586;  Abonne,  can.  Sei- 
gnelay,  ar  Auxerre. 


Ulmus,  77  , Lorme  Nièvre,  ar.  Clamecy. 

Ultenacüs,  472;  Voutenay,  Yonne,  can. 
Vezélay,  ar.  Avallon. 

Urgiacus,  586  ; Orgy,  com.  Chevannes, 
Yonne,  can.  Auxerre. 


Y. 


Valan,  Valenz,  387,  472;  Vallan,  Yonne, 
can.  Auxerre. 

Valariæ,  505;  Aube,  can.  Chaource,  ar. 
Bar-sur-Seine. 

Valesminse,  inpago  Tornodrinsi,  8. 

Vallecharci  (capella  de),  586  ; Vauchassis, 
Aube,  can.  Estissac,  ar.  Troves. 

Vallecrovaria,  2;  Vaussegrois,  com.  Cor- 
bigny,  Nièvre,  ar.  Clamecy. 

Valle-doirre,  408  ; Vaudeurs,  Yonne,  can. 
Cerisiers,  ar.  Joigny. 

Valentingos,  2;  les  Valentinges,  com. 
Cervon,  Nièvre,  can.  Corbigny,  ar.  Clamecy. 

Vallepelletana  (ecclesia),  504;  La  Cha- 
pelle-Vaupeltaine  (église  de),  Yonne,  can. 
Chablis,  ar.  Auxerre. 

Valle-Revennie  (grangia),  188  ; Vorvigny, 
ham.,  com.  Bussy-en-Otbe , Yonne,  can. 
Brienon,  ar.  Joigny. 

Valleriæ,  107;  Vallières,  com.  Fleurigny, 
Yonne,  can.  Sergir.es,  ar.  Sens. 

Vallès,  172,  294,  586  ; Vaux,  Yonne,  can. 
et  ar.  Auxerre. 

Vallevas,  12;  les  Vallées,  com.  de  Va- 
reilles,  can.  Villeneuve  - l’Archevêque , ar. 
Sens. 

Vallis-Bevro  et  Beveron  (prata  et  molen- 
dinum),  67  et  490  ; vallée  et  moulin  de  Bu- 
rène,  Côte-d’Or,  can.  Châtillon-sur-Seine. 

Vallisdera,  102,  104  ; voy.  Valle-Doirre. 

Vallis-Lucentis  et  Vallelucîdæ  (abbatia), 
81,  55,  59;  abbaye  de  Vauluisant,  Yonne, 
can.  Villeneuve-FArchevèque.  Voy.  la  table 
des  chartes  classées  par  églises , etc. 

Vallis-Lucida  et  Vallis-Lucens  (de),  81, 
52,  206;  Vauluisant,  Yonne,  can.  Villeneiwe- 
l’ Archevêque,  ar.  Sens. 

Vallis-Luna  (grangia),  149;  Vau-Lunain, 
(ferme  détruite),  sur  la  commune  de  Vaux- 


sur-Lunain,  Seine-et-Marne,  com.  Lorrez, 
ar.  Fontainebleau. 

Vallis-Maurus,  SI,  177,  258,  255;  Vau- 
mort,  Yonne,  can.  et  ar.  Sens. 

Vallis-Morini,  149;  Vaumorin,  com.  Vau- 
mort,  Yonne,  can.  Sens. 

Vallis-Olimaci  , 546;  Vault-de-Lugny , 
Yonne,  can.  Avallon. 

Vallisprofonda,  115,  157,  580,  486  ; Val- 
profonde  , com.  Villeneuve-le-Roi,  Yonne, 
ar.  Joigny. 

Vana  et  Vanna,  215,  255,  518,545;  la 
Vanne,  rivière,  affluent  de  droite  de  l’Yonne, 
ar.  Sens,  Yonne. 

Vanlaium,  Vanlai,  127,  505  ; Vanlay,  Aube, 
can.  Chaource.  ar.  Bar-sur-Seine. 

Vannetus,  586;  voy.  Venetus. 

Vareis  (de),  155  ; Vareilles,  Yonne,  can. 
Villeneuve-l’Archevêque,  ar.  Sens. 

Varellæ,  104,  210;  485;  voy.  Vareis. 

Varennæ,  40  : Varennes-les-Nevers,  Niè- 
vre, can.  Fougues,  ar.  Nevers. 

Varginiacum  (villa),  40  ; lieu  détruit  près 
Vézelay,  Yonne,  ar.  Avallon. 

Varon,  91  ; voy.  Vero. 

Varres,  545;  la  Vaire,  com.  Etaules, 
Yonne,  can.  et  ar.  Avallon. 

Varziacus,  265,  298,  473;  Varzy,  Nièvre. 

Vaucellis  (de),  528  ; climat  ou  heu  détruit, 
com.  Ouanne,  Yonne,  can.  Courson,  ar.  Au- 
xerre. 

Vauderia,  205  ; Vaudeurs.  Voy.  Valle- 
Doire. 

Vaureta  (domus  et  nemus),  108, 172, 257  ; 
maison  et  bois,  aujourd’hui  climat  de  Vallée- 
Ruellat,  com.  Sougères  , cadastre  section 
F,  Yonne,  can.  Saint-Sauveur,  ar.  Auxerre. 

Veliacus,  345;  le  Vellerot(?),  com.  Sceaux, 
can.  Guillon,  ar.  Avallon,  Yonne. 


VOCABULAIRE 

Velonessa  , 284  ; Vi31enauxe-Ia-Petite  , 
Seine-et-Marne,  can.  Brav,  ar.  Provins. 

Vendac  (ecclesia  de),  40  ; Vendat  (diocèse 
de  Clermont), Vendat,  Allier,  can.  Escurolles, 
ar.  Gannat. 

V'enesiacum,  Veneisi,  64,  117,  196,  562, 
576  ; Venisy,  Tonne,  can.  Brienon,  ar.  Joi- 
gny. 

Venetus  et  Vennetüs,  106,  207  ; Venoy, 
Yonne,  can.  Auxrrre. 

Venna  (riv.),  515  ; voy.,  Vana, 

Vekosa,  248,  270;  Venouse,  Yonne,  can. 
Ligny,  ar.  Auxerre. 

Vergiliacum  , 17  ; Vézelay,  Yonne  , ai’. 
Avall  on. 

Vermento,  Vermenton  et  Vermentum,  21, 
■122,  141,  566;  Vermanton,  Y'onne,  ar.  Au- 
xerre. 

Vero  et  Veron,  111,  475;  Véron,  Yonne, 
can.  et  ar.  Sens  ; — ecclesia,  181. 

Vertelaio,  455  ; voy.  Vezeliacensis. 

Vertennacus,  473  ; Vertenay,  com.  Cuncy- 
les-Varzy,  Nièvre,  can.  Varzy,  ar.  Cla- 
mecy. 

Vertoliüm,  Zi24;  Vertaut,  Côte-d’Or,  can. 
Baignes,  ar.  Châtilion-sur-Seine. 

Verun  (ecclesia  de),  155;  voy.  Vero. 

Verreriæ,  237  ; Verrières,  ham.,  com. 
Sainpuis,  YTonne,  can.  Saint-Sauveur,  ar. 
Auxerre. 

Vertilliacus,  125:  Vertilly,  Yonne,  can. 
Sergines,  ar.  Sens. 

Verzelayus,  426  ; Vezélay,  Yonne,  ar. 
Avallon. 

Veteris-Castri  (ecclesia),  545  ; Vieux-Châ- 
teau, Côte-d’Or,  can.  et  ar.  Semur. 

Vetds-Scarleia,  149;  les  Vieux-Escharlis, 
coin.  Villefranche,  Yonne,  can.  Charny,  ar. 
Joigny. 

Vevra-Gennei,  451  ; la  Vesvre,  com.  Gi- 
gny,  can.  Crusy,  ar.  Tonnerre. 

Ve'zelay,  (chartes  analysées),  246  à 248. 

Vezeliacensis  (ecclesia),  524;  abbaye  de 
Vézelay,  Y’onne,  ar.  Avallon. 

Vicinæ,  154,  581,475;  Voisines,  Yonne, 
can.  Villeneuve-l’Archevêque,  ar.  Sens. 

Vicüs-novus,  124,  525;  Vinneuf,  Yonne, 
can,  Sergines.  ar.  Sens. 

Videbelom,  in  paya  Ternodrinse.  2,  Vil- 
lon, Yonne,  can.  et  ar.  Tonnerre. 


GÉOGRAPHIQUE.  561 

Vieilpoil  , 265  ; Vieupou  , com.  Poilly, 
Yonne,  can.  Aillant,  ar.  Joigny. 

Vilereio  (de),  287  ; Villeroy,  Yonne,  can. 
Chéroy,  ar.  Sens. 

Viler-sor-Tolun,  587;  voy.  Villaris. 

Vileuis,  456  ; Villuis,  Seine-et-Marne, can. 
Bray,  ar.  Provins. 

Villabursa,  Villaburrosa,  11,  (forte  Villa- 
bonosa)  (?),  Villiers-Boneux,Y7onne,  can.  Ser- 
gines, ar.  Sens. 

Villæione  (de),  29;  Villon,  Yonne,  can. 
Crusy,  ar.  Tonnerre. 

Villafranca,  81 , 178,  Zi2I  ; Villefranche, 
Yonne,  can.  Charny,  ar.  Joigny, 

Villa-Franca-Regia,  160  ; voy.  Villanova- 
Regia. 

Villamauki,  96,  211,  450;  Villemaur , 
Aube,  can.  Estissac,  ar.  Troyes. 

Villamorinus  , 505;  Villemorien  , Aube, 
can.  et  ar.  Bar-sur-Seine. 

Villa-nova,  75, 104, 192,  525  ; Villeneuve- 
la-Guiard,  Yonne,  can.  Pont-sur-Yonne,  ar. 
Sens. 

Villanova,  274,  547,  566,  580,  429,  466  ; 
Villeneuve-le-Roi,  Y'onne,  ar.  Joigny. 

Villanova,  258,  586;  Villeneuve-Saint- 
Salve,  Yonne,  can.  Ligny,  ar.  Auxerre. 

Villanova  (ecclesia),  87,  477  ; Villeneuve- 
le-Comte  (église  de),  Seine-et-Marne,  can. 
llosoy,  ar.  Coulommiers. 

Villanova-PiEGis,  566;  voy.  Villanova. 

Villa-nova-super-Vennam  et  Villanova  , 
155,  292,  544;  Villeneuve-sur-Vanne  ou 
l’Archevêque,  Yonne,  ar.  Sens. 

Villa-nova-super-Yonam  et  Equanam,  144, 
545,  594,  419;  Villeneuve-le-Roi.Voy.  Villa- 
nova. 

Villanovella,  484;  Villenavotte,  Yonne, 
can.  Pont-sur- Y’onne,  ar.  Sens. 

Villaparred,  258  ; Villeperrot,  Yonne,  can. 
Pont-sur-Yonne,  ar.  Sens. 

Villapatriciüm,  87,  185,  497  ; voy.  Villa- 
parred. 

Villapedis  et  Villepedis,  95,  279,  465; 
Villepied,  com.  Bussy-en-Othe,  Y'onne,  can. 
Brienon,  ar.  Joigny. 

Villarciei  (ecclesia  de),  181;  Argeville 
{église  de),  autrefois  paroisse  d’Arceville, 
com.  Boigneville,  Seine-et-Oise,  can.  Milly, 
ar.  Etampes. 


11 


71 


562  VOCABULAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 


Villare-Vinosum,  580,  59b;  Villiers-Vi- 
neux,  Yonne,  can.  Flogny,  ar.  Tonnerre. 

Villari-Monasterio  (ecclesia  de),  4-0;  Vil- 
lemontier,  Loiret,  can.  Bellegarde,  ar.  Mon- 
targis. 

Villaris,  14;  Villiers-sur-Tholon,  Yonne, 
can.  Aillant,  ar.  Joigny. 

Villasalum,  in  pago  Otisiodorensi,  2. 

Villari-Sylva,  41  ; Villeselve,  Oise,  can. 
Vertus,  ar.  Compïègne. 

Villa-Sicca  (grangia),  202,  52o;  Grange- 
Sèche,  ou  Beauvoir,  lieu  détruit,  com.  Sou- 
gères,  cadastre  section  F,  YTonne,  can.  Saint- 
Sauveur,  ar.  Auxerre. 

Villaterricus,  93;  Villethierry,  Yonne, 
can.  Chéroy,  ar.  Sens. 

Villedonous,  456;  Villiers-Boneux,  Yonne, 
can.  Sergines,  ar.  Sens. 

Villechau,  76;  Villechau,  com.  Cosne, 
Nièvre. 

Villenaux,  154  ; Villenaux-la-Petite,  Seine- 
et-Marne,  can.  Bray,  ar.  Provins. 

Villeneuve  (église  Notre-Dame  de),  154; 
Villeneuve-le-Roi,  YTonne  , ar.  Joigny. 

Villepei,  188;  voy.  Villapedis. 

Villerario  (ecclesia  de),  153;  Villeroy 
(église  de),  Yonne,  can.  Chéroy,  ar.  Sens. 


Villertus,  345;  Vellerot,  com.  Sceaux, 
Yonne,  can.  et  ar.  Avallon. 

Villiacus,  90  ; Villr,  Yonne,  can.  Ligny, 
ar.  Auxerre. 

Vinceles,  157;  Vincelles,  Yonne,  can.  Cou- 
langes-les-Vineuses,  ar.  Auxerre. 

Viriaco,  2;  Viry,  ham.,  com.  Cervon, 
Nièvre,  can.  Corbigny,  ar.  Clameey. 

Viros,  505  ; Vireaux,  Yonne,  can.  Ancy-le- 
Franc,  ar.  Tonnerre. 

Virziliacense  (monaslerium),  4,  59,  240, 
etc. ; abbaye  de  Vézelay,  Y’onne,  ar.  Avallon. 
Voy.  la  table  des  chartes  classées  par  égli- 
ses, etc. 

Virzeliacus,  251,  A28  , voy.  Vezeliacensis. 

Vitteaux,  416  ; Vitteaux,  Côte-d’Or,  ar. 
Semur. 

Vivariensis  (ecclesia),  49;  Viviers  (église 
de),  Yonne,  can.  et  ar.  Tonnerre. 

Voosine  (ruiss.),  119  ; le  Voulzie,  ruisseau, 
près  de  Provins,  Seine-et-Marne. 

Vovæ,  599;  Les  Voves,  com.  Epineau, 
Yonne,  can.  et  ar.  Joigny. 

Y’uldonaco,  2;  Voutenay,  Y’onne,  can. 
Vézelay,  ar.  Avallon. 


w. 


Wevra  (nemus),  149  ; Bois  de  Vevre,  com. 
Villefranche,  A’onne,  can.  Charny,  ar.  Joigny. 


WiNCELLis(ecclesiade),  278  ; voy.  Vinceles. 
Wlteniaco  (de),  586;  voy.  Vuldonaco. 


TABLE  ONOMASTIQUE 


A. 


Aceio  (Manasses  de),  369. 

Adalwalo,  miles  et  filii  ejus,  10.  — Ahvalo, 

10. 

Adela  regina,  429,  512. 

Adrianus  IV,  papa,  86  92. 

Aimo  Ghauce-Chiens,  225, 

Aiseio  (Robertus,  miles  de),  424. 

Alelmus  Pilus-Levatus,  64- 

Alexander  III,  papa,  105,  121,  136,  138, 
148,  153,  156,  161,  163,  171,  176,  179, 
180,  214,  248,  293,  294,  302,  304. 

Alexander  Galensis,  magister,  270. 

Altissiodori(Petrus  cornes),  515.  — Yolende, 
uxor  ejus,  515. 

Ampilleo  (Oddode),  140. 

Ancy  (Jobez  d’),  403. 

Aneriis  (Girardus  le  Bret,  dominus  de)  et 
Margarita,  uxor  sua,  400. 

Ansellus  Bisa,  miles,  58 

Ansellus  Bisalameine  Hersendis,  uxor,  et 
Milo  filius  ejus,  322. 

Ansellus  Surdus,  miles,  221. 

Ansellus  Vastans-segetem,  59. 

Ansigisius,  presbyter,  47. 

Aona  (Gaufredus  de),  17. 

Arcies  (Joannes  de)etHellissanz,  uxor  ejus, 
399. 

Arceis  (Guido  de),  vir  nobilis,  470. 

Archon  (Giraudus  et  Hugo  de),  109. 

Arcone  (Poncius  de),  195. 

Arcy  (Geoffroy,  seigneur  d’),  72. 

Arcy  (Renaud  d’),  444. 

Argentai  et  Argentolio  (Hugo  de),  miles, 
282. 

Argenteuil  (Hugues  d’),  403. 

Argentolio  (Herbertus  de),  et  Walterius, 
filius  ejus,  31. 

Argentolio  (Pontius  de),  34. 

Argentullo  (Humbertus  de),  368. 


Argentuil  (Stephanus  de),  336,  368  402, 
403,  405. 

Arran  et  Arren  (Gaufridus  de),  314,  375. 

Arras  (Pierre,  évêque  d’),  anc.  abbé  de  Pon- 
tigny,  393. 

Arremarensis  (Galterus,  abbas),  252. 

Arsiaco  (Arnaldus  de),  72. 

Arsiaco  (Galfridus  de),  Jocelinus  et  Guillel- 
mus,  fatres  ejus.  — Agnes  uxor,  72.  — 
Mabilla  mater  (Ibid),  71. 

Arsiaco,  Arciaco,  Arseio  (Galfridus,  Gau- 
fredus de),  71.  — Agnes,  uxor,  72.  — 
Mabilla,  mater  (Ibid),  109,  202,  282,  510, 
312,  324,  336.  — Arnica,  uxor  et  liberi, 
109. 

Arsiaci  (Gerardus,  dominus)  et  Beatrix, 
uxor  ejus,  462,  465. 

Arsiaco  et  Arciaco  (Girbaudus  de),  19.  — 
Joscelinus,  65,  172.  — Jonas,  72. 

Artaldus  Balbus,  21. 

Artennaco  (Rainaldus  de),  28. 

Arveio  (Milo  de),  85. 

Asiuariis  (Gaufridus  de),  62.  — Guillelmus, 
81. 

Asneriis  (Guido  et  Wido  de),  124,  151,  173. 

Asneriis  (Olricus  de),  195. 

Asnières  (Gaufridus  d’),  434. 

Aspre  (Wido  de),  et  fratres  sui,  27. 

Ateis  (Petrus  Mautalant  de),  70. 

Aurelianensis  (Manasses  episcopus),  121. 

Autissiodorensis  episcopi  : Robertus,  17, 
35.  — Humbaldus,  21.  — Hugo  de  Mon- 
teacuto,  46,  50.  ~ Hugo  de  Matiscone, 
54,  64,  65,  278.  — Alanus.  71,  72,  (bis), 
76,  78,  83,  85  97,  106,  108,  114,  116, 
121,  122,  141,  142,  147,  150,  151,  152, 
163,  164, 183,  184,  203.  — Hugo  de  Noe- 
riis,  episcopus,  340,  365,  402,  403,  445, 
471.  — Guillelmus,  electus  episcopus, 


TABLE  ONOMASTIQUE. 


564 

Willelmus.  190,  196,  197,  203,  207,  225, 
230,  245,  246,  248,  263,  265,  267,  270, 
278,  290,  291,  299,  300,  301,  306,  512, 
324,  327,  328. 

Autissiodorensis  Decani  : Guillelmus  et 
Willelmus,  106,  415,  124,  165,  183,  202, 

276,  279.  298.  — Gaufredus,  263.  — Her- 
veus,  365,  478. 

Autissiodorensis  Sancti-Germani,  abbates  : 
Hugo,  9.  — Arduinus  ou  Barduinus,  78, 
96,406,109,431,  143,  184,  207,  208,  231, 
268.  — Gervasius,  137,  442.  — Herbertus, 
197.  — Humbaldus,  245,  262,  263,  267, 

277,  291,  304,  376.  — Radulfus,  386,  396, 
442,  485. 

Autissiodor.  Sancti-Mariani  (Milo,  abbas), 
136,  270,  276. 

Autissiodorensis  Sancti-Petri  (Hugo,  deca- 
nus),  50. 

Autissiodori  Beati-Pecri  (Gaufridus,  abbas), 
294,  312,  325. 

Autissiodor.  S.  Eusebii  (Gaufridus,  prior), 
183. 

Autissiodorensis  Sancti-Juliani,  abbatissæ  : 
Agnes,  166,  244,  413.  — Elvidis,  280,  307, 
413. 


Autissiodor.  Sancti-Gervasii  (Johannes  Pe- 
trus),  maior,  218. 

Autissiodoro  (Joannes  de),  451. 

Altissiodoro  (Letericus  de)  et  Milo,  frater 
ejus.  Voy.  Bailledard,  200,  385. 

Autissiodorensis  (Milo,  miles)  et  Autissio- 
dora,  uxor  ejus,  207. 

Autri  (Bernardus  Galo  de),  392. 

Autun  (Etienne,  évêque  d’),  246. 

Auxerre  et  Tonnerre,  (Pierre,  comte  dJ), 
266,  268,  500  à 502. 

Avalone  (Ansericus  de),  172. 

Avalone  (Chalo  de)  et  Agnes  de  Baruth, 
uxor  ejus,  195. 

Avalone  (Joscelinus  de)  et  Arnica,  uxor  ejus, 
et  filii,  72,  109,  225,  314,  377,  443,  444, 
465. 

Avalensis  (Yvo)  et  conjux  ejus  Adelaïs, 
cum  filiis  suis,  17,20.  — Aliuslvo,  173, 
174. 

Avalona  (Robertus  de),  302. 

Avalone  (Stepnanus,  Urricus  et  Werricus 
de),  307,  315, 

Avelleio  (Odo  de),  300. 

Avenz  (Garnerius  de),  158. 

Avons  (Ogerius  de),  432. 


B. 


Baiserna  (Iteriusde),  71. 

Baissi  (Stephanus  de)  et  Rainaldus  filius  ejus, 

148. 

Balancei  (Salvagius  de),  miles,  405. 

Baldamente  (Andréas  de),  64. 

Baldricus,  7. 

Baldricus,  12,  13. 

Balduinus  et  Bauduinus  Grossus,  148,202, 
325. 

Baledarz  (Humbaudus),  306. 

Baledart  et  Baillidart,  Lethericus  Baille- 
dartetMilo,  frater  ejus,  197,  329,  367, 
436,  442. 

Balneolis  (IJelya  de),  156. 

Banea  (Petrus  de),  82. 

Bar  (Huo  de),  miles,  402. 

Barra  (Stephanus  de),  112. 

Barrex  (Bernardus de),  195. 

Barri  comités  : Milo,  33.  — Manasses  et 
Theobaldus,  295.  — Petronilla  comitissa 
et  liberi,  99. 

Barri  (Petrus,  decanus),  374. 

Barri  (Hugo  de),  435.—  Petrus,  213.—  Wil- 
lelmus, miles,  202. 

Barro  (Guido  de),  482.  — Josbertus,  70, 175, 
369,  402,  405,  413. 

Barro  (Theobaldus),  dominus  Champloti , 
351,  392,  445. 


Bartholomæus  (Autissiodorensis  archidia- 
conus),  141,  185,  208. 

Bartholomeus  (Senonensis  dapifer),  254. 

Baserna  (Guillelmus  de),  131. 

Baserna  (Hervinus  de),  et  Blanca,  uxor  ejus 
et  Galterus  Barart,  frater  Ilervini,  213. 
217. 

Baserna  (Joscelinus  de)  et  Airengarz,  uxor 
ejus,  et  liberi  eorum,  217. 

Baserna  (Robertus  de)  et  Guido,  nepos  ejus, 
302. 

Basochis  (Holdoinus  de),  300 

Basolus,  dux  Aquitaniæ,  44. 

Bassiaco  (Gaufridus,  prior  de),  465. 

Bauduinus,  Senonensis  communiæ  maior, 
497. 

Bazoa  (Petrus  de),  283. 

Belveir  (Hugo  de),  52. 

Bellijoci  Humbertus,  dominus,  254. 

Bello-Monte  (cornes  de)  et  comitissa  de  Bo- 
lonia,  uxor  ejus, 267. 

Bernardus  Anglicus  et  Elisabeth,  uxor  ejus, 
filia  Milonis  de  Chanlot,  333. 

Bernardus , archipresbiter  Autissiodori  , 
197. 

Bernard,  archiprêtre  d’Avallon,  72. 

Bernardus,  (archipresbyter  et  thesaurarius 
Avalonis),  309. 


TABLE  ONOMASTIQUE. 


Bernardus,  archidiaconus  Trecensis,  119, 
252. 

Bernardus,  magister,  64. 

Berneriis  (Dietus  de),  59. 

Berneriis  (liberi  de),  158. 

Bernuinus,  archidiaconus  Senon.,  35. 

Berri  (Petrus  de),  175. 

Besort(Guido  ii),  482. 

Besua  (Raynaldus  de),  27. 

Biferia  (Rainaudus  de),  203. 

Blairi,  Bleriaco  (Guilelmus  de),  243,  263. 
Blaniaci  (Guiilelmus,  miles),  398. 

Blant  (Milo  li),  91. 

Blesensium  (Theobaidus  cornes),  215,  251. 
Bochello  (Girardus  de),  miles,  325. 

Boeleio  (Guillermus  de),  135,  405. 

Boi  (Augalo  de),  422. 

Boi(Gâlterus  de),  cantor,  221. 

Boiliaco  (Salo  de)  et  filii,  84,  170. 

Bollenus  Geoffroy,  289. 

Bonevallensis  (Herbertus,  minister),  256. 
Boni-Radii  Abbates  : Willelmus,  238.  — 
Rainardus,  270. 

Bonus-Amicus  , Autissiodori  archipresby- 
ter,  290,  301,  527. 

Booli  (Salo  de),  monachus  Pontiniacensis, 
189. 

Booli  (Milo  de),  189,  201,  393. 

Bornus  (Stephanus) , li  Bornez , 385,  402, 
403. 

Borrel  (Garnerius),  409. 

Boschet  (Galfridus  de)  et  Hugo,  72. 


565 

Bosco  (Gerardus  de),  miles,  213.  — Hugo, 

202. 

Boso,  cornes,  9. 

Boso,  prior  Avallonis,  276. 

Bourgogne  (H ugue,  duc  de),  332 

Braetolis  (Bartholomeus  de),  miles,  323. 

Brainensis  (Rainerius),  85. 

Braio  (^oemundns  de),  74.  — Deymbertus, 
194. 

Bremu  (Manasses  de),  45  i. 

Brena  (Guilelmus  de)  et  Eustachia  domina 
Pasciaci,  uxorejus,  403,  515. 

Brena  et  Brienz  (Régneras  de)  canonicus 
Trecensis,  84,  97,  102,  132. 

Breniensis  comités  : Andréas,  196.  — Airar- 
dus  44.  — Herardus,  198,  251,  375. 

Bresmuro  (Aimo,  castellanus  de),  375. 

Briarius,  miles,  46. 

Briciaco  (Matlieus  de),  miles,  511. 

Britinolis  (Guido  de),  48. 

Britons  (Radulphus),  magister,  495. 

Briva (Hyterius  de),  124.  — Reinerius,  81. 
— Stephanus,  360,  416. 

Buceio  (Guerricus  de),  157. 

Bugnone  (Gosbertus  de),  155. 

Bullipot  (Geoffroi  de)  464. 

Bunone  (Hugo  de),  149. 

Burgundiæ  duces  : Odo,  17,  37,  173.  — 
Hugo,  195,  250,  275,  400,  416.  — Odo 
filius  ejus,  400,  416.  — Odo  dux,  506. 

Burs  (Humbertus  de),  364. 


c. 


Cabliacensis  præpositi  : Bruno,  49.  — Gos- 
lenus,  231. 

Cacennaco  (Milo  de),  23,  32. 

Caciaco  (Thebaldus  de),  47. 

Calcians-Canein  (Hugo),  346. 

Callovio  (Helia  de),  abbas,  237. 

Calmis  (Ansellus,  abbas  de),  185,  191. 
Campiniaco-Pagano  (Guilbertus  de),  52. 
Campinol  (Stephanus  de),  220. 

Campo-Lupi,  (Vitalis  de),  51. 

Gampo-Pagani  (Guillermus  de),  195. 
Campo-Walonis  (Stephanus  de)  et  filii  sui,l  9 . 
Canceliaria  (magister  Ansellus  de;,  432. 
Canlaio  (Girardus  de),  229. 

Cantuariensis  (Thomas,  archiepiscopus  et 
martyr),  365. 

Ganvalone  (Hugo  de),  117. 

Gapella  (de)  : Ricardus,  30.  — Godefridus, 
158. 

Capels,  Hilderius,  115. 

Capellus,  Josbertus  et  filii  ejus,  50.  Voy. 
Gosbertus. 

Capleinsis  Sancti-Martini  Hugo,  abbas,  6. 


Caricampi  (Urbanus,  abbas),  83. 

Caritatis,  priores:  Willelmus,  37.  — Rodul- 
fus,  188. 

Carnotensis  (Gaufridus  episcopus),  52. 

Carreix  (Arlerius,  miles  de)  et  Aalaiz,  uxor 
ejus,  427. 

Garterrum  (Wiilerrousde),  405. 

Cassaim  (dominus  Stephanus  de),  360. 

Casseio  (Agano  de),  miles,  23. 

Casteliiolo  (Rotbertus  de),  21. 

Casteliione  (Aganus  de),  50.  — Gilo,  71.  — 
Renaldus,  261,  386.  — Petrus,  283.— 
Hudrez,  380. 

Casteliione  (Petrus,  maior  de),  451. 

Castello-Guitan  (Petrus,  miles  de),  filius  Gi- 
baudi  et  Adeliz,  uxor  ejus,  63. 

Castelud  (Hugo,  dominus  de),  miies,  431. 

Casteluz  (Artaudus  de),  et  Rachel  uxor  ejus,- 
173.  — Castrolucii,  309. 

Castelluz  (Reinerius  de)  et  Agnes , uxor,- 
ejus,  369,  370. 

Castelud  (Willelmus  Rastes,  de),  miles,  431.- 

Castellulo  (Richardus  de),  385, 


566 


TABLE  ONOMASTIQUE. 


Castri-Landuni  et  Nantonis  abbas  : Gar- 
nerius,  94, 220. 

Gastrilucii  (dominus  Hugo),  309,  427.  Voy. 
Castelud. 

Castri-Bainaldi  (de),  Andréas,  257.  — Gau- 
cherius,  dominus,  599. 

Gastro-Censorii  (Wibertuset  Guibertus  de), 
miles;  Regina,  uxorejus  et  Ascelinus  et 
Hugo  filiiejus,  16,  17,  20,  23,46. 

Castro-Censorii(Ascelinusfilius  Wiberti  de), 
24,  62,  172.  — Uxor  ejus  Autissiodora, 
62,  172. 

Gastro-Censorii  (de)  Guimo , 62.  — Hugo, 
172. 

Castronantonis  (Daimbertus  Turchus,  mi- 
les, 111. 

Castro-Reinardi  (Ilenricus,  filiusExulis,  de), 
178. 

Catinei  (Theobaldus  de),  173. 

Celestinus  lit,  papa,  471. 

Cella  (Isembardus  de)  et  Berta  soror  ejus, 
149. 

Cellæ  abbates  : Petrus,  83.  — Girardus, 
252.  — Guillelmus,  434. 

Cepeio  fRenardus  de)  officia  lis  curiæ  Seno- 
nensis,  475. 

Cerilli  (Narjotus  de),  117. 

Certin  (Viianus  de),  220. 

Geus  (Amedeus  de),  412. 

Chableia  (Johannes,  maior  de),  82. 

Chableio  (Petrus,  decanus),  237. 

Chablis  (Pierre  de),  doyen  de  Tonnerre,  90. 

Chacenaio  (Erardus  de),  232. 

Chacenay  (de)  Anseric,  32.  — Milon,  19, 
32. 

Chaleci  (Angirbertus  de),  469. 

Chambelene  (Robertus  et  Benedictus  de), 
424. 

Champagne  (Thibaut,  comte  de),  417. 

Champlost  (Boson  de),  350.  — Etienne,  son 
fils,  ibid. 

Chancol  ( Gaufridus  de),  109. 

Chandeniis  (Seguinus  et  Willelmus  de), 
434. 

Gbanloth  (Domiuus  de),  201. 

Chanlosto  (Boso  de).  83,  221 . 

Chanlot  (Icterius  de),  221,  350,  419. 

Chanlosto  (Manasses  et  Theobaldus  fratres, 
domini  de),  221. 

Chanloth  (Milo  de),  85,  333,  378. 

Gbanloth  (Petrus  Vitalis  de),  201. 

Ghanloto  (Roehuis  de),  nobilis  mulier,  '419. 

Chanvalun  (Adallelmus  de),  236. 

Chanquolia  (Gaufridus  de),  290,  301. 

Charbuie  (Guillelmus  de),  263,  307. 

Charcum  (Petrus  de),  245. 

Charmeio  (Maria,  domina  de) , 499. 

Cbastellione  (Henricus  de),  miles,  405. 

Chateluz  (de),  Artaudus  et  Hugo,  234. 


Châtelcensoir,  Seguin,  abbé,  72.—  Chanoi- 
nes, 247. 

Châtelcensoir  (Guibert  de)  et  ses  fils,  17. 

Chau  (Willelmus  de),  cognomento  Crassus, 
168. 

Chaumont  de  (Hugo  de),  362. 

Chesoi  (Josbertus  de),  374. 

Chessein  (Jubilina  de),  203. 

Cheu  (Guilelmus  de),  191.  Voy.  Chau. 

Cheveroia  (Teo  de),  125. 

Chichiis  (Gislebertus  de),  467. 

Chimilli  (Herbertus  Evroart  de),  miles,  270. 

Cilio  (Hugo  de),  48. 

Cirilliaco  (Narjotus  de),  254. 

Gisterciensis  abbates  : Lambertus,  86.  — 
Alexander,  207. 

Clameciaci  vicecomites  : Richardus,  263, 
235.  — Herbertus,  434. 

Clamiciaco  (Willelmus,  cantor  de),  265. 

Clarevallensis  abbates  : Bernardus,  164.  — 
Gaufridus,  146, 151,  164.  — Giraldus,  257. 

Clariaco  (Theobaudus  de)  et  lterius  frater 
ejus,  29. 

Clemens  III,  papa,  386. 

Cluniacensis.  (Domnus  Hugo,  abbas,  nepos 
magni  Hugonis  abbatis),  36,  57,  43. 

Codreio  (Gaufridus  de),  514 

Columbanus  (Nivernensis  præpositus),  140 

Colomb,  prévôt  de  Tonnerre,  403. 

Colomb  Tornodori  præpositus  , 56.  Voy. 
Tornodori. 

Cona  (de)  : Brienus,  77.  — Willermus,  109. 

Confessi  (Gualterus  de),  149. 

Conradus,  cornes  et  Valdrade  uxor  ejus,  9. 

Corbeil  (Gisbert,  vicomte  de),  160. 

Corbigny  (Achery,  doyen  de),  246. 

Corbignei  (Gauterius  de),  238. 

Corbosum  (Foscherius  de),  81. 

Corcellis  (Iterus  de),  232. 

Corcon  (Petrus  de),  200.436.  — DeCorcum. 
251.  — De  Corcun,  367 , 385.  — De  Cur- 
ceun,  333.  — De  Curchon,  2'j6.  — De 
Curchino,  261.  —De  Curcione,  271 . 

Corgenai  (Letericus,  miles  de),  505. 

Corloun  (Humbertns  de),  356. 

Cortjnge  (Andréas  de),  423. 

Corteniaco  (Gossellnus  de),  35. 

Corvot  (Stephanus  de),  miles,  354. 

Coulours  (Gillebertus,  frater  Templi  magis- 
ter  de),  126. 

Courgenai  (Jean  et  Barthelemi , seigneurs 
de),  505. 

Courlon  (de),  Humbert,  357.  — Jean,  290. 
— Pierre,  289,  290. 

Crisenonis,  a'obatissæ  : Agnes.  Voy.  Sara, 
472. 

Cruce  (Odo  de),  354. 

Crus  (Seguinus  de),  Hugo,  nepos  ejus,  71, 
175. 


TABLE  ONOMASTIQUE, 


567 


Cuchiaco  (Jobertus  de),  32A. 

Cudot  (de)  Robertus  et  Stephanus,  81. 
Culdreyo  (Boscus  de),  76. 

Curcelllis  (Ansellus  de),  196. 

Curcellis  (Iterius  de)  et  Galiena,  uxor  ejus, 
195,  199. 

Curchon  (Pierre  de),  2A6. 

Curgeneto  (Obertus  de),  157. 

Curloun  (Girardus  de),  6Z|. 

Curte  (Havinus  de),  30. 

Curteferaudi  (L.  de),  A22. 

Curteniaco  (Gillasius  de)  el  Henricus  gener 
ejus,  9 A. 

Curtiniaci  (Gauterius  de),  117. 


D 


Daimbertus,  Autissiodorensisarchidiaconus, 
359. 

Daimbertus,  Senonensis  thesaurarius,  360. 
Daimbertus , miles,  et  Floiia  uxor  ejus, 
ISA. 

Dampetra  (Guido  de)  et  Milo,  frater,  2A2, 
399. 

Danjone  (Salo  de),  69. 

Danziaci  Herveus  dominus,  501. 

Deiloci  abbates  : Artaudus,  95.— Balduinus, 
138.  — Hugo,  280,  335,  350. 

Deinbertus  Senonensis  Caruifex,  A83,  A97. 
Denimonia  (Guillermus  de),  A2A. 

Dieio  (Hugo  de)  et  Normannus,  gener  ejus, 
326. 

Digia  (Stephanus  de),  71. 

Digione  (Robertus  de),  197. 

Digun  (Gaufridus  filius  Hugonis  de),  225. 
Divionensis  S.  Benigni  (Petrus  abbas),  A30. 
Dodo  (Avalone,  archipresbiter  de),  109. 


Cnrtiniacensis  (Petrus,  frater  regis,  domi- 
nus) et  Isabel  uxor  et  Petrus  filius  ejus, 
219,  222. 

Curteniaci  (Petrus,  dominus),  253,  261,  A18, 
A81. 

Curteneio  (Robertus  de),  dominus  de  Cam- 
pignoliis,  A81. 

Curtiuiacensis  (Guillelmus),  481. 

Curtiniano  (Stephanus  de),  cantor  Sancti- 
Juliani  de  Saltu,  335,  366. 

Curtiniaco  (Willelmus  de),  111. 

Cudot  (Stephanus  de),  422. 


Dongione  et  Dunjun  (Salo  de),  104,  155, 
254. 

Donna-Petra  (Willelmus  de),  143. 

Dontelli  (ii.rnulfus,  miles  de),  133. 

Dontili  (Teobaudus  de),  185. 

Donziaco  (Gauterus  de),  48. 

Donziaco  (Gaudefredus  de)  et  Herveus, 
Gaufridus,  filii  ejus,  50,  173. 

Draciaco  (Hugo  de),  miles,  203. 

Draci  (de)  Landricus,  65,  68,  173.  — Odo, 
50,  71. 

Drogo  Strabo,  et  Josbertus  frater  ejus,  73, 
135. 

Drogo,  donnus,  et  Hersendis  uxor  ejus  et 
filii,  96. 

Droia  et  Druia  (Fornerius  de),  168, 245, 265, 
291. 

Duarum-Aquarum  (Obertus,  magister  lepro- 
sorum),  96. 

Duchy  (Brulledon  de),  220. 


Ecclesiolis  (Walterius  de),  28. 

Eduensis  episcopi  : Henricus,  109,  195.  — 
Stephanus,  225,  23A,  235,  295,  367,  370. 
— Gautherius,  A23,  A26,  A31. 

Eduensis  Sancti-Martini  abbates  : Arnulfus, 
6.  — Achardus,  275.  — Hugo,  506. 
Eduensis  (Renaldus,  viarius),  506. 

Ermol  (Odo  de),  91. 

Erveio  (Buro  de),  61. 

Ervi  (Ervinus  et  Galterius  præpositi),  A30. 
Erviaco^Milo  de),  baro,  100. 


E. 


Escan  et  Esquant  (Stephanus  de),  sacrista, 
115,  202. 

Eschegiis  (Agano  de)  et  Tecia  conjux  ejus, 
A20. 

Eschegiis  (Jacobus,  miles,,  de),  395. 

Esmiers  (Hugo  de),  29. 

Eugenius  III,  papa,  63,  66. 

Eventatus  (Hugo),  pater  et  Hugo,  filius,  289, 
332. 

Eventé  (Geoffroy  1’)  du  Plessis,  chevalier, 
289. 

Exolduni  (Philippus,  dominus),  200. 


508 


TABLE  ONOMASTIQUE. 


F. 


Fagis  (Garnerius  do),  66. 

Fardel  et  Ferdel  (Guidoj.  402,  4 03,  413. 

Feritate  (de)  Nevelo , 91.  — Garnerius , 

220. 

Ferreia  (Chalderus  de),  251. 

Ferreriis(Dodo,  abbas  de),  220. 

Ferteis  (Caldorenus  de),  261. 

Firmitate  (Seguinus  Morellus  de)  miles  et 
Galo,  pater  ejus,  57. 

Firmitate  (de)  Ilerbertus  Wifel,  15.  — Ne- 
velo, 15.  — Vlvianus,  109.  — Aremburgis, 
290. 

Flacei  (Iterius  de),  190. 

Fiai  et  Flaiaco  (Adam  de),  191,  346. 

Flaiaco  (Hugo  de),  miles,  32b. 

Flaviniaeensis  Wideradus,  abbas,  1. 

Floenneio  (Guiardus  de),  135. 

Fioten  (Willelmus  de),  320. 

Fluri  (Walterus  Rufus  de),  115. 

Fluriniaco  (Guarinius  de(,  155 

Fontaneto  (Petrus  de)  et  liodierna,  uxor 
ejus,  50. 

Fonte  (Ilabuinus  de),  446. 

Fonte-Moriniaci  (Gislebertus  de),  abbas, 
237. 


G 


Gaigie  (Alelmus,  miles  de),  482. 

Galifridus,  Senonensis  archidiaconus,  191. 

Galterus,  camerarius  Trecensis,  252. 

Galterus  Bosacre,  Bocacrez,  Butsacre,  64, 
84,  135. 

Garlanda  (Guido  de)  et  He’.issenz,  uxor  ejus, 
261,  391. 

Gaudricus  , cellarius  Autiss.  ecclesiæ,  48. 

Gaufridus,  precentor  Sononensis,  202,  211, 
212,  227,  233,  272,  286,  300,  432,  442. 
— Goffridus,  239. 

Gaufridus  Achefreiz,  miles  et  Robertus, 
frater  ejus,  217. 

Gaufridus  Bollans,  91. 

Gaufridus  Bullen,  104,  344. 

Gaufridus,  cantor,  46.  55,  65. 

Gaufridus  Capellus,  50.  — Cornes,  36.  — 
Eventatus,  333. 

Gaufridus,  magister,  77. 

Gauterius,  archidiaconus  Trecensis,  229. 

Gauterius  Berars,  miles,  291.  — Calvus, 
64. 

Gauterius  Grossum-Brachium,  et  Philippus 
frater  ejus,  70. 


Fonteneto  (Gauterius  de),  158. 

Fonteneto  (Radulphus  abbas  de),  152. 

Fonte-Vene  (de)  Seguinus,  196.  — Amelina, 
157. 

Fontis-Johannis  abbates  : Gauterius,  178. 
— Gelduinus,  222.  — Arnaldus,  481. 

Fossato  (Guiardus  de),  155.  — De  Fessez, 
193. 

Fosse  (Guillelmus  de),  412. 

Fosseio  (Garnerius  de),  59. 

Fous  (Garnerius  de),  96. 

Fox  (Girardus  de),  miles,  357. 

Fraaxino  et  Fraxino  (Herveus  de),  150,  281. 

Fromundus,  S. -Marias  capellanus,  canoni- 
cus,  69,  94,  101. 

Fromundus,  scriptor  et  magister,  8!,  109, 
328. 

Frotmondus  præcentor  Senon.  ecclesiæ, 
14. 

Frossemoralle  (Gaufridus)  et  Gaufridus  fi  lius 
ejus,  71,  103. 

Fuisseio  (Gaufridus  de),  miles,  498. 

Fulco,  cancellarius,  49. 

Fulco,  prepositus  vicecomitis,  59. 

Fusseio  (Garnerius  de),  158,  190. 


Geigny  (Johannes  de),  200. 

Genesta  (Milo  de),  303. 

Genneio  (Guibertus  de),  451. 

Genuli  (Gaufridus  de),  miles,  444. 

Gerardus  cornes  et  Berta  uxor  ejus,  4, 
39. 

Germanus , Autissiodorensis  succentor  , 
184. 

Giemy  (Philippus,  dominus),  462. 

Gilduinus,  vicecomes,  35,  36. 

Gilo,  miles,  et  Stephanus  frater  ejus,  56. 
69. 

Girardus  (S.  Stephani  Autissiod.  archidia- 
conus), 298. 

Girardus,  archidiaconus  Lingon.  ecclesiæ, 
90. 

Girardus,  Tornodorensis  archidiaconus  , 
89. 

Girardus,  Trecensis  archidiaconus,  123, 
165,  199,  270,  297,  318. 

Girardus  Eventatus,  97,  201. 

Girardus  Grossus,  229. 

Girardus  Ruffus,  140. 

Gissi  (Guillelmus  de),  397. 


TABLE  ONOMASTIQUE. 


Gisy  (Hugue  de),  316. 

Gocelinus,  archidiaconus  Lingon.  ecclesiæ, 
49. 

Gonessa  (Odo  de),  261. 

Gonnossa  (Ti.eobaudus  de),  245. 

Gorgie  (Stephanus),  miles,  126. 

Gosbertus,  magister,  58. 

Gosbertus  Capellus,  I lelisabeth  uxor  et  filii 
ejus,  21  Voy.  Capels  et  Capellus. 
Gosselinus,  decanus  Autissiod.,  55. 

Granse  (Milo  et  Rainaldus  de),  412. 

Grimone  Bernardus  de),  423. 

Grinum  (Oliverusde  , miles,  400. 

Grinon  (Badulphus  de),  56. 

Grosbraz  Willertnus,  405. 

Gros  (Bainaud  le)  ou  le  Gras,  de  Joigny,  135, 
161. 

Gros  (Hugues  le),  21. 

Grossus  Willelmus,  511. 

Grunno  (Mainardus  de),  195. 

Guarlanda  (Guido  de),  353. 

Guiardus  Lupus  et  Theobaudus,  frater  ejus, 
47. 


569 

Guido,  buticularius,  134,  146,  330,  332,334, 
338. 

Guido,  cancellarius,  330. 

Guido,  Autissiodorensis  archidiaconus,  365. 
Guide,  præpositus  Autissiodorensis capituli, 
131,  142,  162,  165,  166,  183,  276. 

Guido,  Milidmnensis  archidiaconus,  101. 
Guido,  Senonensis  archidiaconus,  171,  233, 
239,  272,  286. 

Guillaume,  maréchal  de  Champagne,  119. 
Guillelmus,  archidiaconus  Senon.  ecclesiæ , 
15.  — Abus  Guil  , 84,  13l. 

Guillelmus,  præpositus  Senonensis,  101,125 
166,  212.  * 
Guillelmus,  cancellarius,  102. 

Guillelmus  cancellarius  Trecensis,  201. 
Guillelmus  Chardo,  61.  — Tuebof,  316. 
Guillelmus  Grossum-Brachium,  83,  98.  Voy. 
Grosbraz. 

Guirricus,  archidiaconus  Trecensis,  199. 
Gurge  (Guido  de),  412. 

Gurgiaco  (Petrus  de),  115,  301. 

Gurgy  (Hugues  de,  chevalier),  115. 

Gysiaco  (Odo  de),  14. 


H. 


Hato,  19. 

Havinus  et  Agnes,  uxor  ejus,  filla  Artaudi  de 
Chasteluz,  234 

Hebrola  (Simon,  decanus  de),  335. 

Henricus  I,  rex,  12. 

Ilerbertuset  Ileribertus,  archidiaconus  et 
decanus  Senon,  14,  35. 

Herveius,  cellerarius  Sancti-Stephani  Autis- 
siodorensis, 290,  335. 

Herveus,  præpositus  Autiss.  capituli,  77. 

Ilerveus,  præpositus  Senon.  ecclesiæ,  59, 
84. 

Herveus,  præpositus  et  archidiaconus  Gas- 
tinensis,  103,  104,  117. 

Herveus  Buslenus.  miles,  53- 

Hervi  (Canonus,  et  Milo  d’),  424. 

Herviaco  (Hagano  dominus  de),  424. 

Hervi  (Petrus  de),  decanus  de  Bernon,  375. 

Hilduinus  thesaurarius  Senonensis  , 227, 
231,  233,  23C,  272,  286. 

Hilduinus  Maliens,  53. 

Hispania  (Gautier  de),  29. 

H1  u do  viens  III,  rex,  7. 

Bludovicus  VI,  rex,  44. 

Holdeardis  domina,  206. 

Ilubertus,  medicus,  185. 

Hugo  de  Avalone,  archidiaconus  Stampen- 
sis,  101. 

Hugo,  archidiaconus  Pruvinensis,  104. 

Hugo,  archidiaconus  Senonensis,  212,  227, 


233,  239,  265,  268,  270,  272,  286,  314. 

Huçro,  archidiaconus  Stampensis,  212,  233. 
272,  286. 

Hugo,  regis  buticularius,  13. 

Hugo,  regis  cancellarius  , 75  , 134,  332, 
334,  338. 

Hugo,  cantor  Autissiodorensis,  203,  279. 

Hugo,  decanus,  46. 

Hugo,  præpositus  regis,  59,  167. 

Hugo,  præpositus  Autissiodorensis,  169. 

Hugo,  præpositus  Senonensis.  190. 

Hugo,  præpositus  Joviniaci,  131,  134,  166, 
209. 

Hugo,  thesaurarius  S.  Stephani  Autissiodo- 
rensis, 279. 

Hugo,  Frangens-Lupum , miles,  43. 

Hugo,  frater  Rodulphi  comitis,  12. 

Hugo,  Grossus,  20,  24,  46. 

Hugo,  Infans,  21. 

Hugo,  lector  Sancti-Stephani  Autissiodoren- 
sis, 65,  115, 

Ilugo,  Malus-Vicinus,  17. 

Hugo,  Saisnellus,  91. 

Hugo,  vicecomes,  48. 

Kumbaudus,  miles,  430. 

Humbertus,  Nivernensis  archidiaconus, 116. 

Hunaudus,  magister,  562. 

Hylduinus,  archidiaconus  Senon.  ecclesiæ, 
14,  35. 


II 


72 


570 


TABLE  ONOMASTIQUE. 


I. 


Iglisiola  (Jofridus  de),  209. 

Ilduinus,  archidaconus,  15. 

Innocentius  III,  papa,  489,  503,  506. 

Insula  (Bernardus  de),  præpositus  de  Veteri- 
Castro,  110,  175. 

Insula  (Guillelmus  de),  369. 

Insula  (Hato  de),  243. 


Insula  (Radulfus  de),  124. 

Insula  (Willelmus  præpositus  de),  70,254. 
Isembartus-Diabolus,  209. 
lsembardus  Gaufridus,  397. 

Ispania  (Helia  de),  56. 

Ispania  (Walterius  de).  23.  Voy.  Ilispania. 
Iterius  Bonus-Amicus,  26. 


J. 


Jacobus  Sancti- Pétri  Tornodorensis  præ- 
positus, 127. 

Jagnio  (Josbertus  de),  60. 

Jaquinus,  Senonensis  capicerius,  105. 

Jasseia  (Gui  de),  frère  de  Clarembaud  de 
Noyers,  390. 

Jauna  (Nicholaus  de)  Zi95. 

Jauviaci  (Gaufridus  cornes),  uxor  et  liberi 
ejus,  3/i. 

Jexia  (Wido  de),  346. 

Joanceio  (Johannes  de),  368. 

Jocelinus,  celerarius,  50. 

Johannes,  medicus  , Rcgniacensis  mona- 
clius,  431. 

Johannes  præpositus  Nivernensis  comitis  , 
218. 

Joigny  (Guillaume  I,  comte  de),  131,  210. 

Joigny  (vicomtes  de),  Isnard  et  Jean,  85, 
135. 

Joigny  (Hugues,  prévôt  de),  135.  — Ancien 
prévôt,  209. 

Jonas,  lector  et  magister,  46,  50. 

Joscelinus,  miles,  125. 

Jouencei  (Gaufridus  de),  405. 

Jous  (Milo,  prior  de),  402,  430. 

Joviniaci  comités  : Rainardus,  130,  166, 
169, 187,  209,  236- — Adelaidis,comitissa, 
uxor  ejus,  209,  237.  — Willermus,  302, 


307,  309,  314,  378,  396,  413,  480,  486. 
— Et  Gaucherus,  frater  ejus,  303. 

Joviniaci  (Aalaidis  et  Aalez,  comitissa)  filia 
comitis  Nivernensis,  et  W.  filius  ejus, 
131,  209,  236,  420. 

Joviniaci  vicecomites  : Isnardus  et  Hisgnar- 
dus56, 60,84, 111,  131,  134, 158, 168,169, 
188.  — Esmerilla  uxor  et  liberi  ejus,  60, 
134.  — Joiduinus,  Joduinus  et  Gilbuinus, 
209,  236,  507,  342.  — Uxor  et  fiüus,  389. 

Joviniaci  (Andréas,  præpositus),  307. 

Joviniaco  (Augalo  de),  91. 

Joviniaco  (Bovo  de),  497. 

Joviniaco  (Frotmundus  Farsitus  de),  Her- 
bertus  et  Gauterius,  fratres  ejus,  etliberi 
116. 

Joviniaco  (Girardus  de),  233. 

Joviniaco  (de),  Milo  Jeremie,  138.  — Jere- 
mie,  296. 

Joviniaci  (Milo,  miles),  296. 

Joviniaci  tj’etrus,  prior),  236. 

Josbertus  Venator,  et  Guibertus,  Gibaudus, 
Iterus  fratres  ejus,  297. 

Juinaco  (Dominicus,  decanus  de),  127. 

Juissi  (Guillelmus  et  Martinus  de),  370,  392. 

Junay  (Odo;  dominus  de),  423. 

Jussiaco  (Rainaldus  de),  392. 

Jutigny,  (Garnier  de),  119. 


K. 


Karitate  (Rainaldus,  prior  de),  143.  Karolus  (Calvus).  2,  4,  6. 


L. 


Laagni  Guiardus  de),  189. 


La  Celle  (Parrenot  de)  425. 


TABLE  ONOMASTIQUE. 


571 


Lageola  (Siguinus  de),  307. 

Lagniaci  (Johannes,  vicecomes),  191,  327, 
329,  339. 

Laileio  (Fulco  de),  atque  Maria  uxor,  et 
infantes,  56, 159. 

Laileio  (Hugo  de),  Johannes  nepos  ejuset 
Theobaldus  filius  Hugonis,  60. 

Laileio  (Guiardus  de),  157. 

Lambertus,  archidiaconus,  362. 

Landa  (Stephanus  de),  229,  308. 

Lani  (Hauduinus  de),  282. 

Lannia  (Ansierus  de),  30. 

Lanniaco  (Bartholomeus  et  Ulricus,  filii 
Ulrici  de),  82. 

Lanniaco  Garnerius  de),  82. 

Lanis(de)  Mauriciuset  Raaldus,  157. 

Legni  et  Lengniaco  (Johannes,  vicecomes 
de),  261,  353. 

Leinsec  etLenset  (Richardus  de),  153, 173, 
203. 

Lerber  (Boscus  de),  287. 

Lezinnes  (Milon,  doyen  de),  90, 

Liesinis  (Willermus,  dominus  de),  282, 
351. 

Linant  (Ansellus  de),  64. 


Maaleno  (Willelmus  de),  118. 

Maceriis  (Willelmus  de),  abbas.  86. 

Madriaco  (Obertus  de),  166. 

Magister,  Autissiodorensis  archidiaconus  , 
197. 

Magni  (Seguinus  de),  miles,  225. 

Maillei  (Stephanus  de),  315. 

Mailly-Château  (Wibertde),  17. 

Mairoles  (Petrus  de),  filius  Guntelini,  52. 
Mairolis  (Stephanus  de)  et  Petrus  Rufus,  52. 
Maisi  (Simon  de),  miles,  434- 
Maleio  (Jobertus  de),  miles,  400. 

Maligny  (Odo  et  Olricusde),  26. 

Malleio  (Hugo  de),  31. 

Mallet,  Maslai  et  Masleio  (Salo  de),  miles, 
193,  258,  497. 

Malliaci  (Iterus  præpositus,  235,  325,  329, 
336,  367. 

Malliaco  (Albericus  de)  et  uxor  ejus,  filius 
et  Albericus  nepos,  19. 

Mailli  (Milo,  præpositus  de),  148. 

Malli  (Arnulfus  et  Joscelinus  de),  62. 
Malliaco  (Johannes  Agnetis  de),  213. 
Malliaco  (Nicolaus  de),  miles,  148,  336. 
Malliaco  (Robertus  de),  65. 

Ma.liaco  (Balderuinus  Grossus  de)  et  Er- 
mengerdis,  uxor  ejus,  302. 

Malli  (Bruno  de)  et  Johannes  filiaster  ejus, 
et  Sibilla  uxor  Brunonis,  291. 


Lindri  (Rainaldus  de),  miles,  270. 

Lingonensis  episcopi  : Robertus,  17,  38,  — 
Guilencus,  4 9.  — Godefridus,  60,  85, 
164,  170.  — Galterus,  127, 169,  251, 261, 
267.  — Robertus,  293.  — Manasses,  313, 
346,  351,  362,  373,  575,  410,  424-  - 
Garnerius,  451. 

Lingonensis  decani  : Amauricus  39.  — 
Ayrardus,  49.  — Humbertus  90.  — Ma- 
nasses^  252. 

Linol  (Josbertus  de),  72. 

Lintione  (Guilelmus  de),  196. 

Lisiniis  (Milo,  decanus  de),  61.  90. 

Lisinis,  Lesenniis  (Guillelmus  de),  324, 
339. 

Longo-Pilo  (Galo  de),  91. 

Lucius  III,  papa,  345,  516. 

Ludovicus  V,  rex,  9. 

Ludovicus  VII,  rex,  74,  133,  143,  146,  159, 
16C,  167,  210,  212,  226,233,  243,  249, 
263,  274,  283,  284,  287,  292. 

Lugdunensis  (Guichardus,  archiepiscopus), 
225,  314. 

Lumni  (Petrus  de),  157. 

Luparia  (Herbertus  de),  28. 


Malli  (Damianus  de),  miles,  291. 

Malonido  (Iterius  de),  94,  111,  204. 

Malonido  (Willermus  de),  319,  339,  411. 

Manasses  et  Manasseius,  Senonensis  archi- 
diaconus, 432,  442. 

Malopassu  (de)  Helias,  59.  — Hugo.  66. 

Manasses,  frater  vicecomilis,  archidiaconus 
Trecensis,  94,  101, 171,  195. 

Manniaco  (Odo  de),  14. 

Marcelleio  (Ansaldi  et  Otrannus  de),  157. 

Marchia  (de)  Adam,  50.  — Regnaudus,  245, 
251. 

Marenis  (Hugues de),  34. 

Maricornia  (de)  Gaufridus  202.  — Salo , 
203. 

Marigniaco  (Gilo  de),  379. 

Marleigni  (Josbertus  de)  et  Hermengardis, 
uxor  sua,  filius  et  fratres  ejus,  379. 

Marleigni  (Robertus,  presbyter  de) 380. 

Marleigni  (Bovo  de),  380. 

Marmaigne  (Odo  de)  314. 

Marneio  (Mauricius  de),  158. 

Maroil  (Odo  de),  195. 

Marolio  (Albericus  de)  et  Guilla,  filiaejus, 
uxor  Gaufridi,  155. 

Marolis  (Bauduinus  de),  104. 

Marri  (Obertus  de),  109. 

Marriaco  ou  Mairri  ou  Marri  (Herbertus  de), 
123,  131, 148,  150, 161,  196,  202,  281.  — 


S’!2  TABLE  ONOMASTIQUE. 


Uxor  ejus  Kegina,  151,  196.  — Autissio- 
dorensis,  mater  ejus,  151. 

Marriaco  (Renaldus  de),  124. 

Martinus,  cantor Senonensis  ecclesiæ,  114. 
Mase  (Willelmus  de),  18. 

Masiaco  (Odo  de),  26. 

Mathæus,  camerarius,  75,  83,  134,  146, 
211, 339,  332,  334,  338 
Matheus,  constabularius,  75. 

Mathæus  Senonensis  precentor,  69,  85,  94, 
101,  104,  111,  114. 

Matheus  Vanne  Dominus,  243. 

Maugis  (Renerius  de),  56. 

Mauni  (Itier  de),  196.  — Icterius,  363, 
Meinardus-Tnebos,  81. 

Meix  (Hugo  de),  miles,  325. 

Melanni  (Jobertus  de),  402. 

Meldensis  (Buchardus  episcopus),  52. 
Meleigni  (Guido  de),  miles,  377. 

Mellotus  et  Merlotus  (Drogo  de),  229,  242, 
353,  367,  378,  436,  462,  475,  485.  — Er- 
mengardis,  uxor  ejus,  242. 

Me! loto  (Willelmus  de),  miles,  377. 
Melundensis  Sancti-Petri  (Johannes  abbas) , 
126. 

Menardus,  magister,  430. 

Merliniaco  et  Marlenniaco  (Ansellusde),  189, 
201. 

Merlenniaco  (Bovo  de),  28. 

Merlenniaco  (Gosbertus  et  Josbertus  de)  et 
Sibilla,  uxor  ejus,  et  Guido,  filius  ejus, 
cum  Bura  uxore,  28,  61,  346. 

Merlenniaco  (Guido  de),  patruus  Gosberti, 
33. 

Merlenniaco  (Herveus  filius  Nivilonis  de) 
fratres  et  mater,  33. 

Merlenniaco  (Ilugo-Fortuna  miles  de),  61. 
Merlenniaco  (Hugo  de),  miles,  25,  46,  62. 
Merliniaco  (Osmundus  de)  et  Ermengardis, 
uxor  ejus,  190. 

Merlineio  (Guillelmus  de),  Ansellus,  frater 
ejus,  96. 

Merliniaco  (Seguinus  de),  57. 

Merlo  (Rainaudus  de),  140. 

Merriaco  (Herbertus  de),  468. 

Merry  (Ascelin  de),  368.  — Ascelinus,  377. 
Merry  (Herbert  de),  151. 

Migennia  (Herbertus  de),  112. 

Migi  (Bauduinus  de),  miles,  148. 

Miliduno  (Garinus  de),  196. 

Milidunensis  (Stephanus,  abbas),  185. 

Milli  (Andricus  de).  422. 

Milliaco  (Robertus  de),  194. 

Milo,  decanus  Tornodorensis,  89. 

Milo,  præpositus  Autissiodori,  245. 

Misera  et  Misereio  (Wido  de),  24,  25. 
Missereio  (Isnardus  de),  158. 

Misseri  (Stephanus  et  Milo  filii  Heluisæ  de), 
300. 


Molendinis  (Hugo  de),  450,  434. 

Molendino  (Johannes  de),  Osilia,  uxor  ejus 
et  filii,  47. 

Molesmes  (Galannus  de),  254. 

Molinuns  (Garnerus  de)  et  Ermengardis, 
uxor  ejus  etliberi  eorum,  102,  155. 
Molinuns (Gaufridus  de),  miles,  344. 
Molismensis  abbates  : Robertus,  14,  19,  23, 
24,  25,  28,  32,  61.  — Wido  et  Guido,  25, 
33,  46.  — Ebrardus,  54-  — Geraldus,  61. 
— Guilencus  99,  116,  150.  — Vivolus,  170. 
— Stephanus,  266. 

Molismo  (Achardus  de),  19. 

Mollini  (Jobertus  de),  miles,  403. 

Molôme,  Nivard,  abbé,  90. 

Molumnis  (Hugo  de),  29. 

Moncels  (de)  Hugo  et  Rainaudus,  110. 

Monte  (Norgaldus  de)  et  Haymerius,  frater 
ejus,  25. 

Monte-Barri  (Andrea  de),  324. 

Montebarro  (Bernardus,  dominus  de).  482. 

— Rainardus,  (de),  33. 

Monte-Beliardo  (Arduinus  de),  412. 
Monte-Buillionis  (Odo  de),  191. 

Montœneison  (Joscelinus  de),  miles,  46,  65. 
— Gibaldus,  50. 

Monte-Galgario  (Abundius  de),  82. 
Montegeleni  (Niardus  de),  173. 

Monte-Guelli  (Gilo  de),  Aelaisa,  uxor  ejus, 
300. 

Monteletardi  (Radulphus  de),  450. 
Monte-Marcii  (Guillelmus  de),  231. 
Montemirabili  (Stephanus  de),  315. 
Monte-Omeri  (Odo  de),  119. 

Monte-Regali  (Milo,  præpositus  de).  70,  175, 
254. 

Monte-Regali  (Johannes  de),  filius  Anserici  I, 
224. 

Monte-Regali  (Gibaudus,  miles  de),  70. 
Monte-Regali  (Gaufridus  de),  miles,  62,  148, 
151,  152  — Geoffroy,  72. 

Monte-Regali  (Gaina  de)  et  Galeranus,  neprts 
ejus,  173. 

Monte-Regio  et  Montis-Regalis  (de),  Anseri- 
cus  I,  69.  100,  173,  174,  186,  224,  234, 
250  251,  254.  — Ansericus  II,  Senescal- 
lus  Burgundiæ,  224,  315,  370,  399,  401, 
468.  — Ansericus  III,  482,  492  — Alays 
uxor  Anserici  II,  224.  — Sybilla  uxor  An- 
serici II,  224,  315,  369,  482. 

Montibus  (Gaucerius  de),  miles,  325. 
Montiniaco  (donnus  Hugo  de)  monachus,29. 
Montiniaco  (Petrus  de),  193.  — Walterius 
de,  23,  28,  33. 

Montis-Sancti-Johannis  (Hugo,  dominus),  et 
uxor  et  filius,  173,  250,  251,  317.  — 
Humbertus,  175.  — Pontius,  377. 
Montis-Sancti-Johannis  (Willelmus  de),  507. 

— Maria,  uxor  ejus  (ibid. ). 


573 


TABLE  ONOMASTIQUE. 

Montissalione  (Girardus  de),  archidiaconus  Mulineio  (Milo,  decanus  de),  60. 

Tornodori,  170.  Munella  (Garinus  de),  287. 

Montréal  (Milon  de),  482.  — Obert,  403. 


N. 


Narjodus,  vir  nobilis,  472. 

Neaflia  (Symon  de),  261. 

Nemeio  (Radulfus  de),  21. 

Nessariis  (Johannes  de),  339. 

Nevers  (comtes  de)  : Guillaume  IV,  151 
203.  — Gui,  245,  306.  — Pierre,  200, 
246  à 248,  261,  352,  353,  368,  385.  — Ro- 
bert, 261.  — Hervé,  502. 

Nevers  (comtesses  de)  Agnès,  336,  368,  385. 
— Yolande,  368,  502. 

Nicholaus,  vicecomes,  21. 

Nivernensis  comités  : Willelmus  I,  17,37. 
— Guillermus  II,  46,  48,  50,  56,  62,  65. 
— Willelmus  IIL  et  filins  ejus  Willehnus, 
76,  82,  96  (bis),  98,  116,  129, 151.  —Wil- 
lelmus et  Guillelmus  IV,  140,  142,  143, 
145,  147, 150, 163, 164,  168, 172,190,  230, 
317,  268.  — Qui  Ilierosolimis  obiit,  223, 
267.  — Guido,  202,  217,  230,  243,  245, 
246,  249,  250,  259,  263,  264,  266,  267, 
270,  281,  282,  329,  331,  336,  352,  367.  — 
Frater  comitis  et  Aanor,  uxor  ejus,  191. 
Guillelmus  V,  filius  unicus  Guidonis,  306, 
329,  336.  — Petrus,  347,  352,  353,  367, 
378,  384,  385,  388,  415,  443,  448,  449, 
459,  467,  481,  485. 

Nivernensis  comitissæ  : Ida,  96,  98,  116, 
147,  223,  267,  270,  302.  — MathildisI, 
uxor  comitis  Guidonis,  223,  259,  267,  270, 
281,  282,  326,  329,  331,  339,  352.  — Ma- 
thildis  II,  468.  — Agnes,  uxor  Pétri  comi- 
tis, 384,  385,  415,  435,  448. 


Nivernensis  episcopi  : Gaufridus  65.  — Ber- 
nardus,  109,  246,  270.  — Guido, 479. 

Nivernensis  (Ebo,  vicecomes),  261. 

Nivernensis  senescalli  : Garnerius,  168, 
218,  231,  261  — Reinaldus,  223. 

Nivernis  (Renaudus  de),  Guillermus,  nepos 
ejus,  339. 

Niverno  (Giraudus  de),  100. 

Noeriis,  Noers  et  Nowers  (Clarenbaudus  do- 
minus  de),  261,  346,  368,  385,  389,  390, 
402,  412.  — Filius  Mllonis  domini  de, 
405. 

Noeriis  (Milo  II  de),  baro,  85,  100,  127,  140, 
172,  261,  403,405. 

Noers  (Guido,  frater  domini  Clarembaudi 
(de),  401. 

Noers (priores de),  Remigius,  368.  — Petrus, 
405. 

Nogento  (de)  Gaufridus,  filius  Seguini,  158. 
— Symon,  157. 

Noiers  (Hugo  de),  miles,  282. 

Nuceriis  (Guido  de),  172. 

Nucerio  et  Nugerio  (Hugo  de),  filius  Gisle- 
berti,  17,  26. 

Nucerio  (Otho  de),  19. 

Nucerio,  Nugerio  etNueriis(Milo  I de),  mi- 
les, 17,  19,  46,  86.  Voy.  Noeriæ. 

Nucerio-Castro  (Rainardus  de),  uxor  ejus  et 
Oliverus  filius  ejus,  29,  30. 

Nuevi  (Dominus  Guiardus  de),  100. 

Nugle  (Hugo  de),  miles,  430. 


O. 


Oane  (Willelmus  d’),  71. 

Obertus,  magister,  70. 

Oderius  Capellus,  miles  Nazarea  uxor  ejus, 
etfilii,  106.  Voy.  Capels. 

Odo,  constabularius,  194. 

Odo  Crassuset  Grossus,  77,  116. 

Odo,  decanus  Senon.  ecclesiæ,  94, 101, 103, 
104,  286. 

Odo  li  Boz,  166. 

Olanus,  77. 


Olricus  Male-Custoditus,  34. 

Olricus  Querela,  29. 

Oratorio  (Guillaume  d’),  220. 

Orbez  et  Orbet  (Petrus  de),  254,  409,  455, 
469,  497. 

Ordone  (Emeniart  de),  418. 

Ordone  (Landricus  de),  miles,  418. 

Orfavilla  (Girardus  de),  149. 

Ostun  (Hugo  de),  413. 


574 


TABLE  ONOMASTIQUE. 


P. 


Paganus,  miles,  et  domina  Sansa,  uxor  ejus, 
225. 

Paianis  et  Paent  (Herbertus,  de)  miles,  355, 
375. 

Pailly  (Maurice  de),  290 

Paisi  (Odo  de),  Helia,  uxor  ejus,  297. 

Pariete  (Burges  de),  309. 

ParisieDsis  Sanctæ- Genovefæ  ( Stephanus 
abbas),  Z|32. 

Parisiensis  Sancti-Germani  dePratis(Fulco, 
abbas),  432. 

Paschalis  II,  papa,  39. 

Pentecosta  (Gauterius  de),  66,  96. 

Petra-Pertuis  (Guido  de),  433. 

Petra-Pertuisa  (Herveus  de),  370.  — Miles, 
431.  — Hugo,  251. 

Petra-Pertusa  et  Pierre-Pertus  (Stephanus  I 
de),  56,  72,  131,  140,  162,  165,  218,  251, 
261,  271. 

Petra-Pertusa  (dominus  Stephanus  II  de), 
359,  367,  397,  ZjOZi , 413. 

Petra-Pertusa  (Pontius  de),  miles  et  Naza- 
ria,  uxor  ejus,  421. 

Petriolis  (Stephanus  de),  261 

Pétris  (Stephanus  de),  abbas,  237. 

Petrus  Bernardus,  miles,  263. 

Petrus  Bursauuus,  97, 102. 

Petrus  Bogrus,  64. 

Petrus  Autissiodorensis  , archidiaconus , 
183. 

Petrus  (magister)  Senonensis  cancellarius, 
366,  379. 

Petrus,  cantor  Lingonensis  ecclesiæ,  49. 

Petrus,  cantor  de  Briennone,  420. 

Petrus  li  camus,  112.  — Li  Limozin,  243. 

Philippus  1,  rex,  12. 

Philippus  II,  rex,  330,  331,  333,337,338, 
341,  342, 347  (bis)  371,  381,  383,  405, 427, 
444,  455,  466,  500,  501,  510. 

Pigneio  (Ugerus  præfectus  de),  252. 

Plaiotro  (Hugo  de),  357. 

Planceio  et  Planci  (de)  Hugo,  194,  283.  — 
Mil  O,  117. 

Planceis  (Ossimundus  de),  miles,  325. 

Plasseio(de):  Erlebaudus,  155, 289.— Otran- 
nus,155.  — Johannes  158.  — Reinaudus, 
374. 

Poeli  (Hugo  de),  346. 

Pogiaco  (Regnauldus  de),  229. 

Poilli  (Stephanus  de),  61,  172. 

Pointa  (Nicolaus  de),  302. 


Poisuels  (Adelina,  mater  Herberti  de),  101. 

Poleigni  (Bartholomeus  de),  miles,  377. 

Pontesia  (Isembardus  de1,  220. 

Ponte  (Bertrandus  de),  430. 

Pontis-Iierberti  (Arnulfus,  magister),  195. 

Pontiniacensis  abbates  : Ilugo,  55.  — Gui- 
chardus  et  Wichardus,  64,  65, 135,  164, 
— Garinus  237.  — Willelmus  269.  — 
Petrus,  261,  314,315.  — Mainardus,  353, 
364,  368,  369,  442. 

Pontum  (Robertus  de),  480. 

Pontyum  (dominus  Petrus  de).  398. 

Porete  (Theobaldus),  380. 

Porta  (de)  Arnaldus,  56.  — Gaufridus,  431. 

Porta  (Hugo  de),  Tecia,  uxor  et  filii  ejus, 173, 
235. 

Porta  (de)  Humbaldus,  327.  — Iterius,  50. 
— Martinus,  175. 

Porta  (Petrus  de)  frater  templi  Hierosolimi- 
tani  et  magister,  126. 

Poseio  (de)  Dameruns,  dominus,  157.  — 
Ochinus,  157. 

Praia  (Philippus  de),  70. 

Prais  (de),  Hugo,  65,  173.  — Landricus, 
172. 

Prait  (Philippus  de),  Gebaudus  et  Bruno, 
fratres  ejus,  172,  224. 

Prait  (Willelmus  de)  major  comitis,  252. 

Prato  (Garnerius  de),  cives  Senonensis, 
428. 

Prato-Gileberti  Johannes  , 290.  — Odo, 
312. 

Pressi,  Prissiaco  (Hugo  de),  51,  117,  131. 

Prela  (Lambertus  de),  23. 

Provence  (Hugo  Jobertus  de),  70.  — Ober- 
tus,  451. 

Provins  (Theobaudus  de),  171. 

pruliacensis  abbates  : Hugo,  192,207.  — 
Guido,  364. 

Pruniaco  (Augalo  de),  81. 

Pruvino  (de)  Andréas,  357.  — Angenulfus, 
270.  — Drogo,  194,  258.  — Josbertus 
Siccus,  258.  — Milo,  283,  378.  — Renau- 
dus,  97. 

Pugeio  (Manasses  de),  archidiaconus  Lingo- 
nensis, 252. 

Pultariensis  (donnus  Lambertus  abbas)  , 
25. 

Puntis  (Stephanus  de)  clericus,  97. 

Pussione  (Achardus  de),  17. 

Puteo  (Johannes  de),  430. 


TABLE  ONOMASTIQUE. 


575 


0. 


Quereu-Arnulfi  (Landricus  de),  220,  422. 
Quinceio  (Willelmus  de),  4 30. 

Quinciaci  abbates  : Urbanus  66.—  Hugo,  83. 


R. 


Raaudus,  nummularius,  77,  218,  340. 

Radulphus,  constabularius,  330,  332,  334, 
338. 

Radulfus  Senonensis,  (magister),  109. 

Raimundus,  præpositus,  48. 

Rainaldus,  miles,  præpositus,  53 

Rainaldus,  archidiaconus  Autissiod.,  65,  86, 
131,  142. 

Rainaldus  Bocherel,  329. 

Rainaudus,  archidiaconus  Trecensis,  252. 

Rainaudus  Rungefer  et  Mace  uxor  ejus, 
108. 

Rameruco  (dominus  Andréas  de),  327. 

Ranatolia  (Bartholomeus  miles  de),  398. 

Ranulfus,  scriptor,  de  Vermenton,  175. 

Ratille  (Rainaldus  de)  miles,  109,  152. 

Ravbriarum  (Guillelmus  dominus),  313. 

Raveriis  (Guillelmus  Bugrus  miles  de),  151. 

Regnaldus,  archidiaconus  Trecensis,  229. 

Regnio  (de)  Josbertus,  159,  — Milo,  297, 
337. 

Regni  (Robertus  de),  207. 

Regniaco  (Vitalis  decanus  de),  114,  335. 

Regniacensis  abbates  : Stephanus,  68,  83. 
— Ascelinus,  122,141, 147,152, 171, 174, 
183,  208,  238,  270.  — Galo,  325,  336.  — 
Ilelia,  431. 

Remensis  (Willelmus,  archiepiscopus),  503, 
318,  332,  487. 

Renaudus  Crassus,  104, 117, 134. 

Reon  et  Reun  (Gerardus  de),  251,  400. 

Rericus,  archidiaconus  Meldensis,  221. 

Revel  (Pontius  de),  170. 

Rlbiel  (Airardus,  dominus  de),  199. 

Riceio  (Robertus  Parvus,  miles  de),  424. 

Rieherus  Vitulus,  66. 

Riciaco  (Robertus de),  26. 

Ripatorii  (Harduinus,  abbas),  83,  123, 185, 
207. 


— Johannes,  126.  — Gauterius,  237 , 270. 

— Garmundus  261,  294  — Milo,  375, 
442.  — Johannes,  489. 


Robertus  Abolans,  magister),  184,  225,  301, 
327. 

Robertus,  Avalonensis  cantor  etcanonicus, 
109,  345. 

Robertus  Lumbardus,  (magister),  270. 

Robertus,  Autissiodor.  ecclesiæ  præpositus, 
65. 

Robertus  Gazels  et  Burdinus,  frater  ejus, 
30. 

Rodulphus,  cornes,  12. 

Rodulphus,  Autissiodorensis  thesautarius, 
183. 

Roerto  (Hugo  de),  178. 

Rogerus,  archidiaconus,  46. 

Rogerius,  Sancti-Mauricii  Senonensis  præs- 
byter,  363. 

Rogerius,  Autissiodorensis  ecclesiæ  the- 
saurarius,  22. 

Romaensis  (Hugo  abbas),  402,  430. 

Romilleio  (Philippus  de)  Hugo  et  Iloudui- 
nus,  fratres  ejus,  159. 

Roortoy  (Hugo  de),  220. 

Roseriaco  (Mainardus  de),  196. 

Rougemont  (Eudes,  fils  de  Pæcelin  de),  32. 
— Renaud  de,  31. 

Rovreio  (Guido  de)  miles,  465. 

Rubeo-Monte  (Odo  vicecomes  de),  30. 

Rubeomonte  (do)  Bruno,  34.  — Rainaldus, 
28.  — Alius  Rainaldus,  canonicus  Montis- 
regalis,  315,  482. 

Rufl  (Framundus  de)  et  Comitissa,  uxor 
ejus,  173. 

Rumeleio  (de)  Garnerius,  157.  — Hugo, 
186. 

Rupe  (Rainerius  de),  84. 

Rupibus (abbates  de)  : Gaufridus,  71,109, 
291,  — Johannes,  183. 

Ruvra  (Waldricus  de)  miles,  18. 

Ruvro  (Walterius  de),  17. 


S. 


Saci  (Hulduerius de),  172. 


Sacricesaris  (Stephanus,  cornes),  277. 


576 


TABLE  ONOMASTIQUE. 


Sala  (Galterius  de),  A3A. 

Salegni  (Ansellusde),  Ail. 

Salice  Iolent  (Girardus,  præceptor  domus 
de),  AAA- 

Salo,  miles,  IA.  — Alius,  9A. 

Sanci(Theobaudus  de)  præpositus  de  Noërs, 
Zi03. 

Sanclo  (Petrus  de),  171. 

Sancta-Palaia  (Odo  de)  302. 

Sancta-Palladia  (Anseleiinus  de),  329. 

Sancti-Bricii(Maurinus,  capellanus),  72. 

Sancti-Fidoli  (Milo  dominus),  AA5. 

Sancti-Florentini  (decani),  Petrus,  132.  — 
Giraudus,  171. 

Sancti-Florentini,  vicecomites  :Racherius, 
100,  102,  262.  — Ada  uxor,  262.  — Guil- 
lelmus,  3Z|9,  393.  — Agnes,  uxor,  3A9. 

Sancti-Florentini  (Frodo,  præpositus),  135. 

Sancti-Lauremii  abbates  : Dodo,  121.  — 
Gaufridus,  301,  312,  323. 

Sancti-Salvatoris  priores  : Duranus,  77.  — 
Adam,  257. 

Sancti-Salvatoris  (Stephanus,  concanoni- 
cus,  archipresbyter),  A78 

Sancti-Verani  Gaufridus  dominus,  229,  325, 
360,  370,  391,  397  — Agnes  de  Siliniaco 
ou  Anna,  uxor  ejus,  370,  397.  — Hugo, 
et  Savaricus  monachus  Sancti-Germani, 
fratres  ejus,  370,  392. 

Sancti-Verani,  Ferratus,  109.  — Gibaldus, 
108,  1A3,  152,  173,  203,  251.  — Sara 
uxor,  108.  — Bai naudus,  f rater  ejus,  152, 
173. 

Sancto-Benigno  (Hugo  de),  17. 

Sancto-Bricio  (Calo  de),  12A. 

Sancto-Cirico  (Robertus  maior).  213,  217. 

Sancto-Fidolio  (Gaufredus  dapifer  de),  A3. 

Sancto-Florentino  (Ilelia  de),  AA2. 

Sancto-Florentino  (Seguinus  et  Sevinus  de) 
85,117.  — Symon  et  Herbertus  filii  Se- 
guirii,  335. 

Sancto-Juliano  (Wiardus  de),  276. 

Sancto-Mauricio  (de)  miles,  377.  — Stepha- 
nus, 7A- 

Sancto-Medardo  (de),  Guntardus,  110.  — 
Robertus,  21.  — Alius,  110.  — Stephanus, 
110. 

Sancto-Memmio  (Nocherus,  monachus  et 
prior),  96 

Sancto-Peregrino  (Petrus  de),  2A5. 

Sancto-Prejecto  (Odo  de),  Gaufridus  frater 
ejus,  300. 

Sancto-Remigio  (Henricus  de),  9A. 

Sanctus  Germanus,dux  Romanorum  in  Gal- 
liis,  A15. 

Saint-Verain  (Hugues  de),  326,  468. 

Salmaise  (Milon  de)  connétable,  26. 

Sancerre  (le  comte  de),  frère  de  l’arche- 
vêque Guillaume,  278. 


Sarbiis  (Robertus  de),  IA. 

Sarbona  (Hodierus  de)  miles,  356. 

Sarmasia  (Narjotus  de),  290. 

Sarulfus,  decanus,  3. 

Savericus,  miles,  35A. 

Saviniaco  (Guido  de),  Margarita, uxor  et  in- 
fantes, 692. 

Scarleiarum  abbates:  Theobaudus,  1A8,152. 
— Willelmus,  152. 

Scutinei  (Theobaudus  de),  173. 

Seguinus  Grossus,  1A9.  — Infans,  35.  — ln- 
granni,  35. 

Seignelay  (seigneur  de),  171. 

Selenniaco,5ellegniacoou  Sallenai:(Augalo, 
Agalo  ou  Awalo,  171,  189.  213,  261,  358, 
359,  370,  388,  392,  A15,  A21 . — Adelina, 
uxor  et  liberi  corum,  388,  A15. 

Selieniaco  (Bochardus  ou  Bouchardus  de), 

131,  268,  335. 

Selenniaco  (de)  Gaubertus,  miles,  138  — 
Guichardus  261. 

Seleniaco  (Willelmus,  filius  Mauricii  de),  et 
Autissiodora,  uxor  ejus,  3A8. 

Senonensis  archiepiscopi  : Daimbert,  15.— 
Lupus,  128.  — .Iheremias,  A5.  — Egil,  215. 
— Sevvinus,  215.  — Leotericus,  10.  — 
Maynardus,  12,  13,  IA.  — Richerius,  1 A, 
35,  36.  — Henricus,  15,  51,  53,  175. 180. 
— Hugo,  56,  57,  58  (bis),  67,  69,  7A,  81, 
8A,  91, 93,96,  99, 102,  (bis),  103,  110, 111, 
113,116,  119,  120,  12A,  125,  128  à 130, 

132,  13A,  135,  150,  15A,  163,  165,  170, 
175  à 178,  181,  189,  191,  196,  212,  306, 
A13. 

Senonensis  archiepiscopi  : Willelmus  ou 
Willermus,  199,  20A,  205,  210,  211,  219, 
221 , 226,  232, 238,  239,  2A0,  2AA,  253, 258, 
255,  265,  270,  272,  280,  283,  28A.285,  AA6. 
— Guido,  286,  289,  296,  311,  315,  289, 
319,  320, 322,  323,  33A.  3A0,  3A1,  3A3,  3AA, 
3A8  à 350  35A,  356,  358,  359,  362,  363, 
366,  378,  388,  391,  392,  39A,  397,  398, 
A10,  AU,  A1SAA22,  A32,  A36,  AA2,  AA5, 
A52,  A53,  A5A.  — Michael,  A63,  A66,  A69, 
A73  à A79,  A83,  48A,  A93,  A95,  A99,  500. 

Senonensis  decani  : Odo,  111,  117,  153, 
155,  190,  212,  221,  232,  239,  271,  286, 
300,  227  (3  fois),  228  (3  fois).  — Rainau- 
dus,  31A.  - Salo,  39A,  A28,  A32. 

Senonensis  Sancti- Johannis,  abbates  : Rai- 
nardus,  58,  59.  — Guillebertus,  9A.  — 
Guillelmus,  111,  125,  126,  155,  175.  — 
Garmundus,  238,  271.— Rainardus,  287. 
— Petrus  320,  A28,  A97; 

Senonensis  Sancti-Petri  vivi  abbates  : Ar- 
naldus,  AA.  — Herbertus,  52,  53  (bis).  — 
Girardus,  9A,  103,  131.  — Odo,  90,  192, 
193,  20A,  21  A,  227,  257,  322,  337.  — Gal- 
terus,  A53. 


TABLE  ONOMASTIQUE. 


577 


Senonensis  Sancti-Remigii  abbates  : Wine- 
mannus,  9,  11.  — Odo,  12.  — Stephanus, 
74,  94,  103,  111,  125,  132,  155, 166,  185, 
191,  205,  300,  323,  343.  - Milo,  432.  — 
Willelmus.  482. 

Senonensis  Sanctæ-Columbæ  abbates  : Odo, 
87,183.  — Girardus,  120.  — Gilo,  258, 

333.  — Helias,  477,  496. 

Senonensis  Sancte-Marie,  Radulfus,  prior, 
497. 

Senonensis  officiales,  Josbertus  et  G.  514. 
Senonensis  (Tio,  præpositus).  484. 
Senonensis  cornes,  Frotmundus  ; Rainardus 
filius  ejus,  11. 

Senonensis  vicecomites;  Salo,  59,  69,  94, 
110,  155,  212,  258.  — Garinus  et  Buc- 
chardus,  filius  ejus,  59,  94,  117,  166.  — 
Garinus,  182,  192,  318.  — Galeranus, 

334. 

Senonensis  (Adelelmus  miles)  et  Lideburgis, 
uxorejus,  et  filii  eorum,  53. 

Senonensis  (Aubericus,  maior),  468. 

Sens,  (Hervé  prévôt  de  la  cathédrale  de), 93. 
Septem-Pilis  (L.  de),  422. 

Sequane-Porlu  (Hugo,  abbas  de),  135. 
Sevinus  Emblechien,  miles,  221. 

Serbona  (Gilo  de),  125. 

Serbonnes  (Geoffroy  de)  et  sa  famille,  316. 
Serginis  (Terricus,  miles,  de)  et  Aales,  uxor 
ejus,  391. 

Sièges  (Jacques  des),  395. 

Silligniaco  (Buccardus  de),  116.  Voy.  Selle- 
niaco 

Siligniaco  (Guido  et  Wido  de),  36, 64. 
Silligniaco  (Giraldusde),  50. 

Silviniaco  (Symon  de),  191. 

Simon,  archidiaconus  Meludunensis,  212, 
239,  272,  286. 


T 


Talaci  (Barjoldus  de),  70. 

Tarnantis  (Milo  de),  300. 

Telere  (Norgaudus  de).  32. 

Teo,  canonicus,  Senon.  68,  94  — Cellera- 
rius,  101,  239. 

Teobaudns,  monetarius,  59. 

Ternantes  (Milon  de) , chevalier,  289,  290. 

Ternantis  (Deimbertus  de),  258,  283. 

Terneau(Gilo  de),  220. 

Théo  et  Tio,  Senonensis  præpositus,  395, 
484. 

Theobaldus  cornes,  dapifer  regis,  134,  144, 
146,  160,  167,  211,  2l3,  226,  234,  264, 
275,  284,  288,  292,  330,  332,  334,  358, 
342,  348,  372 


Simon  et  Symon,  Thesaurarius,  Senon.  ec- 
clesiæ,  85,  94,  104,  111,  114,  117,  159. 

Sinemuro  (Oddo  de),  325. 

Sineveio  (Achierus  de),  30. 

Sora-Terra  (Enfrogdo  de),  91. 

Sorgiaco  (Hugo  de),  392. 

Sormereio  (Herbertus  filius  Stephani  de)  et 
Ermengardis,  uxorejus,  135. 

Stabulis  (Bavo  de),  309. 

S'ampis  (Willelmus  de),  207. 

Stephanus  Asinus,  112.  — Coctanus,  60. 

Stephanus,  cornes  et  Ad.  uxor  ejus,  37. 

Stephanus,  Autissiod.  archipresbyter,  131, 
148,  162,  166. 

Stephanus,  cautor  Autissiod.  ecClesiæ,  148, 
151,  162,  183,  184. 

Stephanus  Sancti-Stephani  Autissiod.  cele- 
rarius,  97. 

Stephanus,  Autissiodorensis  sacrista,  280. 

Stephanus,  Autissiodor.  thesaurarius,  55. 

Stephanus,  Lingonensis archidiaconus,  351, 
361, 374. 

Stephanus,  magister,  77. 

Stephanus,  Milidensis  archidiaconus,  104. 

Stephanus  Ollandi,  327.  — Oilanus,  50. 

Stephanus, Pruvinensis  præpositus  ecclesiæ, 
194. 

Stephanus,  Senonensis  thesaurarius,  393. 

Sternantis  (Daimbertus  de),  357. 

Strabon  (Dreux),  187. 

Suems  (Adam  de),  375. 

Suessionensis  (Hugo,  cancellarius  et  epis- 
copus),  234. 

Symon  Stampensis,  cellararius  et  archidia- 
conus), 104. 

Symon,  decanus  de  Ebrola,  280. 

Symon,  Wastinensis  archidiaconus,  15,  51, 
53. 


Theobaldus,  Nivernensis  cancellarius  comi- 
tis  et  canonicus.  62. 

Theobaldus,  Nivernensis  decanus,  246, 251, 
265. 

Theobaudus,  archidiaconus,  15. 

Theobaudus  Rufus,  33. 

Theodoricus,  rex,  1. 

Thcciaco  (Narjotus,  Narjoltus,  Nargodusou 
Nargauaus  de),  213.  217,229,  251,  261, 
267,  271.  Voy.  Tociaco. 

Thocyaco  (Helisabeth,  mater  domini  de), 
229. 

Thoriniaco  (Stephanus,  miles,  de),  53. 

Ti!  (Hugo  de),  62. 

Tociaco  (Alexander  de),  203. 

73 


ii 


TABLE  ONOMASTIQUE. 


578 


Toclaco  etTuscio  (Arnalduset  Odo,  fratres, 
de),  50,  65,  70,  71,  203. 

Toci  (Gaslais  de),  71. 

Tociaco  (de)  Herveus,  48.  — Petrus  Bernar- 
di,  223. 

Tociaco  et  Tuciaco  (Iterus  de),  299,  461, 

511. 

Tociaco  (Narjotus,  Narjodus  et  Nargaldus 
de),  108, 143,  205,  336,  353,  433,  441.  — 
Agnes,  uxor  ejus,  441. Voy.  Thociaco. 

Tociaco  (de)  Notrannus,  miles,  203.—  Teo- 
baldus,  65. 

Tociaco  (Radulphus  de),  65.  — Canonicus 
Autissiodorensis,  71. 

Tociaco  (de)  Rufus  Josbertus,  203. 

Toiriaco  (Joscelinus  de),  522. 

Tonnerre  (comtesse  Mathilde  en  1195), 
417. 

Toquin  (Petrus  de),  261. 

Tori  (Morinus  de),  368. 

Toriniaco  (de)  Holricus,  138.  — Mllo  et  fra- 
tres, 158.  — Odo,  14. 

Toriniaco  (Seguinus,  Stephanus  et  Burlica- 
nus,  filii  Stephani  de),  53,  59. 

Toriniaco  (Seguinus  et  Sevinus  de),  193, 
196.  — Stephanus,  157. 

Tormancy  (Reinaud  de),  226. 

Torneello  (Guido  de),  261. 

Tornella  (Johannes  de),  miles,  468. 

Tornello  (Gilo  de),  378. 

Tornodori  comités  : Willermus,  30.  — Rai- 
naudus,  98 — Guillelmus,  293.  — Petrus. 
509,  510,  512,  515. 

Tornodori  comitissæ  : Mathildis,  335,  561, 
367,  385,  400,  415,  435.  — Malliaci,  335. 

— Yolenda,  516. 

Tornodori  (Wiardus  vicecomes)  et  Estibiera, 
uxor  ejus,  423. 

Tornodori  decani  : Hugo,  126.  — Petrus, 
127,  327.  — Dominicus,  361. 

Tornodori  S.  Michaelis  abbates  : Petrus,  89, 
Stephanus,  304.  — Willermus,  373.  — 
Aganon,  306. 

Tornodori  Sancti-Aniani  (Johannnes  prior), 
127. 

Tornodori  de  Fontenellis  (Aymo,  rector 
hospitalis),  127. 

Tornodoro  (de)  Bartholomeus,  65.  — Fro- 
mondus,  17.  — Guido,  261,  — Miles,  261. 

Tornodoro  (Walterius,  dapifer  de),  17. 

Tornodori  præpositi  : Wido,  17.  — Colum- 
bus,  261,  281,282,327. 

Toucy  (Hier  de),  468. 

Toussy  (Narjot  de),  246.  Voy.  Thociaco. 

U. 

Ulduerius,  filius  Johannis  Capelli,  65. 

Ulgerus,  præpositus  Autissiod.  ecclesiæ,  46 
55. 


Traignel  (Ermancia,  domina  de),  477. 

Trainel  (de)  Ansaut  et  Ansiauz,  241,344, 
505.  — Garnier,  352.  — Henri,  505.  Voy. 
Triangulo. 

Tranna  et  Trenna,  (Fulco  de),  409,  411,  455, 
476,  497.  — Stephanus,  476. 

Tranquel  (Uavinus  de),  157. 

Trecensis  comités  : Hugo,  42,  215,  — Theo- 
baldus,  52.  — Henricus  I,  97,  100,  101, 
117,119,  159,  174,  181,  186,  193,201, 
216,  251,  257,  283,  288,  292,  294.  — Hen- 
ricus II,  393,  417,  426.  — Bartholomeus 
sororius  comitis,  199.  — Theobaldus  III, 
487,  500  à 505. 

Trecensis  (Maria,  comitissa)  et  Henricus 
filius  ejus,  378,  470. 

Trecenses  episcopi  : Henricus,  63,  96, 119, 
141,  165,  195.  199,252.  — Mathæus,  211, 
251,  297.  — Manasses,  355. 

Trecensis  Beati-Martini  (Vitalis,  abbas). 
239. 

Trecis  (Michaël  de),  356. 

Triagnel  (Ilermeniaz  de)  Henricus  et  Arnul- 
fus,  clericus,  filii  ejus,  67. 

Triagnio  (de)  Ansellus,  51.  — Embertus, 
158.  — Henricus,  104.  — Pontius,  159. 

Triangulo  et  Triagnio  (Ansellus  de)  et  Gar- 
nerius,  frater  ejus,  59,  68,  97,  li8,  125, 
156,  186,  194,  283,  289,  292,  344,  357, 
498,  499.  — Mater  et  parentes,  499. 

Triangulo  (Garnerius  de)  Senescalus  comi- 
tis Nivernensis,  252,  270,  357,  415.  Voy. 
Triangulo. 

Triennello,  (Garnerius  de),  131.  Voy.  Tri- 
angulo. 

Troves,  comtesses  : Blanche,  120.  — Marie , 
426. 

Truci  (Bernardus  de),  302. 

Tuciaco  (Narjotb  et  Narjotus  de)  115,  329, 
367.  Voy.  Thociaco. 

Tuebof  (Guillaume),  chevalier,  357. 

Tullione  (Guido  de),  29. 

Turnela  (Petrus  de),  59. 

Turnei  et  Turni  (de),  Jouduinus  et  Juldui- 
nus,  84,  135.  — Menardus,  104. 

Turonensis  B.  Martini  Guido,  magister  scho- 
larum,  488. 

Turonensis  Beati-Martini  (Theobaldus  deca- 

nus),  488. 

Turre  (Gauterius  de)  et  Beliarda  uxor  ejus, 
172.  — Willelmus,  173. 

Tusciaco  (Landricus  de),  51. 

Tusquino  (Petrus  de),  378. 


Ulmis  (Garnerius  de),  157. 
Urbanuslll,  papa,  376. 


TABLE  ONOMASTIQUE. 


579 


y. 


Valle  (Hugo  Gallus  de),  203. 

Valle-Floris  (Bobertus  de),  308. 

Valle-Mauri  (Fulco  de),  51. 

Vallili is-Cretriacis  (Durandus  de),  14- 

Vallislucentis  abbates  : Norpaldus,  52,  73, 
105.  — Petrus,  123,  156,  159,  186,206, 
288.  — Ulricus,  3 44,  364,  505.  — Willel- 
mus,  499. 

Vanlaio  (Hugo  et  Walo,  domini  de),  127. 

Varellis  et  Verellis  (de)  Bovo,  159.  — Hugo, 
10/1,135,156.  — Petrus,  10Zi,  156,  190, 
290,  253,  411. 

Vareilles  (Foulques  de),  289. 

Varon  (Edevinus  de),  81. 

Varon  (Sevinus  de)  et  Ermensendis,  uxor 
ejus,  91. 

Varziaco  (Narjotus  de)  71. 

Vaumort  (P.adulfus  de),  512. 

Vaux  (Jocelin,  seigneur  de),  444. 

Veneseio  (de)  Andréas,  196,  352,  37Z|.  — An- 
selmus,  196. 

Venesiaco  (de)  Sarracenns,  64.  — Theobal- 
dus,  64. 

Venisy  (André  de),  352.  — A.  sa  femme, 
ibid. 

Venesiaco  (Garinus  de)  et  Petroniila  uxor 
ejus  et  filii,  64- 

Venosa  (Johannes  de),  et  fratres,  270. 

Vercellia  (Petrus  de),  369. 

Vergeio  et  VergiacofGuido  de),  173,  251. 

Veron  (Hugues  de),  289  (bis). 

Vezelay  (abbés  de)  246,  247. 

Vezelay  (Eldred  de),  21. 

Vezeliacensis  et  Virzeliaci  abbates  : Artal- 
dus,  39.  — Albericus,  55.  — Pontius,  63. 
— Gerardus,  151,  236,  246,  251.  — Seguin, 


Walterius  ad  Baroam,  35. 

Walterius,  archidiaconus,  35. 

Walterus,  vicecomes,  37. 

Warinus.  cornes,  3. 

Warnouillaro  (Henricus  de),  32. 

Wiardus,  Lingonensis archidiaconus),  424. 


246.  — Hugues,  247.  — Girardus,  312.  — 
Gaufredus,  324. 

Vezeliaco  (Simon  de),  430. 

Vilerbonnous  (Garnerius  de)  miles,  436. 

Villabuglen  (Normannus  de),  323. 

Villæione  (Lethericus  de),  29. 

Villamaris  (Burges  de),  309. 

Villamauri  (de)  Manasserius  et  Odo,  filius 
ejus,  159.  — Mainardus,  158. 

Villamauri  (de)  Manasses,  201,  354.  — Erar- 
dus,  201.  — Garangisus,  297.  — Glarem- 
baldus,  196. 

Villamauri  (Godefridus,  filius Orogonis  Stra- 
bonis  de),  186,  196. 

Villamauri  (Josbertus  de)  et  Edula,  uxor 
ejus,  65,  96. 

Villamauri  (de)  Milo,  65,  66.  — Odo,  51. 

Villamauri  (Manasses  de),  archidiaconus  Tre- 
censis,  84. 

Villamauri  (de)  Raimbaudus,  199.  — Tece- 
linus,  51.  — Ilelisabet  filia,  158. 

Villa-Nova  (Aleinnus  de),  60. 

Villa-Nova  (Bruno  de),  308. 

Villanova-Regis  (Theobaldus  de),  466. 

Villare  (Gaufridus  et  Gaufridus  de),  25,  50, 
62,  173. 

Villemaur  (!  rmensende  de),  505. 

Villemor  (Radulfus  de),  512. 

Villeneuve  (Manasses  de),  497. 

Villesio  (Willermus  de),  346. 

Villiaco  (Odo  de),  190. 

Vimpola  (Gauterius  de),  316. 

Vincellis  (Gaufredus  de),  24. 

Vinemera  (de)  Garnerius  Herlebaldus,  35. 
— Walterius,  35. 

Vinoliis  (Fulco  de),  513. 

Voiers  (li)  Warinus,  65. 


w. 


Willelmus  Cbacebœuf  et  Chacebo,  109, 
116. 

Willelmus,  Senonensis  archidiaconus,  69, 
104,  117,  132. 

Willelmus,  Senonensis  ecclesiæ  præposi- 
tus,  111,  155,  175. 

Willermus  Gorgias,  59. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


A. 


Abbayes  troublées  dans  leurs  possessions; 
186,  187.  Voy.  Dommages  et  Violences. 

Acre,  donation  faite  au  siège;  411. 

Abbaye  Saint-Germain  d’Auxerre,  soumise 
à l’abbaye  de  Cluny,  37;  — établissement 
des  moines  de  Cluny  dans  ce  monastère  ; 
42. 

Adèle  (la  reine)  à Villeneuve-le-Roi  en  1191, 
429;  — fondation  pour  les  religieuses  de 
Valprofonde  ; 429. 

Affranchissement  de  la  main-morte  d’Au- 
xerre, 585  ; — des  habitants  de  Vareilles 
et  des  Sièges,  482;  — de  Véron,  475;  — 
de  Vézelay;  507. 

Agnès,  comtesse  de  Nevers,  sa  mort;  448. 

Aleu, propriété  donnée  à l’abbaye  de  Molême, 
19,  27,  29,  116;  — à l’abbaye  de  Reigny, 
65. 

Amende  honorable  faite  à l’abbé  de  Molême 
par  H.  de  Merry  ; 281. 

Années  bissextiles  ; 525. 

Anniversaires  (fondation  de),  155,  169,  185, 
184,  265,  267,  525,  555,  556,  559,  340; 
etc. 


Argenti  libras,  redevance  au  Saint-Siège  ; 5- 

Arpent,  mesure  des  terres;  108. 

Association  dans  les  prières  dites  par  les 
moines;  32,  122,  262,  502,  525. 

Association  du  roi  dans  la  jouissance  de  la 
terre  de  Lixy;  287. 

Association  du  comte  de  Sancerre  à la  jouis- 
sance de  la  terre  de  Ponnessant  ; 277. 

Aula  et  Curia,  cour  du  comte  d’Auxerre; 
129,  218. 

Auxerre,  bourgeois,  A59  ; — ceux  de  la 
cense  du  comte  exempts  de  certains  ser- 
vices; 510. 

Auxerre,  construction  des  murs  de  la  ville 
du  côté  de  la  rivière;  449. 

Auxerre, fief  relevant  de  l’évêque  à l’exception 
de  l’enceinte  romaine  ; 76,  77. 

Auxerre,  habitants  dépendant  du  comte,  pri- 
vilèges; A59. 

Auxerre,  palais  épiscopal  chargé  d’une  rente, 
476;  — le  château  chargé  de  cens  ; 266. 

Auxerre  (la  ville  d’)  brûlée  ; 585,  435. 


B. 


Bac  à Pont-sur-\'onne  ; 552. 

Bail  de  la  grange  d’Armentière  ; 499. 

Bailli  royal  de  Sens;  466. 

Bestiaux  donnés  à Vauluisant  par  la  dame  de 
Charmoy;  499. 


Bois  d’Othe,  défrichement  permis  par  le 
comte  de  Champagne  aux  religieux  deDilo, 
502;  — de  Pontigny,  505;  — de  Vaului- 
sant ; 505. 

Bois  défrichés.  Voy.  Défrichement. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Bois,  droits  d’usage;  14,  16,  67,127,421, 
479,  486,  492  ; — reserve  aux  habitants  de 
Turny  et  de  Venisy,  117;  — à ceux  de 
Mâlay,  192;  — de  Cudot,  421;  — aux 
hommes  de  l’église  de  Montréal  dans  la 
forêt  d’Hervaux  ; 224. 


581 

Bois,  interdiction  d’y  faire  de  la  cendre  ; 210 . 
Bouchers  de  Sens,  donnent  aux  lépreux  du 
Popelin  les  langues  des  bœufs  qu’ils  tuent  ; 
554. 


c. 


Cancellarius , l’un  des  grands  officiers  de  la 
couronne,  figure  comme  témoin  dans  tou- 
tes les  chartes  royales.  Voy.  ces  Docu- 
ments. 

Caticellarius,  officier  des  comtes  et  des  évê- 
ques remplissant  les  fonctions  de  notaires  ; 
97,  102,  119,  212,  255,  578,  579,  588. 

Cendre,  incinération  des  bois;  502,  505,  505. 

Cens  d’Auxerre  ; 509. 

Chablis,  droits  du  comte  de  Champagne  et 
du  prévôt  de  Saint-Martin  sur  les  habi- 
tants, 457,  458;  — le  sire  de  Noyers  est 
voyer  de  Chablis,  458  ; — les  habitants 
donnent  500  livres  au  comte  de  Champa- 
gne pour  son  voyage  en  Terre-Sainte  ; 
417. 

Changeurs  à Vézelay;  587. 

Chanoines  de  Montréal,  leur  nombre;  515. 

Chapelle  archiépiscopale  à Sens  ; 474. 

Chapelle  dans  le  château  de  Tonnerre  ; 561. 

Chapitre  de  Sens,  franchise  du  cloître;  92, 

180. 

Charbon,  droit  d’en  faire  dans  les  bois  de 
Cérilly,  par  les  habitants  de  Séant  ; 57A. 

Charte  passée  devant  l’église  de  St-Verain, 
560  ; — dans  la  forêt  de  Maupas  ; 554. 

Chasse,  réservée  par  le  seigneur  de  Chàtel- 
Censoir  : 16 

Chemin  de  la  vallée  auxerroise  venant  d’A- 
vallon  par  Joux  et  Sacy  ; 62. 

Chemises,  rente  donnée  à l’abbaye  de  Cri- 
senon  pour  en  acheter  ; 567. 

Chevaliers  portant  bannière  sous  les  ordres 
du  comte  d’Auxerre  ; 577. 

Chevauchée  due  au  comte  d’Auxerre  par  les 
ouvriers  de  cette  ville,  dans  quels  cas,  509; 
— due  au  comte  de  Tonnerre  ; 260. 

Chevaux  du  roi  redevance  en  grains  pour  les 
nourrir  ; 12 

Chevecerie  du  Chapitre  de  Sens,  règlement  : 
105,  251. 

Cierges  des  autels  ; 252. 


Cimetière  de  Saint-Michel  de  Tonnerre,  sa 
destination  ; 504. 

Combats  judiciaires,  épreuves  par  l’eau  à 
Sens  ; 285. 

Commune  à Auxerre  ne  peut  être  établie 
sans  la  permission  de  l’évêque;  265. 

Commune  de  Sens  (maires  de  la)  feront  ser- 
ment de  garder  la  vie  et  les  libertés  du 
clergé  de  la  ville  ; 571. 

Commune  de  Sens;  571.  Voy.  Sens. 

Comtes  de  Nevers,  d’Auxerre,  de  Joigny, 
etc.  Voy.  la  Table  onomastique  à ces  di- 
vers noms. 

Comtés  de  Nevers  et  d’Auxerre  donnés  par 
le  roi  à Pierre  de  Courtenay  ; 547. 

Consulatus , titre  du  comte  de  Nevers;  218. 

Coutume  d’enlever  les  meubles  des  maisons 
dépendance  de  l’Archevêché  à la  mort  des 
archevêques;  74,  75. 

Coutumes  de  Lorris  données  à Rousson , 272  ; 
— à Villeneuve-l’Archevèque,  259;  — à 
Villeneuve-le-Roi,  160  ; — à Voisines;  581. 

Coutume  de  Tonnerre;  200. 

Crisenon,  établissement  et  règle  des  religieu- 
ses, 54;  — leur  nombre  fixé  à 100;  219. 
Voy.  Chemises. 

Croisades  en  Terre-Sainte,  guerriers  qui  y 
vont;  22,  24,  46  (xT  siècle),  Geoffroy 
d’Arcy,  524,  (an  1180),  527;  Milon  de 
Champlost,  578,  (an  1187)  ; Clarembaud 
de  Noyers,  590;  Girard,  habitant  de 
Mercy,  598;  Jehan  d’Arcis,  599;  Etienne 
et  Gui  de  Pierre-Pertuis,  404,  455  ; Guil- 
laume 1,  comte  de  Joigny,  415  ; Pierre, 
comte  de  Nevers,  415  ; Aganon  des  Siè- 
ges, 420;  Etienne  de  Brive,  415;  Henri  II, 
comte  de  Troyes,  417,  426;  Gui  de  Vil- 
liers-Boneux,  456  : (de  1188  à 1191). 

Croisade  de  Louis-le-Jeune  : ce  prince  à 
Vézelay;  64. 

Cure  (rivière),  partie  donnée  à l’abbaye  de 
Reigny;  468. 

Cyrographe,  charte,  sa  forme;  108,227,280. 


582 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


D. 


Dame  se  donnant  avec  les  biens  à l’abbaye 
de  Molême,  25;  — reçue  pensionnaire  par 
l’abbaye  de  Vauluisant,  205;  — dame  de 
Charmoy  inhumée  à Vauluisant  ; A99. 

Décimes  (levée  de) , pour  l’expédition  du 
comte  de  Champagne  en  Terre-Sainte  ; 595. 

Défrichements  des  bois  par  les  moines  ; 91, 
112,  125,  210,  255,  296,  552,  445,  502, 
505,  505. 

Dîmes  de  grains  et  de  vin,  paiement  ordonné 
par  le  roi  à l’église  Saint-Pierre-le-Vif, 


558  ; — dîmes  novales,  507;  — redevance 
due  au  clergé  sur  les  récoltes  ; 75. 

Dommages  causés  aux  domaines  de  l’abbaye 
Saint-Julien  par  le  comte  de  Joigny,  507; 
— à l’abbaye  St-Germain  qui  réclame  en 
vain  justice,  465;  — à l’abbaye  St-Michel 
par  G.  de  Braine,  515  ; voy.  Violences. 

Dot  de  religieuses  de  Crisenon  ; 501. 

Droits  de  garde  et  de  gîte.  Voy.  ces  mots. 

Duel  réprouvé  par  le  pape  Alexandre  III, 
comme  mode  de  justice  ; 165. 


E. 


Ecoles  du  dioeèse  de  Sens,  (droits  du  pré- 
chantre sur  les)  ; 211. 

Eglise  construite  sur  Domats  ; 452. 

Eglise  d’Egriselles  (réparations)  ; terres  ven- 
dues à cet  effet;  466. 

Église  paroissiale  de  Villeneuve-sur-Yonne, 
bail  des  revenus  à un  prêtre;  594. 

Eglise  neuve  de  Sens  (la  cathédrale)  ; 59. 

Eglise  de  Sainte-Colombe  de  Sens,  sa  dédi- 
cace en  1164  ; 176. 


Eglises  paroissiales  données  à des  monastè- 
res et  des  chapitres  ; 59,  86,  89,  105,  156, 
155,  180,  258,  248,  278,  280,  505,  504, 
545,  586,  484.  Voy.  Offrandes  aux  églises. 

Escamps,  ce  village  est  pillé  et  les  habitants 
maltraités  par  les  soldats  du  comte  de 
Nevers  ; 250. 

Etang  d’Avalion  ou  Etang-au-Duc  ; 275. 

Evêque  d’Auxerre,  ses  prérogatives  au  xne 
siècle;  414. 


F. 


Familles  composées  de  beaucoup  d’enfants; 
102,  418,  485. 

Femmes,  exclues  du  monastère  de  Flottin  ; 
520. 

Femme  serve  et  ses  enfants  donnés  à l’église 
de  Montréal  ; 400. 

Fer  (exploitation  du),  à Lailly,  59;  — aux 
Sièges,  594;  — dans  la  forêt  de  Luisant; 
498. 

Fief  des  Epenards,  hommage  ; 475. 

Fief,  relevant  du  comte  de  Champagne  àWa- 
roy,  505  ; — du  comte  de  Nevers  relevant 
du  duc  de  Bourgogne,  250;  — apparte- 
nant à l’abbaye-Saint-Remy  ; 104. 


Fiefs,  les  seigneurs  féodaux  ratifient  les 
donations,  69,  174,  219.  560,  418  ; etc. 
Filles  nobles  religieuses  à Fossemore,  550  ; 

— à la  Pommeraie;  591. 

Foires  de  Tannet  à Auxerre,  265  ; — d’Au- 
xerre, 567  ; — de  Saint-Ayoul  de  Provins, 
487;  — de  Saint-Florentin,  loi;  — de 
Saint-Pierre-le-Vif  de  Sens,  215,  557  ; — 
de  Troyes  ; 426. 

Forêts  de  la  Grande-Bruyère  et  de  Montbou- 
lon,  cédées  à Dreux  de  Mello , 485. 

Formules  de  comput,  rares  dans  les  actes; 

101. 

Fossé  des  Sénonais;  297. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


583 


Franchise  du  château  de  Noyers;  589 


Francia , nom  donné  à la  France  en  1164; 
168. 


Fr  and,  nom  donné  aux  habitants  de  la  Gaule 
en  1178;  298. 


G. 


Galliœ  rex,  nom  donné  au  roi  de  France  en 
1180  ; 514. 

Garde  (droit  de)  à Diges,  appartenant  au 
comte  de  Nevers,  cédé  à Saint-Germain, 
129,  229,  267  ; — sur  les  hommes  de  Vil- 
leneuve, La  Chapelle  et  Vinneuf  à l’abbaye 
Saint-Remy  ; 525. 

Gîte  (droit  de),  à Avrolles,  le  seigneur  de 
Champlost  ne  l’a  pas,  445;  — à Brienon, 
abandonné  par  le  roi  à l’Archevêché  de 
Sens,  444;  — à Brière,  donné  par  le  roi 
au  Chapitre  de  Sens,  466  ; — réclamé  par 
le  comte  de  Nevers  à Egriselles,  129  ; — 
à Migennes,  donné  par  le  comte  de  Joigny, 
à l’abbaye  Saint-Julien,  150;  — à Nitry  et 
à Lichères,  cédé  à Molême,  150;  à Pour- 
rai!) et  à Chichery,  au  comte  de  Nevers, 
245  ; — à Saint-Julien,  remis  par  le  roi  à 
l’archevêque  de  Sens  ; 226,  341. 

Gosbert  de  Maligny,  enterré  dans  le  Chapitre 
de  Molême  ; 55. 


Grains  cultivés  en  divers  lieux  du  départe- 
ment: blé,  orge,  seigle,  tramois,  avoine, 
94,  140,  477.  204,  206,  269,  291,  555, 
595,  499  ; — légumes  ; 206. 

Granges  des  moines  (règlement  entre)  ; 279. 

Guerre  de  Guillaume,  comte  de  Nevers,  avec 
les  sires  de  Toucy  et  de  Saint-Verain  ; 
1Z|5. 

Guillaume  1 , comte  de  Joigny,  inhumé  à 
Dilo  ; 502. 

Guillaume,  frère  d’Agnès,  comtesse  de  Ne- 
vers, enterré  à Tonnerre  ; 556. 

Guillaume,  comte  de  Nevers,  qui  s’est  fait 
chartreux  ; 145. 

Guillaume  IV,  comte  de  Nevers,  année  de 
son  départ  pour  Jérusalem,  191  ; — mort 
en  Terre-Sainte,  225;  — repose  à Béth- 
léem,  229  ; — mort  à Jérusalem  ; 267. 


H. 


Habit  monastique  pris  par  Gui  d’Aspre  ; 27. 

Habitants  de  Michery  traitent  avec  l’abbaye 
Sainte-Colombe;  496. 

Haies,  clôtures  des  bois  ; 255. 

Hommage  rendu  à l’abbé  de  Saint-Remy  de 
Sens,  par  le  seigneur  de  Seignelay  ; 558. 

Hommes  de  l’abbaye  Saint- Pierre -le- Vif 
(liste  des),  en  1195;  Zi55-459. 

Hommes  de  Nitry,  le  sire  de  Montréal  re- 
nonce à les  protéger;  256. 

Hommes  libres,  à Chablis,  457  ; — dépen- 
dant du  sire  de  Seignelay  ; 268. 


Homme  qui  se  donne  à l’abbaye  de  Ponti- 
gnv,  467  ; — aux  templiers,  451  ; — Hom- 
mes donnés  et  transmis  plusieurs  fois  ; 

154. 

Hôpital  des  Fontenilles,  à Tonnerre  ; 127. 
Iiospites  (classe  d’hommes)  ; 15,  15. 

Hugues  de  Châtel-Censoir,  blessé  à Clamecy  ; 
25. 

Huile  de  noix,  redevance  due  pour  la  table  de 
l’évêque  de  Langres;  48. 


I. 


Imposition,  le  Chapitre  de  Sens  en  est  Incendie  du  village  des  Sièges  au  xic  siècle  ; 
exempt  ; 595.  15. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


584 

Investiture  par  le  bâton  du  chambrier  de 
Molême,  32;  — par  un  livre  déposé  sur 
l’autel,  55,  45,  185,  540,  514;  — par  un 


bâton,  Cl  ; — offrande  sur  l’autel,  525; 
par  un  calice  d’argent;  595. 

Irrigation  des  prés;  588,  505. 


J. 


Jugement  rendu  par  une  dame  de  Trainel , 
477  ; prononcé  sur  la  place  à Tonnerre;  30. 

Juifs  à Tonnerre,  redevances  qu’ils  doivent; 
259. 


L. 


Lampe  devant  le  Corpus  Domini  ; 59C. 

Légumes  cultivés;  112. 

Lépreux  du  Popelin  en  1163,161,572;  — 
conditions  pour  y admettre  les  habitants 
de  Nailly,  malades  de  la  lèpre  ; Z|54. 

Léproseries,  à Bazarne,217  ; — à Duœ-Aquœ, 
96;  — Saint-Florentin,  549;  — Soisy, 
228;  --  citées  dans  le  testament  d’Haga- 
non  d’Ervy  ; 425. 


Main-morte.  Voy.  Affranchissement  et  Hom 
mes. 

Maior,  maire,  officier  inférieur  de  justice 
seigneuriale;  123,  131,  515,  252. 

Marabotin  , monnaie  donnée  en  paiement; 

195. 

Marc  d’argent,  son  prix,  vers  1170,  197  ; — 
en  1173  ; 245. 

Marc  d’argent  du  poids  de  Troyes;  288. 

Marché  â Brienon,  établissement  en  1176; 
285. 

Maréchaussées  de  Préhy;  403. 

Marguilliers  de  la  cathédrale  de  Sens,  285; 
— Règlement  ; 495. 

Mariage  d’Hervé  de  Donzy  avec  la  fdle  du 
comte  de  Nevers  ; 501. 

Mariage  de  la  fille  du  sire  de  Champlost; 
555. 

Messes  du  Saint-Esprit,  fondation;  355,  401. 
Mines  de  ter  de  la  forêt  de  Luisant,  exploita- 
tion par  les  moines  de  Vauluisant  ; 498. 
Moines  convers,  porchers,  cordonniers, 
peaussiers,  charrons  et  royers  ; 207,  564. 


Justice  (exercice  de  la),  entre  l’abbaye  Saint- 
Germain  et  le  sire  de  Seignelay;  268. 


Libéralité  faite  dans  la  vallée  de  Mesnil- 
Guiton  ; 155. 

Liberté  de  l’église  défendue  par  l’archidiacre 
Gui  ; 365. 

Lits  dans  la  cathédrale  de  Sens  où  couchent 
les  marguilliers  ; Zi93. 

Lorris.  Voy.  Coutumes. 

Louis-le-Jeune  à Sens  en  1164,  167  , — son 
sceau  ,167.  • 


Moines  de  Grandmont,  établis  dans  la  forêt 
de  Contest  ; 190. 

Moines,  individus  qui  se  font  moines  ; 29,  51, 
189. 

Moines  malades  de  l’abbaye  Saint-Remy  de 
Sens,  entretien  ; 545 

Monastères.  Voy.  la  table  des  chartes  clas- 
sées par  églises , etc 

Monastères,  privilèges  et  devoirs  des  moi- 
nes de  Citeaux  ; 489. 

Monnaie  d’Auxerre,  50,  106.  151,  208,  517, 
528,  568; — son  rapport  avec  le  marc 
d’argent  en  1174;  219. 

Monnaies  : de  Gien.  560  ; — de  Nevers,  50  ; 
— d’Orléans,  57  : — Pariais,  254,  271, 
356,  568,  594,  476,  51 5 ; — de  Provins, 
68,  91, 534,  555,  556,  579.  592  ; — de  Sou- 
vigny  ; 255,  245,  517,  524,  560. 

Monnaie  du  comte  de  Nevers,  réglement  ; 
584. 

Moulins  à Auxerre,  168,  198,  245,298;  — 
moulin  d’Avrolles,  550;  — Arcy,  147  ; — 
sur  le  Beaulche,  145,  197  ; --  Brienon.  199, 
518;  — Cochepie,  419;  — Grain,  125;  — 
Courgenay,  505  ; — Gurgy  (à  draps),  114; 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


585 


— Montréal, 224,  — Néron,  506;  — Paron, 
543;  — Pontigny,  442; — Provins.  119; 

— Sens,  foulons  sur  la  Vanne,  255,  243, 


284,  318;  — Villefranche,  178;  — Voi- 
sines, 475. 

Muid,  mesure  à grains;  389. 


N. 


Nitry,  envahi  par  Herbert  de  Merry  ; 281. 
Noms  bizarres  : Mala-Bucca,  70  ; — Trousse- 
Bacon,  161; — Matus-Vicinus,  265;  — 


Bise-le-Mène,  522  ; — Bngrum,  151  ; — 
li  Bornez,  402  ; — divers  ; 455-459. 

Notaire,  écrivain  des  chartes,  94,  104,  125, 
155,  177,  189,  192,  351,  565. 


O. 


Offrandes  ou  redevances  aux  curés  des  pa- 
roisses dans  quels  cas;  14,  35,58,  78, 
204,  562.  453. 


Pagus  d’Avallon,  2,  4 ; — de  Nevers,  2 ; — 
de  Tonnerre,  2-3,  6, 8 ; — de  Sens,  au  xnc 
siècle  ; 196. 

Pâturage  (droit  de),  donné  à certains  monas- 
tères pour  leurs  troupeaux  de  porcs  et  au- 
tres animaux,  16,  47,  62,  107.  218,  355, 
400,  465,  480,  482;  — pour  les  hommes 
de  Joux  à l’abbaye  de  Reigny;  401. 

Pâturages,  réglements  de  limites  entre  des 
monastères  ; 107,  257,  450. 

Péage  de  Bassou,  559  ; — de  Joigny,  596  ; — 
de  Pont  ; 213. 

Pèche  dans  LYonne;  55. 

Pèlerin  en  Terre-Sainte  ratifiera  un  acte  à 
son  retour,  511;  — à Vézelay  en  1190; 
426. 

Pensionnaires  reçus  dans  l’abbaye  de  Mo- 
lême  ; 29,  51. 

Pertica,  mesure  des  terres  ; 3. 

Poids  de  Bar-sur-Aube  et  de  Troyes  ; 216, 
257. 

Ponce  de  Pierre-Pertuis,  moine  de  Reigny; 
431. 

Ponts  : pont  d’Auxerre,  77  ; — maison  près 
du  pont  sur  la  terre  de  l’évêque,  164;  — 


Ouvriers  en  fer,  etc.,  portent  les  outils  en  fer 
du  comte  d’Auxerre  dans  ses  expéditions  ; 
509. 


de  Beaumont,  559,587;  — de  Natiaux, 
592;  — construit  à Pont-sur-Yonne,  352; 

— de  Villeneuve-le-Roi , 566,  429. 
Pontigny,  (abbaye)  fondation  pour  les  frères 

malades  et  les  hôtes;  595. 

Porte  Féchelle  à Auxerre;  290. 

Prébendes  dans  l’église  de  Sens,  ordonnance 
sur  leur  délivrance  , 92  ; — fondation 
d’une  ; 500. 

Présens  en  argent  faits  par  les  moines  pour 
reconnaître  des  libéralités,  21,  26,  30,  46, 
47,  50,  56,  81,  91,  102,  .106. 152,  255,554, 
592,  A 23,  428;  — à des  enfants  au  ber- 
ceau, 155  ; — de  7 sous  pour  acheter  une 
pelisse  ; 57. 

Présens  divers  donnés  par  les  moines  en  re- 
connaissance de  libéralités  : des  bœufs,  3, 
255  ; — des  vaches,  125,  554,  400,  425; 

— des  chevaux  et  des  moutons;  570,  443. 
Prévôt  royal  de  Sens,  114,  155,  209,  541  ; — 

hommes  régis  par  lui;  255. 

Prévôt  du  comte  de  Nevers  à Auxerre,  151, 
166, 218  ; — du  comte  de  Joigny,  131, 166  ; 

— autres  prévôts  ; 255,  254,  255,  281. 

Pueri,  enfants  dans  le  monastère  de  Saint- 
Pierre-le-Vif,  95;  — témoins;  228. 


II 


74 


586 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


R. 


Religieuses  (jeunes  filles),  à Fossemore,  lia  ; 
— la  sœur  du  comte  de  Joigny,  religieuse 
à Saint-Julien  d’Auxerre;  165. 

Religieuses  de  la  Charité  de  Lézinnes;  350. 
Reliques  de  saint  Loup,  à l’abbaye  Sainte- 


Colombe  de  Sens,  120;  à Saint-Loup  de 
Naud ; 128. 

Reliques  des  saints  Potentien  et  Al ti n don- 
nées au  comte  deTroyes  ; 193. 


S. 


Saint-Germain  d’Auxerre  (l’abbé),  porte 
crosse  et  mitre;  376. 

Sainte  Alpaïs  de  Cudot;  347. 

Salage  (droit  de),  à Joigny;  236. 

Sauvegarde  à Pourrain  et  à Chichery,  aban- 
donnée au  Chapitre  d’Auxerre  ; 448.  Voy. 
Garde. 

Sceaux  décrits  : Alain,  évêque  d’Auxerre, 
123;  — dame  de  Montréal,  482  ; — Guil- 
laume II , comte  de  Nevers,  82  ; — Pierre, 
idem,  3o3  ; — le  sire  de  Pierre-Pertuis, 
404  ; — Louis-le-Jeune,  167  ; — Hugues, 
archevêque  de  Sens  ; 165. 

Sels,  dépôt  à Auxerre  par  les  marchands  de 
Paris,  510  ; — redevance  (de)  ; 328. 

Sens,  établissement  de  la  commune  par  le 
roi  en  1189:  rente  due  au  roi,  Z|05  ; — 
exercice  de  l’autorité  communale,  409, 
468  ; — le  maire  et  les  pairs  excommuniés; 
U 59. 

Sens,  le  roi  Louis-le-Jeune  y vient  quelque- 
fois, 155,  167;  — le  pape  Alexandre  III  y 
séjourne,  138,  159,  166,  182. 

Sens,  abbaye  Saint-Paul,  réunie  à celle  de 
Dilo  ; 442. 


Sens,  abbaye  Saint-Pierre-le-Vif,  nombre  des 
moines  en  1158,  95  ; — en  1170;  227. 

Sens,  abbaye  Saint-Remy,  nombre  des  moi- 
nes en  1219;  7Z|. 

Sens,  cathédrale  nouvelle  construite,  indul- 
gences du  pape  en  1165,  p.  179  , — fonda- 
tion des  quatre  chanoines  de  l’autel  Saint- 
Pierre  ; 410. Voy.  Marguüliers  et  Chapitre. 

Sépulture  : le  droit  de  sépulture  appartient  à 
tous  ceux  qui  le  demandent  dans  l’abbaye 
Sainte-Colombe  de  Sens,  87  ; — règlement 
à ce  sujet  entre  les  curés  de  deux  parois- 
ses à Sens  ; 90. 

Serfs  échangés,  227  , 540  ; — serfs  tenus  en 
fief,  106  ; — serfs  (partage  de  droits  sur 
des  enfants  de)  ; 110. 

Serfs  donnés  aux  églises  et  monastères  : à 
l’église  d'Auxerre,  264;  — à Saint-Ger- 
main, 129  ; — à Saint-Julien,  130,  479  ; — 
à Crisenon,  329,  — aux  Escharlis,  480;  — 
à Fontenay,  200;  — à Moutier-Saint-Jean, 
401,  402  ; — à Pontigny,  282;  — à Saint- 
Jean  de  Sens,  124;  — à Saint-Pierre-le- 
Vif  ; 509. 

Serfs  : hommes  libres  qui  se  rendent  serfs 
pour  se  racheter  d’un  crime;  401. 

Statuts  des  moines  de  Flottin  ; 520. 


T. 


Taille  sur  les  habitants  de  Tonnerre,  259;  — 
sur  ceux  d’Usselot,  507  ; — sur  les  vassaux 
de  l’archevêché  de  Sens  ; 542. 

Templiers,  hommage  rendu  à leur  zèle  pour 


le  service  du  Christ  par  Clarembaud  de 
Noyers,  412;  — fondation  de  la  maison 
de  Saint-Bris  ; 510. 

Testament  d’Haganon  d’Ervy  ; 424 


TABLE  DES  MATIERES. 


587 


Témoins  nombreux  assistent  à la  rédaction  Tour  du  roi  de  Sens;  254. 
des  chartes;  17,50,55,  59,  65,  71,85, 

109,  151,  208. 


U. 


Usage  dans  les  bois  de  Saint-Etienne  par  les  habitants  de  Séant;  552.  Voy.  Bois. 


V. 


Vauluisant,  bénédiction  du  monastère  en 
1129;  51. 

Vendanges  (liberté  de),  accordé  à l’abbaye  de 
Molême  ; 98 

Vèture  des  religieuses  de  Crisenon,  dona- 
tions à cet  effet  ; 299. 

Vézelay,  l’abbaye  est  indépendante  de  l’évê- 
que d’Autun,  59;  — ses  bourgeois  ; 508. 

Vicomtes  de  Joigny,  Saint-Florentin  , Ton- 
nerre ; etc.  Voy.  la  Table  onomastique. 

Vieupou  (monastère  de),  fondation  ; 242. 

Vignes  : à Auxerre,  142,  567  ; — à Avrolles, 
252  ; — à Bazarne,  441;  — à Bellechaume, 
152  ; — à Chablis,  256,  488,  produisant  du 
vin  blanc,  569  : — à Escolives,  478  ; — à 
Fyé,  454  ; — à Irancy,  122,  208  ; — à Mon- 
targis,  222;  — à Saint-Bris,  72,  141,  566, 
570,  produisant  du  vin  blanc,  510;  — à 
Sens,  156;  — à Villeperrot  ; 258. 


Vignes,  conditions  pour  la  plantation;  447. 

Villages  bâtis  : à Bussy-le-Repos,  255;  — à 
Brannay,  271  ; — à Rousson,  272. 

Villeneuve-le-Roi , fondation  de  cette  ville, 
209  ; — tour  des  chevaliers;  274. 

Vin  blanc  pour  les  messes,  569. 

Vin  (droit  de  cri  sur  le),  à Tonnerre  ; 56. 

Vins  vendus  à Troyes  par  l’abbaye  de  Pon- 
tigny,  exemptés  de  droits  d’entrée;  426. 

Violences  commises  par  les  gens  du  comte 
de  Joigny  à Migennes,  415  ; — envers 
l’abbaye  de  Molême  par  le  comte  de  Ne- 
vers,  515;  — envers  l’abbaye  de  Quincy  ; 
505.  Voy.  Dommages. 

Visites  épiscopales  faites  avec  une  suite  trop 
considérable,  interdites;  576. 


INDEX  DES  DIVISIONS  DU  VOLUME. 


Préface 

Introduction,  Chapitre  I,  géographie  et  topographie  de  la  cité  d’Auxerre  et  du 

pagus  de  Sens 

— Chapitre  II,  analyse  du  Cartulaire 

Cartulaire  proprement  dit 

Tables  : Observations  générales 

Table  des  chartes  classées  par  églises,  monastères,  seigneuries,  etc 

Vocabulaire  géographique 

Table  onomastique 

Table  des  matières 


Pages. 

O 


5 

79 

1 

517 

518 
359 
563 
580 


FIN. 


/ 


\ 


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